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[RP] Un flic, c'est jamais qu'un voyou qu'a raté sa vocation

Aaron_charles
Le coup était puissant. Pendant quelques instants, tout est devenu noir. Il lâcha sa dague et la main de la rouquine qui s’enfuit. Il secoua la tête, essayant de reprendre ses esprits quand Drahomir commença à crier dans son dos. Il jeta un coup d’œil vers Ruby pour s’assurer qu’elle est toujours vivante, puis se baissa pour récupérer sa miséricorde, avant de se retourner vers Drahomir. Ce dernier continuait à parler mais le brun n’arrivait pas à se concentrer sur ses paroles. Briser, genoux, pourceau. Il comprenait les mots mais essayait de reconstituer les phrases. Il marcha tout droit vers la sortie et passa du côté de Drahomir. Ce dernier était plus grand et mieux entrainé que lui, mais Aaron n’était pas capable de réfléchir correctement. Il fit exprès de faire taper son épaule dans le sien et dit

Nous sortons prendre l’air. Profitez pour la boucler, vous remettre en question et essayer de comprendre qui nous a mis dans une telle situation.


Aaron n’était certes pas assez entrainé pour sauver Ruby mais au moins, il ne s’est pas fait prendre par surprise, il n’a pas dévoilé l’identité du groupe et il n’a pas essayé de jouer au héro, sans concertation alors que la situation ne le requérait pas. D’un pas déterminé, il quitta la taverne, ayant besoin de sortir l’air frais contre son sujet puis chercha son garde des yeux mais ne le trouva pas.
Kheldar
Après avoir jeté un rapide coup d'oeil au Roy des pouilleux, Eddard résista à la brève mais tenace envie de lui passer une seconde fois les chaînes pour le conduire au Chatelet. Mais après un pareil fiasco dans le déroulement de la soirée, la priorité était de quitter les lieux avec les trois recrues en bonnes santé. Les entretiens d'embauches étaient rarement si dangereux, Axelle avait décidément mit la barre très haute...

En parlant de recrues, il fallait s'assurer que ceux ci étaient saufs. Il avait assisté à la scène où l'une des recrues potentielles s'était mangé un coup de tête violemment asséné par la rousse. La blessure était probablement peu sérieuse mais Aaron méritait bien que le colosse vienne s'assurer de son état.

Quittant la pièce en courant, lame au clair, il rejoignit les deux recrues restantes, Drahomir ayant semble t'il quitté la place.


Vous deux! Où est le troisième? fit il en braquant son regard acier sur les Ruby et Aaron. Tant qu'ils ne seraient pas en sécurité loin de la taverne, il était hors de question de les appeler par leurs noms respectifs.

Bon, peu importe, je m'occupe de faire sortir la cheffe. Ne vous séparez pas, nous sommes aux Miracles, Rentrez au Chatelet, je vous y retrouverais pour le compte rendu de la soirée. Si vous trouvez le colosse, faites lui savoir que sa présence est également souhaitée.

Il jeta un dernier coup d'oeil à la gorge de la brune, et au visage d'Aaron, puis se rua à l'intérieur de la taverne pour retrouver la gitane, son arme toujours dégainée. L'air devenait difficilement réspirable, aussi du t'il rabattre le haut de son col sur la partie inférieure de son visage pour ne pas risquer de s'étouffer.

Axelle!!!

Merde, il allait finir par compter le nombre de fois où la gitane avait mit ses nerfs à rude épreuve....

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Axelle
[Plus d'une demi-heure après]

Peut-être n'avait jamais t-elle couru si vite. Si le crépitement des flammes des feux de camps dansant sous la lune camarguaise lui avait toujours semblé bienveillant et festif, celui qui avait cherché à l'enlacer dans les décombres du Chat Glouton n'était que morsures, pièges fourbes et agressifs. Ses yeux avaient pleuré, sa gorge piaffait l'urgence d'une goulée d'air pur et frais et la panique avait fait trembler son cœur comme rien. Pourtant, la gitane ne s'était pas arrêtée de courir, s'enfonçant dans les caves de l'auberge, claquant comme elle le pouvait les portes derrière elle, tremblant alors que le plancher furieux grondait au-dessus de sa tête, menaçant à chaque instant de rompre brusquement sa course folle.

