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[RP] Dans la troupe, y a pas d'jambe de bois...

Maryah
- Bonjour. Je suis Desneval. Je vous ai rencontré en taverne Limougeaude tout à l'heure. Hum. Est-ce ici le point de ralliement pour le voyage ?

Absorbée à guetter ce qui allait se passer entre Torvar et Della, Maryah n'avait guère fait attention à l'approche d'un cavalier, et avait tout bonnement pensé au retour d'un cosaque au campement.
Pourtant, quand elle fit volte face, elle se trouva nez à nez ... fin à quelques mètres de hauteur, avec le Barbu. C'était bien sa veine. La seule apparemment qui était contre sa venue dans le groupe, et paf c'est sur elle que tombait l'accueil.
Il avait dit en taverne que la Bridée était comme un Lac, et qu'il sentait qu'il allait ramer ? Oh que c'était bien vu, car elle ne comptait pas lui faciliter la tâche.

Pourtant, elle lui fit un grand sourire.


En effet, Desneval, voici le campement. La tente centrale est celle de Della, les autres pour les compagnons de voyage et gardes. Vous savez que Della est noble, elle a sa garde personnelle en plus de son Vassal ... vassal qui lui même a ses compagnons d'armes, cosaques.

C'était là une charmante façon de lui dire qu'il ne pourrait ... devrait ... rien tenter icy, si son intention était telle. Tapotant l'encolure de la monture, elle observa l'homme, cherchant les besaces ou malles :

Avez-vous pris votre paquetage ? Vous savez que le voyage sera long ... je ne vois pas vos affaires ... à moins que vous voyagez léger ?

Et puis, sans même lui laisser le temps de répondre, parce que l'homme l'a vite mise en danger en la cernant, et que ça, ça lui est difficile, elle rajoute :

Della et Torvar ont décidé de vous installer avec les Chevaux, dans un premier temps. Il faut bien que nous apprécions votre résistance à des conditions de vie proches de celles que vous allez rencontrées tout le voyage.
Vous n'êtes pas frileux j'espère ?
Ni trop attaché à votre petit confort ?


Sourire de peste. Ah il avait osé la mettre à nue, avec ses jolies métaphores. Œil pour œil, dent pour dent. Puis lui faisant signe de le suivre vers l'abri des chevaux, elle rajouta ironiquement :

Oh ... au fait ... vous ai-je souhaité la bienvenue Desneval ?
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Desneval
Desneval tira doucement sur les rênes de son cheval, fit un demi tour, et caressa légèrement sa monture. "Hooo... Doucement." L'homme regarda Maryah et laissa dessiner un léger sourire.

- Bien. De toutes façons je resterai en retrait sur votre groupe et campement de voyage. Regardez, j'ai toutes mes affaires sur moi... Mon cheval et les sacoches vides, c'est déjà un bon début !

L'homme avait accroché à son cheval les fameuses sacoches de cuir donc, et contre elles, il avait un arc court. L'arme toute simple était accompagnée de quelques flèches, qui étaient vieilles et usées. On pouvait apercevoir sans difficulté que toutes (le peu qu'il ai) ses affaires étaient usées et vieilles à force d'être sur les chemins. La pluie n'avait pas laissé de répit aux couleurs qui étaient délavées et le froid n’arrangeait rien.

- Merci Maryah. Dormir avec les chevaux est un honneur pour moi, au moins si quelqu'un essaye de voler les montures il aura un drôle de surprise... Mais je pense que ce soir, nous irons nous balader tout les deux en ville. Et... Euh, le campement et toujours aussi grand ? Je veux dire que si il faut partir à la chasse pour le gibier... Il va falloir tuer du gros.

Montre son cheval du menton et pour mettre fin à la conversation, donne un léger coup de talon dans la viande de sa monture. "Hue..."

- La bienvenue ? Oui vous l'avez déjà fait en m'installant avec les bêtes !

Desneval suivit alors Maryah avec sa monture...

- Hum, une question. Si j'ai besoin de voir la Duchesse ou son vassal. Il faut faire comment ?

Quelques claquements de langue fit signe à son cheval de ralentir l'allure...
Torvar
Della s'était installée afin de lui tenir un discours dont il avait, jusqu'à maintenant, refusé d'entendre le traitre mot. Elle lui avait écrit, lui avait dis sa façon de penser et puis le fait de se côtoyer jour après jour avait aussi fait que le cosaque avait réfléchi à la situation.
S'il ne se sentait pas à sa place en tant que Seigneur, il admettait que c'était quand même le plus beau cadeau qu'on ait pu lui faire. Et de la part de cette femme au sourire doux, au regard parfois nostalgique et fragile, il ne pouvait pas rêver mieux. Et puis Maryah lui avait dit que c'était là sa place, Eliance aussi s'y était mise... parce que toutes ces femmes voyaient en lui autre chose que les attitudes pompeuses de la plupart des nobles, ces femmes bien différentes les unes des autres s'accordaient pourtant à le voir lui, en tant qu'homme, avec sa charrette de défauts mais aussi sa malle d'honneur et de bonté....et la balance n'était pas toujours équilibrée, ses colères légendaires, ses contradictions légions mais cet honneur exacerbé et ce côté protecteur surdeveloppé faisaient de lui un être à part qu'elles voyaient toutes... toutes sauf lui... Pour lui, il était normal pour un homme d'être ainsi mais son propre jugement était faussé car dans ce royaume, peu se comportait ainsi... à croire que cela demandait trop aux gens d'avoir des valeurs...

Donc Torvar prit une meilleure position, s'installa confortablement sur son séant, sortit sa pipe et la bourra avec ce mélange particulier des herbacés slaves puis, avec lenteur, il attrapa une petite branche qu'il mit dans le feu afin d'y capturer une petite flamme, la portant peu après jusqu'au foyer de sa pipe. Tirant à plusieurs reprises, le cosaque réussit à lancer la machine tout en prenant plaisir à gouter de nouveau cette odeur qui le ramenait sans cesse à bon port... la sérénité fait loi et les propos de Della furent accueillis avec plus d'égard qu'à l'ordinaire. Prenant sa pipe entre ses doigts le temps de répondre à la blonde duchesse, Torvar tourna légèrement son visage vers cette dernière.


- Della, j'ai toujours eu confiance en vous... vous êtes une personne que je respecte profondément et sérieusement, je n'ai pas voulu vous faire souffrir en décidant de quitter le navire. J'avais une vision des choses qui était à mille lieues de ce qui se passe réellement dans les alcoves de la noblesse et cela m'a... destabilisé et même rendu malade.... de voir que personne ne peut se soucier du bien d'un duché mais que beaucoup sont prêt à tuer père et mère pour quelques ragôts dégoutants sur la vie d'untel ou d'untel... franchement... j'ai fréquenté des nobles étrangers et même si j'ai souvent fais face à ce dédain qui les caractérisent, je n'avais jamais mis le doigt sur cet état d'esprit bien particulier...

Les doigts entourèrent le foyer de la pipe afin de garder cette chaleur et la sentir se diffuser dans ses veines galopant le long de son corps. Non pas qu'il avait froid mais il avait besoin de sentir cette douceur l'envahir afin de faire le bon choix des mots...

- je sais que vous et moi on est issu de milieux bien différents mais cela n'empêche que l'on a su s'apprivoiser... Ce ne fut pas facile mais j'aime à penser que c'est pour la vie, que vous serez toujours là où me regard se pose afin de me dire ce que vous pensez de mes actions ou au contraire me sermonner si je me suis écarté de mon chemin... et si cela passe par être votre vassal, alors je ne chercherais plus à vous quitter... j'ai beaucoup réfléchi ces derniers temps, peser le pour et le contre et je veux rester dans votre entourage... peut être que c'est ma façon à moi de pouvoir veiller sur vous... je suis peut être sur cette terre pour vous éviter de vous faire dévorer toute crue et qu'il en va de nos vies que je reste proche...alors haïssez-moi autant que vous le voulez, peut être que finalement c'est la meilleure chose à faire mais je serais toujours votre ombre, quoi que vous fassiez...

Il était temps de clore ce sujet aussi remettant sa pipe au coin de sa bouche, Torvar attrapa de ses mains libres la yourte qui contenait la gorsalka puis se leva pour aller chercher un godet qui attendait avec d'autres près du foyer où la malle de vaisselle attendait chaque jour qu'on vienne fouiller dedans pour faire ripaille. Alors la main du cosaque saisit un godet puis deux, les remplit puis en tendit un à Della avant de se réinstaller.

-- Nasdrovia*... à ce voyage aux surprises multiples...

Et d'autres n'allaient pas tarder à arriver...





*santé

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Une idée, une envie d'un RP ? N'hésitez pas, je ne mords pas.
Maryah
    Acte I - J'ai pas choisi de vivre ici ...



- Hum, une question. Si j'ai besoin de voir la Duchesse ou son vassal. Il faut faire comment ?

Maryah s'arrêta juste devant l'endroit où l'homme ferait ses preuves. Il n'avait pas trop l'air impressionnable et il pourrait faire une bonne escorte. Mais il avait parfois ce regard vide, observant les alentours, qu'elle pensait reconnaître et qui n'était pas bon signe. En même temps, si on les prenait un à un, dans le style histoire brisée, on ne faisait pas mieux. Peut être que justement le fait de voyager ensemble permettait d'être plus fort et d'oublier les blessures du passé. Peut être. Ou pas.
Passant une main sur sa nuque, un peu lasse de jouer parfois ce qu'elle n'était pas foncièrement, elle se mit en devoir de répondre :


Ils sont en grande discussion là ... Mais le reste du temps, il vous suffira de les rejoindre et d'engager la conversation. Della n'est pas très à cheval sur les bonnes manières, elle y préfère le respect et l'authenticité.
Quant à Torvar ... si je peux vous donner un conseil, évitez le et évitez de toucher à ses chevaux. Vous ne vous en porterez que mieux, croyez moi.
...
A présent, je dois vous laisser.


    Acte II - Minuit se lève en haut des tours ...


Et la bridée s'était éloignée, rejoignant le centre du village ainsi que ses tavernes où elle avait revu tant de personnes connues, pour le pire et le meilleur.
Tellement de choses s'étaient passés à Limoges, qu'elle avait l'impression d'y être restée un mois tout entier. Il y avait eu l'amitié tombée de nulle part entre Cecy et Neijin, et la dernière (enfin elle l'espérait) crise de jalousie de Maryah, qui était partie en claquant la porte. Parce qu'il était vrai que Cecy n'avait rien d'une sauvageonne avec les inconnus, elle n'était sauvage qu'avec Maryah. Et aussi parce qu'il était vrai que quelque soit la femme qui tournait autour de Torvar, que ce soit Liz, Eiance ou encore Neijin, elles étaient toutes mieux qu'elle, l'Epicée. Et Cecy, insidieusement, ne manquait pas de le faire remarquer.
Alors Maryah avait définitivement abandonné son rôle auprès de la gamine, ça ne servait plus à rien. Déjà parce que la gamine n'en avait rien à taper, et préférait donner son affection à une totale inconnue plutôt qu'à elle, et d'autre part, parce que ce n'était pas Maryah. S'occuper d'une mioche qui la détestait, tenter de se faire aimer, s'occuper du linge ou de la bouffe, jouer la gentille petite femme obéissante, non ce n'était vraiment pas Elle.

Elle avait craqué. Elle avait perdu le contrôle. La simple petite soirée prévue avec Lina où elle devait boire et commettre juste quelques actes d'incivilité en souvenir du bon vieux temps, avait totalement dérapé, et avait fini en scène de meurtre et bûcher nocturne. La Bridée avait tué gratuitement, sans raison aucune, elle s'était abreuvée de sang, elle s'était saoulée ... en même temps qu'elle dessaoulait de cette vie, qui ne serait jamais la sienne.

