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Info:
La vie de brigand, c'est difficile, alors quand la Prime Secrétaire Royale s'y met avec pour professeure sa compagne Shawie, tout est présent. Sauf la normalité.

[RP] Et c'est ainsi qu'elle fut Shawnaper !

Shawie
Si on lui avait dit un jour qu'elle changerait de bord, elle aurait ricané au nez, voir se serrait même moucher sur la personne lui annonçant cette idiotie. Aujourd'hui, elle n'avait pas changé de bord, elle ne se considérait pas comme "gentille" mais le plus important, c'est qu'elle ne se considérait pas comme méchante. Et ça, ça, c'était super important.

Les soirées en tavernes se déroulaient plutôt bien, pas de cris, pas d'effusion de sang, pas de choppes récupérées à la volée d'un bagarre. D'ailleurs, il n'y avait tout simplement pas de bagarre. C'était d'un triste. En fait, tout le monde parlait tranquillement, tout le monde bien installé et personne n'avait un mot plus haut que l'autre. Sauf Sam' quand elle gueulait. Elle était excusée, elle était Secrétaire Royale.

Un mois entier sans aller chaparder sur les chemins. Un mois durant lequel elle avait craqué moult fois bien sur, mais tout était contrôlé. Sensible et encore chaud, mais contrôlé. En cette journée du moy de mai, elle traînait, comme à son habitude saoulant -dans tous les sens du terme- les gens autour d'elle. Elle traînait dans le campement, évitant à tout prix de bouffer du grau et de travailler. Il était temps qu'elle fasse découvrir son monde à la Cerbère maintenant. C'était risqué, c'était ambitieux mais excitant.

Aussitôt, elle prit son bout de charbon ainsi qu'un parchemin à moitié découpé pour y glisser quelques mots. Oh, il fallait une application certaine, elle écrivait à la Secrétaire Royale Pardi. Pas de rature, pas de pâté, pas de rature, pas de pâté, en répétition dans son esprit.



Citation:
Mamie *rayé* Ma mie,
Ma Vassale la Marquise de Shawnaper,
Mon Dog Royal,
Mon truc,



Salutations les plus sincères,



J'vous mande de bien vouloir vous présenter nuitée tombée, à deux lieues de ma tente, direction Sud, Sud Est. Soyez donc intelligente, viendez donc sans votre attirail d'homme/femme de fer et tout le tsouin tsouin qui couine et qui vous fait repérer à milles lieues à la ronde. Presque v'otre "amie" La Reine de Teutonie pourrait vous croire dans sa couche. -t'as pas intérêt enfoirée- *puis le raye*

Aussi, je vous mande de bien vouloir vous présenter avec des vêtements de circonstance et de moins bonne qualité. Mais je pense pouvoir affirmer que l'inverse ne sera pas possible, ahum.

Donc, c'est à dire :

- pas de braies blanches INTERDIT
- pas de carotte, c'est pour les ÂNES
- pas de toque, c'est MOCHE
- pas d'arme dite "de vantardise*" (vous trouverez l'explication plus bas.)

- tenue sombre de rigueur -sans rien dessous- ça c'est moi qui préfère. Et comme je suis la Cheffe, vous devez obéir. Prenez également un foulard, il fait grand froid par ces longues soirées de presque d’été. Evidemment, ne vous ramenez pas avec un froufrou à fleurs ou avec des bébés animaux dessus hein.

*Le port d'arme est autorisé seulement et seulement si c'est une épée. Tout hache vulgaire -mais très classe- hachoir de collection, lance, fourche et bibelot en tout genre sont interdits. Soyons pratique et efficace.


Aussi ayez la décadence *raye* la décence de me répondre même si la réponse est négative. Sachez toutefois que j'accepte fort mal d'être contrariée et étant votre Suzeraine, je peux vous faire rôtir en enfer et vous retirer ce titre honorifique -mais pas que- de Marquise de Shawnaper. Je n'aurai pas de mal à trouver un autre preneur pour ces terres ... si vous voyez ce que je veux dire, la bonne blague !



Vostre Maitresse adorée,
Vostre future Amzone a un sein,
Bref, moi.

Avé moi.

S.

_________________
Samsa
    "J'étais l'étincelle et tu étais la pierre.
    Peut-être que quand on a allumé ce feu,
    On est resté assis côte à côté à regarder
    Tout ce qu'on avait brûlé sur ce bûcher."*



Elle avait déjà eu la discussion avec Rose, cette discussion sur les principes et l'amour, cette bataille bien connue. Rose avait soutenu que l'amour était plus fort et Samsa avait dit le contraire. Finalement, aucune n'avait eu raison, car si Samsa n'avait pas aimé la Shawie brigande à cause de son statut, à cause de ses propres principes, elle aimait cependant cette espagnole rangée. Quel obstacle restait-il ?
Cerbère voyait clairement la dureté des Dames Blanches -pas blanches- à l'Écu Vert -pas vert-. Ça n'y ressemblait pas vraiment, mais elle en percevait ce caractère particulier à l'encontre de Shawie, et elle n'avait qu'une peur, c'était que tout cela lui fasse tourner bride pour retourner aux chemins et aux voyageurs. Les voyageurs à elle, plutôt, et surtout leur bourse. Elle était bien décidée à l'acclimater doucement à ce milieu tranquille, souvent bien-pensant, disciplinaire, mais ô combien explosif quand le feu y était mit. Bien décidée à lui montrer que la liberté existait ici aussi.

C'est dans cet état d'esprit très généreux qu'elle reçu malheureusement la dite lettre. Et ça sentait les montagnes russes.
Le premier mot est rayé et Samsa rapproche le parchemin de son nez pour tenter d'y lire en dessous, mais c'est trop bien fait. Bon, tant pis. Ça sent quand même la bêtise. Et puis le mot qui suit est agréable, doux et chaud quoique encore étrange venant de quelqu'un comme Shawie. Ca continue bien avec marquise de Shawnaper, même avec Dog Royal !

Et puis il y a truc.

Truc ? Truc. Quel truc ? Un truc. "Mon" truc. Son truc. Truc, donc.
Shawie se tente à la distinction à coups de salutations, de vous et de mander, mais tout respire le style Shawie. Et ça sent bon.
Du premier paragraphe, Cerbère retient "ma tente", "sans attirail" et "couche". Ça aussi, ça sent bon. Mais finalement, en relisant, ce n'était pas exactement le type d'invitation qu'on croyait.

Attend elle l'a traité de quoi sous la rayure ? "Enfoirée" hein ? Ouais. Mais ça s'adressait visiblement à la reine d'Allemagne. C'est désagréable, mais ça passe.

S'en suit alors une liste d'interdit tous plus désagréables les uns que les autres.
Ses braies blanches. Shawie lui demandait de les mettre au placard ! Le temps d'une nuit, certes. Samsa l'avait déjà fait, quand elle avait libéré Mae, mais l'effort lui coûtait toujours autant. Une déchirure sans nom. Mais d'accord.
Pas de carotte. Alors là, mesdames et messieurs, c'est un non. Carton rouge. Les brigands ont droit aux carottes ! Et âne, elle l'a été -voire l'est encore parfois-; la provocation glisse donc sur la Cerbère comme caresse sur poils. Peut-être pas comme caresse quand même.
Pas de toque sous prétexte que ce soit moche. N'importe quoi ! Mais si ce n'est que cela, accordé.
Et pas d'armes de vantardise. Voir petit astérisque en bas de page. Soit. "Shawie, si tu me demandes de laisser l'épée, c'est mort. Et prépare-toi au taquet".

Une tenue sombre, en définitive. Ça tombe bien, parce que Samsa n'avait pas prévu de venir en vert ou en rose. Adepte des couleurs sombres et/ou ternes depuis toujours, les couleurs vives ou dites "gaies", ce n'était pas son fort. Du gris et du noir qui ne recouvriraient donc que peau nue. Un foulard est demandé et la Cerbère tire la tronche devant la lettre. Comme si elle avait ce genre de chose inutiles qui ne gardent chaleur ni ne coupent vent. Nota bene : ceux à fleurs et bébés animaux étaient encore moins efficaces.
Et donc, les armes de vantardise... Épée autorisée, et c'était bien là tout ce qui comptait. Samsa sans son épée se sentait plus nue que quand elle l'était vraiment. Sa hache, celle de Robert Guiscard, était en sécurité à Alençon, dans son appartement. Jamais elle ne sortait de la ville avec, contentant d'en parader fièrement.

