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[RP] Incertitude.

Soldaar
Il était dans l’attente d’un signe de retour à la raison de son amie. Il ne voyait plus quoi dire ni quoi faire.

Alors, toujours dans l’attente il se concentra sur cette rage en lui qui lentement le consumait de l’intérieur. Il le savait, il devait se maitriser, ne pas se laisser aller à ses émotions et plus particulièrement à celle-ci. Elle l’avait mené dans la fange, elle lui avait appris à détester le monde dans son entièreté. Et quand, aidé de son mentor, il était enfin parvenu à canaliser puis éteindre ce feu il en reçu en héritage la première pierre qui allait bâtir « l’Errant ».

Alors non cette fois il ne se laisserait pas envahir. Il ne prierait pas de tous ses vœux cette mort lente faite de souffrance la considérant comme seule pénitence à peine acceptable pour ses pêchés.
Et puis cette fois il n'était plus seul ! Il connaissait ses forces mais aussi ses faiblesses et savait que l'isolement était un accélérateur à ce feu intérieur. Ce ne fut que quand celui qui devint son maitre à penser le sortie de sa solitude qu'il pu s'engager sur la voix de l'apaisement.
Il n'avait plus ce guide au-près de lui.
Mais il n'était pas seul.


"- Soldaar, je vous laisse votre soirée. Tâchez de ne pas manquer le départ du bateau, merci."


Dans sa vie il s'en était pris des coups. Des gifles, des poings, des coups de poignards et même de sabots. Mais décidément ceux qui touchent non pas le corps mais l'âme resteront toujours les plus douloureux.
Les pas de la Duchesses résonnent sur la pierre froide et à chacun d'eux il lui la voir piétiner son esprit. Sa mains qui il y a quelques secondes caressait la joue de Jehanne vient attraper le tissu qui la recouvre le serrant dans son poing fermé. Pourquoi cette abandon soudain ? Qu'avait-il fait qui mérite cette réaction ? Il n'imaginait pas pouvoir tourner ainsi les talons si la Duchesse avait été au chevet d'une personne qui compte pour elle.
Il n'était que son garde mais ces derniers jours il avait cru avoir trouver une personne qui ne le jugerait pas. Une personne qui ... porterait un regard différent sur lui.

A ce moment précis il avait besoin d'elle.
Mais elle s'en était retourné.

La retenir ? Comment ? Certainement pas par les geste ! La parole alors ? Cette petite voix intérieur poussa du fond de sa gorge "S'il vous plait, restez.", sans filtre et sans retenu. Une demande directe et sincère.
Mais ces mots ne dépassèrent jamais ses lèvres closes.

Car elle s'en était retourné.
A ce moment précis il voulu ne plus avoir besoin d'elle.

Mais vouloir ne suffit pas toujours.
Il était blessé à son tour et un bandage ni servirait à rien.
Alors il fit comme tout être humain et laissa la source de son mal s'en aller puisqu'il semblait ne demander que cela.


"- C'est entendu..... Madame."

Les mots furent difficile à prononcer mais finir par sortir.
Regarder la Duchesse lui tournant le dos était un crève cœur.
Regarder Jehanne allongé et blessé en était un autre.
Il ferma les yeux et saisie 'Expiation' puis attendit un signe. Pourquoi Dieu lui faisait t'il subir ces épreuves ? Jehanne ne méritait pas cela. Lui ? Peut-être... Mais alors pourquoi la colère divine ne s'abattait-elle pas tout simplement sur lui et uniquement lui ? Une mort foudroyante par la volonté du Très-Haut voilà un 'signe' qu'il aurait compris et accepté.
Mais point de foudre tombant d'un ciel sans nuage ou de combustion spontané. Point de mort, lente ou rapide.
Mais une voix.
Ses yeux s'ouvrent et voient enfin les bleu de Jehanne réveillé.


"- Vous êtes au dispensaire de La Rochelle, Jehanne. Ugène vous à semble t'il ramené après que vous ayez été agressé."

Elle est en vie. Consciente et en vie. Alors son inquiétude s'envole et laisse la place à un nouveau sentiment.

"- Je ne puis vous soigner comme vous l'avez fait pour moi il y a bien longtemps déjà. Mais je puis faire que ceux qui vous ont fait cela ne lèvent plus jamais la main ni sur vous ni sur personne d'autre. Comme cela s'est passé il y a bien longtemps déjà."

Il se redresse, reprend sa position initiale ainsi qu'une certaine distance entre lui et... son environnement.
Entre la rage et la colère l'inquiétude partie laissa une place à la vengeance.
.mathilde.
Elle s'était arrêtée, volontairement, dans cette longue allée vers la sortie, pour lui laisser la possibilité de s'exprimer. Et tel un étau prêt à lui enserrer le coeur, qu'elle retenait de façon titanesque avec pour seule force, un espoir déraisonné, elle attendit quelque chose. Une réaction, une parole. Mais, rien. Rien jusqu'à ce que ... " C'est entendu..... Madame" .