Après cette perte de contrôle, sous surveillance de Lina, tout avait pu rentrer dans l'ordre. Elle avait cessé de s'occuper de Cecy, et Torvar avait d'ailleurs tenu à s'en occuper lui-même. Ce qui avait du faire tout drole à la gamine, car l'intransigeance et la dureté cosaques, c'était autre chose que les compromis et concessions maryesques.
Ensuite, elle avait risqué gros pour s'assurer que Lina soit heureuse, mais les deux pyromanes avaient enfin pu se retrouver comme jamais. Comme quoi, toute épicée et chieuse qu'elle était, elle ne foutait pas QUE la merde. Des fois, elle pouvait aider à certaines choses.
Enfin, elle s'était réconciliée avec le Cosaque. Finies les tensions, les jalousies, les attentes, et les concessions. Elle ne devait plus le voir comme l'homme qu'elle aimait, elle ne devait plus s'imaginer comme la femme qui pourrait le rendre heureux. C'était peine perdue. Elle était nulle en sentiments, et il le lui rendait bien. Désormais, ils seraient juste associés. Dans l'escorte, dans la protection, dans le commerce. Et plus rien d'autre, jamais. Que chacun fasse ce que bon lui semblait, puisqu'il n'avait pas envie d'elle. Et puis comment pouvait elle lui demander de l'aimer, alors qu'elle lui cachait ce qu'elle était vraiment ? Et les atrocités qu'elle avait pu commettre, et l'absence de remords qu'elle en avait. Elle continuerait à mentir pour le bien de tous.

D'autres soucis ne tardèrent pas à arriver :

- Déjà la discussion avec Desneval lui avait inspiré les pires craintes. A trop le comprendre, elle pourrait mettre en péril ses secrets. Devait-elle l'aider ? Continuer à cacher ce qu'elle craignait qu'il soit vraiment ? Devait-elle lui donner une chance comme elle s'en était donnée une ? Après tout, il suffisait de faire en sorte qu'il ne s'emporte pas. Pis y avait des trucs, un protocole à respecter, qu'elle n'avait que trop bien appris à la Horde Sanguinaire. Et puis à qui en parler ? Della semblait sincère quand elle disait vouloir aider le Vagabond. Et Torvar l'était tout autant quand il exprimait clairement le danger qu'il représentait et le fait qu'il n'hésiterait pas à le saigner si l'occasion juste venait à se présenter. Et si Maryah se mettait à regarder Desneval comme un monstre, elle devrait s'avouer et avouer aux autres qu'elle en était certainement un aussi. Alors pour le moment elle préférait se taire.

- Ensuite, il y avait eu cet inconnu qui était fasciné par elle. Guylhem. Il avait beau être un ami de Lina, c'était flippant. Et c'était peut être justement parce que c'était un ami de Lina que Maryah était si inquiète. Guylhem. Celui sur qui elle allait faire enquêter, parce qu'elle se doutait qu'il avait vent de ses anciennes activités et qu'il n'était pas là par hasard. Que voulait-il d'elle ? Poison ? Tuerie ? Espionnage ? Ou peut être une vengeance à accomplir. Si elle devait compter tous ces anciens ennemis, elle n'aurait pas assez d'une nuit. Et il y avait bien longtemps que compter les "moutons" ne l'aidait plus à s'endormir. Elle avait du taire cette menace, et envoyer quelques courriers pour tenter de comprendre ce que l'homme lui voulait, en plus de prier pour qu'il perde sa trace dès le soir venu.

- Enfin, il y avait eu l'horrible pervers de la Succube dorée, qui avait voulu faire d'elle une catin. L'Exotique était habituée à ce genre de propositions. L'exotisme se marchandait cher. Et les bridées étaient si rares, qu'on voulait toujours les enfermer dans des cages dorées où luxe et luxure se confondaient. N'était-ce pas dans ce genre d'établissements que le duc Enguerrand l'avait fait placer après son "extraction" de la prison Saint Lazare ? N'était ce pas dans ce genre d'endroit qu'elle aurait du finir ? Le pire était que l'homme en question s'était proposé pour faire le courtisan, et puis après il voulait lui faire la totale gratuitement, et finalement il avait osé poser les mains sur elle. Cette bouffée de haine qui avait ressurgi de nulle part, les images gravées dans sa mémoire du Phénix sur elle, et cette attitude si écœurante ... cela lui était insupportable d'être traitée comme une femme fragile dont on pouvait abuser à souhait. Elle resterait toujours marquée par son passé d'esclave, sanguinaire ou pas, guerrière ou non, normale ou pas.

    Acte III - Remplis ma tête d'autres horizons, d'autres mots ...


Le Cosaque avait pris sa défense, et il avait fait quelque chose d'exceptionnel pour elle. Il était resté à ses côtés. Simplement. Sans la toucher. Sans la plaindre. Il lui avait procuré un double sentiment de sécurité et de liberté. Il avait proposé une balade à cheval, loin du village. Ils avaient chevauché côte à côte, s'étaient arrêtés et avaient parlé commerce dans une clairière où seuls le chant des oiseaux venaient interrompre le calme régnant. Faisant mine de dormir, activité qu'elle avait délaissé depuis trop longtemps, elle avait fait semblant de ne pas sentir le cosaque poser délicatement sa cape sur elle, et elle l'avait discrètement observé se déshabiller et se laver au ruisseau. Elle avait toujours envie de lui, elle aurait certainement toujours envie de lui. ça ne ferait qu'une chose de plus à cacher. Elle n'en était plus à ça près. Ils étaient rentrés alors que la nuit tombait, les proches s'étaient rassemblées autour de la tablée et les conversations joyeuses avaient repris le dessus.


{ Le lendemain, à Tulle }

Eternel recommencement. Le campement est monté, les enfants installés et une nouvelle journée s'ouvre à eux. Tout est possible à nouveau. Maryah évite consciencieusement Della. Elle ne trouve pas les mots pour lui avouer qu'elle est réformée, Maleus l'a pourtant encouragé à lui dire ; il s'est aussi moqué d'elle qui part avec la Noble Dame aux préceptes papistes. Quand elle y pense, deux personnes de valeur comme Della et Maleus, ça aurait vraiment fait un joli couple. Mais bon .. Déos en a décidé autrement. Elle laissera un peu de temps passer, avant de refaire quelques confidences à la Blonde.

Le village est très calme, et la bridée a repris sa vie de mal née. Elle contribue tout juste à la vie du campement. Elle est moins entreprenante, moins mordante, depuis l'attaque. Elle se sent apaisée. Comme reconnectée avec elle même. Le calme après la tempête. Et bon sang ce que ça fait du bien. Alors quand le cosaque lui propose un entrainement au bâton, elle acquiesce.
Elle n'a plus trop de pulsions agressives, mais quand il reste tous les deux dans cette taverne, elle sent une certaine tension sexuelle renaitre. Va vraiment falloir qu'elle se contrôle. Qu'elle évite de rester en tête à tête avec lui. Qu'elle se trouve des choses à faire, dans lesquelles s'investir. Car Percy a laissé un grand vide, et elle sait désormais que Cecy ne le comblera jamais. Combattre, s'entrainer, voilà une excellente idée, car l'épisode de la veille l'a fragilisée. Et puisqu'elle ne peut pas aimer le Cosaque, autant lui taper dessus !


    Acte IV - Envole-moi, tire-moi de là, montre-moi ces autres vies que je ne sais pas ...


Envole-moi ... Elle fonce sur lui. D'une souplesse inattendue, le Vieux se baisse, et la bridée s'en va voler derrière lui. ça pour voler, elle vole ! La rage contenue de Maryah, cette haine du passé, de l'enfance, ce deuil de Tord Fer dont elle ne parle pas, qu'elle ne fait pas, qu'elle ne traite même pas au final ... voilà ce que fait remonter ce combat. Loin cette fois ci de ses envies charnelles du Cosaque.
Ce sont tour à tour les peurs, le sentiment d'injustice, la frustration, la haine pour toutes ces montagnes russes qu'elle vit jour après jour, qui s'expriment et s'impriment dans le combat.
Ses techniques de combat des ruelles glauques reviennent vite, mais de toute évidence elle ne fait pas le poids. Trop mince, trop légère. La rapidité et la souplesse ne font pas tout.
Quand elle a compris que sa rapidité à manier le bâton s'équilibrait avec la force du Cosaque, elle a voulu taper fort. Dans les rues c'est comme ça. On ne fait pas durer le plaisir. On achève vite fait bien fait son adversaire, et la fin justifie les moyens. Un coup dans les genoux, et elle essayait déjà de taper là où ça fait mal ... pour les mâles. Une façon de tacler pour lui montrer que son sort de mâle n'était pas plus enviable que son sort de femme. Et que se refuser à elle pouvait lui amener bien des problèmes. Car si sa virilité ne pouvait pas l'honorer, alors aucun souci à l'en priver.
Mais c'était sans compter sur la ruse de l'Ours qui l'avait vu venir de loin et l'avait désarmé. Le bâton s'était brisé en deux, et la rage de Maryah n'avait fait que d'exploser un peu plus. Elle en était tombée et quand il s'était penché pour l'aider à se relever, la garce lui avait envoyé une poignée de terre au visage. Elle commençait tout juste à perdre le contrôle.
Dans les premiers temps, il avait encaissé et puis il avait intelligemment évité les coups. Symbole pour elle qu'elle ne pouvait pas l'atteindre, et elle était montée d'un cran dans sa folie. Dans un second temps, le Cosaque l'avait poussé dans sa colère, et paré tous ses coups par des stratégies d'évitement ; le Vieux était encore bien agile, et elle avait l'impression de s'essouffler pour rien. S'accrochant à ce qu'elle pouvait pour le faire tomber, elle avait déchiré sa chemise ... une de plus. Il lui avait fait une clé de bras, et la simple sensation d'être prisonnière lui avait fait perdre encore un peu plus le contrôle. Il n'était plus Torvar. Il était tous ses démons à la fois. Elle ressentait encore la morsure qu'il lui avait fait dans le cou, comme un signe de possession d'appartenance... Elle avait vu rouge ! La colère décuplant sa force, elle avait tapé d'une force impressionnante dans son genou. Suffisamment pour se dégager en tout cas. Et acharnée, elle était revenue à la charge. Elle avait enchainé les coups de poings dans le ventre telle une folle furieuse, l'avait attrapé par le col et au moment même où il lui assénait un bon coup dans les côtes pour mettre fin à cet accès de violence incontrôlé et incontrôlable, trébuchant vers lui, elle lui donna un magnifique coup de boule avant de s'effondrer sur le sol, pliée en deux, tenant ses côtes toujours si fragiles.

K.O.

La Bridée est sonnée. Elle peine à reprendre son souffle. Il lui faut du temps, beaucoup de temps avant de revenir à elle et de voir, en face d'elle, le Cosaque ... en pas très bon état non plus. L'entrainement a été intense, mais bénéfique. Elle se sent vidée, mais soulagée. Elle émet même un petit sourire à l'attention de Torvar. Il l'a fait sortir d'elle-même et peut être pour la première fois, elle lui a montré une part d'elle qu'elle cache le plus souvent. Rassérénée. Elle fait la paix avec elle, pour le coup elle ne lui a pas menti. Elle a envie de le remercier, de faire la paix avec lui aussi. Elle glisse sur le sol vers lui, retenant quelques grimaces. Elle va l'embrasser, elle va l'aimer là, sur cette terre poussiéreuse, au milieu de nulle part. Elle en est sûre. Son regard brûlant s'accroche à son regard argenté. Elle le sait à cet instant, Torvar c'est juste un Ange déchu venu l'aider à se libérer de ses fardeaux. Un jour, elle lui dira son vrai prénom ; un jour, elle lui dira tout ...

    The End - Regarde moi bien, je ne leur ressemble pas ... Me laisse pas là, envole-moi ...
    Avec ou sans toi, je n'finirai pas comme ça !


... ou pas. C'est sans compter sur ce filet de sang qui s'échappe du torse du Cosaque et de la commissure de sa lèvre. Elle s'immobilise. Le goût du sang est encore frais dans sa mémoire et sur ses papilles. Elle s'imagine coller ses lèvres sur la plaie, s'en délecter, le laisser la regarder ranimer la sanguinaire. L'écorchée. Mais c'est une chose qui ne se fait pas. Il a son passé de mercenaire, elle a ses secrets. Des choses qu'il faut garder enterrer, pour ne pas tout gâcher. Sa vue et son odorat se troublent. Elle doit s'éloigner. Elle se relève difficilement, sentant l'ensemble des douleurs se réveiller. Elle détourne son regard de son défouloir salvateur d'un jour. Elle fait un petit signe reconnaissant à son attention, et sous le choc, sous les chocs, une fois de plus, elle prend la fuite.

