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[RP geôles] D'un besoin plus qu'un défit (suite).

Donatien_alphonse
Et quelle danse alors, lui que l'on aurait pu entendre se plaindre de ne jamais avoir assisté à quelconque bal où il aurait eu tout le loisir de pouvoir commettre bien des méfaits, voici alors de quoi se raviser sur le sujet car ce bal auquel il assistait présentement et dont il était acteur, serait sans nul doute le plus beau qu'il lui soit donné d'assister.
Où était le Roi fou à cet instant, qu'était-il devenu de celui qui gueule, boit, tranche, cogne, brûle, viole, où est passé celui qui s'est autoproclamé Rey des thunes et qui jusqu'à présent, n'avait eu de cesse d'afficher sur son visage, cet air particulier et particulièrement agaçant, où est le fou qui pourtant reste encore un mystère pour bon nombre.. n'oubliez pas qu'il s'agit avant tout d'un homme et que seul son esprit lui aura permit de tenir car une enveloppe reste de chair et comme toutes autres, elle a ses faiblesses que la nature impose.

Oui, Donatien pose les armes, oui, Alphonse se rend, oui, François se livre à celle qui chasse les démons, ne dit-on pas qu'il est préférable de soigner le mal par le mal, Axelle est ce remède mystérieux que lui cherchait au travers toutes les rues de cette vaste citée au point même de se voir imposer une saignée.. pour dire que même le tout puissant avait trempé le bout de chacun de ses doigts dans son sang noircit, même le soit disant créateur ne pouvait plus rien contre les tourments du Sans-nom, preuve évidente d'une incapacité et d'un mensonge que tous gobent comme s'ils en avaient la dépendance.

Que tous se remettent en question lorsqu'ils auront échoué, que ceux n'ayant pas pris la peine de se questionner à son sujet, s'enferment eux même et réfléchissent au fruit de leur immondice de par un égoïsme qu'ils ne contrôlent plus.. car seule la gitane aura eu ce don de calmer le sang à ses tempes, de donner à ses pensées, un rythme beaucoup plus posé et osons le dire oui, un rythme beaucoup plus saint ! Car le voile de sang face à ses yeux n'est plus, toutes envies de voir le sang se répandre se sont abstenues à cet instant. Tumeur Parisienne qui se calme et s'apaise, la trace sera toujours visible au travers du temps et le Roi fou n'aura de cesse de persister mais le malin lui devra repasser plus tard.. car il a échoué là où il aurait pu réaliser de grandes choses. Néanmoins, il aura a tout jamais marqué les esprits, et la chair !

Tout s'inverse alors, l'envahisseur se retrouve contraint de subir la riposte gitane, se laisser entraîner, sans ne jamais s'imposer, aucune arme, ni de tactique utilisée, aucune fourberie non, un simple rythme, une cadence imposée comme le feraient des tambours de guerre et pourtant ici, il n'en est rien, le Roi redevient simple pion et alors que ses mains devinent l'absence totale de la robe adverse, le voici bien assez vite en position d'infériorité. Aussitôt replongé dans l'herbe humide de cette clairière mais, où sont les lames.. où est le sang.. pourquoi la chair est-elle toujours fermée ? Plus de haine non, plus de pleurs et, plus de souffrances pour ces deux duellistes ayant déjà assez souffert.
Le corps écrasé sur le paillasse, surplombé par celui d'Axelle, son regard n'ayant de cesse de la toiser sans relâche et sur ses lèvres, un sourire encore jusque là, inconnu pour le Roi fou.