Splouiiii*%¤@#ch - bruit d'un coeur scrabouillé -

Son coeur venait de se voir broyé par la puissance d'un sentiment qui n'aurait de toute façon jamais du s'y trouver. Elle avait besoin d'air, de respirer. Elle suffoquait. C'est ça. Retrouver l'extérieur et le doux atmosphère des nuits d'été qu'elle aimait tant. D'air pour sécher les larmes qui venaient de surgir de nul part et qui ravageaient déjà sérieusement son visage tant elles furent incontrôlées. Elle avala sa salive, difficilement. Une salive pâteuse tant se gorge était sèche d'angoisse et de désarroi. Angoisse de se faire surprendre. Angoisse qu'il puisse croiser son regard, et lire. Lire malgré la glace, lire malgré la lave, lire malgré tout ce qui faisait qu'en dehors de leurs échanges sourds d'iris croisées, ils ne se comprenaient pas. Ou peut-être trop. Elle ne savait pas vraiment. Elle tâcha dans son esprit d'enrayer le processus qui consistait à chasser tout ce qui en elle, la faisait rester. Sa compassion, son attachement, et, son manque d'objectivité assurément. Oui, c'est sur cette pensée qu'elle tenta la logique. C'était, sa meilleure alliée, ou pas. Persuadée qu'avec elle, elle ferait les bons choix. Ceux, qui ne la blesseraient pas. Mais, n'était-elle pas déjà meurtrit de tout ceci ? de cette douceur qu'elle venait de voir en lui, qu'elle n'imaginait même pas ? De cette fuite en pleine nuit, sans rien lui confier ? Comme si il avait des comptes à lui rendre la nuit, ce qui était faux. De ces questions insupportables qui faisaient écho aux paroles de la fillette. Leur histoire, quelle histoire ?
Et si elle eu cru d'abord, qu'elle lui avait simplement, sauvé la vie, comme l'avait souligné Soldaar dans son appel vers la blessée. Mais, pourquoi faisait-elle une fixation sur ses gestes ?Cette douceur ? N'était-ce pas là le comportement normal d'un être humain face à un proche agonisant, ou, au moins écorché dans sa chair ? NON ! Non non et non. Elle secoua la tête.
Trop de réflexion tue la réflexion. Ils venaient de dire, qu'elle allait bien et donc, la réponse, était autre. Une réponse, qu'elle eu voulu ne jamais chercher dans les plus profonds recoin de son être, mais qui lui sautait à la figure comme une évidence, même si elle parvenait à le nier, d'une façon très ... spectaculaire. Passons.

Sa vision s'était troublée tant elle fut longue à réagir. Et son nez, congestionné. Elle n'était pas belle à voir, c'était certain. Alors, au moment de repartir, un reniflement se fit entendre. Et d'un revers de main, elle désembua l'eau qui voilait ses perles marines. Combien de temps était-elle restée ainsi à se morfondre ? à douter ? à se détester ? à le haïr ? Quelques courtes minutes avaient suffit, en réalité. Mais dans un silence de plombs, c'était long. Même si dans les faits, lui, continuait de parler. Sa position était simple : dans sa situation, elle, aurait voulu de l'intimité avec le mourant, ou le blessé. Surtout si elle était proche de lui. Et donc, au delà de ne pas se sentir à sa place, d'éprouver une colère grandissante et dévastatrice contre elle-même de ne pas avoir su anticiper un tel coup de poignard à ses entrailles, de ne pas s'être méfiée d'avantage de cet homme qu'elle avait laissé s'approcher d'elle de bien trop prêt, c'était aussi - du moins elle voulait s'en convaincre - par correction, qu'elle agissait ainsi. Et, si il voulait vraiment la retenir, il l'aurait fait. N'est ce pas ?
Elle remonta sa capuche caverneuse dont la profondeur masquait parfaitement d'une ombre, les traits de son visage, et pose un pied en avant pour se diriger vers la sortie lorsque ...

" Dame... Je ne sais qui vous êtes... merci d'être là... " .

Et merde. Comment tourner le dos à quelqu'un qui vous parle, qui est une victime, qui est écharpé sur tout le corps et qui, en plus, vous remercie. Hmmm ? Ouai ba, non, évidemment, elle ne pouvait pas. Elle avait beau pouvoir être d'une froideur à en faire mourir givré un coeur qui bat, elle n'était pas non plus, totalement dépourvu d'humanité. Elle soupira, tâcha de reprendre une allure de port altier qui se respecte, pour masquer et mettre de côté, en essayant d'oublier, en cet instant, tout ce qui venait de se produire. Mettre un peu son amour-propre, en sourdine, et d'avoir l'air, au minimum, polie.

