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[RP]Derrière le sourire du diable ...

Eylia
    Monsieur ... Monsieur a de la visite, pour un portrait Madame. Il ne ... Enfin Il ... est occupé. Vous devriez rentrer Madame, l'air est frais, il ne faudrait pas que vous preniez du mal.


Les émeraudes restent un instant encore à le détailler, avant que mes joues ne se fendent d’un large sourire laissant apparaître les canines. Lazlo. Oserait-il se moquer de moi à cet instant même ? Il me semblerait bien que oui.
L’index qui battait le temps vient maintenant se poser contre les lippes de l'homme pour lui faire signe de se taire, avant de descendre lentement au niveau de son cou et exécute un rapide mouvement, comme si la gorge lui était tranchée. Me penchant à son oreille, je continue de murmurer restant dans le même temps attentive à ce qu’il se passe de l’autre côté.


    « Lazlo, Lazlo…. Vous moqueriez-vous de moi, mh ? Monsieur a de la visite, et je n’ai pas été prévenue ? Un portrait, vous me dites. Vous savez Ô combien j’aime à le voir esquisser ses portraits, alors pourquoi me pousser à rentrer ? Dites-moi. Vous vous inquiétez de ma santé ? Que je ne prenne pas de mal ? Lazlo chéri, je suis déjà malade. Un peu plus ne sera rien. »


La voix trop douce et mielleuse en devient dérangeante. Me redressant et reprenant mes distances, je lui adresse un fin sourire.

    « Une chance que je vous apprécie, Nicholas. Mais expliquez-moi pourquoi cette voix chevrotante et peu sûre ? Auriez-vous quelque chose au sujet de mon époux à me cacher ? Vous parliez d’un portrait. Est-ce une femme, un homme, qui se trouve de l’autre côté de la porte ? Dites-moi, et je vous prierais de ne plus jouer avec mes nerfs. Ils sont déjà assez à vif ces temps-ci. »


Face à lui, le menton relevé et un sourcil en circonflexe, les doigts de la dextre viennent pianoter contre ma poitrine, me rappelant simplement du présent que Léopold m’avait fait. Le graal en quelques sortes. La fameuse clé. Le regard vide, perdue dans mes pensées, c’est tout un cinéma qui se déroulait là-haut, qui chamboulait mon cerveau. Attendant les réponses de l’homme de main, sans doutes se doutera-t-il que ma curiosité me poussera à ouvrir cette porte et la franchir sans même songer une seconde à ce qui peux m’attendre. L’amour du risque, l’amour des surprises.

Attends donc un peu avant d’esquisser un portrait Léo. D’ailleurs, ces portraits. Il me semble bien que je suis l’Unique personne à avoir son portrait sans face cachée. Y repensant, un rictus fend le coin des lippes, un brin amusée par la situation. Ainsi donc l’Epoux ramènerait des proies dans sa taverne ? Il est pourtant mal pour tout chasseur d’appâter le fruit de son désir en ses lieux. Il ne suffit que d’un faux pas pour qu’il prenne fuite et sache où retourner et que faire pour retourner la situation en son avantage.

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Kachina
Ses muscles sont tendus, telle une chatte prête à bondir sur sa proie, ses nerfs sont à fleur de peau alors qu'elle offre au regard alarmant d'Axelle un message muet de ses prunelles claires qui s'obscurcissent. Prudence...
Tout comme la Gitane, Kachi devine bien autre chose derrière ce décor qui ressemble à n'importe quel atelier de peintre. Ce ne sont donc pas des pierres précieuses que le Corse façonne à sa guise ici, mais des visages qu'il fige pour l'éternité.


Sur ces gardes, elle entend la moindre porte qui couine légèrement sur ses gonds, prédatrice en chasse, prête à ressentir le moindre déplacement d'air autour d'elles.
Elles ne sont pas seules....Un sourire étire les lèvres pleines, c'est une évidence qu'il aura, cette fois, protégé ses arrières.
Bon sang qu’est-ce que c’est bon.


Et puis, elle le ressent....là, si proche, elle le devine à cette brulure à sa nuque et ce frisson qui court à son échine. Il les attend, les épie qui sait ? Cet homme l’obsède et hante ses nuits, attire son âme sombre vers des abysses dans lesquels elle souhaite plonger…Tout en gardant l’avantage…
Elle doit bien ça à Minah. Elle a promis. Mais c'est une attirance presque malsaine qui la pousse à comprendre ce qui se cache au delà du regard vairon, derrière ces crispations de sa bouche, de ses épaules quand elle évoquait l'enfant...

