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[RP] Par-delà Prouvènço

Arystote
Combien de temps déjà avait-il laissé cette lettre posée là sans y répondre. Il n'aurait su le dire mais chaque jour de nouveaux plis arrivaient. Michel les posait par-dessus la lettre scellée des Arcs-sur-Argens et chaque fois la nuit tombait sans qu'il n'y ait répondu.

Aussi ce matin-là, lorsque les yeux du Comte de Provence, se posèrent sur le sceau de la Vicomtesse, Arystote fit un bond, tapa son front du plat de sa main.


Aaaaaaaaaaah je suis vraiment vraiment mauvais en relations humaines ! Plus tête en l'air et maladroit que moi on ne fait pas, disait-il se maudissant un millier de fois pour l'oubli.

Plume en main il y répondit plus brièvement qu'il ne l'aurait voulu, privilégiant l'urgence de répondre à la qualité de la réponse. Non vraiment il était mauvais...


Citation:


A vous, Diana Atchepttas Ysgarde, Vicomtesse des Arcs-sur-Argens,
De nous, Yueel-Arystote de Champlecy, Comte Illustre de Provence


    C'est avec honte que je réponds à votre missive si tardivement. J'ose espérer qu'à cette heure vous êtes encore, vous et votre futur époux, en Provence.

    Je n'ai pas quitté Brignoles pour rejoindre Aix et, je ne pourrai le faire avant quelques jours. Au pire, je vous rejoindrai sur Marseille... En fait j'espérais m'y rendre avec ma promise mais cette dernière joue à cache-cache pour le moment et je suis un piètre loup...

    Bref, j'espère que vous pardonnerez mon retard et que nous aurons de nouveau l'occasion de nous croiser.


Amitiés




_________________
Atchepttas


Préférant attendre son Tendre, notre Vicomtesse avait séjourné l'espace de deux nuits à la meilleure auberge d'Aix.


Le lendemain ne sachant dans quelle chambre il se trouvait, elle préféra faire préparer leur carrosse. Profitant de répondre par la même à la missive de cher Comte de Cassis, elle envoya son serviteur Alberto réveiller l'étourdi, non sans lui préciser de le faire par la plus douce des manières. Autant dire que pour Alberto, cela voulait exactement dire le contraire. C'est qu'il la connaissait la vicomtesse des Arcs.


Pas besoin de demander à quel numéro de chambre se trouvait le comte de Wes..wesi... le nordiste quoi. [ Alberto avait vraiment de la peine avec la prononciation du nord mais expérience faite avec Wayllander à Bruges, avec une bonne bière ca passait tout de suite mieux.]
Ca sentait le noble dans le couloir, en tout cas pour Alberto. C'était facile à repérer un noble. Non en fait en réalité il y avait deux hommes de main qui surveillait l'entrée, facile donc.
Comme il s'était déjà encanaillé des deux hommes durant le voyage, le voyant arriver, ils s’écartèrent de suite, non sans un rictus aux lèvres. Et Alberto frappa avec la délicatesse la plus extrême à la porte.


BOUM BOUM BOUM



DEBOUUUUUT LA DEDANS. C'EST QU'ON VOUS ATTEND EN BAS ! VOUS AVEZ 5 MINUTES !




Puis repartant rejoindre la cavalerie, il adressa un clin d'oeil aux deux gardes. C'était quand même pratique d'avoir engagé deux carpes comme gardes du corps.

Merci les gars, à tout à l'heure !


Plusieurs minutes plus tard, Diana guigna par la fenêtre de sa voiture et découvrit son Comte la rejoignant. Le voyant s'assoir en face d'elle quelque peu endormi, elle ne put s'empêcher un léger sourire amusé.

Bien le bonjorn mon Tendre. J'espère que vous avez fait bonne route et passé une bonne nuit en cette auberge ! J'ai demandé à Alberto de vous réveiller avec la plus grande courtoisie qu'il puisse démontrer.

Nous sommes attendus dans la demeure d'un vieil ami, Adrian de Sauvan ainsi que sa douce, Justine. Le lieu y est confortable, aussi y refuser d'y séjourner quelques jours serait pris comme affront, comprenez. De plus, j'ai quelques affaires à régler avec lui avant de partir sur Marseille puis les Arcs.