La lettre se termine par des menaces voilées qui font froncer les sourcils de la Cerbère, réveillant jalousie -bien que mesurée- et possessivité -légère-. Shawnaper était à elle ! C'était son invention, leur symbolique. A elles. Ce chantage ! Si Samsa n'avait pas été bien disposée, elle serait aller régler ça sous la tente de Shawie après avoir refusé par esprit de contradiction -défi-. Mais, bien portée, elle termine la lecture qui fait autant de montagnes russes que l'introduction.

Maitresse, Maitresse... Un titre bien bas que s'octroyait l'Espagnole, celui du second plan et des coulisses, quand elle était première et sur scène. Mais c'était déjà une forme de reconnaissance dont Samsa était fière. Positif donc.
Future amazone à un sein. Négatif, de suite, et après le carton rouge, c'est l'exclusion. De toute façon c'était mort, la Cerbère refusait que cette bête tradition soit appliquée sur Shawie, et même si elle devrait saboter tout le matériel, elle le ferait. Cerbère décidée, c'était une machine infernale que ni les hommes -ou les femmes. Ou les enfants-, ni la distance, ni le temps, n'avaient jamais réussi à arrêter.

Elle. Ouais, elle. Et avé elle.

Alors Cerbère ramène lettre à une table et rédige réponse. L'écriture n'est pas aussi soignée que quand elle écrit pour le roi, la plume court au lieu de glisser, mais c'est normal; c'est Samsa qui écrit, pas la Secrétaire Royale. Et tout de suite, ça se voit.




Mon Aimée,
Ma Reine suzeraine,
Mon Espagnole,
Ma chose.


Chacune son tour, merde !



Salutations distinguées et distinguables.

Passée la surprise de votre lettre que j'ai d'abord pris pour une invitation peu recommandable, j'ai ensuite étudié avec soin chaque exigence envers moi.

Je vous rends finalement ma réponse qui est positive.

Cependant, je viendrai quand même avec des carottes. Rien ne justifie leur absence.
Je troquerai braies blanches contre braies noires. Sachez l'effort que ça m'en coûte ! C'est bien parce que c'est vous.

Sachez que je ne tolèrerai point d'autres menaces à propos de mon manque de loyauté ou de courage. La prochaine fois, nous règlerons cela en duel, sans armes -ni vêtements-. Non mais oh.


Votre vassale chérie,
Votre Cerbère,
Votre.

Samsa


Mon dieu que c'était beau ! Plein de dignité, de poésie... !
Lettre est pliée, cachetée, et s'en va vers l'Espagnole alors que Cerbère rentre se préparer. Elle ne sait même pas pour quoi.


A la nuit tombée, comme convenu, Samsa marche toujours direction Sud-Sued-Est. Elle ne sait pas jusqu'où.
Dans la pénombre, on ne distingue que vaguement les quelques vêtements gris tels que la chemise et les bas. Les cheveux bruns-roux, à leur habitude, sont lâchés et ondulent légèrement jusqu'aux omoplates, dépourvus de toute toque. L'épée -et le couteau- bat le flanc et la marche est silencieuse car aucune pièce de métal ou cotte n'est présente. Enfin, si; les gantelets sont là. A l'épaule gauche, le bouclier est sanglé mais les parties métalliques sont salies afin de ne pas briller. Rien n'avait été dit dessus !
Les vêtements laissent apparaitre des formes inhabituelles car bien souvent cachées mais pas que. L'absence de dessous les renforce, quoiqu'on pourrait noter bande à la poitrine. Faut pas abuser.
Les petits yeux sombres aux étincelles métalliques cherchent dans la nuit la silhouette espagnole.

Putain mais qu'est-ce qu'elle fou là ?


*= paroles traduites de Bastille - Things we lost in the fire

_________________
Shawie
La réponse reçue fut fripée dans tous les sens pour finir en boule dans sa poche de braie. Pas question de relever le point sur les carottes, sur la "chose" et sur les menaces de bagarre nue. Nenni, elle réglerait ça en face à face de toute façon. La nuit était tombée depuis peu mais l'Espagnole se trouvait déjà sur les chemins, à croire qu'elle ne l'avait jamais quitté en fin de compte. Elle n'avait pas eu besoin de se préparer contrairement à Sam pensa t'elle. La tenue adéquate, elle l'avait déjà : braies noires, chemise noire, foulard sur les cheveux noirs, bottes noires et attention, ceinture noire - et ouai- Bref tout en noir sauf l'épée, il en va de soi. Une aspirante, un jour, avait eu l'audace de lui cracher au visage que tous les brigands se ressemblaient ... genre.

Elle faisait les cents pas puis finalement, eu l'idée géniale d'aller se carrer le fessier sur une branche. Tour de contrôle en quelque sorte. Au départ, elle ne pensait pas que la Cerbère pointerait son nez, pourquoi viendrait elle déjà ? Puis, ensuite, elle pensa que oui la Cerbère viendrait mais viendrait vêtue en tout l'opposé qu'il était expressément demandé. Esprit de contraction quand tu nous tiens. Et puis finalement, elle s'endormit de trop penser.

Bien souvent, la brigande vivait très mal le fait d'être considérée comme un chien laissé, avec un collier et tout l'attirail de l'animal de compagnie. Mais elle vivait bien le fait d'être "appréciée". Elle n'avait jamais cherché à plaire de toute façon, elle en était incapable. Et puis, l'engagement, ça lui foutait la peur au ventre. Quand tout le monde attend quelque chose de vous, et que vous vous sentez tellement mal à l'aise que vous fuyez. Elle ne laissait rien espérer comme ça, il n'y avait pas de quiproquo. Au combat, jamais elle ne prenait la fuite, bien au contraire, jouant trop souvent avec la limite de l'acceptable. Mais dans le privé, c'était autre chose.

Un œil ouvert, elle faillit gueuler. Nom de dieu, c'était Sam ça. Elle la reconnaîtrait entre milles, enfin du moins sa démarche et sa carrure. Tenue sombre, parfait. pas de toque, re parfait. C'était du gâchis de planquer ces cheveux sous cette merde de tissus immonde. Elle en profita pour la regarder, presque tendrement, presque idiotement. Elle détestait ça, elle détestait être niaise, elle détestait être faible comme ça et conne. Elle détestait la bouffer des yeux en taverne, elle détestait croire et être persuadée de ne pas être à sa place, elle détestait ce comportement gniangnian qu'on peut avoir lorsque le mot "couple" arrive dans les langages.

Un truc la gêné encore plus par contre : ce foutu bouclier.



Hep, faut montrer pattes blanches si tu veux aller plus loin.


De sourire et de sauter de son perchoir pour se poser comme un ange déchu, devant le Dog. Elle manqua de se vautrer faut être honnête mais sauva les apparences, comme toujours.


Il a fallut qué t'embarque ton bouclier, jé rêve ! T'as chié dans la merde là, m'enfin, l'activité qué je te propose interdit tout porte de ce truc, alors tu mé fait plaisir, tu lé dégages.


En langage Shawicien, ça voulait dire bonjour. Et puis, elle se rappela quand même qu'elles étaient plus proche que ça. Enfin qu'elle était censée être toute mielleuse face à elle. Alors, elle s'approche et lui attrapa la chemise pour l'embrasser tendrement, les deux mains posées sur les hanches de la presque rousse.


N'empêche, qué t'as loupé ta vocation la, tu déchires comme ça ... sans ta toque tu vois. T'es bien nue dessus ? J'irai vérifier après quand même.


Elle se recula légèrement et frappa dans ces mains comme pour motiver ces troupes.


