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Info:
Donatien fera sa révolution plus tard car Samsa lui réserve de plus beaux projets. Et le choix n'est pas une option.

[RP] L'attaque est la meilleure des défenses

Donatien_alphonse
La Cour des miracles se profile, enfin.. ils ne l'ont jamais vraiment quitté pour tout avouer car toutes ces nombreuses venelles ne représentent alors qu'un vaste circuit veineux contractant cette même maladie qui vous glace le sang si noir et impur soit-il et pourtant, vous qui continuez de recouvrir ces nombreux pavés de vos chausses, avouez-le! Vous aimez ça !

Lui qui pensait alors, pouvoir converser avec la Pâle, pourquoi jusqu'à présent n'avait-il cité que bien peu de mots.. il réfléchissait en réalité, il n'était pas en position de force, lui en avait pleinement conscience et pourtant, c'est à mi-chemin qu'il finit par s'arrêter, se retournant vers la borgne. Plus aucun sourire ne vient égailler son visage, rien.. seul son regard plongé dans celui adverse, il n'est alors plus question de violence, que ça soit dans les faits, ou dans la parole. Et alors que ses lèvres s'entrouvrent quelque peu.


« Kelel.. retiens ta lame ! »

Les mains vers l'avant dans le but qu'elle ne lui assigne aucun autre coup.


« Avant que nous ne rejoignons le repère.. et les autres, laisse-moi te dire une chose. »

Il prend une profonde inspiration, avant de reprendre enfin.

« Je n'ai aucune excuse à te donner. De mes mains j'ai trahis. »

Souvenez-vous de cette cave, au sein du repère Cielo Azzurro, alors qu'il se trouvait être en proie à des tourments qu'il ne maîtrisait plus.. suite à la mort de Lirya, comment pourrait-il seulement l'oublier. Et comment lui n'était-il donc pas capable de condamner à son tour ?
Ainsi donc, le fait de laisser l'un des membres du clan mourir de la main d'un autre, sous ses propres yeux et ce, sans ne jamais lever le petit doigt pour éviter le pire, n'était-ce donc pas considéré comme étant de la trahison ? Une affaire interne au clan et pourtant, tout est similaire quand du bout du doigt, l'on trifouille cette artère qui semble aussi vide qu'une fausse commune pendant les jours de grandes pluies lorsque la boue, emporte tout sur son passage.

Et alors qu'il observe, il s'imagine la sentence d'un procès d'une Matriarche, qui n'aura jamais lieu.. tout d'abord, il lui raserait le crâne pour ensuite, venir tracer dans sa peau et ce, au moyen de la pointe d'une lame parfaite, un cercle.. quand du bout de deux de ses doigts enfin, il serait capable de retirer cette couche de peau, sur le dessus de la caboche jusqu'à présent blonde.. comme s'il cassait la coquille d'un œuf !
Pouvoir tracer des traits de sang du bout de son index et ce, directement sur l'os crânien et ce, jusqu'à ce que sa propre langue ne vienne nettoyer le tout. Sans manquer de déposer la peau qui n'est plus sienne, ce scalp parfait, sur le dessus de ses propres genoux afin qu'elle puisse parfaitement prendre pleinement conscience du fait.. qu'elle est condamnée à une mort lente et douloureuse.
Mais redescendons sur terre, il n'en ferait rien voyons ! Heu.. z'êtes bien certains que les tourments ne sont plus présents ? « Hey, on a jamais dit qu'il ne resterait pas quelques traces hein et de toute façon c'est satisfait.. ou satisfait, on ne rembourse pas ! »


« Mes mains.. mais non pas.. mes actes ! »

C'est qu'il a toujours été du genre à baragouiner tout un tas de choses qui pour beaucoup, ne voudraient absolument rien signifier.


« Et celle dont je tairais le nom a réussi Kel.. elle l'a fait ! Plus rien ne viendra tenter quoi que ce soit au creux de mon oreille. »

Lentement, il reprend son avancée, faiblement, se retournant de temps à autre vers Kelel mais en réalité, jamais plus son pied ne se soulèverait de terre, tant que lui n'aura pas eu réponse à ses dernières remarques.. sans ne jamais baisser sa garde pour autant, prêt à disparaître s'il le faut, au travers de ce labyrinthe.
Les autres attendront, les grands parlent entre eux !
Axelle
[Quelque temps auparavant, aux Yeux d'Hadès]

La main gitane avait arrêté sa course sur le vélin. Ce fut le seul indice trahissant que le raclement du fer et les cris s'étaient faufilés jusqu'à ses tympans à l’affût. Pas un geste n'avait été esquissé. La tête était restée basse et la mine fermée.


Ainsi donc, c'était maintenant.

Elle avait respiré profondément, calmant les battements de son cœur alors que derrière sa porte encore close, elle entendait les pas, reconnaissant leurs propriétaires autant que devinant leur destination. Les crissements du fer provenant de la salle d'armes s'étaient tus. La voix d'Eddard résonna furtivement avant que sa porte ne s'ouvre à son tour. Samwell n'eut pas à parler. La gitane releva légèrement la tête posant son regard sur les missives rangées là depuis plusieurs jours déjà, noircies d'un seul et unique mot. « Maintenant ». La porte des Yeux d'Hadès s'ouvrit et se referma dans son claquement caractéristique et la manouche ferma les yeux, assagissant les battements de son sang contre ses tempes. Petit moment de calme qu'elle s'accordait avant la tempête. Le pas claudiquant passa à son tour la porte du bureau, se saisissant des lettres, la Casas n’eut pas même le temps de préciser « vite » que les pas du bossu, subitement rapides, regagnaient les méandres des couloirs.

Alors seulement, elle plongea ses yeux noirs dans ceux de Samwell. Il n'était plus temps de se poser la moindre question ou de bavarder, à présent, chaque minute comptait. Le mécanisme méticuleusement mis en place se refermait sur eux. Sur eux tous. Et attrapant l'épée qui attendait patiemment, elle fila dans caves des Yeux d'Hadès, Samwell sur ses talons, pour s'engouffrer dans les souterrains parisiens, régulant son souffle sur le rythme de sa course.

Non, si quelqu'un devait mourir ce soir-là ce ne serait certainement pas Donatien. Cette éventualité n'était plus envisageable aux yeux de la gitane. Il était bien trop tard.


[Repère du Clan Cielo Azzuro]

Taciturne, peu de mots avaient été échangés. Ils n'étaient pas nécessaires quand chacun savait ce qu'il devait faire tant la consigne était simple. « La meilleure défense, c'est l'attaque ». Certaines présentations attendraient des moments plus propices aux bravades et sourires. Un coup d’œil lui avait assuré que la charrette était en place, un peu à l'écart, à côté de laquelle une petite ombre fluette se glissa pour s'emparer de la torche embrasée, laissée là par le père et sa fille, et l'agita à bout de bras avant de se reculer de quelques pas. Alors seulement, la gitane redressa la tête, fixant l'horizon restreint de la ruelle droit devant elle.

Le flot de boucles noires emprisonné d'un turban, l'uniforme de la milice sur lequel trônait en évidence une coquille Saint Jacques couvant chacun de ses mouvements, elle se tenait là, les mains sagement posées sur le pommeau de l'épée plantée devant elle. Droite, immobile et silencieuse, elle devançait de quelques pas la ligne sombre et funeste de silhouettes patientes dont les regards étaient tournés vers le bâtiment. Et enfin elle les vit.

Et enfin elle le vit.