Axelle est là, comme un garde-fou. Si la belle Gitane n’était pas à ses côtés, nul doute que son impatience et son imprudence l’auraient menée tout droit entre les griffes du maître des ténèbres qui hante ces pièces. Parce qu'elle doit bien se l'avouer, c'est tout ce qu'elle cherche depuis plusieurs mois, ce corps à corps avec la Camarde. Et la garce flirte souvent avec le Diable. Alors venir ici , c'est un peu provoquer cette chienne là.
Mais elle se l’est jurée en venant, il n’arrivera rien à son alliée. Alors, elles devront s'en sortir vivantes ensembles...


Le temps d'évaluer les lieux et elle s'approche déjà des toiles, y pose les yeux.
Dans le coin des lèvres retroussées en un sourire aguicheur que les pigments ont fidèlement reproduit, elle devine la belle sûre de sa beauté, posant pour Leo, imagine sans peine le regard qu'il a posé sur cette beauté blonde qui la regarde de ses iris clairs. Dans la posture fière de celle-là, vêtue de brocard et de dentelles, elle voit l'arrogance de ceux qui ont de la chance de naissance...Le salaud est doué à reproduire les expressions, à mettre à nu ses modèles.

Et soudain, comme un coup de poing en plein ventre, elle se fige devant cette crinière rousse qui éclaire la toile en traits de feux, découvrant Minah....Une Minah rayonnante et sublimement belle, parée et apprêtée comme pour aller à un
rendez-vous galant, tout sourire, regard impatient et fiévreux dans une ruelle, alors que la pluie vient mouiller sa frimousse tendre et rieuse. Le peintre a su à merveille reproduire ce regard qu'elle offre au soir qui tombe, ce genre de regard qu'ont les filles quand elles attendent un amant, un amour.
Mais que dessinerait un artiste s'il avait allongée sur cette méridienne la Minah d'aujourd'hui ? Des traits fanés, un regard mort, des lèvres pincées...

Un gémissement sourd s'échappe dans un souffle de la bouche féminine...
Bon sang...il faut que tu payes espèce de salaud.

Toute à ses réflexions, elle laisse glisser le tableau qui tombe au sol dans un bruit sec. La lourde tresse vient battre son épaule quand elle se penche pour ramasser la toile. Et le sang déserte ses joues, alors qu’un rictus effaré vient défigurer ses traits et que ses dents mordent sauvagement sa lèvre, cette fois.
Sous ses yeux horrifiés, apparait l’autre face du dessin.
La jolie rousse est à présent dessinée, dénudée, crucifiée à une table de bois, corps offert à la folie de son bourreau marbré de zébrures sanguinolentes. Et plus que tout, l’affolement dans le regard tendre et la bouche ouverte sur ses cris muets. Sans un mot, elle montre l’œuvre macabre à Axelle, alors que son regard vire au noir et que la haine s'infiltre en elle comme un poison dans ses veines.


Elle se retient de hurler sa rage, se contente de crisper ses doigts au lien qui maintient le carquois et l’arc à son dos. Pourtant, alors qu’elle ne rêve à cet instant que de l’étriper, de lui déchirer le cœur de ses griffes de Louve, elle écoute sa respiration redevenir normale, reprend le contrôle. N’est-ce pas ce qu’il espérait, qu’elles découvrent ça ? Il se dévoile et s’offre à elles. Comme s’il offrait sa gorge à la lame aiguisée d’Axelle. Nouveau jeu ou façon de rendre les armes une fois pour toutes ? Elle veut savoir…Percer la carapace, écorner le démon….
Et c’est d’une voix calme, dangereusement calme, qu’elle interpelle le di Cesarini
    - Montrez-vous Leo ! Voyons, il n'est pas dans les convenances de faire attendre ses invitées !

Elle avance de quelques pas, rejoint le chandelier d'argent délicatement ouvragé, et offre à la flamme d'une chandelle de suif le portrait. Impassible en apparence, elle la regarde dévorer le martyr de Minah, alors que la toile s'embrase dans un crépitement sec, éclairant son visage aux mâchoires durcies. Elle la laisse tomber au sol, pour se tourner vers la porte de la pièce voisine, poursuivant d'un ton volontairement moqueur :
    - Vous vous cachez, sire de Cesarini ? Vous avez peur ?

