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[RP] Par-delà Prouvènço

Habib_le_maure
Les montures menaient un train paisible lorsqu'un bruit de cavalcade fit se retourner Habib.
Il remarqua que Justine en faisait autant et lorsque sa mine se figea soudainement en reconnaissant le cavalier, il se rapprocha immédiatement d'elle...

Le Prince de Monaco leur demande d'un regard de s'éloigner, mais le Maure ne l'entendait pas de cette oreille.
Son regard sévit, n'ayant nullement l'intention d'obéir à un homme qu'il considérait comme son égal face à Allah, même s'il éprouvait une forme de respect pour Adrian.

Mais son esprit enregistra rapidement la situation...

A la réflexion, il se demanda qui de Justine ou d'Adrian serait le plus en danger...

Dans un demi sourire, il adressa un signe de tête à sa protégée, s'écarta de quelques pas pour rester à portée de geste.


_________________________
Atchepttas
Diana fronça les sourcils. Un froncement de sourcils équivalait chez une Ysgarde à une défenestration de première pour la personne qui se tenait en face.

Adrian, je ne comprends pas votre affront. Le sujet ou la question n'était même pas à l'ordre du jour. Si non remettons l'église au milieu du village, je vous ai convoqué en missive cachetée, rouge, privée car j'avais besoin de votre aide, de votre présence. Si j'avais demandé de l'aide à la vicomtesse de Salon ou le Comte de Cassis, la situation aurait été la même. Devant ma faiblesse actuelle, je me considère en droit de choisir les personnes présentes lors de cette réunion importante. Et ce sera de même si vous devenait mon vassal. Que vous allez ensuite hurler sur tous les toits la partie publique de notre conversation ne m'importe que peu.

Mais par Aristote, ne me faites pas à moi ce genre de remontrance lorsque votre esprit était déjà occupé à savoir comment vous irez plier comme un doux agneau. Par politesse et par respect envers vous, je ne vais pas vous lancer à la figure votre plus grande faiblesse qui a souvent altéré votre jugement dans plusieures situations.


Je vous remercie néanmoins de m'avoir donné une raison de vous disputer en lice demain.




Exaspérée par tant de naïveté, Diana rejoignit ses appartements.
_________________
Adrian.
{Avant de chevaucher vers sa bien aimée}

Adrian écouta la vicomtesse avant de prendre la parole à son tour.

Diana, il n'y avait aucune volonté d'affront de ma part. Quand j'ai lu ta lettre, je n'ai point perdu de temps pour venir me présenter, mais préalablement, j'avais fait lire la missive à la femme qui partage ma vie puisque nous ne nous cachons jamais rien. J'ai devancé Justine en espérant qu'elle me rejoindrait à temps.

Je conçois bien que tu voulais me parler en premier lieu mais était-ce nécessaire de renvoyer ma fiancée si froidement alors qu'elle t'a reçue à bras ouverts chez nous ?


Le provençal tente de comprendre et cherche des réponses dans le regard de son amie.

Tu as remarqué que j'ai changé en effet, et c'est en grande partie depuis que je vis à ses cotés. Elle compte pour moi et je ne comprends pas que son arrivée ait pu t'agacer et te contrarier autant. Je t'avoue que ta réaction m'a surpris...

Justine n'a pas agit à mal car c'est une femme qui aime aider. Elle souhaitait venir me retrouver et t'apporter son soutien.

S'il faut blâmer un fautif alors tu n'auras pas à chercher très loin car il est devant toi.


Il s'interrompt quelques instants.

Je pensais naïvement que la venue de ma fiancée te montrerait que d'un ami, tu aurais en réalité deux âmes pour te soutenir en ces temps difficiles.
Nous nous sommes mutuellement promis de ne plus nous séparer. Si je ne puis avancer avec celle que j'aime alors je préfère renoncer.

Je ne désirais que venir aider une amie, accompagné de celle qui fait battre mon cœur...


_________________
Justine
De ses yeux grands ouverts, sourcils légèrement froncés, l'air inquiet, elle dévisage l'homme qui vient d'arriver.
Son fiancé.
L'homme entre les mains duquel elle remet sa vie et son bonheur à venir.

Et cet homme là vient de la trahir.


Vous en avez mis du temps, j'ai failli attendre...
lance t-elle pour tenter d'alléger l'atmosphère et de s'apaiser elle-même surtout...