Il sent chaque passage des lèvres pulpeuses, chaque caresse offerte sur son corps, ses tatouages sont révélées, ses cicatrices, retracées et toutes ces images du passé, sont effacées, les maux disparaissent, il était temps. Lui ne dit rien, pourtant sa mâchoire est détendue, mais il se contente de se laisser aller, le regard perdu sur le plafond de cette geôle dont aucun détail ne vient piquer la curiosité.. l'expression du visage est détendue, ses muscles eux bien que piqués au vif par moment et suite aux assauts de la brune ne semblent contenir plus aucune crispation.
De nouveau, les regards se croisent et du bout des doigts, il vint frôler quelques bouclettes qui lui tombent sur le torse, traversant ces dernières comme s'il s'amusait à voir la pluie recouvrir faiblement ses mains. Bientôt, les paumes désormais chaudes viendront recouvrir les flancs de la gitane dont quelques mots s'échappent d'entre ses lèvres.

Des mots doués d'un sens inimitable, ils sont la raison que personne ne peut comprendre, si ce n'est ceux qui n'auront de cesse de se marquer l'un à l'autre. Une seule fois suffit pour se trouver être à jamais unis.. et jamais rien ne saurait pouvoir venir défaire ce lien pourtant construit sur des bases parfaitement instables.


« Et je déposerai ma marque.. pour qu'à jamais nous soyons liés Axelle. »

Lentement, une main remonte et vient quérir la nuque, déjà, les lèvres adverses lui manquent..
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Axelle
Ainsi donc, la folie était contagieuse.

Sournoise et maligne, de deux corps liés, elle passait de l'un à l'autre, sans un bruit, sans un mot. Plus le visage du Roy semblait s’apaiser sous son regard noir, plus celui de la gitane semblait se tourmenter et ses prunelles s'assombrir d'un gouffre sans fond. Pouvait-elle seulement comprendre être remède ? Pouvait-il seulement comprendre la vampiriser ? Qui était-il, cet homme capable d'entrer dans sa tête, de s'y installer sans qu'elle n'y puisse rien. Sans plus même qu'elle ne songe à batailler. Cet homme qui insufflait sa folie à chacun de ses baisers. Si différent de tous ceux qui hantaient ses bras, qu'elle en connaisse le prénom ou pas. Tous qui, dès lors qu'ils l'approchaient, couvraient son corps de mains envieuses la fouillant, de bouches la dévorant alors que ses oreilles s'emplissaient de râles extatiques qui lui tournaient la tête. Lui, c'était d'un sourire, d'un simple sourire qu'il la chavirait, la déstabilisait quand il lui faisait perdre tous ses repères. Repères que lentement, les uns après les autres elle avait forgé en certitude que les choses étaient ainsi et ne pouvaient être différentes. Combien de souffles épuisés avait-il fallu pour effacer un visage ? Combien faudrait-il de sourires pour qu'un nouveau s'impose, tout puissant, en plein milieu de son âme ballottée ?


Nulle autre folie que celle-ci ne pouvait exister aux yeux de la Casas. De toutes les blessures, c'étaient celles de cette faiblesse les plus douloureuses. Celles qui imposaient des jours, des semaines, des mois et même des années à cicatriser, sans pourtant permettre l'oubli, jamais, quant au détour d'une ruelle, un petit bout de l'autre que l'on pensait endormi s'éveillait et ricanait, ironique d'être toujours là. De ce fléau, la gitane se protégeait en ne se livrant jamais entière. À personne elle n'appartenait plus et se promettait de ne jamais plus appartenir à personne. La résolution pouvait bien faire grincer des dents, elle restait indélébile mais, et à cet instant, alors que les lèvres adverses se retrouvaient dans un besoin vicéral, elle craignit, confusément, de la voir s’étioler et perdre de sa vigueur.

Pourtant il lui suffisait de se redresser et de danser sa plus belle danse, et sous ses hanches lascives et souples, tout aurait retrouvé un semblant de normalité. Même boiteux. Même mensonger. Mais les lèvres s'embrassaient inlassablement, se délaissant clandestinement pour mieux se retrouver dans un manège enivrant. De proie, de prédatrice, il n'y avait plus, quand juste à l'orée d'elle, elle le laisserait choisir la marque qu'il lui porterait. Dans l'ombre opalescente, rien ne semblait plus jamais pouvoir troubler cette nouvelle donne qui se jouait entre eux, pourtant la main fine jusque-là si douce sur le torse tatoué, se crispa furtivement.

