Axelle
Le trajet depuis la clairière lui avait semblé durer une éternité. Tête baissée et lèvres clauses aux côtés du roi, elle n'en finissait pas de chercher des réponses. En vain. Plus d'une fois, elle avait rongé comme elle l'avait pu l'envie de sarrêter en plein milieu de la route pour exiger des explications. La seule chose qui était parvenue à garder sa langue bien rangée contre son palais était le souvenir du froid de sa propre lame à même sa gorge. Non, elle n'avait pas fait cela pour craquer maintenant.
Les lourdes portes des Yeux d'Hadès s'ouvraient sur son passage et se refermaient aussitôt sur les pas de l'improbable duo sans que la moindre question ne s'échappe des lèvres des gardes. Et l'un d'eux aurait ouvert la bouche qu'elle n'aurait pas répondu, tout comme elle refusait encore d'adresser le moindre mot à Donatien. Le seul son qu'elle daigna faire entendre fut un long soupir résigné en descendant l'escalier raide menant aux caves. Derrière eux, les verrous grinçaient en se refermant, et son pas hésita un instant avant de poursuivre cette descente inepte.
La Bosse était à son poste, le regard fuyant s'éclairant d'une lueur jouissive en reconnaissant le visage du Roi. Sa trogne grise séclaira d'un sourire qui ne se cachait pas, soulagé que la survie de la gitane lui assure encore quelques beaux jour au sein de ce nouvel havre de pierre et de fer. Pourtant aux premiers mots de la gitane, le sourire se débina, laissant place à une stupéfaction pleine.
Cellule 28. Gauthier Sarati. Visite interdite. Pour le coup, ce fut la Bosse qui resta interdit, fouillant le visage brun pour comprendre pourquoi diantre elle mentait. Mais sachant que s'il voulait une réponse il devrait la trouver par lui-même tant la gitane ne cracherait rien, sur un grognement âprement ravalé, il griffonna les indications et consignes avec un agacement palpable. Sauf que la manouche continua à parler et que le grognement ponctua la conclusion.
Faites apporter sur le champ paillasse, table et chaise. Un seau d'eau claire qui devra être changé au minima une fois par jour. Couvertures en nombre suffisant, linge, chemises et braies propres. Trois repas par jour.
Sans attendre davantage elle attrapa une clef et reprit sa route, sans adresser le moindre regard à Donatien, s'enfonçant dans le dédale de couloirs où les tristes portes ferrées se succédaient les unes aux autres pour enfin s'arrêter devant l'une d'elles. Les gongs grincèrent et elle entra dans la cellule froide et puant l'humidité.
Tu iras où j'irai ? Je suis là. Entre.
Elle n'en dit pas davantage, attendant que les gardes installent ce qu'elle avait fait demander. La Bosse avait beau avoir grogné, tout fut prêt avec une rapidité sans faille. Et ce ne fut que lorsque qu'ils eurent tous regagné leur poste que la gitane referma la porte, faisant sinistrement grincer la serrure. Puis elle resta là, le regard posé sur le bois épais et d'une voix monocorde, sans se retourner.
Lave-toi et change-toi. Ensuite, tiens ta première promesse et explique-moi. Fais vite s'il te plaît. J'ai froid.
_________________
Les lourdes portes des Yeux d'Hadès s'ouvraient sur son passage et se refermaient aussitôt sur les pas de l'improbable duo sans que la moindre question ne s'échappe des lèvres des gardes. Et l'un d'eux aurait ouvert la bouche qu'elle n'aurait pas répondu, tout comme elle refusait encore d'adresser le moindre mot à Donatien. Le seul son qu'elle daigna faire entendre fut un long soupir résigné en descendant l'escalier raide menant aux caves. Derrière eux, les verrous grinçaient en se refermant, et son pas hésita un instant avant de poursuivre cette descente inepte.
La Bosse était à son poste, le regard fuyant s'éclairant d'une lueur jouissive en reconnaissant le visage du Roi. Sa trogne grise séclaira d'un sourire qui ne se cachait pas, soulagé que la survie de la gitane lui assure encore quelques beaux jour au sein de ce nouvel havre de pierre et de fer. Pourtant aux premiers mots de la gitane, le sourire se débina, laissant place à une stupéfaction pleine.
Cellule 28. Gauthier Sarati. Visite interdite. Pour le coup, ce fut la Bosse qui resta interdit, fouillant le visage brun pour comprendre pourquoi diantre elle mentait. Mais sachant que s'il voulait une réponse il devrait la trouver par lui-même tant la gitane ne cracherait rien, sur un grognement âprement ravalé, il griffonna les indications et consignes avec un agacement palpable. Sauf que la manouche continua à parler et que le grognement ponctua la conclusion.
Faites apporter sur le champ paillasse, table et chaise. Un seau d'eau claire qui devra être changé au minima une fois par jour. Couvertures en nombre suffisant, linge, chemises et braies propres. Trois repas par jour.
Sans attendre davantage elle attrapa une clef et reprit sa route, sans adresser le moindre regard à Donatien, s'enfonçant dans le dédale de couloirs où les tristes portes ferrées se succédaient les unes aux autres pour enfin s'arrêter devant l'une d'elles. Les gongs grincèrent et elle entra dans la cellule froide et puant l'humidité.
Tu iras où j'irai ? Je suis là. Entre.
Elle n'en dit pas davantage, attendant que les gardes installent ce qu'elle avait fait demander. La Bosse avait beau avoir grogné, tout fut prêt avec une rapidité sans faille. Et ce ne fut que lorsque qu'ils eurent tous regagné leur poste que la gitane referma la porte, faisant sinistrement grincer la serrure. Puis elle resta là, le regard posé sur le bois épais et d'une voix monocorde, sans se retourner.
Lave-toi et change-toi. Ensuite, tiens ta première promesse et explique-moi. Fais vite s'il te plaît. J'ai froid.
_________________