Axelle *Jean-Christophe Grangé
[Le Châtelet, en début d'après midi]
Il n'avait pas fallu que lOgre en dise beaucoup durant son entretien pour intégrer la Prévôté de Paris pour que l'idée germe dans les méandres de la cervelle manouche. Quelques mots à peine et elle avait fleuri avec panache. Au vu des conditions particulières des recrutements en cours, prolonger les entretiens d'un exercice sur le terrain était la meilleure solution pour ne pas recaler un postulant en jouant à la courte paille. Dès lors tout avait été très rapide et l'idée avait déroulé une nouvelle feuille. Non, ce ne serait pas une manuvre organisée en huis clos. Les trois candidats seraient d'emblée confrontés à la réalité du travail du Guet.
Les entretiens suspendus, le Prévôt de Paris se chatouillait le dessous du menton en relisant la prose rapide qui séchait sous ses yeux. Le vélin anonyme serait déposé à la taverne du Rat Crevé par un ivrogne gratifié d'une bouteille de gnôle et d'une nuit de moins à goutter aux plaisirs du Châtelet.
Citation:À Donatien Alphonse François de Sade, autoproclamé Roi des pouilleux de la Cour des miracles et à la famille Azur
Nous avons une chose qui vous appartient. À vrai dire, elle ne vaut rien. Mais nous gageons que malgré ses joues sales et ses bras rachitiques, elle doit vous être utile vu ce qu'elle a commencé à nous dire. Et sous sa caboche, certainement que se cachent des informations qui valent de l'or.
Soyez à l'auberge du Chat Glouton ce soir, précisement à complies. Vous nous reconnaîtrez.
Ce ne serait peut-être pas assez pour les mettre en rogne. La gitane ne savait pas si le môme affalé dans le bureau à côté à mâchonner des sucreries, de belles pièces jaunes alourdissant sa poche, était suffisamment aimé pour cela. Mais sans trop de doute, la lettre suffirait à éveiller la curiosité de la petite troupe adverse. Suffisamment du moins pour qu'ils viennent. Les énerver davantage, elle saurait bien s'en charger si cela était nécessaire.
Mais alors que tout était prêt pour la mise en scène et qu'elle quittait le bureau pour se préparer, une étrange boule au ventre gênait sa respiration. Soit, tout ceci avait un but bien avoué pour faire face au choix qui lui était imposé, mais pas que. L'envie, le besoin quasi viscéral de le voir, lui, à qui elle avait taillé les joues, l'oppressait. Et c'était certainement bien là le plus dangereux. Elle devrait faire abstraction de tout ce qui l'emprisonnait à lui pour ne se concentrer que sur son travail et observer chaque réaction. C'était même inconséquent si elle y réfléchissait bien, tant il était incertain qu'elle y parvienne. Mais malgré le pullulement de racailles flânant dans les rue de Paris, le choix ne se discutait même plus. L'occasion était trop belle de poursuivre ce petit jeu du chat et de la souris sans savoir pourtant quel rôle chacun d'eux pouvait endosser.
[Dans un ruelle longeant la taverne du Chat Glouton, une heure avant Complies]Nul uniforme, mais une robe rouge et des bottes trop grandes. La gitane ne pouvait empêcher ses pas de tourner en rond en attendant Eddard, l'incontournable ange gardien et ceux qui, ce soir, seraient étudiés sous toutes les coutures._________________
Ruby10 L'entretien était mis sur "pause" un instant pour gouter à la joie du terrain.
Vrai qu'elle avait délaissé un peu cette partie mais ce n'est pas pour autant que Rebecca était mécontente.
Bien au contraire!
Donc c'est avec une tenue que l'on pourrait considérer comme "passe partout", que la stagiaire s'approche de Axelle qu'elle reconnu.
Bon, elle était seule en même temps!
Mais la stagiaire était bien contente de ne pas s'être trompé d'endroit en attendant.
Alors en s'approchant de la prévôt de Paris elle lui adresse un léger sourire de soulagement.
Bonsoir.
Sans en dire plus, elle patienta pour, après, savoir ce qu'il va se passé.
Il fallait surement attendre les autres personnes, ou stagiaire.
En attendant, Rebecca regarda un peu partout d'eux.
Normal après tout, elle connaissait quasiment aucune ruelle mais une chose l'interpella:
On allait déjà être mal servi pour la soirée puisque le ciel était très peu étoilé.
Ruby10 Il n'a pas fallu longtemps pour que un homme d'une corpulence plutôt étrange s'approche.
Une main en direction de sa botte où elle avait toujours sa dague mais elle oublia vite l'idée en observant la scène.
Drahomir a écrit:
-Enchantée Damoiselle. Permettez que je vous aiguille. Madame, vous vous êtes sans doute perdue? Les boutiques des galeries Lafayottes sont par là bas. Souhaitez vous que nous vous escortions pour votre sécurité?
Juste auparavant il avait dit bonjour à la Prévôt de Paris donc ce n'était pas une alerte vu qu'ils se connaissent visiblement.