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Julian.leopold
D'un pas assuré, au sortir de la chambre, nulle méfiance, nulle exaltation même, tout dans la démarche DiCésarinesque n'est qu'assurance.
Il est chez lui, en son domaine, en cet endroit où tant de crimes se sont passés, où tant de sang a abreuvé le sol qu'il semble ne plus pouvoir en accepter d'avantage.
Chaque pierre de ces murs résonnent encore des cris d'agonie, des suppliques de chaque victime, des mots prononcés, des rêves brisés et de cette odeur acre de peur et de sang mêlés.
Un simple couloir, quelques portes le séparent des deux harpies qui songent à son trépas et le diable sourit encore, il sourit insolemment à cette mort qui se refuse à lui. Il ressent cette femme, elle l'obsède, pourquoi a t elle hesité ? Pourquoi n'a t elle pas profité de l'occasion de le tuer ? Il s'était offert à elle sans même resister alors pourquoi ?
Pourquoi cette brune insolente voulait elle le comprendre ? Qui avait il donc à comprendre ? Savait elle vraiment ce que l'on ressent quand on a plus rien, quand on est plus rien ? Comment pourrait elle savoir ce que l'on ressent quand enfin on devient Dieu, maitre de la vie et de la mort, juge et bourreau à la fois, que sait elle de tout cela cette Kachina ?
Une odeur particulière de Jasmin et le sourire s'étire un peu plus. Aucun bruit, aucun souffle, juste une ombre, son ombre et le froid d'une lame contre sa gorge...

Bonjour Isabelle... Ainsi donc tu t'invites à la fête ? Je t'ai pourtant dit que je chassais en solitaire... Mais puisque tu es là sois la bienvenue mia sorella.

La main éloigne la lame avant de se poser sur la joue de l'Ombre, un geste tendre tranchant avec la froideur de ce regard double qui se reflète dans celui de la frêle jeune femme.

N'oublie pas ta promesse Ysy, Tu prendras soin d'elles... Voici l'heure du jugement, la dernière pièce... Libra ... la balance celle qui équilibre le bien et le mal, qui rend la justice. Kachina l'etoile du soir... comme Astrée la fille-étoile... voilà qui est amusant...

Et dans la tête de Léo résonne les paroles que l'on a ancré en lui, chacune de ses paroles gravées dans son être jusqu'au plus profond alors que les tortures se faisaient plus intenses, que le peu d'âme qui brulait encore au fond de lui se teintait de ténèbres à jamais.

"Il est venu, le dernier âge prédit par l'oracle de Cumes : Voici que se renoue et recommence la grande chaîne des siècles. Déjà reparait la vierge Astrée et revient le règne de Saturne. Déjà descend des cieux une race nouvelle, le renouveau de l'être dans le sang et la douleur, le noir démon main armée de la Faucheuse accomplira le cycle et quand viendra le jugement, renaitra tel un Phoenix, l'âme pure d'un nouvel être. Gemini ne sera plus."

Et la voix de Kachina se fait entendre tandis qu'une odeur familière monte et emplit l'air. Aurait elle décidé de faire bruler les enfers dès à présent ?

Elle l'invective , elle le provoque . Et ce ton moqueur et ironique qu'elle emprunte... tenterait elle de le mettre en colère ?

Un regard encore vers l'Ombre, il sait qu'elle tiendra sa promesse, qu'elle veillera sur Eylia et Stella s'il devait perdre cette fois. Il a confiance en ce double, en cette ame soeur dont il est si proche.

Que la partie commence...

La porte s'ouvre, le sourire s'etire un peu plus.

Il serait inconvenant en effet de vous faire attendre plus longtemps Mesdames. Je suis là . Vous voulez rendre Justice... Va bene.
Je constate que mon art n'est pas à votre gout... N'ai je point su rendre justice à la beauté de Minah ? Où peut être avez vous seulement eu envie de faire de ce portrait ce que j'ai pu faire d'elle... un tas de cendres ...

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Loras.
Dijon.

La ville est animée, sous son manteau grouillant de vie le Novgorod a répondu à l'appel de la brune lancé au hasard, spontanément, comme une bouteille d'Armagnac la mer. Une sombre affaire d'aliéné meurtrier en liberté et de vengeance. Kachina avait sollicité le renfort du renégat pour couvrir ses arrières. Les précisions étaient arrivées au compte goutte, sans doute au rythme où elles étaient parvenues jusqu'à la jeune femme aux yeux de jade. Loras imaginait sans mal l'impatience naturelle d'icelle, que cette traque semblait affecter d'une manière toute particulière. Beaucoup de points semblaient encore à éclaircir la concernant.

S'il ne s'agissait pas d'elle, le novgorod ne se serait sans doute pas déplacé. D'ailleurs, il n'avait pas confirmé ou infirmé sa présence... S'était ramené, après courte réflexion. A bonne distance. Le stratège avait gardé ses réflexes d'ancien sbire. Analysé la partie. Les tenants, les aboutissants, les risques et la part d'inconnue non négligeable qui ne permettait pas d'évaluer vers quel camps pencherait la balance. Si Kachina faisait autant de route pour un rendez-vous, il était certain que ses raisons étaient aussi solides que son caractère trempé.

