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[RP] Dans la troupe, y a pas d'jambe de bois...

Severin_de_volvent
Sainte Illinda - Avec Della

Severin écouta attentivement.
Son visage n'exprimait rien que l'attention qu'il accordait à sa cousine.
Ses yeux avaient parcouru les missives qu'elle lui montrait, et l'ombre d'un sourire se dessina à ses prunelles, un sourire qui atteignit ses lèvres et d'une manière plus nerveuse que drôle, se transforma en un petit rire, qui devint un éclat de rire, un long rire, dénué de toute drôlerie, un rire dont la seule fonction semblait de soulager son auteur de l'absurdité de l'existence. Il n'y avait pas de moquerie, pas de dérision, juste un abandon total que Della venait de favoriser.

Lorsqu'il pu enfin s'arrêter de rire, il passa une main confuse sur son visage et caressa la joue de sa fille qui souriait bêtement en le regardant. Il prit une inspiration et plongea un regard plein de compassion dans celui de Della.


- Pardonne moi Della... Je n'ai nulle intention de me moquer de toi crois moi... Cette lettre m'a simplement fait tant rire... Je te savais ingénieuse, et c'est une bien singulière manière d'arriver à tes fins... Ton faussaire est bon, je pourrai jurer l'avoir écrite moi même !

Il observa une pause, repassant ses yeux sur la missive en question. Il remarqua que le faussaire s'il avait bien saisi la manière qu'il avait de courber les lettres, n'avait pas su rendre la forme des accents et des points que le renart ne faisait pas arrondis comme tout le monde.

- Cette lettre j'aurai pu l'écrire si tu me l'avais demandée. J'aurai pu la porter à la hérauderie en personne, je le ferai, si cela peut t'aider. Tu n'as qu'a me dire quoi faire et je le ferai.

Il avait retrouvé son sérieux et la solennité qui le caractérisait.

- Nous avons parlé de ce changement de nom... Je crois t'avoir ecrit que le sang qui coule dans tes veines ne cessera jamais d'être celui des Volvent. Il bouillonne et crie en toi. Cependant, tu ne dois rien regretter... Te souviens tu a Montpipeau, cette lettre que tu avais adressée a ta mère quand tu croyais avoir trouvé en La Mirandole une nouvelle mère ? N'oublie pas ce sentiment car à ce moment là, il t'a donné la force de tenir, de te battre et de devenir la femme puissante que tu es devenue. La deception ne doit pas ternir ce qu'il y a eu de beau et qui a résonné au plus profond de ton être au moment précis ou tu en as eu besoin. Le très haut fait entrer et sortir des êtres de nos vies, c'est a nous de comprendre pourquoi et ne retenir que le meilleur...

Il inspira.

- Je ne te demande pas ici de pardonner à la Mirandole ses manquements, ses défauts, même ses crimes ! Je te demande simplement de ne pas lui donner l'opportunité ni la satisfaction au déla de la tombe de te nuire par des regrets. Le passé est passé. Nous nous trompons tous mais parfois le beau et l'innatendu peuvent éclore de ces déchets.

Son regard s'arrêta sur Lucie. A cet instant, il pensait à la duplicité de Davia. Sans pardonner, il avait décidé de ne rien regretter, car ce serait par la même renier l'existence de ses enfants qui représentaient à ce jour le plus grand de ses bonheurs.

Il tendit a Della ses lettres dans un sourire amusé.

- Quant à la procédure auprès de la hérauderie, si tu désires redevenir une Volvent, c'est ton droit le plus absolu, à mes yeux, il n'y a pas de crime a porter ton nom de naissance, mais si nous pouvons corriger la situation par le truchement d'une readoption, eh bien, je n'y vois aucun inconvénient... C'est toi qui décide Della.

Il se tut enfin et détourna le regard pour observer Samperu et Dorante au fond de la cellule, un nouveau sourire se dessinant à ses lèvres.

_________________
Della
    Prieuré de Sainte Illinda
    Avec Séverin.


Elle le regardait tandis qu'il riait, complètement déconcertée par cette réaction...Qu'il soit fâché, déçu, que son visage se ferme comme il le faisait si bien, oui, elle s'y était attendue, même à lire une profonde déception dans le reflet de son regard. Mais qu'il rit ! Non.
Alors, cela lui fit perdre pied. Elle ne sut que dire, que faire, ses mains se mirent à trembler et elle les serra l'une dans l'autre pour que cela ne se voit pas, elle se mordit les lèvres et ouvrit les yeux plus fort pour éviter les larmes. Les vagues de sang battaient à ses tempes et Séverin riait.

Puis, ce fut pire encore. Ses paroles résonnèrent aux oreilles de la Renarde encore plus Noire comme une sentence même si l'intention de Séverin n'était pas celle-la. Fallait-il considérer Angélyque comme une chance, comme une force et lui donner ce pardon qu'elle ne voulait pas offrir ? S'il fallait trouver du beau dans cette mascarade, il faudrait fouiller profondément, assurément. Et ça...à ce moment précis, c'était au-dessus de ses forces.
Des larmes roulèrent, silencieusement. Séverin était autant son Frère que son Bourreau, il avait tellement de Sagesse, celle qui lui manquait à elle, cruellement. Il fallut plusieurs battements de cils pour assécher son regard, celui qu'elle osa alors poser sur Séverin, encore remplie de honte, se trouvant tellement idiote...

La main qui reprit les lettres tremblait encore un peu et c'est une toute petite voix qui répondit :


Rien ne me ferait plus plaisir que de porter mon nom.
_________________
Severin_de_volvent
Prieuré de Sainte Illinda
Avec Della. ( Suite et fin)


A la réaction de Della, le renart regretta la désinvolture qu'il avait affichée avec son rire psychotique.
Il réalisait que cela n'était pas dans ses habitudes et que cela avait peut être froissé Della, voire l'avait blessée.
Il se trouva un peu pantois.
C'est vrai que sa réaction n'était pas le genre renart mélancolique.
Bah, les gens changent. Il avait changé, c'était indéniable.
Il avança les mains pour attraper celles de Della qui tremblotaient.
Les Volvent avaient toujours un gout particulier pour le mélodrame.


- Pardonne moi Della... Je ne voulais pas te faire pleurer...

Il avait parlé avec douceur, un léger sourire au visage.

- Volvent ou Mirandole ou que sais je encore, tu restes avant tout notre Della ...

Il soupira d'une manière très severinesque en recupérant contre lui Lucie qui mâchouillait une de ses mèches de cheveux que le renart s'empressa de lui ôter de la bouche.

- Dddel-la...

La voix fluette de Lucie avait prononcé non sans un léger bégaiement les syllabes qui constituaient le prénom de la renarde noire. Tout était dit !
_________________
Della
    Angers


Citation:
Royaliste,



Ma toute première idée de réponse à votre… pli… fut de tenter de vous expliquer que je ne suis pas « Duchesse du Poitou », lequel a d’ailleurs un Comte nouvellement élu du nom de Theudrik de Saint Savin, mais bien Duchesse d’Anjou, en Anjou, quoi. Là où vous vous trouvez illégalement, quand bien même ses frontières sont fermées et qu’on vous ait expliqué, si mes informations sont exactes, qu’elles le sont bel et bien, pas plus tard qu’aujourd’hui en notre belle Saumur.



Ma seconde idée de réponse a été d’être sommaire, et de me contenter d’un « Non. », écrit avec une encre un peu passée, mais fort heureusement, nous avons les moyens, en Anjou, de nous pourvoir en cet indispensable nécessaire de communication. De politesse également. D’égard, aussi. De considération, surtout.



Ma troisième idée de réponse a été de rappeler à votre bon souvenir que nous nous connaissons bien. Que j’ai évolué en Bourgogne en même temps que vous vous hissiez auprès des reynes, votre attachement un peu poissard les conduisant toutes deux vers une mort sinistre. J’avoue m’être demandée si vous ne feriez pas une bonne Buse, à être responsable de tant d’assassinats royaux. Sans déconner, réfléchissez-y.



Finalement, et alors que j’allais évidemment refuser, une information est venue à mes oreilles. J’aurais aimé vous envoyer paître, sans développer davantage qu’en affirmant que l’Anjou n’est pas un moulin, qu’il n’est pas une terre de passage pour des royalistes qui ne sont pas les bienvenus chez nous, qu’on ne traverse pas ses frontières fermées pour faire du tourisme ou aller cueillir des champignons. Qu’il fallait faire un détour par des terres plus accueillantes à votre condition. Qu’il le fallait, oui.



Toutefois, l’un de vos membres, Torvar, est le père d’une amie et je vous accorde donc un LP de trois jours pour que vous vous rendiez à Angers pour la rencontrer.



De plus, l’une de vos membres est une amie d’une amie, qui m’affirme qu’elle est digne de confiance. Il s’agit de Maryah et un LP de 7 jours lui est accordé si et seulement si elle se sépare de votre lance.



Vous avez jusqu’à vendredi soir. Passé ce délai, j’offrirai 50 écus et une caisse de bon vin d’Anjou à notre procureur pour qu’il s’occupe de votre cas, en croisant les doigts pour que le tribunal décide de vous pendre. J’aurais alors le plaisir de faire bourrer votre tête de paille pour qu’elle décore mon bureau de Duchesse d’ANJOU et qu’on s’amuse à y jouer aux fléchettes.



Tirez-vous rapidement, somme toute. Vous ne devez votre présence qu’à Catnys et Maryah.



Ladyphoenix Saint Georges – sans particule

Duchesse d’Anjou.

Un petit rire nerveux avait accueilli la lettre de la Duchesse.
Royaliste...disait-elle.

