Brunehilde
Brunehilde et son cortège, composé pour l'essentiel de sa cousine, de son chaperon et du fiancé d'icelle, étaient arrivés la veille dans la grande auberge choisit par les futurs épousés et destinée à accueillir la foule de leurs invités.
Le carrosse frappé aux armes de Bolchen était arrivé fort tardivement aussi la baronne n'avait encore croisé âme qui vive, exception faite de l'aubergiste et des deux serviteurs mis à sa disposition.
Le matin du grand jour, la jeune Frayner se réveilla quelque temps après l'aube. Elle avait peu dormi, mais l'excitation de revoir sa cousine par alliance qu'elle rêvait de mieux connaître sans parler de la promesse des festivités qui ne manqueraient pas d'être données à l'issu de la cérémonie suffisaient à la maintenir en grande forme.
La jeune baronne n'était pas simplement réveillée, elle était surexcitée. Pourtant, fidèle à elle même, son air demeurait impénétrable. Seul son pied qui s'obstinait à battre une mesure inaudible témoignait de son agitation intérieure. Le regard braqué sur une robe bleu azur, la baronne ne disait mot, semblait méditer.
Après de longues minutes de cet état, ses sourcils finirent par se froncer et la robe fut jetée sans égard sur le lit.
Sans un regard pour les trois malles pleines à craquer de vêtures et autres fanfreluches typiquement féminines, Brunehilde s'enveloppa dans une cape longue et sortit de sa chambre d'un pas décidé.
Elle croisa sa chambrière qui s'en venait la réveiller et la dépassa sans un mot, ignorant la jeunette qui s'écrasait en une profonde révérence sur son passage.
La baronne n'alla pas bien loin. Elle s'arrêta même à la porte suivante, l'ouvrit sans prendre la peine de toquer, la referma, respira un grand coup, puis voyant que cela ne servait à rien, se hâta de tirer les rideaux afin de laisser entrer le jour, puis sauta dans le lit qui était apparut.
- Morwène ! Morwène ! Achevez de vous réveiller, c'est absolument aaaaffreux ! disait la baronne en secouant le bras de sa cousine quand elle ne lui tapotait pas la main. Son calme oublié, sitôt croisé le regard surpris de la future Dame de Polaincourt-et-Clairefontaine, elle reprit là où elle s'était arrêtée. C'est aaaffreux ! Absolument aaaffreux ! Une catastrophe ! Ma robe est ignoble. A la lumière lorraine elle semblait parfaitement délicieuse, mais à la lumière lyonnaise, c'est une ho-rreur ! Une abomination ! Je refuse de mettre une telle chose. Vous ai-je déjà dit que notre cousine était couturière ? Si elle me voit porter pareil chiffon à ses épousailles, c'est sûr, j'en mourrai, là ! Et naturellement, je n'ai rien d'autre à me mettre ! RIEN D'AUTRE! Dire que je n'ai pris que trois malles ! Si j'avais su, j'aurai pris toutes mes robes. Oh Morwène ! C'est affreux! Que vais-je faire ? Je ne puis tout de même pas y aller en souillon !
Le visage de la Fontoy exprimait la tristesse la plus profonde et le désarroi le plus total. Son regard posé sur sa cousine, appelait une aide que seule une femme aussi coquette qu'elle pouvait comprendre.
Le carrosse frappé aux armes de Bolchen était arrivé fort tardivement aussi la baronne n'avait encore croisé âme qui vive, exception faite de l'aubergiste et des deux serviteurs mis à sa disposition.
Le matin du grand jour, la jeune Frayner se réveilla quelque temps après l'aube. Elle avait peu dormi, mais l'excitation de revoir sa cousine par alliance qu'elle rêvait de mieux connaître sans parler de la promesse des festivités qui ne manqueraient pas d'être données à l'issu de la cérémonie suffisaient à la maintenir en grande forme.
La jeune baronne n'était pas simplement réveillée, elle était surexcitée. Pourtant, fidèle à elle même, son air demeurait impénétrable. Seul son pied qui s'obstinait à battre une mesure inaudible témoignait de son agitation intérieure. Le regard braqué sur une robe bleu azur, la baronne ne disait mot, semblait méditer.
Après de longues minutes de cet état, ses sourcils finirent par se froncer et la robe fut jetée sans égard sur le lit.
Sans un regard pour les trois malles pleines à craquer de vêtures et autres fanfreluches typiquement féminines, Brunehilde s'enveloppa dans une cape longue et sortit de sa chambre d'un pas décidé.
Elle croisa sa chambrière qui s'en venait la réveiller et la dépassa sans un mot, ignorant la jeunette qui s'écrasait en une profonde révérence sur son passage.
La baronne n'alla pas bien loin. Elle s'arrêta même à la porte suivante, l'ouvrit sans prendre la peine de toquer, la referma, respira un grand coup, puis voyant que cela ne servait à rien, se hâta de tirer les rideaux afin de laisser entrer le jour, puis sauta dans le lit qui était apparut.
- Morwène ! Morwène ! Achevez de vous réveiller, c'est absolument aaaaffreux ! disait la baronne en secouant le bras de sa cousine quand elle ne lui tapotait pas la main. Son calme oublié, sitôt croisé le regard surpris de la future Dame de Polaincourt-et-Clairefontaine, elle reprit là où elle s'était arrêtée. C'est aaaffreux ! Absolument aaaffreux ! Une catastrophe ! Ma robe est ignoble. A la lumière lorraine elle semblait parfaitement délicieuse, mais à la lumière lyonnaise, c'est une ho-rreur ! Une abomination ! Je refuse de mettre une telle chose. Vous ai-je déjà dit que notre cousine était couturière ? Si elle me voit porter pareil chiffon à ses épousailles, c'est sûr, j'en mourrai, là ! Et naturellement, je n'ai rien d'autre à me mettre ! RIEN D'AUTRE! Dire que je n'ai pris que trois malles ! Si j'avais su, j'aurai pris toutes mes robes. Oh Morwène ! C'est affreux! Que vais-je faire ? Je ne puis tout de même pas y aller en souillon !
Le visage de la Fontoy exprimait la tristesse la plus profonde et le désarroi le plus total. Son regard posé sur sa cousine, appelait une aide que seule une femme aussi coquette qu'elle pouvait comprendre.