Prends donc ton plaisir là où il se trouve, sombre idiote. Il est à toi.

Et tout contre les lèvres de Donatien, le murmure glissa, couvé d'un regard trouble.

Non...
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Donatien_alphonse
Douce frénésie.. A-t-on seulement déjà vu une telle expression sur le visage du Roi fou car à cet instant, il n'est plus de ceux face à qui Paris tremble, il n'est plus de ceux qui encore, peuvent se vanter de pouvoir jouir d'un semblant de perversité non, il n'est plus celui qui impose la peur ni le doute car plus rien désormais, ne saurait être caché au regard de la brune.
La page est lourde mais à force d'efforts et de rémission volontaire, elle se redresse, non sans peine puis.. elle s'abat sur la face opposée de ce livre ouvert, la page se tourne et ce qui n'était alors qu'un vaste et ridicule brouillon, laisse alors et enfin place à cette nouvelle couleur, symbole de pureté auprès de certains.. mais notez cette douce écriture qui prend place et poursuit cette histoire déjà bien entamée d'un homme qui jamais encore, n'aura su trouver la chair qui pourrait correspondre à son souffle chaud.

Aurait-il pu seulement s'imaginer que tout se jouerait au tournant, en une geôle de la citée Parisienne, exactement là où il avait été enfermé la première fois, par la garde de la Gitane.. ou par la Gitane elle même, les bras agitateurs n'étaient que le reflet d'un ordre sifflé de par ses lèvres si douces..

Pour une fois, il n'était plus seul, ce sentiment d'égoïsme comme, envolé laissait place alors à ce qui n'était qu'un homme, un homme dont on ne peut certainement pas ignorer certaines particularités, qu'elles soient physiques, ou mentales.. mais un homme qui jamais, ne pourrait trahir ce qu'il était en train de donner, plus rien n'était corrompu, les pensées tourmentées semblaient comme enfouies et ce, à tout jamais, Axelle, elle seule avait trouvé le moyen de tout effacer.
Celle qui finalement avait créé la folie, la douleur et qui avait fait couler indirectement le sang, celle qui sans s'en rendre compte avait plongé une partie de Paris, sous un voile sombre, tel un brouillard dont on ne peut se défaire.. celle qui aura finit par lever ce semblant de malédiction, guérison naturelle qui n'est autre que le reflet d'un bien-être dont il ne pourrait plus se passer.

Qui pourrait seulement s'imaginer endurer la parole de soit même, qui oserait se contredire ou au contraire, s'écouter, lorsque la voix vous guide vers ce sentier à la chute sanglante et parfois, mortelle, quel esprit pourrait seulement supporter des tourments infligés par une faille, un mal certain, un esprit ouvert à ce que toutes et tous nomment.. le Malin !
Mais il n'en est rien, une simple et banale excuse pour le grand jour, il est l'encre qui masque la tâche mais ce mal qui le rongeait alors.. n'était-il pas présent et ce, depuis une époque déjà lointaine.. cette pensée, que jamais alors son regard ne pourrait à nouveau se poser sur Axelle, n'est-ce pas là, la véritable raison qui finit par pousser cette faille à prendre vie et à s'exprimer..

Les lèvres adverses sifflent à nouveau et le ramènent alors, lui qui semblait déjà bien trop loin et qui ne comprenait pas cette négation portée jusqu'à ses oreilles.. d'une main il vint envelopper délicatement ce poignet à la main crispée sur son torse alors que son regard observe, intensément.. un regard qui se veut être presque innocent, à la seule condition que l'on ne connaisse pas les antécédents du fou.
Un dernier et fin baiser déposé sur les lèvres de la brune, comme si une toute dernière fois, il voulait goûter, comme s'il voulait emporter avec lui, ce souvenir de cet instant passé en présence de la Casas.. il cherche le sentiment caché de ce regard qu'il peine à décrire si bien son propre esprit se trouve être troublé.