Certes, elle l'avait été, elle avait servi la Couronne officiellement et officieusement, elle avait profité de cette situation à bien des égards et une partie de sa richesse aujourd'hui, elle la devait à cette époque où elle vivait au Louvre.
Après...c'était une autre histoire et la dire Royaliste aujourd’hui n'avait plus le même sens, du tout. Elle était Royaliste parce qu'elle détenait des terres et des titres et qu'elle n'était pas encore prête à s'en défaire même si son fils aîné approchait de l'âge de la majorité et que pourtant, elle avait évoqué vaguement cette possibilité hier, dans un courrier.
Ne serait-ce pas si simple de s'établir quelque part où elle n'aurait aucun compte à rendre, ne plus devoir sacrifier au rituel éternel des cérémonies d'allégeances ou d'hommage ? Oui, céder à la facilité, ce serait bien, pour une fois. Et puis, il y avait Desneval...Quand elle pensait à lui, à ses courriers, elle s'imaginait avec lui quelque part en Bretagne ou en Normandie, au bord de la mer, sur une de ces falaises aux pieds desquelles viennent s'écraser les vagues. Pourquoi la mer, les falaises ? Aucune idée...

La journée était pourrie, c'était certain.

Le premier courrier avait été celui de Lady et puis, celui de Torvar avait suivi : "Je reste ici, au revoir".
Elle le savait qu'il n'avait plus le moral et que ce long voyage le fatiguait, qu'il traînait la patte et parfois une petite voix venait lui rappeler que c'était elle qui l'avait entraîné, qui l'avait enchaîné à elle...Là, il la plantait.

Ensuite, il y avait eu ce passage à la taverne, pour narguer Rose qui lui avait prédit la mort au petit matin. Elle était vivante et entière, elle voulait le faire savoir à la dame.
Si elle avait su...elle aurait évité la taverne. Ainsi Maryah n'aurait pas pu lui annoncer qu'elle aussi, elle restait là, qu'elle la plantait aussi.
La force avait manqué pour tenter de persuader la Bridée de ne pas rester là, de rester avec elle, de partir avec elle. Et puis, à quoi bon dire aux gens qu'elle les aimait puisque de toutes façons, ils la plantaient là un jour ou l'autre. Alors, elle était sortie de la taverne avant de ne plus pouvoir cacher l'émotion et la tristesse qui la gagnaient.

Une envie de hurler.
Une envie de frapper.
N'y avait-il pas une armée dans le coin ?
Là, les drapeaux flottaient et si elle fonçait droit dessus en criant : "Vive le Roi ! ".

Non, il y avait les autres, ceux qu'il fallait faire sortir d'Anjou.
Mordre sur sa chique, refouler sa déception encore et juste répondre à la Duchesse...

Citation:
Duchesse, ancienne Bourguignonne et aussi Royaliste autrefois,

Bonjour

Mes excuses les plus sincères pour le lapsus Poitou/Anjou.
Une faute de frappe,euh, de rédaction.
Surtout parce que je recopie d'une Province à l'autre une partie de la lettre, vous l'avez compris.

Je fus Royaliste, je ne le nierai jamais mais peut-on encore me dire telle lorsque l'on sait que je suis persnna non grata désormais, depuis qu'Angélyque a sali ma réputation comme elle le fit déjà lorsque j'étais Chambellan en Bourgogne (n'étiez-vous pas Ambassadrice alors ?). J'en doute.
Je suis avant tout moi-même, loyale envers ceux que j'aime et le reste du monde m'importe peu.

L'Anjou n'est pas pour moi une Province différente des autres. Il y a des chemins, des villes et des villages, des gens à rencontrer. L'Anjou est sur ma route, qu'y puis-je ? Vous me trouvez mal venue en Anjou, j'aimerais savoir pourquoi, au nom de quoi le suis-je ? D'une vieille rancoeur que vous avez peut-être contre moi, je ne sais pas vraiment.

Je viens de vous dire que Angélyque m'avait fait du tort,voulez-vous que je vous livre la raison ? Je prenais la défense d'une Angevine à la Curia. Ca m'a valu la porte.

Mais j'ai conscience de la bonté dont vous faites preuve à l'égard de mes compagnons, en nous laissant traverser votre Province et pour cela, je vous remercie sincèrement. Il me serait insupportable de les voir souffrir.
L'Anjou me prend deux Amis précieux déjà, je crois que mon droit de passage est largement payé puisque Maryah et Torvar me quittent tous les deux. Puis-je vous demander de veiller sur eux, pour moi ? Je les aime, ils me sont chers.

Demain soir, nous quitterons l'Anjou. Soyez sans crainte, votre réputation ne sera pas ternie, vous ne devrez pas supporter de permettre à des "Royalistes" comme vous dites de séjourner chez vous.

Qu'Il vous garde.

Je reviendrai.

Della


Reprendre la route en laissant là ceux qui faisaient ce choix, sans se retourner, sans hésiter, droit devant...pour ne pas pleurer.

_________________
Maryah
Une bonne biture vous remettait inévitablement les idées en place. Et c'est ce que la Bridée avait fait. Un peu d'Opium, beaucoup de vin, et quelques personnes de confiance totalement improvisées. Ajoutez à cela pas mal de sommeil et quelques jours de repos, pour assurer la digestion.
ET voilà une Maryah, fraiche comme un gardon ... ou presque, prête à reprendre là où elle en était avant de sombrer dangereusement. Faire la part des choses, dire ce qui n'avait pas été dit, et plus simplement donner des nouvelles.
Elle n'avait pas aimé comment tout ça avait tourné, les retenues, les silences, la tension. Elle avait tant besoin de sincérité, de simplicité. Mais l'éducation était souvent un rempart à cela ; grand bien lui en fasse, elle, elle n'avait pas d'éducation ou pas beaucoup.

Alors de bon matin, elle prit sa plume et écrivit à Della et Desneval :


Citation:
Chère Della,

J'espère que mon messager vous trouvera où que vous soyez, parce que je ne sais pas bien où vous irez justement.
Je n'ai pas aimé notre scène des au-revoir, trop tendue, trop faussée, trop plate ... ALors on la refait !

D'jà, ce que j'ai envie de dire, c'est : "ne partons pas fâchées, ça n'en vaut pas la peine". Et puis ça ne serait pas juste puisque ça ne dépend pas juste de vous et de moi. ON croirait pas comme ça mais j'aime les choses propres.
Et je sais reconnaître, que vous avez été courageuse de me proposer ce voyage à vos côtés. Une duchesse, qui trimballe dans ses rangs, un ancien soldat à moitié fou, un mercenaire associal et une sanguinaire bavarde, ça le fait moyen. Ma foi, ça assure votre sécurité me direz vous, si ceux là ne se retournent pas contre vous, héhé.
J'suis pas bête, je sais aussi qu'entre vos connaissances dans l'beau monde, et les miennes dans l'bas monde, on était sûr de passer quasi partout sans encombre. Et en effet, nous n'avons jamais été embêtés sur les routes ni ailleurs.

Donc j'vous remercie de m'avoir invité, c'était "couillu", passez moi l'expression. Du reste, mon départ s'explique en grande partie parce que je ne me sentais plus à ma place et carrément inutile, voire dérangeante. Pas de grande surprise à cela, mais je préfère toujours partir avant que les situations ne dégénèrent. Vous savez très bien que je ne devais ma présence dans le groupe, qu'à Torvar qui est votre vassal. Et il m'arrive encore de sourire en pensant aux prémices de ce voyage, au bonheur que j'en avais à ce moment là, aux retrouvailles avec le Cosaque, aux voyages en famille avec les enfants Percy et Cecy. Mais le cosaque m'a vite maudit pour avoir pris soin de sa santé, Percy est parti exaucer son rêve, et Cecy n'était pas Cécy. Dès lors, quelles raisons avais-je de suivre encore et encore ? J'aurai du le comprendre plus vite, mais je suis lente à la compréhension.

Il y a eu Desneval le bourru, puis Ysy la mystérieuse. J'avais rencontré des gens comme moi, et quelque part ça m'aidait à me dire ... si, si, je suis comme eux. J'suis à ma place. Il y a eu vos soirées Moustache aussi, où j'ai retrouvé cette insouciance du royaume de l'Enfance. Mais là encore tout s'est compliqué. Vous vous êtes isolée et je me suis sentie indigne de votre présence. Desneval lui en était fasciné. Et Ysy s'en est allée. Et Torvar me haïssait. Et le reste de l'escorte me battait froid.
ça a commencé comme ça, l'fait que j'me sente pas à ma place. Tous ces avis et ces regards bizarres sur moi. Le Louvre a fait monter le tout d'un cran. Et l'île aux vaches c'était l' pompon ... Vos amis sont mes ennemis Della. Les remarques de Torvar m'avaient déjà mis la puce à l'oreille, mais l'arrivée de tous ces nobles gens, qui m'ont un jour dénigré a fini de m'achever.
L'arrivée en Anjou a montré la réciprocité de cette règle.

J'vous aime bien Della, j'aime bien vot'côté tolérant, près à s'entourer des pires raclures. C'est assez marrant et surprenant. Il n'en reste pas moins, qu'on n'est pas du même monde. Z'avez vu c'qui s'est passé pour Roméo et Juliette ? Y sont morts. On va s'éviter ça hein.
J'crois que ce voyage, au fil des rencontres, m'a permis d'comprendre c'que je pouvais faire et ce que je ne pourrais jamais faire. une lente prise de conscience et une de mes dernières conversations avec Desneval a fini de m'ouvrir les yeux.
Rien ne change jamais, ni les faits ni les gens.
Alors autant accepté ce qu'on est.

J'espère que vous me comprendrez, que vous ne m'en voudrez pas trop, et que vous me donnerez de temps à autre quelques nouvelles.
De mon coté, j'ai commencé mes cours de médecine à l'Université ; Torvar est ce qu'il est, mais il m'entretient depuis des mois. J'ai pu financer les frais d'inscription. C'est long, compliqué, et à l'opposé de tout ce que je connais ... mais j'écoute ... attentivement ; parce qu'un jour, j'ai espoir de trouver un remède pour votre petit Dorante. Aucun enfant ne devrait jamais souffrir de rien.