Sa narine palpita de colère devant la marche difficile du Roi, devinant sans mal les blessures déjà infligées. Pourtant, malgré l'envie de fondre sans plus attendre sur cette femme aux côtés de Donatien, cette femme qui avait songé à la tuer quand elle était à terre, sans plus de force, comme on achevait les chevaux blessés, lors d'un duel qui ne la regardait en rien, cette femme qui avait fui lâchement du Chat glouton pour mieux venir planter son couteau pleutre dans la cuisse de l’Orge, cette femme qui, à présent, frappait un homme désarmé, cette femme qui laissait mourir les siens, elle ne broncha pas, alors qu'un sifflement bref et sinistre fusait de sa bouche.

_________________
--Samwell
    Clic... Clic... Clic... Le rythme est donné, la cadence est soutenue et ce grâce aux cliquetis de son armure surmontée du tissu aux couleurs de la milice. Samwell lui, suit le mouvement et ce, même s'il est en proie à de la fatigue prononcée... Car cela fait deux jours qu'il court aux travers des couloirs des Yeux d'Hadès et ce, dans le but d'accueillir, rameuter, organiser, répondre aux consignes d'Axelle, jusqu'à maintenant, enfin ils y sont.
    Il porte fièrement les couleurs, main gantée posée fermement sur le pommeau de son épée, l'adrénaline est sa compagne du moment, elle l'aide à avancer de l'avant. Tous savent ce à quoi ils vont devoir se frotter une fois arrivés sur place. Pourtant, tous ont répondu présents.

    Pas un mot non, seulement, le bruit des armures, des armes et celui des souffles profonds de chaque compagnon d'armes. Ils ne se connaissent pas non et beaucoup ont répondu à l'appel suite à des missives envoyées il y a quelques jours seulement.

    Suivre Axelle, prévoir la sournoiserie, car elle est une cible de choix en ce lieu et partout ailleurs en la ville de Paris. Si elle tombe, c'est la milice toute entière qui tombe et pourtant, tous se doivent de veiller les uns sur les autres.
    Il n'y a pas de débutant parmi eux, pas de faiblards non, tous savent manier l'épée ou la hache. Qu'il s'agisse d'anciens gardes de la Prévôté, anciens brigands ou mercenaires, tous en ce jour, se battront pour la milice, ses intérêts mais aussi ceux de la Cour des miracles.
    Car seule une milice peut régner en ces bas quartiers.

    Et à la prochaine aube, les miliciens d'Axelle pourront jouir d'un tout nouveau territoire acquis et ainsi, offrir à cette Cour, un tout autre tournant.
    Enfin, le repère se profile et presque instinctivement, le capuchon est rabattu sur le crâne milicien. Attentif, ici, rien n'est semblable à Jussienne et pourtant, tout semble presque identique, comme si les deux cours étaient sœurs.

    La ligne humaine est dressée, tous observent cette lourde bâtisse... Tous sauf Axelle, dans leur dos, qui observe au loin, dans la direction adverse. Un bref coup d’œil par dessus son épaule et lui aussi devine l'avancée de Donatien qui pour l'heure, se trouve être accompagné.
    La bâtisse Azzurro, de nouveau. De nombreuses fenêtres, le mur est haut, crasseux, abîmé par le temps mais eux sont à une certaine distance tout de même de son pied.

    Un raclement de gorge et un cracha qui s'en suit.


    Hm ! J'espère qu'vous avez pissé avant d'partir les amis.

    Le regard monte, jusqu'au rebord de la toiture.

    Erf... Moi j'ai encore envie d'pisser. Le stress me donne envie d'pisser AH !

    Et bien, qu'il pisse dans son armure, avant que le sang ne vienne souiller pour de bon, ces foutus pavés.
Kachina
Un garçon...

Voilà ce à quoi elle ressemble, alors qu'elle apparait au regard de la faune qui hante ces lieux...négligemment adossée au mur d'une bâtisse crasseuse et minable aux escaliers de bois vermoulus.
Un mioche des rues, mal nourri, à la dégaine fragile, au visage délicat.


Une bande de drap écrase ses seins ronds et une ceinture de corde retient à ses hanches...ces braies d'homme déchirées et sales, dans lesquelles elle flotte. Elle pourrait aisément être engrossée en attente de jumeaux qu'elle y serait encore à l'aise.
La tignasse sombre est ramassée sous un chapeau à large bord qui a connu de meilleurs jours et qui ne parvient cependant pas à dissimuler les amandes fougères. Elle croise les doigts pour que ce truc horrible qu'elle a arraché à la tête d'un mendiant sous un porche, ne lui refile pas des poux.
Son regard impassible qui semble indifférent au spectacle de la rue, ne perd pourtant rien de ce qui se passe dans le coin, aiguisé et attentif au moindre mouvement. Ce bougre-là à la bouche noire de chicots qui tire soudain par la manche une catin ondulant des hanches, négocie-t-il le prix d'une passe ou passe-t-il le mot pour quelque vicieuse embuscade ?
Et cette vieille folle aux jupes déchirées, n'est-elle pas une blondine rusée qui veille sur ce lieu maudit ?

Le foulard noué à son cou et remonté au menton, vient à point pour cacher aux regards connaisseurs la bouche bien trop pulpeuse. Quant à la balafre qui orne la joue de la Louve, elle ne dénote pas dans ce coin oublié des Dieux, où se côtoient les âmes sombres ou perdues.

Pourquoi se travestir de la sorte ?
Après tout, elle est ici en terre inconnue. Qui pourrait la reconnaitre ?
Peut-être qu'elle s'est grimée - poussant le vice jusqu'à dessiner au fusain une fine moustache sur son joli minois - pour ne pas que cet individu louche, qui l'a forcée à se réfugier auprès d'Eddard ne tombe nez à nez avec elle, reconnaissant du coup la proie échappée. Il doit sans aucun doute hanter ces venelles étroites , aux relents de merde et de foutre mêlés.

Qu'est ce qu'elle fout là ? C'est en gros ce qu'elle se demande à cet instant.
Dans ces odeurs âcres qui lui font remonter la bile à la gorge.
Bordel, ça pue.
Ses bottes de cuir crottées, baignent dans une flaque de boue. A moins que ce ne soit un cochon qui se soit soulagé là, ou du crottin de cheval détrempé par l'orage de la veille.
Elle préfère ne pas savoir, se promet un bain chaud quand tout sera fini.
Si Dieu ou le Diable lui prêtent vie.
Parce qu'elle vient d'apercevoir celui qu'elle nomme effrontément " SON couronné".
Il ne semble pas dans sa plus grande forme, le roy des gueux. Et Kachi sait déjà que ce n'est pas à un bal masqué auquel elle a été conviée.

Ses doigts viennent effleurer la dague cachée dans sa botte droite, alors que dort encore à son bras gauche, sous la chemise trop grande sa jumelle d'acier tranchante et aiguisée.

A cet instant-là, alors qu'un sifflement bref s'invite à ses oreilles, elle ne peut s'empêcher de sourire. D'un sourire carnassier et avide. Paris c'est moche, mais pour tout dire, elle ne voudrait rater ça pour rien au monde.
Si elle a quitté son sud, n'est ce pas parce qu'il était bien trop sage et endormi sous le soleil d'été ?

Alors, morbleu , que la fête commence ! Elle en est !

Elle se met lentement en mouvement, s'assure d'un geste discret que la coquille vide à sa chemise est bien en place. Et elle se fond dans la foule qui se bouscule, s'insulte et s'invective ou s'ignore superbement.
Trainant la jambe, feignant de boiter, jouant les misérables.