Justine regarde encore Adrian... le laisse essuyer ses joues dont les larmes forment un sillon dans la poussière qui parsème sa peau...

Les mots se bousculent dans son esprit, près à se déverser, mais elle écoute ses explications...

Le "je vous aime" qu'il prononce lui fait abaisser les paupières... elle se mord la lèvre pour l'empêcher de trembler...

Et là, la colère explose finalement...


Vous rendez-vous compte que... que cette femme, toute vicomtesse qu'elle est, me traite de... de... de compagne ! Et m'a renvoyée de cette... cette conversation soit disant privée comme l'on renvoie un chien quémandant un bout de saucisse ! Le comportement de cette femme est... odieux ! Inacceptable ! Indigne de sa condition ! Moi-même ne me permettrai jamais de traiter quiconque de la sorte ! Elle, que vous avons reçu chez nous ! Et qui est sensée être votre amie !

Elle reprend son souffle, une fois, deux fois... triture le licol de sa camarguaise...

Et voyez autre chose... Elle ne veut pas de moi, est-ce donc qu'elle n'a pas confiance en vous ? Elle n'a pas confiance en votre jugement de me choisir pour épouse ? Fichtre ! Quelle erreur de sa part ! Quant à devenir vassal d'une égoïste de la sorte, je vous plains messer Adrian !


Lisoun, la camarguaise, s'agite sous la nervosité de sa maîtresse et elle renâcle de plus en plus fort, hochant la tête, alors Justine resserre doucement les rênes et lui flatte l'encolure en lui murmurant des mots apaisants...

Elle relève ses yeux sur Adrian...


Il me faudra du temps pour vous pardonner... Si la situation avait été inversée, j'aurais remis la personne à sa place et aurais couru derrière vous pour vous ramener à mes côtés. Cette femme ne sait donc pas ce qu'est le partage ? Un couple qui se dit tout ? Que lorsque nous sommes séparés, nous ne sommes que deux moitiés mais qu'une fois réunis nous sommes une seule âme ?

Elle tripatouille encore le harnais de cuir, cherche les mots, les mots justes...

Tête légèrement baissée, elle le regarde toutefois et étudie son visage où l'inquiétude est frappante...


Vous... vous avez dû être sacrément décontenancé pour... pour m'avoir laissée partir... N'est-ce pas Adrian ?


[correction p'tite faute]
_________________

Je suis Nice.
Adrian.
{En compagnie de Justine}

D'une inclinaison de tête suivit d'un "Merci Habib", le couple s'était retrouvé seul. Flourèns n'avait quand à lui pas demandé son reste et il en profitait pour se désaltérer. Justine qui se retint dans un premier temps laissa ensuite ses mots traduire ses pensées.

Vous... vous avez dû être sacrément décontenancé pour... pour m'avoir laissée partir... N'est-ce pas Adrian ?

Au moment où j'ai compris que vous nous aviez rejoint, j'entendais l'ordre de vous faire reconduire au salon. Lorsque j'ai croisé votre regard, mon cœur s'est arrêté de battre, j'étais comme assommé. Je n'avais plus qu'en tête que de vous retrouver pour vous serrer contre moi.

Quand je suis descendu, vous étiez partie et vous connaissez la suite, ma brave monture a galopé jusqu'à vous.


Un pincement le saisit en repensant au regard échangé.

Elle connaît le sens du mot partage mais la vie ne l'a guère épargnée. Elle est à bout de souffle. Elle avait besoin d'un ami, une personne en qui elle avait confiance sans toutefois parvenir à faire la part des choses et reconnaître en vous une alliée de choix.

Il tente de calmer sa monture qui s'affole légèrement.

Ne me plaigniez point de trop mon Aimée car vous seriez également sa vassale consort !

Il lui sourit plein de malice. Oui, elle lui en veut, oui elle a été déçue mais il ne peut résister à cette attirance qu'il a pour elle, en la voyant si courroucée. Il se penche pour caresser la joue de celle qui lui parlera toujours avec franchise et sincérité...


_________________
Justine
Aux explications de son Aimé, elle hoche la tête, geste assorti d'un petit "hmmm"...

Ce serait une bonne chose qu'elle apprenne à mieux me connaître... J'étais toute prête à lui apporter aide et soutien, d'autant qu'elle est votre amie et que c'est important pour vous...

