Kachina
" L'enfer , c'est les Autres". *
Ou
Prendre son pied...En groupe, c'est pas le pied.
Imaginez...
On a posé devant vous, un présent.
Genre celui que vous aviez commandé sans vraiment y croire pour la saint Noël et qu'on vous offre à Paques en avance .
Il est là, à portée de regard, de doigts. Il suffit de tendre la main et il est à vous.
Vous savez déjà ce qui se cache sous le sac de jute qui sert d'emballage.
Vous savez déjà le plaisir qui en découlera.
Et vous avez déjà - folle que vous êtes - tiré la dague du fourreau pour couper le fin cordon de raphia qui ferme le tout.
Vous êtes fébrile, avide et impatiente.
Ravie. Foutrement ravie...
Sauf qu'un diablotin cruel ou un ami merdique, au choix a pipé les dés.
Il a ajouté une petite carte, une saleté de vélin parfumé qui vous impose une clause à la chose et qui dit : "Pas touche avant une semaine. "
Avouez, ça craint !
Je sais !
C 'est ce qui est arrivé à la Brune.
Parce que les défis sur cette terre de Provence sur laquelle ils ont posé leurs malles pour le moment, s'enchainent, tous plus fous les uns que les autres.
" Cap ou pas Cap ? ". Cap bien sûr !
Et peu osent s'y défiler.
Le leur était simple. Cruellement simple. Plus personne ne sait qui en a eu l'idée. Mais il a été lancé, un jour à l'auberge de la Volière, là où ils ont établi leurs quartiers.
Une semaine
7 jours
168 heures bordel......à pratiquer l'abstinence.
Oubliés les jeux charnels, les étreintes fiévreuses et les corps emmêlés.
L'abstinence en soi n'est pas si horrible que ça.
C'est avoir sans arrêt à proximité , l' objet du désir qui fait de ça un supplice . Tantale peut aller se rhabiller sur ce coup.
Ils ont tenu. Quoiqu'en pensent les amis, et leurs sourires en coin qui en disent long. Même si la plupart en doutent, ils ont tenu.
A se provoquer, s'éviter , s'enflammer, se repousser pour mieux se vouloir.
Elle a proposé une épée entre eux, évoqué Tristan et Iseult, invité le chat pour les nuits. Elle l'a parfois supplié d'envoyer au diable ce foutu cap .
Il a plongé dans la mer, l'entrainant avec elle par une nuit bien trop fraiche, bien trop noire. Il l'a détestée, fuit à certaines heures, embrasée à d'autres...
Ils ont joué à qui perd-gagne. Y prenant un certain plaisir même.
Flirtant insolemment avec les frontières sans jamais vraiment franchir l'ultime....
Trop orgueilleux pour cèder, ou trop joueurs.
Qui sait ?
Marseille et ses ruelles pavées en ce mardi 5 mai de l'an de grâce 1463.
L'Heure est simplement H. Les cloches ont sonné, annonçant la fin du défi.
Le mendiant assis sous un porche, suit du regard cette Brune échevelée qui martèle de ses talons les pavés sur le chemin qui mène de la Volière à la chaumière de Fez.
Sa mise n'a rien d'apprêtée , la crinière brune est lâchée, quelque peu emmêlée par la brise marine. Aucune coiffe ne la retient prisonnière. Néo a gardé les épingles qui retenaient le chignon posé bas sur la nuque.
Kachi n'a rien calculé.
Le désir est bien au delà de ça...
Dernier défi qu'elle se donne à elle -même alors que le regard vert étiré en amande se perd un instant sur l'étendue bleue au loin : Ne pas y aller en courant.
Se faire violence encore, alors que déjà se dessinent les silhouettes des bateaux amarrés au port.
Savourer encore cette insoutenable attente et le sang qui se fait vif-argent dans les veines.
Ne pas imaginer, anticiper.
Parce que chaque journée, chaque nuit n'a été qu'impatience.
Et désir.
La lassitude, la Liberté et autres garces du genre peuvent bien aller se rhabiller.
Pour l'instant, il est l'heure Mon Seigneur. Il est l'heure....
Non loin du port, au pied des remparts, la chaumière est là , se profilant dans le soir qui tombe déjà .
Malgré elle, elle presse le pas....