Elle emboite le pas à bonne distance, à la borgne et son prisonnier. Cherche du regard d'éventuels coquillards...

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(Merci à Jd Axelle pour la bannière)
Torvar
Il avait dit qu'il se tiendrait loin de tout ça, que plus jamais, que ce n'était plus sa vie… sauf qu'un cosaque ça ne sait pas renier l'appel du sang. Coule dans ses veines comme un appel, une nécessité, un besoin de se prouver qu'il est un homme, un vrai, un tatoué, un sévèrement rapiécé ! Et Torvar, il est tout ça à la fois. Son corps parle pour lui désormais. La douleur s'est estompée petit à petit laissant place à des cicatrices qui comptent toute son histoire. De la brûlure lorsqu'il était adolescent jusqu'aux balafres qu'il a sur le visage et sur le torse… il est ainsi fait et demain, si Dieu le veut, il en comptera une de plus… autant que de batailles livrées…

Donc il est à Paris le cosaque, entre deux soirées arrosées et quelques cuisses offertes pour se distraire, il a enterré ce qu'il était depuis cette nuit où l'attendaient au croisement de la route en Bourgogne, près de Dijon, deux armées de brigands. S'il avait une âme chevaleresque à cette époque, elle est loin derrière lui… restée aux enfers certainement. Maintenant, il se fait payer pour tuer ou défendre c'est selon l'humeur. Les yeux se lèvent en direction du ciel, un sourire pour le fantôme de Theodrann qui est là et jubile… il le sent à ses côtés alors Torvar ferme les yeux tout en s'imprégnant du moment. Un murmure se glisse dans le creux de son oreille.


- Mein bruder, tu vas le faire n'est-ce pas ?
- bien évidemment, pour qui tu me prends ?
- il me semblait avoir vu disparaitre mon frère dans ce bel habit que l'on t'avait mis sur les épaules.
- Arrête de dire des conn'ries Theo, tu sais très bien qui je suis.
- Non Torvar, je t'assure… tu t'étais perdu mein bruder… tu n'étais plus celui qui buvait le sang de ses victimes après ses méfaits… tu te rappelles le goût du carmin mon ami… tu te rappelles la force que nous mettions à célébrer la mort avant que celle-ci vienne nous faucher… tu te rappelles que nous ne faisions aucun prisonnier…


Les paupières se soulèvent, Torvar prend un point sur l'horizon tout en affirmant de la tête à cet être éthéré qu'il est le seul à voir que ce dernier avait raison. Le passé, son passé, celui qui l'a toujours retenu et à la fois tant tourmenté. Les morts à foison et lui toujours debout comme le gardien d'une mémoire qui ne peut être effacé. Mais Torvar est aujourd'hui un homme brisé et fatigué, il aimerait s'endormir et ne plus devoir se réveiller avec les cris de ses victimes, avec le rire de ses commanditaires, avec la douleur de chaque lame traversant son corps… Mais il sait que c'est impossible, rien ne peut être effacé alors il continue sa route et entre à nouveau dans la danse. Cette même danse qu'il avait voulu écarter de sa vie, celle qui mène l'autre jusqu'au point de non retour afin d'en offrir l'extase du dernier soupir.

- Il est temps mein bruder… il faut y aller…
- Je sais…


Et le cosaque se lève enfin. Il a préparé sa lame toute la journée, rajouté ce foutu foulard qu'on lui a envoyé par coursier autour de son cou, attaché sa coquille et enfilé une vieille cape miteuse qui le fera passer pour un mendiant surtout avec sa démarche nonchalante et lourde qu'il se traîne depuis l'attaque…. L'accoutrement bien visible pour ceux qui ont des yeux dans les moindres recoins de Paris… sans doute sera-t-il repéré dès son arrivée mais il s'en fout. Ça donnera du piment à la chose peut être même une confrontation, petit tête à tête avec un intéressé ou deux s'il avait de la chance. Enfin le sourire est là, de retour. Enfin le sourire… cette grimace qui le caractérise désormais quand il est tenté de faire le beau avec son œil à la vision encore floue et boursouflée. Il sait ce qu'il a à faire.

Et d'un pas lourd, le cosaque s'en va dans les méandres des ruelles de Paris. Discrètement même pas. Il n'a plus rien à prouver ni à perdre alors peu importe la finalité. Il entre dans la cour des miracles… des années qu'il n'y avait pas mis les pieds, depuis l'Irlandaise qu'il y était venu chasser afin de la tuer… Et l'Irlandaise le ramène à Theodrann, encore et toujours comme si son vieil ami l'attendait pour le ramener enfin sur le bon chemin. Et tout en continuant sa route, se faufilant entre les murs, le cosaque savait que ce soir, ça serait peut-être la dernière fois qu'il respirait. Et levant les yeux vers le ciel de murmurer
"Ce soir, ceux qui vont mourir pour toi te salue !"
Ansoald
"Ô Capanée, du fait que ton orgueil
ne s'éteint pas, ta punition augmente;
et nul martyre, sinon ta rage
ne pourrait être égal à ta fureur"


Dante, l'Enfer, chant XIV, 63-66



Une robe de bure noire le couvre de la tête aux épaules. Son séant s’accommode péniblement du confort relatif des talons de ses bottes de cuir. Ses genoux pliés s'enfoncent dans la fange et glissent, au risque de l'étaler comme une crêpe sarrasin. Une barbe mal taillée, broussailleuse, ronge ses joues. Son menton tombe sur la poitrine, dans le creuset de ses mains jointes. Les yeux mi-clos, le nez froncé, les lèvres tremblantes, il prie. Au coin d'une ruelle, devant une niche de saint, sous une statue de Jacques, ou Pierre, ou bien Paul, Jules ou Félicien, il baragouine. Discrètement, sa langue lèche au creux de son pouce un reliquat du miel qu'il a mangé ce matin.
Ombre parmi les parias, il est comme un rocher posé dans le courant d'une rivière, le flux des passants coule autour de lui et il semble indifférent à l'animation de la rue, plongé qu'il est dans la fièvre adulatrice des louanges au Maître. Jusqu'à ce qu'il sente une douleur légère apparaître à son flanc et qu'il tourne la tête pour découvrir un gamin rigolard, armé d'une baguette de frêne, lui chatouiller les côtes. Ansoald fulmine. L'opération menée par les Yeux d'Hadès le rend nerveux, irritable. Il transformerait volontiers les dents de ce morveux en des chicots de bois.

Inspiration, expiration. L'erreur serait grossière. Voir un pèlerin rosser un mioche, la belle affaire. Il n'y a que les prêtres qui font ça...Aussi, la bouche d'Ansoald se fend d'un sourire contrit et il mime avec spontanéité les tourments d'une humilité crasse, aidé en cela par la pensée que les mouflets insolents rôtiront en Enfer. Sa main se porte sur la coquille rouge attaché par un collier à son cou, et il s'en sert de sébile pour le tendre à son perturbateur. Lequel ricane avec un air mauvais, jusqu'à ce qu'il soit interrompu par une dame aux traits usés


"Hé toi, laisse-donc ce brave pèlerin tranquille, veux-tu? Allez, déguerpis, va jouer ailleurs, ou c'est ma canne que tu vas tâter, petit sacripant.....Ah le voilà parti. Mon pauvre gars, on ne respecte plus rien en ce bas-monde. Dis-moi, je vois que tu as fait le pèlerinage, veux-tu bien me donner ta bénédiction? Ce serait si gentil de ta part...
_Mais pas de problème, ma petite dame, voilà....Habemus papam et filii sancti, dominus rosae et magister silentio abyssus abyssum invocat, alea jacta est magnus carta ad augusta per angusta memento semper audere quoque patria maria de nobis fabula narratur beatus qui prodest quibus potest carpe diem. Amen.
_Ah, c'est tellement beau le latin, quand même...
_Oui, hein?
_Si riche, si évocateur....Cela va déjà mieux...Je ne sens plus mes rhumatismes, héhé. Que votre journée soit douce et votre vie paisible, mon bon pélerin. Au revoir..."