Lentement, elle s'en va rejoindre l'auberge, remplacer le sang par le vin, et nettoyer ce corps qui abrite un monstre de non-dits.

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Della
Ce soir-là alors qu'elle avalait le liquide qui lui brûlait le corps, elle avait eu envie de sauter au cou de Torvar pour l'embrasser bien fort sur les deux joues. Mais elle savait que cette démonstration serait un peu trop sentimentale pour le Cosaque. Alors, après que le godet fut vidé, elle se leva et vint simplement enlacer son Vassal comme lors de la cérémonie au cours de laquelle elle en avait fait un Seigneur. C'était moins chaleureux que ce qu'elle ressentait mais sans doute cela convenait-il mieux, pour l'heure.


Le voyage avait repris et un jour, quelque part, la rencontre avec Desneval avait eu lieu. L'homme était...spécial...en ce sens que l'on ne savait pas avec certitude s'il vous voulait du bien ou du mal. Il avait en lui quelque chose qui intriguait Della et qui assurément déplaisait à Torvar. Pourtant Desneval intégra le groupe de voyageurs à l'invitation de la Renarde qui pensait qu'une épée de plus ne serait pas inutile pour la protection du groupe d'autant que la lame semblait fort agile.

Les jours passaient et les lieues aussi...Il faisait de plus en plus froid, les journées étaient courtes, on n'avançait guère vite dans ces conditions.
La santé de Dorante inquiétait sa mère. Le froid, l'inconfort risquaient aggraver son mal. Pourtant l'enfant subissait sans se plaindre jamais. Derrière ses joues pâles, son regard restaient pétillant, il avait la foi, il répétait sans cesse à sa mère qu'il guérirait une fois au Prieuré. Sans doute le lui avait-elle trop souvent dit, elle aussi. Sa foi à elle était profondément ancrée dans ses entrailles, pas un soir ne se passait sans qu'elle ne prie encore et encore ce Ciel qui jusque là paraissait demeurer sourd à ses suppliques.
Le Prieuré n'était plus très loin...


Enfin, ils arrivèrent !
Della alla tirer la cloche et appela le frère portier afin que les portes leur soient ouvertes et qu'elle puisse courir à la chapelle pour y allumer les cierges qu'elle avait emportés avec elle depuis Seignelay.
Elle ne s'inquiéta pas de ce que faisaient les autres, se contenta seulement de rappeler à Clément de ne pas faire de bêtise et s'affaira alors à l'installation de Dorante.
Le Prieuré n'était pas réputé pour ses cellules tout confort, elle le savait pour y avoir déjà vécu. Aussi, elle fit recouvrir l'espèce de paillasse communément offerte aux voyageurs par les épaisses fourrures qui avaient servi de couchage à l'enfant pendant les longues semaines de route, elle fit dresser des tentures sur les murs froids, devant les fenêtres et la porte, elle s'assura qu'un des membres de sa garde alimenterait le feu dans la petite cheminée humide et enfin, elle descendit aux cuisines où elle remit une bourse remplie d'écus aux frères chargés des repas afin qu'ils achètent les meilleurs produits pour les repas de son fils.
Lorsqu'elle eut terminé ces tâches, que les cierges brûlaient dans la chapelle, elle revint aux côtés de l'enfant...

Tout va bien aller, maintenant, mon chéri, tu vas voir, tu vas aller mieux et bientôt, tu pourras même marcher à nouveau. Sainte Illinda veille sur toi.

Elle se blottit tout contre la chair de sa chair, respirant son odeur, le caressant avec tendresse.
Oui, elle voulait y croire, elle y croyait à l'intervention de Sainte Illinda et pour l'heure, rien d'autre ne comptait que de mettre toute sa foi dans ses prières.

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Maryah
Ils avaient enfin atteint Ste Illinda. Un prieuré. Et la réformée n'en menait pas large. Un prieuré c'est un endroit où les moinillons trainent tels des fantômes, elle a même pensé en voir un qui volait au dessus du sol plutôt que de marcher.
Ces endroits là sont noirs, fermés, froids, et impersonnels. On croirait des geosles. Beaucoup ont du faire vœux de silence, et aussi vœux de pauvreté. Car ces beaux morceaux de viande, ses légumes, ses babioles, ... rien n'a été acheté. A croire qu'ils ne mangent pas !

Elle a tourné en rond dans sa cellule, telle une Lionne en cage. Elle a attendu une réponse du cosaque qui n'est jamais arrivée, elle a écrit aux gens du groupe pour savoir si certains désiraient la suivre dans un village plus neutre que ce fichu Prieuré qui sent le houblon et la mort. Aucune réponse non plus. Il ne lui en faut plus davantage pour se sentir de trop dans ce groupe de gens bien nés. Son seul regret c'est de laisser Della ; elle sait que celle ci est plus distante depuis quelques jours, car l'état de santé du petit Dorante est des plus inquiétant. Ce petit bonhomme qui lui rappelle l'enfer qu'elle a vécu quand elle ne pouvait plus marcher, ce petit être handicapé qui lui rappelle qu'elle est impuissante, qu'elle ne peut rien faire pour lui. Un jour, elle pourra, et c'est bien pour ça qu'elle compte prendre des cours à l'université. Finie la magie des poisons, bonjour la magie des guérisons.

Alors le soir venu, elle a fait son paquetage, elle a entassé et ficelé les marchandises à peine regardées et les a jeté dans une besace. Elle a piqué un cheval au cosaque, elle ne peut pas partir à pied sur les chemins avec tout ce bazarre. Un vrai souk ambulant. Elle a laissé tout de même un petit mot à Della, ses confidences ou comme le disent les aristotéliciens, sa confession. Au moins, la blonde duchesse saura. Et puis, c'est la moindre des choses, de la remercier de lui avoir fait confiance, envers et contre tout.


Citation:
Della,

Quand vous vous réveillerez demain au petit jour, je ne serai plus au Prieuré. Soyez assurée que rien de grave ne m'est arrivé. J'ai juste fait le choix de partir, "en mon âme et conscience" comme on le dit icy.

Je dois vous avouer quelque chose Della, et je m'excuse par avance, de la déception que je vais faire naitre chez vous. Maleus m'a fortement recommandé de vous le dire moi même, avant que vous ne le découvriez autrement. Je suis réformée, Della. Je ne crois ni au paradis solaire, ni à l'enfer lunaire, et si Dorante doit partir je suis certaine que courageux comme il a été, il rejoindra le Jardin des délices.
Les moines de Ste Illinda ne sont pour moi que des brasseurs, l'Abbé Bardieu un imposteur, qu'il y a quelques années de ça, j'aurais décapité ou destitué sans le moindre remord. La vraie foi est dans notre cœur, et il n'y a nul besoin d'intermédiaire en cela.
Voilà pourquoi je m'agite depuis nous approchons cet endroit, où je sais ne pas avoir ma place.
C'est dit. Ne dit-on pas, "faute avouée à moitié pardonnée ? ".

Vous me direz, où est ma place ? Et je vous dirai que je n'en sais rien. Par contre, je sais où elle n'est pas, où elle n'est plus. Et je sais qu'elle n'est plus aux côtés de Torvar. Je suis insupportable, invivable, et si le Cosaque est d'une humeur assassine, il faut que vous sachiez que je n'y suis pas pour rien. Aussi est-il préférable qu'il se sente libéré de ma compagnie.
Je vais vous expliquer l'histoire, peut être vous, trouverez-vous les mots pour le rassurer. Moi j'ai abandonné. Quand nous étions de passage à Limoges, un ténébreux a tenté de m'approcher et de m'attirer dans des plans obscurs, que je n'ai même pas voulu entendre. J'ai fait de mauvaises choses quand j'étais plus jeune, pour survivre tout simplement, et j'ai quelques connaissances en matière de renseignement. Alors j'ai creusé la seule information que j'avais de cet homme, à savoir qu'il avait appartenu à la garde royale. J'ai écrit à qui de droit. J'ai eu confirmation sur les actes douteux de cet homme, mais surtout ... surtout ... on m'a interrogé sur les penchants anti-royalistes de Torvar et sa dangerosité. J'en suis restée bouche bée, certainement tout comme vous, qui à l'instant venez de lire ces lignes. Torvar soupçonné de fomenter contre le pouvoir en place ? Cela me semblait une telle aberration.
J'ai voulu vous en parler mais vous étiez au chevet de Dorante et je n'ai pas eu le cœur de vous déranger. Alors, je me suis dit, bêtement, que nous étions suffisamment proches avec Torvar, pour en parler et choisir le meilleur plan de défense qu'il soit. Mais le Cosaque me hait, tout ce qui sort de ma bouche a le don de le faire monter dans les tours en quelques secondes. Il a jeté Cecy, il ne tardera pas à faire la même chose avec moi. Il a claqué la porte si fort qu'elle est sortie de ses gonds, et il voulait partir ... s'échapper de tout. Ce n'est pas à lui de le faire, c'est votre vassal. C'était à moi de partir. Il est dans une colère noire. Il est parti en claquant la porte, il a disparu, j'ai tenté une approche par courrier qui est resté sans réponse .... Je me suis trompée, le cosaque ne veut parler de rien avec moi, ni d'amour, ni de famille, ni de conflits. J'ai bien compris la leçon là.

On m'a toujours répété depuis que je suis petite et dans le Royaume de France, que j'étais un poison. Le Cosaque est en surdosage, je pense qu'il est préférable que je m'éloigne. Pour ce qui vous préoccupe, sachez que j'ai répondu à la missive et que j'ai lavé son nom ; je me suis portée garante pour lui. Si une tête doit tomber, ce sera la mienne, non la sienne. Je sais très bien que Torvar n'aurait jamais fait quoique ce soit en ce sens. Torvar et vous pouvez donc être tranquilles.

Je vous reste redevable Della, et si je peux faire quoique ce soit, n'hésitez pas à m'écrire. Je vais aller de capitales en capitales, je veux apprendre l'art de la médecine, et peut être qu'un jour prochain je trouverais un remède pour Dorante ou un médecin exceptionnel en capacité de vous aider. Je n'hésiterai pas à vous contacter à ce moment là, si vous acceptez encore de me parler.
Je me doute aussi que vous n'aurez plus à cœur de laisser Percy aux bons soins du Sieur Pelamourgue, sachez que je serai prête à aller le chercher dans les plus brefs délais.
Je vous remercie de m'avoir convié à ce voyage, et fait confiance en matière de sécurité. J'ai vraiment eu l'impression de voyager en famille et à l'exception de cette fin mouvementée, je n'oublierai rien de nos bons moments de rire, d'alcools divins, de moustaches à la cendre, et de chasse.

Que Déos veille sur vous Della,
Puissiez vous être toujours la même,


Maryah



Le moment était compliqué, et les mains de Maryah tremblèrent quand elle remit le message. Les mots de Tord Fer résonnaient en sa tête ... un poison ... ses coups aussi. Non elle ne revivrait pas ça une fois de plus. D'ailleurs, il fallait qu'elle songe à aller sur sa tombe.
Finie la belle vie, elle n'aurait plus qu'à faire comme si tout ça ne lui avait pas vraiment plu ou comme si elle ne l'avait pas vraiment choisi. Et puis elle tournerait la page, évitant de se demander comment et pourquoi tout ça avait encore si mal tourné. Et surtout elle se rassurerait du bien fondé de ses actes : Torvar était entre de bonnes mains, c'était bien là l'important.

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Della
Le froid de la chapelle ne l'avait pas empêchée d'y passer la journée, à prier et à lire et relire des passages du Livre des Vertus, sans même prendre le temps de manger.