Ce soir, on va brigander ! Tu m'as montré le côté mielleux et tout gentil dans lequel tu vis, et bah à moi dé te montrer "mon monde" Tu vas voir, tu vas adorer, jé te demande juste de pas trop casser de chico pour éviter le procès derrière. Une Secrétaire Royale en procès pour brigandage, c'est moyen mais bon, jé pourrai porter le chapeau.

T'as pensé au foulard ?

_________________
Samsa
    "As tu déjà voulu être quelqu'un d'autre ?
    Es-tu épuisée de te sentir tellement abandonné ?
    Désespères-tu de trouver quelque chose de plus
    Avant la fin de ta vie ?
    Es-tu emprisonnée dans un monde que tu hais ?
    En as-tu assez des gens qui t'entourent ?

    [...]

    Bienvenue dans ma vie."*



Plus elle avance, et plus les petits yeux sombres se plissent dans la pénombre. La main gantelée droite vient se poser sur la garde de l'épée, prête à dégainer, et les épaules se carrent afin d'encaisser tout potentiel coup surprise. Ou d'en envoyer un. Au choix.
Une voix se fait soudainement entendre et Cerbère s'arrête brusquement, muscles tendus, et lève la tête vers la voix. C'est silhouette noire qui saute -tombe ?- d'une branche hautement perchée. Réception moyenne mais avec des efforts; 6/10 de la part du jury qui constate que quand il n'y a pas de cavalière-matelas en dessous, c'est forcément plus difficile. Aller plus loin, pourquoi faire ? Elle a trouvé l'Espagnole, c'est du terminus tout le monde descend -de la branche-. Presque immédiatement alors, elle se fait critiquer la présence de son bouclier en terme typiquement originaux de Shawie. La réponse se fait, logique.


-Hé ! Tu m'as pas dit pour le bouclier té ! C'est plus pratique pour charger pardi. Est-ce qu'on va charger té ? Sinon, est-ce que je peux le garder dans le dos pardi ? Il fait pas de bruit pardi ! Et c'est toujours utile, non ?

Attraper par la chemise, ça a quelque chose de fougueux qui s'accorde autant qu'il déstabilise la Cerbère qui ne s'y attendait pas forcément. Le baiser est tendre et les mains posées sur les hanches marquent une appartenance qui ne déplaît pas. Cerbère passait son temps à garder, à protéger, à veiller sur ceux qu'elle aimait. Elle renvoyait à tous l'image d'une femme assurément très solide, mais pour qui savait la prendre, elle passait de chien de garde adulte à jeune chiot serein, petite chose qui savait être sensible et apprécier la sécurité et l'appartenance; une place sûre, en quelque sorte.
Le baiser reçoit réponse assurée tandis ce que les mains accordent caresse à la taille espagnole.

Elle ne sait toujours pas pourquoi elle est là ceci dit.


-Quelle vocation pardi ?
Et pardi, j'ai obéis à la lettre té. Sauf pour les carottes pardi.


Samsa tapote la petite sacoche à sa ceinture et Shawie tape dans ses mains. Ce soir elles vont quoi ?! Cerbère ouvre la bouche mais l'Espagnole continue de parler. Jointure des lèvres; ça attendra. Elle lui parle ensuite de côté mielleux et tout gentil et Samsa rouvre la bouche pour protester. Elle bravait quand même des autorités comtales et royales pour tabasser des angevins sans défense ! Ou tout autre gens provocants et agaçants. Il devait y avoir une sorte incompatibilité entre Samsa et les princesses, car déjà au Secrétariat Royale, elle s'était amusée à cela avec une autre. Tu parles d'un monde bisounours toi, quand tu risques tous les quatre matins d'être virée et mise en procès pour outrage à Altesse. Mais il parait qu'elle va adorer l'envers du décor alors elle referme son bec.
Dans quoi s'est-elle embarquée ? Son côté Secrétaire Royale, ainsi que ses valeurs, lui interdisent de se lancer dans l'aventure. Mais la petite voix de la témérité, de la curiosité et de l'impétuosité l'emporte à trois contre deux. Résumons : caractère > valeurs. Naturel > éducation. Et puis pas que. Shawie avait fait des efforts pour connaître le monde de Samsa, pour changer de vie, alors pourquoi la Cerbère n'irait-elle pas voir, elle aussi, comment c'était de l'autre côté de la barrière ?


-D'accord pardi..

La Bordelaise montre le col noir qui couvre le haut de son thorax et en remonte une partie sur son nez. Dans l'ombre qui les entourent, Samsa ressemble véritablement à une brigande cette fois, ou en tout cas à quelqu'un de furtif et qui n'est pas là pour vendre des pommes d'amour. Les onyx brillent de leurs étincelles métalliques qui s'égayent quand la Cerbère sourit sous son col.

-Ca va comme ça pardi ? On commence par quoi té ?



* = paroles traduites de Simple Plan - Welcome to my life

_________________
Shawie
Tu peux garder le bouclier, mais il va plus té gêner qu'autre chose tu sais. T'es pas en guerre là, et vu qu'on est qué deux, et qué t'es novice, on va pas s'en prendre à un chargement entier de nobliau de passage. Plus un pèlerin ou paysan prêt à livrer sa cargaison du matin aux boulangeries.

M'enfin, toi qui vois.



Elle lorgna sa tignasse et dodelina de la tête comme pour montrer une protestation voir même une lassitude des fautes de la jeune apprentie. A croire qu'elle n'avait jamais volé de pomme pour survivre ! Les cheveux, ça volent, ça se fou dans les yeux, ça gêne et ça se tirent. Donc autant minimiser le truc et les cacher ou les couper.


En revanche, t'aurais pu accrocher tes cheveux ! Tu réfléchis pas à la praticité du truc la.


Il n'y a pas à dire, elle était merveilleusement belle avec ce foulard ! Mais ça n'était pas tout à fait la Cerbère ainsi. Elle ressemblait à toutes les voleuses de bas quartier mais qu'importe, elle se prêtait au jeu, c'était l'essentiel. Si la Cerbère avait été une véritable brigande jamais ô grand jamais l'Espagnole ne se serait retournée vers elle. Elle était toujours attirée par le même genre de personne, à l'exception unique et formelle d'une certaine Satyne, fantôme du passé qu'elle disait. Fort heureusement, il se trouve que la Cerbère garde quand même sa touche personnelle : les carottes. Signature contestable d'un soi disant chien aimant les carottes.

Elle lui réajuste le col en le baissant pour de nouveau lui voler un baiser et lui remet l'air de rien. Elle se recula et énuméra sur ces doigts quelques règles de base :



Interdiction de grignoter des carottes en cours de route.
Interdiction de parler, on va té reconnaitre entre cent sinon. Dès qu'ils ouvrent la bouche, j'ai envie dé les tuer, alors j'aimerai né pas finir ma nuité en geôle hein. Ils essayent dé négocier et ça m'énerve encore plus.
Interdiction de protester ou grogner.
Interdiction de charger !



Elle fit une petite pause, s'assurant ainsi que la Cerbère n'avait pas décroché. Son attention était limitée dans le temps ... elle sourit à cette pensée. C'était toujours compliqué d'expliquer une évidence à quelqu'un qui ne connaissait pas. Pour la brigande, c'était une évidence de faire les poches, de mentir et de se battre, alors comment arriver à expliquer à quelqu'un de Royal, que faire les poches, c'est la vie. Elle en ferrait un bouquin un jour et elle était tellement persuadée que tout le monde serait d'accord avec elle, qu'elle s'auto-insulta de ne pas avoir penser à l'écrire avant. A la question de la Cerbère, elle répondit un :


On commence par lé début pardi !


Concrètement, elle faisait l'andouille -elle le faisait même très bien- mais elle écoutait le moindre bruit aux alentours. Moindre bruit et moindre mouvement. C'était une terre hostile, pleins d'armées, toussa toussa, ennemis à la Couronne et j'en passe. Le plus important c'était de ne pas tomber une une armée et SURTOUT PAS sur celle des Blanches. Ça serait un comble. Elle attrapa le main de la Cerbère et l'entraina derrière un buisson, en bord de chemin et s'agenouilla, plongeant son regard dans le sien. La voix fut plus basse mais le ton sérieux.