A part ça, j'ai eu des nouvelles de Percy. Il va bien, même si le Sieur Pelamourgue est dur comme la pierre. Torvar dit qu'il lui laissera son nom, mais je crois qu'il ne me pardonnera jamais d'avoir voulu exaucer le rêve de Perceval. Je n'ai pas revu le Cosaque, enfin discuter avec lui ; il a retrouvé sa fille et je crois que ça se passe plutôt bien. J'ai espoir qu'un jour, il redevienne celui qu'il a toujours été. Et maintenant que je ne suis plus là, je crois ça possible. Desneval aussi s'en portera mieux. Vous connaissez ma tendance à m'occuper de ce qui ne me concerne pas. De quoi mettre tout l'monde sur les nerfs, héhé.
La paix va revenir dans le groupe, et je vous souhaite un excellent voyage.

Prenez soin de vous, et ne devenez pas aussi Ours que les deux ours ...

Mes amitiés,

Maryah


PS : Surtout ne passez plus vers l'Anjou, les royalistes icy sont pendus haut et court ; je ne veux pas voir votre blondeur sur les piques. Vous êtes une femme et une mère avant tout, pensez y.

PPS : J'ai gardé "le" petit bout de charbon dans mes affaires. Il me suivra là où j'irai en souvenir de nos bons moments.



L'Epicée avait reposé la plume. Nouveau chapitre tourné. Toujours la même fin. Encore et encore. A force d'essai, il paraissait que ça changerait. Mais au bout de combien, là était la question !
Plus légèrement, elle prit un autre parchemin et sa plume :


Citation:
Desneval,

Oui je sais ... on avait dit qu'on s'écrirait pas. Mais j'ai jamais compris quand vous étiez sérieux et quand vous ne l'étiez pas, alors je fais bien comme je veux.
Et j'voudrais des nouvelles.

Comment va ce gros pelage d'Ours tout doux ? Vous, en l'occurrence ! ça fait quoi d'être loin de l'horrible épicée possessive et sentimentalo-dépressio-déconno-gentillo-rigolo-désolo-j'sais pas quoi ? Un bol d'air auprès de la mer ? Arf tant pis pour la rime, vous d'vez plutôt être proche de l'océan non ? Sentir les embruns tout ça ... arf mon regret.
Un jour j'irai en Bretagne ! Parait qu'y a des lutins et des p'tites fées ?
Si vous trouvez une fée, vous pourrez m'en ramener une ? siou plait ? Un peu de magie c'est tout ce qu'il me faut !

Et Della ? Comment va t-elle ? Non que je doute que vous ne sachiez lui rendre le sourire, mais les au revoir étaient un peu tristes ... pas assez francs.

Pour ma part, j'me repose à Angers. J'me suis saoulée comme un veau, j'étais pleine comme une vache pleine ... un tonneau ... Gardez les idées claires hein et pas de jeux de mots vaseux. Quoique ... vos jeux de mots et vot'humour terriblement décapant me manquent certains soirs.
J'vous en veux pour comment vous m'voyez, mais exceptée c'te révélation en trois parties, vous m'avez toujours fait bien marrer. D'la même façon, qu'vous m'avez fait confiance au tout début, j'aurai voulu vous dire mon côté sombre. J'ai pas réussi, j'y arrive jamais de toute façon.
J'crois que j'ai trouvé des gens qui pourraient l'entendre et s'en servir, mais j'y arrive pas plus. C'est p't'êt'un signe ou pas ...

En attendant, j'vous renouvelle mon soutien,
Dans l'gars bien que vous d'venez.
Et comme je vous l'avais dit,
Si un jour vous étiez dans une situation inconfortable,
N'hésitez pas à m'écrire ...
J'sais toujours trouver le moyen de venir.

Amusez vous Desneval,
Continuez à déterrer l'homme sous le monstre,
Et à l'occasion, donnez moi de vos nouvelles !

La Bridée

_________________

Bannière réalisée par LJD Pépin_lavergne
Della
      On ne retient pas l'écume
      Dans le creux de sa main
      On sait la vie se consume
      Et il n'en reste rien
      D'une bougie qui s'allume
      Tu peux encore décider du chemin, de ton chemin...

      Crois-tu que tout se résume
      Au sel d'entre nos doigts
      Quand plus léger qu'une plume
      Tu peux guider tes pas
      Sans tristesse ni amertume
      Avancer, avance puisque tout s'en va tout s'en va...*


Qu'espérait-elle en partant ainsi à l'aventure avec un semblant de voyage organisé, du moins jusqu'à Sainte Illinda et puis un "On verra bien sur place ce que l'on fait" ?

Sortir de la monotonie de son quotidien trop bien rangé, très certainement. Mais aussi faire des rencontres, passer du temps à discuter de tout et de rien ici et puis là-bas. Retrouver l'insouciance du temps d'avant, rire et danser sur les tables ou rentrer dans une brouette !

Les affaires avaient été bonnes, il n'y avait à revenir là-dessus, toutes les marchandises avaient été vendues et si les charrettes étaient quasiment vides, les coffres eux, étaient pleins. Au moins, les soucis financiers n'en étaient plus. Toujours bons à prendre.

Là, on s'approchait de la mer et elle aimait ça, la mer. Depuis son premier voyage en Normandie, elle adorait le bruit des vagues et cette odeur particulière des embruns, le cri des mouettes et le vent salé dans ses cheveux.
Fougères, c'était pas vraiment la mer mais on en approchait, bientôt le Mont Saint Michel et Hélène et ses biscuits...Quelques jours au Mont feraient du bien.
Mais il fallait faire halte à Fougères, pour attendre Torvar qui avait décidé de jouer au papa-gâteau. Cette pensée la fit sourire...Torvar était quelqu'un de bien.
La Bretagne ayant ouvert ses frontières, il n'y avait aucun danger désormais pour la compagnie de se risquer sur les terres bretonnes. Alors, on attendrait là. Et puis, il y avait cet énergumène qu'elle avait envie d'embêter un peu, ce Marquis qui avait bu la tasse sur l'ïle aux Vaches. Amusant. Les distractions étaient trop rares, pourquoi se priver de celle-là ?

C'est à Fougères donc que le messager de Maryah trouva la personne qu'il cherchait.
Pas du même monde...pas du même monde...pas du même monde...
Mais rien à faire, bon sang, de ces différences !
En quoi n'étaient-elles pas les mêmes ?
Une tête, deux bras, deux jambes, des rires et parfois des pleurs...Mais où étaient donc les différences ? Elle en avait marre d'entendre toujours la même rengaine, même Desneval la lui avait servie ! Pourquoi n'avait-elle pas le droit de s'entourer des gens qu'elle aimait, de quel droit voulait-on choisir pour elle ? Qu'en pouvait-elle, elle, si les manières de la noblesse lui donnaient des boutons et que les bien pensants lui donnaient la nausée ? Et voilà que revenait l'envie de se défaire de ce qui l'empêchait de vivre totalement libre...En même temps, le souvenir de la lutte pour reprendre ce que ses parents avaient perdu et la promesse faite à Kéridil après sa mort. Tiraillée affreusement sans une petite lueur à l'horizon.
Ciel mais que Maryah lui manque !

Et relire sa lettre encore une fois.
Et observer la danse des flammes des bougies jusqu'à y perdre le regard et ne plus voir que le rouge et le jaune s'enlacer...

Et les pensées qui reviennent à Desneval...Il a des sentiments pour elle, il le lui a dit. Mais elle ? Elle s'est entourée d'un mur de défense contre toutes les attaques à caractère sentimental, elle ne veut plus souffrir, refuse d'être encore le dindon d'une mauvaise farce. Et puis...elle ne sait même pas si elle éprouve quelque chose d'autre que de l'amitié pour lui. Il faudra bien qu'elle lui dise parce qu'elle ne veut pas mentir et surtout pas faire de mal. Mais comment le prendra-t-il ? C'est trop tard, il souffrira. Depuis leur rencontre, il s'est transformé, il a fait taire l'ours bourru pour laisser s'exprimer l'homme...Bon sang !
Maryah, le manque...


Sur la table d'une chambre d'auberge quelque part à Fougères traînent un gobelet et deux bouteilles de vin.
Une femme semble dormir dans le lit et l'odeur de vin flotte, un peu trop prenante.
Sur le sol, deux lettres...

Demain est un autre jour.


Citation:
    Maryah

    Je ne suis pas fâchée.
    Je suis triste.
    J'ai perdu quelqu'un.
    Une amie.
    Elle me manque beaucoup et elle trouve des excuses que je peux pas accepter comme valables.
    Pas du même monde, dit-elle.

    Mais à qui est-ce que je vais me confier, maintenant ?
    Avec qui est-ce que je vais dessiner des moustaches ?
    Je n'ai même plus envie de sortir de ma chambre.
    J'avais des choses à lui dire, des conseils à lui demander mais elle n'est pas là. A qui je m'adresse, moi ?

    Il y a Torvar, me dirait-elle.
    Oui.
    Mais c'est un homme.
    Comment puis-je parler de certains sujets avec un homme ?
    Se rend-elle compte du vide qu'elle laisse ?

    Si vous la voyez, mon amie, dites-lui bien qu'elle me manque et que si je veux, j'irai en Anjou.

    Qu'Il vous garde.

    Della


Citation:
    Desneval,

    Je ne veux pas mentir, je ne veux pas faire de mal.
    Je suis mal à l'aise.
    Soyons des amis, je ne peux ni ne veux donner plus.
    Rions ensemble le soir, autour d'un verre même, allons voir la mer en Normandie mais ne m'en demandez pas plus. C'est au dessus de mes forces.
    Ce n'est pas une question de classe sociale, de titres ou de pas titres, c'est que je ne peux me résoudre à envisager ma vie liée à quelqu'un. C'est une décision que j'ai prise en quittant la Normandie l'année passée et je ne veux pas revenir dessus. Ma liberté, j'y tiens et la solitude amoureuse me va comme un gant.
    Je suis désolée parce que je sais que je vous fais du mal mais le mensonge est encore bien pire et jouer la comédie, je ne sais pas faire.