« Axelle.. »

Jamais il ne pourrait cesser de le répéter et à jamais il n'aurai de cesse de le graver, dans les esprits ou dans la pierre car tous sauront que le Sans-nom fut alors chassé et non pas grâce à celui qui se prétend être.. le tout puissant.
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Axelle
Le poignet dans sa large main, la tête brune se posa lentement au creux de l'épaule mâle, déposant dans son sillage toutes les pensées parasites de ce moment dont elle n'avait pas mesuré l'ampleur. Demain, à nouveau, elles pourraient tourner, gorgées d'interrogations, de dilemmes, mais pour l'heure, le bras délié sur le torse tatoué et la bouche pleine de Lui redevenue sage sur son cou, les prunelles noires battaient doucement retraite sous le voile de leurs paupières alors que les seuls mots qui avaient du sens franchissaient le seuil de ses lèvres frémissantes.

Je suis là.

Quelle heure était-il quand les yeux noirs enfin s'ouvrirent, fouillant l'ombre, le corps lové à celui de Donatien dont la respiration régulière la berçait doucement sans pourtant chasser le froid qui s'était installé dans la geôle ? À vrai dire, la Casas s'en foutait pas mal quand la froidure se fit plus perfide alors que par brides déchirées de sommeil, ce qu'elle avait à faire ronflait entre ses tempes.

Sans un bruit, alors, petit soldat bien entraîné à suivre des consignes qui la rebutaient, elle se leva et refusant encore de regarder le corps allongé sur la paillasse, renfila robe froissée et tira une couverture laissée là par les gardes. De gestes automatiques quand elle refusait encore de penser, la laine recouvrit les tatouages et, souliers de cuirs pendant à sa main, rejoignit la porte où la clef trônait toujours dans sa serrure, tant protectrice que tortionnaire. Le verrou cliqueta doucement et la porte bâilla sur le couloir lugubre. Un instant, la gitane se demanda si elle serait plus enfermée dans la cellule ou hors de celle-ci. Et d'un regard sur la silhouette cachée par l'étoffe lourde, en eu aussitôt la réponse. Alors elle s'avança à nouveau, à pas menus, déposant sur le front du roi un baiser comme elle y aurait déposé une excuse et, avant que sa volonté ne l'abandonne, l'abandonna à cet isolement qu'il réclamait en refermant sur elle - où sur lui, la différence existait-elle ? - la porte à double tour pour s'engouffrer dans les couloirs, l'air hagard que seule la nuit pleine et le sommeil des Yeux d'Hadès pourraient cacher.

Ainsi soit-il.
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Donatien_alphonse
Tout s'était alors ainsi arrêté, les deux corps baignant dans cette atmosphère calme et reposante d'une geôle pourtant humide aux allures tristes et grisonnantes. Le Rey s'en était allé aux côtés de la Casas, les yeux clos, respiration profonde et, un sourire sincère aux lèvres, comme le font ces jeunots qui rêvent encore d'un monde dans lequel tout est beau.. depuis combien de temps n'avait-il pas fermé l’œil ainsi, l'esprit reposé et serein, conscient qu'il se trouvait être, en parfaite sécurité.. à aucun moment, ses paupières ne s'étaient ouvertes lorsque la gitane l'aura quitté pour s'en aller retourner vaquer à ses occupations. Mais il comprendrai parfaitement que cette dernière ne pouvait pas rester dans l'ombre éternellement, et qu'il lui faudrait se montrer au grand jour afin de ne pas éveiller le moindre soupçon.