On commence par se planquer et on évite les armées. Si une armée nous repère, tu té casse, c'est un ordre Soldat. Jé rigole pas Sam. Hors dé question qué tu té fasses choper avec moi en train dé faire l'andouille.


Elle regarda le chemin, plissant les yeux.


On est à la sortie de la ville, il devrait y avoir du passage, patience maintenant.
_________________
Samsa.
    "Apprends-moi
    Les choses de la vie,
    Les mots qu'on se dit.
    Je doute de moi,
    Et rien ne va.

    J'ai pas la science infuse.
    Rien de tout ça.
    Rien de plus
    De plus que toi."
    (Superbus - Apprends-moi)




Si elle pouvait le garder, alors ce serait vite vu. Plus Samsa était équipée, mieux elle se sentait, surtout pour une tâche dont elle ignorait tout. Elle serait la brigande au bouclier ! Ce serait son style, sa signature, son surnom. Ou pas. "Au bouclier" pourquoi pas, mais "brigande" ça coinçait plus encore qu'un gros caillou dans le gosier qui mènerait à l'étouffement pur et simple de la Cerbère. R.I.P.
Shawie lui reproche sa coupe -l'Oréal- et Samsa tire la tronche en retour. Ils n'étaient pas drôles dans son monde. Enfin c'est juste que Samsa faisait plus sanguinaire encore quand, au coeur de la bataille, les cheveux mi-roux se teintaient entièrement de sang pour voler partout. Tout était pensé et calculé ! Dira-t-on. Ce manque de confiance... L'Espagnole lui réajuste faussement le col, juste de quoi lui prendre un baiser et Cerbère efface moue pour retourner sourire. Une main gantée fouille dans la petite sacoche pour en retirer une ficelle qui servira de lien pour retenir ses cheveux. Ceux-ci sont noués en queue de cheval pendant que Samsa écoute les interdictions.

Monde de merde.

Que des interdictions, que des précautions, que de retenues. Tout ce qui définissait la Cerbère ou presque venait d'être balayé par les paroles de l'Espagnole, quoique l'interdiction de parler était légitime car Samsa avait, outre un accent, un tic de langage unique. Soit donc.
Shawie l'entraine dans une cachette et la Cerbère l'imite. Elle a cette application suprême qui ne sent pas très bon quand même. Ça sentait surtout le jeu; Samsa jouait, comme un jeune chien qui attendait juste qu'on lui lance la balle. Et il fallait patienter ! Putain la torture. A plat ventre, Samsa tourne le visage vers Shawie.


-T'es sûre que je peux pas charger pardi ? Même silencieusement té ? Je fonce, je le renverse, je l'assomme au besoin pardi, et tu me montres la suite té ?

"Siteplééééé ! Shawie de mon coeur !".
Elle sait bien que les petites moues ne marchent pas sur l'Espagnole mais elle essaie quand même, sourire innocent -caché par col remonté- et yeux pétillants.
Soudain, Cerbère se met aux aguets. Un bruit. Elle s'applatit plus au sol encore et observe un couple de voyageur approcher. Un homme armé d'un vulgaire baton -quoique méchant si bien manié- et une femme qui a l'air d'avoir le dégainage de la dague rapide vu sa main serrée sur la garde à sa hanche.


-On dit que je prends l'homme pardi ?

C'est qu'elle fait sensiblement moins la maline sans sa cotte, la Cerbère. Non et puis surtout, elle détestait se battre contre des femmes et préférait la force brute des hommes. A battre, hein.
L'autorisation est-elle vraiment donnée ? Sans doute, mais peut-être pas. Samsa bondit hors de la cachette, retenant son cri de charge. Oui, de charge. Sans doute ne sait-elle pas aborder les gens qu'elle doit battre sans les charger comme une malade. La brève distance qui la sépare d'avec l'homme est avalée par le déploiement de puissance de Cerbère. Il tente bien de se défendre, de donner un coup de baton ou de se protéger, mais le bouclier est là, fidèle, et percute le voyageur alors qu'un pied est subtilement placé juste entre les siens. Croche-patte en taillade ! Et boum, la carrure de l'homme ne suffit pas à encaisser et, déséquilibré par la traîtresse, il tombe. Aussitôt Samsa dégaine et avorte sa tentative de se relever d'un pied sur les côtes qui le repousse au sol. La pointe de l'épée est posée sur le cou alors qu'un sourire triomphant sous le col fait briller les petits yeux sombres de milles étincelles.
La Cerbère tourne autour de l'homme qui prend l'initiative de se frotter l'épaule avec une petite grimace. Ah ouais mon vieux, c'est solide ce que tu t'es pris sur la tronche ! Une fois mieux positionnée, c'est à dire vers Shawie, elle relève le minois pour constater l'écart des techniques.
La femme est maîtrisée d'une lame pointée vers elle -à moins qu'elle ne soit déjà plaquée contre la voyageuse ? 'Fait noir- mais elle est bien debout et en bon état, elle. Le visage de Cerbère s'affaisse; elle a raté alors ? Elle abaisse le regard sur l'homme par terre, juste au moment où il abat le baton reprit discrètement sur une jambe bordelaise. Un "kaïe !" couine hors de la bouche de Samsa et la réponse est vive; une botte vient shooter dans le poignet, faisant lâcher au voyageur un petit cri de douleur et arme. Nouveau regard, innocent celui-là, à Shawie; "c'est lui qu'a commencé !"



_________________
Shawie
Elle fait des non de la tête. Des simples non, pourtant super clair niveau compréhension. Faut croire que le langage entre les gentils et les méchants sont différents puis que Sam' ne trouva rien de mieux que de déguerpir. Il s'agirait d'un vrai brigandage avec un vrai novice, elle l'aurait planté là. Voir même dénoncé. Juste pour calmer les ardeurs.


C'moi qui vais t'assommer !

Attend putain de merdeeeeeeee !



Le "non, tu ne charges pas" se perdit dans une tornade de vent, alias Sam. Elle allait faire foirer le plan à coup sur, c'était pas donné à tout le monde ce métier. Putain Sam ! Alors que la tornade vient de filer, en bonne compagne de route, l'Espagnole s'attaque à la femme. Rien de plus simple puisqu'elle est bien trop occupée à gueuler pour son mari que l'Espagnole à juste le temps de lui passer derrière et de la menacer. Arme à terre. Arme poussée plus loin. Trop facile. Au début de ce petit jeu qui semblait sans importance,qui semblait simplement drôle tourne au calvaire pour l'ancienne brigande pas tout à fait remise de cette vie rangée.

Ces yeux ne font qu'un tour et analyse rapidement la femme et observent rapidement une bourse bien plein. Putain, ça aurait tellement mieux qu'il ne s'agissent que de pauvre paysan. Malheureusement, les deux voyagent chargés. Toute une tension se fait sentir et c'est partit pour le débat des deux consciences. Un côté qui dit de tout prendre jusqu'au braie de la femme, de l'autre, un petit non qui insiste bien sur le fait de devenir Chevalier. Et ce oui qui contre-attaque avec un un argument de poids "personne ne le saura". C'était pas faux ça. Personne ne le saurait. Même pas Sam.

Un regard vers Sam. Il se passe quelque chose la bas mais la Cerbère semblait bien maîtriser l'homme. Elle n'en aurait pas douté. Ce n'est pas un homme qui allait arrêter la charge, bien au contraire. A croire que la vue de la chair excitée la Cerbère.

Elle haussa donc la voix pour lui causer :



C'va, tu vas réussir à le maîtriser ou t'as besoin d'un coup de main ? T'as l'air de bien patauger. Maintenant, tu regardes s'il a quelque chose d'intéressant. T'emmerdes pas avec les objets, prend que les écus.

.... ....

Non en fait, tu ne prends rien, assomme le.



Evidemment qu'il ne fallait pas que la Cerbère prenne quelque chose. Elle secoua la tête et peut être une erreur de débutant mais la femme eu le temps de lui claquer une baffe magistrale. L'Espagnole reporta son attention sur sa prochaine victime avec un regard qui disait "t'aurais jamais du faire ça". En plus, le plus étrange, c'est que la victime ne semblait pas vouloir s'échapper. Connerie suprême.