_________________
Ou
Prendre son pied...En groupe, c'est pas le pied.
Imaginez...
On a posé devant vous, un présent.
Genre celui que vous aviez commandé sans vraiment y croire pour la saint Noël et qu'on vous offre à Paques en avance .
Il est là, à portée de regard, de doigts. Il suffit de tendre la main et il est à vous.
Vous savez déjà ce qui se cache sous le sac de jute qui sert d'emballage.
Vous savez déjà le plaisir qui en découlera.
Et vous avez déjà - folle que vous êtes - tiré la dague du fourreau pour couper le fin cordon de raphia qui ferme le tout.
Vous êtes fébrile, avide et impatiente.
Ravie. Foutrement ravie...
Sauf qu'un diablotin cruel ou un ami merdique, au choix a pipé les dés.
Il a ajouté une petite carte, une saleté de vélin parfumé qui vous impose une clause à la chose et qui dit : "Pas touche avant une semaine. "
Avouez, ça craint !
Je sais !
C 'est ce qui est arrivé à la Brune.
Parce que les défis sur cette terre de Provence sur laquelle ils ont posé leurs malles pour le moment, s'enchainent, tous plus fous les uns que les autres.
" Cap ou pas Cap ? ". Cap bien sûr !
Et peu osent s'y défiler.
Le leur était simple. Cruellement simple. Plus personne ne sait qui en a eu l'idée. Mais il a été lancé, un jour à l'auberge de la Volière, là où ils ont établi leurs quartiers.
Une semaine
7 jours
168 heures bordel......à pratiquer l'abstinence.
Oubliés les jeux charnels, les étreintes fiévreuses et les corps emmêlés.
L'abstinence en soi n'est pas si horrible que ça.
C'est avoir sans arrêt à proximité , l' objet du désir qui fait de ça un supplice . Tantale peut aller se rhabiller sur ce coup.
Ils ont tenu. Quoiqu'en pensent les amis, et leurs sourires en coin qui en disent long. Même si la plupart en doutent, ils ont tenu.
A se provoquer, s'éviter , s'enflammer, se repousser pour mieux se vouloir.
Elle a proposé une épée entre eux, évoqué Tristan et Iseult, invité le chat pour les nuits. Elle l'a parfois supplié d'envoyer au diable ce foutu cap .
Il a plongé dans la mer, l'entrainant avec elle par une nuit bien trop fraiche, bien trop noire. Il l'a détestée, fuit à certaines heures, embrasée à d'autres...
Ils ont joué à qui perd-gagne. Y prenant un certain plaisir même.
Flirtant insolemment avec les frontières sans jamais vraiment franchir l'ultime....
Trop orgueilleux pour cèder, ou trop joueurs.
Qui sait ?
- ...
Marseille et ses ruelles pavées en ce mardi 5 mai de l'an de grâce 1463.
L'Heure est simplement H. Les cloches ont sonné, annonçant la fin du défi.
Le mendiant assis sous un porche, suit du regard cette Brune échevelée qui martèle de ses talons les pavés sur le chemin qui mène de la Volière à la chaumière de Fez.
Sa mise n'a rien d'apprêtée , la crinière brune est lâchée, quelque peu emmêlée par la brise marine. Aucune coiffe ne la retient prisonnière. Néo a gardé les épingles qui retenaient le chignon posé bas sur la nuque.
Kachi n'a rien calculé.
Le désir est bien au delà de ça...
Dernier défi qu'elle se donne à elle -même alors que le regard vert étiré en amande se perd un instant sur l'étendue bleue au loin : Ne pas y aller en courant.
Se faire violence encore, alors que déjà se dessinent les silhouettes des bateaux amarrés au port.
Savourer encore cette insoutenable attente et le sang qui se fait vif-argent dans les veines.
Ne pas imaginer, anticiper.
Parce que chaque journée, chaque nuit n'a été qu'impatience.
Et désir.
La lassitude, la Liberté et autres garces du genre peuvent bien aller se rhabiller.
Pour l'instant, il est l'heure Mon Seigneur. Il est l'heure....
Non loin du port, au pied des remparts, la chaumière est là , se profilant dans le soir qui tombe déjà .
Malgré elle, elle presse le pas....
* Sartre
_________________