Lorsque la lumière avait été insuffisante pour continuer la lecture, elle s'était décidée à quitter le prie-Dieu. Cela n'avait pas été sans mal, ses muscles étaient endoloris et tout son corps lui donnait l'impression d'être soumis à un étirement forcé. Ses doigts étaient par contre quasiment insensibles, glacés qu'ils étaient ainsi que le bout de son nez.
Au prix d'efforts, elle réussit à marcher et quitta alors le lieu saint pour retourner auprès de Dorante. Là, dans la cellule où le feu brûlait, elle eut l'impression d'avoir trop chaud, la tête lui tourna et elle tomba plus qu'elle ne s'assit sur le lit, juste près de son fils endormi. Elle ne le toucha pas, pour ne pas le réveiller, se contenta de l'observer en souriant tendrement. Il guérirait. Il le fallait.

Plus tard, après avoir pris un repas, elle prit le temps pour quelques lettres.

Citation:
    Bonsoir mon Ami


    Ce soir, je prends la plume. J'ai des choses à vous dire.
    Je suis heureuse que nous soyons arrivés ici sans souci. C'est grâce à vous aussi. Merci.
    Je suis heureuse de vous avoir à mes côtés, vous le savez, heureuse que vous demeuriez Seigneur. Merci.

    J'ai remarqué ces derniers jours que Maryah et vous étiez encore un peu plus à couteaux tirés. J'en suis triste. Je vous apprécie tous les deux, pour des raisons différentes, mais cela me chagrine de vous voir ainsi vous défier l'un l'autre. Je n'ai pas à me mêler de vos affaires, nous sommes bien d'accord, mais je trouverais dommage si vous ne pouviez devenir amis tous les deux.
    Maryah m'a parlé d'une suspicion qui planait sur vous. Cela m'a bien fait rire, je dois l'avouer. Si vous entendiez encore quelque chose de ce genre, si vous deviez avoir des soucis, je serais là, n'en doutez pas, jamais.

    J'ai passé ces deux jours à prier en la chapelle, j'ai fait brûlé les cierges que j'avais apportés, Dorante ne semble pas aller mieux. Mais je garde espoir, parce que j'ai foi. Je sais qu'il guérira, grâce au Ciel.

    Torvar, je veux encore vous dire que si vous désirez me parler ou juste que nous prenions un verre ensemble, que nous partagions du temps...ma porte ne vous sera jamais fermée. Et je sais que la vôtre non plus. Et cela, c'est pour moi, un trésor.

    Pardonnez-moi de m'être laissée aller à ces quelques mots...

    Xena va probablement rester une dizaine de jours ici, nous pourrions, en l'attendant aller nous balader vers le Sud, qu'en pensez-vous ?

    Qu'Il vous garde.

    Della

Citation:
    Bonjour Desneval

    Comment allez-vous ?
    Ce périple est-il pour vous plaire ?
    Avez-vous tout ce dont vous avez besoin ?

    Xena va sans doute demeurer une dizaine de jours, nous pourrions peut-être aller nous balader un peu vers le Sud, qu'en pensez-vous ?
    Parlez-moi de votre grotte.

    Qu'Il vous garde
    Della

Et puis, il y avait la lettre de Maryah...

Lorsque la Renarde l'avait lue, elle avait souri, juste souri. Elle ne pouvait l'expliquer mais l'aveu de la Bridée ne l'étonnait guère. En fait, ce qui la chatouillait le plus était ce soupçon que certains semblaient porter envers son Vassal. Il faudrait qu'elle tira ça au clair après avoir eu une réponse de l'intéressé. S'il le fallait, elle irait frapper à quelques portes qu'on voudrait encore bien lui ouvrir pour remettre l'église au milieu du village ! Toucher à un de ses Vassaux, c'était la toucher, elle. Et ça...elle ne laissait pas faire !

Elle quitta la table où elle s'était installée pour écrire précédemment et elle s'assit près du feu, pour relire encore une fois la missive de Maryah. Cette femme l'intriguait. Elle aimait passer du temps avec elle pour bavarder ou partager un repas, boire un coup, faire des blagues dans les tavernes. Elle avait eu une grande joie de lui rendre service en plaçant Percy chez Basile, elles avaient ce point commun : mères et pas n'importe quelle mère. Ce n'était pas le seul point commun d'ailleurs. Femmes fières et fragiles, cachées derrière une apparence un peu trop forte, têtues, ne supportant pas l'échec...des femmes, quoi.
Della ne se leurrait pas, elle savait qu'il y avait bien des choses qu'elle ignorait sur Maryah et que sans doute, il faudrait mieux qu'elle continue à ignorer mais cela ne l'ennuyait pas, il y avait belle lurette maintenant qu'elle ne faisait plus confiance qu'à son seul jugement pour jauger les autres. Et Maryah valait la peine que la Renarde s'intéresse à elle. Ca, elle le sentait, elle le savait et se fichait bien du reste. Maryah faisait partie de son cercle très restreint de personnes de confiance. Un point c'était tout.

Et enfin, la plume alla...


Citation:
    Chère Maryah,
    Mon Amie.

    Bonjour.

    J'ai prié pour que votre petite promenade se passe dans de bonnes conditions, que les vilains s'écartent de votre chemin.
    J'ai prié et prierai encore pour que vous reveniez dans les mêmes conditions. Oui, j'aimerais que vous reveniez et que vous continuiez la route avec nous. Il y a encore des moustaches à dessiner, encore des contes à se confier et encore bien des vins à goûter. J'aimerais que vous soyez avec moi pour vivre cela, que vous soyez avec nous.

    Vous avez parlé avec Maleus, il vous sans doute dit que depuis notre rencontre forcée au Louvre, nous nous sommes souvent écrit. J'admets que certains courriers étaient plutôt...comment dire ?...je ne sais pas, nous nous taquinions voire plus. Je le nommais hérétique et lui me donnait de l'idolâtre. Et pourtant, aussi étrange que cela paraisse, j'étais inquiète lorsqu'il était dans les armées et j'étais heureuse de recevoir un courrier de sa main. Je dirais que notre relation a évolué vers le respect, vers la tolérance. Vous a-t-il dit que je l'avais convié à notre voyage ? J'aurais aimé qu'il en soit et si je ne lui ai jamais avoué la raison, à vous, je vous le dis : j'aurais voulu qu'il me parle de sa religion afin de mieux comprendre ce qui nous séparait ou nous réunissait, je ne sais pas vraiment.
    Tout ceci pour vous dire que je n'ai pas envie de vous juger, que je ne m'en donne pas le droit et surtout, que je n'ai envers vous aucun grief, aucune rancune. Et si Dorante part, qu'il aille au Paradis Solaire ou au Jardin des Délices, quelle différence s'il y est bien ?
    Ne dites pas que Bardieu est un imposteur, il oeuvre dans le sens de sa Foi et il mérite le respect pour cela, lui aussi. Cela dit, je comprends que vous ne vous sentiez pas à l'aise au Prieuré. Et ce, même si moi je ne me suis pas sentie intruse lorsque je suis allée , au temple à Limoges. Il nous faut du temps, je crois, pour apprendre la Sagesse.

    Votre place, où est-elle ?
    Près de nous, près de moi. Torvar et vous êtes brouillés ? Ca arrive. Il ne vous regarde pas comme vous aimeriez qu'il vous regarde ? C'est ainsi. N'attendez rien de l'amour, Maryah. L'amour fait mal et ne rend jamais rien de ce qu'on a pu lui sacrifier. Je le sais. J'ai aimé. J'ai souffert. Cela n'arrivera plus. Mais ne devenez pas ennemis Torvar et vous, je vous le demande parce que je vous apprécie l'un et l'autre, parce que je vous considère comme mes amis, tous les deux et que cela me ferait de la peine de vous voir vous détester. Nous le connaissons toutes les deux très bien, nous savons comment il réagit mais nous savons aussi ce qui se cache sous sa carapace.
    D'ailleurs, j'aimerais que vous m'en disiez un peu plus sur cette affaire de soupçon qui pèse sur lui. Cela me ferait bien plaisir d'aller pousser une petite colère auprès de celui qu'il faudra pour faire rétablir la vérité sur mon Vassal ! Je hais ces espions.

    Autre chose.
    Question poison, je suis navrée de vous décevoir mais je pense que vous n'avez rien à m'apprendre ! Et vous le savez, je suis aussi peste que vous lorsqu'il le faut. Je suis gentille avec qui le mérite et très vilaine avec qui il faut. Le tout est de savoir doser...Vous êtes en colère après Torvar et vous réagissez à ses piques. Il doit jubiler. Alors, que vous soyez "poison", laissez-moi mettre un peu de nuance et dire plutôt que vous êtes...une femme, rien d'autre.

    Revenez. Nous irons de capitale en capitale, vous étudierez et nous ferons du commerce, comme cela était prévu, de temps en temps nous rentrerons en Bourgogne, pour que je gère mes caves et puis, nous repartirons. Et nous ferons cela Torvar, vous et moi et tout qui voudra de cette vie. Nous ferons des rencontres et nous emmènerons avec nous tous les Desneval que nous trouverons sur notre route.

    Qu'Il vous garde.
    Della

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Torvar
Des jours que ça durait, que tout changeait, que plus rien ne suivait son cours normal et Torvar en avait assez. Pour preuve, le dernier affrontement avec Maryah... La pauvre Epicée avait le don de mettre les pieds dans le plat sauf que là, il aurait fallu la jouer plus finement... tout ce qui ne venait pas de son clan était rejeté avec perte et fracas par le cosaque qui ne supportait plus aucune ingérence dans sa vie ou dans ses affaires et Maryah avait plongé dedans à pieds joints...

A peine était-il entré dans la taverne ce jour-là que la jeune femme lui avait dis qu'ils devaient parler. Cela ne présageait rien de bon et après l'histoire du fameux Milo où Torvar s'était senti de trop dans l'auberge et pour cause... madame allait s'envoyer en l'air quelques heures plus tard avec cet inconnu... donc depuis cette histoire, le cosaque regardait Maryah de travers mais elle avait insisté et là, ce fut la catastrophe. Tout de go, elle lui avait demandé s'il était antiroyaliste et s'il ne fomentait pas un complot contre les hautes instances pour ne pas dire le roi !
Torvar avait vu rouge... la colère était montée avec puissance et il avait éclaté, la renvoyant d'où elle venait, lui interdisant même de poser ce genre de questions, elle ne saurait jamais parce que ça ne la regardait pas. Si Torvar avait toujours été le meilleur dans sa partie c'était parce qu'il connaissait le prix du silence... et le silence est d'or !

Le cosaque avait bien vécu, de bons et de mauvais moments mais il avait bien vécu. On savait le contacter quand il le fallait et il offrait toujours une réponse, positive ou négative. Il avait du sang sur les mains, de la guerre mais aussi des meurtres... il avait pris le dernier souffle de gens hautement nés comme de petits malfrats pour quelques écus aussi bien que de belles caisses remplies d'or... il avait violé et tué en son temps avec plaisir et amusement... Quant à toucher les bas-fonds autant le faire jusqu'au bout... on ne nait pas mercenaire, on le devient et devant la tâche, il arrive parfois qu'on touche la folie d'un peu trop près... le sang, la vie, la mort, Theodrann... les amitiés étaient rares et parfois malsaines mais elles étaient ce qu'elles étaient... avec lui, le cosaque avait été plus mort que vivant, ne goutant que le sang de n'importe quelle façon mais ce fut aussi le seul ami sur qui il put compter... une amitié forgée dans le secret des serments passés et des langues tenues par quelques débordements irrationnels... et puis il y avait eu la disparition de Theo... une moitié du cosaque que l'on avait arraché à sa vie... il n'était plus le même depuis ce temps, se rangeant des activités malsaines, devenant un autre lui... sans doute était-ce mieux ainsi... la maladie et la vieillesse avait fait le reste... Alors aujourd'hui, venir lui demander s'il était pour le roi... non jamais il ne serait pour un roi. Torvar avait servi pour la royauté, tué pour elle, enlevé pour elle, fait disparaitre ce qu'on lui demandait... il savait que tout là-haut, il n'y avait pas mieux que tout en bas... il n'était pas pour les bas-fonds, il n'était pas pour les hauteurs... il n'était pas royaliste mais n'était pas antiroyaliste... il avait trop longtemps vécu par contrat interposé que maintenant rien ne l'obligeait à être pour ou contre. Ce qui l'intéressait c'était sa vie à lui pas celle des autres et se payait le luxe de ne pas se prononcer... mais le pire dans tout ça c'était quand Maryah lui avait demandé s'il ne fomentait pas un complot contre ce roi fraîchement arrivé et qu'elle se donnait le beau rôle en disant à Torvar qu'elle devait savoir, qu'il en allait de la sécurité du groupe. Le cosaque avait alors jeté sa pelisse d'ours aux pieds de Maryah lui disant qu'il ne voulait plus rien entendre de sa bouche.... jamais, jamais elle ne saurait si oui ou non il était entrainé dans un complot... si oui ou non, demain il serait en vie ou pas... elle avait dépassé les bornes et c'était une question de non retour... Et la porte avait claqué sur l'ombre de Torvar.

