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[RP] Et c'est ainsi qu'elle fut Shawnaper !

Samsa
    "Tu marches dans la ville,
    Tu cherches un peu d'air.
    Rien ne t'effraie,
    Tu connais la rengaine;
    Tout passe.
    Tout passe.
    Et ce qui reste
    Nous fracasse."
    (Da Silva - Le coureur de fond)



C'est à présent Samsa qui se tait devant une Shawie désolée. La colère retombe aussi rapidement qu'elle est venue, simple mécanisme de défense qui n'a plus lieu d'être. Le visage fermé s'apaise et les mains se laissent prendre. Avec du recul, Samsa a même du mal à comprendre pourquoi elle s'est énervée même si elle sait pourquoi. Le baiser sur sa joue achève de chasser la dureté de ses traits; c'était quand même vachement plus agréable. La Cerbère enlace Shawie, l'étreint, glisse son nez au-dessus de son oreille, dans les cheveux ébènes qu'elle hume doucement.

-C'est pas grave pardi. Je t'en veux pas té; je vais bien pardi.

Et le pire, c'est que c'était vrai.
A tendances presque bordeline, Cerbère donnait bien souvent l'impression d'être rancunière de tout et de rien alors qu'elle passait l'éponge sur beaucoup plus qu'on ne le pensait. Une main vient caresser la chevelure espagnole, presque rassurée de l'avoir là plutôt qu'en face avec une épée en main.


-Je... Te raconterai té.

Ce n'est pas comme si c'était l'épisode le plus important de sa vie, hein ? Ce qui l'avait détruite, ce qui l'avait tué, ce qui avait littéralement métamorphosé l'âne joyeux en Cerbère fou et meurtrier avant que celui-ci ne trouve à s'apaiser. Ce n'est pas comme si tout ce qu'elle était aujourd'hui trouvait racine et explication dans cette période noire.
Samsa s'écarte un peu d'elle, pose ses mains sur ses joues et dépose un baiser au coin de ses lèvres avant de lui offrir un sourire en coin.


-Je garde mes braies blanches quand même té. Enfin, quand je les retrouverai pardi... En attendant, on a plus de proie pardi !

C'était quand même important à noter parce qu'elles étaient là pour ça, à la base, et Samsa n'avait pas apprit grand-chose depuis le début de la soirée, c'était même plutôt Shawie qui en avait apprit.
Les petits yeux sombres regardent autour d'elles avec attention et se reposent sur Shawie.


-Tu me montres une autre technique pardi ? Ta botte secrète té ? Tomber d'une branche ça compte pas pardi, je la connais celle-là té.

Samsa, une très bonne élève, une femme curieuse même si sensiblement bordeline par instant. Une crème fouettée, en somme.
_________________
Shawie
C'est pas grave, tout va bien. Elle pouvait passer du chaud au froid en quelques secondes et ça faisait peur quand même. Sur ça, elles étaient complètement opposées. L'Espagnole, quand elle démarrait, elle avait beaucoup de mal à se stopper, et la rancune était quelque chose qui lui faisait souvent défaut. En revanche, Sam', pas du tout. Elle pouvait à autre chose comme si de rien n'était. Elle la toisa un instant et lui sourit. Finalement, c'était pas si mal de ne pas devoir se justifier et s'excuser dix ans.

Elle haussa donc les épaules. Tout va bien, c'était déroutant.



Evidemment qu'on a plus dé proie, à cause dé tes conneries là. Jé te rassure, il avait qué dalle, même pas trois quignons de pain pour se remplir la panse.


C'était inventé de toute part, mais il fallait garder la face.


Hey ! Le coup dé la branche, c'est super recherchée tu sais ! Et ça, crois moi, c'pas donné à tout le monde, faut jouer avec lé vent ... Puis tu déconnes aussi, j'viens dé té montrer la technique du lombric à l'instant. Ça aussi, c'est hyper recherché. Puis merde hein, c'est risqué pour lé dos, pff t'es ingrate quand même.


Elle fit quelques pas, la main sur le menton -intense réflexion- Fallait pas montrer tous ces coups foireux d'un coup. Elle perdrait tout charme à tout balancer comme ça, puis aussi, c'était secret. Elle fit de petite pause en regardant Sam, puis reprit sa marche et ainsi de suite. La technique de la corde ? Du cochon pendu ? De la femme en détresse ? Hum.


Technique de la corde t'vois, on accroche un corde entre deux arbres et on attend qu'un gland passe et se casse la gueule.

Le cochon pendu, bah c'est clair hein. Tu t'accroches dans une branche et tu l'assommes au passage. Sans té casser la gueule. Mais t'as pas l'air souple donc on va éviter. Parce que oui, cette fois, c'toi qui té démerde et moi jé regarde.



Elle fit une pause et sourit. Idée ! Elle s'approcha de Sam d'un air victorieux, genre c'bon j'ai trouvé LE truc pour toi. Elle lui retira l'épée et la garda. Une gourde n'a jamais d'épée sur elle, encore moins de bouclier, donc elle lui détacha aussi, tout sourire. C'était comme la mettre nue la Cerbère voir même pire, alors l'Espagnole prenait des précautions extrêmes : l'épée fut retirée avec un baiser, le bouclier avec un baiser dans le cou. Up ni vu ni connu, je t'embrouille!


Désolée, je fais pas dans les préliminaires ... enfin pas dans ceux la quoi.

Tu vas jouer la gourdasse au milieu du chemin. Et ça, c'est dans tes cordes. C'pas compliqué, tu marches sur le chemin principal à la vue de tous et moi jé te suis mais dans les buissons. Quand quelqu'un passe, tu regardes si c'est faisable à deux. Quand c'est bon, tu lui demandes ton chemin et tu mé balances un nom de code ! Pour que j'intervienne. Si tu l'occupes assez longtemps, j'lui vide la chariote et il s'en rend même compte. Si t'es naze, bah on se fait repérer.

Oublies pas qué t'es à poil hein.



Une tape sur le cul pour la motiver !
_________________
Samsa
    "Un jour, je sais pas quand,
    Mais un jour,
    Un jour, ce sera mon tour,
    Mon instant de chance un jour;
    C'est pas du vent des discours."
    (Patrick Fiori - Un jour mon tour)



Un poil borderline, Cerbère remontre les crocs quand Shawie l'accuse d'avoir laissé la proie sur la base de "ses" conneries. Pourtant, ce n'est ni elle qui a attaqué, ni qui a demandé à laisser partir le type, et encore moins qui a donné une gifle ! Faut peut-être pas pousser Cerbère dans l'herbe à Sha' -à chat, vous l'avez ? Humhum...-.
L'Espagnole repart et Samsa range ses dents pour la suivre, intriguée et bonne élève. Le vent ouais, elle avait bien compris que c'était important pour Shawie, le vent. Elle s'en souvenait. Déjà en Empire, elle s'amusait à déterminer la direction du vent avec un doigt en l'air; à croire que Shawie craignait de s'envoler à tout instant sur un coup de vent un peu trop fort. Et là, donc, elle venait de voir la "technique du lombric". Pour le nom, ça ressemblait à une technique de kung-fu, mais en moins classe. Samsa lui partagerait peut-être son expérience à ce propos pour embellir le nom. Quelque chose qui ressemblerait à "la technique du lombric géant", ou "la technique du lombric d'émeraude" -pour les yeux-, ou pourquoi pas "la technique du lombric constrictor". Ce n'était pas forcément vrai, mais le but était d'intimider, non ?