Elle l'aurait laissé repartir sans rien lui prendre. Le "non" avait prit le dessus mais finalement le oui venait de remonter en première place. Et faut savoir qu'en ce moment -et plus que d'habitude- l'Espagnole est sur les nerfs, le moindre mot de travers, le moindre regard inadapté la fait dégoupiller. Alors, imaginez un instant une droguée des écus en face d'une femme richissime qui vient de la frapper.

Sa main se referma sur son épée, tandis que l'autre arracha la bourse de la femme sans aucun regret. Bien sur, elle aurait pu en rester là. Le ton était ferme et directif. Bien loin de l'image que Sha' avait pu laisser voir jusque là, se planquant derrière une image de branleuse qui ne prend rien au sérieux.



On dégage.


Elle espérait secrètement que la Cerbère écoute et parte. Et d'un autre côté, elle espérait aussi qu'elle accoure pour l'empêcher de faire LA connerie de la soirée. Impardonnable à jamais. Se sentant obligée de répliquer à l'attaque de la femme tout simplement, elle lui balança un violent coup d'épée dans la jambe -qu'elle lui entailla- pour la faire chuter. Elle vit rouge. Soif de sang, soif d'écus, soif de se calmer et de passer ces nerfs.
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Samsa.
    "T'as le look de Josh Hong
    Et du sexe appeal.
    J'aurais voulu que tu m'vois que sous mon bon profil.
    J'ai beau dire que j'ai pas que ça en tête,
    Y'a pas à dire l'accent ça m'entête.
    Tu mets a l'aise
    Et your understand,
    J'ai la langue qui traîne."
    (Jenn Ayache - L'Américain)



-C'va p...

"...ardi". Le tic est retenu avec violence, tellement que Samsa en grimace, que ça en est presque insoutenable mentalement parlant. Elle pourrait lâcher là son épée et s'étreindre les tempes et la tête, toujours en flirt avec quelques soucis mentaux. Mais ça va, tout va bien, Samsa respire et capte la fin de la phrase de Shawie. Jusque-là, pas de problème; on malmène des gens, on se couvre et on se tire. Un seul coup de bâton s'était perdu sur le tibia du Cerbère, ça se déroulait bien. Et puis une claque retentit et Samsa relève les yeux sombres de sa victime pour les diriger vers Shawie. C'est sans doute cet instant qui sonna le début de la fin.
La Secrétaire Royale a le temps de voir Shawie qui assène un coup de lame à la jambe de la voyageuse, réveillant définitivement Cerbère qui avait été endormi au son de la harpe du jeu. L'homme crie pour sa femme blessée et Samsa réagit par réflexe; elle ramasse le bâton du voyageur et lui met un coup sur la tempe, bref et sec afin de l'assommer comme suggéré plus tôt. Elle se précipite ensuite vers Shawie et s'interpose en douceur en s'accroupissant vers la femme blessée. Les petits yeux sombres semblent implorer l'Espagnole de s'apaiser avant qu'ils ne se détournent pour examiner la blessure. Il n'y aura pas besoin de garrot, ce n'est pas profond, simplement mal placé. Samsa relève les yeux vers Shawie et avance lentement une main vers la bourse dans la sienne. Avec calme et douceur, elle s'en empare et la repose près de la femme qui n'a pas l'air décidée à faire silence pour autant. Presque méthodiquement, la Cerbère ancienne tortionnaire et même tueuse à gages lui appose une solide main gantelée sur la bouche et le nez afin de l'étouffer, ne la relâchant que lorsqu'elle perd tout juste les esprits et la connaissance.

Ainsi, d'un simple brigandage, elles se retrouvaient face à un homme chargé et assommé et à une femme entaillée à la jambe et moitié étouffée afin de lui faire perdre connaissance.

Samsa retire son gantelet droit et glisse sa main dans celle de Shawie, libérée de la bourse. Les doigts se resserrent autour, le pouce glisse sur la peau espagnole et les yeux s'accrochent à leurs homologues avant que Cerbère ne se relève.


-Viens pardi, faut pas rester ici té, ils iront bien pardi.

Elle l'entraine vers leur précédente cachette et continue à couper à travers la végétation, refusant de lâcher la main de Shawie, jusqu'à atteindre un chemin parallèle à celui sur lequel elles étaient précédemment, certes moins fréquenté mais plus sûr. Le Domaine Royal, ça la connaissait. Cerbère lâche la main et s'assoit dos à un arbre, suffisamment en retrait de la route pour ne pas être vue, mais également assez près pour guetter les passages. Les petits yeux sombres se reposent sur Shawie alors que le col est abaissé pour laisser entendre une voix sans filtre.

-Ca va pardi ?
On peut retenter si tu veux té. Je serai plus... Attentive pardi.


Ouais parce que là, elle avait merdé quand même. A ne pas saisir les enjeux, à ne pas se rendre compte pleinement que non, ce n'était pas un jeu, mais bien un crime. Enfin, elles n'avaient rien prit, rien laissé, et Samsa pourrait presque passer pour un homme auprès des deux voyageurs. Ça n'aurait pas été la première fois, pas vrai Samuel ? Rien à chercher du côté du couple des deux femmes donc.

-T'as mal pardi ?

Non parce que à la base, Shawie avait quand même été giflée -même si ça vaut mieux qu'un coup d'épée-. Et ça, plus que le sort des deux victimes ainsi que du -petit- foirage, c'était ce qui occupait son esprit. C'était celle qui occupait son esprit; c'était Shawie. Pouvait-elle la perdre à l'issue de cette idée, de cette expérience ? Est-ce qu'elle avait bien fait de venir, pour elle comme pour l'Espagnole ? Mais oui.
Samsa tourne son visage à découvert vers Shawie et lui sourit, assurée finalement qu'elle avait raison d'être là et qu'elle ne regrettait pas. Elles devaient partager cela, renforcer Shawie -espérons- comme elle-même et réduire le ravin de leurs idéaux, le ravin que leur mode de vie avaient creusés entre elles. L'Espagnole avait eu le courage de quitter son monde, chose que Samsa ne pourrait jamais faire en sens inverse. Chacune son tour, elles faisaient un pas à la mesure de leur possibilité. De loin, l'Espagnole avait le plus de cran, et Samsa avait le pouvoir de tout couvrir.
Assurément qu'ensemble, elles iraient loin et seraient, peut-être, invincibles en toutes circonstances.

Chut, laissons Cerbère à ses rêves de gloire en duo et d'éternité, victoire suprême de l'amour.
Laissons-la également à son côté fleur bleue qui, pour une fois, était là. On ne va pas s'en plaindre !



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Shawie
Bouillir de l'intérieur c'était véritablement le bon mot. La seule chose qui la laissé véritablement plus calme qu'à l'habitude, c'était la présence de Sam. Inconsciente ! La main se referme sur la voisine et elle suit sans rien dire. Si elle ouvrait le bec, ça serait pour insulter, pour baffer et tuer. C'était simple dans son esprit : tu frappes, je te frappe. Ignorant totalement son nouveau statut qu'on essayait de toute force de lui faire tenir. On essayait de la faire changer mais à quel prix ?

A chaque pas, son cœur lui disait de se retourner et d'y repartir achever le travail. Ne jamais laisser de témoin, c'était pourtant simple. Mais pour une fois, la devise de son père "la raison l'emporte sur le cœur" prenait un tout autre sens. Elle se bouffait la langue pour ne pas répliquer, elle se bouffait la langue pour ne pas engueuler Sam -qui finalement, n'avait absolument rien fait de mal. Elle avait été un obstacle voir une délivrance. Elle cacha sa colère autant que cela puisse être possible, sa colère et sa rancœur.



Bien sur qué non, jé n'ai pas mal.


Elle se sentit encore plus rabaissée par cette remarque ! En revanche, sa fierté en avait prit un petit coup. Faudrait qu'elle bosse ça aussi. Donc, elle se frotta la joue comme pour dire tout va bien, t’inquiète pas.