Ansoald suit des yeux, rêveur, la vieille femme qui s'éloigne, quand il entend soudain, le sifflement, le signal, l'appel. Comme un chien aux aguets, il dresse l'échine, embrasse la place d'un seul regard, cherche à déterminer d'où parvient ce bruit aigu. Il ne tarde pas à les localiser. Les gens s'écartent à leur passage comme s'ils étaient porteurs du bacille de la peste. Le Roy, la démarche claudicante, qui se retourne soudain pour faire face à la Pâle, dont les cheveux d'argent ruissellent sur ses épaules. Le Roy qui lève les mains, comme s'il demandait grâce, mais Ansoald comprend, Ansoald sait que c'est une manoeuvre pour gagner du temps. Non loin, il voit Axelle, à la position prévue par le plan, qui porte avec superbe l'uniforme de la milice, prête à signer l'embuscade de son nom.

Ansoald se met debout, sans précipiter le moindre de ses gestes, comme s'il était encore concentré dans la vénération de ce plâtre mal sculpté qui lui sert de saint. Il rabat au mieux, sans gêner sa vision, les pans de sa capuche sur son visage, et se rapproche avec circonspection de la scène, sans sortir des ombres projetées par les murs. Il aperçoit un mendiant, commun à tous les autres, vêtu de cague-brailles, sauf qu'il porte une coquille rouge à sa chemise. Un complice! Mais qui? Et en voilà un autre, paré du même bijou de nacre, mais qui semble aussi mendiant qu'Ansoald est frère du Pape. Cet homme sera utile, il a l'envie visible de se battre, il attirera les ennemis....D'ailleurs, où sont-ils, les ennemis? Ansoald tâtonne le foulard caché sous le col, cherche le contact du fourreau de son coutelas contre sa peau. Il s'attend à ce que tout dégénère, car rien ne se passe jamais vraiment comme prévu.

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Mjxlm
[L’étranger est peut-être un ami que vous ne connaissez pas encore ?]
Anonyme

Ouais sauf que ça s'applique surement à d'autres endroits qu'ici. Une petite nouvelle, une inconnue, un visage que personne n'avait encore vu et donc, une ennemie potentielle. Voila ce que je suis ce soir, ici et maintenant. Mais pourquoi Grand Dieu suis je là, ici et maintenant à regarder la mise en place d'une pièce qui ne laisse que peu de doute sur la suite des opérations ? C'est vraiment une question qui me passe par la tête alors qu'un homme que je ne n'ai jamais vu et qui a l'air de boitiller avance devant une femme. La réponse ? Ben parce que je suis moi pardi ! Et moi, je voyage avec tout le monde et surtout n'importe qui, me foutant pas mal de la destination. Résultat, en quelques semaines, j'avais atterrie à Paris et comme le Louvre c'est pas vraiment ma tasse de thé, presque tout naturellement je m'étais dirigé vers la cour des miracles.

Arrivée la veille, j'avais trouvé un endroit pas trop crade pour dormir... Ouais non d'accord, c'était crade mais j'avais connu pire, bien pire. Bref, a un moment donné, entre la poire et le café, ou entre le fromage et le dessert, peut être bien pas du tout pendant le repas d'ailleurs puisque je ne bois jamais de poire ni ne prends de fromage... Bref dis ai je, y a eu comme un truc indéfinissable dans l'air. Je pouvais sentir la tension partout, presque la goûter tellement c'était flagrant. J'étais persuadée que même une personne non entraînée à reconnaître les signes aurait senti qu'un truc n’allait pas. Il n'y avait plus un bruit, même pas un rat qui se baladait, les rares personnes qui se déplaçaient semblaient se diriger toutes vers le même endroit. Bizarre autant que chelou. Fallait que je vois ça.

Me voila donc à regarder ce mec qui s'avance et cette nana qui semble presque le tenir en laisse tellement le mot docile me vient en tête. Seulement je sais, pour l'avoir vu plus d'une fois que les apparences sont trompeuses. Mes yeux vont et viennent lentement partout où ils peuvent se poser, je vois les hommes, les femmes, les... Trucs indéterminés se placer à des endroits stratégiques, je remarque le rouge comme un signe d'appartenance et la tension qui montent encore d'un cran si c'était possible.

Et soudain je comprends. Bon non, j'avais compris que ça allait cogner dur et que Gakiboite prendrait la poudre d'escampette à la première occasion et j'aurais mis ma main à couper que Nenoeil y laisserait plus que son dernier globe oculaire. Non, ce que je viens de comprendre c'est que tout le monde ici sera de la partie et moi... Ben je serai au milieu d'un sacré bordel. Je soupire. Dans quelle galère je me suis encore embarquée ? Je ne sais même pas qui est qui, quelle personne est alliée avec telle autre, si le rouge soutient l'éclopé ou la borgne. Quelle faute l'a conduit là et pourquoi tout ce monde est prêt à perdre la vie pour le sortir de là. Va falloir que je me concentre un peu plus pour connaître ma meilleure chance de sortir de ce guêpier en vie et pas trop abîmée, ça serait pas mal.

Je scrute un peu plus attentivement la scène pour trouver des indices, je sens l'adrénaline monter, c'est pour bientôt. Ma main s'approche d'une lame qui se cache au creux de mes reins. Pas d'épée, pas de hache, pas d'arc pour moi. Juste les quelques couteaux que je garde en permanence sur moi pour des cas comme celui ci.

Quelqu'un siffle.
Je me tends.
C'est parti.

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Essaye donc de jouer les devins en m'appelant par mon prénom maintenant !
Henora.
Elle a brûlé ses affaires, elle a brûlé sa boutique et elle a brûlé une partie de son quartier avec ça. La Princesse a perdu tout ce qu'elle avait et qui n'a pas put rentrer dans son baluchon. Elle a erré, ça et là au sein de la Cour des Miracles, au sein de Sa Cour parce que même après avoir tout perdu elle était encore là. L'Ange n'était qu'une ombre parmi les ombres mais toujours présente.
Les derniers événements l'avaient traumatisé et elle s'était formée une carapace lui permettant de tenir et d'éviter de penser au boucher qui avait charcuter un homme au dessus de sa tête.

Installée dans le renfoncement d'une porte, la jeune fille fixe la place et surtout le bâtiment. L'étendard était toujours là et elle savait qu'à l'étage, sa chambre, son lit, aurait put l'attendre si elle ne s'était pas fait bannir sans qu'on lui dise pourquoi.
Son dos s'appui un peu mieux contre le baluchon protégeant ses affaires et ses trésors et elle rapproche ses bottes de ses fesses, serrant les genoux contre sa poitrine, faisant gesticuler le petit habitant se trouvant là.


Koza...Koza...