Elle pivota donc, en volte-face, en direction de la blessée, et de son garde qui était à son chevet, ainsi que la fillette. Elle s'avança, jusqu'à eux, salua pudiquement Marie Camille, et lança un regard furtif à Soldaar, en priant pour que la pénombre ne permette pas de voir, ni ses yeux, ni ses émotions palpables. Même pour un Errant qui de toute évidence, communiquait bien plus facilement avec les autres qu'avec elle. Mais, il était son employé, pas son ami, ainsi donc, c'était... logique ? Elle voulu s'en convaincre. Croire cela plutôt que de penser, qu'elle n'était pas assez ouverte, assez bien ou je ne saurais dire quel autre défaut, pour qu'il soit avec elle, aussi naturel, qu'avec cette femme. Elle se pencha sur Jehanne, pour la regarder dans les yeux et lui parler. Elle lui sourit. Sincèrement. Car elle voulait être rassurante, aimable aussi. Pas qu'elle en avait envie, mais qu'elle était ainsi. Pleine de compassion et de bienveillance. Elle voulait croire en tout un chacun. Sauf en elle évidemment.


je suis sa grâce Mathilde. Ce n'est rien ...

Son regard était doux, son sourire apaisant, et si elles avaient été seules, elle aurait rit gênée des marques de tristesse sur son visage, qui, ainsi proche et tout à fait en face, à la lueur des bougies sur la table de chevet, se voyait déjà beaucoup mieux.
Elle tronqua son nom volontairement, trouvant que cela faisait un juste milieu entre sa courtoisie habituelle et la proximité qu'elle souhaitait établir avec la femme. Elle lui aurait bien prit la main à son tour, mais toutes, étaient prises. Elle avait d'ailleurs, contourné le lit et atterrit de l'autre côté, entre Jehanne et un patient x , pour trouver la place de lui parler. Mais de fait, elle se retrouvait de nouveau en face de Lui, toujours une barrière entre les deux, que cette fois, elle ne pouvait pas franchir comme la première, passant par dessus cette femme comme ci elle n'existait pas. Non, elle existait, et était belle et bien là. La femme Jehanne, qui avait sauvé la vie de Soldaar, et qui soulevait tant de questions chez la duchesse.

Inquisitrices, les aigues-marines de la duchesse vinrent sonder le regard de l'Errant. Elle s'imaginait parfaitement ce quelle allait y trouver : de la rancoeur. Envers elle, envers la vie. Mais qu'importe, elle affronterait. Elle affronterait parce qu'il lui donnait cette envie et ce pouvoir, de surpasser ses craintes pour faire face à la douleur. Comme une battante. Comme une tigresse. De s'aventurer derrière les remparts de toute une vie qu'elle avait posé en protection pierre après pierre, devant elle depuis tant d'années. Il ne s'était pas assis, s'était même redressé droitement, et par conséquent, elle lui faisait ouvertement face. Son visage cependant, un peu plus éloigné de la lueur vacillante sur le chevet, était toujours dans la pénombre de son vêtement d'extérieur.
La vérité, c'est qu'elle l'aurait probablement attendu dehors sous les étoiles devant le dispensaire. Ou aurait trouvé refuge au bord de la mer, en espérant qu'il la rejoigne et qu'il puisse enfin parler librement. Évacuer tout ce qu'il avait emmagasiné ce soir. Etre là comme amie, ou confidente. La vérité était que ce n'est par parce qu'elle franchit une porte, qu'elle lui tourne le dos. La vérité est tellement supérieure à tout ce qui paraît. Le voyait-il ? Le savait-il ? Le pensait-il ? Peu probable.
Et puis la vérité selon qui ? la vérité pour qui ? car on a beau croire, que l'on parvient à lire dans un regard, que l'on se comprend mieux dans le silence que dans les mots, que l'on connaît assez l'autre pour deviner et anticiper ses besoins. Comment en avoir la confirmation ? Il n'y a que ce qui s'évacue et s'exprime librement qui est capable d'une terre prouesse . Larmes, paroles, coups. Tout ce qui ne demande qu'à soulager une âme en tourment. Mathilde était là, prête à encaisser, grâce à l'intervention de Jehanne, qui avait su sans le vouloir, la retenir ici.

_________________
        En l'honneur de ceux qui à jamais ont gagné mon respect et ma confiance. Je vous aime.
Jehanne.sz.trestain
Une soignante, à la demande de Marie-Camille apporte de l'eau à la blessée, puis lui dégage en partie le visage. Quelques cicatrices lui barrent le visage mais rien de catastrophique ! La jeune servante se demande bien pourquoi sa maîtresse a été ainsi bandée totalement, mais n'en dit rien ! Au moins, on voit son visage en grande partie.
Jehanne se relève à peine sur la paillasse...