Sa colère s'estompe doucement...
Elle fait effectuer à Lisoun un demi tour puis la mène de manière à ce que son encolure soit contre celle de Grispoils afin de se retrouver face à face avec son fiancé...


Vos amis sont mes amis Adrian... Son courrier était si emprunt de détresse... et je sais que vous souhaitez toujours m'avoir à vos côtés... Quelle fiancée serais-je si je me désintéressais de ce qui vous touche...

Son visage grimace légèrement, se souvenant d'une femme qui se fichait éperdument de tout ce que vivait son époux...


Lorsqu'il parle de vassale consort... Elle ne peut s'empêcher de sourire et lance...

Ha ça, pour être une vassale qu'on... sort ! J'ai été sortie vicomtessement !

Puis elle redevient sérieuse...

Et je ne vous plains pas tant que ça... elle traverse une triste période et je gage qu'elle n'est pas si vilaine que ça si elle est votre amie.

Sa caresse sur la joue l'émeut profondément...

Sise en amazone sur la selle, elle se laisse glisser à terre pour se rapprocher d'Adrian et pose une main sur sa cuisse, le visage levé vers lui...

Mais dites-moi... pourquoi la provoquiez-vous en... en duel... ? Je me pose mille questions à ce sujet !


_________________

Je suis Nice.
Adrian.
C'est avec attention qu'il écoutait Justine réagir et lui répondre. Sa douceur mêlée à une pointe de malice la rendait irrésistible. Il se mit à rire à l'évocation de la vassale qu'on sort.
Puis quand sa dulcinée mit pied à terre pour se rapprocher de lui, il l'invita instinctivement à grimper sur sa monture pour le rejoindre. Positionnée devant lui en amazone, il la contempla quelques secondes.


Mais dites-moi... pourquoi la provoquiez-vous en... en duel... ? Je me pose mille questions à ce sujet !

C'était... c'est une grande guerrière qui a déposé les armes il y a quelques années. Sous ses airs parfois rudes, il n'en demeure pas moins que derrière siège une femme généreuse et tendre.

Elle peut parfois faire des remontrances sans mâcher ses mots et on grognera sur le coup mais à la fin, on lui pardonnera car elle avait raison.


Ses prunelles brillent, elle est tout près et ce moment intime où il parle d'une amie, c'est un doux partage entre deux êtres.

Peut-être que si elle se remet à manier l'épée, elle trouvera la force de surmonter ses épreuves personnelles. Et puis, elle m'avait magistralement rossé lors du premier combat qui eut lieu dans la lice d'Aix en 1457 ! Cela vaut bien une petite revanche.

Il respire son parfum.

Je gage qu'elle vous donnera votre chance et que cette sortie précipitée ne soit plus qu'un mauvais souvenir.

Vous ai-je dit que mes premiers rapports avec la vicomtesse furent houleux ?
Nous ne nous étions point rencontrés de visu que j'avais fait quelques remarques qui parvinrent à ses oreilles.

Elle ne désira alors qu'une chose, me botter le cul !


Il rougit en repensant à leur rencontre.

Elle m'a aussi puni quand je servais dans l'Ost provençal, corvée de latrines mais je puis vous garantir que j'ai mis du cœur à l'ouvrage !
Nous avons appris à nous connaître et depuis nous sommes amis.
Peu importe que nous ne nous voyons parfois pas pendant des mois car aux retrouvailles c'est comme si le temps ne s'était pas écoulé.


Cette fois-ci, il n'y résista pas et en se penchant lentement vers Justine, il posa une main sur son visage pour l'embrasser avec passion. Il se livrait sans crainte devant elle.


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Justine
Et hop ! Elle se retrouve hissée sur Grispoil, très près, trop près même, de son Adrian, et son coeur bat un petit peu plus vite tout de même.

Justine écoute attentivement son Fiancé, hoche la tête par moment, reste surprise et fait un "ho" à un autre, tente d'imaginer les deux amis qui se heurtèrent et la corvée de latrines...

Ha je comprends mieux votre réticence dernière à prendre le plumeau...

Dans un rire, elle relève une mèche de cheveux qui balaie le front d'Adrian et le baiser passionné l'emporte loin, très loin du sujet de la conversation...
Ils mettent un petit moment pour se remettre de cette émotion, si intense, si belle.