Parti, il était parti loin. A peine grimpé sur VorobeÏ qu'il l'avait lancé au galop à travers les champs... et cela avait duré un long moment... de longues minutes ou de longues heures, Torvar avait perdu la notion du temps, tout ce qu'il s'avait c'était qu'il s'était retrouvé à bout de souffle, se laissant tombé aux pieds de son cheval, couché dans la boue dans une clairière... avec un peu de mal il s'était redressé avant d'invectiver les arbres et la végétation alentours. Vorobeï avait d'ailleurs mal vu l'histoire et s'était reculé par instinct. Le vieux compagnon du cosaque avait sans doute rarement vu la folie destructrice se manifester de cette manière mais le cosaque n'en pouvait plus de devoir donner des explications à tout le monde et qu'on vienne fouiller dans sa vie inlassablement... alors il avait commencé par donner un coup de pieds dans une racine puis les poings avaient fusé contre l'écorce d'un tronc... et il avait hurlé sa rage, sa haine, à pleins poumons... tout devait sortir aujourd'hui avant que la folie ne l'entraine trop loin...

Alors il avait oeuvré, s'était battu contre des moulins à vent, fracasser des branches avec sa longue épée recourbée mais aussi les poings fermés contre un vieux chêne... les mouvements s'étaient enchainés jusqu'à ce que deux puissants bras viennent l'enserrer et que des paroles lui disent d'arrêter. Mais le regard acéré du vieux cosaque avait rencontré celui plus jeune et plus vif de son cousin et la colère avait redoublé jusqu'à assener un coup de poing dans le visage de Dobromir...
Si ce dernier n'avait pas moufté au départ, c'était qu'il voulait que Torvar se calme de lui-même avant de lui foutre une peignée mais le bonhomme refusait de laisser partir sa haine et une seconde mandale vint heurter la mâchoire du plus jeune. Et la menace fusa en langue slave... un sourire ironique flirta sur les lèvres de Torvar qui assena un autre coup puis un autre... Dobromir fit tomber la chemise tandis que le vieux cosaque en fit de même et ce fut un combat à mains nues qui s'ensuivit.

Dans leur clan, ils avaient l'habitude... c'était ainsi qu'on réglait les problèmes et là, il y en avait à éliminer... Les questions perfides de Maryah mais aussi l'affaire de Cecy... cette gamine que Torvar avait pris pour sa petite fille... Il s'était bien fait avoir le vieux ... à trop vouloir y croire... S'il n'avait pas eu vent de cette histoire de sortie du campement en plein milieu de la nuit à 5 ans pour aller retrouver des gens en taverne, jamais il n'y aurait vu quelque chose... mais il l'avait suivi pour en avoir le cœur net et ce fut là que la vérité lui éclata au visage... Il avait laissé la gosse repartir sans se montrer mais était tombé sur le couple qu'elle avait rencontré... des espèces de Thenardier aux sourires mièvres et confiants qui donnaient des frissons de rejet à Torvar... il avait essayé d'être gentil au départ pour avoir le fin mot de cette histoire puis il avait retrouvé ses instincts de chasseur et avait menacé... et ils s'étaient mis à table... la véritable Cecy était morte et enterrée depuis des lustres mais comme l'autre gamine lui ressemblait, il avait compris qu'ils tenaient là l'occasion de se faire un peu de pognon sur le dos d'un riche... et ils avaient chargé la gosse de voler quelques objets de valeur avant de passer à la substitution de bourses... Torvar les avait écouté sans broncher pour finalement se lever, avait jeté une bourse sur la table en le disant de sortir de sa vie et d'emmener la gamine avec eux, il ne voulait plus voir ni les uns ni les autres dans son entourage... et pour se faire comprendre, il avait fait couler le sang de la femme... oh ce n'était pas mortel et elle s'en remettrait... un doigt en moins à une main n'était pas tant handicapant que ça et c'était simplement pour qu'ils n'oublient pas leur seule et unique rencontre... Torvar avait menacé de faire disparaître un doigt à chaque rencontre et si la vieille rapace n'en avait pas assez, il prendrait chez le vieux bouc... c'était un choix qui ne laissait aucun doute sur la finalité... puis il avait tourné le dos à la taverne pour s'en retourner au campement s'enivrer de gorsalka... au petit jour, Cecy avait disparu du groupe et de sa vie...

Et les coups pleuvaient... le visage, le ventre, les côtés... et il parait le vieux Torvar mais la rapidité n'était plus de mise... l'envie n'y était plus, il savait qu'il lui fallait aller jusqu'au bout pour retrouver sa sérénité d'antan mais il n'était pas fou, il n'aurait pas le dessus sur Dobromir... pas aujourd'hui... Et le poing fermé de ce dernier envoyé la tête de Torvar voler sur le côté, le sang gicla de sa bouche avant que lui-même perde l'équilibre et vienne s'effondrer dans la boue de la clairière... la respiration se faisait difficilement, le corps s'était même mis à trembler. Et Dobromir se penchait sur lui pour l'invectiver...


- ça y est, tu en as assez... tu as compris la leçon... tu as fini de te faire bouffer... soit un chef Torvar... soit mon frère Torvar... soit mon étoile... merdeeeee lève-toi ou je te tue...

Le poing tremblant toucha le sol, les membres avaient du mal à fonctionner ensemble mais la résistance du vieux cosaque était encore là, quelque part en lui et branlant, il se mit debout devant Dobromir... le corps accusait les coups... les ecchymoses affleuraient déjà sur le torse et les bras, le visage était en sang, tuméfiait, boursoufflé... une des arcades sourcilières avait tellemment enflée que Torvar devait garder l'oeil fermé... mais le poing était à nouveau levé venant s'abattre sur le nez du cousin slave... ce dernier recula en pissant le sang, cracha au sol et fonça sur torvar qu'il prit à la taille et le bascula dans les airs avant de se laisser retomber lourdement sur le sol. Le souffle coupé, Torvar ne put émettre qu'un gémissement de douleur tandis que déjà Dobromir se dégageait... si l'un et l'autre ne finissait pas moulu, ils auraient de la chance... mais le combat était fini. La peine avec laquelle Torvar se redressait n'admettait aucune contradiction... et la pluie commença à tomber alors que Dobromir tombait sur ses genoux face au vieux cosaque qui, tant bien que mal, essayait de tenir sur les siens... le corps se ballottant de droite à gauche avant de laisser un hurlement sortir de sa gorge, vidant cette haine qu'il avait au fond de lui...Dobromir avança enfin sa main vers le cou de Torvar, glissa ses doigts sur sa nuque et attira le visage du cosaque contre le sien... front contre front, il lui souffla une litanie en slave, des mots venus d'un autre temps, venus de la fin des âges, des contrées lointaines qui étaient les leurs... de ses mots que Töregene leur enseignait lorsqu'ils étaient petits et qu'ils devaient faire la paix... alors tremblante, la main de Torvar se glissa à son tour sur le cou jumeau et leurs voix se mêlèrent pour ne faire qu'une jusqu'à ce que la paix revienne avant que les larmes ne chassent le reste... Torvar n'était plus que l'ombre de lui-même, la folie qui l'habitait s'en était allée, il ne restait plus que l'homme blessé... alors Dobromir se leva et sans un mot servit d'appui à son cousin... ils regagnèrent les chevaux et dans ce silence qui les caractérisait, le plus jeune aida le plus vieux à grimper avant de lui glisser sur les épaules sa propre veste en peau de loup. Avant de s'en aller, il ramassa encore les chemises déchirées ainsi que les armes du cosaque. Il ferait le nécessaire pour que la lame qui avait souffert contre la robustesse des arbres redevienne la même, bien effilée... quand à lui, il sauta sur sa monture, le torse nu, puissant et vainqueur tandis que Torvar courbait l'échine et cachait son visage sous ses cheveux dégoulinant de pluie et de boue... Plus tard il irait à la rivière se nettoyer mais pour le moment il voulait rentrer et oublier... oublier qu'il avait perdu pied, oublier que la colère avait laissé place à la folie, oublier que plus rien ne serait comme avant... mais pour l'heure, celui qui l'accompagnait depuis longtemps prenait tout en main et aujourd'hui, le chef passait en second, il ne restait plus que deux membres d'une même famille, d'un même clan, aux origines lointaines, aux coutumes différentes mais qui se comprenaient totalement... Et Dobromir ramena Torvar au campement avant de l'aider à panser ses plaies et à se nettoyer. Jamais l'homme n'avait eu autant besoin qu'on l'aide. Le cosaque tombait de son piédestal. Finalement le colosse était aux pieds d'argile. Et demain était un autre jour....

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Une idée, une envie d'un RP ? N'hésitez pas, je ne mords pas.
Xena07
de retour dans cette cellule.

cela faisait bien longtemps que la brune étourdie n'avais mis un pas dans cette cellule. le retour faisait du bien. Deux ou trois jours afin de mettre enfin de l'ordre dans ces affaires, et xena repartirai avec ses camarades sur les routes de Guyenne.

Une fois sa cellule rangée, xena prit le temps de se balader.

la nuit tomba, la brune rentra donc vers sa cellule.

Sur le trajet , pensive elle contempla le ciel, pensa au chemin parcouru et aux objectifs des prochains jours. Apprivoiser. Oui apprivoiser sera le maître mot de ces futurs jours. Apprivoiser ses compagnons, sa nouvelle vie et ses nouvelles responsabilités.

Ce passage à Sainte Illinda n’était finalement point le hasard.
Severin_de_volvent
La douleur irradie tout votre être.
Severin de Volvent revoyait encore le regard presque jubilatoire du médicastre de fortune qu'ils avaient croisé sur le chemin des que les premiers symptômes du mal qui les rongeait lui et sa fille Lucie s'étaient déclarés. Il avait haï chaque instant de l'oscultation de l'homme au faciès méprisable qui n'avait su leur prescrire qu'une potion imbuvable et qui n'avait eu d'effet que leur couper définitivement l'appétit.

Le voyage devait pourtant bien se passer avait il promis à son fils qui avait passé la moitié du trajet jusqu’à Sainte Illinda a lui poser des questions, l'autre moitié à le regarder tenter de dissimuler les effets et l'inconfort de la fièvre. Ils avaient eu un temps relativement clément, froid mais calme. Ils n'avaient fait aucune mauvaise rencontres. Ils avaient eu l'occasion de voir de belles choses, traverser des foire, croiser des gens bienveillants.
Puis ils avaient été malades, du moins lui et Lucie. Ils avaient du côtoyer un malade au poste de péage sans le savoir.

Lucie supportait mal le voyage. Silencieuse presque tout le temps, depuis qu'elle était malade, dormait ou pleurait à la suite des quintes de toux qui l'épuisaient.

C'est donc en ayant la sensation constante d'avoir une enclume sur la poitrine et inquiet pour sa benjamine, que le renart et sa petite famille étaient arrivés à Sainte Illinda.

Il retrouva sa Cellule telle qu'il l'avait laissée, avec un peu de poussière que des novices se dépêchèrent de nettoyer afin que la meute de renards puissent se reposer du voyage et surtout reprendre des forces.