Il avait attaché ses cheveux noirs, revêtu une mise souple et presque trop élégante pour les lieux où Kachina allait s'enfoncer. Son visage imberbe respirait la jeunesse, pourtant son sourire facile avait disparu, laissant place à ce faciès dur et impassible des mauvais jours. Loras avait suivi Kachina sans s'impatienter, pistant la présence d'une seconde personne. Deux chevaux. Cette nouvelle était une donnée plus rassurante que l'entêtement impulsif dont semblait souvent faire preuve la Comminges.

Novgorod avait passé les portes de Dijon un instant après la brune et sa compagnie, évitant ainsi de se faire repérer immédiatement. Seule son apatridie le différenciait du reste des villageois, ce qui était déjà un handicap fâcheux... Le nom de la taverne où Kachina se rendait sonnait aussi accueillant que sa fréquentation, qu'il analysa au calme, dans un coin de tablée poussiéreux et retiré. Le renégat se paya le luxe de commander à boire, imaginant de son mirador improvisé les issues possibles que la brune avait pu prendre. Il remarqua alors l'attitude curieuse d'une jeune femme, et frappé d'intêret, il se prit à saisir la singularité de son regard, un pile ou face encore jamais vu. Il sentit ses yeux sur lui, comme si elle le perçait à jour. Comme si elle savait la raison de sa présence. Les règles semblaient donc être connues de tous. De plus, Elle était escortée... Le détail n'en était pas un et décida Loras à la suivre lorsqu'elle s'éclipsa, discrète, vers l'extérieur.

Le jeu semblait être une boucle infinie. L'un suivait l'autre, qui suivait un autre... Il n' y avait pas de place au hasard là dedans. Juste des pions bien placés sur l'échiquier qui se dessinait dans l'esprit du renégat. La filature était discrète, tous semblaient converger vers une même demeure, et la Vairon scella la conviction de Loras en empruntant une entrée qui ne semblait pas être celle que les habitants empruntaient habituellement.

Novgorod balaya de ses yeux noirs l'hôtel particulier, une légère brise défaisant son catogan. Un pli soucieux vint briser la ligne abrupte de son front, et sa mâchoire jusque là impassible se crispa légèrement.

    Je ne sais dans quel guêpier tu t'es enfoncée Brune... Mais le nid semble attirer un mauvais essaim.


La senestre calleuse vint chercher le contact de la dague discrète à sa ceinture, et Loras disparut au coin de la demeure.


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Ysy
L'ombre en voit passer une autre, elle sourit et emboîte le pas de l’insaisissable Léopold, ils se sont reconnus il y a de ça quelques mois, le temps passe vite, un regard qui s'échange et qui interpelle, elle sait qui il est tout comme il a deviné ses déviances, ils ne savent pas comment ni pourquoi mais ces deux là sont âmes jumelles et sans doute bien plus que cela...

Bonjour Isabelle... Ainsi donc tu t'invites à la fête ? Je t'ai pourtant dit que je chassais en solitaire... Mais puisque tu es là sois la bienvenue mia sorella.

Elle lui sourit quand elle sent ses doigts effleurer sa joue, un geste qu'elle autorise seulement à ce frère, un geste important pour celle qu'on ne touche pas sans sa permission, le regard se plisse et se fait complice.


N'oublie pas ta promesse Ysy, Tu prendras soin d'elles... Voici l'heure du jugement, la dernière pièce... Libra ... la balance celle qui équilibre le bien et le mal, qui rend la justice. Kachina l'etoile du soir... comme Astrée la fille-étoile... voilà qui est amusant...


Mes promesses sont sacrées Léopold, mais avant de penser à elles, je pense à toi... Et le moment n'est pas encore venu...
Non, pas de longs discours pour la mystérieuse, elle parle peu, garde ses secrets, rien n'indique chez elle la moindre peur, la moindre inquiétude, elle est parfaitement impassible, d'ailleurs elle est incapable de ressentir quoi que ce soit en cet instant, c'est juste l'envie de chasser qui l'anime, l'envie de tuer et d'en ressentir un immonde plaisir...
Quoi qu'il arrive elle prendra soin de son épouse et de sa jeune sœur mais, encore faudrait-il qu'elle soit toujours en vie pour le faire, il ne semble pas vraiment surpris de la retrouver là, ainsi les réponses sont faites et puis n'est-elle pas invitée à la chasse ?
Il vient de l'inviter elle ne peut quand même pas se priver... Ce serait parfaitement inconvenant...