    Qu'Il vous garde.

    Della


*Calogero Yalla.
_________________
Desneval
    Après le beau temps, revient la tempête.

    Il bon, il est doux de se remettre dans le bain de la vie. Alors qu'il avait attaqué de front avec son infanterie, Desneval s'était fait prendre par surprise depuis les flancs. Pourtant protégés par ses maîtres lanciers, il ne pu résister bien longtemps à la charge de la cavalerie. Le temps de faire venir du renfort... Elle était passée. Écrasante et tuant tout le cœur de sa formation. Celle-ci était composée d'archers, très bon en dégâts, mais faibles en défense. Simplement habillés d'une tunique de tissus il est clair qu'un buste de cheval ou d'un coup le lance dans le thorax fait réfléchir, ou pas, ou plus du tout. Le commandant de l'armée était dépassé. Alors qu'il était franchement victorieux au centre de la bataille il ne pu sauver sa puissance de feu. Et tout doucement, il se fit manger. Jusqu'à ce que l'adversaire soit en face de lui afin de lui asséner le coup fatal.

    C'était exactement ce qu'il venait de se passer à réception de la lettre de Della.
    Alors qu'il était tranquillement en train de boire une bière seul dans un tas de foin, pensant à ses nouvelles découvertes bretonnes... La mauvaise nouvelle fut tranchante. Le coeur de pierre qui s'était légèrement entre-ouvert avait laissé passé quelques sentiments. Car pour parler à une femme, il faut bien lui avouer quelques pensées et sensations, afin de se sentir proches.
    La relation plutôt spécial qu'il avait eut avec Della lui apprit de nouveau quelque chose. Que le rejet faisait parti de son quotidien. Il fallait qu'il s'y fasse une bonne fois pour toutes, le rejet est autant professionnel que personnel, que sentimentalement. Il ne peut pas y avoir quelque chose, la fleur ne peut pas avoir de pétales... Impossible. Rejet.
    Desneval prenait sa lettre pas si mal que ça en réalité, car si il avait pu être avec Della, il aurait sûrement du changer son mode de vie. Changer ses habitudes, mettre du parfum et se tailler la barbe... Se faire beau ? Bonté divine, improbable et cela se confirmait. Relisant encore une fois la missive de la duchesse il secoua la tête. "Je vais me trouver une compagnon de ma taille, qui vit dans les grottes et qui sait vider un lapin. Hum. Qui me grattera le dos et me léchouillera entre les orteils." On se console comme on peut.

    L'homme se leva dans un long soupire et marchant sous la pluie en direction d'un abri il réfléchit à une quelconque réponse possible de sa part. "Lui répondre ? Ne pas répondre ? Hum. Bon aller je réponds."
    Maintenant arrivé devant un gros tas de bois rentré pour la cheminée, il tourna une bûche plutôt svelte et sympathique et dessina quelques mots pour Della.


    Citation:
    Della,

    Votre franchise n'a d'égal que de votre sourire. Grace à elle, j'accepte votre decision sans rien remettre en doute. Je suis content que vous ayez prit la peine de me le dire car je peux constater que nous arrivons à être franche l'un de l'autre.
    Soyons ami. Oublions le reste. Fait. J'ai tout oublié.

    J'aimerai que nous continuions en relation amicale Della. Gardons notre presque "aventure" si je puis dire pour nous deux... Je n'aimerai pas que certains pensent que le rocher Desneval s'est fissuré avec vous quelques jours. Vous comprennez.
    J'aimerai que vous sachiez que j'aurais toujours un faible pour vous... Alors n'en faites pas mauvais usage je vous prie ! Mais cela ne se verra jamais en public. Je mettrai une distance voulu avec vous quand nous serons ensemble afin de nous recentrer sur ce que nous voulons vraiment, ce que vous voulez.

    Donc nous pourrons toujours boire au bord d'une falaise du vin. Mais loin l'un de l'autre... C'est bête car en ce moment il fait bien froid. Nous aurons entre nous l'espace suffisant pour laisser passer un vent glacial qui gagne encore. Il apporte avec lui toujours ce frisson dont nous prennons l'habitude.

    J'ai réfléchit vous savez à propos de votre proposition Seigneuriale. Si je ne peux pas vous avoir rien que pour moi en privé, alors petr être que le fait d'accepter d'être votre vassal montera et renforcera à tout les deux nos positions.
    Si tel serait le cas. Cela serait dans l'unique but de vous aider au moment souhaité ou... Partir en guerre avec vous. Ainsi j'insiste sur le "avec vous". Car, une volige est toujours mieux fixée avec deux clous, qu'avec un.

    En résumé à tout cela, restons amis. Et si vous acceptez donc, laissez moi être votre vassal par la force du vent et la finesse d'une goutte d'eau. Je compte bien faire de ce qu'il me reste de ma vie quelque chose de bien, et en m'engageant auprès de vous, cela renforcerai ce sentiment.

    Je suis un bloc de pierre ne l'oubliez pas Della.
    Dur, froid, brut, en matière première. (La fissure que vous m'avez fait a été colmaté sur le champ).

    En espérant vous croiser en taverne,
    Bien cordialement,

    Desneval.


    Après s'être relu, il regarda le morceau de papier de loin et sourit légèrement. "Impeccable". Il plia en quatre la missive et d'un gros cri appela un gamin qui jouait dans un bassin plein de boue.

    -Jeune puceau. Amène cette lettre à la duchesse blonde qui est dans l'auberge là-bas. Fais vite et tu auras un bain."

    Se rendre compte à quel point il fallait faire des démarches. Tout cela à cause d'un sentiment. Qui plus est, n'a pas marché. Faire des efforts de rédactions de lettres, et apporter avec soit la bonne humeur et le sourire. Changer la roche en herbe et modifier les vagues pour devenir horizon. Ce n'était clairement pas le genre de Desneval. Maintenant il le savait, et cela servira de bonne leçon.
    Il aimait bien Della. Vraiment bien même. Mais pas de l'amour. L'amour existe pour les jeunes, lui on ne pouvait pas lui faire la grimace, et il avait toujours été clair dans ses intentions avec la duchesse. Pas de mariage, et l'amour ne sera jamais présent. La relation sera plus proche que celle d'amis sans pour autant être celle d'un couple. En plus il savait que Della avait encore du mal avec "les hommes". Enfin, qu'elle n'arrivait pas à partager ses secrets avec quelqu'un plutôt. Comme elle veut, alors pour le coup Desneval ne partagera rien. Il prendra des distances, et établira une relation amicale banale. Les affinités sont faites pour être uniques et spéciales. Il avait vu cela entres eux, raté.
    Et c'est de nouveau dans un soupire qu'il vit un pigeon atterrir non loin de lui. A sa patte était attaché une lettre.
    -Mais qui m'a écrit ? Della ? Pas possible. Je n'ai personne d'autre. J'ai oublié tout ceux qui ont fait parti de mon chemin car j'y marche dessus.

    Il déplia le parchemin et vit le nom de "Maryah".


    -Oh bonté divine. Elle m'a écrit... Alors voyons voir ce qu'elle raconte en Anjou.

    Secouant la tête plutôt de mauvaise humeur depuis les quelques nouvelles récentes... Il lut lentement la missive.

    Citation:
    Desneval,

    Oui je sais ... on avait dit qu'on s'écrirait pas. Mais j'ai jamais compris quand vous étiez sérieux et quand vous ne l'étiez pas, alors je fais bien comme je veux.
    Et j'voudrais des nouvelles.

    Comment va ce gros pelage d'Ours tout doux ? Vous, en l'occurrence ! ça fait quoi d'être loin de l'horrible épicée possessive et sentimentalo-dépressio-déconno-gentillo-rigolo-désolo-j'sais pas quoi ? Un bol d'air auprès de la mer ? Arf tant pis pour la rime, vous d'vez plutôt être proche de l'océan non ? Sentir les embruns tout ça ... arf mon regret.
    Un jour j'irai en Bretagne ! Parait qu'y a des lutins et des p'tites fées ?
    Si vous trouvez une fée, vous pourrez m'en ramener une ? siou plait ? Un peu de magie c'est tout ce qu'il me faut !

    Et Della ? Comment va t-elle ? Non que je doute que vous ne sachiez lui rendre le sourire, mais les au revoir étaient un peu tristes ... pas assez francs.

    Pour ma part, j'me repose à Angers. J'me suis saoulée comme un veau, j'étais pleine comme une vache pleine ... un tonneau ... Gardez les idées claires hein et pas de jeux de mots vaseux. Quoique ... vos jeux de mots et vot'humour terriblement décapant me manquent certains soirs.
    J'vous en veux pour comment vous m'voulez, mais exceptée c'te révélation en trois parties, vous m'avez toujours fait bien marrer. D'la même façon, qu'vous m'avez fait confiance au tout début, j'aurai voulu vous dire mon côté sombre. J'ai pas réussi, j'y arrive jamais de toute façon.
    J'crois que j'ai trouvé des gens qui pourraient l'entendre et s'en servir, mais j'y arrive pas plus. C'est p't'êt'un signe ou pas ...

    En attendant, j'vous renouvelle mon soutien,
    Dans l'gars bien que vous d'venez.
    Et comme je vous l'avais dit,
    Si un jour vous étiez dans une situation inconfortable,
    N'hésitez pas à m'écrire ...
    J'sais toujours trouver le moyen de venir.

    Amusez vous Desneval,
    Continuez à déterrer l'homme sous le monstre,
    Et à l'occasion, donnez moi de vos nouvelles !

