Nikkita
Le soir tombe insensiblement sur la clairière perdue dans la forêt bretonne. Les rayons rasants du couchant dorent les feuilles, comme un automne précoce, démenti par la douceur de l'air. L'épiderme encore frais de la baignade, Nikkita s'étire longuement, souple comme un chat, le visage renversé vers les frondaisons où la lumière joue en éclairs poudreux. Dans cet élan qui la dresse, menue silhouette entre les hautes futaies, elle embrasse l'instant à pleins bras.
Elle étreint son éclat, sa déchirante fragilité aussi, les grave et les cisèle en elle, précieusement.
Vagabonde devenue femme, n'oubliant pas les enseignements d'une vie d'errance...
L'oubli est un confort trop facile, trop dangereux aussi. Façonnée de la pierre dure des routes, de l'humus tendre des sous-bois, l'épouse emporte dans sa musette, sans même y penser, ce bagage vagabond, fait d'attention, d'éblouissements, de blessures aussi, d'instants éphémères et précieux glanés, pas après pas.
Un enseignement à l'invariable finalité, dure et limpide, brute, simple et belle comme un éclat de quartz.
Pensif, son regard se pose d'une caresse sur la haute et fière silhouette de son époux, détaille doucement ses lignes fines, puissantes, animales. Chat auprès du loup, elle lui a dit oui sans l'ombre d'une hésitation, au cur de l'hiver...
Au creux de l'été, elle n'a pas plus hésité à suivre ses traces, où qu'elles les mènent.
Se faisant chamoise aux côtés du montagnard, reconnaissant les failles, et ne les refusant pas...
Creusant l'échine au terme de son étirement, la brune ouvre ses bras et sourit au présent, sans arrière-pensée, s'en laisse silencieusement immerger, comme dans l'eau claire de la vasque murmurante qui allume ses yeux d'un éclat aussi secret qu'intense.
Elle étreint son éclat, sa déchirante fragilité aussi, les grave et les cisèle en elle, précieusement.
Vagabonde devenue femme, n'oubliant pas les enseignements d'une vie d'errance...
L'oubli est un confort trop facile, trop dangereux aussi. Façonnée de la pierre dure des routes, de l'humus tendre des sous-bois, l'épouse emporte dans sa musette, sans même y penser, ce bagage vagabond, fait d'attention, d'éblouissements, de blessures aussi, d'instants éphémères et précieux glanés, pas après pas.
Un enseignement à l'invariable finalité, dure et limpide, brute, simple et belle comme un éclat de quartz.
Pensif, son regard se pose d'une caresse sur la haute et fière silhouette de son époux, détaille doucement ses lignes fines, puissantes, animales. Chat auprès du loup, elle lui a dit oui sans l'ombre d'une hésitation, au cur de l'hiver...
Au creux de l'été, elle n'a pas plus hésité à suivre ses traces, où qu'elles les mènent.
Se faisant chamoise aux côtés du montagnard, reconnaissant les failles, et ne les refusant pas...
Creusant l'échine au terme de son étirement, la brune ouvre ses bras et sourit au présent, sans arrière-pensée, s'en laisse silencieusement immerger, comme dans l'eau claire de la vasque murmurante qui allume ses yeux d'un éclat aussi secret qu'intense.