Et la porte de la cellule est refermée, de nouveau, les corps sont séparés l'un de l'autre mais tout portait à croire qu'un lendemain se profilait d'ores et déjà pour eux.. chose inédite encore jusque là car jamais encore ils ne se seraient ainsi retrouvés.. le Roi fou s'était pleinement offert à la brune et il ne pourrait en être autrement désormais, comme les marques sur ses joues, il lui appartiendrait et ce, quelques soit les vagues qui tenteraient de le faire chavirer.

A quel instant, ses yeux se seront ouverts, il ne devine rien et pourtant, cette première journée est déjà fortement bien avancée dans le temps. Une pensée, un sursaut, il se redresse, assis sur la paillasse et prenant appui sur ses deux mains, le regard lui, scrute les environs. Ses cheveux en bataille, la bouche entrouverte et cette sensation de.. cette sensation de ne rien avoir bu la veille, est-ce donc ceci qu'un réveil avec l'esprit clair.. il perçoit tout, sans le moindre mal de crâne et tous les souvenirs sont intacts si bien que le sourire s'étire au coin de ses lèvres.
Reposé comme s'il venait de dormir cent ans, le corps tatoué finit par rejoindre une nouvelle fois la paillasse, les bras tendus sur les côtés et le regard qui se perd sur un plafond qui ne saurait retenir la moindre de ses pensées. Et combien de temps restera-t-il ainsi encore allongé, devait-il attendre le retour de la Casas ou se tirer en dehors de ce tissu afin de songer à un avenir qui se profilait comme étant son retour en la Cour des miracles, auprès des.. siens.



[ D'un repos bien mérité.. sous des airs de vacances ]

Les jours défilaient à une allure folle et depuis cette première nuit, jamais l'autre ne serait venu le tourmenter. Ainsi donc, en cette geôle, tout semblait avoir prit un air de parfaite détente, c'est qu'il lui fallait bien occuper ses journées entre deux passages de la Casas pour lui rendre visite et le fou semblait avoir prît goût à tout ceci. Non pas qu'il pourrait rester ainsi enfermé toute une vie durant, néanmoins tout n'était que meilleur pour lui, il le sentait.
Fou il était et fou il resterait et justement, comment ça s'occupe un fou enfermé entre quatre murs ? Quand il ne mange pas ou ne fais pas sa toilette quotidienne.. oui, nous parlons bien d'une toilette intégrale réalisée et ce, tous les jours, là où beaucoup avaient échoué avant cela, il avait finit pas prendre cette nouvelle habitude..
Ainsi, il buvait à sa soif et mangeait à sa faim, ayant fait copain-copain avec.. la Bosse ! Cette espèce de montagne de.. gras ? Peu ragoutant certes mais fidèle comme pas deux.. et le balafré se voyait déjà chevaucher la chos.. la Bosse pardon et parcourir des clairières entières perché sur ses hauteurs, épées dans la main à brailler pour la conquête d'un royaume nouveau.

Quelques vélins, une plume et de l'encre avaient été apporté et disposés sur la table centrale mais à aucun moment, il n'avait trouvé la force d'écrire. Lui, avait une pensée toute particulière pour sa fille, répondant au nom d'Opale qui avait prit la route et ce, pour une destination qu'il ignorait encore. Lui aurait préféré que cette dernière reste en la Cour des miracles ou à ses côtés jusqu'à ce que son dernier souffle de vie ne le quitte mais il ne pouvait ainsi la retenir par la force.
Elle était libre, elle l'avait toujours été et ce, bien avant leur rencontre en la Cour Brissel. Ainsi, il songeait, de longs instants, bien trop longs, alors que toute notion du temps lui échappait sans cesse ainsi cloîtré. Les Azzurro bien entendu faisaient l'objet de tout son intérêt et de bon nombre d'interrogations.. la Pâle, Owen, Midia et les autres, que pensaient-ils du Roi fou suite à sa subite disparition depuis la cave. Cherchaient-ils seulement à le retrouver, avaient-ils dépensé des coffres complets de piécettes afin d'engager les meilleurs mercenaires du Royaume en vue de lui retirer la vie.. s'il en avait été ainsi, nul doute que la rumeur serait arrivée jusqu'en ce lieu et, jusqu'à ses oreilles.
Mais le Roi ne pouvait se le cacher, l'heure viendra où il devra répondre de ses agissements et il ne pourrait pas se cacher derrière une voix qui le contrôlait, les membres du clan n'en croiraient pas un seul mot. Etait-il condamné alors.. devait-il prendre le choix de quitter Paris à tout jamais.. non, un Rey même autoproclamé tel que lui ne vivait que pour une seule et unique chose.. affronter son propre destin !