Sa main fine mais sale vient gratter le crâne de la chevrette alors que l'autre les recouvre un peu plus de la cape grise à moitié en lambeaux. Elle n'a pas envie qu'on sache qu'elle est là. Non, elle préfère attendre, elle préfère voir sortir ce Roy qu'elle hait dorénavant et qui a des comptes à lui rendre. N'avaient-ils pas scellé un pacte tout les deux ? Si, et lui l'a abandonné quand elle a eu besoin de lui.

Ses yeux clairs glissent de la bâtisse alors qu'elle voit celui qu'elle attend se rapprocher. Il n'est pas seul, elle attendra donc et retient sa chevrette qui pousse un bêlement en voyant son cul préféré. C'est que Koza et Don avait une belle histoire tout les deux !


Koza, niet.

L'Ange resserre l'animal contre elle et rabat la capuche sur son visage meurtri par un gros hématome et une lèvre fendue. Elle parlerait à Krysa, elle lui dirait ses 4 vérités mais pas maintenant.
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Axelle
L'air devenait chaud, gluant, pourtant la gitane ne bronchait pas, le regard fixé sur les deux silhouettes approchant doucement. Le temps semblait suspendu, et rien n'existait plus aux yeux de la gitane qu'une colère noire enflant dans ses veines et tournant sa cervelle en circonvolutions rouge sang..

Et enfin, elle daigna sortir de la prostration dans laquelle elle semblait plongée, penchant la tête sur le côté en faisant craquer ses vertèbres sinistrement. L'épée racla le pavé à son premier pas, les suivants furent silencieux, baignés d'une lenteur ambiguë. Si l’œil gitan n'était toujours qu'ombre, jamais il n'avait été si sombre et tranchant qu'ainsi posé le visage pâle qu'il écorchait de sa noirceur, en parfait opposé. Visage qui grossissait au fur et à mesure de son avancée, jusque ce que sa joue soit inondée de ce souffle infecte. À ce moment-là seulement, quand la manouche décida que la blonde était assez proche, la voix rauque glissa de ses lèvres en un murmure bas et blanc.


Approche-toi encore une seule fois de chez moi. Lève encore une seule fois la main sur un de mes hommes. Pose encore une seule fois les yeux sur moi. Que ton nom ou ta voix arrive encore une seule fois jusqu'à mon oreille. Et demain. Dans une semaine. Dans un mois ou dans un an, il ne restera de toi et des tiens que des cendres éparpillées dans les ruines de ce que vous appelez votre repère.


Puis avec la même lenteur s'accrochant à chacun de ses gestes, elle recula d'un pas, glissant l'épée dans la main de Donatien avant que deux longs sifflements ne fusent de ses lèvres, marquant la fin de la mission, ou du moins, indiquant que carte blanche était laissée à ceux qui avaient envie de dégourdir leurs épées sur tout ce qui aurait la mauvaise idée de traîner dans le coin. Et crachant sur le pavé de cette cour infectée, s'éloigna sans plus se retourner tant tout avait été dit.


[Bien trop d'histoires, de rumeurs, de suspicions HRP autour de ce RP, c'est pas ma tasse de thé. Du tout. Bon jeu à ceux qui veulent poursuivre ;) ]

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Tarentio_
Le blond s'approchait discrètement du repère qu'il commençait à connaitre. Il n'avait aucune intention en venant ici, il ne représentait personne d'autre que lui même. Il n'avait pas non plus envie de mêler la guilde à cette guerre dont rien ne le regardait. Il n'avait jamais approché cette milice, et l'accord avec le clan n'était pas encore en vigueur, on ne lui avait même pas demandé son aide, en fait. Non lui venait surtout parce que ça concernait la cour. Il était rare de voir une quelconque milice venir officiellement dans le coin et ce n'était pas de bon augure. Quoi qu'il arrive, quel qu'en soit le vainqueur, il devait en prendre note par lui même, il devait être présent. Il était armé également, vous pensez bien! Ses deux épées pendaient à ses cotés.

Par ailleurs, Owenra était sans doute présente, et il fallait bien avouer que s'il se moquait éperdument de ce qu'il pouvait arriver aux membres du clan, elle au moins il préférerai la savoir en vie. Enfin, si il voyait une ouverture pour protéger le clan, même de façon discrète, s'il voyait un moyen de leur prêté main forte pour qu'ils puissent gagner, il pourra leur montrer ainsi qu'ils ont bel et bien besoin de lui. Ou bien... Il pouvait également se rapprocher de la milice... Qui sait? Ce n'était pas sa guerre, mais cela pouvait le devenir... Et alors qu'il pensait à ça, ses yeux balayaient la rue, cherchant la Renarde du regard...

tout ça pour dire que le blond venait la tête pleine de pensées, il était songeur. La rousse l'avait prévenu de l'arrivée possible de cette Milice, et ils n'étaient pas passés inaperçu, tous les miracles devaient déjà être au courant. Lui n'en avait pas parlé à sa guilde, il ne voulait pas la mettre en jeu, sa présence suffira. Il regardait tout ce beau monde avec intérêt , gravant chaque visage dans sa mémoire, guettant les mouvements, en retrait, dans une ruelle parallèle. Si besoin, il savait même comment entrer dans le bâtiment du clan sans se faire repérer ! Il avait sa petite entrée favorite.

Mais pour l'heure il n'interviendra pas, le tout est de choisir le bon moment, ne rien précipiter. Il n'avait pas besoin de se mouiller s'il ne se passait rien, vous comprenez? Patient, il l'était, calculateur également, alors il observait tout ceci d'un œil critique... Malgré tout, ses paumes étaient posées sur les épées, les doigts pianotant sur la garde de chaque arme... Si on le remarquait, il était prêt également à se défendre, gentiment... Ou le cas échéant, à combattre...
Samsa
    "Je te regarde parler avec les gens,
    Tu me sembles si léger, même transparent.
    [...]
    Mais je n'peux pas t'empêcher d'être un enfant
    Toi tu fais de grands gestes, tu as l'air si content."
    (Hélène Segara - Il y a trop de gens qui t'aiment)



Avait-il réellement pu croire qu'il s'échapperait, que son crime resterait impuni et qu'il pourrait même oublier tout cela ? Il ne connaissait pas Samsa, pouvait-on vraiment lui en vouloir ? Pas vraiment.
Bien que la Bordelaise ait un esprit quelque peu dérangé, il ne l'était pas de la même manière que ceux animant chaque jour la Cour des Miracles.

Samsa ne tuait pas.
Enfin, pas autre chose que les soldats ennemis. Et les angevins. Et les berrichons. Et les indépendantistes. Et les poireaux.
Samsa ne violait pas.
Enfin, sauf l'interdiction d'envoyer des autographes royaux.
Samsa ne torturait pas.
Enfin, sauf une nonne, un jour. Et les angevins. Et les berrichons. Et les indépendantistes. Et les poireaux.
Samsa ne volait pas.
Enfin, sauf les carottes en danger ou maltraitées.