Son Tendre semblait contrarié par autant d'informations si tôt dans la matinée.
Pour se faire pardonner, elle se pencha vers lui et lui déposa le plus doux des baisers sur ses lèvres.


Je vous aime Wayllander.

Si avec ca, elle n'avait pas gagné un sourire !
Puis se penchant par la fenêtre, elle appela Alberto et lui tendit un pli fermé.


Fait amener ceci au Comte de Cassis, je te prie.



Citation:

De nous Diana Ysgarde, Vicomtessa des Arcs sur Argens,
A vous Yueel-Arystote de Champlecy, Comte de Cassis, Vicomte de Carpentras,


Cher Ami,

Nous comprenons tout à fait votre oubli. Nous pensons bien que vous avez eu fort à faire ces derniers temps.

Nous allons de ce pas à la demeure d'Adrian de Sauvan et de Justine où nous allons séjourner quelques jours. Vous pourrez nous y rejoindre si cela vous sied.

Dans le cas contraire, nous vous préviendrons de notre départ pour Marseille.


Bien à vous,


Diana Ysgarde.

Faict à Aix, le 13 avril 1464




_________________
Atchepttas


Domaine des Arcs sur Argens - Bureau de la Vicomtesse


Adossée à sa chaise, des parchemins étalés sur son bureau, Diana se massa les tempes.
Elle avait maigri. Trop maigri. La jeune femme était inquiète. Est-ce que la malédiction allait reprendre une nouvelle fois son bonheur tant précieux ?
Voilà plus d'un mois que son tendre était allé se reposer au convent sans en être ressorti.
Un mois à être coincée seule aux Arcs à ne savoir si son déménagement à l'autre bout du pays avait été vain. Si d'avoir quitté cette terre aux cigales chantantes n'avait pas été finalement qu'une erreur monumentale.

Des mauvais souvenirs lui remontaient et les cauchemars durant la nuit recommençaient.
Couplé à un manque d'appétit, il en résultait en finalité que tous les vêtements qu'elle portait étaient fortement ceinturés et couverts par de longs châles épais. Ses cheveux étaient toujours attachés en chignon afin d'éviter une coquetterie inutile et sa couronne trônait en lieu sûr puisque de toute façon elle ne lui saillait plus.

Les tâches habituelles qu'incombait une gestion d'un vicomté étaient déléguées à son homme de main Alberto, ce qui commençait à en déplaire à plus d'un.
Comment en effet, un noble présent sur ses terres pouvait être aussi incapable de gérer ses gens ?
Alberto était revenu le soir dernier, l'oeil droit gonflé et sa chemise déchirée.
Argens était en crise comme jamais. La vicomtesse avait promis l'arrivée d'un architecte à cause des crues des derniers jours dont Vidauban avait été la plus touchée mais il n'en était rien. Il n'y avait pas besoin d'avoir été érudit pour comprendre que la récolte d'octobre s’annonçait mal. Et son serviteur en avait fait les frais.


Brusquement la jeune femme se leva et envoya voler toutes les supplications écrites étalées sur son bureau en hurlant de colère. Frappant le poing sur le bois dur, il lui fallut quelques minutes pour se calmer.
Elle avait besoin d'aide, une aide permanente et de confiance, de présent et représentant à jamais les Arcs en cas d'absence ou d'incapacité. Son idée était déjà claire depuis des années mais la décision conjointe ne se fut que dernièrement. Du moins, la possibilité avait été clarifiée.

Déroulant rapidement un parchemin vierge, la jeune femme griffonna frénétiquement sa missive. Claquement de doigt et un serviteur qui, jusqu'alors faisait partie du décor de fond de pièce, se présenta à elle.



Apporte ceci à tu sais qui.


En attendant l'arrivée de celui qui allait peut être sauver les Arcs, Diana se retira dans ses appartements.




Citation:


De nous, Diana Atchepttas Ysgarde, Vicomtessa des Arcs sur Argens,
A vous, Cher Ami,


Nous avions abordé l'éventualité d'un pacte de vassalité.
Je n'irai pas par quatre chemins, les Arcs vont mals. J'ai besoin de vous et votre discrétion dans cette affaire afin de régler la surcharge de travail qui m’accapare en ces temps durs. Il n'est pas question d'une aide temporaire. Mes gens ont besoin d'une personne pouvant parler en tout temps en mon nom, une personne qui est pleinement responsable des devoirs que lui incombe sa propre parcelle de terre, une personne pouvant être attentive aux malheurs de ses gens peu importe l'heure ou la saison.