-Arrête de râler pardi, je suis sûre que si la charrette te roule dessus, ça te ferait gagner un massage gratuit té.

"Crac" comme dirait l'autre.
Shawie avance, s'arrête, reprend, recommence, et Cerbère se demande bien ce qui lui passe par la tête, jusqu'à ce qu'elle finisse par lui expliquer. "Technique de la corde" devient "technique de la corde de la falaise ". Voire "technique de la chute du glandu". Pour le cochon pendu ce serait "technique du cochon de l'assom..."
Attends quoi ?!


-Mwaaaaa ?!

Ça a l'air. Shawie s'approche avec un air victorieux dont Samsa n'a pas le temps de se méfier puisqu'un baiser lui tombe dessus. Elle va pas s'en plaindre hein ! Autant elle ne se rend pas compte de l'épée qui glisse hors de son fourreau, autant le bouclier il ne faut pas abuser mais elle ne fait que râler. Embrouillée, elle l'est ! Ce n'était pas dur avec Cerbère de toute façon, les baisers comme les histoires compliquées du style "le cousin de ma belle-mère par alliance au troisième degré qui a épousé l'oncle de mon demi-frère", ça marchait très bien.
Bon c'est quoi le plan au fait ? Samsa prend le train avec un temps de retard. Jouer la gourdasse, oui ça va. Ça ne la vexe même pas. Il faut dire qu'elle prenait plaisir à dire que les gens intelligents savaient jouer les imbéciles, mais pas l'inverse. Jadis, c'était son dicton.


-On dit quoi en nom de code pardi ? Sa Majesté la Grande Carotte Orangée pardi ! Ce sera paaaarfait tu verras té !

Une claque au cul est donné et Cerbère dirige ses petits yeux sombres vers Shawie. Ce jeu dangereux... ! Presque aussi pire qu'elle lors de leur rencontre en Empire. Surtout qu'il était vrai que d'un point de vue abstrait, Samsa se sentait nue et vulnérable sans épée ni bouclier. Ni dessous, accessoirement. Au moins, il restait le couteau à sa ceinture ! Tout-va-bien.
La Bordelaise embrasse l'Espagnole avec passion avant de couper court au baiser.


-File te planquer pardi !

Elle la regarde aller se cacher et se met à errer sur le chemin comme une pauvre âme en perdition, une pauvre demoiselle en détresse aux yeux égarés. C'est d'abord un grand groupe qui passe, qui veut l'embarquer pour l'aider mais qui passe finalement le chemin en s'apercevant que Samsa a de graves sautes d'humeur -forcément faites exprès- voire d'agressivité. S'en suit une demoiselle poussant une brouette, à l'air aussi perdu que Samsa, mais dans le Royaume de la naïveté, elle. Cerbère engage causette, la voix mielleuse et implorante.

-Je suis perdue pardi ! Perdue perdue té... Où... Où est la ville la plus proche pardi ? S'il vous plaaiiit té !
-Ooohh ! Je vais vous aider. Il suffit de marcher tout droit, par là, vous voyez ?
-Par... Là ?
demande-t-elle en désignant la direction opposée à celle indiquée.
-Non, par là répond la demoiselle en posant sa brouette pour insister et tourner Samsa dans le bon sens.
-Ah, oui pardi ! Par là té. Mais alors par là-bas il y a quoi pardi ? redemande-t-elle en se tournant dans l'autre sens.
-Hé bien il y a une autre ville, mais plus loin.
-Est-ce qu'il y a des carottes té ?
-Hein ? Hé bien, je suppose ?
-Parce que je vais vous expliquer pardi ! C'est trèèèès important té !
Si vous faites trois pas de côté pardi, ça aide les carottes dans leur lutte contre les poireaux té. Vous saviez que les carottes étaient très importantes pardi ?
-Euh non mais je...
-Sachez-le pardi ! Les carottes, c'est le BIEN pardi ! Vous comprenez té ?
-Ouiouiouioui
répond la demoiselle en hochant vivement la tête.
-Bon hé bien qu'attendons-nous pardi ! Un, deux, trois compte la Cerbère en faisant trois pas de côté, suivie rapidement par la demoiselle aux yeux écarquillés.

-Yahou pardi ! Renforts furent apportés aux carottes grâce à nous ! Merci pardi, merci merci té ! Sa Majesté la Grande Carotte Orangée vaincra bientôt le Lui, Vil et Poireau* té !

Signal est donné et Samsa, le visage enjoué -illuminé oui- se met à conter avec de grands gestes passionnés l'histoire des Carottes et des Poireaux, comment ces deux légumes en sont venus à se battre alors que les Carottes avaient la suprématie absolue. Elle expliqua les pouvoirs des Carottes parce que tant qu'à faire, autant profiter pour convertir quelques gens. Cerbère conta ses aventures, ses batailles contre les poireaux, elle lui montra même les Carottes d'Élite, celles dormant dans la petite sacoche à sa ceinture. Certes, elle déborda sur le mensonge pour cette partie. Dès qu'elle sentait la demoiselle décrocher, Samsa la surprenait avec une réaction physique; un cri, une attaque surprise... Elle trouvait forcément.
Et puis tout à coup, après un long, très long moment, une fois qu'elle fut certaine que Shawie avait eu le temps de fouiller entièrement voire de démonter la brouette planche par planche, Samsa se figea.


-Oh ! OH ! Pardi ! ELLE M'APPELLE PARDI !
-Qui ? Qui !
demanda la demoiselle, passionnée.
-Sa Majesté la Grande Carotte Orangée pardi ! Elle appelle ses troupes d'élites té ! La bataille se joue maintenant pardi ! Je vais rallier la ville la plus proche afin de lui trouver des troupes supplémentaires té ! Merci pardi ! Je lui dirai votre dévouement et votre bravoure té !

Samsa embrassa la demoiselle sur les deux joues sans lui laisser le temps de se défiler et détala comme un lapin avec quelques sautillements en cours de route. Complètement illuminée. Elle glissa ensuite dans les bosquets et remonta la route de loin à la recherche de l'Espagnole.


* = Moi, moche et méchant

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Shawie
Non mais n'importe quoi. N'importe quoi mais elle sourit connement. L'amour vous rend vraiment stupide, idiot et bête. L'objectivité est réduite à néant en moins de deux et toute possibilité de répliquer est anéantie. Cette histoire de carotte était complètement farfelue et idiote mais l'Espagnole sourit -elle s'énervait d'ailleurs à être comme ça- elle sourit et la laissa filer telle une môman lâchant la main de son enfant pour le laisser vaquer aux conneries.