Sans doute un stagiaire donc, mais ce n'est pas pour autant que la Bithirina se laissa impressionné.
Fausse douce celle ci!
Bonsoir.
Vous vous trompez de personne.
Ne vous faites pas de souci pour moi mais c'est gentil. Un léger sourcil lever à ce moment.
Je ne suis pas perdue, alors n'ayez craintes.
Et voilà, c'est lancé! avec le petit ton sec qu'elle connaissait bien!
Bah quoi, il l'a prenait pour qui??!
Aaron_charles
Lentretien était donc suspendu. Etait-ce une bonne nouvelle ou une mauvaise ? Aaron nen savait rien. Il ne savait même pas cest quoi la bonne ou la mauvaise nouvelle. Être pris et devoir supporter la hiérarchie et les ordres ou être refusé et devoir supporter les critiques de son garde et lennui de ne rien faire de ses journées ? Le choix était dur et surtout, le choix ne lui appartenait pas. Alors quil se préparait pour aller au point de rendez-vous, il ressentit un vide en lui. Le même vide quil ressentait quand il était emprisonné et quil voyait la mort devant lui. Allait-il voir quelquun mourir ? Allait-il tuer quelquun ? Il ne le savait pas mais lespoir était mince. Cétait clairement une mission dentrainement, pas une vraie mission. Personne ne meurt dans une mission dentrainement, sauf si
Une lueur dexcitation apparaît dans ses yeux. Il se tourna vers son garde « vous venez Ernst » ?
Ernst regardait par la fenêtre, il était déjà prêt pour la première mission dAaron. Il lui avait promis de toujours laccompagner, quimporte la mission ou la raison du déplacement. Ernst serait toujours à côté dAaron pour laider, pour le soutenir, pour sassurer que celui a grandi dans une cellule puisse découvrir la vie et puisse faire face aux nouvelles difficultés. Quand le gros était en prison et caché, Ernst avait le contrôle total sur sa vie mais surtout, il pouvait le protéger et sassurer que même en subissant les pires sévices, Aaron restait en vie. Il avait réussi dans cette mission, mais maintenant, il avait une nouvelle mission : protéger Aaron en dehors. « Oui Aaron, je taccompagne ».
Aaron hocha la tête. Il avait du mal à faire la discussion avec son garde. Comme un enfant face à un père rigide, Aaron se contentait de suivre les envies et les ordres de son garde. Il le connaissait depuis dix ans, il vivait avec lui, mais les deux hommes se parlaient peu. La voix chaude dErnst dégageait une sensation de froid glacial que Aaron ressent monter dans ses jambes et dans son dos presquà chaque fois quil lui parlait. Il se rappelait de leur première rencontre. Aaron avait 11 ans. Il était au centre dune pièce, les poignets et les chevilles attachés par du fil de fer. Face à lui, Ernst était assis sur une chaise, lobservant en silence. Aaron détestait ce souvenir, alors il secoua la tête, puis, sans oser regarder son garde, il murmura « nous sommes prêts ».
Sans un mot de plus, les deux hommes quittèrent la maison et se dirigèrent vers lendroit de la rencontre. Le voyage fut silencieux, mis à part le claquement des sabots des chevaux. Aaron, comme il fut ordonné, était quelques mètres en avance. En arrivant dans les petites ruelles, les deux hommes attachèrent leurs chevaux devant une taverne avant de procéder à pied. Aaron toujours devançant son garde. En voyant ses futurs collègues de loin, Aaron se tourna vers son garde, comme pour se donner le courage. Ernst se contenta de hocher la tête et de dire, dune voix calme et harmonieuse « Tout va bien se passer ».
Aaron ferma les yeux puis, pris une longue inspiration en arrivant au lieu du rendez-vous. Il reconnut le prévôt de Paris mais pas les deux autres. Un peu méfiant, il inclina légèrement la tête en croisant le regard dAxelle avant de dire simplement
Nous ne sommes pas en retard.
Ruby10 Ca c'était de la douche froide!
Après avoir bien compris ce que la prévôt de Paris "devenu anonyme , c'est Drahomir qui a prit la parole.
Il fallait bien organiser la chose un minimum, surtout qu' on avait le droit!
Fallait pas s'en privé donc...
La Bithirina qu'elle était prit ensuite la parole.
Rebecca ou Bithirina.
Je suis d'accord avec ce qui a été avancé. Ca sent vraiment le coup fourré.
Par contre après, je ne sais pas si il faut que l'on se connaisse car être dispersé peu être un atout.
J'explique. Peut être que certain d'entre nous passeraient "inaperçu".
Mais ca va de soit que, au besoin on se regroupe.
Si non, en groupe.
On pourrait dire qu'on est des voyageurs.
L'excuse sera plus pertinente si on est en groupe. Si on est seul... Faut trouver autre chose.
En parlant de sang humm....., je pense que au besoin au pourra se défendre malgré tout.
Pas de sang de NOUS. A nous de nous débrouiller pour pouvoir se défendre, soit en groupe, soit en solo dans un premier temps.
Ensuite, vrai que je ne saurai dire autre chose.
J'ai fait le tour de la question il me semble.