    La Bridée


    Il reprit alors la phrase de la lettre de la Tigresse.
    "Et Della ? Comment va t-elle ? Non que je doute que vous ne sachiez lui rendre le sourire, mais les au revoir étaient un peu tristes ... pas assez francs."

    Armé d'un économe incrusté dans sa tête, il éplucha cette phrase comme il se doit.
    "Alors elle ose me poser une question dans une lettre, alors que j'ai compris qu'elle ne voulait pas en envoyer. Ca veut dire qu'elle veut que j'y réponde à sa lettre.
    Et Della ?
    Bah Della, voilà quoi.
    Comment va t-elle ?
    Elle va.
    Non que je doute que vous ne sachier lui rendre le sourire,
    Détrompez-vous, je sais que dalle. Si, je sais en finir avec un lapin.
    "mais les au revoir étaient un peu tristes"
    Ah pour moi ça allait. J'ai cru que vous alliez verser une larme.
    "... pas assez francs"
    Je suis français, la bridée.

    Il secoua les épaules après sa réflexion. Il se prenait trop la tête le Desneval ? Mais non... Allait il lui répondre à Maryah ? Bien-sûr. Il prit la soeur de la feuille qu'il venait d'écrire à Della, s'installa au même endroit et rédigea.


    Citation:
    Maryah,

    Je vais bien merci.
    Entre Della et moi c'est de l'amitié, comme avec vous. Enfin pas pareil quand même. Je songe à fermer les yeux et revoir mon passé. Vu que vous êtes partie vous n'avez pas votre mot à dire.
    Et Desneval est content si vous allez bien Maryah.

    Desneval.


    Hum... Une seule chose à dire. Pauvre Maryah. Desneval ne lui laissait vraiment aucune chance, aucune fissure. La falaise était directe. Une descente expresse vers d'autres rochers. Il plia la lettre et l'attacha au même pigeon.


    -Aller vole, tu sais faire que ça.

    Desneval l'être qui s'était ouvert au printemps de ses relations sociales était arrivé au stade de l'automne. Les feuilles étaient en train de tomber... Attendons l'hiver pour voir si il fait encore plus froid. Chez lui le froid glace, le froid fait mal, le froid s'imbibe.
    Bref. Le monstre que Maryah pensait enterrer est mort-vivant, au fait. Il a une formation doigts-de-taupe.

_________________












































Maryah
Déplacement. Juste une nuit. Mais de quoi réveiller encore ces douleurs. Fichue neige, damné froid et zut de flûte !
Et puis la douceur des retrouvailles, d'un ami, d'une amie, et puis d'une autre. Et le temps se fait plus doux, moins difficile à accepter.
Le calme revient, loin du froid et des tumultes. Icy, si elle dérange, c'est pas bien grave. C'est pas comme si elle tenait à eux. Elle apprend, elle découvre, elle a le droit de décevoir.

Du coup, elle repense aux autres, et aux courriers auxquels elle n'a pas répondu. Parce qu'au début, seul le constat qu'une fois de plus, aucun d'eux deux, ne lui demandait comment elle allait, lui tournait en tête et la lui mettait à l'envers. Il fallait qu'elle dompte cette animosité. Elle ne pouvait s'empêcher de se remémorer les mots qui l'avaient marqué, impacté même : "parce qu'au fond qui pense à toi ? quand tu finiras dans un fossé, qui prendra la peine de venir t'enterrer ou te pleurer ? Moi je serai là, et eux, tu y crois ? ". Et puis, elle avait dépassé ce stade. Les Autres ne sont qu'un Miroir, alors la souffrance ou la tristesse des Autres ...
La douleur des autres ... elle a un flair affûté pour ça. Elle vient de finir justement son premier devoir de médecine, le matériel d'écriture est là, la plupart des gens dorment et les tavernes sont calmes. Alors, enfin, elle fait réponse.



Citation:
Della,

Ne soyez pas triste, vous ne m'avez pas perdu. Et je pense même que nous échangerons plus par correspondance interposée qu'en tête à tête, au hasard de ce voyage qui, en présence, nous éloignait de toute façon.

Je suis là,
Au détour d'une missive,
A la légèreté d'une plume,
Je n'en suis pas moins à l'écoute,
Je n'en suis pas moins bonne conseillère.

Qu'avez vous donc à me dire ?
Quels conseils avec vous à me demander ?
Parce que vous ne le sentez peut être pas, mais je suis là.
Dans l'ombre, derrière le porche, ou encore dans la cave, mais je suis là.

Dites moi donc ce qui vous inquiète ou vous fait souci.
J'ai tellement fait de bêtises dans ma vie, que faute de savoir quoi vous dire de faire, je saurai vous dire ne pas quoi faire. Hé hé.

De mon côté, ça peut aller. Je me remets doucement du voyage qui m'a laissé un peu souffrante. Je prends un peu plus régulièrement mes cours de médecine, et j'apprends à prendre soin de moi. J'ai retrouvé différentes personnes de mon passé, la vie est parfois surprenante. Je crois que parfois, il faut lâcher prise, arrêter de combattre contre la fatalité, car ce qui doit être sera, et ce qui ne doit pas être ne sera jamais. Quelque soit nos efforts. Ainsi soit il.

Dans l'attente de vous lire,

Maryah
Toujours là.


PS : non et non, vous ne devez pas passer en Anjou. Les armées surveillent les frontières et l'interdiction spécifiée par la duchesse est toujours valable.
Si je dois vous revoir, autant que ce soit vivante, vous ne pensez pas ?




Maryah secoua doucement la tête en refermant le premier pli. Sacrée Della, toujours aussi têtue. Mais peut être un peu plus sensible que Maryah l'avait pensé. A voir ce que cela donnerait et si la duchesse allait accepter de se confier à une traine savate.

Et elle passa au second pli. Desneval avait vraiment bâclé son courrier. Pfffffffff les hommes. Que devait-elle comprendre là dedans ? Elle s'était retirée du groupe pour les laisser mieux fonctionner entre eux, et évitez d'être un poison pour chacun d'eux, et voilà une réponse qui la déroutait.
De l'amitié, avait-il dit ... Fallait il comprendre que tout avait foiré ? Qu'ils s'étaient disputés ? Et puis Maryah lui avait demandé comment allait Della, en vrai et il n'avait même pas répondu.
Une réponse d'Ours, comme aurait pu la lui faire Torvar. De la froideur, du rejet, du refus d'information, et un ton impératif, voire impérieux.
"Et Desneval est content si vous allez bien" ... mais qu'Est-ce qu'il en savait qu'elle allait bien ? Bougre ! Peigne Cul ! Traine Savate ! Tête de Linotte ... elle en avait d'autres des noms d'oiseaux, mais ça n'allait pas l'aider à écrire.
Parce que les Ours elle les connaissait, elle en avait même un dans la peau, et elle savait qu'ils n'attaquaient que quand ils étaient blessés ou affamés. Or, comme la duchesse veillait à ce que chacun mange à sa faim, la seconde hypothèse était nulle et non avenue.

Arf ... Elle ne saurait pas frapper un Ours à terre. Peut être son côté soignant ...



Citation:
Desneval,

Déjà merci pour vot' réponse,
Enfin votre semblant de réponse.

Que dois-je comprendre de tout ça ? On dirait que vos projets ont plutôt mal tournés, et si c'est le cas, vous m'en voyez profondément désolée.
Par contre, je me dois quand même d'être désagréable, histoire de rester vraie. Peu importe que je sois partie ou pas, vous avez fait le plus dur, il est hors de questions que vous retourniez vers votre passé.
Vous êtes un homme, un vrai, pas cette bête que j'ai connu lors de notre rencontre en taverne. Vous avez appris quelques notions d'hygiène, des manières, presque un savoir vivre, et quelques formules de politesse.
Je revois encore cette nuit dans les ruelles ... et non je ne veux plus jamais voir ça. Et vous ne devez pas céder. Surtout maintenant que vous avez appris à vous contrôler.
Ne m'obligez pas à prévenir l'escorte de Della de ce que vous avez été,
Vous ne pouvez pas mettre en danger ceux qui voyagent avec vous.
Et avant tout, vous ne devez pas vous mettre en danger vous, en gardant tout à l'intérieur et en laissant "l'Autre" vous guider et vous donner des ordres.

Desneval, si un jour vous avez été vraiment mon ami, je vous demande de ne pas repenser à votre passé. Le passé est passé. Et aujourd'hui est un nouveau jour. Une nouvelle façon de vivre.
Moi je sais comme il vous tient à cœur de faire du bien.
Vous n'êtes pas cette petite chose dure à l'extérieur qui se terre au fond d'une grotte et mange des cailloux pour s'endurcir.
Vous êtes celui qui a su m'attendrir, me faire rire, vous m'avez laisser vous découvrir. Ne gâchez pas tout ça, ce serait une perte de temps.

J'aimerai être à vos côtés et vous tapoter l'épaule, ou vous serrer la main, en signe de soutien. J'crois en vous, Desne ...

J'vous embrasse pas, histoire de ne pas vous faire grogner,
Mais l'cœur y est.

Prenez soin,


La Bridée



Rhaaaaa mince mais que pouvait il bien se tramer là bas ?! Là bas où d'ailleurs ...
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Ysy
Bourgogne... Le 29 Janvier.

Depuis qu'elle avait quitté le groupe la brune tournait en rond, enfin pas vraiment elle avait fait du chemin mais village après village, elle trouvait le temps long, rien ou plutôt personne ne trouvait vraiment un intérêt quelconque à ses yeux, oui enfin quand elle avait seulement la chance de croiser quelqu'un...
Elle s'ennuyait et elle pensait souvent au petit groupe rencontré à Bordeaux et au chemin qu'ils avaient fait ensemble, à la brunette Maryah, au ronchon Torvar, au curieux Denesval et à Della la jolie dame blonde.