C'est un taquet de donzelle mal baisée ça. J'aurai pu la terminer. T'aurai pas du intervenir, maintenant j'vais penser qu'à ça tu sais. Elle était blindée là, j'lui aurai chourer, personne n'aurait su et je me sentirai mieux qué comme cette grosse bouse qué je ressens au plus profond dé moi !


Elle daigna enfin déserrer les dents et lui adresser un truc qui se voulait ressembler à un sourire. La vache, c'était vachement dur de laisser échapper un rictus mais pour Sam', rien n'était trop beau -les violons étaient de sortis, laissons les jouer une belle et douce mélodie- Ouai, rien n'était trop beau pour elle. Elles se connaissaient d'avant mais quoi, à peine quelques jours qu'elles s'envoyaient des toques en tavernes, qu'elles se prenaient des cuites ensemble, même qu'elles avaient même dormi une fois ensemble, c'pas rien. Bref, pour certains, cela ressemblait à du roucoulage mais dans l'esprit Espagnole, c'était plus ... humm, un rapprochement intime en douceur.


Tu né dois pas charger comme ça. T'sais jamais sur qui tu tombes et surtout combien ils sont. Là, ça va, c'était deux peignes cul mais imagines qu'il y avait la garde derrière hein ? On aurait été maligne à deux contre douze. Faut faire gaffe tu sais, ça peut paraître amusant et ça l'est mais ça reste quand même un métier à risque.


Elle posa son regard dans le sien et s'approcha lui déposer un baiser en coin de lèvre comme pour dire un merci beaucoup trop dur à dire de vive voix.


Tu veux recommencer ? Mieux cette fois ? Pas dé règle, juste la base de sécurité. Merde, t'es SR alors calme tes ardeurs. Tu pourras les dé-calmer ce soir quoi ... enfin jé dis ça, jé dis rien, peut être qué tu vas tomber en dormant.


Et toc !
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Samsa.
    "J’ai tout gâché ce soir,
    J’ai encore perdu un combat.
    Je continue de tout gâcher,
    Mais il me suffira de recommencer."


Évidemment qu'elle n'avait pas mal. Shawie n'avait jamais mal. Elle avait fui les Impériaux avec une plaie dégueulasse au ventre, elle s'était auto-cautérisée et le tout, en silence. Shawie, c'était une dure à cuire, du cuir tanné, de l'acier inoxydable. Alors Samsa veut bien la croire et en sourit même doucement.
Que ce soit un taquet de donzelle mal baisée, soit donc. Par contre, "la terminer", c'est largement moins sympathique.


-On ne "termine" pas les gens pardi, même si elle t'a giflé pardi. Là, elle va peut-être se taire pardi, vu qu'on a rien pris té.

"Même si tu l'as abîmé."
Cerbère l'écoute, oreilles dressées. L'élève prend sa leçon, et une bonne. C'était pas faux ce que l'Espagnole disait et en son fort intérieur, Samsa sait qu'on ne gagne pas à deux contre douze, même si, dans la réalité, elle aurait tenté avec l'ardeur qu'on lui connait. Ce n'était pas vraiment sa faute à la Cerbère, la Cerbère trop forte qui arrivait à mettre par terre quand une charge était réussie, la Cerbère vétérane des guerres et de tous les fronts. Elle connaissait les champs de bataille, les combats à un contre un, même à un contre deux, les duels contre les soldats armés jusqu'aux dents. Et on lui parlait de vaincre un voyageur armé d'un bâton ! Pourtant, elle savait bien qu'ils n'étaient pas tous comme ça; il n'y avait qu'à la voir elle quand elle voyageait, un radar mobile, une Cerbère aux crocs déjà sortis.
Son coeur sensible, à l'inverse de ce que laissaient parfois voir les quelques traits figés de son visage, rate un battement au baiser, même s'il n'est que posé au coin. Qu'est-ce qu'elle y pouvait si les lèvres espagnoles étaient à tomber ? Avis royal tout à fait objectif, bien sûr.


-Pardi. Cette fois, tu me dis bien comment faire té, et je ferai à la lettre pardi. Et puis je voulais être Capitaine de la Garde Royale moi à la base pardi !

Comme quoi, elle n'avait pas trahi ses désirs; c'était Zelha qui l'avait nommée là et c'était tout. Au fond, une excellente décision qu'elle avait eu, que Samsa ne regrettait pas, mais cela ne changeait pas sa nature belliqueuse.
Les petits yeux sombres se plissent à la remarque, légère pique, sur son endurance. Shawie Shawie...


-Compte pas là-dessus pardi, parce que pendant que toi tu guettais cavalière-paillasse du haut de ta branche té, moi je tuais et éviter de crevais sur des champs de bataille pardi !

Le niveau de surclassement d'endurance est donc sensiblement plus élevé. Enfin, en partant du principe que Shawie attendait éternellement dans un arbre, vision sensiblement fausse bien sûr. Mais ça, on est pas obligé de l'admettre, pas vrai ?
La Cerbère se relève et pose long baiser sur les lèvres espagnoles avant de lui remettre le col en place avec un sourire. Elle fait de même pour elle ensuite et fait glisser son bouclier dans son dos d'un geste; il serait plus utile là que sur l'épaule s'il n'y avait ni charge ni combat avec épées. Au pire, elle savait très bien exécuter le mouvement, le petit coup d'épaule, qui faisait retourner la large protection à sa place. D'ici-là, il est calé. Cerbère se remet ensuite à plat ventre au sol et avance jusqu'à la route où encore en rentrait, elle est cependant bien positionnée et prête à toute interpellation.


-Samuel Bravo à Alpha Tango, nous attendons vos instructions pardi.

Samsa tourne la tête vers Shawie et ses yeux s'illuminent d'un sourire invisible. On y lit une plaisanterie, mais non plus un amusement comme cela a pu être le cas précédemment. Le regard sombre se repose droit devant lui, sur la route, attentif et sérieux.


* = paroles traduites de Shakira - Try eveything
Shawie
L'Espagnole accueillit le baiser sans trop la ramener. Comme quoi, il n'en fallait pas beaucoup pour la faire taire. Enfin, si un peu mais Sam' savait faire. Elle ne lui dirait jamais évidement pour éviter de se prendre une remarque allant dans le sens de la vantardise mal placée mais pourtant réelle. Non mais, elle n'allait pas donner du foin à moudre à un boucher. Enfin, un truc comme ça quoi.

Elle avait vraiment dit ça ? "Tu guettais cavalière-paillasse du haut de ta branche, moi je tuais et éviter de crevais sur des champs de bataille pardi". Samy Samy ... c'est qu'elle en avait fait des guerres elle aussi, mais pas du même côté. Si ça se trouve, elles c'étaient foutues sur la gueule et elles ne s'en rappelaient même pas.



Idiote ! Je butais des gens qué t'étais encore en train de téter le sein dé ta mère ! Tu crois quoi là hein ? Qué je fais le poirier toute la journée à attendre un client ? Double idiote ! Je change de tactique à chaque fois, pour ne pas me lasser. Ça m'arrive de m'auto-lasser de moi. Même qué oui. J'pensais pas avouer cette chose à quelqu'un, m'enfin.


M'enfin c'était dit quand même.

Elle haussa les épaules, fatiguée d'être dans un cercle vicieux d'auto clashage. Comme si les pics des autres ne suffisaient pas, il fallait qu'elle en rajoute une petite couche. L'auto dérision c'était une arme vraiment super puissante. Bah ouai, ne jamais se prendre au sérieux, ça permet aux autres de vous prendre pour un con et ça, c'est super avantageux. La folie excuse beaucoup de chose. Du moins dans son ancien monde de vilains pas beaux, c'était vachement utile d'être niais, ou de le paraître.



Idiote ! On aurait été bien monté avec toi en Capitaine ! Carnage. Vous auriez encore plus souvent perdu. On aurait chanté notre gloire sur vos cadavres.


Elle se mit à ramper et évidement une idée géniale puissance dix fit tilt dans son petit esprit dérangé.