Habib et Flourèns qu'elle regarde du coin de l'oeil avec un sourire à la fois contrit et malicieux sourient et se tapent dans la main !


Son regard est tendre lorsqu'elle reprend la parole...

Mon Aimé... retournez auprès de la Vicomtesse s'il le faut. Je ne souhaite pas vous retenir. Si elle a besoin de vous, allez-y ! Mais... dites-lui que je puis avoir un emportement aussi grand que le sien et qu'elle ne devra plus jamais me traiter de la sorte. Roturière je suis, certes, mais n'en suis pas moins issue d'une bonne famille - les Devirieux et les Izoard - parmi lesquels figurent de nombreux Comtes, Ducs et j'en passe. Mon éducation est à la hauteur de la sienne.


Un petit instant d'hésitation...

Mais dites-lui aussi que je puis être la meilleure des amies si l'on m'en donne l'occasion.
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Je suis Nice.
Wayllander
Cela faisait bien trop longtemps qu'il n'avait pas donné signe de vie pour espérer un retour chaleureux, pensait le Comte de Rubroëk, et cela le faisait souffrir. Voudrait-elle toujours bien de lui? L'avait-elle simplement oublié? Dans un excès de culpabilité, il jeta un œil au cadeau qu'il avait apporté à son Aimée. Il n'avait plus le droit à l'erreur à présent.
Au moins, il avait une bonne excuse: sa courte retraite spirituelle initiale s'était transformée en un véritable cauchemar. Très rapidement cloué au lit par une terrible fièvre, il avait ensuite enchaîné de nombreux coups durs, entre le manque de bière, et, autrement plus douloureux, le décès de son unique sœur. L'union de la maladie et de la dépression avait bien failli réussir à venir au bout du guerrier qu'il était. Seul son amour pour Diana était finalement parvenu à le faire sortir de son triste état pour revivre à nouveau. À présent, il aspirait plus que tout à oublier cet épisode épouvantable de sa vie, et de la reprendre là où il l'avait suspendue.

C'est ainsi que plusieurs mois après son départ, le Leffe se retrouvait en chemin vers les Arcs-sur-Argens, suivi de sa lourde escorte flamande, et de son cadeau. Le temps lui sembla terriblement long, ponctué uniquement par le vacarme des chevaux en armure et de leur sabots feraillés claquant sur le sol en terre battue. Il croisa un couple en pleine discussion -ou dispute?- sans lui prêter grande attention, tant ses pensées l'absorbaient. Sa Douce devait penser bien du mal de lui. Aujourd'hui il jouerait le tout pour le tout, il ne voulait surtout pas la perdre. Cela faisait maintenant un certain temps qu'ils étaient ensemble, depuis qu'elle était venue le rejoindre à Dunkerque. Suffisamment de temps pour qu'il ne doute plus de ses sentiments. Ensemble, ils avaient dirigé les Flandres pendant 4 mois.
Arrivés à la propriété, ils mirent pied à terre. Personne ne vint à leur rencontre. Le Comte n'avait pas demandé à ses hommes de porter son étendard, mais ils n'avaient pas non plus l'allure de brigands. Wayllander s'avança seul vers l'entrée d'un pas rapide et s'annonça auprès de l'intendant, sûr de lui mais non sans une pointe d’appréhension.


- Le Comte de Rubroëk pour la Vicomtesse.
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Alberto_lautre, incarné par Atchepttas

Diana fut réveillée d'une sieste sans rêve et sans repos par des quelques coups à sa porte.

Cette fois-ci, Alberto avait pris le soin de frapper. Après, selon elle, l'immense affront qu'il lui avait fait, il n'avait aucune envie de faire l'erreur une deuxième fois en entrant sans frapper.

L'homme de main avait parcouru les longs couloirs du château des Arcs qui menaient aux appartements de sa maitresse en se posant une seule et même question cruciale : "Comment lui annoncer le retour de son Tendre ?".

Il avait fait le tour de la question. Tout d'abord, ayant par dessus la tête de son irascibilité comme la plupart de ses proches il avait pensé à : "Cessez de vous lamenter et de faire ch*** tout le monde, votre gus s'est ramené !". Mais ca n'aurait pas été très poli pour le Comte nordique, et il l'aimait bien ce soiffard.

Ensuite il avait pensé à quelque chose de plus mielleux : "Vicomtesse, l'amour de votre vie s'est languit de vous, il n'a cessé de parcourir monts et....". Ouais non, peut être pas pousser non plus et en plus il n'avait pas le vocabulaire soutenu d'un nobliot de première ordre.