Elle s'était retirée envoyant à la blonde un petit mot prétextant un besoin de faire le point dans un monastère en réalité elle ne voulait pas lui dire que Maryah avait été un peu trop curieuse et que ça l'avait effrayée, oui ce soir là, elle avait parlé du Caillou pas de n'importe quel caillou, non, en fait c'était elle le caillou mais il n'y avait que quelques personnes bien particulières qui pouvaient connaître ce surnom là et ce soir là, elle avait compris que Maryah s'était renseignée sur elle, il ne pouvait en être autrement, alors elle n'avait pas su comment réagir, elle ne voulait pas forcément se perdre en explications ne voulait pas forcément parler de ce chapitre avec la brune ou avec qui que ce soit, elle n'avait pas aimé être surprise et n'avait pas l'intention de s'expliquer, elle tentait juste d'avancer d'avoir un après de...
Mais le passé ne peut être enfoui et ce qu'elle avait fait, elle n'en avait pas honte, il lui fallait juste du temps, un peu de temps.... Le temps de savoir de cette vie là ou d’une autre... Le temps de faire un choix, de faire un choix et de s'y tenir.
Pour le moment, elle était en voyage, sans réel but à atteindre sinon que de découvrir et de se découvrir par la même occasion.

Tout ce qu'elle savait c'est qu'elle avait aimé partager quelques moments avec eux. Pourquoi ne pas reprendre contact pourquoi ne pas écrire à la dame blonde, elle était surprenante cette jolie dame, il y avait quelque chose en elle, quelque chose qui interpelle.

Pourquoi ne pas chercher à les revoir, oui pourquoi ?
Au mieux passer de bons moments, au pire, avoir essayé de passer de bons moments...


Un peu d'encre à faire couler et...


Citation:
Bonjour dame Della,
Et pardon d'avance pour les titres que j'ai oublié...
J'ai bien envie de vous revoir, je ne sais pas où vous en êtes de votre périple, j'ai pensé qu'il serait agréable de faire un peu plus connaissance, je suis en Bourgogne et j'imagine qu'un jour ou l'autre vous allez y passer...
Je crois me souvenir que vous étiez de cette région.

Ysy


Oui c'était court, c'était bref, mais en même temps, ça avait le mérite d'être explicite.

Une autre lettre fut écrite encore plus brève que la précédente... La signature était une confirmation... Mais en avait-elle vraiment besoin ?


Citation:
Maryah,
Tu es trop curieuse mais j’ai bien aimé croiser ta route, je suis en Bourgogne, au cas où.
Enfin, je suis en Bourgogne pour le moment...

Caillou.

_________________
Della
Que de chemin parcouru depuis le départ de la Troupe et bientôt le retour au bercail.
Une pause à Chartres parce que c'était chez elle, après tout.
Deux journées à recevoir des Intendants pour les écouter rapporter l'évolution des affaires sur l'ensemble des terres. Et les payer, bien évidemment, pour leur travail plus ou moins honnête mais efficace. Il y a belle lurette qu'elle ne s'occupe plus du "comment" et se contente de regarder les cassettes se remplir. Il faudrait quand même des vassaux...Si seulement la Hérauderie voulait bien lui répondre !
Dans l'ensemble, ces deux jours furent satisfaisants.

A présent, l'heure est au repos et aux pensées, confortablement installée dans un petit salon du château, bien au chaud devant la cheminée, un verre de vin à portée de la main.

L'Alençon à apporter son lot de surprises : Keltica qui se présente aux élections, Eoghann sur la même liste, ça c'est pour les bonnes surprises, celles qui réjouissent. Et puis, il y a eu Nogent et sa proposition qui n'a pas refusée et dont l'issue reste à écrire en terme de contrat, à moins que cela ne fasse "plouf" pour une raison ou une autre. Cette surprise-ci la fascine et elle attend la suite avec impatience. La cerise sur le gâteau fut de se faire chasser d'Alençon, menaces à l'appui ! Un peu comme en Anjou...Ces deux provinces devraient fusionner peut-être ? Elle rit et la main s'en va à la recherche du verre. Le vin est bon. C'est le sien, mis à conserver dans les caves du château de Chartres.

Le Duché d'Orléans semble en léthargie. Un peu comme les lérots qui passent une grande partie de l'hiver à dormir. Voilà une belle comparaison...Il faudrait songer à proposer le lérot comme symbole de l'Orléanais !
Malgré cela, l'idée d'y revenir de temps à autre est réapparue. Vivre quelques mois par an en Bourgogne et quelques mois ici. S'investir un peu, pas trop ici et là, entre deux vendanges. Le verre est vidé.

Il y a encore des lettres qui n'ont pas reçu réponse.
Les mots sont là, dans sa tête mais pas encore couchés.
Il faudrait...

Citation:
    Ysy,

    Bonjour !

    Ne vous tracassez pas pour les titres, je n'ai pas besoin de les voir énumérés, je les connais !

    Je suis bien heureuse de recevoir de vos nouvelles, sachez-le. Pour moi aussi, l'envie de vous revoir est là. Figurez-vous que nous serons en Bourgogne très bientôt, dans deux jours, si Dieu le veut. Nous pourrons nous y rencontrer, papoter, partager un repas...tout ce qui nous fera plaisir ! J'ai hâte.

    Je suis Bourguignonne, en effet.

    Que le Très Haut vous garde.

    A vite.

    Della


Oui, Ysy avait été comme un souffle, une présence qu'on apprécie et qui s'en va trop vite. Cette petite lui plaisait beaucoup, elle lui rappelait une de ses demoiselles de compagnie, la fille de Watelse, aussi délicate qu'elle, fragile comme elle et qu'on a envie de protéger, comme l'était Isandre. Oui, elle serait contente de la revoir.

Citation:
    Maryah,

    Vous êtes là ?
    Mais moi je suis ici !

    Il y a tellement de choses qui se sont passées depuis notre séparation.
    Supporterez-vous de les lire toutes ?

    La Bretagne a été mortelle !
    Torvar s'était mis en tête de passer du temps avec sa fille et du coup, puisque nous devions déguerpir d'Anjou, nous avons passé trois longs jours à Fougères sans voir la queue d'un rat ! J'espérais un peu que le Marquis de Dol se manifesterait mais même pas ! Rien.

    La Normandie...J'ai eu plaisir à revoir Hélène, l'actuelle Duchesse. Nous sommes amies depuis longtemps et j'ai toujours eu beaucoup de sympathie pour elle. Je suis allée au Mont Saint Michel pour passer une journée avec elle. Nous projetons de voyager un peu toutes les deux.
    Cet endroit est magnifique. Si un jour je devais me retirer du monde, c'est là que j'irais, sur ce rocher coupé du monde.

    J'ai rompu avec Desneval. Si on peut appeler cela rompre puisqu'il n'y a jamais rien eu vraiment entre lui et moi. J'étais mal à l'aise dans cette drôle de relation, je n'y trouvais pas ma place. Je sais qu'il souffre et je m'en veux mais je n'y peux rien, cela était voué à l'échec.

    En Alençon, j'ai pu rencontrer Eoghann, un de mes Hommes de Confiance. Il est maire d'Argentan et j'ai pris la décision de le faire Seigneur du fief qu'il gère depuis très longtemps maintenant comme Intendant. Je suis satisfaite. Un vassal de plus, c'est toujours bien.
    Le hasard a voulu que je tombe sur le Duc de Nogent, Mheil, si vous connaissez. Nous nous connaissons depuis longtemps, cela date du temps où j'étais Premier Secrétaire d'Etat. Nous avons discuté et de fil en aiguille, la conversation à basculer sur une drôle d'idée : un mariage. Nous sommes en pourparler pigeonnesque pour tomber d'accord sur un contrat de mariage. Si nous y arriverons alors peut-être l'union aura lieu. Sinon...je me serais bien amusée ! Je marchande ma main comme le marchand de vin que je suis.
    J'aurais aimé votre avis sur l'homme. Il aurait fallu pour ça que vous soyez avec nous et que vous le rencontriez. Hélas, comme vous n'êtes plus avec nous...

    Vous me manquez et pas seulement à cause de cet avis que je n'aurais pas.

    Vous savoir satisfaite me fait du bien. Vous étudiez, vous aviez tellement envie de le faire ! Vous deviendrez médecin et cela me réjouira plus encore. Vous retrouvez des gens que vous aimez, tant mieux. Profitez bien de leur présence. Riez avec eux et de temps en temps, dessinez des moustaches.

    Nous avançons vers la Bourgogne, nous y serons bientôt, dans quelques jours.
    J'y ai beaucoup de travail, je serai très occupée, vous savez, les affaires, c'est un peu ce qui me tient debout aussi. J'ai parfois envie de me ranger, de laisser couler les journées les unes après les autres mais j'ai peur de vivre ce que mon époux a connu : tomber dans l'acédie et mourir hantée par des démons.

    Prenez soin de vous, Maryah. Et si vous avez besoin de quoi que ce soit, faites-moi signe. Je serai là.

    Je vous confie au Très Haut.

    Amitiés.

    Della.

    PS : j'ai oublié de vous dire que j'ai reçu un fief du Pâpe, me voici avec un fief romain.


Et Maryah...cette belle amie qui lui manquait tellement. Elle n'aurait pu décrire ce manque mais il était bel et bien là, comme si un morceau d'elle-même était resté en Anjou. Elles se retrouveraient sans doute un jour. Della priait pour ça.

Le verre fut à nouveau rempli.
Le vin, ça aide à supporter.

_________________
Maryah
Un nouveau soir. Un nouveau combat. Un nouveau risque de se perdre dans le sang et le chaos.
Ce soir, elle ne pourra pas faire semblant. Elle sera là juste à côté de Rose, parce qu'hier, elle a pris la poudre d'escampette. "Pas prête pas prêteeeee", aurait elle du crier. Au lieu de ça, pensant passer inaperçue, elle s'était foutue la malle et comble de bêtises elle s'était endormie pour ne se réveiller qu'au petit jour.
Rappel à l'ordre, injonction, ce soir elle ne ferait pas semblant. Alors autant mettre à jour son courrier et ses affaires.