Bippppp Cheffe de section parle à troufion peu débrouillard bippppp, client à trois heures, je répète, client à trois heure. Alpha tango a un plan. Toi regarder et intervenir quand la chariote s'arrête. Terminé.


Elle se leva d'un coup et jeta son épée -brigander voulait dire prendre des risques et innover- avant de retirer son foulard qu'elle fourra dans sa poche. L'Espagnole fit un signe à la Cerbère -signe qui ne voulait rien dire- et s'en alla se coucher sur le chemin, en mode gros déchet qui aurait sans doute besoin d'aide. Elle s'allongea tranquillement, et laissa le temps à la chariote de s'approcher assez, dans l'espoir qu'elle ralentisse bien sur.

Le but, c'était bien sur de les faire stopper et que Sam puisse attaquer tranquillement. Encore faut il qu'elle percute. Alors quand l'Espagnole sent un bout de bois frapper son dos, elle se retient de gueuler et regarde Sam dans la pénombre. Le plan avait marché, du moins pour le moment.

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Samsa.
    "Monte le son, baisse d'un ton;
    A tout moment j'peux passer à l'action.
    Attention, pas d'questions;
    Calmement on y va sans pression.
    Monte le son, baisse d'un ton."
    (Ridsa - Là c'est die)



Un grognement peu commode, à la limite de la méchanceté, répond à Shawie sur les multiples "idiotes" balancés. Premier et dernier avertissement de la patience et du jeu bordelais qui trouve ses limites. Surtout que c'était elle la plus âgée ! Elle aurait vingt-six ans bientôt même. Hum, le temps passait vite... Hier elle avait vingt ans et dansait avec Zyg en riant et en racontant des bêtises. Aujourd'hui elle ne dansait plus et elle allait brigander pour mourir moins bête.
Une expiration plus marquée s'échappe, comme un soupire retenu, un regret éternel, une peur inavouée de continuer de vieillir. Que deviendrait-elle le jour où elle ne pourrait plus se battre ? Le jour où son corps n'aurait plus l'énergie que l'esprit impose pour survivre ? Qu'arrivera-t-il le jour où, regardant son reflet, elle ne verrait plus qu'une femme en perte de ses moyens et conditions ? Cerbère ferme les yeux, lutte contre l'ancienne bipolarité qui a laissé ses marques et qui ne manque pas de le rappeler parfois.

"Pas maintenant."

Les petits yeux sombres se rouvrent quand Shawie se lève afin de rejoindre la route. Elle hausse un sourcil au signe qu'elle ne comprend pas. Putain mais il aurait fallu lui donner le manuel du langage des signes contexte brigandage aussi ! Mais Samsa a compris la ruse et c'est tout ce qui compte. On percutait beaucoup plus vite quand on en avait déjà été victime. Espérons que cela soit la première fois pour le voyageur et qu'il ne roulera pas sur son Espagnole.
La charrette percute Shawie et la Cerbère s'active dans le noir. Alors que le conducteur descend -a-t-il seulement vraiment vu la brigande au sol ?-, Samsa agrippe la garde de son couteau et le contourne au couvert des arbres et de l'obscurité jusqu'à passer derrière lui. Ses pas sont lourds mais, étonnamment, ils se posent en silence, sans remuer l'épée, et le bond final est presque souple.
Une main gantelée vient écraser la bouche, les doigts enserrent solidement les mâchoires et le couteau dégainé s'appuie sur les reins alors que le bras de la première main force l'homme à s'y appuyer quelque peu pour maintenir son équilibre sous contrôle. Si on avait cherché à prouver que Samsa avait été tueuse à gages, elle venait d'en donner la preuve sur un plateau d'argent. Elle-même s'en rend compte et blêmit dans la nuit. Le fantôme de Laurelle l'assaille, la nuit d'horreur, de sang, d'ombres et de feu lui revient et Cerbère lutte contre les Enfers qu'elle garde. Un violent frisson la prend mais elle tient bien l'homme, crispée. Les petits yeux sombres se posent sur Shawie pour attendre la suite. Allait-elle fouiller la charrette ? Ou le voyageur ? Allait-elle lui demander explicitement sa bourse ? Et pour son visage, qu'allait-elle faire ? Elle n'allait pas lui crever les yeux, hein ?

"Je veux bien apprendre mais si on pouvait ne pas s'éterniser, ça m'arrangerait."



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Shawie
C'était d'une facilité déconcertante. Beaucoup trop même. Elle finit par penser que Sam' lui cachait des choses. La maitrise d'une personne n'est pas donnée à tout le monde, même Sha' n'avait pas la technique. Oh, il y avait bien la bonne volonté mais souvent, ça ne faisait pas tout. Elle resta au sol, toujours pour la mise en scène spectaculaire qu'elle venait de faire, se frotter le dos et reprit son foulard qu'elle accrocha comme tout bon bandit qui se respecte. Position fœtale, elle réfléchit.

Peut être que Sam était une brigande, genre une Fatum ... mon dieu, si c'était le cas, elle devrait se barrer et rapido. On ne mélange pas la vermine avec les rats. Ou pire encore ... une Lionne de Judas ! Oh misère. Elle la regarde puis secoue la tête puis regarde de nouveau Sam, grogne évidement, enfoirée de colabo'. Ça, ça, c'était prévisible. Pourquoi une nénette comme Sam se serait intéressée à elle comme ça hein ? A coup sur qu'elle voulait lui faire cracher tous ces écus là. Oh pinaise. Elle voulait la ruiner, elle voulait l’adresse de la Pègre, elle voulait tout détruire.

Un regard noir de chez noir vers Sam.



Enfoirée de traitre !


Elle se leva d'un bond et s'en alla chercher son épée qu'elle avait laissé dans un buisson et se ramena vers l'homme. Samy, Samy, t'aurais jamais ô grand jamais du jouer à ce petit jeu. Tu vas morfler. Elle serra les chicos et puis serra son poing libre.


Dégage avec ta charrette ! T'es moche et vieux, dégage !


Une fois l'homme partit en cavalant avec son dû, l'Espagnole regarda Sam. Actuellement, la brigande avait trouvé un nouveau jeu pour planer, c'était les champignons -alors pas les bolets ni chanterelles hein soyons clairs- ça lui foutait le cerveau encore en miette. Qu'importe, pas d'excuse. Les traitres, elle connaissait. Quelques années avant avec Satyne, elle avait foutu sa race à un certain Twin.

Elle lui en colla une.



Traitre ! J'me demandais bien aussi porqué t'avais des facilités et tout mais maintenant c'est clair, t'es une putain de Judas ou de Fatum. Et dire qué je t'ai embrassé et PRESQUE ouvert mon cœur !! Bah tu devrais avoir honte de jouer avec les gens comme ça.


Elle pointa son arme sur son Cerbère, le cœur gros, prête à en découdre desuite pour l'honneur de la Pègre.
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Samsa
    "Quand tu sens la chaleur monter en moi,
    Regarde moi dans les yeux :
    C'est là que se cachent mes démons.
    C'est là que se cachent mes démons.
    Ne t'approche pas trop,
    C'est sombre en moi;
    C'est là que se cachent mes démons,
    C'est là que se cachent mes démons."*



Dans la nuit, Samsa ne comprend pas le regard de Shawie. Elle ne voit que ses yeux qui deviennent meurtriers, cette insulte jetée. Est-ce que c'est bien à elle qu'elle parle même ? L'Espagnole se tire le temps d'aller chercher son épée et Samsa en profite pour regarder derrière elle sans lâcher l'homme. Personne. Peut-être qu'elle a reconnu le voyageur alors ? La furie furieuse revient et ordonne à la victime de décamper. ...Wait, what ?! Cerbère bat des cils, dans l'incompréhension complète, mais devant l'air décidé de Shawie, elle retire ses mains et le voyageur s'en va. La Secrétaire Royale fixe l'Aspirante sans comprendre, incrédule même. Elle écarte les bras et s'avance.

-Bin qu'est-ce que tu fais pardi ?

"On le laisse filer ? C'est une technique ancestrale de brigandage ? Comment ça marche ?"
"Ta gueule" lui répond la gifle.