Elle la lorgne de loin et soupire de soulagement quand elle laisse passer le groupe. Enfin une bonne décision ! C'est qu'elle faisait vachement bien la gourdasse cette petite. Plus elle la regardait et plus elle n'arrêtait pas de se demander pourquoi elle traînait avec elle. Ca lui foutait la trouille autant qu'elle était heureuse. À tout moment, sa petite bulle jalousement hermétique par des soins allaient exploser. C'était obligé. Alors quoi, fallait il se barrer avant d'être lâchée ?



La Grande Carotte Orangée !


A force de penser à forte dose, elle ne capta que longtemps après que le signal avait été donné. Putain de merde ! La brigande cavala dans les buissons, sauta un arbuste et se retrouva derrière la dite chariote. Avec l'expérience, on apprend vite à repérer les bons objets des mauvais. Par exemple, les tapisseries étaient toute inutile dans le contexte. Un ramasse poussière lourd à porter. En revanche, les petites viennoiseries fut embarquées dans sa sacoche. Le couteau glissé dans sa botte, les herbes balancées par terre et les quelques écus perdus enfournés plus vite que jamais, dans sa poche.

Elle repartit aussi vite qu'elle fut arrivée mais absolument pas dans la même direction par où elle était arrivait. Ne jamais faire marche arrière ! Règle de base dans la survis. Elle se retrouva donc dans le bosquet d'en face persuadée d'y retrouver Sam.



Grosse carotte velue, t'es par là ? J'ai pris des trucs à manger, ramènes ton gracieux fessier !


Elle attend. Elle attend et elle le fait mal. Quelques minutes puis de longues minutes. Elle déteste attendre. Elle piaffe et commence à marmonner des insultes. Elle entame une ronde de cent pas imaginant déjà que la Cerbère c'est barrée. En somme toute logique.

Êt si l'hypothèse de "je me barre en premier" était la stratégie de la presque rousse ? Prise à son propre jeu, l'Espagnole n'aurait rien vu ?

- Mais Sam ne partirait pas.
- Mais bien sûr que si.
- Elle a promis !
- Êt les autres n'avaient pas promis ?
- .....
- Elle est Secrétaire Royale et bientôt Dame. Elle a deux gamines. Qu'est ce qu'elle foutrait avec toi abrutie ? T'arrive même pas à te retenir de voler.
- Mais ... !



Samuel !!!
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Samsa
    "Oui juste un instant, que toi et moi...
    C’est peut-être maintenant que s’écrit notre histoire.
    Oui juste un instant, danse avec moi,
    Avant que la vie, nous file entre les doigts."
    (M.Pokora - Juste un instant)



Et pendant que Shawie l'attend, Samsa tourne en rond à sa recherche. Les questions font place à l'inquiétude. Contrairement à l'Espagnole, la Cerbère n'a jamais été abandonnée, aussi ne craint-elle pas d'en être victime. Elle, elle craint surtout que Shawie n'ait fait la mauvaise rencontre de gens royaux. Que se passerait-il pour elle si jamais elle s'était faite prendre ? Certes, Samsa est Secrétaire Royale, elle a un pouvoir non-négligeable, mais quand même. Et si, comme en Empire, elle avait été elle-même victime de brigandage ? Et Samsa n'a plus ni arme ni bouclier autre qu'un couteau ! Rha !
Comme sa compagne beaucoup plus loin, elle râle, peste, jure. Où-est-l'Espagnole ?!

Soudain, dans le silence presque oppressant de la nuit, un appel. Cerbère se met en arrêt, triple truffes au vent et paires d'oreilles dressées. Elle met quelques instants avant de réagir, s'avançant furtivement vers l'origine de la voix, ses petits yeux sombres luisants de métal dans les ténèbres. Nouvel arrêt et analyse des alentours. Elle se décide finalement à répondre pour obtenir de nouveaux renseignements sur la position de la Brune.


-Sha' ? Shaaaaaaa' !

Cerbère dégaine le couteau, jurant dans une barbe qu'elle n'a pas et continue de s'avancer, quelque peu courbée et les épaules ramenées en avant. Foi de Samsa, personne ne la surprendra ! Par contre, la silhouette qu'elle aperçoit plus loin, elle, elle va se la faire. Elle ne sait pas pourquoi, mais ce sera comme ça; on frappe d'abord, on parle ensuite.
La Secrétaire Royale vérifie qu'il n'y a personne autour d'elle et rengaine son arme. Les épaules roulent alors que l'ensemble de ses muscles se met à frémir dans une sorte d'échauffement interne. Parée ? Parée ! Samsa avance de plus en plus rapidement jusqu'à trottiner, jusqu'à courir, jusqu'à charger sans cri. Le seul bémol étant qu'on ne charge pas aussi discrètement qu'on assassine. La silhouette l'évite sans mal et, prise dans son élan, Samsa rencontre l'arbre le plus proche qui, lui, ne tombe pas. Cerbère recule sous le choc, perd l'équilibre et tombe en arrière.


-Aaa-aaahh !

Boum.
Cerbère hors combat, grimaçante sous la douleur du choc autant que de celle, largement moindre, de la chute sur les fesses puis le dos. Cerbère couchée sur le dos, vaincue par un arbre avec sa propre aide.


-Arg pardi...
_________________
Shawie
AAAAaaaaaaaaaaaaaa


C'est le seul truc qu'elle entend au loin très loin. Up direct, elle dégaine son épée -celle de Cerbère n'étant pas du tout adaptée pour elle, elle la garde à la ceinture- elle cru direct à un loup. Putain de merde, manquait plus que ça. Au moins, ça lui passerait les nerfs à défaut de piaffer et de ruminer, elle trancherait dans le vif. Le foulard qui servait à cacher son visage fut attrapé avec colère et fut attaché dans ces cheveux : tenue de combat check. Pour une fois, c'est qu'elle qui faisait un bordel pas possible avec tout cet attirail. C'était vraiment n'importe quoi de se balader avec toussa.

Bling bling bling c'était le bruit de la brigande. Ultra discret ! Elle pesta encore plus et avança vers le cri du loup. A pas sur. Contrairement à Cerbère, l'Espagnole ne prend pas garde de regarder autour d'elle, elle avance et si jamais elle croise quelque chose, elle improvisera. De toute façon, à chaque fois qu'elle met un point d'honneur à faire un plan A, et bien elle se retrouve quand même dans un pétrin pas possible. On ne cessait de le répéter à la Pègre : même dans le pire des cas, t'es la meilleure.

Première et dernière fois qu'elle embarque un boulet pareil avec elle pour la former à son boulot. Enfin ancien boulot ... ancien futur ? De dieu que ce monde lui manquait, elle se sentait tellement inutile et vide qu'elle pourrait mourir là tout de suite que personne ne s'en rendrait compte. C'est fatiguant d'être du côté des gentils. Toussa pour dire qu'elle passa un buisson -usant de son arme pour passer-, puis un second, tourna à droite et continua tout droit. De là, elle pouvait voir parfaitement bien une silhouette. Quelque chose de vachement étrange : la chose fonce tout droit ... son regard se tourne instinctivement vers la proie de cet homme -dans son esprit, seul un homme pouvait être assez con pour charger de si loin- et puis évidement le choc quoi.