Elle avait cette particularité, ces deux côtés, le premier très solennel et orgueilleux, le second totalement décalé et même parfois dérangé. Mais ce soir, c'était le premier côté qui l'emportait.
Vêtue entièrement de noir, seule une fleur de lys dorée brodée à sa poitrine gauche trahissait son appartenance royale. Elle était parfaitement consciente que cela pourrait faire d'elle une cible de choix pour les plus téméraires mais Samsa n'était pas quelqu'un qui avait peur, bien au contraire; provoquer le danger était pour elle un loisir.
De taille moyenne mais de corpulence trapue et rustique, Samsa était charpentée et robuste. Sans formes particulièrement alléchantes, il ressortait d'elle une féminité masculinisée. Ses jambes étaient légèrement plus petites que le haut de son corps mais cela n'avait rien d'un désavantage car elles étaient source d'une puissance explosive et surprenante. Ses épaules carrées étaient qualifiables de larges et supportaient chaque jour le poids d'une cotte de maille et d'un bouclier sanglé à gauche qui ne font pas défaut ce jour, sous la chemise. Les mains étaient sans cesse gantelées de cuir et de métal et les cuisses protégées de cuissots, absents ce jour contrairement aux grèves et canons-d'avant-bras là encore dissimulés. Le visage bordelais est finement sculpté mais de nombreux traits semblent figés dans un air martial, les autres gardant une étonnante mouvance. Les lèvres sont fines, le nez droit et deux petits yeux bruns sombres sont enfoncés sous des arcades sourcilières marquées. A la joue gauche et au sourcil gauche sont présentes une estafilade un peu plus sombre que la peau et la tempe droite est marquée d'une courte et fine cicatrice dont la fin se perd dans ses cheveux, cheveux dont la couleur rousse ou brune reste à l'appréciation de chacun, légèrement ondulés et longs jusqu'au bas des omoplates.
La Prime Secrétaire Royale -car c'est d'elle qu'il s'agit- a habituellement une démarche lourde et martiale mais ce jour, elle est furtive et le corps qui se tasse la fait sembler plus petite. Illusion d'optique dont il fallait se méfier.

Les pavés de la Cour sont foulés par les bottes noires. Seuls les cliquetis légers de la cotte de maille et de l'épée au flanc gauche de la Cerbère trahissent sa présence en ces lieux où elle ne met jamais les pieds, détentrice de bien trop de principes qui n'existent pas ici. Qu'est-ce que viendrait y faire la -célèbre- Prime Secrétaire Royale qui plus est ? Elle, absolument rien. La Cerbère en revanche a à y faire.
Elle a cette capacité surprenante à connaitre tout le monde ou presque, à tout savoir ou presque; son réseau de relations et d'informateurs était à faire pâlir l'inexistant maître-espion royal. Elle finissait toujours par trouver ce qu'elle cherchait, les petits secrets gênants, les noms, les faits, les complots... Cette fois-ci, c'est un nom qu'elle cherchait.

Et elle l'avait trouvé.

A l'angle d'une ruelle, Cerbère s'arrêta en entendant des voix. Il y avait visiblement de l'action, elle ignorait totalement pourquoi et, à vrai dire, elle s'en fichait même. Elle n'était venue que pour une personne et elle repartirait avec. Nul doute qu'il apprécierait les oubliettes du Louvre et ses sombres salles de torture, puisqu'il semblait véritablement aimer cela. Le dos collé à un mur poisseux, Samsa se penche quelque peu pour regarder dans la rue perpendiculaire.

Il est là.

Elle se trouve dans son dos et a donc l'avantage de pouvoir agir à sa guise. Putain. Elle pourrait même lui enfoncer un poireau dans le cul si elle en avait envie ! Mais Samsa ne viole pas on a dit. Les épaules royales roulent, désireuses de charger le tas comme une boule de bowling avec des quilles mais il risquerait de pouvoir s'enfuir. Il faut donc y aller plus... Moins... Bref, pas de cette façon quoi. Samsa inspire, regarde autour d'elle et se lance.
C'est naturellement qu'elle sort de sa cachette, avance à pas silencieux mais fiers sans que ses mains n'aient encore touché la moindre arme -fait rarissime-. Ce n'est que lorsqu'elle arrive derrière Donatien qu'elle dégaine le couteau à sa ceinture et enfonce presque la lame dans les reins de l'homme. Elle avorte sa probable tentative de se retourner en plaquant une main solide sur son épaule et sa voix légèrement plus grave que la plupart des femmes, caractérisée par un sensible accent du Sud et surtout des tics de langage se fait entendre.


-Donatien pardi... Il aura donc fallu que je vienne vous chercher té. Ce n'est pas très poli pardi, mais bizarrement je n'en attendais pas moins pardi... Il y a du monde dites-moi pardi, ce sont qui ? Vos admirateurs té ? Non en fait je m'en fou complètement pardi, vous venez avec moi té.

La pointe presque discrète du couteau se cale entre deux vertèbres, prête à s'enfoncer et à paralyser le Roi des lieux. Ou le tuer pourquoi pas, c'était amusant à faire aussi. Un murmure vient s'échouer aux oreilles de Donatien, typique de la Prime Secrétaire Royale.

-Tes vertèbres feraient un superbe fourreau à mon couteau té... Si tu me suis sans difficultés pardi, je résisterais à l'envie de le lui offrir té.
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Donatien_alphonse
Et comment alors rebaptiser cet espace situé non loin du repère Azzurro, là où habituellement se mêle toute la crasse miraculée, dont la réputation n'est plus à faire, là où tous ces mioches sont libres de pouvoir aller et venir, sans ne jamais manquer de tirer une bourse sur leur passage.
Ici, les mendiants, boiteux et autres soûlards sont majoritaires, les véritables guerriers, mercenaires et autres combattants eux, se terrent.. habituellement.. car jamais encore il n'y aura eu autant de bras capables de manipuler la lame, réunis en un si faible espace de la Cour des miracles.. qui sont-ils alors, des miliciens ? Pas tous en réalité.. certains sont des connaissances, d'autres des mercenaires, d'autres sont simplement en quête d'action, et de sang. Mais Donatien n'en connaît que très peu en réalité, lui tout ce temps durant est resté enfermé dans cette geôle des sous-sols des Yeux d'Hadès, repère de la milice.

Ainsi, le temps passe.
Les visages se découvrent.
D'autres restent dans l'ombre.
Telles des abeilles autour d'un pot de miel.
Une victoire assurée, il n'en fait aucun doute.
Et pourtant..
Pourtant, le sang ne coulera point.

Casas s'avance, l'expression de son visage, n'échappe pas au regard du balafré, qui lui, ne bouge plus. Une arme lui est remise et ce, sous les yeux de la borgne, le risque est grand certes mais Axelle a parlé.
Des menaces évidentes et pourtant, la démonstration de force est telle que rien ni personne ne pourrait oser venir contredire ces quelques mots. Ils sont clairs et précis mais soutenus par ces nombreuses lames qui attendent.. sagement.
Ce n'est pas le bon jour pour ainsi venir recouvrir les pavés d'un sang nouveau, ces mêmes pavés devront se contenter de leur pitance habituelle, faite de pisse, de chiasse et de vomit mais aussi, des sécrétions, du mucus ou encore.. non ou encore rien, partez seulement du principe que tout le monde ne peut pas se payer le confort d'une piaule pour y trousser une catin ! Pauvres pavés, ne vous étonnez donc pas de leur imperfection !

La gitane s'éloigne, Donatien lui semble hésitant et pourtant, un pas est franchit et ce, dans le but de suivre cette dernière et, quitter les miracles.. mais ses deux mains qui empoignent la garde de l'épée nouvellement remise, un faible geste est entamé, comme s'il voulait par ce dernier, faire voler une tête blonde à travers cet espace qui les entoure. Ainsi donc, tout pourrait prendre fin, à cet instant précis.. un seul geste.. un seul.. et tout est.. terminé. N'est-ce donc pas elle la clé de sa guérison ultime, celle qui libérera les miracles, celle qui offrira, le repos à tous ici bas.
Ainsi donc, en vivant, elle gagnerait les miracles et siégerait en Reyne borgne qu'elle est. Et bien soit.. ou pas..


