Sieurfernand
L'armée faisait route en silence... enfin presque. Elle était arrivée au petit matin dans les faubourgs de Saint-Claude, créant panique et confusion.
Il y avait du mouvement le long de la phalange armée : quelques aller-retours de gens qui restaient dans l'ombre. Des sympathisants républicains qui venaient aux nouvelles, se cachaient pour venir échanger quelques mots contre un peu d'espoir. Mais ils avaient trop peur pour se dévoiler comme à chaque fois....
La peur, songea Fernand... c'est le verni de leur chansonnette de ralliement....
Dans une charrette de course d'un design épuré acquise à luxeuil, un tonneau brinquebalait et une voix excédée en sortait dans un flot continue de reproches et de sermons menaçants.
Adso n'était pas très content de devoir faire à nouveau le voyage dans ce récipient au parfum vinaigré , mais Fernand s'était dit que c'était encore le meilleur moyen de protéger le petit curé d'un mauvais coup. On ne sait jamais, un carreau d'arbalète perdu, une lance mal ajustée, un coup d'épée malheureux. Il ne voulait pas qu'il arrive malheur au moine, même si pendant ces semaines de détention, il avait parfois eu envie de l'étrangler.
Donc pourquoi changer une équipe qui gagne? La charrette, Adso dans son tonneau, Nénuphar, Galovert, Mahaud, Fernand. Ils n'avaient incendié aucune forêt jusqu'à présent ... pas comme à l'aller.
Pour que l'échange puisse avoir lieu, il fallait que tous les protagonistes arrivent en un seul morceau, mais si sa compagnie savait se défendre, ce n'était pas le cas d'Adso avec son corps frêle fait pour la messe et les galipettes derrière le sacristie et pas pour la guerre.
D'autre part les compagnons n'avaient aucune confiance dans l'accueil que pourrait leur faire L'armée de Saint-Claude dirigée par Epson.
Alors on avait improvisé. On avait demandé à Gromukus de les aider à assurer la transaction. Les deux hommes parvenaient à s'entendre depuis qu'ils avaient réglé leur comptes après le tournoi de Genève. Rien de tel que quelques coups d'épées dans le plastron pour remettre à plat une histoire mal partie. Gromukus avait accepté.
Et Voilà que s'avançait une armée bien costaude pour sécuriser l'échange. L'échange sécurisé... un concept plein d'avenir se dit Fernand en menant la bride de son cheval.
Le décor était en place! Si les comtois les attaquaient, ils devaient s'attendre à essuyer des pertes conséquentes. Et si le curé venait à trépasser dans une bavure, ils auraient l'air fin à Dôle....
Évidemment, une force armée en terre étrangère, on se demande forcément ce qu'elle vient faire là... ça démange.... Ça devait leur rappeler des souvenirs au château. L'autre conséquence d'une attaque traitresse évidemment c'était qu'il faudrait soigner les blessés bien sur place... Et qu'un républicain avec une grande gueule, vaut mieux l'avoir en peinture qu'en pension....
Mais pour cette fois, ce n'était qu'une escorte.... bien musclée et prête à tout certes, mais une escorte quand-même. Il se demanda comment se passeraient les choses au retour.... et se dit qu'il valait mieux penser à autre chose... Si on devait toujours se soucier des conséquences de ses actes avant d'agir, on ne ferait plus rien!
Fernand consulta ses cartes pour revoir l'endroit où sa troupe devait rencontrer le ban levé par la Franc-comtesse. Il héla un homme dans la troupe. Il s'appelait Filerte si Fernand avait bonne mémoire.
- Mon ami, voudrais-tu bien aller en avance et voir si la brochette d'aristocrates est bien en route pour nous rencontrer comme ils l'ont si crânement claironné ces derniers jours?
- Oui d'accord, répondit simplement Filerte. Il s'en alla aussitôt vers le centre de la ville et obliqua dans une venelle latérale.
Eh bien oui quoi, entre gens bien élevés on est pas toujours obligés de s'aboyer dessus....