Elle entend tout comme lui les paroles de la femme, le regard se tourne pour quitter à regret l’envoûtant regard de son miroir de frère.
Quelque chose brûle, elles seraient en train de foutre le feu à la baraque les deux greluches ?


La porte s'ouvre enfin, elle le suit, n'est-elle pas l'ombre ?
Le couteau ne quitte pas sa main et il n'est pas non plus dissimulé, pourquoi faire ?


Elle referme la porte derrière eux et reste là immobile tandis qu'elle voit Léopold s'avancer. Les hommes dehors sont-ils déjà là, vont-ils entrer ? Elles sont deux, il était seul, ce n'était pas très équitable...

Elle observe le feu puis celle qui se tient à coté de l'oeuvre qui brûle, quel dommage quand même...
Les vairons se tournent alors vers la deuxième femme qu'elle ne connaît pas non plus...


Elle comprend rapidement aux paroles de Léopold qu'il y avait une autre femme, ce serait donc une vengeance la raison de leurs présences...
Qu'importe, elle se fiche bien de savoir pourquoi... Il ne fallait pas déranger ses petites habitudes, m'enfin, ça ne se fait pas !


Silencieuse l'ombre interprète chaque mouvement, elle risque sa vie en entrant, elle s'en fiche complètement, comme toujours...
Elle compte aussi sur la surprise de sa présence et sur ce qui se lit sur les visages quand les vairons en appellent d'autres...
La voilà qui étire un fin sourire en réponse à la surprise...
Pourquoi rester derrière la porte quand on peut être aux premières loges ?

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Axelle
Les boucles noires étaient lourdes, dégoulinant sur le visage de la gitane. Les sens en alerte sur le grésillement de voix, là, à quelques pas, sans pourtant qu'elles ne puissent s'orner du moindre visage. Encore. La respiration manouche était tout aussi lourde alors que les yeux noirs observaient le visage de sa comparse opposé à celui de la tendre amie rousse.

Ô, comme il était facile d'imaginer la colère, la frustration et le désarroi de Kachina à cet instant. La tempête qui se déchaînait à l'ombre de ces prunelles vertes dépassait les murs pour se fracasser dans les rues alentours. La Casas n'avait alors qu'une envie, prendre son amie dans ses bras, lui murmurer des mots de réconfort, aussi idiots et futiles auraient-ils pu être. Qu'importait, tant que la manouche touchait du doigt la possibilité de se rendre un tant soit peu utile.

Sauf qu'il était là, guettant en coulisse comme un charognard, son souffle s’enlaçant à l'air de l'atelier. Il était là, guettant le moindre signe de faiblesse pour fondre sur sa proie. Mais de cette faiblesse, de cette blessure qui avait conduit les pas des deux femmes jusqu'en cette immonde ville, il ne fallait rien montrer. Jamais. La gitane le savait. Kachina le savait. Peut-être même mieux encore. Alors, l'ironie, la provocation le détachement étaient en cet instant les seules armes dont elles pouvaient user.

Pourtant, ce fut sur la toile que les yeux noirs restèrent accrochés, observant ce visage se déformer, s'étirer, se recroqueviller sous les langues de feu. La peinture coulait, laissant apercevoir la vérité de l’œuvre du Di Cesarini, comme si Kachina, dans son geste, n'avait pas mesuré faire revivre le calvaire de Minah.

La pièce s'emplissait doucement d'une fumée acre, piquant les yeux et, quand la manouche dû les cligner pour chasser les larmes amères qui s'y pressaient, elle remonta enfin le museau.

Il était là, insolent dans la désinvolture de sa chemise de soie blanche, trop blanche pour l'être abject dont elle peinait à couvrir les cicatrices. Insolent, avec son trop plein de politesse qui n’appelait qu'à faire couler son sang pour en peindre tous les murs de fresques mortuaires. La provocation qui jaillit des lèvres mâle était insoutenable, tout comme l'envie de bondir sur lui et le faire taire, lui arrachant en premier, cette langue, vilaine de trop de cruauté. Et quand ses cris de douleur ne pourraient plus alerter de complices, alors elle pourrait poser ses pouces sur le voile de ses paupières pâles et appuyer, enfoncer, se délectant des suffocations, de son corps se tordant de tant de souffrances, jusqu'à ce que ses jambes impuissantes tressautent d'horreur. Jusqu'au claquement, sec et mouillé de ses orbites se répandant sur son visage, pour le repeindre. Pour que plus jamais, lui ne puisse peindre.