« HM ! »

Tel un gémissement de pucelle ne nous en privons pas, comme s'il venait de se faire piquer et presque empaler même par un de ces insectes qu'il déteste tant et un regard jeté par dessus son épaule lui fait deviner la présence d'une autre.. qu'il ne connaît pas.. une autre Azzurro ? Non, sûrement pas et que.. une fleur de lys.. une bordel de pu***n de foutue fleur de lys.. Une fleur de lys en la Cour des miracles, tout ne tournait donc plus correctement, ça n'en faisait aucun doute.
Elle s'exprime à son tour et visiblement, elle le cherchait bien mais que.. qu.. sa lèvre supérieure se mit à trembler quelque peu sous tout ce flot incessant de « pardi » mélangés à ces « té ».. c'est son œil maintenant qui déconne alors que sa paupière cligne et ce, sans même qu'il ne s'en rende compte. Aurait-elle réussi à casser le Donatien en seulement quatre phrases ? Aurait-elle réussi là où nombreux sont ceux ayant échoué ?!


« J.. je.. cheuuuu.. » Hm.. après diagnostic il semblerait comme gagné par ce qui pourrait s'apparenter à une paralysie faciale. Cela arrive souvent chez ceux qui viennent de subir un choc mais il s'en remettra, il s'en remet toujours.

Et ce qui lui fait reprendre ses esprits, c'est l'insistance de cette lame contre son tissu, seul rempart avant que le métal n'atteigne sa chair. Jugeons la situation.. il n'a pas envie de mourir et.. une sortie vient de s'offrir à lui. Enfin, une sortie.. une déviation dirons-nous car il lui faudrait encore trouver le moyen de rejoindre Jussienne et ce, rapidement.

Soudainement, il laisse l'épée tomber à même le pavé, comme s'il s'en remettait complètement.. mais bien entendu qu'il s'en remet, allons bon, qu'elle le tire hors de cette Cour et des membres de son ancien clan et vite.. allez allez, les geôles, l’échafaud tout ça et une nouvelle partenaire de jeu pour Donatien Alphonse François de Sade. Ainsi donc, elle voulait se frotter à lui.. lui qui s'apparentait plus à un pirate rongé jusqu'à l'os plus qu'à un Rey avouons-le.. et s'il était tout à la fois ? Et si.. et si en réalité vous étiez restés sur le carreau et ce, depuis le début.. ce n'est qu'une simple page qui se tourne après tout.

Le corps pivote suite aux quelques douceurs glissées au creux de son oreille avant qu'il ne se permette de répondre enfin.


« Des vertèbres en guise de fourreau hm ? La peau d'mes bourses ferait d'avantage affaire crois-moi. »

Puis, de plonger son regard dans l’œil unique de la borgne afin qu'il ne finisse par toiser la rangée de miliciens au loin. Un clignement est adressé à ces derniers afin qu'ils ne se lancent pas dans un assaut qui pourrait leur coûter la vie. Axelle n'est plus en ce lieu, tous doivent suivre et, rejoindre Jussienne au plus vite, après tout, ils ne craignent plus rien ici bas.

« Bien ! Ce fut un plaisir.. » Les dents grincent lorsque volontairement, son corps s'appuie d'avantage contre la lame, le but étant, de s'écarter de la Pâle, au plus vite. Le menton haut, un large sourire sur les lèvres puis il reprend. « J'ai affaire, ailleurs, mais que ce jour reste à jamais gravé dans toute cette crasse comme celui où.. à vous d'citer la fin qu'vous souhaiterez aux esgourdes d'qui voudra bien vous écouter ! »

Il se détache, totalement et se retourne presque sur celle qui porte cette foutue fleur de lys.. une toute autre histoire, lui est curieux.. bien trop curieux, pour laisser passer ceci, même si un nouveau danger le guette encore, il en a bien conscience..
Samsa
    "Lady, Lady Oscar,
    Elle est habillée comme un garçon.
    Lady, Lady Oscar,
    On parle d'elle dans toutes les chansons.
    Lady, Lady Oscar,
    Tu vivais sous la Révolution.
    Lady, Lady Oscar,
    Personne n'oubliera jamais ton nom."
    (Lady Oscar - Générique)


Dans son dos, Cerbère hausse un sourcil. Le "grand" Donatien, Roi -auto-proclamé- de la Cour des Miracles, sagouin, traître -tous les connards étaient des traîtres-, criminel, ne serait-il finalement qu'une donzelle qui ne sait pas parler ? Et encore, elle n'a pas vu ce tic facial -que dis-je, cette paralysie !- qui l'aurait carrément faite buguer à son tour. Elle s'attend quelque peu à un combat, à voir des archers apparaitre sur les toits, à ce qu'il lui fasse un retournement magique selon un art ancestral chino-indio-japonais, mais rien de tout cela; il jette son épée à terre tel Vercingétorix devant César et les sourcils bruns se haussent encore. "Attends, t'es sérieux là ? C'est aussi facile que ça ?! La Prévôté est vraiment merdique. Et toi avec".
Il commence à se retourner et Samsa reste sur ses gardes; il est où le piège ? Il répond par un murmure et Cerbère ricane, lâche de nouvelles paroles alors que les petits yeux sombres surveillent les environs et les présents.


-Tes bourses n'ont pas assez de peau pour recouvrir mon couteau pardi. Elle servira de dessous de verre té.

Elle l'écoute palabrer et l'imite piteusement dans son dos. Blablabla, citer la fin, blablabla, les royalo sont les plus beaux, exactement. Il a dit qu'on pouvait inventer la fin ! Cerbère cesse ses mimiques quand il se retourne, presque comme une gamine cachant sa connerie. L'air orgueilleux revient immédiatement habiter le visage bordelais et elle le toise avec mépris.

-T'es encore plus moche que ce qu'on m'en avait dit pardi. Ça me déçoit parce qu'on ne verra pas trop la différence après mon passage té, mais bon pardi...

"C'est la vie mon petit". Mieux, "c'est l'jeu ma pôv Lucette", comme dirait les plus insupportables gens de la Terre. Ou pas loin. Ou très loin. Mais Samsa s'en foutait, elle avait l'habitude d'exagérer tout et rien et ceux qui avaient protesté une fois n'avaient plus jamais pu le faire. Peut-être parce qu'ils étaient morts. Oui, ça devait jouer.
Elle fait passer Donatien devant elle sans que le couteau ne quitte les reins et l'incite -l'oblige, hum- à marcher, surveillant régulièrement ses arrières à intervalles irrégulières pour ne pas donner de temps à ceux qui pourraient les suivre de la surprendre.
Alors qu'ils s'éloignent du quartier puant et mal famé, Samsa se décide à commencer la torture.