Au détour d'une taverne des plus calmes, puisqu'elle sait comme personne faire décarrer les gens, et ça Desneval en aura été témoin plus d'une fois, elle sort son matériel d'écriture et s'atèle enfin à une réponse pour la Blonde. C'est qu'elle en a du coup des choses à dire.


Citation:
Della, Della ...

Arf je vais tenter de ne rien oublier, mais il s'en passe des choses.
Et oui je vous le confirme, nous ne sommes pas en présence et il vaudrait mieux.

Je vous imagine déjà en train de pester contre ma mauvaise foi et ce que je ne comprends etc etc, mais je vous l'apprends je suis actuellement en Alençonnais.
C'est de votre faute je le souligne, puisque vous m'avez parlé de cette horrible annonce d'un mariage possible et que j'ai voulu voir à quoi ce Mheil ressemblait.

ça vous en bouche un coin hein ?
Mouais 'fin j'vais vous dire la vérité ça sera plus simple. J'étais à Angers, je me suis reposée et soignée aux côtés de Rose. Les Angevins ont parlé d'une promenade de santé, le grand air moi ça m'ragaillardit. Nous sommes passés dans le Maine, où j'ai bien révisé la souplesse du poignet, et le planté d'bâtons.
Et comme de par hasard, nous sommes arrivés à Alençon. Nous dormons juste sous le château, c'est un chouette coin et je ne vous cacherai pas que certains habitants ont retenu ma lame, tandis que d'autres ont retenu mon attention.

Je vais bien, respirez ... et ne jurez pas, ce n'est pas digne de votre nom. Commençons par les mauvaises nouvelles pour finir avec les bonnes. J'ai rencontré votre Duc de Nogent. C't'un sadique. Froid, prétentieux, imbu de lui même, ni accueillant, ni souriant, et je ne serai pas étonnée d'apprendre qu'il est seul, parce qu'il est veuf suite aux mauvais châtiments qu'il aurait exercé sur sa défunte épouse.
Non franch'ment c'gars là, c'pas possible Della. Il ne desserre pas les dents, il est fermé comme une porte de prison, et triste comme la mort. Il est aussi réjouissant qu'un bouillon de légumes sans légumes. Ce n'est absolument pas ce qu'il vous faut.

Et d'ailleurs j'ai trouvé quelqu'un qui est totalement de mon avis. Votre frère. Oui figurez vous que Sabaude est là aussi. Si ce n'était pas votre frère, c'est lui que je vous dirai d'épouser. Il est fin, intuitif, un poil provocateur, d'une capacité de réflexion plutôt rare, d'un langage et de manières distingués. Bref votre frère. Je crois qu'il partage votre attirance pour les gens bizarres.
Comme vous devez vous en douter, j'ai fait une boulette ... Mais j'savais pas qu'c'était vot'frère au départ, et Mheil était passé (malheureusement pas trépassé) et j'ai lâché l'morceau pour vot'mariage, pensant que personne ne vous connaissait. Et BAM le frangin ... Une autre fois, nous avons parlé de vous devant lui, le Mheil froid et rigide ; croyez vous qu'il ai donné un peu d'attention ? Non. Rien à foutre. Comme un gamin honteux, cachotier et égoïste. Alors non, abandonnez cette idée.
Par contre, votre frère a un candidat, un vrai, intéressant et tout et tout ; il s'agit de Sieur Lemerco, le Breton, et j'avoue que vu la description ça va conviendrait bien plus. Sinon un beau jour vous vous réveillerez morte de froid ... 'fin vous ne vous réveillerez pas du coup.
Vous voyez, vous l'avez mon avis. Peu de choses me font obstacle quand il s'agit de gens, qui un jour m'ont tendu la main.

Pour finir ces quelques nouvelles, sachez que votre frère a été légèrement blessé lors des combats mais qu'il se porte déjà bien mieux. ça, c'est un homme, un vrai, un dur. Et nous nous sommes promis, par respect pour vous, de ne pas nous écorcher devant la Grand Porte, ni ailleurs. Il dit qu'il ne prend pas assez la plume pour donner de ses nouvelles, mais j'ai vite compris que vous étiez chère à son cœur.

Ensuite, faisons un petit tour. Vous avez du retrouver la Bourgogne ; comment vous sentez vous ? Eviterez vous le piège de la politique, de ses jolis titres et de ses comportements abjects ?
Pour Desneval, je suis un peu triste, c'est un bon homme qui gagnait en humanité à vos côtés. Il me manque, j'aimais lui parler de certaines choses, comme les combats qui font rage icy. Si vous le voyez, passez lui mes amitiés. Il n'a pas souhaité répondre à ma dernière missive et je ne veux pas le déranger davantage.
Et Torvar ? avez vous de ses nouvelles ? Je suis aux côtés de sa fille Catnys. Elle lui ressemble beaucoup, j'ai souvent un pincement au cœur quand je la vois en taverne ou au campement ; ses agissements ressemblent tellement à ceux de son père. Un jour, je lui présenterai Percy. Si vous voyez le Cosaque, dites lui que sa fille va bien, et qu'elle est la digne fille de son père. J'aurai aimé le faire, mais il m'a écrit un courrier d'Adieux en quittant Angers. Vous a t-il dit qu'il ne voulait plus rien avoir à faire dans la vie de Percy ? Parfois j'en fais des cauchemars. Je rêve de mon fils, chevalier, noble, qui me crache dessus et me roue de coups, pour avoir été une mère indigne, et incapable de lui trouver un bon père.
Je me sens vraiment très mauvaise mère. Et je vous suis reconnaissante de lui avoir trouvé une place, là où je ne pourrais pas l'atteindre de quelques façons que ce soit. Je sais que ce que je fais est mal, mais de nouveau je dois assumer mon fils seul. Un nom n'a jamais nourri un enfant. Si j'étais une femme bête et obéissante, tout ça ne serait jamais arrivé.
Tant qu'on y est, Si ce que je deviens me rend détestable à vos yeux, je vous supplie de m'en informer et de ne pas jeter Percy à la rue ... ou de lui faire faire le moindre mal. Cet enfant n'est pour rien, ni dans sa naissance, ni dans la suite des événements ; il n'est responsable ni coupable de rien, et je compte sur votre instinct maternel pour le comprendre.
J'ai reçu une lettre d'Ysy également. Maintenant que le temps a coulé ... je vous dois la vérité ... Dans votre groupe, je m'étais un peu investie de la mission de tester les gens. L'histoire de Desneval est assez choquante, je crois que celle d'Ysy aussi. Mais il y avait cette confiance, et le fait de pouvoir compter les uns sur les autres. J'apprécie beaucoup Ysy, mais en ayant voulu prendre quelques informations par mon petit réseau, j'ai appris qu'elle avait fait partie des Buses angevines. Je suis dans la place, je vais tâcher d'en savoir plus. Je ne saurai que vous encouragez à lui donner sa chance, comme vous savez si bien le faire, mais toutefois à rester vigilante.

De mon côté, il y a peu de choses à dire. J'essaie d'arrêter de penser. J'essaie d'apprendre à être obéissante. Je fais c'que j'ai toujours su faire pour vivre, et je vais gagner des écus pour assurer la bonne éducation de mon fils. Ni plus, ni moins. Il y a un moment dans la vie où il faut se rendre à l'évidence. On est ce qu'on est, et du coup on fait comme on peut. Seule la fin compte.
Comme vous dites je m'en remets au très Haut, à Déos ... même des fois je prie pour vous.

J'dois vous avouer que l'histoire du fief Romain a fini de me convaincre que nous n'étions vraiment pas du même monde. Je m'abstiendrai de tout commentaire, mais vous savez exactement ce que j'en pense, n'est ce pas ?


Que la vie vous apporte son lot de bonheurs simples,

Respectueusement,


Maryah

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Della
Le voyage était terminé, le retour à la maison avait été l'occasion d'une grande joie. Repos, repas, repos, promenade dans les vignes, repos, repas...deux jours. Le troisième, elle tournait déjà comme un lion en cage et s'en alla jusqu'aux caves où elle vérifia vingt fois que les fûts vieillissaient en douceur.
Il lui fallait trouver de quoi s'occuper, elle n'était pas encore prête à passer ses journées à ne rien faire. La réponse était venue, comme une évidence ou un coup de tête...DRAGIBUS !
Sur un coin de table, des courriers attendaient une réponse. Parmi eux, celui de Maryah.
Maryah lui manquait comme Torvar lui manquait. Elle se sentait seule ce soir...Un peu de vague à l'âme.
Elle s'installa à la table devant l'écritoire.

Citation:
    Maryah

    Bonjour.

    Ainsi tu as rejoint les Buses.
    Te rends-tu compte que tu aurais pu y laisser la vie ? Pourquoi suis-tu ces gens ? Qu'est-ce que tu leur trouves ? Le frisson, peut-être. Le doute d'être encore en vie demain.

    Je me fiche que Nogent lève un sourcil en entendant mon nom ou pas. Je n'envisage pas une union pour autre chose que pour ce qu'elle pourrait m'apporter comme avantage. Si je devais rejeter Nogent, ce ne serait pas pour sa ressemblance avec une soupe de légumes sans legume mais parce que je n'y trouve pas d'intérêt. D'ailleurs, il m'apparait qu'il est beaucoup moins riche que moi et donc, je suis encore loin de prendre une décision. J'y voyais l'occasion d'étendre la main sur le Domaine Royal. Rien d'autre.