Quelques jours plus tard, bien qu’apparaissant toujours pâle, le renard se sentait mieux. Lucie était encore faible mais par les jeux auxquels la forçait son frère, elle avait réussi à manger un peu et a reprendre quelques forces.
Elle ne toussait plus et la fièvre l'avait quittée.
Le renart s'en était senti soulagé.
Peut etre au final Maturin avait il eu raison en lui recommandant d'attendre les jours meilleurs pour prendre la route, mais il ne pouvait pas attendre.

Savoir Della sur place et l'incapacité d'aller la voir l'avaient frustré au plus haut point.

Au matin du 4e jour, il décida qu'il était suffisamment rétabli et ne constituait plus aucun risque. Accompagné de Samperu et Lucie encore un peu palichonne, il s'empressa d'aller saluer les frères qui dejeunaient au refectoire, échangea quelques mots avec le frère Bardieu au sujet de ses récoltes en attente au prieuré et qu'il espérait vendre sur place, et se dirigea vers la cellule de Della.


- Nous allons voir Clément et Dorante aussi ?

Séverin sourit a son fils et répondit doucement.

- Tu verras sans doute Clément s'il n'est pas encore égaré , quant à Dorante, il est malade, je ne sais si nous le verrons, mais nous prierons ensemble pour lui à la chapelle ce soir.

L'enfant hocha la tête.

- je suis sure qu'il guérira, comme Lucie !

Séverin sourit, indulgent. Les enfants avaient la faculté de ne pas percevoir le degré de gravité que peut revêtir la maladie ou la souffrance. Il souhaita avoir la même naïveté.

- Tu sais je pense toutefois qu'il nous faudra trouver un meilleur médecin , Della a dit que nous en trouverions un à Bordeaux.

Une fois de plus Samperu aquiesca serrant un peu plus la main de son père.
Lucie avait pris la nature du renart, il avait passé tous les hivers de son enfance malade, il aurait peut etre du la laisser à Beaumont, mais à cela il n'avait pu se résoudre. Il savait que ses enfants avaient besoin de lui tout comme lui avait besoin d'eux.

Ils arrivèrent à la cellule et Severin frappa doucement, espérant ainsi surprendre sa cousine.

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Ysy
Bordeaux … Y' a des jours comme ça…
Le 17 Décembre...


Elle n’était pas franchement de bonne humeur ce jour là, d’ailleurs les autres jours non plus, elle était arrivée depuis un moment mais ne se plaisait pas plus là qu’ailleurs, c’était trop convenu, mielleux, dégoulinant de gentillesse… Alors quoi, elle avait voulu changer de vie, trouver un autre chemin et elle était bien partie, oui ça, elle était partie, mais le trait était difficile à tirer… la boucle à boucler, elle avait fait ce qu’elle avait voulu comme toujours, avait fait son choix, mais putain c’était dur sans eux et en fait, elle retardait ce qu’elle devait faire depuis trop longtemps…
- Ce soir, ce soir j’écris et je dégage de là en même temps…

Oui le maigre baluchon était fait et le caillou n’allait plus en taverne depuis plusieurs jours alors pourquoi ce jour là… Aucune idée, il y avait un homme attablé, grand, oui ça il était grand mais surtout taciturne, elle avait envie de taquiner un peu, c’est ce qui lui manquait le plus, embêter le monde, trouver quelque chose qui agace, en jouer, s’en amuser, sauf que là, il n’était pas franchement drôle le bougre, il était même un peu désagréable, mais elle avait aimé ça, avait retrouvé un peu de ses anciens collègues mercenaires en lui, cette façon d’être qui transpire de toutes parts et puis elle avait appris avec eux, elle avait surtout appris à observer, c’est en fait ce qu’elle faisait le plus souvent, elle aimait à observer les gens, c’était passionnant et puis ça lui permettait de se raconter des histoires, oui ben on s’occupe comme on peut, celui là c’était un dur à cuire, il l’avait envoyée balader quand elle avait regardé son visage et qu’elle lui avait dit « vous avez pris une raclée ? » Oui bon c’était malvenu mais c’était voulu, en même temps c’était vrai qu’il était marqué au visage et c’était certainement vrai qu’il avait pris quelques coups elle avait aussi prétendu qu’il avait de la mousse sur le nez et tout un tas d’autres choses, qui elle le savait l’aurait agacé, s’en était suivi quelques joutes verbales et à ce moment là, une dame était entrée en taverne, une jolie dame bien vêtue, elle avait écouté en souriant mais connaissait visiblement le ronchon, ça avait calmé le jeu sa présence, puis comme ça… la jolie dame avait proposé d’accompagner pour un voyage, c’était assez surprenant, mais pas nouveau, à croire qu’elle avait une bonne tête parce qu’on lui proposait souvent, ce qui la différenciait des autres c’est qu’elle n’avait pas posé de questions et ça c’était du bonheur, parce que non, elle ne déballait pas sa vie aussi facilement, c’est qu’il y avait quand même quelques petites choses à cacher mine de rien, à présent c’était lui qui jouait la provocation alors le jeu avait un peu repris devant la dame et puis elle était partie, comme ça, comme un souffle de vent, pas le temps de lui dire oui ou de lui dire non, mais vu qu’elle connaissait le bougre et que les joutes allaient bon train elle en avait déduit que c’était tombé à l’eau.
Du coup la brune avait repris sa carte et lancerait certainement quelques pièces pour connaître sa destination, en fait, elle ne savait pas où elle voulait aller, alors la proposition de rejoindre un groupe qui est censé savoir, bah ça facilite les choses et puis pour une fois son maigre butin de son peu de travail des dernières semaines ne serait pas dépensé en bêtises, en boisson surtout en fait… Les quelques écus seraient en sécurité mais bon, la carte ne disait pas grand chose et contre toute attente, le bougre lui affirmait que la jolie blonde était sérieuse et que si elle voulait venir il fallait voir avec elle…

Un petit mot griffonné pour savoir et une réponse rapide…
La voilà embarquée avec des gens qu’elle ne connaît pas, elle aime bien l’idée tout comme elle aime ne pas vraiment savoir où elle va, en fait c’est le destin, le hasard, les choses qui se font comme ça sans y penser, sans y réfléchir qu’elle aime…

Plus tard elle enverrait sa lettre en direction de l’Anjou et s’en suivrait une réponse qui lui redonnerait le sourire, oui il avait raison l’Irlandais, il avait toujours raison, c’était pénible à force… Elle avait besoin de découvertes et de temps, elle avait surtout besoin de se découvrir elle-même et de savoir ce qu’elle souhaitait vraiment, c’était si confus, si opaque.
Un voyage avec des inconnus, ça tombait vraiment bien…

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Della
      Sainte Illinda, je vous prie et vous supplie,
      Sainte Illinda, prenez pitié de mon fils Dorante,
      Posez sur lui votre regard et apportez-lui la guérison.


Dorante dormait paisiblement, comme cela n'était plus arrivé depuis des semaines.
La veille, il avait mangé avec un peu d'appétit et Della avait vu là un premier signe de Sainte Illinda. Dorante allait guérir !

Près du lit de l'enfant, sa mère veillait en lisant.
De temps en temps, son regard s'échappait des pages du Livre des Vertus pour se poser sur le visage pâle enfoui sous les couvertures d'où jaillissaient quelques mèches brunes. Rassurée alors par le souffle régulier et les traits détendus, elle revenait à sa lecture, non sans remercier le Ciel au passage, pour sa bienveillance. Si beaucoup de ses prières étaient pour Dorante, Della n'oubliait pas tous ceux qui étaient autour d'elle, ces gens qu'elle aimait, qu'elle appréciait pour diverses raisons et qui de plus en plus prenait le visage d'une famille. Ces gens comptaient pour elle dorénavant, ils lui apportaient une certaine sérénité, un équilibre qu'elle pensait avoir perdu à tout jamais, un jour en Normandie.

Un coup léger porté à l'huis releva le nez de la Renarde qui abandonna son siège pour venir ouvrir.
Là, de l'autre côté de la porte, elle se trouva devant Séverin et ses enfants...Quelque chose vibra au fond de son être, un bonheur immense de les revoir ! A un point tel qu'en ce moment, le terrible aveu qu'elle devait faire à son Cousin ne vint même pas se rappeler à son souvenir.
La porte fut ouverte, toute grande, pour laisser entrer les visiteurs. La pièce n'était pas grande, mais tout le monde trouverait bien un petit coin pour se poser.


Séverin ! Enfin, te voilà. Della enlaça son Cousin avec chaleur avant de se pencher sur les enfants, en leur souriant. Mais...est-ce que c'est bien Samperu et Lucie ? La dernière fois, ils étaient petits comme ça ! Dit-elle en indiquant une taille bien plus petite que celle des enfants.

Je suis heureuse de vous revoir...et en bonne santé, on dirait ! Grâce au Ciel !

Le bruit réveilla Dorante qui écarta les couvertures pour se relever un peu.
- Maman ? Qui est là ?

C'est Séverin, Samperu et Lucie, mon Ange.
Tu te souviens d'eux ?

- Oui oui ! Samperu, viens près de moi.

Sans plus se poser de questions, Dorante fit de la place pour que Samperu puisse s'asseoir près de lui. Pas sa soeur évidemment, c'était une fille.

Il ne risque rien, rassure-toi...Dit alors Della en posant une main sur le bras de Séverin. Sa maladie n'est pas contagieuse.

Les cousins s'assirent près du lit, Lucie sur des genoux, il y avait tant de choses à dire...Comment vas-tu, Séverin ?
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Severin_de_volvent
A la vue de la renarde, Severin se sentit gagné par un sentiment de bonheur qu'il n'avait plus ressenti depuis plusieurs mois. Enfin ils étaient réunis, les derniers renards, si semblables , si complémentaires. A travers l’étreinte qu'elle lui donna, il se sentit ressourcé, soudainement soulagé.
Il l'observa regarder les enfants. C'est vrai qu'ils avaient grandi.

- Je suis heureux de te retrouver enfin Della... et oui tu as vu ? les enfants grandissent si vite ...

Il passa une main tendre dans la tignasse blonde de Lucie qui s'accrochait à sa jambe tandis que Samperu regardait les alentours avant d'adresser un large sourire a Della.
La voix de Dorante capta son attention et il se pressa de le rejoindre , s'installant avec précaution auprès de son cousin qu'il savait malade.

Severin le regarda s'installer, sans s'inquieter.


- Je sais Della, je ne m'inquiete pas pour Samperu, c'est un garçon solide. J'espere qu'il saura insufler de son energie à Dorante...

Il sourit et s'installa, laissant Della prendre Lucie sur les genoux. Il réalisa une nouvelle fois combien Lucie avait pris les traits des Volvent, aussi blonde que sa tante, on aurait pu la prendre pour sa fille.

Il croisa les jambes se sentant parfaitement à son aise.


- Je vais bien Della. Nous avons été un peu malades Lucie et moi, mais je crois que cela va mieux...

Il savait que la question de Della ne concernait pas sa santé, il marqua une pause et continua.

- Les enfants vont bien, nous avons pris le temps de nous retrouver, de nous refaire une vie, a Beaumont. Samperu sait compter et dire ses prières !

Ses derniers mots étaient empreints de fierté.

- Il n'y a que Lucie qui nous fait languir d'entendre sa jolie voix.

Il caressa la joue de sa fille qui venait de sourire en entendant son prénom. Il soupira doucement.

- Et toi alors ? Comment fais tu pour avoir une si bonne mine ?
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Maryah
Discrète. Souriante. Même Serviable.
En cette fin d'année, la Bridée est presque devenue quelqu'un de bien. Elle discute gentiment avec chacun, elle sourit, elle boit presque modérément. Elle semble s'amuser d'un rien, joue aux 4 saisons : Torvar l'Hiver, Ysy le Printemps, elle l'Eté, Desneval l'Automne. Et Della comme l'Astre Soleil qui brille au dessus d'eux et les réchauffe. Elle semble s'être adaptée à merveille ; le déguisement et l'adaptation sont ses "trucs". Oui les apparences sont trompeuses bien entendues, mais ça suffit pour tromper son petit monde.