Et enfin, dans la fournaise intenable, elle l'avait vu, cette porte. Cette petite porte. Celle-là même qui avait poussé son choix sur cet établissement particulier. Son sang bouillait dans ses veines, dans ses tempes, comme une marrée de lave affolante alors que la main se posait sur la poignée. Si le tavernier l'avait verrouillée, alors ce ne serait ni dans les neiges du massif des Écrins ni sur le pavé crasseux de Paris qu'elle finirait. Mais ici. Sous les décombres d'une maison au nom ridicule. Mais la poignée accepta de pivoter et la gâche cliqueta en sourdine. Devant elle, les entrailles de la capitale s'offraient, salvatrices, quand dans son dos, dans un craquement terrible, le plancher de bois cédait sous l'appel ensorcelant des flammes.

Les boyaux noirs avaient défilés sous ses pas indifférents à la puanteur, aux éclairs rouges des yeux des rats perçant par instant les ténèbres et flaques d'eaux croupies. Sortir, respirer enfin, plus rien d'autre n'avait plus la moindre importance. Et enfin, au bout d'un cordon, la lueur tant espérée cligna de l’œil.

Le visage noirci, la pointe des cheveux consumée, affalée contre un mur pour avaler de grandes goulées d'air avec avidité entre deux quintes de toux, la manouche restait comme prostrée. Incapable encore de faire un mouvement de plus. La robe était déchirée, trouée de brûlures. La semelle de ses bottes semblaient avoir fondue et la tige de cuir était couverte de crevasses calcinées et de cloques abjectes. De gestes étrangement méticuleux, la Casas les retira et les posa, bien rangées l'une contre l'autre à côté d'elle avant de soulever les lambeaux de robe le long de sa jambe. Un large coup de fouet cuisant barrait sa cuisse tout du long. Sur le coup, alors qu'une volute rouge s'était amoureusement enroulée à sa course, elle n'avait rien senti. À présent, il lui semblait que l'incendie se poursuivait, là, caché sous sa chair à vif, pour la cuire avec une lenteur cruelle.

Pourtant, elle finit par se relever. Il fallait impérativement que tous aient pu s'échapper du brasier, sans quoi ce ne serait pas la morsure de la brûlure qui lui interdirait de dormir. Retrouver Eddard était la priorité. Cependant, elle n'aurait ni la force ni le courage d'arpenter les rues trop longtemps. Il fallait voir loin. Le regard noir noir fouilla les alentours jusqu'à tomber sur une vielle bicoque à moitié effondrée. Les toits n'étaient pas hauts dans ce quartier, cela conviendrait parfaitement. Alors, oubliant là les bottes, puisant toute sa force dans l'espoir que tous soient sains et saufs, elle se hissa jusqu'au toits des masures et, du pas attentif des funambules, glissa son ombre sur les faîtages, les yeux fouillant la nuit sans ménagement, guidée par la lueur de l'incendie encore vorace. Elle s’arrêta à quelques toits de là, alors que la carcasse effondrée du bâtiment, encore léchée de flammes, offrait nue à son regard.

Une foule de curieux s'était amassée et quelques courageux s’entêtaient à arroser le flambant squelette de seaux d'eau futiles. Mais le ciel, peut-être pris de pitié devant leurs efforts de fourmis, laissa claquer de premières gouttes de pluie d'une lourdeur prometteuse. L’auberge était anéantie, mais le quartier serait épargné. La gitane fouilla encore la foule et les alentours, y reconnaissant enfin la si haute silhouette tant espérée.

Et dans cette nuit qui jamais n'aurait dû exister, le hululement d'une chouette perchée sur les toits fendit la nuit.

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Kheldar
Malgré le linge qui recouvrait son visage, le colosse ne pouvait guère supporter plus longtemps les fumées, le manque de visibilité, la chaleur et la charpente qui se consumait au point de céder peu à peu sous la pression des flammes. Après un dernier regard et en poussant un grognement de rage, Eddard, se rua à l’extérieur, les poumons en feu, toussant comme un perdu en clignant des yeux. Curieuse comme la foule pouvait l'être en pareille circonstance, il décida de ne pas s'attarder sur les lieux. Si Axelle avait pu s'extirper de la bicoque enflammée, elle aurait probablement eu la même idée.