-Vous êtes au dispensaire de La Rochelle, Jehanne. Ugène vous à semble t'il ramené après que vous ayez été agressée. Je ne puis vous soigner comme vous l'avez fait pour moi il y a bien longtemps déjà. Mais je puis faire que ceux qui vous ont fait cela ne lèvent plus jamais la main ni sur vous ni sur personne d'autre. Comme cela s'est passé il y a bien longtemps déjà.


Jehanne lui sourit...


- Soldaar mon ami... Je ne veux pas... que vous mettiez votre vie... en danger... pour courir sus à ces imbéciles ! Le Très-Haut... se chargera bien d'eux... ne vous inquiétez pas ! Je crois même me souvenir qu'Ugène en a amoché... sérieusement un... au moins. Votre passage ici... est un baume pour moi déjà... même s'il est fortuit.

Puis elle s'adresse à la Duchesse...

- Votre Grasce, pardonnez-moi de ne pouvoir vous faire révérence... Ma position incongrue m'en empêche... Elle grimace... J'ai une faveur à vous demander. Empêchez cet homme-là de chercher mes agresseurs, cela ne servirait à rien. Et... prenez soin de lui, s'il vous plaît. C'est pour moi un ami, très cher. Je sais qu'il tient à vous, il me l'a dit... Je...

Elle ferme les yeux un instant...

- Je suis fatiguée pardonnez-moi tous les deux.

Regardant Marie-Camille...

- Marie, ramenez-moi au camp avec Manuel... je ne tiens pas à... à rester ici...

La jeune fille incline la tête en assentiment, puis s'éloigne avec Manuel afin de préparer le départ de sa maîtresse. Jehanne s'adresse encore une fois à Soldaar...

- Mon ami... prenez soin de vous s'il vous plait et tenez...

Elle ôte une chevalière de son doigt et la lui tend.

- ...prenez ceci... ce sera un souvenir entre nous... et que votre route soit douce... au moins... aussi douce que possible...

Elle le regarde intensément... Sans doute est-ce une des rares fois où la vie les mettra en présence l'un et l'autre...

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Soldaar
Alors qu’il fait à Jehanne sa promesse de ne pas laisser impuni ceux qui l’ont envoyé ici il entend la Duchesse se retourner.
Elle approche, se rapproche et en même temps lui se recul, s’éloigne… Les deux pieds toujours ancré dans le sol mais intérieurement il recul en proie à une soudaine appréhension qui le fait douter.
Et ce n’est pas le regard rapide qu’elle lui adresse tout juste qui pourra le rassurer tant son visage et ses iris, seul chose qu’il lui semblait pouvoir lire chez la brune et capable de le rassurer était assombrie par la capuche relevé. Il ne voyait plus que le contour d'un visage au teint pâle.

Elle se présente alors à Jehanne, sans ses titres. Son visage à lui oblique alors.
Il ne comprend pas. Il ne la comprend plus.
Et plus que tout il ne se comprend plus.

Il n’est que son garde, à la regarder partir la seule question qu’il aurait dû se poser c’est « Doit-il la raccompagner et s’assurer qui ne lui arrive rien ? ». Mais ce ne fut pas le cas. Vraiment pas. Elle n’avait fait que quelques pas et il avait eu l’impression qu’une partie de lui se déchirait pour l’accompagner. Un boiteux à qui on enlève la béquille qui le tiens debout. Un guerrier à qui l’on retire son épée en pleine bataille. Un homme qui se découvre des sentiments insoupçonné qu’au moment où il croit perdre les personnes concernés.
Car oui des blessés et des morts il en a vue nombre. Mais jamais il ne s’était agenouillé auprès de l’un d’eux. Jamais il ne leur avait pris la main et par les mots avait tenté de les réconforter. Même pour sa femme et sa fille, auprès de qui il ne s’était jamais recueillis ayant décidé qu’il n’avait pas à troubler leur repos éternel en s’approchant de leur sépulture.
Car oui des employeurs il en avait eu beaucoup qui le remerciant s’en était détourné l’oubliant au même instant. Jamais il ne s’était soucié d’eux. Jamais il n’avait espéré quoi que ce soit d’eux, un mot un geste ou une présence qui sorte du cadre de leur accord de travail. Il n’avait pour eux que la même indifférence qu’ils lui retournait. Pour eux oui. Mais pas pour Elle.


Il lui en voulait pour s’être ainsi détourné.
Mais elle était revenu.
Il s’en voulait de lui en vouloir.
Car elle était revenu.

