Neolonie
[Nous entrâmes dans un bois
où nul sentier n'était tracé.
Ses feuilles n'étaient pas vertes, elles étaient sombres ;
ses branches n'étaient pas droites, mais nouées et tordues ;
il n'avait pas de fruits, mais des épines empoisonnées.*]
Comment est ce que ça avait commencé?
Comme d'habitude, avec force boissons et délires crescendo.
Comment ça allait se terminer? Bien malin qui pourrait l'annoncer.
Mais en tout cas, ce qui est certain, c'est qu'une armée en ordre de marche avait quitté la taverne Dioise.
Nul besoin d'épée, de hache de guerre ou de cuirasse.
Juste l'inconscience et l'envie de prendre La place.
Surtout que les motivations étaient multiples.
Les uns se voulaient Roy régnant sur des centaines de pauvres bougres, d'autres se voulaient Nabab aux mille harems.
Néo, elle, voulait surtout suivre les autres, visiter c'pays extraordinaire, arriver à s'mettre de côtés quelques sacs de préciosités quelconque et voir s'il y fait aussi chaud qu'on l'dit.
La nuit était déjà vieille lorsque les torches se sont éteintes.
Toute la bande se retrouvait à des endroits différents, à ronfler en cur d'un bout à l'autre du village, à moins que des irréductibles ne continuent à discuter en tête à tête avec une chope ou une pipe de coquelicot.
Le génépi semble être un très bon stimulant, mais d'un coup, sans qu'elle comprenne pourquoi, la brune a la sensation d'un coup de massue derrière le crane, ses yeux n'observent plus les planches dé-jointées de sa mansarde.
Elle n'a plus la notion de temps et d'espace et semble marcher sur un sol moutonneux, en pente douce au départ, puis de plus en plus raide.
Les poumons sessoufflent, les muscles se nouent, mais elle continue de grimper.
A sa droite, à sa gauche, des ombres la dépassent, silencieusement ou avec des cris stridents.
Une seule idée en tête, ne pas lâcher, se battre, arriver debout!
Et surtout, surtout, ne pas se laisser dépasser!
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où nul sentier n'était tracé.
Ses feuilles n'étaient pas vertes, elles étaient sombres ;
ses branches n'étaient pas droites, mais nouées et tordues ;
il n'avait pas de fruits, mais des épines empoisonnées.*]
Comment est ce que ça avait commencé?
Comme d'habitude, avec force boissons et délires crescendo.
Comment ça allait se terminer? Bien malin qui pourrait l'annoncer.
Mais en tout cas, ce qui est certain, c'est qu'une armée en ordre de marche avait quitté la taverne Dioise.
Nul besoin d'épée, de hache de guerre ou de cuirasse.
Juste l'inconscience et l'envie de prendre La place.
Surtout que les motivations étaient multiples.
Les uns se voulaient Roy régnant sur des centaines de pauvres bougres, d'autres se voulaient Nabab aux mille harems.
Néo, elle, voulait surtout suivre les autres, visiter c'pays extraordinaire, arriver à s'mettre de côtés quelques sacs de préciosités quelconque et voir s'il y fait aussi chaud qu'on l'dit.
La nuit était déjà vieille lorsque les torches se sont éteintes.
Toute la bande se retrouvait à des endroits différents, à ronfler en cur d'un bout à l'autre du village, à moins que des irréductibles ne continuent à discuter en tête à tête avec une chope ou une pipe de coquelicot.
Le génépi semble être un très bon stimulant, mais d'un coup, sans qu'elle comprenne pourquoi, la brune a la sensation d'un coup de massue derrière le crane, ses yeux n'observent plus les planches dé-jointées de sa mansarde.
Elle n'a plus la notion de temps et d'espace et semble marcher sur un sol moutonneux, en pente douce au départ, puis de plus en plus raide.
Les poumons sessoufflent, les muscles se nouent, mais elle continue de grimper.
A sa droite, à sa gauche, des ombres la dépassent, silencieusement ou avec des cris stridents.
Une seule idée en tête, ne pas lâcher, se battre, arriver debout!
Et surtout, surtout, ne pas se laisser dépasser!
*Dante Alighieri. La Divine Comédie, L'ENFER Chant XIII.
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