Mais Kachina voulait ses réponses, et l'Ombre du Monstre n'augurait rien de bon, la main ainsi crispée sur le manche de son couteau. La manouche, elle, ne bronchait pas d'un cil, ne froissait pas même le rouge de sa robe dans la paume de sa main pourtant assoiffée de meurtres. Les yeux étaient vairons aussi. Mais la gitane s'en moquait éperdument, cette femme n'était plus qu'un obstacle à éliminer si besoin pour que Kachina parvienne à trouver ce qui pourra l'apaiser. Ou peupler ses nuits de plus de cauchemars encore. Mais tel était son choix et la Casas ne le discuterait pas.


Un seul signe de sa brune amie, et les murs se peindraient en carmin. Complices ou non. Il n'y avait rien d'autre à dire.

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Kachina
C’en est assez…
Des palabres et des jeux de mots en tous genres.

Il apparait soudain devant elles, dans toute son arrogance, raillant ce qu’est devenue Minah.
Aucune pitié dans les mots qu'il prononce d'une voix sans timbre. Si calme...Comme hors du temps, hors de tout.
Aucun regret. Il sourit, avouant à demi-mot ses crimes. Sans songer un seul instant à se disculper. Il semble indifférent à tout.

Alors une rage folle s’empare de Kachi, mordant son ventre et embrasant le sang dans ses veines. Il est temps, de faire mourir ce sourire sur la bouche bien trop fière et de lui apprendre les bonnes manières. Elle veut voir ces lèvres là, si fières, se crisper de douleur, cet étrange regard se troubler. Le jeu a assez duré. L'adversaire doit rendre les armes.

D’un geste vif et habile, sa main droite s’empare de l’arc, alors que la gauche cale déjà la flèche. Campée sur ses deux pieds, muscles tendus, le regard froid rivé à sa cible, elle murmure à Axelle : Je le veux vivant !
Elle songe à Loras. Le Brun a t-il répondu à son appel ? Est-il là quelque part à veiller sur elles ? Elle veut le croire en tout cas. L'homme a dans le regard ce goût du danger et de l'aventure qui ne peut mentir.
Léo a peut-être payé des mercenaires pour leur tendre un piège. Peut-être n'est-il que l'appât. Qui sait ? Cet homme là est insaisissable.


Elle sait pouvoir compter sur le soutien infaillible d’Axelle. Celle-ci ne se dérobera pas, quoiqu'il arrive. Et une bouffée de tendresse vient l'apaiser un instant. Il est des amitiés si rares et si précieuses qui naissent en un regard, un peu comme l'amour. D’ailleurs celle qui mena la prévôté de Paris d’une main de maître avant de diriger les yeux d’Hadès, doit piaffer d’impatience comme une pouliche indomptée à l’idée d’en découdre avec le démon corse. Kachi de tous ses sens aiguisés ressent la tension qui habite la belle Gitane dans le sombre de ses prunelles, dans chacun des muscles de ce corps si proche, si rassurant.

Elle ne prend pas garde au portrait de Minah, qui en se consumant propage le feu aux autres toiles. Dans son dos, quelques flammèches dansent dans l’air tout d’abord timides, puis rapidement plus fières, plus vives. Une odeur de fumée mêlée à celle des pigments qui fondent sur les toiles, dessinant d’étranges masques sur les visages fumés qui se déforment en larmes de feu envahit la pièce.

Toute à la fureur qui l’habite, la Brune ne semble pas s’en apercevoir. Mâchoires durcies par sa colère, visage fermé, elle ne voit plus que Leo, sa silhouette altière et élégante.
Peu importe ses raisons, ses folies…Il n’est plus à ses yeux que le tortionnaire de Minah, celui qu’elle veut punir une bonne fois pour toutes. Qu’à son tour, il connaisse la souffrance. Elle a déjà compris que l’homme n’éprouvera aucune peur, il est bien
au-dessus de tout ça. Enlisé dans ses ténèbres et ses errances, rassasié de sang et d’horreurs, assouvi de cris et de hurlements. Elle le veut blessé, affaibli, à terre. A leur merci.

    - Il est temps de payer pour tout ça Léo !


Et la flèche siffle dans l’air, vient terminer sa course au creux de l’épaule droite du Corse, meurtrissant la chair et les muscles de l’insolent. Une seconde perfore la cuisse gauche. Elle laissera Axelle jouer un peu avec leur proie.

Derrière elle, les flammes redoublent de vigueur ...

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Eylia
Me résignant finalement à obtenir quoi que ce soit de Lazlo, j’hausse les épaules, et fait face à la porte, insérant la clé. Avant de la tourner pour l’ouvrir, le nez se retrousse à l’odeur du brûlé et de la voix féminine qui se fait entendre de l’autre côté. Bon sang, mais qu’est-ce qu’ils font ? Ils ne vont tout de même pas mettre le feu à l’Hôtel, cette magnifique demeure ?
La dextre actionnant la poignée, je pousse délicatement la porte, me faisant milles scénarios, espérant qu’un d’eux sera le bon et que je saurai réagir comme il se doit.