Et lorsque enfin la porte de sa cellule s'ouvrait dans son dos alors que son regard s'était perdu au travers de cette très fine ouverture sur l'extérieur et que ses yeux jetés par dessus son épaule se posèrent sur.. elle ! Toute pensée restait alors en suspend.
Les deux échangeaient, Donatien lui, se confiait sur ses craintes et appréhensions, la gitane savait tout, dans le moindre détail.. jusqu'à ce que l'appelle de la chair ne finisse par les prendre à chacune de ses visites durant lesquelles, il s'offrait à elle, sans ne jamais rien lui cacher et laissant peu à peu cette folie naturelle reprendre les dessus et ainsi, lui offrir tout ce que la brune voudrait prendre d'un fou, mort aux yeux de toutes et tous en l'extérieur de ces murs.



[ Treizième jour ]

Depuis peu, le balafré ne s'arrêtait plus de recouvrir ces nombreux vélins de son écriture. Comme il s'en était fait la promesse, le premier message fut adressé à sa propre fille. Les autres quant à eux, n'avaient de cesse de le rendre quelque peu nerveux et la crispation se lisait à nouveau sur les traits de son visage.
Le Rey avait de bien trop rares contacts en ce bas Royaume et pour cause, la plupart d'entre eux finissaient soit par rejoindre le clan, soit dans un fossé avec un sac en tissu sur la tête. Mais il avait trouvé une parfaite nécessité à écrire le moindre de ces mots, tous choisis avec la plus grande intention qui soit.. que cherchait-il à faire.. lui même n'en savait rien mais, il devait le faire, comme s'il s'étalait sur un vaste testament, l'importance en tête qu'à jamais son âme se devrait de vivre au travers des esprits.
Avait-il peur, craignait-il son retour auprès des siens ? Ça n'en faisait aucun doute car s'il y a bien une confession qu'il se devait de faire, c'est qu'il craignait la Pâle, autant qu'il avait de l’attachement pour cette dernière. Ainsi donc, le tout dernier message fut à l'attention de Kelel..


Citation:
A toi Reyne des miracles,

Toi que je n'ai pas su épargner, toi que j'ai blessé et ce, pour l'éternité.
Saches, que je n'ai aucune excuse.. si ce n'est celle de ces tourments qui jamais n'auront eu de cesse de me tourmenter, depuis cette nuitée en l'auberge du Chat Glouton à la Cour.

Il me faut t'expliquer bien des choses et pourtant, je ne suis pas certain que tu pourrais comprendre. L'important maintenant, saches que ces tourments ne viennent plus me hanter, jour et nuit et celle qui autrefois pouvait être une ennemie pour nous autres, Axelle, à jamais je lui serai reconnaissant d'avoir chassé le moindre soupçon de pensée impure qui a finit par porter ma main jusqu'à ton visage. Et à tout jamais, je m'en voudrai de vivre, manger et pouvoir me saouler dignement, après la cave en notre repère.. mais saches que c'est auprès d'Axelle, que je trouverai un confort que je cherche depuis tant d'années maintenant.
Ainsi donc, je me retrouve comme départagé entre l'ombre et la lumière.