Cher ami, puissiez me venir au plus vite aux Arcs.

Qu'Aristote veille sur vous.







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Adrian.
Flourèns vint apporter un pli à Adrian qui travaillait à son bureau en compagnie de Justine et Alizée. La missive décachetée, il ne faisait aucun doute qu'il avait à faire à une vieille amie. A mesure qu'il avançait dans sa lecture il grimaçait. Que se passait-il réellement ? Il s'était promis de ne plus faire parti de ce cercle si spécial mais pour elle, il ferait un effort.
Il sourit à ses deux amours avant de tendre la lettre à Justine.
Puis il rompit le silence.


Elle semble si lasse, ce n'est pas d'elle d'être ainsi accablée.
Il me faut m'y rendre au plus vite. Je vous enverrai une lettre pour vous tenir au courant de la situation.


Il l'enlace avec amour scellant leurs lèvres d'un tendre baiser. Des bisous sur les joues de leur petitoune et il montait se préparer. Il voyagerait léger.
Sur le perron, un cri du cœur retentit.


Je vous aime !

Il ne supportait pas de quitter ses deux amours mais il fallait se hâter pour en apprendre plus. Justine pourrait le rejoindre avec Alizée en carrosse.
Un baiser, un pincement accompagné d'un frisson et Adrian montait sur le cheval que Flourèns avait pris le temps de préparer.
Sans se retourner, il quitta la capitale pour rejoindre le cours de l'Argens.
Après plusieurs heures de cavalcades, il arriva enfin au domaine.


Bonsoir, je suis Adrian Sauvan, votre maîtresse m'a fait mander.

Il montre le sceau sur la missive et sourit doucement. Un doute soudain l'assaille, sa main se porte à sa besace, ouf ! Les calissons sont bien là, il n'a pas oublié le présent.
Un regard en arrière, son cœur s'emballe pour sa fiancée et leur fille.
Il attend patiemment qu'on lui dise quoi faire.


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Justine
Après la lecture de la missive reçue, Justine avait aidé Adrian à se préparer, comprenant que la requête de cette amie ne pouvait souffrir l'attente.

Ne vous inquiétez point mon Tendre, je prendrai soin de notre domaine en votre absence.

Des baisers furent reçus et donnés, et des serments d'adoration furent prononcés alors qu'il se trouvait sur le départ, puis c'est le coeur triste qu'elle le vit prendre la route pour les Arcs.

"Où vous irez je serai" ou "Jamais l'un sans l'autre" ne serait pas l'adage du jour mais il est des situations où il faut savoir faire un sacrifice.

Et dans un sourire amoureux, elle pensa que de toute manière, où que soit Adrian, leurs âmes seraient toujours reliés l'une à l'autre, par delà les lieux tant ils s'aimaient.

Et elle serait là à son retour, telle Pénélope, fidèlement...

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Je suis Nice.
Atchepttas
Courir. Courir le plus vite possible. Courir comme elle ne l’avait jamais fait avant. Sauver sa peau.
Ils se rapprochaient. Le moindre faux pas et c’en était fini pour elle. Après tout, elle l’avait cherché, elle qui se n’occupait pas des problèmes de ses gens.
Un cerisier ! Peut-être un refuge ?! C’était ça ou l’Argens et la jeune femme ne savait pas nager. S’agrippant à la première branche sans savoir trop comment elle avait pu réussir ce tel exploit, Diana escalada l’arbre jusqu’à la plus haut branche qui pouvait supporter son poids.
Les paysans ne l’avaient pas vue faire et étaient passés droit dessous, continuant leur folle trac d’une suzeraine incapable.
Posant sa tête contre le tronc, la jeune femme essaya de reprendre son souffle. Elle avait tellement couru qu’elle n’y arrivait pas. Sa gorge la brûlait et elle avait envie de vomir. D’ailleurs, elle vomit. De la bile en sortit puisqu’elle n’avait encore rien mangé de la journée et sa gorge la brûla encore plus. Elle dut s’agripper fortement au tronc pour ne pas faillir.