Un demi-sourire aux lèvres, j’aperçois tout d’abord les deux formes féminines me tournant le dos. Hasko tenu court en laisse, je penche le chef sur le côté, avant que le regard ne se pose sur Ysy. Un sourcil est arqué, et avant même que l’index ne se lève pour prendre parole, le sourire se transforme petit à petit en grimace voyant enfin Léopold. Je m’étais imaginé bien des choses avant de rentrer. Comme mon Mari couchant sur le vélin un portrait d’une femme afin d’en retenir les émotions. Mais de là à le voir lui, face à deux gazelles prenant le dessus, j’admets que l’idée ne m’avait pas même effleuré l’esprit.

Fermant les yeux et inspirant longuement, c’est d’une voix calme que je prends parole. Trop calme. Toujours trop. Dissimulant alors parfaitement la rage qui me prend aux tripes de voir l’Être aimé blessé. On ne me l’abîme pas.


    « Mes Dames. Ou Mes Demoiselles. Le bonjour. »


Les femmes dévoilant un peu leurs visages, les émeraudes les détaillent attentivement, et un large sourire leur est alors offert, si large que les yeux se plissent un peu, leur montrant alors la bonne facette, plutôt qu’extérioriser aussitôt le trop plein de haine contenu, ce à cause d’une seule image qui m’a été renvoyée.

    « Si vous avez été conviées en ce lieu, si je ne m’abuse, il y a bien d’autres manières de remercier l’hôte de l’invitation, plutôt que… Le planter ? À la vue du feu, j’ose espérer que vous ne voulez pas le faire à la broche. Cela serait... Inconvenant ? »


L’air naïf de la blonde. Mon éternel air ‘m’as-tu-vu ?’ et cruche au possible alors qu’il n’en est rien. Que j’aime jouer de cet aspect-là, parfois.
Continuant à les observer, je me déplace lentement vers l’endroit où la toile a été décrochée. Passant mes doigts sur le mur, lui adressant presque une caresse, je me retrouve alors de cette manière au centre, entre les duos. Regardant une dernière fois les femmes, un nouveau sourire se dessine.


    « De surcroît, la décoration ne vous plaisait pas ? C’était pourtant un joli portrait qui était là. Chaque trait est fidèle à la réalité. On peut y lire à la perfection les émotions, comme si… Comme si nous étions présents lorsque le portrait a été esquissé, comme si nous pouvions voir la scène se dérouler sous nos yeux. »


La voix toujours mesurée, je me tourne cette fois vers les Reflets d’Ombres, leur adressant de prime abord un regard, simplement. Pourquoi parler lorsque les mots ne sont pas des plus utiles et qu’un regard peut en dire bien davantage encore. Dieu que j’avais envie de leur extraire un œil qui faisait contraste à l’autre. Simplement pour eux avoir été dans la confidence ou que sais-je, et se retrouver là côte à côte.
Finalement, aucun mot ne sera prononcé. Seul un soupir se fera entendre lorsque m’approchant de Léo, je me décide à retirer d’un geste sûr et sec les flèches qui ornent sa silhouette. La vue du sang me fit frémir. Le sang. Celui de l’Epoux. Elles avaient osé le faire couler.

Leur refaisant face, les flèches en main, les traits sont tirés, vraisemblablement irritée par ce geste qui avait coûté une tenue de Léopold, en plus de l’avoir abîmé lui.
Voyant peu à peu les toiles se dévoiler avant de s’embraser, une moue un brin enfantine est affichée avant de prononcer une fois encore quelques mots.


    « Dites-moi. Si les œuvres ne vous plaisaient pas, il vous fallait en faire part à l’artiste. Vous n’étiez pas obligées de détruire toutes les toiles. Ces jolies toiles… »