Et si le réveil de Jehanne avait été pour lui source de réconfort le retour de la Duchesse fut le début d’un apaisement. Peut-être temporaire certes mais la rage s’était estompé en lui et il redevenait peu à peu non plus l’homme prêt à tous les excès de haine et de violence sans retenue morale mais celui qui était entré dans ce dispensaire quelques instants plus tôt.

Il était toujours perdue mais parvenait à trouver un peu de rationalité. Cette cascade d’évènement l’avait pour le moins atteint mais il parvenait à remettre les multiples questions qui en était né à plus tard. Peut-être trouverait-il les réponses alors ? Peut-être même oserait-il en poser certaines à la noble qui lui faisait face. Ou peut-être qu’il ferait comme à chaque fois et étoufferait dans l’oubli et le dénie ce qu’il considérait comme lui étant tout simplement interdit.

Alors son visage se tourna à nouveau vers la blonde dont il pouvait à nouveau apercevoir les traits du visage. Elle avait quelques contusions et cicatrices mais rien qui ne semblait justifier autant de bandage selon lui. Mais il n’était pas médicastre.

Et subitement la consule lui sourit et lui se souvint pourquoi la sœur Leudeberte d’il y a 10 ans maintenant et la Jehanne d’aujourd’hui avait éveillé son intérêt. Son sourire. Plein de vie et d’envie. Elle avait vécu ses propres drames personnels mais elle, elle continuait à sourire. Sa vie elle la menait pleinement, intensément et sans façade. Elle ne se cachait pas. Voilà pourquoi il n’avait eu de cesse d'être perturbé par cette femme. Elle représentait tout ce qu’il n’était pas. Mais il ne réalisa pas qu’en vérité il l’enviait. Il confondait cela avec de l’admiration. L’admiration que l’on porte à une personne qui ne se laisse pas abattre et qui réussie là où l'on échouerait. Et pour être certains de ne jamais comprendre qu'elle incarnait ce à quoi il aurait pu aspirer son inconscient masqua tout cela sous un amas d’excuse et de faux fuyants. Elle a vécu la perte de son mari et de son enfant oui… Mais elle était une victime. Lui avait vécu la perte de sa femme et sa fille oui… Mais il était leur bourreau.
Cela suffisait à ce qu’il s’interdise autant de joie de vivre.

Alors il répondit à son tour en un sourire, celui que l’on affiche quand on voit la mort s’éloigner d’une amie.
Sourire qu’il perdit alors que la blessée le pris de court. Lui interdisant la vengeance. Il ne pouvait pas la laisser faire. Venger, faire mal pour amener le bien était tout ce qu’il savait vraiment faire. Soudainement il se sentit inutile et faible. Il devait réagir, argumenter en lui disant que si l’un des brigands était amoché se serait pure charité Aristotélicienne que d’abréger ses souffrance. C’était d’ailleurs là une piste, peut-être le malfrat en question se trouvait là ? Parmi les autres mourant ? Il pouvait même ajouter que si le Très-Haut voulait les châtier il pouvait bien le faire par le biais de son bras. Il ne se mettait pas en danger il accomplissait simplement ce qui devait être fait.
Il n’en eu pas le temps. Jehanne s’adressait déjà à sa grâce et sous couvert d’une faveur lui demandait de faire en sorte qu’il respecte sa volonté et de passer son chemin sans qu’Expiation n’amène ces hommes au jugement derniers.

Ses yeux se braquèrent alors sur les contours du visage à peine visible de la Duchesse. Ses yeux cherchèrent les aigues-marines instinctivement. Il ne pouvait pas les voir mais il savait qu’ils étaient "là". Après s’y être perdue tant de fois lors de leurs échanges silencieux il n’avait plus besoin que de quelques repères pour savoir les fixer. Qu’allait-elle faire ? Allait-elle donner sa parole ? Et comment la ferait-elle respecter ? Userait-elle de sa position pour ordonner au garde de ne pas agir ? Ou en appellerait-elle au simple respect d’honneur d’une parole donné pour arrêter le bras vengeur d’un ami ?

Il voulut fulminer face à ce complot qui dans tous les cas le dépossédait de son seule savoir-faire. Mais en retenu il se contenta d’une profonde expiration. Là ou tant d'hommes avaient échoués 2 femmes venait de le désarmer au-moins temporairement.

Puis, bras tendu, Jehanne lui offrit l'une de ses chevalière.
Il regarda d'abord l'objet, presque sans comprendre. Il n'accordait aucune espèce d'importance aux bien matériel. Sauf à sa dague qui était un souvenir. Hors là il se voyait offrir cette chevalière qui n'était pas juste une chevalière mais bien un souvenir. Il l'a prit et la regarda avec curiosité comme un enfant découvre quelque chose dont il ne comprend pas le fonctionnement.
L'objet au fond de sa paume sa main se referma alors dessus doucement.
Lui n'avait rien à offrir, rien qui ne soit "à lui" ou qui puisse le symboliser. C'était souvent le cas quand on est aussi peu matérialiste. Alors il offrit aux yeux de la blonde l'espace de quelques brèves seconde un sourire intense et soutenue.