La version cache peut être : "Le Comte Wayllander vous attend au Salon, je le fais monter à vos appartements ?" Pff cette bonne femme allait encore lui faire une syncope dans les bras.

Bon la meilleure solution serait un mélange entre semi-mielleux-pas trop soutenu et une version un chouilla moins direct. Malgré son près de deux mètres, l'homme de main déglutit en dévisageant sa maitresse.


Vicomtesse, séchez votreuh...tristesse et redonnez de l'éclat à votreuh...âme...[Par Aristote, vu le regard noir qu'elle lui lançait, le mélange n'était pas la bonne recette]...Hum...LE COMTE WAYLLANDER EST DE RETOUR !

C'était parti d'un coup. Le corps d'Alberto se crispa prêt à recevoir un quelconque impact. Il en ferma même les yeux.

Lorsqu'il entendit derrière lui la porte se claquer, il s'aventura à ouvrir l'oeil droit. Personne à première vue. Deuxième oeil ouvert et inspection à 360 degrés de la pièce : Non vraiment personne.

La Furie était de retour.
Atchepttas
Les marches du grand escalier défilaient à une vitesse folle sous ses pas. Manquant de s'énuquer aux deux dernières, Diana continua sa course jusqu'au Grand Salon.
Ses cheveux ébène défaits par un chignon mal attaché volaient derrière elle.
Dans un contour, ses chaussures de nobliote la gênant, elle les gicla sans vergogne finissant le reste du chemin à pieds nus. Ceci lui permettant d'augmenter considérablement sa vitesse et son agilité face aux tapis et aux marches avides d'une bonne nuque brisée, Diana arriva vers l'entrée du Grand Salon.
Ce n'est pas pour autant qu'elle ralentit la cadence, bien au contraire ! La Furie en avait à en découdre avec cette espèce de Comte qui l'avait fait se morfondre et ronger tous ses ongles ! Les serviteurs la voyant arriver comme une flèche, eurent juste le temps d'ouvrir les deux immenses portes pour y laisser passer une masse blanche et noire à travers.

Le Comte était droit devant elle. Diana verrouilla son viseur et se jeta sur lui, tel un chat enragé. Tout deux tombèrent au sol et elle commença à marteler son scandaleux torse de nordiste tout en laissant ses larmes s'échapper.


J'es..père..que...vous..a...vez...une...bonne...ex...cuse..pour...m'..a..voir...a..bon..do..nner...de...la...sor...te !!!
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Wayllander
Wayllander passait le temps en observant les tapisseries dans le salon des Arcs. Sans trop d'attention il fallait l'avouer, l'esprit trop occupé à réfléchir à ce qu'il dirait à Diana dans quelques minutes. Avec un sourire, il remarqua tout de même que la tapisserie qu'il avait confectionnée en Flandres trônait fièrement au centre du mur de droite et était du plus bel effet. Il n'eut guère le temps de s'attarder dans les détails de la décoration -ni l'envie d'ailleurs- puisqu'il entendit, avant de voir, son Aimée se précipiter dans les escaliers vers lui. Et elle n'avait pas l'air contente. Impact dans 3... 2... 1..

- J'es..père..que...vous..a...vez...une...bonne...ex...cuse..pour...m'..a..voir...a..bon..do..nnée...de...la...sor...te !!!

Ouch. Elle n'avait beau ne pas être bien lourde par rapport à lui, elle avait réussit à le projeter à terre. Pour sa défense, il ne s'y attendait pas, et elle avait pris de l'élan! Heureusement que son armure légère cuirassée avait amortie la chute, car le sol dallé n'était pas du plus grand confort, en plus d'être très dur. Alors qu'elle lui tambourinait le torse comme une folle furieuse, il lui attrapa doucement les poings.

- Abandonnée? Mais non allons, jamais. Il s'agit juste d'un... léger contretemps. Je suis désolé.

Il lui esquissa un timide sourire en essuyant ses larmes, avant de redevenir plus sérieux et de soupirer.

- Ma sœur est morte. Et j'ai raté l'enterrement. Vous ne pouvez pas savoir comme je m'en veux.. si j'avais su, je serai resté à ses côtés.. je crois.. je crois qu'elle est morte en couches.