- Te voilà dans une drôle de situation. Moi à ta place, je les aurais fait tous pendre !

Diana leva brusquement les yeux sur la branche supérieure et sursauta en voyant son interlocuteur.
Cédric ! Son vicomte. L’amour de sa vie qu’elle avait perdu à jamais. Qu’il était beau. Qu’il était jeune. Diana lui adressa un sourire sans savoir trop comme elle avait réussi en pareille situation.


- Tu auras toujours des solutions les plus extrêmes. Mais tu es toujours le premier à fuir à ce que je vois !

- Et bien, dans un premier temps tu pourras toujours te nourrir de cerises et de feuilles mais il y aura bien un moment où tu devras redescendre sur terre !

La vicomtesse se retourna brusquement et se pencha pour regarder de l’autre côté du tronc.
Adossé à l’arbre sur la branche voisine, son Tendre actuel, son Comte nordique, se tenait là paisiblement en train de siroter une bière.


- Bon sang mais où étiez-vous ?! Vous n’êtez jamais là quand j’ai besoin de vous, JAMAIS !
D’ailleurs….AUCUN de vous deux ! Toi là-haut tu es le serpent qui se faufile entre les rochers, se préservant au cas où le vent tournerait et vous, Wayllander, vous vivez au jour le jour, ne vous souciant aucunement de savoir si avant de me trouver belle et heureuse auprès de vous, je ne me suis pas fait un sang d’encre sans précédent ! Vous deux, vous me laissez toujours me débrouiller seule en pensant que je serai assez forte pour continuer à vivre à ce petit jeu mais j’en AI MARRE !!!
Vous entendez ? MARRE !


S’existant comme un asticot sur une pomme bien mure, Diana perdit soudain l’équilibre. Elle rebondit de branches en branches, sentant à chaque fois celles-ci se briser sous son poids. Atterrissant lourdement au sol, elle ouvrit les yeux et regarda la chute qu’elle avait fait. Plusieurs branches étaient cassées et des feuilles et des cerises tombaient tout autour d’elle. Soudain un pic-vert se posa contre le tronc et, l’air de rien, commença à en extraire des larves et des insectes grâce à de violents mais efficaces coups de bec .

*TOC TOC TOC TOC*

Les yeux grands ouverts, étalée sur le sol non loin de son fauteuil, Argens essaya de digérer les informations. Elle était dans ces appartements. Ok, enregistré. Cédric était mort depuis belle lurette, ca aussi elle le savait. Son comte des Flandres s’était enfermé à double tour dans un monastère, ca ce n’est pas nouveau. Le vicomté des Arcs était en crise, cuisant mais pas inconnu.

*TOC TOC TOC TOC*

Ah, et on avait frappé à la porte. Ca c'était nouveau. Diana remonta rapidement sur son fauteuil et se couvrit les épaules avec son châle.

En...entrez !

- Alberto glissa la tête pas l’entrebâillement de la porte et déclara :

- Sieur Adrian de Sauvan est ici, Monseigneur.

- Faites-le entrer, je l’ai convié à une discussion importante.
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Adrian.
Peu après, Adrian suivit l'homme de confiance de la vicomtesse des Arcs jusqu'à sa chambre sans oublier de garder près de lui le petit présent gourmand.
A en apprécier le visage d'Alberto, les choses ne semblaient pas aller bien.


Me voici, bonjorn vicomtesse !

Il pénétra dans la pièce en accomplissant une légère révérence accompagnée d'un sourire amical.

Votre dernière missive était si sombre et sérieuse. Le retour en Provence ne vous a pas réussit, il faut remédier à cela...

Il regrettait l'absence de Justine à ses cotés, elle savait mieux quiconque remonter le moral des gens. Il avait fait si vite et il n'avait pas souhaiter brusquer sa fiancée mais force est de constater que sans elle, la vie était tellement plus amère.
Il chassa ces tristes pensées de son esprit, il devait pour l'heure s'occuper de son amie.


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Atchepttas
Diana ne put s'empêcher de pousser un soupir. Au moins il était venu, et rapidement.
Dans le cas contraire, elle n'aurait su dire dire si à la nuit tombée elle se serait retenue de se rendre personnellement à sa demeure pour en discuter.

Le regardant droit dans les yeux, elle commença ses explications.