Elle disparaît la nuit, traîne de temps en temps en journée en taverne, et personne n'a rien vu de ses ventes secrètes ou de la rencontre des messagers. Il faut dire que dans le groupe c'est chacun pour soi, Déos pour tous ; donc c'est assez facile. Elle se demande même, si elle dévalisait une mairie un soir, pour se retrouver le matin dans un autre comté, si ses camarades de route y verraient quelque chose. Elle pense que non. Et ça la perturbe. Et ça lui rappelle ce que c'est un groupe, un vrai.
Comme au bon vieux temps ... à la cour des Miracles. Un groupe où on garde toujours un œil sur l'autre, où on s'insulte parfois, où on se bagarre souvent, où on partage toujours. Un groupe où on tisse des liens, des vrais, des forts, parce qu'on a affronté les pires dangers, ensemble. Parce qu'on a appris en contexte qu'on a besoin des autres pour la survie, et aussi pour les distractions.

Alors elle a écrit ... une fois ... puis deux. Un vieux contact, une ancienne amie, et puis un autre contact ... les souvenirs se voilent, ça fait comme une éclipse ... Fanchon, le Fol, la Pyromane, le Boucher, le Muet, le Scribe, la Fugue. Tant de gens sur qui auparavant elle avait du compter ; tant de personnes sur qui elle avait pu s'appuyer et avec qui elle avait travaillé, pour le meilleur et pour le pire.
Nostalgie quand tu nous tiens !
Elle était invitée à Paris ; elle n'était toujours pas venue se recueillir sur la tombe de Tord Fer. La cour Brissel ... rue de la Mortellerie, le quartier Spiritu où elle cachait ses sous sales, la rue des cous tordus ... comprenez des Coups tordus ... et pourquoi pas la ruelle des bourses vides ?!

Pourquoi fallait-il qu'elle ne se lie qu'avec les mauvaises gens ? Pourquoi fallait-il que seuls eux lui donnent la réplique ? Le goût de l'aventure, du risque, comme inscrit dans leur sang ... ceux qu'elle avait quittés peut être depuis trop longtemps.
Parce qu'en attendant, eux, ils lui écrivaient. Eux ils étaient là. Et eux ils avaient du travail pour elle. Pas propre c'est sûr, mais qui pouvait rapporter gros ! Paris la ville de tous les mécréants, et la ville de toutes les aventures.

Alors, elle a replongé.
Malgré elle, envers et contre tout, mais pour Elle.
Il y avait eu la Mort de Tord Fer, et puis la rencontre avec Lina et Guylhem, et Desneval et puis elle avait craqué. Elle avait tué, comme au bon vieux temps. Elle avait remué ce passé dérangeant, mais le sien. Elle avait repensé à son apprentissage peu conventionnel, au vol, au poison, au meurtre, à la prison, et Della était venue en rajouter une couche avec le Duc Enguerrand de la Mirandole. Les salons de la Rose Pourpre, la grossesse, Troyes ... et puis l'oubli de toute cette vie.

Et maintenant ? Qu'allait-elle faire ?
Dans les premiers temps, elle en a grogné, elle en a ri, elle en a brûlé des nuits entières pour oublier celui qui a fait d'elle ce qu'elle est aujourd'hui, ce qui la rend invivable ou insupportable aux yeux des gens. Celui qui lui a appris à toujours se mêler des affaires des autres, comme un instinct de survie ultra développé. Sauf que eux, ils peuvent se barrer, ils peuvent se débarrasser d'elle, la quitter, la fuir ... Elle, elle ne peut pas s'échapper d'elle même. Elle est là dans ce carcan trop étroit qui lui colle à la peau, à ne pas savoir si elle doit aimer ou détester celui qui lui aura servi de Père en France.

Allongée sur le flanc, au fond de sa couche un peu trop froide, un peu trop vide, elle regardait les deux/trois plis. L'Espionne de l'ancien temps vibrait en elle. Les gens faisaient tant de secrets. Tant de secrets que fut un temps, elle avait hâte de découvrir, comme l'histoire d'un livre aux pages cornées.
Sa main se dirigea vers l'écriture carrée et elle l'ouvrit, serrant les mâchoires à la lecture de cette dernière ; elle relut plusieurs fois la fin de la lettre, jusqu'à accepter l'idée :


Citation:
… donc ta petite protégée est connue d'un couvent à Argentan. Bizarrement, au moment où elle en partait, Teia et sa bande étaient dans les parages ; mais pas moyen de te dire si ta nonne traînait avec. J'aime pas les gens d'église, et toi non plus tu n'aimais pas ça quand tu les chassais avec nous, tu déconnes !
Cet été, elle trainait du côté de Lisieux ; elle a p't'êt'croisé tord Fer, tu devrais lui parler de lui au passage ; ou nous l'amener, et on saura la faire parler …. Un beau matin, elle débarque en Anjou … aux innocentes les mains pleines. Direct en procès pour on sait pas trop quoi, et ça tu le sais, c'est plus que louche.
Ce que je peux te dire c'est que la demoiselle a intégré les Buses Angevines, et disons que … ils ne faisaient pas dans la dentelle. Donc ta gentille petite damoiselle timide qui sort du couvent, ton petit Printemps, tu repasseras …
On te l'a déjà dit mille fois Maryah ; les gens ne sont jamais ce qu'ils semblent être. Méfie-toi ... toujours.

Laisse-moi encore un peu de temps. Petit Pierre doit débarquer prochainement en Anjou et tu connais son talent pour faire parler les gens. Bien sûr, il n'a pas ton regard, ni tes mains douces, mais il se débrouille comme un chef maintenant. Je te dirai tout ce que tu veux savoir sur Elle. Au détour, d'une conversation, appelle là « Caillou », c'était son petit nom là bas. Tu vas la voir changer de couleur, et tu sauras que je te dis vrai.

Tu te fais toujours appeler Maryah alors ? Je « paris » que tu n'as jamais plus osé prononcer ton vrai prénom. Tu vois, Tord, aussi dingue qu'il était, il savait. Ta place est ici, que tu le veuilles ou non. Ce serait peut être préférable que tu viennes à nous, plutôt que ça soyons nous qui venions à toi.

Tu sais pour Desneval, tu sais pour Guylhem, pour Ysy, laisse-moi fouiner dans la vie de ton Torvar. Tu ne peux prendre les bonnes décisions, que si tu as les bonnes informations. Laisse-moi faire ça pour toi ; je te promets de ne pas te demander de services en échange.

Réfléchis bien,
Réfléchis vite,

A bientôt,

Le Fol.



La réponse fut des plus rapides, la plume s'abattant sur le parchemin retour au rythme de ses battements de cœur qui s'accéléraient dangereusement.

Citation:
Fol,

Je te remercie pour toutes ses informations, mais garde tes conseils et tes menaces pour toi. J'ai toujours mes petits talents cachés icy et là, et il me semble me souvenir de ton aversion pour les poisons.

Je vais venir à Paris, là, maintenant, dans les plus brefs délais. Je viendrai seule ; pas la peine de menacer mon entourage.

Quant à ta demande sur Torvar, je te l'interdis. Je ne veux rien savoir. Je sais celui que j'ai rencontré un sombre soir pour une escorte et qui m'a sauvé la peau à plusieurs reprises. C'est tout ce que je dois savoir. Et ne compte pas t'en servir pour me faire céder. Crois-moi il n'a besoin de personne pour mourir. Donc bas les pattes, et prépare toi à me revoir.
Tâche de prévenir le Scribe et la Fanchon, y a des gens qui manquent plus que d'autres hein.

Surveille tes arrières le Fol, j'arrive.

L'Epicée.



Tout s'était accéléré. Elle avait croisé Ysy, et en l'appelant "Caillou", elle l'avait fait disparaître. Maryah illusionniste, si si, regardez : Ysy est là et hop elle n'est plus là. Les boules. Après Desneval s'y était mis ; il avait du se servir d'elle, et s'était entichée d'une nobliotte qu'il comptait rameuter. Les crocs de Maryah n'avaient jamais été aussi aiguisés. Et la dernière apparition du Cosaque, totalement blasé et passif, avait fini de l'achever. Il ne fallait vraiment pas que le Fol lui tombe dessus en ce moment.

Sans hésiter plus longtemps, elle avait demandé à voir Della. Elle lui avait dit qu'elle devait partir, et se rendre rapidement à Paris. Sauf que ... tout ne s'était pas passé comme elle avait souhaité. Car Della, fidèle à elle même, n'avait pas accepté de laisser Maryah partir seule sur les routes. Et donc, c'est tout le groupe qui se rendait à Paris.
Panique à bord pour Maryah.
Comment gérer dans un même temps la sécurité de ses compagnons de voyage qu'elle finissait par apprécier, malgré ses railleries quotidiennes ; et renouer avec son passé tumultueux, sans faire de dégât ?
Elle avait du compartimenter dans sa tête et dans les actes : Della et les compagnons dans les beaux quartiers, activités Lafayotte et musées et bals et petits gâteaux;
Maryah et les mauvais quartiers, fraudes à l'Aphrodite, pactole à la Spiritu Sangui, et recueillement à la Mortellerie, avant de cadrer ses interventions et limites. Les activités y seraient un peu plus sportives .... Et Maryah se préparait déjà à revoir pas mal d'ennemis. Elle allait donc assurer ses arrières et prévenir deux ou trois Cerbères, habitués du lieu et de ses trahisons, genre Lina, le Fol, le Scribe. Bref, elle n'était pas encore suicidaire au point d'y venir seule.
Le tout serait de concilier les deux. Un Pari ... à Paris !

Cela semblait compliqué, mais avait-elle jamais eu une vie facile ? Et puis en parlant de vie facile, elle se voyait déjà au Louvre, dans une pièce dorée, elle même couverte de soie, au milieu d'une profusion de denrées luxueuses et de parfums en tout genre. Elle pourrait dormir comme le lui avait dit Della dans un lit à baldaquin, comme au temps d'Enguerrand, et écouter de la musique ... ou peut être même assister à des représentations théâtrales, comme seules on en voyait à la Cour. Et cette fois-ci, il s'agissait de la vraie Cour, pas celle des miracles.
C'était comme si en quelques jours, elle allait réaliser le grand écart, ou la grande Roue ... celle de la torture vous voyez ? Ecartelée entre deux mondes ... deux Univers même ! Et cela la fascinait plus que ça ne l'effrayait.

Et puis se réjouir lui évitait de penser au pire. Car elle se doutait que ce serait ses derniers moments avec le groupe. Elle avait fui Paris une première fois, elle doutait de s'en échapper une seconde. Et pour ça, elle devait s'assurer de régler tout ce qu'elle devait régler, avant de risquer de disparaître dans le ventre affamé de la Cour des Miracles.
Elle devait donc s'arranger pour deux choses : faire en sorte que Desneval arrive à ses fins avec la nobliotte, ce qui semblait presque une mission facile ; et, réussir à ranimer le Cosaque ... ça c'était déjà bien moins évident. Alors Maryah avait sorti l'artillerie lourde : elle avait demandé de l'aide à Della, considérant que la situation n'avait que trop duré.
La Bridée avait enfin compris qu'elle ne pouvait plus rien pour le cosaque, la confiance était perdue à jamais, ce qui lui laissait toutes les marges de manœuvre possible. Qu'il continue à la détester, elle s'arrangerait pour le pousser vers la Vie. Coûte que coûte. Elle était même prête à lui mettre certaines douceurs entre les pattes. Plutôt mourir de chagrin que de le voir s'éteindre à petits feux.

Alors une fois de plus, elle avait cherché le moyen d'arriver à ses fins. Et à son grand damne, après avoir passé en revue, toutes les personnes capables de rappeler Torvar à lui même, elle n'avait eu qu'un nom qui s'était présenté. Il fallait quelqu'un de très proche, qui l'ai connu plus jeune, dans la force guerrière, mais aussi dans les débordements ivresques et autres. Un homme donc ... Un homme qui figurait peut être dans ses pires ennemis à elle, et dont elle évitait scrupuleusement de croiser le chemin ou même le regard. Drobomir.