Même après les mois passés, la douleur restait terriblement forte. Il ne voulait pas s'attarder sur le sujet, ils auraient tout le temps d'en parler plus tard. Pour le moment, il voulait juste s'assurer que plus jamais il ne serait séparé de Diana. Il l'écarta doucement, il se releva et l'aida à faire de même. Il prit une profonde inspiration et la regarda dans les yeux. Dieu qu'elle semblait épuisée. Épuisée mais toujours sublime à ses yeux. Il sortit de sa poche un petit coffret en bois finement sculpté, décoré de joyaux, et parla d'une voix douce. Il pouvait entendre son cœur battre à tout rompre contre sa poitrine de dur nordique. Le temps des hésitations était terminé.

- Diana.. aujourd'hui, vous êtes la personne qui m'est la plus chère. Et je me suis rendu compte au monastère, privé de vous depuis des mois, d'à quel point je tenais à vous. Je ne veux vous perdre pour rien au monde.

Il prit le temps de reprendre son souffle, en ouvrant le coffret. Dedans se trouvait une superbe chevalière en or blanc, sur laquelle étaient gravées leurs deux armoiries.

- Ma Vicomtesse, acceptez-vous de devenir mon épouse?
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Atchepttas
Les mains de son Comte la stoppèrent net dans sa furie. Au fur et à mesure qu'il séchait ses larmes, elle ressentit une sensation d’apaisement qu'elle n'avait qu'en sa présence. Le cauchemar était fini et Wayllander était à nouveau auprès d'elle.

Léger haussement de sourcil lorsqu'elle entendit le mot "Léger" avant "Contretemps", mais elle le laissa parler sans l'interrompre.

Elle se mordit la lèvre inférieure lorsque son Tendre lui apprit pour sa soeur. Elle ne l'avait vu que quelques fois et regretta de n'avoir eu assez de temps pour mieux la connaitre.
Lui caressant le visage, elle lui murmura doucement "Je suis tant désolée de l'apprendre."

Se relevant face à lui, elle se demanda encore comment elle avait pu le faire tomber avec tout l’attirail que son Tendre portait. Bah, après tout, ancienne guerrière, fossoyeuse de sangliers, La Furie Ysgarde dans le sang, non non en fait, elle n'avait pas perdu la main. Le Démon avait une fois de plus raison.

Plongeant son regard dans le sien, il lui sembla un instant ne jamais s'être éloigné l'un de l'autre que plus d'une sombre nuit. Son attention fut soudain reportée vers sa main plongeant dans une de ses poches. Lorsque son Comte en sortit un petit coffret en bois, Diana retint soudain son souffle. Elle avait beau être une guerrière, ce genre de situation pouvait la déstabiliser totalement. Ses tendres paroles résonnèrent en elle comme jamais et la scène lui semblait surréaliste tant elle espérait son retour il y a encore une heure de cela. Lorsque que la fameuse question fut posée, la vicomtesse dut prendre quelques courtes secondes afin de se digérer toutes ces informations.

Essayant de contenir son émotion, elle lui déclara :


Wayllander, je crois que vous arriverez toujours à me surprendre. Votre...absence a été aussi extrêmement douloureuse tant mon amour pour vous est grand. Depuis mon arrivée en Flandres vous avez été présent pour moi, m'épaulant chaque jour qu'Aristote faisait. Je ne conçois pas un autre jour sans votre présence à mes côtés...

S'approchant de lui, son visage s'illumina avant de lui déclarer :

J'accepte d'être votre épouse !

Elle l'embrassa ensuite tendrement, tellement heureuse d'être enfin auprès de Lui.
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Adrian.
{Aux cotés de sa fiancée}

Il avait rit lorsqu'elle évoqua le plumeau. Justine avait une répartie à toute épreuve, son esprit était si vif, il l'admirait. Son cœur s'emballait tant lors du baiser qu'il ne comprit qu'après coup que des hommes en armes venaient de passer non loin d'eux. Les étoiles filantes traversaient les lieux sans se toucher, elles suivaient le cours de leur destin.

Mais il fut touché par ses demandes. Justine lui montrait à quel point il comptait à ses yeux. Elle désirait être à ses cotés. L'amour c'est donné sans rien attendre en retour, sans jamais rien demander et la prophétie se réalisait devant lui. Capable d'affronter l'adversité sans frémir, la femme de sa vie n'avait rien à envier à quiconque. Il se plaisait à le dire quand il la décrivait, sous son air délicat et tendre sommeille une femme de caractère, une véritable guerrière dans son sens le plus noble.