Bonjorn Adrian, cher ami.

Votre venue aux Arcs éclairera peut être le reste de mon séjour.
Après notre visite en votre demeure, qui fut fort agréable, les évènements se sont gâtés.

Je n'ai plus aucune nouvelle de mon Tendre. Wayllander était censé revenir de sa retraite spirituelle il y a de cela bien...un mois et....


S'interrompit un instant, détournant le regard.

Adrian, vous souvenez vous de Notre période de guerre....quand....Cédric disparut soudain.... Je vous avoue que......j'ai peur que....


Serrant les accoudoirs avec force, elle essaya de garder son sang froid non sans mal.

Et....Il y a eu aussi les inondations des semaines dernières. Vidauban a été fortement touchée. Un architecte devait être mandaté mais....je n'ai trouvé personne. Je n'ai cherché personne. Devant l'étendu des dégâts et....bon sang, certaines habitations sont en bois, comment voulez vous que... Et les cultures...inondées. Le blé a moisi...Impossible de replanter avant l'hiver... J'ai tenté des conciliations par le biais d'Alberto mais...comme vous avez pu le voir, il est revenu un oeil au beurre noir.

Pousse un long soupire, prête à craquer

Adrian, j'ai besoin d'un homme capable de reprendre les choses en main. La tâche est bien trop ardue et je n'en suis ressortie que plus épuisée que jamais. Les Arcs sont en crise et avant que cela se sache auprès de l'Assemblée des Nobles, je tente une dernière chance auprès de vous....


Adrian de Sauvan, voulez vous devenir le vassal des Arcs, Seigneur de Vidauban.

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Adrian.
Il écoutait Atchepttas qui était exténuée, quasiment prête à toute abandonner.

Vous me surestimez vicomtesse, je ne puis faire pâlir le soleil en tentant de vous éclairer car au mieux je ne pourrai tenir que torche ou chandelle. Mince lueur d'espoir pour une femme qui attend beaucoup...

Il sourit tendrement avec ce petit coté malicieux qui le caractérisait. Les traits de son visage se firent plus sombres à mesure qu'elle évoquait un passé tourmenté.
Aller dans le sens de la vicomtesse n'arrangerait rien à son cœur.


Aux dernières nouvelles, vous n'étiez pas veuve noire ! Supposez qu'il ait besoin d'un peu plus de repos que prévu pour avoir la chance de vivre à vos cotés.
Attendre celui ou celle qu'on aime parait toujours infiniment long.


Des fantômes ou une malchance qui tournerait bien tôt ou tard. Il soupira doucement. Il aurait bien fait défoncer les portes du monastère pour y tirer par la peau des fesses le flandrien ? Le flambi ? Le gars des Flandres, vous l'aurez compris ! Il en aurait profité pour soustraire quelques fûts de bières et bonnes bouteilles de vins pour se payer de l'effort, pas folle la guêpe.
Puis Adrian perçu la crispation de Diane lorsqu'elle évoqua le déluge. La Provence pouvait manquer souvent d'eau mais parfois en obtenir plus que nécessaire.


Je possède de belles économies et de bonnes réserves. Je les apporterai pour aider à la reconstruction et nourrir vos gens. Seul un peu de temps sera nécessaire pour rebâtir ce qui fut ou même améliorer les lieux pour tenter de se prémunir des eaux.

Il ne manquait pas d'écus et ils seraient mieux employés à sauver des vies que dormir dans une cache pendant des années.
Le provençal sursauta légèrement lorsque la demande fut matérialisée de vive voix. Il n'était plus question d'écrit mais de deux regards qui se font face, d'un pouls qui s'accélère accompagné d'une sensation de chaleur. Il s'était promis de ne plus faire parti de la noblesse provençale sauf car il faut toujours quelques exceptions dans la vie, s'il devenait comte de Provence... mais aussi si Elle lui demandait de venir à son service. La demande ne datait pas des dernières pluies, mois, années s'étaient écoulés avant qu'ils ne se retrouvent face à face pour en discuter franchement.


S'il vous sied d'accorder votre confiance au Félon, j'accepterai. Il termina par un léger murmure : Ou plus certainement, à un vieil ami pardonné...