    Il est vrai que parfois j'aimerais ne pas me coucher seule mais de là à envisager quoique ce soit avec un Breton, il y a un monde ! Il a beau être marquis, il est Breton. Et un peu con. Ca rime. Oui mais ça ne suffit pas même si ça me fait rire. Et mon frère peut tenter tout ce qu'il voudra, au Breton, ce sera non.
    Pourtant j'aime énormément Sabaude. Il est l'homme idéal. Il est mon sang, celui de notre père. J'ai peur quand même qu'il ne partage avec lui un vilain défaut : un rien trop volage. J'aimerais qu'il se remarie. J'ai tenté quelque chose mais je n'ai pas de nouvelles.

    Je n'ai pas évité le piège politique, j'ai déposé une liste avec quelques anciens compagnons mais aussi Desneval et Ysy et Xena. Voyez, j'ai confiance en Ysy même si je sais qu'elle n'a pas toujours été toute blanche, un peu comme toi. Je ne regrette pas d'avoir fait ça mais je sens que cela ne se reproduira pas avant longtemps. La politique ne changera pas. Elle change les hommes mais elle, elle reste de marbre.

    Torvar est parti faire un tour, je ne sais pas exactement où. Je crois qu'il bouge beaucoup. Je n'ai pas de ses nouvelles. Je prie pour lui comme pour tous mes proches, toi comprise.

    Ne te tracasse pas pour Percy, il ne manquera jamais de rien. Basile me l'a assuré et j'ai toute confiance en lui aussi. Ton fils deviendra ce qu'il rêve d'être et tu seras fière de lui. J'en suis convaincue. Il ne te rejettera pas. Pourquoi le ferait-il ? Et si tu le désires, quand tu seras prête à tourner le dos à de vieux démons, ma porte sera toujours ouverte, un emploi t'attendra, dans mon entourage.


    Que le Très Haut te garde.

    Amitiés

    Della




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Maryah
Elle avait trainé à répondre. Tellement de choses étaient venues ébranler son équilibre, et souvent elle voyait Della en Rose. Les femmes avaient beau se haïr cordialement, elles étaient faites du même bois. Le silence. Le contrôle. Les agissements secrets mués par des blessures profondes dont aucune ne voulait parler.
Et l'histoire se répétait encore et encore. Alors comme elle en voulait à Rose, elle en avait voulu à Della. Et puis, elle avait pris de la distance, et tout était rentré dans l'ordre. Chaque chose à sa place, et une place pour chaque chose.

Maryah savait qu'elle avait besoin d'un ou d'une amie. Quelqu'un à qui tout dire. Mais les tentatives de recrutement avaient lamentablement échoué. Toutefois, Della avait une place à part : elle protégeait son fils, et veillait indirectement sur Torvar. Dans son dernier courrier, elle se disait même prête à tendre la main à Maryah si elle venait à quitter les Buses ; certainement comme elle l'avait fait avec Ysy ou Desneval.

Parfois, l'après midi, au coin du feu, avec une tasse de cognac qu'elle avait volé au Serpent, elle se prenait à repenser aux soirées animées, aux moustaches de charbon, aux confidences, et même à cette nuit magique passée au Louvre. Elle, la Bridée, elle avait dormi dans un énorme lit à baldaquin, dans les quartiers les plus chics, entourée d'étoffes précieuses et soyeuses ! Elle qui croupissait 7 ans plus tôt dans les geosles de la prison St Lazare héhé ! Et qui avait grandi à la Mortellerie.
Auprès de Della, elle avait toujours mangé à sa faim et bu comme un trou. Avec Della et Torvar, matériellement, elle n'avait manqué de rien.
Et ce matin, l'évidence s'imposait. Elle avait envie de parler à Della, qu'elle verrait très prochainement à l'intronisation de son fils au rang d'écuyer.


Citation:
Della,

Oui nous allons bientôt nous voir. Et je vais faire la connaissance de ce cher Basile. Il me tarde et j'ai d'entrée un nouveau service à vous demander. Vous allez vous dire que j'suis gonflée d'vous demander ça, mais je sais que votre âme de mère l'entendra.
Je suis en effet toujours chez les Buses. Je voudrais être belle pour mon fils, pour la cérémonie. Comme vous vous en doutez, je n'ai ni le sous à dépenser dans la robe, ni les malles pour débarouler avec les accessoires et tout.
Je vais devoir jouer à saute-armées pour traverser l'Anjou et fouler le sol de la Touraine. Tout ça dans le plus grand secret d'ailleurs. Le risque est conséquent, mais j'ai trouvé quelques volontaires pour masquer mon absence en Anjou, et je compte sur vous pour m'accueillir en Touraine.
Pourriez-vous apporter une robe dans les tons clairs, blanc, argenté, qu'en sais-je ? Une robe qui ne fasse pas honte à mon fils ? Si vous pouviez également me prêter votre camériste quelques heures avant la cérémonie, afin que je sois coiffée et que mon teint soit un peu blanchi, je vous en serai reconnaissante.

Percy va être nommé Ecuyer. J'avoue que parfois son histoire et son ascension me donne le tournis. Mais, vous vous en doutez, je suis fière ... chaque jour davantage. Cet enfant est un cadeau du ciel, un Ange. Et j'ai à cœur qu'il réussisse là où j'ai échoué, et bien davantage ! Je voulais en faire un forgeron caché au fin fond d'un village, Torvar m'a ouvert les yeux sur ses potentiels et ses envies d'enfants. Vous avez été comme la bonne fée marraine de Cendrillon, qui lui permet de voir son rêve se réaliser.
Je ne suis pas dupe, je sais qu'un jour il me reprochera ce que je suis. Les valeurs de Chevalier dans lesquelles il est élevé, ne trouveront pas de concession quand il découvrira qui je suis et ce que je fais.

Mais je le fais pour lui. Pas que pour moi. J'ai été une esclave. Il ne vivra jamais ça ; ni l'infériorité, ni la soumission, ni l'humiliation. Il n'aura jamais à faire et subir un dixième de ce que j'ai subi, je me le suis promis. Vous connaissez mon histoire, vous savez que je suis réformée, que je ne suis pas très conciliante avec les Nobles qui assujettissent et soumettent. Lutter aux côtés du Lion de Juda, ou à cette heure ci aux côtés des Buses Angevines, me permet de me rebeller sur ce passé. Je suis une folle rêveuse peut être, mais je rêve d'un royaume meilleur pour mon fils. Un royaume où on l'aimera pour ce qu'il est, ce qu'il fait, et non pour sa richesse, son nom, son titre. Je crois en la Liberté, je crois en l'Egalité, et un jour, on me transpercera pour ça. En attendant, je contribue du mieux que je peux. C'est l'Avenir que je voudrais pour nos enfants.

Comment vont les vôtres ? Et le petit Dorante ? J'aimais leur raconter des histoires quand nous étions sur les chemins. Je suis désolée, mais j'ai du abandonner mes études de médecine. Je n'peux pas payer sur tous les fronts. Mais un jour je prendrai le temps de revenir à mes aspirations. On ne peut pas tout faire. Parfois, certains choix s'imposent. J'ai réussi à travailler un peu, et j'me suis serrée la ceinture pour pouvoir faire un beau cadeau à Percy. C'est là mon plus grand bonheur. Je l'aime tant que j'appréhende de le revoir. Mais je veux me concentrer pour arriver saine et sauve en Touraine.

Qu'en est-il de vous ? Viendrez vous accompagnée ? De votre fiancé peut être ? En quel sens vos affaires avancent elles ? J'espère aussi que votre frère est hors de danger. Si j'avais été noble, j'aurai consenti à un mariage arrangé avec lui. Il ferait un bon mari et un bon père. J'ignore s'il fait un bon frère.
J'avoue que j'ai un peu de mal à attendre que vous avez obtenu des terres de Rome, du Pape ... J'essaie de ne pas confondre qui vous êtes, et ce que vous faites. Mais si j'puis me permettre un conseil, évitez ces gens là. Il vous tireront d'sus à peine le dos tourné. L'Eglise Aristotélicienne n'est pas saine. Je vous le promets. Quand je prêtais mon bras armé aux Lions, j'en ai vu des vertes et des pas mûrs. Des manipulations, des complots, des abus de tout genre ... et l'Inquisition est juste ... injuste et cruelle. Ils n'écoutent plus les écritures, ils sont ravagés par leur propre égos et les gros magots. Si vous saviez le nombre de fois où ils ont recours à des mercenaires et des assassins pour arranger leurs affaires ... Soyez prudente. Et jamais gourmande. Sinon ils vous boufferont.

Il me ferait plaisir de revoir Ysy et Desneval. Peut être pourraient ils venir à la cérémonie eux aussi ? Je n'ai jamais osé répondre à Ysy, parce que ... je dois vous l'avouer ... je ne suis pas innocente dans le fait qu'elle soit partie. Je survis là où elle a survécu aussi ... avant de partir. Et je partirai aussi.
L'histoire de ma vie est simple : déracinée un sombre jour, déracinée toujours. J'ai déjà quelques missions qui devraient remplir mes poches, pour l'après guerre.

Ne m'en voulez pas Della. Je fais ce que je sais faire. Ce pour quoi j'ai été entrainée. Et si je dois prendre les pires risques pour que Percy ait une jolie vie, je le ferai. Et je sais que vous ne pouvez pas me le reprocher.
Enfin ... avez-vous des nouvelles de Torvar ?Le sort fait que ce même printemps, sa fille Catnys se marie, et son fils Percy soit élevé Ecuyer. Savez vous s'il viendra ? Dix armées royalistes qui nous coincent comme des rats me font moins peur que de lire la tristesse de l'absence d'un père dans le regard de mon fils. J'sais pas comment être assez forte pour affronter ça. Pour le rassurer. Pour l'aimer pour deux. Pour combler son petit cœur.

Il y a parfois des erreurs que l'on paie toute sa vie ...


A très vite Della,
Je prépare déjà mon paquetage.


Maryah

PS : en chemin, pourriez vous me dénicher quelques tonnelets de Cognac ? Je vous expliquerai ...

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