Quel panache ! Quelle technique ! Elle en serait presque admirative de la technique 13b versé 9 de la bible du brigand. Ouai presque. L'homme chuta sur le sol, percutant de plein fouet un arbre. La brigande ouvra le bec étonnement à son paroxysme. Et pourtant, elle était habituée à voir des technique farfelues avec Satyne mais là, mais là, c’était hors catégorie.



Putain dé merde, mais c'quoi ce barjot ?


Elle étouffa un rire et son esprit ne fit qu'un tour : aller brigander le brigand. Maintenant qu'il c'était mis KO tout seul, elle n'avait plus qu'à venir le cueillir sans se fatiguer. Bien sur que non, elle n'imaginait pas qu'il pouvait s'agir de Sam, de la sienne, de son truc, de sa chose, de sa Cerbère, de son Dog Royal uniquement à elle. Evidemment que non, elle ne savait pas. Donner à un alcoolique la possibilité de boire une verre, vous allez voir le résultat. Ici, c'était pareil. Personne pour lui dire "ne fais pas ça", que dalle, personne.

Sha se déchargea desuite du bouclier de Sam et des deux épées qu'elle déposa près de l'arbre. Elle profita que l'homme se trouve allongé sur le dos pour avancer rapidement vers lui. Une fois à portée de main -enfin à porté de botte-, l'Espagnole visa la tronche du démuni, et lui balança un énoooorme coup de pied , histoire de l'endormir un peu plus. Prise dans son élan, elle sauta par dessus lui et se retrouva de l'autre côté, bras levés en l'air, victorieuse.

Puis bien sur, elle se retourna pour admirer son travail.



Oh putain !!!
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Samsa
    "Qui s'endormait tout doux sur ton épaule sage,
    Qui t'appelait "pas belle" et qui t'aimait beaucoup,
    C'était moi, c'était moi !"
    (Gilbert Bécaud - C'était moi)



Putain de merde. C'est la première et la dernière fois qu'elle charge un arbre. Correction : qu'elle se mange un arbre. Durant un moment, elle reste étendue le temps de se remettre, reprendre souffle et courage. "Allez ma fille, debout !". Elle roule sur le côté pour se mettre à quatre pattes afin de se relever, quand un elle-ne-sait-quoi l'atteint en pleine tempe. La Cerbère émet un gémissement étouffé et s'étale sur le flanc, revenant rouler sur le dos alors que ses mains se portent au côté de son visage. Elle n'entend même pas l'Espagnole se rendre compte de sa bêtise -au bas-mot-, pas plus qu'elle ne sent le liquide carmin s'échapper de son arcade sourcilière et glisser sur la face cuivrée de ses gantelets de combat.

Mais putain ce que ça fait mal !

Se rouler en boule, pleurer, couiner, limite crever. Ça, c'est ce qu'elle voudrait faire.
Réagir brusquement et violemment des jambes pour taper dans Shawie -dont elle ignore elle aussi l'identité-, pousser un cri de rage et de douleur, laisser des larmes s'échapper. Ça, c'est ce qu'elle fait.


-PUTAIN DE BORDEL DE CHIURE DE MERDE PARDI ! SALE ENFLURE DE LATRINES TÉ !

Elle tape en tout sens, enragée, jusqu'à réussir à se relever. Elle est persuadée qu'il s'agit de la silhouette qu'elle a chargé -était-elle seulement réelle ?- qui l'a évité et qui l'a nargué ainsi. Aveuglée d'un oeil à cause du sang, même en petite quantité, qui lui coule moitié dans l'oeil gauche, Cerbère ne se rend même pas compte de ce que Shawie sait déjà et dégaine ainsi le couteau.
Comme si on la touchait sans risquer sa vie, déjà ! Alors lui envoyer ce qu'elle finit par comprendre être un coup de pied en pleine poire, voilà. Pis ça fait maleuh !
Et puis sans doute finit-elle par intégrer l'accent de l'Espagnole, ou ses appels répétés que "c'est moi 'tain !", car elle s'interrompt tout à coup. Ses deux yeux papillonnent sous le coup de la révélation soudaine.


-Shawie pardi ?

Non mais, objectivement, ça ne peut pas être elle, pas vrai ? Shawie ne lui aurait pas balancé son pied dans la tronche. Si ? Naaaaan... ! ... Mais Samsa ne rêve pas, elle s'est bien mangé quelque chose de pas agréable du tout pourtant.
Le mieux reste autant de lui demander, non ?


-Il est parti où pardi ? Celui que j'ai chargé et qui m'a foutu un coup de botte dans la gueule pardi ? Tu l'as vu ?! Il est parti où l'enculé pardi ?!

Hein-hein...
#Samsa.

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Shawie
"Oh putain" était un faible mot pour dire ce qu'elle ressentait là tout desuite. Incapable de bouger face au corps de la Cerbère. Scène relativement semblable avec une dernière épopée fraternelle, l'Espagnole se retrouve bien conne. La connerie la plus profonde aura été de ne pas bouger lorsque la rage Royale s’abat sur elle. Dans une manœuvre peu gracieuse, la Cerbère se relève balançant des coups à tout va. Le premier qu'elle reçoit, elle ne pipe mot car c'est dans le bras donc rien de grave, en revanche le second atteint de plein fouet une partie décédée depuis des mois : son ventre.

Elle se pli aussitôt en deux, cherchant son souffle et masquant sa douleur, serrant les dents. C'était mérité. Elle venait d’abîmer la personne qu'elle aimait -elle ne lui dirait pas ça- alors elle avait le droit de souffrir un peu aussi.



Putain c'moi, arrête !


Oh, au moins, elle pourrait se targuer d'avoir mis presque KO la Cerbère. Elle n'avait juste pas prévu le retour de bâton et quand ces bras quittèrent son ventre, elle se retrouva menacée d'un couteau. Ridicule. Elle se recula aussitôt encore plus, un bras en avant, prête à parait un mauvais coup. Pour sur qu'elle lui ferrait payer toute cette connerie. C'était pas sa faute quand même si elle l'avait confondu. Hein ? Elle ne pouvait s’empêcher de regarder l’œil blessé de son truc. Première fois de sa vie qu'elle ressentait de la culpabilité, et ça, c'était pas cool du tout comme sensation.


Mais oui c'moi ! Putain, tu veux qué ça soit qui hein ?


Mentir ou pas ? Essayer de refaire la vérité pour l'adapter à une folle furieuse prête à en découdre avec son agresseur. Avec elle en fait. Le mensonge par omission c'est la vie et tout le monde pourra le dire. Que celui qui n'avait jamais menti pour sauver son cul, lui jette un coup de botte dans le bec ! Règle de base pour un mensonge gros comme une patate : ne pas quitter le regard de l'accusateur ; surtout pas ! Ne pas trop cligner des yeux et ne pas bafouiller. Elle était rodée bordel -elle savait faire- mais jamais de la vie elle n'aurait pensé devoir mentir à Sam. Enfin pas si tôt quoi.