Surprise, la tête bordelaise part sur le côté -c'est qu'elle n'y est pas aller de main morte- et Samsa fait un pas en arrière alors qu'un flot de reproche l'assaille. Elle porte une main nue à sa joue découverte par le col qui est tombé, désorientée et perdue. Qu'est-ce qu'elle raconte à propos de Fatum et de Judas ? Embrasser, coeur... Là on parle d'elle. Et d'elles. Jouer ?


-Mais qu'est-ce que tu racontes pardi ! Ça va pas nan té ! T'as bouffé quoi pardi ? Ou t'as trop bu avant de partir té ?

Pourtant Shawie ne sentait pas l'alcool. Quelle fichue mouche l'avait piqué ? Le temps de latence de la baffe s'en va, bien que la douleur reste et que le rouge s'installe, et les paroles impriment enfin l'esprit bordelais avec un froncement de sourcil d'incompréhension.

Oh. Si.
Elle a compris. Hélas.


-Shawie je...

L'épée se pointe vers elle et Samsa n'aime pas ça. Du tout. Absolument pas. Outre le fait qu'on la menace, elle déteste se faire juger sur ce qui a pu se passer cette nuit-là, cette nuit du 25 avril 1460 au couvent de Bordeaux. C'était passé. Cerbère rentre le menton car elle se sent attaquée. Elle ne veut pas parler de cette époque, il est trop tôt pour Shawie, trop tôt pour qu'elle raconte cet Enfer, cette période de Ténèbres, à celle qui sort tout juste du Mal.

Elle fait un pas en avant, les mains légèrement tendues en signe d'apaisement.


-Shawie arrête pardi, sois pas stupide té, je suis pas de ces gens-là té, je suis p...

C'est qu'elle ne baisse pas son épée la bougre. Elle veut vraiment l'embrocher, elle y est sans doute prête si Samsa fait encore un pas. Cerbère s'arrête, les lèvres pincées. Elle se sent acculée, attaquée, jugée; forcée de parler. Alors soudain, c'est la colère qui prend la place pour ériger des défenses.
Samsa dégaine le couteau qu'elle avait rangé à sa ceinture et le jette avec nonchalance aux pieds de l'Espagnole.


-Tu veux quoi pardi ? Que je me batte té ? Tu veux que je te donne raison pardi ? J'me battrai pas contre toi té, et j'ai rien fait de m... J'ai jamais été dans le camp des brigands pardi. J'ai toujours été pour la Couronne té. Tu m'accuses parce que j'ai des facilités té ? Mais t'as cru que je sortais du cul pailleté d'une licorne ou quoi pardi ?!

Les yeux sombres sont enflammés de colère et de douleur. Elle aussi elle se sent trahie, trahie par Shawie qui l'accuse sans preuves, qui serait prête à la tuer sur le champ sans doute. Trahie par celle qu'elle aime, qui la juge et l'attaque sur la base de bêtes capacités.
Les bras s'écartent comme si elle s'offrait à l'épée avec un air d'indifférence ironique. C'est surtout de l'impuissance et de la souffrance.


-Tu crois que j'ai jamais ressenti de haine, de rage, de colère si forte que ça en détruit jusqu'à l'intérieur pardi ? Tu crois que j'ai jamais souffert té ? Tu crois que j'ai jamais éprouvé de vengeance pardi ?

Le regard de Cerbère s'ancre à celui de Shawie, s'y enfonce aussi loin qu'il peut, creuse les émeraudes jusqu'à essayer d'atteindre le fond, son âme.

-Tu crois que j'ai fait que des trucs biens dans ma vie pardi ?
Tu n'sais pas qui j'ai pu être té. T'en as aucune idée pardi. Je pensais que tu savais celle que je suis té. Mais t'es là, à m'avoir traité de traître, à m'avoir giflé pardi, à pointer une épée vers moi et à chercher une bonne raison de me tuer pardi.

Je suis Secrétaire Royale depuis deux règnes pardi, et avant ça j'étais au service de la Surintendante devenue reine, Zelha pardi; je faisais des escortes suicidaires mais vitales té. Avant encore, j'escortais des voyageurs pardi, je les protégeais de Fatum, des Lions, des Renards, des angevins et des berrichons pardi, des petites frappes té. Je les ai toujours combattu pardi.


Samsa repart en avant, se rapproche de l'épée jusqu'à presque en sentir la pointe contre son ventre dépourvu de protection. Le cou se tend un peu et le visage s'éclaire d'un sourire amer, un sourire en coin un peu fou, complètement ironique et cynique alors que les yeux brillent d'étincelles métalliques.

-Et avant ça pardi, qu'est-ce que j'ai bien pu être té... ? Hein pardi ? Dis-moi puisque tu sais pardi !

Elle laisse passer un temps durant lequel le sourire fou s'efface, où les étincelles des yeux fondent dans la flamme qui reprend ses droits. Le visage se fait implacable et une main tape brièvement dans la lame de l'épée afin de la dévier d'elle. Cerbère se redresse, fermée, et ramasse son couteau par terre avant de rengainer.

-J'étais tueuse à gages et potentiellement tortionnaire pardi. Je m'attaquais aux religieux té.

Peut-être qu'il aurait mieux valu Fatum ou Judas en fait.
Peut-être qu'il faudrait simplement expliquer le pourquoi du comment ?
Peut-être qu'il faudrait qu'elles parlent.



* = paroles traduites de Imagine Dragons - Demons

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Shawie
Je sais qui tu es, c'pas la question, juste que tu savais faire des trucs facilement alors ben jé mé suis dis que t'attendais quelque chose dé moi. J'ai paniqué, ça arrive tu vois.


C'etait comme une cascade impossible d'arrêter. Les vannes sont ouvertes et un petit godet en dessous ne permettra jamais de retenir tout le flux qui s'en dégage. L'Espagnole se retrouve sous un flux d'information plus ou moins confus, certaines choses sont zappées et d'autre sont tentées d'intégrer.

Plus elle essaye de stopper Sam plus elle l'a voit changer du tout au tout. Comme si le passé revenait au galop, avec un doigt d'honneur bien levé gueulant "dans ta face". Des fois, on sait qu'en ouvrant le bec, on va dire une connerie. On va le regretter. On le sait mais on le fait quand même. Sans raison, simplement parce qu'on ressent le besoin de ramener sa fraise, pour se protéger la plupart du temps. Tel un boomerang, Sha' se le voit revenir vers elle. Une baffe aurait fait moins mal. La douleur physique est toujours moins pénibles à supporter. Ceci explique cela.

Alors que Sam semble au plus mal, Sha' baisse son arme, évitant un accident sur un quiproquo.



Tu sais bien qué je suis personne pour te juger, surtout pour ton passé. J'ai simplement cru à tort que t'étais une ... Enfin bref. Des fois, jé ferrai mieux de me taire, j'voulais pas té blesser.

T'as buté des religieux et jé m'en fiche comme de tes braies blanches.



Elle se rapprocha d'elle et lui prit les mains, retirant au passage son foulard. Comme pour dire, à bas les masques. Fallait qu'elles causes parce que apparement, il y a des choses qu'on ne peut cacher éternellement. A son grand regret.


Je sais pas ce qué tu as pu être. Jé m'en fiche, jé té prend comme tu es. J'ai fais des trucs qui me hantent encore chaque nuit, alors ouai, t'es pas sortit du cul d'une licorne mais j'avais une image plus lisse dé toi. Ça ne change rien, j'suis la.


Le passage sur la tortionnaire qu'elle avait pu être, elle préféra oublier. Par crainte, par choix, éviter de remuer la merde encore plus. Elle en gardait un sacré mauvais souvenir des tortionnaires. Alors l'image qu'elle avait de la Cerbère ne devait pas changer donc elle oublierait simplement ce détail finalement pas si important pour leur relation.

Elle se tenta donc de venir déposer ces lèvres à l'endroit même où quelques minutes plus tôt, la gifle avait claqué.



Je dis qué je suis désolée. Tu es la dernière personne que je veux blesser.
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