Un petit sourire amical doublé de ses émeraudes brillantes vinrent ponctuer quelques mots presque inaudibles. Il inclina ensuite la tête respectueusement.
Il reprend la parole contre toute attente en rompant le silence qui s'installait.


La guerrière que vous étiez et que vous avez décidé d'enterrer pourrait retrouver les sensations d'antan si elle tenait à nouveau une lame entre ses mains.

Il lui tend son fourreau où elle n'aura qu'à saisir la garde pour sortir l'épée de son écrin.

Vous me devez bien la revanche de notre premier combat dans la lice d'Aix en 1457 !
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Justine
Plus les minutes passaient après le départ de son Aimé, et plus l'inquiétude la gagnait.

Sourcils froncés, elle tentait de se concentrer sur ce livret de recettes qu'elle mettait au point depuis quelques jours. Mais rien n'y faisait...

Elle confia Alizée aux bons soins de Fanny et des autres domestiques puis demanda à Flourèns d'aller chercher Habib à la pension pendant qu'elle se changeait.
Ensuite, elle prépara un encas et trois gourdes qu'elle glissa dans les fontes de sa Camarguaise qu'elle scella.

A leur retour, ils prirent tous trois la route pour les Arcs, sans prendre garde au magnifique paysage tant ils galopèrent à vive allure... Petits oiseaux, renards, belettes n'eurent même pas le temps de distinguer la couleur de leur tenue !

Enfin, ils arrivèrent devant la propriété, poussiéreux, assoiffés et échevelés. Mais tant pis, son Soleil se trouvait peut-être dans une situation qui ne souffrait l'attente, et son amie sûrement aussi vu le ton de sa missive.

Flourèns descendit de son cheval et grimpa les marches quatre à quatre jusqu'au perron alors qu'Habib aidait Justine à descendre.
Ils en profitèrent pour se rafraichir un peu la gorge avec l'eau tiédit des outres et Justine versa le reste de deux outres dans un petit bassin pour oiseaux afin que leurs trois montures puissent un peu s'abreuver.

Un majordome en livrée ouvrit la porte à Flourèns qui les présentèrent...

Pourvu que tout aille bien ! fut le souhait de Justine, qui grimpait déjà les marches après avoir aider Habib à lier les licols des chevaux à une branche de pommier.

Et tout trois furent introduits dans la grande demeure puis conduits dans le bureau des appartements de la Vicomtesse.
Justine, en tête, s'arrêta sur le seuil en voyant son Adrian qui lui tournait le dos de trois-quart tendre son fourreau à dame Atchepttas en la provocant en duel !

L'effroi la saisit ! Bouche bée, le geste de la main qu'elle avait amorcé pour l'arrêter fut suspendu... Elle regardait la Vicomtesse assise dans un fauteuil qui était emprunt de lassitude, de fatigue, les traits tirés et surpris de cette provocation...

Il devait y avoir une explication cohérente, aussi elle émit un petit raclement de gorge après avoir remis une mèche de cheveux derrière son oreille...

Flourèns et Habib se tenaient derrière elle, ne ratant rien de la scène et prêts à intervenir à leur tour...

_________________

Je suis Nice.
Atchepttas
Diana se leva péniblement en fronçant les sourcils, son regard fixé sur le fourreau, des souvenirs remontant peu à peu.
Lorsqu'elle percut un mouvement au fond de son bureau, elle tourna la tête brusquement.
Lançant un regard noir à son homme de main, toujours incapable de gérer les allées et venues dans son château, et elle lui siffla sèchement.



Alberto ! Veuillez raccompagner ces gens au salon. Qu'il s'agisse de la compagne de, de l'ami de, et j'en passe. Cette discussion est privée et ne concerne personne d'autre pour l'instant.


Attendant que tout ce petit monde sorte fissa d'un bureau dont ils n'étaient point invités, elle se concentra à nouveau sur son futur vassal.

Adrian, vous n'êtes de loin plus le Démon d'autrefois. Il est vrai que je me souviendrai toujours la lettre que vous m'aviez fait remise le jour où Aix est tombée.
Ce jour-là, je me suis rendue compte qu'en partie j'avais vendue la Provence. Je crois que cette erreur fut encore plus lourde que votre trahison.
Notre combat était le seul moyen de laver cet affront. Félon en l'état, vous avez été banni à la hauteur de vos crimes mais au fond, vous aviez toujours été là pour moi.
Malgré notre différence de point de vue à cette époque, vous avez été auprès de moi lorsque Cédric n'y était pas. Vous m'avez toujours tendu la main et à mon tour je vous ai donné une chance lors de votre retour en Provence.
Depuis le jour où je vous ai vu dans la caserne de l'Ost provençale, je n'ai jamais douté de vous.