Tu té calme déja !

Beh j'en sais rien ! Jé t'ai vu courir contre cet arbre la ... t'avais vu un écureuil ou quoi ? Alors jé suis venue voir si t'étais bourrée quoi. Puis après t'es tombée et ensuite, j'crois que t'as pris un gland ou une pigne sur la gueule.



Montrant du menton la blessure au dessus de son œil. Elle tordit la bouche, presque gênée pour elle.


Du coup, tu saignes, merde. T'as mal ? Porqué t'as foncé contre l'arbre hein ?


Noyer le poisson maintenant. L'Espagnole s'approche de la Cerbère d'un air calme et détendu, un air de "procès relaxé" au dessus de sa tête. Elle s'approche donc et s'en vient essuyer de sa manche la blessure de guerre de sa chose. Elle regarde et examine : pas très profond mais quand même. Elle aurait un souvenir. Un peu comme quand un chien pisse sur un banc. c'était pareil là, Sha' venait de marquer son territoire et donc elle sourit, triomphante.


Faut qué je te recouse là. Tu vas perdre ton sang comme un goret. Ou au moins mettre un truc pour arrêter le massacre t'vois.


Et pour conclure, elle déposa une main protectrice de Judas sur sa joue et vient l'embrasser vite fait, reportant son attention instantanément sur l'arcade.


Tu préfères quoi ?
_________________
Samsa.
    "Des trous dans le ciel,
    Transpercés par le feu;
    Quelqu'un m'a dit que c'était réel."*


Visiblement, Shawie n'est pas du tout contente de s'être fait attaquée. Elle ment bien, elle joue bien et, aidée par le côté parfois naïf de Samsa, elle s'en sort avec brio. Après tout, pourquoi est-ce que ce n'est pas une pomme de pin qui aurait pu lui abîmer la tronche ? C'est vicieux ces choses-là. La Cerbère sent bien que ce n'est pas ça qu'elle s'est prise en plein visage mais faute d'avoir d'autres explications, elle accepte cette remise en question de son ressenti pour le profit d'une pomme de pin aérodynamique.
Pourquoi a-t-elle chargé déjà ? Ah oui, elle avait vu quelqu'un.


-Bin j'avais vu quelqu'un pardi ! Alors je l'ai chargé té. Mais j'crois que j'ai pas été assez discrète té, il m'a esquivé et je me suis mangé l'arbre pardi.

Si ça se trouve, elle avait juste charger une ombre. Elle insinue presque clairement qu'il aurait pu s'agir de Shawie, elle l'aurait chargé comme une bourrine. La base.

-Moi je voulais juste déboîter le type que j'ai vu pardi...

Cerbère fait une moue d'enfant contrarié à qui on aurait refusé un bonbon. Et puis pourquoi son Espagnole a ce sourire de triomphe aux lèvres ? Ce n'est pas drôle, ça fait mal ! Peut-être la perspective de la recoudre qui l'enchante. Sadique ! Samsa, ça ne l'enchante pas du tout, surtout pour si peu. Et non, le baiser gagné n'y changera rien.

-C'est rien pardi, ça va passer té.
Mais quel enfoiré pardi... Même la pomme de pin en est une té !


Samsa retire son gantelet gauche et applique le dos de son poignet sur son arcade, la manche venant servir de compresse. Combattante, vétérane, elle était très loin de s'embêter de correction ou de règles d'hygiène que les médecins particulièrement connaissaient. Elle ne faisait attention que pour les grandes plaies comme celle que Shawie avait pu avoir au ventre. D'ailleurs elle ne semble pas respirer très correctement, légèrement penchée. Non ?

-Tout va bien pardi ?

Elle n'est absolument pas au courant des coups qu'elle a pu lui mettre car Cerbère était incapable d'être rationnelle, voire consciente, dans ses moments de violente rage. Samsa retire un peu sa compresse de manche pour en regarder l'état. Bon hé bien il faudra laver la chemise, voilà. Elle tourne un peu le tissu et le ré applique, pas plus affectée que ça par le pansement de fortune.
D'humeur soudainement gaie et joyeuse, elle se rapproche de Shawie, semble chercher quelque chose sur elle, autre que l'emplacement des lacets de ses vêtements qu'elle note toutefois pour... Plus tard.


-Alors j'étais comment pardi ? T'as réussi à trouver des trucs té ? J'espère que t'y as pas été trop fort pardi, elle était réceptive à l'Histoire des Carottes pardi.

Alors tout de suite, c'était un peu comme une amie. Non et puis Samsa est Secrétaire Royale, c'est à ne sensiblement pas oublier.
Encore heureux que la demoiselle ne trimballait pas des milliers d'écus, il y aurait sans doute eu un conflit Francespagnol.


* = paroles traduites de M83 - Holes in the sky


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Shawie.
Elle regarda attentivement la blessure de guerre, la marque du chien sur le visage de la victime d'un air assez satisfait quand même. Fallait l'avouer, au départ, elle s'en était voulu mais maintenant, tout rentré dans l'ordre. La culpabilité s'en alla aussi vite qu'elle était arrivée, victoire. Manquerait plus que cette merde s'invite dans le cerveau déjà délabré de l'Espagnole.


Il n'y a pas de type, il n'y a personne, t'as juste eu un coup dé chaud, comme à la Commanderie t'sais, quand t'as fais un coma de surchauffe. Bah là, c'pareil, ton cervelet à trop chauffé, trop d'information et bam, tu t'es écroulée. J'suis arrivée, et bordel de merde, t'étais en train de baver et t'as reçu une pigne la sur le crâne.

Y a JA MAIS eu de type, pas d'homme rien. Pas d'enfoiré. Tu te calmes !



Et si elle pouvait lui faire passer cette idée d'homme, elle serait encore plus ravie. Elle n'était déjà pas mécontente de son mensonge. Il parait que plus c'est gros, mieux ça passe -pas toujours, on est d'accord- mais là, c'était l'exception ! Du moins, pour les mensonges, la plupart du temps, elle ne se débrouillait pas trop mal.

L'Espagnole l'observe se soigner et ne dit rien. Ça serait vraiment le monde à l'envers qu'elle lui dise quelque chose pour son arcade alors qu'elle même se foutait royalement de ces blessures. Alors, elle prend sur elle et découvre que c'est bien plus chiant de s’inquiéter pour une personne que pour soi même. C'était frustrant de se sentir impuissante et l'idée simple qu'elle pouvait souffrir l'emmerdé.

Alors, elle lui sourit et passe outre la question sur son état à elle. Après tout, elle n'a rien, pas la peine d'affoler un chien enragé déjà.



Tu étais P A R F A I T E !

Dans l'ensemble hein. T'en a beaucoup trop fais. T'as eu de la chance de tomber sur une crétine, tu me diras, il y en a beaucoup. Mais si elle avait écouté tes conneries de carotte, t'aurais pu t'en prendre une. Jé me demande où tu vas chercher cette espèce de fascination pour cette merde de bouffe de cheval.