Elle avait longtemps hésité, mais il fallait quelqu'un en qui Torvar ai totalement confiance et qui soit à même de lui mettre un bon coup d'pied aux fesses pour avancer. La veille, en taverne, Maryah avait voulu sauter à la gorge de Torvar, pour le réveiller, pour lui rappeler le gout du sang, mais elle se doutait que les réflexes du vieux cosaque étaient tapis là et qu'elle aurait vite perdu à ce petit jeu.
Alors, elle n'avait plus hésité. Elle s'était pris la journée et la soirée pour se conditionner, enfin se mettre en condition d'affronter l'abominable Drobo, celui qui apprenait vraiment n'importe quoi à son fils ; notamment sur la condition des femmes. Enfin, elle tâchait de se rassurer, en se disant que mieux valait affronter Drobo qui pouvait pas la voir, que Matvei qui posait parfois un regard gourmand sur elle. Toutefois, un cosaque restait un cosaque, et la prudence était de mise. Une sorte d'entrainement avant de revoir Paris.

Elle avait donc glissé ses dagues à sa chevelure, sa cuisse, la cheville opposée, et le couteau cosaque reposait bien visible à sa ceinture. Elle avait également pris quelques fléchettes empoisonnées, parce qu'un Drobo en colère, ça devait être terrifiant et Torvar ne serait pas là pour la protéger. Non il ne serait pas là parce qu'elle avait pris soin de l'envoyer voir Della, au sujet du trajet pour Paris et qu'il en aurait pour un bon bout de temps à se dépatouiller avec sa Suzeraine.
Courageusement (ou follement), elle s'était enfoncée dans les bois où Drobomir devait couper du bois pour le campement. Les coups qui résonnaient l'emmenèrent droit vers lui, même si son cœur se serrait en entendant à chaque fois la puissance des coups. Et si c'était son cou à elle en dessous ? Mouarf ...

Elle était arrivée à lui, enfin et pendant un moment elle s'était arrivée et l'avait observé. Le mouvement était précis et l'homme trop grand, à son sens. A l'exception de la hache, il ne semblait pas armé ... mais les cosaques avaient toujours leurs ressources. Il fallait absolument qu'elle évite l'affrontement ; elle n'y survivrait pas. Et ce coup ci, elle n'avait personne pour assurer ses arrières ou faire diversion. Depuis la fugue de Percy, elle n'avait jamais reporté vraiment son attention dessus. Elle lui avait fait porter par Percy un gibier et un onguent pour les coups de fouet, mais elle se doutait que tout comme Torvar, il avait ignoré l'onguent. Et il avait du la maudire jusqu'à la 5ème génération. L'espace d'un instant elle pensa faire demi tour. C'était une idée stupide et dangereuse. Il allait la broyer et Torvar ne serait pas plus sauvé.
Et puis elle était revenue sur ses pas, elle était sortie déterminée de derrière les arbres qui la cachaient, pouces posés à la ceinture pour éviter tout tremblement de ses mains. Stratégiquement, elle s'était dit qu'il fallait tout dire avant de laisser un droit de réponse à Drobo. Au moins, s'il venait à l'assommer, il aurait entendu ce qu'elle avait à dire :


Drobomir ... le bon jour ... oui je sais ce n'est pas un bon jour pour vous puisque j'ose venir vous parler, mais l'heure est grave et vous vous doutez bien que je ne serai pas venue si elle ne l'était pas.

J'viens parler de Torvar. Faut que vous m'aidiez ... 'fin non, il faut que vous l'aidiez. Il est apathique, passif, j'l'ai jamais vu comme ça. Il ne tient plus à rien, ni personne. Je n'ose même plus lui donner les courriers de Percy de peur qu'il les jette au feu en disant qu'il s'en fout ... comme il se fout de tout.
Il ne va pas bien, Drobomir. On doit agir. Et vous le connaissez bien mieux que moi. Je l'ai aimé, détesté, choyé, bousculé, mais rien n'y fait. J'suis pas la bonne personne mais vous, si. Vous pouvez pas faire v'nir sa famille ? d'autres Cosaques ? J'sais que ça chauffe là bas sur vos terres, mais faut quelque chose qui le remue ... qui lui rappelle son passé ...
J'ai bien pensé organiser une fête en son honneur avec toutes les femmes qui ont l'béguin pour lui mais j'trouverai jamais de salle assez grande ...


Elle avait bien pensé à cette option, sérieusement, comme elle avait pensé faire venir Catnys, ou entamer des recherches pour le fils qu'il avait eu et que la mère cachait quelque part. Son héritier. Ou faire venir Liz ... et même Eliance ... elle était prête à faire ça, tant qu'elle ne serait pas là pour voir ça. Elle n'était tout de même pas masochiste.

Non je rigole hein ... toutes ces femmes dans un même endroit ça finirait en crêpage de chignons et elles ne penseraient plus à s'occuper de lui. Mais bon ... il doit bien avoir un meilleur ami quelque part ? une femme qu'il aime ? un membre de sa famille qui lui remettrait les idées en place ?

Drobo c'que je veux vous dire c'est que je vous aiderai à faire ce qu'il faut. Moyen illimité et si j'dois partir à l'autre bout du royaume pour lui ramener quelqu'un je le ferai. Faut juste que vous trouviez l'idée ... LA bonne idée ...


Voilà. C'était balancé. Maintenant il ne restait plus qu'à prier qu'il ne l'attrape pas par le coup pour l'étrangler ou la couper en morceau avec sa hache. Elle prit une grande inspiration, et se rassura en caressant du bout des doigts la lame cosaque à son flanc droit.
Ne pas le lâcher des yeux et espérer qu'il sache faire autre chose que grogner et tuer ...

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Bannière réalisée par LJD Pépin_lavergne
Della
    Prieuré de Sainte Illinda
    Avec Séverin.


- Et toi alors ? Comment fais tu pour avoir une si bonne mine ?
La question de Séverin la fit rire. Elle ignorait si elle avait bonne mine, ce qu'elle savait, par contre, c'est que depuis qu'elle avait repris la route, elle se sentait à nouveau libre. Même s'il lui arrivait parfois de se renseigner sur ce qu'il se passait au niveau politique, elle se détachait de plus en plus de ces soucis et cela lui allait très bien. S'occuper seulement de l'organisation de la petite troupe, du bien être de chacun, c'était suffisant à une forme de bonheur qui peut-être, lui donnait bonne mine.

Je ne sais pas...Passer des heures sur les routes peut-être.
Lucie la regardait, "Elle est belle, cette enfant", pensa-t-elle.

Elle ne pouvait reculer encore. Elle savait que si elle ne parlait pas maintenant à Séverin, elle se sentirait de plus en plus mal à l'aise en sa présence et ça, elle ne le voulait vraiment pas.


Séverin...Regard et voix étaient graves...Je t'ai dit que j'avais quelque chose à t'avouer. Elle baissa le regard, machinalement, honteuse...

Il fallait commencer par le commencement et ça, c'était difficile...


J'ai commis une grave erreur, il y a quelques années. Et j'en paye encore les conséquences, aujourd'hui. Une profonde respiration avant de continuer, cette fois, en regardant son Cousin. J'ai cru trouver en Angélyque une personne de confiance, nous étions proches et elle disait qu'elle m'appréciait vraiment beaucoup, que m'adopter lui tenait à coeur...Della jouait avec le tissu de la robe de Lucie, caressant le ruban de velours de la ceinture...Je ne sais pas comment j'ai pu être aussi naïve et je ne sais pas pourquoi Kéridil ne m'a pas empêchée...Un jour, j'ai ouvert les yeux et j'ai compris que tout ce qui intéressait la Mirandole était l'influence que je pouvais avoir et aussi, le jouet que je pouvais être entre ses mains. Lorsque j'ai commencé à ne plus avoir le même avis qu'elle sur certaines personnes ni la même vision politique alors, je suis devenue celle qu'il fallait écarter, faire mourir même...Hélas, il était trop tard, bien trop tard, j'étais devenue une Mirandole...Elle se tut alors, observa le visage de Séverin, que pensait-il, comment la jugeait-il ? Elle aurait aimé entrer dans ses pensées. Mais elle n'avait pas fini et malgré la boule qui lui serrait la gorge, elle voulait aller au bout de sa confession parce que le plus délicat était à venir.

Je m'en veux terriblement aujourd'hui d'avoir agi de la sorte, d'avoir délaisser notre nom pour un autre...Pendant que tu étais en retrait, après le règne désastreux d'Angélyque, j'ai pris conscience que je ne pouvais plus porter ce nom. Si Vaxilart avait rendu le nom de Mirandole respectable, Angélyque l'avait sali et...quelque chose en moi, une petite voix me disait que jamais je n'aurais du changer de nom, que je n'étais pas une Mirandole mais une Volvent.
Alors...
Sa bouche était sèche et son visage pâle, elle sentait ses doigts devenir glacés...J'ai fait appel à un faussaire...
Déplaçant l'enfant sur la fauteuil, elle se leva et alla chercher un coffret duquel elle sortit quelques courriers avant de les tendre à Séverin avec un long soupir.
J'ai fait parvenir ceci à Linoa.
Citation:
A Vous, Phylogène
De Moi, Della


Le bonjour vous va !


Soyez remerciée pour votre présence à Seignelay, il y a quelques jours.
C'était un honneur de vous recevoir.

Me revoici pour une autre raison, familiale, encore.
J'ai réussi à obtenir de mon cousin Séverin de Volvent, une demande d'adoption pour moi, afin que je puisse revenir à ma famille de sang.
Hélas, le pauvre homme n'est pas encore remis de son veuvage et il ne sort que rarement de Beaumont où il ne reçoit personne.
Cette demande, écrite sous la dictée, serait-elle suffisante pour la Hérauderie, pensez-vous ?

Je vous en livre copie ci-jointe.

Dans l'attente de votre réponse,

Qu'Il vous garde.

Della.

Citation:
Moi, Séverin Anatole de Volvent, Seigneur de Beaumont

Je fais la demande officielle à la Hérauderie de France d'adoption de Della de la Mirandole, née Volvent. Je désire qu'elle soit reconnue comme ma fille selon les lois héraldiques, qu'elle porte à nouveau le nom qui est le sien : de Volvent.

Je désire également qu'elle redevienne chef de famille, étant moi-même trop faible pour gérer nos affaires familiales comme elles devraient l'être. Je sais que cela sera bien.

Ecrit ce 11 octobre 1463 à Beaumont, selon ma volonté, sous le regard du Très Haut

Séverin Anatole de Volvent

Le poids sur ses épaules semblait s'alléger même si la culpabilité ne l'avait pas encore abandonnée. Avant que Séverin puisse répondre, elle reprit :
Ca n'a pas marché, Linoa voulait que tu portes toi-même la lettre.
Le dernier courrier fut donné.
Citation:
A vous Della de la Mirandole,

Salut et paix,

J'ai bien reçu votre missive, permettez que je vous remercie tout d'abord car je n'ai fait que mon travail, pour le reste du contenu de votre missive j'ai donc un commentaire plus ou moins long à vous en faire.
Tout d'abord, si du point de vue de l'adoption, l'écrit montré convient, il faudra néanmoins que le sieur Séverin le donne en mains propres à Mnemosyne ou alors qu'il lui fasse parvenir sans d'autres intermédiaire (qu'il envoie le mp lui même).
Un autre point d'importance, vous ne pourrez prétendre à être chef de famille. Après vérification, quand votre adoption a été enregistrée,; le principe d'abandon des droits sur l'ancienne famille étaient en vigueur, aussi si les Volvent vous adopte, vous serez dans la branche dite "illégitime" et ne pourrez donc prétendre à être chef de famille.
Il s'agit d'une ré-adoption qui n'annule en rien rien la prime adoption par feu SM Angelyque et ce qu'elle a induit.

Pour que les documents soient complets, il faudra que vous envoyiez vous aussi une lettre de consentement à Mnemosyne.

Que le Très Haut vous garde,

Phylogène

Le crime ne paie pas...
Depuis, je me fiche de la Hérauderie et je porte à nouveau notre nom, mon nom...Jusque là, personne n'a encore réagi. Un jour peut-être est-ce que cela arrivera et alors, j'ai paierai les conséquences.

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