Axelle
Longtemps, l'argent n'avait eu aux yeux de la Casas aucune espèce d'importance. Tant qu'elle avait de quoi grailler, elle n'avait pas besoin de plus. Pire même, toute forme de cupidité lui donnait une furieuse envie de dégueuler. Faute encore au Paternel, à ce point avide du tintement des pièces sur sa table, qu'il en était devenu ce qu'il avait été, un homme rongé de cruauté pour parvenir à amasser un peu plus. Tyrannisant même ses propres enfants pour quelques piécettes de plus. L'envie l'avait dévoré jusqu'à ce qu'un autre, plus cupide encore, ne lui dessine un magistral sourire... En plein milieu de la gorge.
L'argent, en l'absence de coquetterie de la gitane, avait lentement enflé sa bourse, dabord grâce à ses peintures. Il fallait bien avouer que son atelier avait connu un sacré succès et que les commandes s'étaient empilées sans même qu'elle n'ait à courir après les clients tant ils se succédaient d'eux même, le bouche à oreille faisant son office bien mieux qu'elle ne l'avait espéré. Elle avait alors eu beau dépenser des fortunes en pigments s'alignant sur les étagères de l'Empreinte, offrant, à ceux qui en passait la porte, un voyage coloré qui tournait la tête, le pécule avait continué d'enfler, lentement mais sûrement.
Cependant, ces gains n'avaient aucune commune mesure avec ceux que ces terres de Guyenne lui apportaient. Le commerce fleurissant des fruits, confitures et myriades de marmelades ou autres eaux de vies tirés des vergers de Savenès et les poissons couplés aux pèlerins visitant les reliques de Bazens lui assuraient bien plus que l'aisance. Ça avait été simple, il avait suffi de s'entourer des bonnes personnes. Par calcul, une partie était allouée aux bijoux, robes de soie et autres fariboles parfumées avec lesquels elle commençait à prendre plaisir à jouer la comédie, dessinant du bout des doigts le personnage qu'elle prévoyait d'incarner pour parvenir à certaines de ses fins. Un lourd budget avait été alloué pour effectuer les travaux ici même et assurer les premières soldes des gardes. Mais, face à l'intruse, une nouvelle façon de dépenser son argent se profilait entre ses tempes, nette et implacable.
Les visage aussi impassible que les gardes dans son dos, elle remonta ses yeux noirs dans ceux de la femme.
Acceptez de rester ici pour la nuit et de ne partir que demain à midi, pas avant, et huit cents écus sonnant et trébuchant tinteront dans votre escarcelle. Je suis femme de parole et Dacien mon témoin.
Non. Pour une raison indicible, la gitane refusait que le Roi sache où elle se trouvait, ni même comment elle pouvait se porter. S'il devait obtenir une information, ce serait d'elle-même et de personne d'autre. Et si l'intruse avait quelque malice, elle saurait bien où se trouvait son intérêt.
_________________
L'argent, en l'absence de coquetterie de la gitane, avait lentement enflé sa bourse, dabord grâce à ses peintures. Il fallait bien avouer que son atelier avait connu un sacré succès et que les commandes s'étaient empilées sans même qu'elle n'ait à courir après les clients tant ils se succédaient d'eux même, le bouche à oreille faisant son office bien mieux qu'elle ne l'avait espéré. Elle avait alors eu beau dépenser des fortunes en pigments s'alignant sur les étagères de l'Empreinte, offrant, à ceux qui en passait la porte, un voyage coloré qui tournait la tête, le pécule avait continué d'enfler, lentement mais sûrement.
Cependant, ces gains n'avaient aucune commune mesure avec ceux que ces terres de Guyenne lui apportaient. Le commerce fleurissant des fruits, confitures et myriades de marmelades ou autres eaux de vies tirés des vergers de Savenès et les poissons couplés aux pèlerins visitant les reliques de Bazens lui assuraient bien plus que l'aisance. Ça avait été simple, il avait suffi de s'entourer des bonnes personnes. Par calcul, une partie était allouée aux bijoux, robes de soie et autres fariboles parfumées avec lesquels elle commençait à prendre plaisir à jouer la comédie, dessinant du bout des doigts le personnage qu'elle prévoyait d'incarner pour parvenir à certaines de ses fins. Un lourd budget avait été alloué pour effectuer les travaux ici même et assurer les premières soldes des gardes. Mais, face à l'intruse, une nouvelle façon de dépenser son argent se profilait entre ses tempes, nette et implacable.
Les visage aussi impassible que les gardes dans son dos, elle remonta ses yeux noirs dans ceux de la femme.
Acceptez de rester ici pour la nuit et de ne partir que demain à midi, pas avant, et huit cents écus sonnant et trébuchant tinteront dans votre escarcelle. Je suis femme de parole et Dacien mon témoin.
Non. Pour une raison indicible, la gitane refusait que le Roi sache où elle se trouvait, ni même comment elle pouvait se porter. S'il devait obtenir une information, ce serait d'elle-même et de personne d'autre. Et si l'intruse avait quelque malice, elle saurait bien où se trouvait son intérêt.
_________________