Mon choix de vous demander d'être mon vassal n'est donc pas un hasard ni un caprice.


Poussant un soupire, elle continua

Vous voulez croiser le fer avec moi comme à la belle époque mais regardez-moi ! Je n'ai plus la force d'affronter qui que ce soit. Même pas un faible brigand, c'est vous dire ! Vous aurez tôt fait d'être un mouton enragé face à une botte de foin mais ...soit..Si cela est votre manière de signer cette allégeance, alors je l'accepte.

Prenant le fourreau des mains, elle lui adressa un sourire.
_________________
Adrian.
Le devoir et l'amour...

- Alberto ! Veuillez raccompagner ces gens au salon. Qu'il s'agisse de la compagne de, de l'ami de, et j'en passe. Cette discussion est privée et ne concerne personne d'autre pour l'instant.

Adrian tourna la tête quand la vicomtesse donna l'ordre de faire évacuer les lieux. Il aperçut Justine et son cœur fit un bond avant de se mordiller la lèvre inférieure et grimacer en la voyant forcée de partir. Il se tourna vers Diane mais son visage resta impassible. La femme de sa vie était tout à coté de lui et si loin à la fois.
Il écouta son hôte qui se remémorait le passé et il baissa la tête.


- Vous voulez croiser le fer avec moi comme à la belle époque mais regardez-moi ! Je n'ai plus la force d'affronter qui que ce soit. Même pas un faible brigand, c'est vous dire ! Vous aurez tôt fait d'être un mouton enragé face à une botte de foin mais ...soit..Si cela est votre manière de signer cette allégeance, alors je l'accepte.

Il fixa la vicomtesse droit dans les yeux et d'un ton mesuré et assuré, il se lança :

Une suzeraine ne promet-elle point de protéger son vassal ?

Il sourit en coin en se rappelant les serments d'allégeance. Un temps si lointain pour l'aixois.

Quand au vassal, il doit jurer : Obsequium, Auxilium et Consilium.
Il vous sera fait livrer la meilleure viande de toute la Provence et tout ce qui vous sera nécessaire pour honorer votre futur serment vicomtesse.


Il s'inclina timidement.

Les amis sont les seules personnes qui sont capables de nous contredire pour notre bien même si nous n'en avons pas toujours conscience sur le moment. Mais ceux sont aussi eux qui nous accompagneront par monts et par vaux. Et ce même si la voie que l'on emprunte n'est pas la meilleure, car il n'y a pas d'abandon.

Tout était dit mais il se permit une petite demande.

Vicomtesse, m'autorisez-vous à retrouver ma fiancée car sans elle, je ne suis que l'ombre de moi même.

Il rougit mais la vérité était là. Justine avait réussi à le faire évoluer et penser à une véritable vie à deux faite de partages, de peines mais aussi de joies et beaucoup de bonheur. A cet instant, elle lui manquait terriblement.


_________________
Justine
Ho !

Sa bouche eut envie de dire cette onomatopée à haute voix, mais aucun son ne sortit de sa gorge, juste ce "ho" qui se dessinait sur ses lèvres...

Un regard à Adrian qui grimace mais qui n'entreprend aucun geste vers elle...

Elle n'est pas la bienvenue...

Et à Alberto... le menton fièrement levé...


Ne vous donnez pas cette peine messer, nous quittons les lieux.

Elle opère un demi-tour, si brusque que sa jupe en volette...

Flourèns hésite... Son maître est là dans ce bureau...


Habib lui n'hésite pas un instant et suit Justine pour traverser le grand hall jusqu'à la porte à double battants.
Il la prend par le bras, pour la soutenir, devinant ses pensées...

Flourèns les suit, en proie à un terrible dilemme...


Justine, face à cet affront qui vient de transpercer son coeur serre les lèvres durant quelques instants...