J'ai trouvé des trucs mais rien de super passionnants. J'ai laissé les tapisseries, jé me voyais mal trimbaler des attrapes poussières avec toi. Donc bah, j'ai pris dé la bouffe, juste assez pour nous deux.



Elle était en vrai, extrêmement déçue de cette prise. C'était même pire que de n'avoir rien eu. C'était donc ça maintenant sa vie ? Se contenter de viennoiseries pourries et rassies, destinées à la Haute ? M'enfin, elle valait mieux que ça. Ce n'était pas le petit couteau qui allait la satisfaire. Elle haussa donc les épaules, dépitée et blasée.

Une envie de pleurer.

Les lèvres tremblantes, le ton pathétique, les yeux commencèrent à se remplir d'eau. Incontrôlable. Elle ne se rendit même pas compte que quelques larmes perlaient sur ces joues.



Mais merde, c'est ça maintenant qué je vais faire ? A tourner comme une bourrique pour choper trois merdes complètement biscornues ? Jé veux pouvoir aller en taverne et me vanter d'avoir foutu à poil un noble. Que l'AAP fasse un ouvrage de poésie à ma gloire de Brigande ! Que le Très Haut me chie dessus pour tout ce qué j'aurai pu lui faire !

Tu vois Sam, jé veux ça !



Les bras venaient de faire de grands gestes expressifs, comme elle aimait faire. Elle ne se rendit pas compte que les quelques larmes venaient d'être remplacées par un écoulement massif désormais. Mais c'était pas juste quand même toussa. Elle n'avait rien demandé à personne et elle se retrouvait le cul bloqué entre deux chaises. Celui de la raison et celui du cœur. Putain de karma !

Elle essuya ces larmes assez violemment et s'énerva seule de se retrouver dans cet état face à Sam.




Samsa.
    "Le soleil brille sur tout le monde, tout le monde.
    Aime-toi à en mourir.
    Alors tu dois te lancer,
    Tu dois lâcher prise,
    Tu ne seras jamais aimé,
    Tant que tu n'auras pas trouvé ton amour.
    Tu dois faire face, être toi;
    Tu ne connaîtras pas le sommet,
    Tant que tu ne seras pas tombé assez bas."*


La Cerbère gonfle les joues au souvenir que Shawie évoque. Coma de surchauffe... ! Ça n'avait rien à voir ! A la Commanderie, il y avait eu la surprise, la trahison, la colère, le chagrin, le désespoir, la rage... Un cocktail molotov des sentiments. Un niveau de dangerosité bien loin d'avoir été atteint précédemment.

Et puis d'abord c'est faux, elle ne bavait pas.

Shawie la félicite pour son coup et Samsa sourit en grand. Sous ses airs de valeureuse, elle cachait bien son jeu de manipulatrice, capable de mener sa barque à la perfection dans le courant des jeux politiques et des secrets. Une personne pouvait tout dire, consciemment ou pas; il suffisait simplement de s'y prendre de la bonne façon, comme un ancien maire de Tours qui lui avait avoué de but en blanc son complot contre la Couronne. Comme la Reine d'Allemagne avec qui elle avait travaillé. Comme l'ancienne Duchesse d'Artois pour faire cesser les aides. Tout n'était qu'une question de discours à adapter aux gens.
Elle lui fait l'inventaire de la prise de la brouette et ce qui parait être honorable pour Samsa est dérisoire pour Shawie, qui craque, part en de grands gestes presque excédés -les rageux diront "espagnole"- en laissant les larmes inonder son visage, sa voix se briser. La manche cachant son oeil gauche, Samsa l'observe, quelque peu étonnée bien que compréhensive. Shawie essuie ses joues et la Cerbère reste un instant sans bouger, peinée de voir celle qu'elle aime dans cet état de détresse. Elle retire sa compresse de fortune et s'approche doucement de l'Espagnole pour la prendre dans ses bras, une main venant se poser dans son dos pendant que l'autre s'appuie à l'arrière de sa tête pour venir la caler. Le souffle est doux, chaud, rassurant et apaisant, voix de Cerbère à oreille espagnole.


-Quand je serai anoblie pardi, tu pourras dire partout que tu as foutu une noble à poil pardi, que tu le fais même tous les soirs si ça te chante té... Tu peux déjà le dire d'une Secrétaire Royale pardi.
Je mobiliserais l'AAP entière pour toi si c'est ce que tu veux pardi, sinon j'écrirai moi-même tes louanges et les ferait diffuser en tout le Royaume pardi...
Et puis... Le Très-Haut chie sur tout le monde de base pardi. Mais si tu as besoin d'assurance, je te répèterais que tu ne l'emporteras pas au Paradis pour chaque baiser que tu me voleras té...


Comment lui dire qu'elle n'était pas en prison ici ? Que les gens décalés existaient, qu'ils s'exprimaient juste différemment, comme elle ? Comment lui faire comprendre que du côté des "méchants", on était juste un criminel ? Un brigand, un pillard, un traître et c'était tout. Ici, tant de possibilités... ! Comment lui faire trouver sa voie ?
La Cerbère la regarde avec l'ombre d'un sourire tendre et vient caresser ses joues de ses pouces, essuyant avec soin et délicatesse les sillons que les larmes ont creusés.


-Et puis ce soir, tu devais juste me montrer des techniques pardi... Comment on aurait fait si la demoiselle avait été riche pardi ?
Allez pardi... Elles sont vraiment biscornues ces merdes pardi ?


Samsa fait de son mieux pour consoler l'Espagnole, lui faire voir les choses du bon côté. Avec douceur, elle tente d'adapter son monde au sien, une transition à faire pour lui montrer que les choses sont différentes mais pas forcément dissociables. Jamais elle ne juge, trop admirative de Shawie pour ça.

Et puis pas que.




* = paroles traduites de Imagine Dragons - I'm so sorry

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Shawie.
Son frère disait toujours "Ne te retourne pas, ne te retourne jamais. La fille derrière toi le verra, elle saura que tu doutes et elle te défoncera." C'est tout ce qu'elle avait retenu de lui. Te retourne pas. Ne montre pas tes faiblesses. Nous cherchons sans cesse des moyens d'apaiser la souffrance. Parfois, contre la douleur, on fait juste ce qu'on peut avec ce qu'on a. Parfois, on essaye de se laisser aller et de profiter de l'instant présent. Et parfois, pour que la douleur soit supportable, il faut faire une trêve.

Bien calée contre elle, l'Espagnole divague et aimerait bien simuler un coma. Un truc gigantesque, un truc assez puissant pour que jamais elle ne se réveille. Ou alors, qu'elle se réveille mais qu'elle ne se rappelle pas de toussa. Ça, ça serait le pied suprême. Non parce que la, il allait falloir trouver une galipette pour afficher une assurance. Genre, c'était rien du tout, juste des larmes ridicules, on passe à autre chose. Elle écoute le cœur de la Cerbère battre en même temps qu'il la réconforte. Un long soupire s'échappe de ces lèvres et elle en profite pour essuyer ces putains de larmes.