Si un jour, ton œil en vient à se poser sur ces mots, c'est que le destin aura finit par nous séparer

Et qu'à tout jamais les temps te soient favorable, Kelel del Cielo Azzurro, Reyne des miracles, puissions-nous un jour nous revoir

Donatien


L'encre à peine sèche, le vélin fut soigneusement roulé puis aussitôt, dissimulé là où personne n'oserait venir fouiner.. non, pas là, mais où avez-vous l'esprit franchement ?! Quant aux autres messages, ils furent bien vite expédiés grâce à la Bosse et ce, aux quatre coins de Paris, et bien plus loin encore.
Assit à cette seule tablée, à ses yeux maintenant de se poser sur ses doigts recouverts de cette encre noire.. il n'avait rien entendu et pourtant, il fut comme rassuré de sentir sur son épaule, cette main, celle d'Axelle qu'il vint recouvrir d'un simple baiser avant que le souffle chaud sur la peau légèrement caramélisée, finisse par laisser place à ces quelques mots.


« Le moment approche Axelle. »

Il le savait, chaque seconde qui passait, n'avait de cesse de rapprocher la Pâle de sa position actuelle. Un jugement, un procès rendu public, pour le Roi des fous et, quel sort réserve-t-on aux Rois..
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Axelle
Les jours avaient défilé. Étranges. Irréels. Étires entre ce confort étrange de retrouver Donatien, jour après jour, nuit après nuit, dès lors qu'elle avait quelques minutes de libres, et cette angoisse planant au-dessus de la tête royale, menaçant à tout instant de s'abattre pour les ramener dans une réalité qu'aucun mur ne saurait prévenir tant elle était inéluctable. Durant les heures blotties au creux de cet impensable refuge, il avait parlé, lui racontant avec une sincérité désarmante, sa vie, les siens. Et somme toute, ces heures à l'écouter auraient-elles dû être agréables, comme ils se devaient quand deux êtres s'apprenaient alors que leurs mains étaient déjà liées. Oui, tout aurait dû être léger, et pourquoi pas même ponctué de rires, s'il n'avait pas aussi expliqué les risques sinistres qui l'attendaient hors de ces murs.

Combien de fois sa tête avait brûlé de le tirer par la main et de l'entraîner loin de Paris, de la cour de Miracles et de ses funestes augures ? Pourtant, sur ses poings se serrant furtivement, son visage avait caché comme il avait pu l'angoisse qui lui tordait le ventre. Et par un miracle de sang froid qu'elle ne se connaissait pas, avait écouté, silencieuse quand, si l'évidence lui dictait d'être présente sans la moindre faille, le discernement lui imposait de ne s’immiscer en rien dans une affaire qui somme toute, n'était pas la sienne. Alors, de réponse, elle ne savait donner que le baume lénifiant de ses baisers et de ses caresses, ne s'autorisant à vaciller, la respiration haletante et les yeux ouverts trop grands d'effroi que la porte refermée à double tour derrière elle. Pourtant, les jours passaient, et l'inéluctable reculait, laissant parfois la gitane espérer que le destin, n'aimant pas être enfermé, avait oublié le balafré à sa retraite.

Pourtant, ce jour-là alors que la porte une fois de plus s'ouvrait, il lui suffit de poser son regard sombre sur le dos penché de Donatien pour comprendre qu'il n'en était rien. Et la prémonition qu'elle aurait voulu fausse comme tant d'autres, à elle la gitane dont les lignes de la main étaient tatouées tant ce que certains pensait y voir lui était étranger et opaque, gonfla et pris forme entre les lèvres de Donatien. De vilaines mouches noires s'invitèrent à son horizon alors que son sang battait trop fort dans ses tympans. Le regard bas, elle resta un moment figée, confrontée à l'incapacité de faire ce que pourtant, elle devait. Les secondes s'égrainèrent, gluantes et détestables, et enfin, dans un cliquetis sourd, posa la clef de la cellule sur la table, quand l'autre restait ancrée à l'épaule mâle. Et d'une voix blanche, souffla


La Bosse sera prévenu.
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