La noblesse se perd de nos jours... La vraie noblesse. Cette femme m'a congédiée comme une mendiante devant mon Aimé...

Ils retrouvent les chevaux qui n'ont pas encore récupéré de leur course folle et les enfourchent.

Un regard en haut des escaliers... Adrian n'est pas en vue... Il ne vient pas la retrouver...


C'est cela être vassal ? Baisser la tête et être un béni oui-oui ?

Mieux vaut être libre !


Liberté....

Justine regarde Habib... Il hoche la tête, partageant ses sentiments...

Puis ils font tourner bride à leurs montures, les menant au pas pour ne pas les éreinter davantage...
Elle ne remarque rien du paysage, les yeux emplis de perles salées...
Et l'esprit traversé de questions...


_________________

Je suis Nice.
Atchepttas
Diana adressa un sourire face au Démon. Il avait toujours ce côté pointilleux qui lui avait plusieurs fois dans le passé démangé ses bottes légendaires.

Le protocole sera respecté, soyez-en rassuré, lors de la cérémonie d'allégeance officielle. Il faudra fixer une date en prenons en compte les obligations que cela implique.

Quant à mes devoirs de protection, vous pouvez d'ores et déjà disposer de quelques hommes dans ma garde privée. J'aurai tendance à vous refiler aussi Alberto, mais celui-ci risque de ne point être d'accord.



Sourire malicieux, Diana clôt la discussion.

Bien, nous nous retrouverons demain en lice afin d'honorer notre duel.
En attendant, vous pouvez bien entendu aller retrouver votre aimée. J'espère qu'elle comprendra l'importance personnelle et privée d'une telle discussion et qu'elle ne vous en tiendra pas trop rigueur.

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Adrian.
En attendant, vous pouvez bien entendu aller retrouver votre aimée. J'espère qu'elle comprendra l'importance personnelle et privée d'une telle discussion et qu'elle ne vous en tiendra pas trop rigueur.

Adrian releva la tête et il pensa à Justine.

Vicomtesse, avec Justine nous nous sommes promis de tout partager et de ne point demeurer loin l'un de l'autre. Vous devez savoir que vous n'aurez pas un vassal mais un couple de vassaux. Nous vous servirons avec loyauté mais ce que l'un entendra, l'autre le saura.

Je suis bien conscient que je prends certaines largesses et que cela vous agace mais si vous aviez souhaité un vassal parfait et bien dressé, vous ne m'auriez jamais demandé de l'aide.

Veuillez m'excuser et n'ayez crainte, je serais prêt pour demain !


Il sourit en coin et il se retira pour constater que Justine et son escorte étaient déjà en route. Son cœur se serra mais la rage intérieure qui l'habitait le poussa à réagir prestement. Juché sur sa monture, il flatta l'encolure de son cheval avant de lui murmure quelques mots.

Pardonne-moi de ne point te ménager mais il faut rattraper la femme de ma vie.

Il fait galoper son destrier et bientôt il aperçoit la poussière soulevée par le convoi. Il ne ralentit pas mais au contraire il accélère jusqu'à se positionner à hauteur de Justine.
Les perles salines ont coulé le long de ses joues. Il se saisit des rênes de son cheval pour l'arrêter. D'un regard, il demande à ce que l'escorte s'éloigne.


Justine ! Justine ! Justine !

Il tente de retirer ses gants mais il se rend compte que dans la précipitation, il ne les a pas mis. Sa seconde main s'élance pour venir caresser la joue de la jeune femme qui ne se laissera surement pas faire aussi aisément.

Nous ne ferons rien l'un sans l'autre. La vicomtesse devra accepter deux vassaux ou rien. Pardonnez-moi Justine de ne pas avoir réagit promptement.

La vicomtesse doit avoir confiance en vous et en moi, sinon cela ne pourra pas fonctionner. Je me fiche que certains ne comprennent pas notre attachement ou pensent y voir une marque de faiblesse de ma part.

Car ce n'est que depuis que je vis à vos cotés que j'ai connu le véritable sens du mot partage. Mais, il me reste encore du chemin à faire avant de ne plus heurter votre cœur par mes manquements.


Il s'en voulait d'être resté impassible car s'il avait été mandé pour un entretien privé, en réalité, c'est aux cotés de Justine qu'il devait s'y rendre.

Je vous aime Justine.


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