Tu peux pas écrire mes louanges, t'es pas objective du tout.


Au moins, ça avait le soin de rompre ce silence de mort, encore plus gênant que les larmes. Elle ferma les yeux et chassa cette idée omniprésente de coffre remplis, d'un surplus général, d'un "mais qu'est ce que je ais faire avec toussa", de se vanter auprès des copains de qui a la plus grosse bourse, de qui a le plus vêtement, et de qui à la plus grosse collection de trucs inutiles. Parce que oui, la taille, ça joue vraiment bordel. Personne ne veut être celui qui aura la plus petite, personne ne veut être le perdant, c'est tellement le pied de pouvoir fanfaronner.

Elle quitta les bras réconfortant de son Truc et posa son regard sur elle. L'idée d'avoir une rubrique dans l'AAP lui plaisait vachement en fait. L'article péterait la classe, ça ferrait des émules et elle se trimbalerait tous les jours avec. Juste au cas où qu'on lui fasse une réflexion. Elle sortirait le papelard l'air de dire "j'vous démonte tous".



Je suis tellement occupés à vouloir quitter le nid que j'oublie qu'il va faire froid dehors, vraiment froid. Et que é suis pas prête tu vois. Parce qué grandir veut dire laisser les gens derrière soi, et j'ai laissé beaucoup de monde derrière moi. Mais jé ne regrette pas. Et quand on sé tient enfin debout, on tout seul.


Enfin non, Sam était là maintenant mais ça restait vachement compliqué de se contrôler.


Elles sont merdiques oui. Mais bon, on aura de quoi manger t'alleur. C'est des viennoiseries. Si la demoiselle avait été riche, je l'aurais dépouiller jusqu'à ces bas pour m'assurer qu'elle né planque rien. Jé l'aurai foutu à poil et je lui aurais tout pris sans remord.


Elle avait le regard lubrique et pétillant quand elle imaginait la scène. Mais sentant un probable regard Cerbertien sur elle, elle secoua la tête, essuya de nouveau ces yeux et croisa les bras comme pour se protéger, soupira et puis s'approcha de nouveau. L’œil porté sur l'arcade blessée où elle y apposa sa propre manche.


T'es pas si inutile finalement.


En langage Shawie, ça voulait dire "merci, t'as été super" mais les mots qu'elle pensait ne franchissaient pas souvent ces lèvres, préférant transformer toussa en truc banal et vraiment sous entendu.



Samsa.
    "Pausé sur un rocher,
    Se laisser aller,
    A pas de géants;
    Le coeur éléphant,
    On prendra notre temps
    Pour découvrir la vie."
    (Fréro Delavega - Coeur éléphant)



La Cerbère croise ses onyx à ses émeraudes en l'écoutant. Elle parvenait à dire "je t'aime", mais elle ne savait pas comment aider l'Espagnole. Son attitude calme cachait l'inquiétude de l'impuissance, l'inquiétude du "trop", du "pas assez", l'inquiétude des questions à poser qui seraient de trop; l'inquiétude que Shawie ne donne pas assez de temps. L'inquiétude de la perdre sur un faux pas ou un mauvais timing.
Cette période passée, ces bases posées et solides, Samsa se mettait alors à vivre avec une heureuse assurance.

"Bienvenue en amour Samsa, ça faisait longtemps ! Comment vas-tu depuis la dernière fois ?"


-Que veux-tu faire pardi ? En attendant d'être prête té.
J'aimerais que tu te sentes bien ici pardi, j'aimerais trouver le moyen pardi, t'accompagner sans t'étouffer té. Ce n'est pas tant le fait que tu te remettes à brigander qui m'inquiète pardi, j'ai plutôt... Peur... Que tu t'en ailles pardi.


S'il y a bien un seul et unique domaine où Samsa n'a pas d'orgueil, c'est en amour.
Presque sans mal, elle pouvait découvrir ses blessures, les expliquer, à l'image de cicatrices corporelles. Comme Shawie cependant, elle était réticente à ce qu'on y touche. Elle avait apprit à parler depuis la mort de Zyg, se jurant que plus jamais le silence ne lui ferait perdre quelqu'un. Il n'y avait que le mot "peur" qu'elle n'aimait pas dire, qui lui arrachait carrément la bouche et les mâchoires. La Cerbère avait banni ce mot et cette sensation en même temps qu'elle avait fait serment de ne plus jamais se taire; celui-ci, c'était le serment de ne plus jamais laisser une peur l'empêcher de vivre.
Passant depuis pour une femme sans peur, briser cette vaillante image lui valait des railleries qui réveillaient une fierté trop grande, trop agressive. Mais pour Shawie, elle voulait bien prendre le risque et prendre sur elle.

Ça s'appelait la confiance.
Ça s'appelait les efforts.
Ça s'appelait l'amour.

Et parfois, c'était vraiment con.


-Moi j'ai des carottes si tu veux té. Et puis hééé, elle était moche pardi ! Me force pas à dire que tu as des goûts de merde té, après je vais m'auto-vexer pardi.

Ça aussi ça aurait été con.
Cerbère ne savait que mal se défendre verbalement. Elle est la femme qui embrasse plutôt que de parler, la femme qui dégaine l'épée plutôt que de discuter, la femme qui se tait plutôt que de se disputer. L'impuissance la rendait violente mais envers l'Espagnole, il n'y avait jamais de cela, jamais de main qui se lève, de coup qui s'abat. Il n'y a que la jalousie mesurée et les règlements de compte avec piques verbales et nuits éveillées.
L'oeil gauche se ferme un peu sous la manche de l'être aimé alors qu'un sourire nait sur les lèvres fines. Samsa avait apprit à comprendre les sous-entendus de l'Espagnole, souvent, faute de toujours. Elle savait se prêter au jeu, comme maintenant.


-T'es pas si nulle en enseignement pardi.

Une litote à la "va, je ne te hais point" de Maître Corneille dans deux siècles.
Elle va pour s'abreuver à ses lèvres quand un bruit l'interpelle, comme un mouvement sur le côté. Aussitôt Cerbère est aux aguets. Elle sent que ce n'est pas un mulot, un renard ou un sanglier, elle le sait. On aurait dit une personne se déplaçant aussi furtivement que rapidement.
Et voilà Cerbère qui grogne.


-Je t'avais dit que j'avais vu un truc té et... M'rah, où sont mon épée et mon bouclier pardi ?!

Elle râle, elle ronchonne, elle invente des insultes qui ne sont destinées à personne. C'était exactement le genre de situation qu'elle détestait : avoir l'occasion de taper et ne rien avoir pour bien le faire.
C'était trop la loose la vie de brigande !



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Shawie.
Tu né dois pas avoir peur qué je me barre.

Jé n'ai aucune raison de partir. Jé n'ai pas peur de ... m'engager avec toi. C'est quand je sens qué tout m'échappe qué je m'en vais. Jé préfère qué dé me retrouver seule au milieu dé nul part sans raison.