Puis se tourne vers la 3ème recrue pour connaître son avis également.
Bon, effectivement elle n'était pas de Paris et avait tout à apprendre.
Mais attention, elle avait de l'expérience quand même!
Aaron_charles
Ecoute le discours dAxelle jusquà la fin. Elle avait bien appuyé le fait que « notre » sang ne devait pas couler. Est-ce que cela voulait dire que le sang des autres pourrait, voire devait, couler ? Aaron nétait pas sur mais voilà une nouvelle qui le réjouissait. Il passa sa main sur sa ceinture pour sassurer de la présence de de sa miséricorde, puis, après un léger sourit, regarda ses deux collègues.
Le pire dans tout cela, cest que le guet-apens nous semble être tendu de la part de notre propre hiérarchie.
Il regarda légèrement lhomme, il semblait bien entrainé au combat mais la femme avait lair plutôt frêle. Il se tourna légèrement vers son garde, et lui fit signe dapprocher avant de regarder ses collègues à nouveau
Nous voudrions bien faire des suggestions, mais
nous naimons de toute façon pas nous présenter en taverne. Pas la peine donc de nous donner un rôle, pour notre part, si nous sommes questionnés, nous dirions que notre vie ne les regarde.
Il hocha légèrement les épaules puis avança lentement vers la taverne.
Nous entrons, nous prenons place et nous verrons ce que ça donne après. Pas la peine de mettre en place des plans avant de connaître le plan des lieux et le nombre de personnes présent à lintérieur.
Il jette un coup dil vers Axelle puis envers Rebecca
Vous savez vous battre dame ?
Autant Aaron ne trouvait pas cela bien choquant qu'il ne sache pas bien se battre lui même, autant il voulait assurer quand même ses arrières.
--Latraque
Parfois la mort et la folie se montre ironique. Prenant les formes d'un enfant larmoyant cachant la honte d'une tristesse ... Simulée. Reniflement et respiration haletée sur un visage de cire plongé dans l'ombre des cheveux de jais noir. Le visage couvert de plaie. Et la robe bleue aux dentelles déchirée et aux coutures trahissant une origine plus riche. Les mains noircis par la suie crée par la crasse. Cette apparition pubère rôde dans les alentours, a moins de deux ruelle de la rencontre. Peut être y sera t'elle invitée ? Peut être s'est elle évitée ? Elle ne le sait. L'étrange oiseau continue sa démarche anarchique en tournant aléatoirement dans les ruelles les plus sombres et produisant le plus d'échos comme pour se rassurer.
Les pieds nus se griffent légèrement sur les galets et les pavés. Laissant quelques rares traces écarlate au sol. Voir la boue, les excréments des quartiers miséreux semblent avaler ses pieds jusqu'au mollet comme pour les dévorer. Bruit gluant et dégouttant rythmé par les larmoiements infantile. d'une enfant perdue... Entre réalité et virtualité ...
Ou est passé le papillon plus tôt ? Lui qui semblait si beau et si sage ? Désormais il n'y a que solitude, folie et ombre. Mais elle ne ressent pas la peur ... Devrait elle le ressentir ? Devrait elle courir jusqu'a être éventrée par les créatures qui marchent sur les murs et le sol en l'observant ? Sifflant comme des serpents et chuchotant des menaces ?
Inutile ! FOLLE ! FOLLE !
Regardez la ...
FOLLE ! FOLLE ! inutile ...
Il parait que le feu purifie ... Tu vas donc garder cette bougie dans ta bouche jusquà ce que tu sente qu'elle s'éteint... Et avale ta salive, cette fois.
Ou est mon innocence ? Ou est mon ancienne présence ?
FOLLE ! inutile ... FOLLE !
Cela ne fera pas trop mal ... Juste le temps d'être soignée ...
Et voici mon plus beau produit ...
folle ....
Et les fausses larmes continuent de perler sur son visage inexpressif et innocent de poupée soumise a la poussière du temps et du désespoir. Sous les injures d'une réalité macabre qui napparaît qu'une fois la lumière éteinte ... Mais pourquoi traîner dans le noir ?
Ruby10 Aaron_charles a écrit:
Vous savez vous battre dame ?
Une insulte peut être? naaa.
Probablement pas.
Alors elle lui répond simplement.
Par chez moi, on m'appel la lionne et j'ai été appelé à me battre plusieurs fois et je suis toujours là, et entière.
Avec quelque légère petite cicatrice mais rien de bien intéressant...
Ils se connaissent pas après tout.
Va falloir lui apprendre à qui il parle. M'enfin. On a le temps pour cela.....
C'est décider, départ pour la taverne mal famé, oups, la taverne du Chat Glouton!
Elle hoche la tête puis passe la porte pour entrer dans la taverne qui n'était pas bondé non, mais avec tout de même une ou deux personnes.
Le choix de se poser dans un coin de la pièce puis de commander de quoi se désaltéré dans un premier temps était déjà un excellent début.
Sans imaginer ce qu'il se passe dehors, la Bithirina observe un peu la pièce en attendant les boissons.