Il n'avait pas fait trois pas que l'auberge semblait déjà être devenu un lieu de pèlerinage tant la peuplade se massait pour comprendre ce qu'il se passait, voire même tenter d'éteindre les flammes pour les plus téméraires. L'un des passants le regardait avec de grands yeux ronds, levant le doigt pour le pointer sur le colosse. Merde! Il n'avait pas le temps d'être prit à partie. Sans aucun signes avant coureurs, il chargea le pauvre homme qui avait commencé à crier. Fort heureusement, l'agitation qui régnait aux alentours le rendit muet pour les autres gueux.



Lui là! Il est sortit du...


Le poing massif du colosse s'était levé pour viser le visage, et l'homme s'était interrompu pour tenter de s'en garder. Toutefois, Eddard, qui commençait à connaître suffisamment le genre humain pour en prévoit les réactions paniquées, n'avait fait que feinter, et c'est le pied de l'ancien mercenaire qui, projeté à pleine vitesse, s'écrasa sur le plexus du crieur. Projeté à terre comme une poupée de chiffon, les côtes en bouillie, il ne crierait probablement plus avant un bout de temps. Le colosse n'avait pas attendu que le corps retombe sur le sol pour s'éloigner. Heureusement, il ne portait pas l'uniforme ce soir là...


Se mettre en quête de la gitane... si celle ci était encore en vie. Courir tout en jetant de furtifs regard dans les recoins sombres l'aidait à ne pas trop y songer, il n'avait pas de temps à perdre avec les suppositions démoralisantes, et grand bien lui en fit. Quelques pâtés de maisons plus loin, il s'arrêta. Une fine silhouette braquait sur lui un minois bien connu. Eddard soutint son regard pendant plusieurs secondes, en silence, avant d'enfin mettre un pied devant l'autre pour la rejoindre. Son visage était de marbre, mais son regard et les battements de son coeur témoignaient de son soulagement de la voie sauve.

Axelle... tirons nous de cette folie, on en a assez fait pour ce soir...

Une pulsion soudaine le fit lever les mains pour saisir avec une douceur insoupçonnée le visage du Prévôt de Paris.

Vous êtes mon supérieur... mais si je dois vous assommer et vous jeter sur mon épaule pour que vous vous teniez tranquille au moins une soirée, je le ferai sans hésiter!
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Axelle
À peine le hululement poussé, la gitane descendit du perchoir des toits et, d'une démarche exceptionnellement rigide, s'avança vers le colosse qui ne tarda pas à la débusquer. Un long soupir de soulagement fusa de ses lèvres en le découvrant sain et sauf, et sa bouche s’arrondissait déjà pour demander ce qu'il en était des autres, quand les grandes paluches d'Eddard la surprirent en encadrant son visage avec une douceur si pleine que les larmes gonflèrent ses paupières avant de rouler sur ses joues, laissant deux traînées claires dans la suie qui la maquillait.

Larmes de nerfs qui ne pouvaient plus se contenir, trahissant le soulagement, la frayeur qui battait encore entre ses tempes, et la colère aussi. Alors, accompagnant les larmes, les mots s’échappèrent de sa bouche craquelée sans qu'elle ne puisse, ni même ne veuille, les retenir. Sa dextre se redressa pour se déposer sur la grande main de l'ancien mercenaire.

Jamais plus, je ne veux qu'il se trouve face à moi. Jamais plus, je ne veux sentir son regard, caché dans l'ombre, mordre ma nuque quand je rentre chez moi le soir. Il m'est nocif. Il m'infecte en glissant dans mes veines une drogue aussi corrosive que sournoise, posant dans mon crâne un besoin détestable. Jamais plus, je ne veux entendre le son de sa voix, ni même entendre son prénom. Les yeux noirs jusqu'alors plantés dans les gris fuirent un instant pour se perdre dans un ailleurs lointain. La gitane reprit son souffle avant de poursuivre son laïus. Personne d'autre qu'Eddard ne savait cette folie qui l'avait prise et dont il était urgent de se soigner. Demain, à l'aube, ma démission du poste de Prévôt de Paris sera remise. Tu sais pourquoi. Le « vous » reviendrait certainement dans sa bouche, mais pour l'heure, il n'avait plus de sens quand c'était bien plus que son visage entre ses mains qu'elle laissait à Eddard. Suite à cela, je me retirerai à la cour Jussienne. Pour y travailler, mais aussi pour me sevrer. Personne d'autre que toi ne sera où je suis Eddard, et je veux que personne ne l'apprenne.