C'est pas logique, c'était sa peur à elle et que à elle. La peur de s'engager et d'être laissée pour compte sur le coin d'un chemin. C'était sa peur à elle alors entendre Sam lui avouer cette crainte la foutait presque mal à l'aise. Sha' ne partait que ... que quand elle avait peur, quand elle ne se sentait pas capable ou quand on attendait quelque chose d'elle. Ça fait beaucoup ! Elle était incapable de gérer autant d'émotion et préférait se barrer avant d'être lâchée. Une technique comme une autre mais bien douloureuse. Elle n'avait pas peur avec Sam pour le moment, elle ne voulait nullement partir, elle en était bien incapable. Bien accrochée à son Cerbère, l'idée même de devoir la quitter pour aller aux latrines lui faisait peur. Enfin, peut être pas autant, mais c'était une image !

Elle l'observe, elle pourrait passer des heures à la regarder sans rien dire. Le souci, c'est que l'Espagnole avait toujours quelque chose à dire. Intéressant ou pas, le silence lui foutait la frousse. Elle ne comprenait pas les gens qui se taisaient. Le concept même du "si tu n'as rien à dire, vaut mieux se taire" lui était totalement étranger. Quand elle ne causait pas c'est que quelque chose la tracassait, c'était aussi simple que ça. Elle était un livre ouvert pour ça. Parler c'est la vie et si t'es pas content, barre toi. Amen.

Les lèvres sont tendues et elle se prend un vent magistral. Ce qui la fait grogner à son tour.



C'toi lé truc !

Hey, tu fais chier là ! T'as chouté un arbre, t'as chouté un arbre quoi ! Cherches pas d'excuses valable pour cette connerie. Et tu peux compter sur moi pour qué JAMAIS tu né l'oublies.



Bon oui, c'était peut être envisageable que Sam est raison. Possible qu'en effet quelque chose rôde autour d'elles. Ça ne serait pas la première fois ni la dernière. Quand on a un charisme comme elles, ça provoque jalousie qui provoque haine et rancune et qui provoque donc des attaques de lâche, par derrière.

La Brigande râle et peste et puis se dirige sans faire gaffe autour d'elle si en effet, quelqu'un rode ou pas. Elle se dirige vers le buisson où elle avait planqué l'attirail de la Cerbère et lui montre de lui.



C'est la ! J'avais foutu ça au chaud t'alleur. Puis quand jé t'ai vu au sol, bah j'ai tout lâché et j'ai accouru té secourir.


Un jour elle lui dirait l'affaire de la botte dans la gueule. Cette histoire de pigne ne pouvait pas tenir éternellement. C'est comme un bon mariage, évitons de le faire tenir sur un mensonge dès le début. Elle lui dirait ... un jour ... dans un contexte favorable ... quand Sam sera prête à entendre la lourde vérité.


Allons à la chasse à l'écureuil !


Et puis, prise dans une idée complètement conne, elle disparue dans les bosquets, laissant la Cerbère sans arme et seule. C'était un test !



Samsa.
    "Et je cours
    Je me raccroche à la vie !"
    (Daniel Balavoine - Tous les cris les S.O.S)


Qu'est-ce qui ne faisait pas chier Shawie ? A ce rythme, la courante serait violente. Mais Cerbère ne la prenait jamais vraiment au mot, elle n'avait pas eu cette éducation bien pensante et bien parlante. Le Louvre comme ceux qui le fréquentaient n'étaient pas de son monde et Samsa honorait ainsi sa réputation de paradoxe.
La Cerbère n'écoute même plus Shawie quand elle lui dit où sont son épée et son bouclier, il n'y a plus que leur présence qui compte, leur présence rassurante. On ne bannissait pas la peur parce qu'on le décidait, on la bannissait grâce à des stratagèmes et la Cerbère avait pour sien un équipement offensif marqué. S'il était dit que "la meilleure défense, c'est l'attaque", la réalité était légèrement différente chez Samsa qui ne faisait qu'attaquer. Elle parvient au buisson de camouflage et cherche son attirail presque frénétiquement.

Mais rien.


-Merde Shawie pardi ! T'es sûre que tu les avais posé là pardi ? Je vois rien té !

Pas de réponse.

Cerbère se retourne, seule dans ce royaume de la nuit, au beau milieu de la forêt. Étonnée, elle regarde autour d'elle, cherche la grande silhouette de l'Espagnole mais il n'y a que les arbres. Et eux, pas question de -re-tourner leur faire un bisou.


-Shaaaaaa' !

Putain.
Samsa dégaine son couteau et rentre un peu les épaules vers l'avant, prête à planter le premier truc qui débarquerait devant elle. Il lui est arrivé quoi à sa Chose ? C'est elle qui a vu un écureuil et qui lui court après là ? Ou un papillon ? Peut-être qu'elle s'est faite Shawnapper ! Par autre qu'elle ?! Bordel ! Qui est le connard qui a osé ?!
Cerbère s'enfonce à pas prudents entre les arbres, oreilles aux aguets, se retournant de temps à autre pour surveiller rapidement ses arrières. Là, à gauche, un bruit ! C'est la silhouette qu'elle a vu tout à l'heure, elle en est sûre. Cette fois, tant pis pour la discrétion. La voix de charge est de sortie et Samsa charge, couteau en avant. Juré elle le plante.


-WAAAAAAAAAAAAAAA !

La silhouette se transforme subitement, devient plus grande, plus étrange et tourne vers Samsa deux petits yeux brillants. Au-dessus de sa tête, de hautes choses difformes qui ne donne pas envie de s'approcher. La bête se retourne pour faire face à la Cerbère qui comprend alors qu'elle charge un cerf et que celui-ci n'a pas l'air d'apprécier.
La Secrétaire Royale freine de nouveau des quatre fers. Décidément, il est dit qu'elle ne réussira pas ses charges cette nuit !


-Merde merde merde merde MEEEEERDE ! Pardon pardi pardooooon !

Demi-tour... Droite ! Quand on a ni cotte de maille, ni bouclier, ni épée, rien qu'un couteau, on ferme sa gueule et on ne tente pas de duel contre un cerf en colère.
Samsa court en sens inverse de son tracé de charge. Elle a peu de temps pour trouver une solution parce qu'il court bien plus vite qu'elle en plus. Par chance -parce qu'elle en mérite un peu quand même là-, elle arrive à un très vieux chêne biscornu aux racines assez hautes et aux branches assez basses pour lui permettre de grimper. Non parce que sinon, Samsa ne sait pas grimper aux arbres, comme tout bon Cerbère canin.
Perchée donc, elle regarde le cervidé s'échiner les bois sur l'écorce et bien amocher le centenaire -au moins-. Il pose ses sabots antérieurs sur une racine, donne des coups de bois et Samsa se réfugie un peu plus haut.


-SHAAAAAAWIIIIIIIE !

Ce n'est pas un cri de détresse, c'est simplement que Samsa va avoir besoin d'aide pour échapper à sa proie de charge qui a fini par la charger et brame. Vraiment pas content d'avoir été dérangée dans son broutage la bête. Et puis évidemment, l'Espagnole n'est jamais là quand il faut !
Forêt : 1
Samsa : 0


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