"- Je la conserverais précieusement. A présent reposez vous et rétablissez vous. Le monde a encore besoin de personnes comme vous. Que le Très-Haut guide vos pas et vous apporte tout le bonheur que mérite la fidèle servante que vous lui êtes."


Dans un dernier élan qui devait être le dernier contacte qu'aurait Soldaar avec cette femme si singulière il apposa sur le front dégagé des bandages un baisé chaste et sincère.


Faisant à nouveau face à la Duchesse toujours stoïque et dont il ne pouvait toujours pas voir le visage son regard repris son naturel intense mais peu expressif. La Duchesse avait cette retenu et cette appréhension somme toute compréhensible pour une femme de son rang mais qui le laissait si souvent sur la réserve. Il lui était bien plus facile de s'ouvrir à Jehanne car elle était elle-même ouverte et le bousculait en ce sens. Alors que la brune tout comme lui se protégeaient avant tout. Ils partageaient ce point commun qui rendait parfois leur relation si complexe. Entre volonté d'ouverture et appel à la prudence.
Une relation complexe mais d'autant plus intense.
Mais ne parvenant pas à lire et n'étant plus sûre de rien à cet instant il joua la sécurité.


"- Je vous raccompagne Duchesse. Dès que vous le souhaitez."

Si quelque chose devait être dit, une question posé ou un reproche fait ce serait plus tard. Loin de l'odeur de mort qui régnait en ce lieu.
Il fit une trêve avec lui-même. Au-moins pour ce soir.
.mathilde.
Tandis que l'on débandait le visage de Jehanne, la brune eut voulu jauger elle même des plaies et contusions infligées par les malfaiteurs. Et ainsi, prendre connaissance des traits physiques de cette femme qui venait de remuer tant d'émoi chez l'impassible Soldaar. Susciter une profonde tendresse également. De celle qu'elle n'aurait jamais su imaginer de la part de l'homme à son service. Et elle qui pensait l'avoir un temps soit peu cerné, en était de toute évidence loin du compte.

Le visage était plutôt joli, bien moins sévère que celui de la duchesse, ou du moins, celui que l'absence de sourire marquait sur sa peau d'ivoire. Mais de sa position, elle ne le voyait pas encore. Jehanne étant tournée de l'autre côté, pour parler à l'écorce. Et tandis qu'elle, patientait sagement, les paroles de la blessée, firent écho chez la haute couronnée.

Ne pas courir après ses assaillants.. vu la façon dont il avait réagit tout à l'heure, elle n'en donnait pas cher de sa peau pour que celui ci n'en fasse qu'à sa tête sur le sujet. Mais alors qu'elle se contentait de garder son avis pour elle, toujours en observant les réactions de Soldaar, un peu comme pour apprendre à tenter d'ouvrir un autre regard sur le sujet. Ce qui de toute évidence lui avait manqué pour être passée à côté d'une douceur si étrange chez l'Embrunais. Ne voilà pas convalescente qui lui parle. Au début elle ne détourne pas son visage. Elle aime paraître odieuse, ça l'arrange. Et si elle s'étonne un peu des excuses pour une histoire de révérence, se demandant quel genre d'image elle devait renvoyer pour que l'on puisse penser qu'elle demande à une semi mourante légère de se plier devant elle, rapidement, c'est médusée qu'elle continua d'écouter. Elle demeura de marbre pour garder son recul, mais son mouvement de tête un peu brusque vers Jehanne, à cet instant, trahissait considérablement l'état de surprise de la duchesse. Se voir ainsi prise à parti était bien la dernière chose à laquelle elle s'attendait. Et de la part d'une inconnue, c'était un terrain dangereux et inconsidéré assurément.

Elle, n'avait rien contre les activités de Soldaar. Au contraire. Elle trouvais ça salvateur pour lui, comme pour le royaume. Et si lui, cela lui faisait du bien de se sentir utile à une cause juste, qui était elle pour l'en empêcher ? de quoi droit ? Mieux valait cela que de le savoir rongé de regrets pour n'avoir su rendre justice à une amie, non ? Surtout si l'on y ajoutait la culpabilité de n'avoir pu la protéger qu'elle supposait présente chez l'Errant, qui n'était en aucun cas, dépourvu de coeur.
Elle ne comprenait pas la demande, mais surtout, ne savait pas quoi répondre. Elle n'était pas sa mère. Ce qu'il faisait dans ses temps libres, ne la regardait pas - dixit celle qui vient de le suivre en plein milieu de la nuit - . Mais il fallait bien dire quelque chose. Question de politesse. Alors elle fit ce qu'elle faisait de mieux. Une réponse de politicienne.