Mon Aimé... retournez auprès de la Vicomtesse s'il le faut. Je ne souhaite pas vous retenir. Si elle a besoin de vous, allez-y ! Mais... dites-lui que je puis avoir un emportement aussi grand que le sien et qu'elle ne devra plus jamais me traiter de la sorte. Roturière je suis, certes, mais n'en suis pas moins issue d'une bonne famille - les Devirieux et les Izoard - parmi lesquels figurent de nombreux Comtes, Ducs et j'en passe. Mon éducation est à la hauteur de la sienne.

Regards qui se fixent ponctué d'un instant de réflexion de sa dulcinée.

Mais dites-lui aussi que je puis être la meilleure des amies si l'on m'en donne l'occasion.

Main dans la main, il serra tendrement avant de répondre.

Justine...vous ne me retenez en aucune façon, je suis entièrement à vous. Nous retournerons ensemble retrouver la vicomtesse.

Le duel se profilait et il faudrait bien s'y préparer. Il se demanda dans quel état ils retrouveraient la vicomtesse.
Un sourire malicieux à l'attention de sa fiancée.


Je crois qu'elle sait déjà au fond d'elle qui vous êtes Justine d'Izoard !

Leurs lèvres se caressèrent, prélude d'un baiser passionné et libérateur. Tout s'évanouissait autour d'eux et seul comptait leur amour complice.

Si point d'objection, direction les Arcs-sur-Argens !

Il attendit l'assentiment de sa douce moitié avant de faire avancer l'escorte dans la direction voulue. Une monture pour deux âmes qui chevauche en terres provençales...


_________________
Justine
Une troupe d'hommes passe non loin, mais ils n'y prêtent nullement attention.
Ils pourraient même se faire attaquer et détrousser, voir assommer, qu'ils ne se rendraient compte de rien tant le baiser les envoûte et leur fait oublier les éléments terrestres.

Ce qui la fait bien rire d'ailleurs.
Bras autour de la nuque de son Soleil, elle le regarde un air malicieux, mais soudain son expression devient plus grave... elle le questionne...


Ensemble ? Ne devez vous point vous... vous préparer à ce duel ? Et êtes-vous entrainé mon Aimé ? Non mais je dis ça au cas où vous ne seriez pas en pleine forme, parce que vous comprenez, un duel à l'épée, tout de même...

Ho non... elle s'arrête aussitôt car elle se connait.... lorsqu'un danger touche de près ou de loin les êtres qu'elle aime plus que tout, elle devient nerveuse et un flot de paroles se bouscule dans son esprit et sur ses lèvres...

Enfin... vous devez savoir ce que vous faites... Mais... mon Adrian... échauffez vos muscles et vos articulations avant de...

Sa petite main dans la sienne, elle serre celle de son fiancé un peu plus fort que d'habitude et le regarde, inquiète...

Etes-vous sûr que vous voulez vous mesurer à cette femme ? Brrr... si besoin... j'ai mon rouleau à pâtiss... ha non ! je l'ai oublié chez nous ! Mais j'ai ma petite dague de Damas... Bien... allons-y... bien que je ne sois guère présentable après cette chevauchée...


En effet, les cheveux sont ébouriffés, la robe et les dentelles de guingois, les manches légèrement salies et elle fleure bon le cheval.
Tant pis.
Elle lui sourit, à son Soleil qui réchauffe son coeur chaque jour que le Très Haut lui permet de vivre, et l'embrasse encore avant de descendre de Grispoil pour remonter sur Lisoun.


Habib et Flourèns ! Nous accompagnez-vous messers ? leur demande t-elle dans un grand sourire.

Bien sûr qu'ils viennent ! Pour rien au monde ils n'abandonneraient sa protégée pour l'un et son maître pour l'autre.


En avant pour Arcs-sur-Argens mon Aimé ! Mettez-lui en plein la vue à la vicomtesse ! Un plat par ci, un estoc par là ! Une feinte de ce côté et une botte secrète de l'autre !

Les petits oiseaux regardent ce couple suivit d'un autre - tout masculin celui-ci - en se demandant à quel moment la femelle se tairait enfin...

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Je suis Nice.
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