-Tu connais l'histoire de Jeannot Lapin pardi ?
Alors c'est Jeannot Lapin qui naquit un beau matin té. Ses parents et ses amis pardi, voyant qu'il avait du goût pour la peinture té, l'envoyèrent dans les Alpes étudier la nature pardi. Il marcha, marcha, et tomba sur une auberge pardi. "Hola aubergiste pardi ! J'ai faim, qu'avez-vous de bon à me donner té ?" "Hé bien j'ai du pain, du vin, des oeufs..." "Des oeufs ! Mais c'est BON ça les oeufs ! Donnez m'en six !". Et il mangea ses six oeufs et mourut, et sur sa tombe on écrivit "ci-gît Jeannot Lapin qui naquit un beau matin té. Ses parents et ses amis pardi, voyant qu'il avait du goût pour la peinture té, l'envoyèrent dans les Alpes étudier la nature pardi. Il marcha, marcha, et tomba sur une auberge pardi. "Hola aubergiste pardi ! J'ai faim, qu'avez-vous de bon à me donner té ?" "Hé bien j'ai du pain, du vin, des oeufs..." "Des oeufs ! Mais c'est BON ça les oeufs ! Donnez m'en six !". Et il mangea ses six oeufs et mourut, et sur sa tombe on écrivit "ci-gît Jeannot Lapin qui naquit un beau matin té. Ses parents et ses amis pardi, voyant qu'il avait du goût pour la peinture té, l'envoyèrent dans les Alpes étudier la nature pardi. Il marcha, marcha, et tomba sur une auberge pardi. "Hola aubergiste pardi ! J'ai faim, qu'avez-vous de bon à me donner té ?" "Hé bien j'ai du pain, du vin, des oeufs..." "Des oeufs ! Mais c'est BON ça les oeufs ! Donnez m'en six !". Et il mangea ses six oeufs et mourut, et sur sa tombe on écrivit "ci-gît Jeannot Lapin qui naquit un beau matin té. Ses parents et ses amis pardi, voyant qu'il avait du goût pour la peinture té, l'envoyèrent dans les Alpes étudier la nature pardi. Il marcha, marcha, et tomba sur une auberge pardi. "Hola aubergiste pardi ! J'ai faim, qu'avez-vous de bon à me donner té ?" "Hé bien j'ai du pain, du vin, des oeufs..." "Des oeufs ! Mais c'est BON ça les oeufs ! Donnez m'en six !". Et il mangea ses six oeufs et mourut, et sur sa tombe on écrivit "ci-gît Jeannot Lapin...


Ainsi l'histoire de Jeannot Lapin accompagna-t-elle la Prime Secrétaire Royale au Lys d'Or et le Roi auto-proclamé et récemment déchu -par la précédente mais pas pour son bénéfice, il faut suivre- tout le long du chemin jusqu'au Louvre où, face aux gardes royaux, elle la racontait encore.
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Mjxlm
Quelqu'un siffle.
Je me tends.
C'est parti.

Ca devrait partir, si si d'un instant à l'autre. Enfin normalement quoi. Je jette un oeil à gauche, à droite, et...rien. L'espace d'une seconde je pense à une bousculade infernale où je vais me faire piétiner. Mais non, vraiment rien ne se passe. A peine une brune qui se dirige vers l'éclopé et la borgne. J'avais tout imaginé, la lutte, le sang, la sortie la plus proche, le chemin le plus rapide pour rentrer à l'auberge enlever le rouge qui serait probablement un peu partout sur moi et mes fringues, la route que je j'aurais prise pour quitter la capitale et reprendre mon errance. Et en fait, rien. Je vais peut être passer quelques jours de plus à Paris finalement.

Mais bon, pour rester, faut il encore profiter de l'aubaine que m'offre ce calme relatif pour me barrer et en vitesse en plus. Je n'entends pas ce que dit la brune et je m'en fiche. Ce ne sont pas mes affaires. J'étais juste venue poussée par la curiosité et on ne m'y reprendra pas. Ouais ouais, je sais, je le dis à chaque fois. Mais c'est plus fort que moi. Sans geste brusque, des fois qu'on prendrait ça pour une attaque, je fais machine arrière et j'attends d'être à plusieurs rues pour accélérer le pas et m'éloigner le plus possible.

Sauf que dans l'empressement, j'ai dû tourner quelque part à gauche alors qu'il fallait aller à droite, ou le contraire peut être bien et voila que je ne retrouve plus mon auberge. Bon, pas de panique, je retourne sur mes pas en essayant de trouver le moment où j'ai merdoyer, de là, ça sera facile de me retrouver. Si je ne me perds pas en forêt, il y a aucune raison que ça ne soit pas pareil en ville. Je rebrousse donc chemin presque jusqu'au lieu de départ, mais je ne suis pas inquiète, les quelques minutes qui se sont écoulées depuis feront en sorte que tout est sans déjà terminé.

Tout ça c'est bien beau mais ça reste de la théorie et on sait tous qu'en théorie, tout se passe toujours bien. Mais au détour d'une ruelle, alors que je regarde à gauche, que je reconnais la rue et que donc, je m'engage à droite avant même d'avoir tourner la tête pour enfin retrouver ma chambre que je percute quelqu'un. Il ne me faut pas une seconde pour faire le lien, c'est la brune de tout à l'heure, la seule qui a bougé. J'avais donc raison sur un point, tout est fini et si elle est toujours en vie, c'est que son camp a gagné. Une chose m'intrigue pourtant : Il n'y a pas une seule tache de sang sur elle. Je la dévisage sans me démonter et décide de rompre le silence. Toujours la curiosité que voulez vous ?


Ca y est t'as délivré ton pote ? Ils ont pas été très résistant en face dis moi !
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Essaye donc de jouer les devins en m'appelant par mon prénom maintenant !
Axelle
La colère tintait encore à ses oreilles. Entêtante. Admirable et détestable à la fois. Dangereuse surtout, tant elle annihilait la crainte et de fait, la prudence. La gitane aurait pu se prendre un vilain coup. Il n'en avait rien été. Amen. Mais peut-être aurait-elle dû donner l'estocade et en finir une bonne fois pour toute. Pourtant, quelque chose lui chuchotait à l'oreille qu'elle ne reverrait plus la Blonde. Et somme toute était-ce une bonne chose tant un bain de sang ne pourrait qu'être le seul dialogue à présent possible entre les deux femmes.

Bordel, qu'un bon coup de gnôle aurait été agréable. Cela aurait-été facile. Il suffisait de pousser la porte d'une des tavernes se proposant à son gosier. Même un de ces bouges infects d'où dégoulinaient les braillements enivrés de quelques habitués. Pourtant, les pas de la gitane ne s'y arrêtaient pas, poursuivant leur chemin au hasard des rues comme si elle fuyait l'odeur âcre de la pisse inondant déjà suffisamment chaque pavé. Loin de s'imaginer dans quel pétrin Donatien la fourrait encore un peu plus tard dans la soirée, elle allait, sans remonter le museau, la tête envahie de questionnements auxquels, pour le moment, elle n'avait aucune réponse. Et voilà une façon de déambuler qui était bien peu conseillée dans les ruelles de la capitale quand elle percuta un silhouette. La dextre aussitôt posée sur le manche d'ébène de son couteau, elle remonta un nez un peu abasourdi.

Le regard noir eut beau se plisser, le visage de la silhouette face à elle demeurait brouillé d’obscurité. La voix était féminine. Tel était le seul indice. Les paroles n'avaient rien en soit d'alarmantes, mais si la manouche avait été assez cruche pour se prendre quelqu'un en pleine face, elle ne serait pas assez imprudente pour répondre quoique ce soit tant qu'elle ne serait pas certaine que tout cela n'était pas un piège. La femme devant-elle avait été témoin de la scène, ça tombait sous le sens, mais de quel camps était-elle ? Car pour l'heure, tant le face à face était récent, toutes les ombres ne pouvaient qu'appartenir à un camp, et la donzelle ne portait aucune coquille rouge sur son habit.

Qui êtes-vous ?
Fut la seule réponse que la Casas daigna donner.
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