Je vous promet de ne rien le laisser faire d'inconsidéré.

Sur ces mots elle redressa de nouveau ses pierres précieuses intenses vers son gardien. Sans dérober sa capuche ni dévoiler son visage, elle le fixa de nouveau. Et, dans une courte minute de fonte des glaciers arctiques, elle se laissa bercer par ce regard, qui la cherchait de nouveau. Que c'était doux comme sentiment de le sentir ainsi si près d'elle par le simple échange silencieux qui leur collait à la peau. Elle soupira. De cet expiration presque résignée, mêlée d'autant d'excuses que d'étoiles dans la voie lactée pour simplement avoir du prendre une place qu'elle ne voulait prendre. Celle de garde fou de la rage de Soldaar, dont la simple vision éloignée lorsqu'il avait scandé de savoir qui avait fait ça à la femme bandée, lui avait fait hérisser le poil et frissonner la peau d'un froid glacial. Comment pouvait-on être proche de quelqu'un capable de susciter une réellement peur chez nous ? était-ce ne serait ce que possible, de confier sa vie à un tel homme ? En était elle encore capable ? Alors, s'engager à être le rempart entre Soldaar et son désir de vengeance, sous des allures de justice, comment ?

Pour l'heure, elle était bien incapable d'en dire plus. Et d'ailleurs, même ce qu'elle venait de promettre qui lui parut plutôt raisonnable au moment de l'émettre, devenait de plus en plus impossible à ses yeux. Alors elle se ravisa alors que la femme était à présent prise dans un échange de souvenirs avec l'Errant.


Enfin, j'essayerais.


Et de soupirer encore. Oui, décidément, une situation peu enviable. Cet engagement venait de la contraindre, à demeurer non loin de lui, pour le raisonner, le surveiller, et bien plus encore. Mais, en avait elle réellement envie ? Il était adulte, grand et responsable. Elle pouvait le conseiller, lui parler tout au plus, mais l'empêcher, comment ? En lâchant une armada d'archers à sa suite si il venait de faire une partie de chasse avec des violents et voleurs notoire ? Non vraiment, surréaliste.

Mais vue d'ici...

Et de laisser sa phrase en suspend comme l'on s'improvise à de la poésie orale sans savoir où l'on va, et qu'une idée est belle est bien présente sur le bout de notre langue, mais que l'on doute tellement qu'elle soit bonne, qu'on cesse notre phrase en la laissant s'envoler dans le silence. Silence car elle s'était plongée dans une bulle hors de la scène, perdue dans ses réflexions, tandis que les deux amis continuèrent leurs échanges, n'ayant pu entendre les réticences et réévaluations de promesse de la duchesse.
Tant pis. De toute façon le Très Haut l'avait entendue, et donc ne lui en tiendrait pas rigueur si elle venait à manquer à sa parole.

Il avaient fini. Si bien que c'est le baiser déposé sur le front de Jehanne qui la rappela à elle. Décidément, c'était quoi cette obsession pour les gestes délicats de Soldaar comme si pour chacun d'entre eux elle se prenait un électrochoc. Non, elle ne se ferait jamais à l'idée qu'il puisse être si expressif dans son affection pour autrui. Pour cela, elle enviait cette femme. Car si les silences pouvait laisser rêver à la duchesse d'avoir trouvé, ce qui serait peut-être, dans des années, un complice, elle était bien incapable de considérer une telle proximité entre eux. Et pourtant, ce n'était vraiment pas ce qui la dérangerait le plus. Vraiment pas.

Il se redressa alors de sa carrure de plus en plus militaire, dirigeant inconsciemment la lueur de vie dans les fenêtre d'âme de la brune. Elle lui faisait face, comme un arbre centenaire enraciné qui n'attendrait que le glas de la délivrance pour céder dans le sol.


Allons-y .

La femme, allait de toute façon partir, et ici, n'était définitivement pas un lieu dans lequel elle voulait rester. Mais, ils passèrent devant le coupable, première cible de l'errant en entrant dans la bâtisse.

Et lui ?


Marquant un arrêt tout en ayant attrapé le bras du garde du corps. D'ailleurs, c'était inconvenant de le tenir ainsi. Mais, dans l'obscurité de la nuit, elle préférait s'en rapprocher. C'était rassurant, dans le fond.
_________________
        En l'honneur de ceux qui à jamais ont gagné mon respect et ma confiance. Je vous aime.
Marie_camille
La jeune fille revient quelques minutes plus tard avec Manuel. Elle se prend de bec avec une soignante qui ne veut pas laisser partir Jehanne...