Le visage noirci sembla à nouveau s'animer, comme si le flot de mots lui redonnait cette vie qu'elle avait cru perdre entre les flammes.
Pas besoin de m’assommer, je vous promets, je serai sage. Il me faut un toubib. Mais, le regard se teinta d'une lueur profonde d'inquiétude. Comment vont les autres ? Et vous ? Vous êtes blessé ?
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Kheldar
Quelques secondes planèrent, le temps pour le colosse de s'imprégner du sens des mots de la gitane. La machine allait être mise en route. Leur temps était révolu au sein de la Prévôté de Paris, et la démission d'Eddard n'allait pas tarder à tomber, et il le supposait, celles de plusieurs autres membres d'une Prévôté de Paris étouffée dans ses offices et dans son essor.

L'ancien mercenaire sentait en son for intérieur que d'ici peu de temps, il croiserait à son tour la route du Roy des pouilleux. Si Axelle ne désirait plus le voir, ni même entendre parler de lui, il était évident que leur destin restait étroitement lié, et qu'il le veuille ou non, celui ci trouverait le colosse sur sa route.... et ce ne serait pas en tant qu'officier du guet cette fois ci. L'ancien mercenaire, voleur, tueur et même violeur avait tellement de sang sur les mains qu'une vie entière de bonnes actions ne suffirait pas à racheter le quart de ses crimes. Et c'était cet homme qu'il placerait sur le chemin du Roy fou si celui ci tentait à nouveau de s'immiscer dans la vie de la gitane.

Conscient que celle ci venait de lui parler, il hocha brièvement la tête comme pour reprendre ses esprits.

Ils vont bien, je les ai envoyé au châtelet... je me chargerais du compte rendu, leur donnerais leur congé, et je te rejoindrais ensuite, par périodes.

Le tutoiement ne durerait sans doute pas plus longtemps que leur échange, mais il était de mise alors qu'un changement des plus significatifs allait s'amorcer pour eux, et ceux qui les suivraient dans ce projet.

Je me chargerai de répondre aux questions embarrassantes sur ta non présence au Chatelet, et de décourager quiconque souhaiterait te retrouver.

Le ton avait durci à ces derniers mots. Il ne saurait dire pourquoi, mais les évènements de ces dernières semaines l'avaient amenés à ressentir l'envie lancinante de replonger dans ses plus noirs instincts.
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Axelle
Les yeux agrandis se libèrent enfin du poids de leur inquiétude. Tous allaient bien. Cette exercice avait été un véritable fiasco mais au moins, tous rentraient entier au bercail. Elle, gagnerait une indélébile cicatrice le long de sa cuisse, mais somme toute, celle-ci lui rappellerait, jour après jours, qu'aucun de ses actes ne serait plus sans conséquences. Qu'à présent, sa plus grande adversaire serait sa propre naïveté. Quelque chose d'indéfini se brisait en elle pour donner naissance à une boursouflure neuve, faite de violence, de souffre, de volonté farouche. Une injonction à ce que plus rien, plus jamais, ne la fasse trembler de crainte ou de faiblesse face aux épreuves qui ne manqueraient pas de se dresser devant elle.

Et curieusement, au sortir de cet enfer de flammes, malgré les larmes qui avaient roulé sur ses joues, elle se sentait forte comme jamais elle ne l'avait été, débarrassée d’atermoiements et de cette retenue dont elle usait parfois pour arrondir ses angles de gitane. Certains lui tourneraient le dos, c'était prévisible, mais ceux qui malgré tout resteraient à ses côtés marqueraient leur loyauté en plein milieu de leur front, sans qu'il ne soit nécessaire d'user d'un fer rouge.

Un instant, elle observa le visage du colosse se dressant devant elle, qui le premier semblait franchir ce pas, et pour toute réponse égraina un simple et pourtant ô combien bavard.


Merci.


Puis à ses côtés, sans plus de mots, s'éloigna de la dépouille fumante de ce qui, un jour, avait été une auberge où elle aimait traîner le soir, pour observer les visages ravagés d'alcool s'y donnant en spectacle.

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