Kye
Il était de dos, lorsque La Duchesse était arrivée. Son odeur, il aurait pu la reconnaître entre mille. Cette odeur. Malgré plusieurs années passées à ses côtés, il ne s'en était jamais habitué. Comment faisait-elle ? Un de ses secrets qu'il n'avait pas su percer et qu'il ne pourrait sûrement jamais. Toujours aussi agréable au nez, toujours autant un plaisir de le sentir, toujours autant en enivrant, si ce n'est plus aujourd'hui, puisqu'ils ne se sont pas vus depuis longtemps, maintenant.
Et pourtant, lorsqu'il eut fini avec Gregory, il n'osa pas lui faire face. Il préféra se décaler de quelques mètres, sans la regarder. Il était assez loin pour que sa présence ne soit pas gênante, mais suffisamment proche pour entendre ce qui se disait. Erreur. Les premiers mots de La Duchesse le firent tressaillir. Quelques mots innocents. Cette voix. Cette voix, si mélodieuse, si aérienne, si agréable à l'oreille. Un frison lui parcouru le dos, un long et grand frisson. Il avait beau avoir vécu pendant des années à ses côtés, avoir échangé des paroles à la lueur d'une bougie le soir, au creux d'un oreiller la nuit, il n'empêche que cette voix lui faisait toujours le même effet. Un léger sourire se dessina sur les lèvres du Noircastel. Il était content qu'elle soit là, c'est sûr, mais il ne savait pas quoi faire. Oh, il l'aime toujours. Toujours autant que le premier, si ce n'est plus. C'est certain.
Que faire maintenant ? Lui parler ? Mais lui dire quoi ? La prendre dans ses bras ? Mais ils sont en publique ?
Bizarrement, pour la première fois depuis très longtemps, le vieux loup hésite sur ce qu'il doit faire. Lui qui a pour habitude de faire preuve d'une grande assurance dans tout ce qu'il fait. En cet instant, il ne sait pas quoi faire. Il aimerait bien que ce soit elle qui fasse le premier pas, mais bien sûr, cela n'arrivera pas. Ce serait beaucoup trop simple et avec cette femme, ce n'est jamais très simple. C'est toujours très compliqué et c'est ce qui fait son charme, toujours devoir se surpasser pour la séduire, encore et encore, encore et toujours.
Sans s'en rendre compte, il a perdu la maîtrise de son corps. Sa respiration est devenue rapide, saccadé. Ce qui facilite encore plus l'entrée de l'odeur dans ses poumons, ce qui l'empêche encore plus de réfléchir simplement. Et plus le temps passe et plus la bouche devient pâteuse, la gorge sèche, les jambes fébriles. S'il continue à attendre comme ça, il ne pourra bientôt plus rien faire et il ne lui restera que le dos de La Duchesse en train de s'éloigner comme seule vision.
Un coup de vent fait disparaître l'odeur. Juste assez pour qu'il reprenne ses esprits et se retourne. Mais elle n'est déjà plus là. Il cherche du regard rapidement, trop rapidement peut-être car il ne la trouve pas, alors il refait un tour, plus calmement. Elle est là-bas, il la voit, elle est seule. C'est sa chance. Il se dirige vers elle et une fois devant elle, il reste muet. Son regard croise le sien.
Ses yeux, mais ses yeux. Aussi noir que les ténèbres les plus profonds et aussi scintillants que la nuit la plus étoilées. Sa gorge lui faisait mal à chaque déglutition, habituellement, il aurait eu un verre à la main, pour l'humidifier à nouveau et pour pouvoir parler. Un verre, sa facilite toujours les choses, mais là, il n'avait rien et c'était bien le problème. Complètement désarmé, le Noircastel était à la merci de la Malemort.
Ton parfum est toujours aussi enivrant.
Mouais. Peut mieux faire, mais c'est tout ce qu'il peut dans cet état. Elle le sait sans nul doute et elle s'en amuse sûrement intérieurement.
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Et pourtant, lorsqu'il eut fini avec Gregory, il n'osa pas lui faire face. Il préféra se décaler de quelques mètres, sans la regarder. Il était assez loin pour que sa présence ne soit pas gênante, mais suffisamment proche pour entendre ce qui se disait. Erreur. Les premiers mots de La Duchesse le firent tressaillir. Quelques mots innocents. Cette voix. Cette voix, si mélodieuse, si aérienne, si agréable à l'oreille. Un frison lui parcouru le dos, un long et grand frisson. Il avait beau avoir vécu pendant des années à ses côtés, avoir échangé des paroles à la lueur d'une bougie le soir, au creux d'un oreiller la nuit, il n'empêche que cette voix lui faisait toujours le même effet. Un léger sourire se dessina sur les lèvres du Noircastel. Il était content qu'elle soit là, c'est sûr, mais il ne savait pas quoi faire. Oh, il l'aime toujours. Toujours autant que le premier, si ce n'est plus. C'est certain.
Que faire maintenant ? Lui parler ? Mais lui dire quoi ? La prendre dans ses bras ? Mais ils sont en publique ?
Bizarrement, pour la première fois depuis très longtemps, le vieux loup hésite sur ce qu'il doit faire. Lui qui a pour habitude de faire preuve d'une grande assurance dans tout ce qu'il fait. En cet instant, il ne sait pas quoi faire. Il aimerait bien que ce soit elle qui fasse le premier pas, mais bien sûr, cela n'arrivera pas. Ce serait beaucoup trop simple et avec cette femme, ce n'est jamais très simple. C'est toujours très compliqué et c'est ce qui fait son charme, toujours devoir se surpasser pour la séduire, encore et encore, encore et toujours.
Sans s'en rendre compte, il a perdu la maîtrise de son corps. Sa respiration est devenue rapide, saccadé. Ce qui facilite encore plus l'entrée de l'odeur dans ses poumons, ce qui l'empêche encore plus de réfléchir simplement. Et plus le temps passe et plus la bouche devient pâteuse, la gorge sèche, les jambes fébriles. S'il continue à attendre comme ça, il ne pourra bientôt plus rien faire et il ne lui restera que le dos de La Duchesse en train de s'éloigner comme seule vision.
Un coup de vent fait disparaître l'odeur. Juste assez pour qu'il reprenne ses esprits et se retourne. Mais elle n'est déjà plus là. Il cherche du regard rapidement, trop rapidement peut-être car il ne la trouve pas, alors il refait un tour, plus calmement. Elle est là-bas, il la voit, elle est seule. C'est sa chance. Il se dirige vers elle et une fois devant elle, il reste muet. Son regard croise le sien.
Ses yeux, mais ses yeux. Aussi noir que les ténèbres les plus profonds et aussi scintillants que la nuit la plus étoilées. Sa gorge lui faisait mal à chaque déglutition, habituellement, il aurait eu un verre à la main, pour l'humidifier à nouveau et pour pouvoir parler. Un verre, sa facilite toujours les choses, mais là, il n'avait rien et c'était bien le problème. Complètement désarmé, le Noircastel était à la merci de la Malemort.
Ton parfum est toujours aussi enivrant.
Mouais. Peut mieux faire, mais c'est tout ce qu'il peut dans cet état. Elle le sait sans nul doute et elle s'en amuse sûrement intérieurement.
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