- Ma maîtresse veut rentrer, nous rentrons ! Et ne vous souciez pas : elle sera dix fois moi dans la roulotte où ils nous logent qu'ici, avec cette puanteur de mort et cette atmosphère lourde !

Elle fait un signe à Manuel, un grand gaillard qui, lorsqu'il se positionne près de la soignante est si impressionnant que cette dernière n'ose répliquer. Sur l'injonction de Jehanne, la nonne reçoit une bourse d'écus bien remplie... La petite précise...


- Et tâchez d'en faire bon usage ! Pour vos blessés bien sûr ! Manuel, peux-tu la porter ?

Aussitôt le grand gaillard prend Jehanne dans ses bras comme fétu de paille... La petite ramasse les rares effets qui ont été récupérer avec la blessée et rassure cette-dernière.

- Ugène est près de la charrette, il vous attend. Il a été bien traité ne vous inquiétez pas pour lui... Allons-y Manuel.


La jeune fille fait révérence devant la Duchesse et devant messire Soldaar, fait volte-face et emboîte le pas à Manuel qui porte une Jehanne bien légère...
Jehanne.sz.trestain
Jehanne se sent soulevée du sol et de sa paillasse et son coeur s'envole aussi, laissant ici, derrière elle, quelqu'un qu'elle aurait pu aimer, qu'elle aurait dû aimer, mais qui ne peut pas recevoir son amour... D'une main diaphane elle envoie un baiser léger vers Soldaar alors que ses yeux étincelants ne le quittent pas du regard tant qu'ils le peuvent. Puis Manuel l'enlève et Marie-Camille la rassure sur le sort de son âne... En quelques enjambées puissantes, Maneul la porte à l'extérieur et l'installe dans une charrette de foin odorant. Jehanne inspire longuement les essences des fleurs séchées coupées en même temps que l'herbe : ce parfum, c'est celui de la vie !

Cette vie, cet amour et cette envie de vivre, qui, malgré tout ce qu'elle a pu vivre, ne l'ont jamais quittée...

"Adieu Soldaar... j'aurai pu tant vous aimer..."songe-t-elle quand même, le coeur un peu gros...

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Soldaar
Il ne lui fallut pas attendre longtemps avant que la Duchesse n'indique le moment du départ.

Il fit donc le tour de la couchette de Jehanne à qui il n'adressa plus un regard. Non pas qu'il l'avait rayé de sa vie, il n'était pas le monstre sans cœur qu'il voulait paraitre mais il avait pour habitude de cloisonner les choses. C'était avant tout un moyen d'organiser sa pensée. De gérer les choses les unes après les autres.
Mais cette fois ce fut surtout un moyen de défense. Ne plus regarder la consul était la solution pour lui de "ranger" ce qu'ils avaient vécu, récent comme ancien et d'aller de l'avant sans entrave. Ou presque.

Il songeait à prendre les devants, à ouvrir la marche par sécurité quand la brune lui attrapa le bras au passage. Et bien qu'elle lui posa une question sa tête tourna vivement vers la femme avec un regard fermé. Un regard réflexe. Ce contacte inattendu l'avait pris de court et il eu la même réaction que si un ivrogne avait tenté de l’agripper en pleine rue.
Il était tendu. Trop.
Alors il pris une profonde respiration que se voulait tant un moyen de se détendre qu'une forme d'excuse silencieuse.
Ce n'est qu'après que son regard se porta sur l'homme qui l'avait attiré jusqu'ici.

Il était démuni. S'il songeait que la Duchesse n'aurait émis aucune protestation à ce qu'il fasse ce pourquoi il était venu mais il ne pouvait pas faire cela avec Jehanne encore présente tout à côté. Puis elle lui avait fait une demande claire et même s'il n'avait pas donné sa parole il ne voyait pas comment aller à son encontre car inévitablement interroger l'homme le pousserait à se renseigner sur les auteurs des coups ayant envoyé la blonde ici.


"- Pour une fois. Pour une unique fois, que le Très-Haut puisse me pardonner, je lui demanderais de punir cet homme de ses méfaits sans que je ne sois porteur du châtiment."

Une faiblesse qui ne devait plus se reproduire. C'était la première fois qu'il laissait sa cible lui échapper volontairement. Pour cela il ferait pénitence n'osant imaginer le mal que cet homme une fois debout pourra faire à nouveau et pour lequel il aura une part de responsabilité.

Ne voulant plus mettre à mal sa volonté plus longtemps il repris le chemin de la sortie. Après ce qui venait de se passer il était prêt à tout et poussant la porte du dispensaire il se demanda s'il marchait vers la lumière ou vers encore plus d'obscurité.
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