Et voyant mon propre portrait se consumer, les sourcils se froncent. Bien plus qu’une œuvre, ces esquisses retraçaient les souvenirs encrés par Léopold. Le tout premier portrait. Il ne m’en fallait davantage pour laisser déborder la Haine, et lancer un regard noir aux Invitées. Quelques promesses et insultes mélangées furent prononcées à voix mi basse en la langue maternelle, assurant un avenir peu glorieux pour ces Jolies créatures.
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Loras.
Au début, tout n'est qu'un jeu de cache-cache. La demeure pue l'embrouille. L'air et l'ambiance y sont malsains. Dans sa progression, Loras croise des ombres dont il s'éloigne, rasant les murs, statue écoutant les conversations sur l'autre versant. Les murmures ont des oreilles. Novgorod a reniflé le guet-apens, celui qui sait lui faire perdre son flegme habituel. La petite souris et ses sbires ne sont pas loin... Une odeur âcre envahit les couloirs. ça chauffe quelque part. Et vu les tapisseries hors de prix qu'il longe depuis son intrusion, hormis un bon vieux feu de cheminée, aucune flamme n'est sensée officier à demeure. Kachina n'est pas là. Petit à petit le jeu devient un piège évident. Concrétisé lorsqu'il se heurte à un obstacle, un de ceux qui fait rebrousser chemin, juste assez loin pour éviter la confrontation et assez près pour capter quelques phrases. De quoi brosser la situation, rien qui ne puisse rassurer. Il y avait là une femme, belle et élégante. Un sbire tentant de la retenir. Il ne faut pas sortir de saint Bynarr pour comprendre que la victime n'est pas celle que l'on croit.


    " Lazlo, Lazlo…. Vous moqueriez-vous de moi, mh ? Monsieur a de la visite, et je n’ai pas été prévenue ? Un portrait, vous me dites. Vous savez Ô combien j’aime à le voir esquisser ses portraits, alors pourquoi me pousser à rentrer ?........ Une chance que je vous apprécie, Nicholas. Mais expliquez-moi pourquoi cette voix chevrotante et peu sûre ? Auriez-vous quelque chose au sujet de mon époux à me cacher ? Vous parliez d’un portrait. Est-ce une femme, un homme, qui se trouve de l’autre côté de la porte ? "


Si kachina avait trop tardé à essayer de comprendre, Loras lui ne s'encombrait pas de la sorte. Il se trouve donc chez un homme. Dont l'épouse se tient là, à quelques mètres de lui, encombrée d'un garde - ou un homme de main - qui ne semble pas décidé à la laisser passer. Un peintre. Qui a rendez-vous avec Kachina, et une autre femme. Novgorod imagine que si la brune l'a appelé en renfort, ce n'est pas pour surveiller le déroulement d'une partie fine...

Des éclats de voix sourds se font entendre plus loin, sonnant l'urgence. La jolie blonde semble prendre l'ascendant et faire fi des recommandations de son voisin... Lui-même visiblement vaguement étranger à l'autorité. Elle disparait derrière une porte, dont l'ouverture laisse échapper un halo chaleureux qui ne fait aucun mystère... Le feu. C'est au feu donc que se trouve la Zingara. Trop de personnes dans cette maison, trop d'intermédiaires et de portes gardées aussi.

Sans attendre de voir arriver derrière lui de nouvelles rencontres, le renégat sort sa dague profite de l'effet de surprise, apparaissant dans le dos du dénommé Lazlo et lui assénant un violent coup de pommeau à la tempe. Prendre dans le dos, c'est mal... Il saisit donc aussitôt le pauvre hère au col pour le gratifier d'un poing dans la trogne avant de le laisser tomber évanoui au sol. Lame en main, il suit encore un court instant la voix de l'inconnue qui à n'en pas douter au sein de cette partie est une très intéressante pièce Maitresse, avant de s'engouffrer dans la pièce.

La scène est ahurissante. Le feu, le sang, la petite souris de la taverne. Et Kachina, au milieu de tout cela.

    Blackout.


Dans un réflexe, Loras attrape le cou gracile de l'Epouse, se coulant dans son dos; lui faisant un collier de sa lame. Les présentations sont abruptes... Situation exige.

    Mes hommages ma Dame, Maitresse de céans.


Ses yeux noirs butent sur le corps meurtri de l'homme, balayant la pièce en passant de la gitane à la Vairon, aux flammes qui commencent à lécher le mobilier et à rendre l'air vicié. La seule pensée qui vient zébrer son esprit?

    Kachina... Dans quelle maison de fou es-tu venue te perdre... Toi et ton entêtement à t'aventurer chez le premier inconnu qui passe pour tromper l'ennui. Et Maintenant?


Sa main libre, calleuse, vient retirer de celle de la blonde les flèches brisées et visqueuses, les jetant plus loin, au feu. Et de temporiser avec une douceur contraste, l'estoc de la dague sur la gorge de cette dernière. Les mèches blondes se mêlent aux brunes, chatouillant le nez du renégat, tandis qu'au secret de l'esgourde italienne il murmure de son timbre nordique:


- Vous pourriez blesser quelqu'un...

    Si tu es la reine des abeilles, tu m'aideras à disperser la ruche.

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