Fernand en le regardant partir espérait qu'ils auraient amené ce qu'ils avaient demandé.
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Il y avait du mouvement le long de la phalange armée : quelques aller-retours de gens qui restaient dans l'ombre. Des sympathisants républicains qui venaient aux nouvelles, se cachaient pour venir échanger quelques mots contre un peu d'espoir. Mais ils avaient trop peur pour se dévoiler comme à chaque fois....
La peur, songea Fernand... c'est le verni de leur chansonnette de ralliement....
Dans une charrette de course d'un design épuré acquise à luxeuil, un tonneau brinquebalait et une voix excédée en sortait dans un flot continue de reproches et de sermons menaçants.
Adso n'était pas très content de devoir faire à nouveau le voyage dans ce récipient au parfum vinaigré , mais Fernand s'était dit que c'était encore le meilleur moyen de protéger le petit curé d'un mauvais coup. On ne sait jamais, un carreau d'arbalète perdu, une lance mal ajustée, un coup d'épée malheureux. Il ne voulait pas qu'il arrive malheur au moine, même si pendant ces semaines de détention, il avait parfois eu envie de l'étrangler.
Donc pourquoi changer une équipe qui gagne? La charrette, Adso dans son tonneau, Nénuphar, Galovert, Mahaud, Fernand. Ils n'avaient incendié aucune forêt jusqu'à présent ... pas comme à l'aller.
Pour que l'échange puisse avoir lieu, il fallait que tous les protagonistes arrivent en un seul morceau, mais si sa compagnie savait se défendre, ce n'était pas le cas d'Adso avec son corps frêle fait pour la messe et les galipettes derrière le sacristie et pas pour la guerre.
D'autre part les compagnons n'avaient aucune confiance dans l'accueil que pourrait leur faire L'armée de Saint-Claude dirigée par Epson.
Alors on avait improvisé. On avait demandé à Gromukus de les aider à assurer la transaction. Les deux hommes parvenaient à s'entendre depuis qu'ils avaient réglé leur comptes après le tournoi de Genève. Rien de tel que quelques coups d'épées dans le plastron pour remettre à plat une histoire mal partie. Gromukus avait accepté.
Et Voilà que s'avançait une armée bien costaude pour sécuriser l'échange. L'échange sécurisé... un concept plein d'avenir se dit Fernand en menant la bride de son cheval.
Le décor était en place! Si les comtois les attaquaient, ils devaient s'attendre à essuyer des pertes conséquentes. Et si le curé venait à trépasser dans une bavure, ils auraient l'air fin à Dôle....
Évidemment, une force armée en terre étrangère, on se demande forcément ce qu'elle vient faire là... ça démange.... Ça devait leur rappeler des souvenirs au château. L'autre conséquence d'une attaque traitresse évidemment c'était qu'il faudrait soigner les blessés bien sur place... Et qu'un républicain avec une grande gueule, vaut mieux l'avoir en peinture qu'en pension....
Mais pour cette fois, ce n'était qu'une escorte.... bien musclée et prête à tout certes, mais une escorte quand-même. Il se demanda comment se passeraient les choses au retour.... et se dit qu'il valait mieux penser à autre chose... Si on devait toujours se soucier des conséquences de ses actes avant d'agir, on ne ferait plus rien!
Fernand consulta ses cartes pour revoir l'endroit où sa troupe devait rencontrer le ban levé par la Franc-comtesse. Il héla un homme dans la troupe. Il s'appelait Filerte si Fernand avait bonne mémoire.
- Mon ami, voudrais-tu bien aller en avance et voir si la brochette d'aristocrates est bien en route pour nous rencontrer comme ils l'ont si crânement claironné ces derniers jours?
- Oui d'accord, répondit simplement Filerte. Il s'en alla aussitôt vers le centre de la ville et obliqua dans une venelle latérale.
Eh bien oui quoi, entre gens bien élevés on est pas toujours obligés de s'aboyer dessus....
Fernand en le regardant partir espérait qu'ils auraient amené ce qu'ils avaient demandé.
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