Yohanna.
Je venais de larguer Marc.
Salement. Presque cruellement. Mais c'était pour son bien. Et surtout pour le mien. Je commençais à en avoir vachement marre de l'entendre me dire qu'il était amoureux de Déa et qu'il ferait tout pour la récupérer, qu'il était marié, qu'il devait tenir son vu, qu'il ceci et qu'il cela. Alors j'ai tourné ça à l'excuse du « ce sera plus facile pour toi ainsi. » Nonobstant le fait que ça me faisait passer pour la gentille.
Je m'aime.
Mais ça fait un ti peu mal komem.
Il me fallait toutefois mettre mon plan a exécution. Mon premier plan. Seule. Face à Andréa.
D'habitude, les plans, c'était toujours avec elle que je les faisait. C'était donc mon premier plan seule depuis qu'elle était partie. D'habitude, tous ses plans foiraient lamentablement. J'avais une légère appréhension pour celui-ci.
Le courrier avait dû me précéder dans la roulotte de Déa, et comme Yorgos me donnait régulièrement des nouvelles, je savais précisément où les retrouver. L'avantage d'avoir larguer Marc, c'était aussi qu'il ne me suivrait pas, qu'il ne me chercherait pas, et qu'il ne me poserait pas de questions. Je pouvais donc aller manigancer en paix. C'est vrai, le vélin me précédant avait été court. Comme il me faut beaucoup de papier et d'encre pour écrire au Grec, j'avais mis le service minimum pour Colombine. Une lettre sans fioriture.
Déa,
Faut qu'on parle avant l'Espagne. J'arrive dans deux jours.
Attends-moi.
H.
Ma mère m'a appris à être polie quand j'étais invitée chez les gens. A ne jamais arriver les mains vides. Et mon père m'a appris à toujours arriver avec les bons arguments quand j'avais quelque chose à demander. Même aujourd'hui, ces conseils m'étaient fort utiles.
J'arrivais donc avec un bouquet de lavande. Et le titre de propriété de Marc. Signé par Marc, vendu par Déa.
Me demandez pas pourquoi le bouquet de lavande, c'est une longue histoire. Ca remonte à la nuit des temps, mais la Lavande, dans ma tête, c'est directement associé à Déa. Du coup, j'étais persuadée de lui faire plaisir. Même si j'avais tellement pétri les tiges que le bouquet ressemblait plutôt à de la bouillie pour onguent.
La roulotte était là. C'était pas celle de Déa, il paraît. Mais celle d'un blond. Si j'avais creusé au loin, j'aurais remis le fameux blond dans son contexte et je l'aurais clairement haï avant même de l'avoir vu. Heureusement pour lui, j'ai une mémoire à moitié de poisson rouge et à moitié sélective. Et la troisième moitié remplie de gnôle. Bon, me restait plus qu'à rassembler mon courage et taper à cette fichue porte. Et franchement, ma main, là, elle est aussi paralysée que lorsque j'ai sorti ma hache du feu. Je ne la sent pas DU TOUT. J'me demande même si j'ai une main !
Ho ! l'Très-Haut, là ! Tu m'files un coup de main, Merd' ! J'arrive pas à taper ! C'est de ta faute si j'suis ici alors Sors-moi de ce merdier maintenant !!!!
Comment ça j'engueule les nuages à voix haute ?
_________________
[L'anaon et Judas sont autant mes héros qu'Edmond Dantes ou Quasimodo.]
Salement. Presque cruellement. Mais c'était pour son bien. Et surtout pour le mien. Je commençais à en avoir vachement marre de l'entendre me dire qu'il était amoureux de Déa et qu'il ferait tout pour la récupérer, qu'il était marié, qu'il devait tenir son vu, qu'il ceci et qu'il cela. Alors j'ai tourné ça à l'excuse du « ce sera plus facile pour toi ainsi. » Nonobstant le fait que ça me faisait passer pour la gentille.
Je m'aime.
Mais ça fait un ti peu mal komem.
Il me fallait toutefois mettre mon plan a exécution. Mon premier plan. Seule. Face à Andréa.
D'habitude, les plans, c'était toujours avec elle que je les faisait. C'était donc mon premier plan seule depuis qu'elle était partie. D'habitude, tous ses plans foiraient lamentablement. J'avais une légère appréhension pour celui-ci.
Le courrier avait dû me précéder dans la roulotte de Déa, et comme Yorgos me donnait régulièrement des nouvelles, je savais précisément où les retrouver. L'avantage d'avoir larguer Marc, c'était aussi qu'il ne me suivrait pas, qu'il ne me chercherait pas, et qu'il ne me poserait pas de questions. Je pouvais donc aller manigancer en paix. C'est vrai, le vélin me précédant avait été court. Comme il me faut beaucoup de papier et d'encre pour écrire au Grec, j'avais mis le service minimum pour Colombine. Une lettre sans fioriture.
Déa,
Faut qu'on parle avant l'Espagne. J'arrive dans deux jours.
Attends-moi.
H.
Ma mère m'a appris à être polie quand j'étais invitée chez les gens. A ne jamais arriver les mains vides. Et mon père m'a appris à toujours arriver avec les bons arguments quand j'avais quelque chose à demander. Même aujourd'hui, ces conseils m'étaient fort utiles.
J'arrivais donc avec un bouquet de lavande. Et le titre de propriété de Marc. Signé par Marc, vendu par Déa.
Me demandez pas pourquoi le bouquet de lavande, c'est une longue histoire. Ca remonte à la nuit des temps, mais la Lavande, dans ma tête, c'est directement associé à Déa. Du coup, j'étais persuadée de lui faire plaisir. Même si j'avais tellement pétri les tiges que le bouquet ressemblait plutôt à de la bouillie pour onguent.
La roulotte était là. C'était pas celle de Déa, il paraît. Mais celle d'un blond. Si j'avais creusé au loin, j'aurais remis le fameux blond dans son contexte et je l'aurais clairement haï avant même de l'avoir vu. Heureusement pour lui, j'ai une mémoire à moitié de poisson rouge et à moitié sélective. Et la troisième moitié remplie de gnôle. Bon, me restait plus qu'à rassembler mon courage et taper à cette fichue porte. Et franchement, ma main, là, elle est aussi paralysée que lorsque j'ai sorti ma hache du feu. Je ne la sent pas DU TOUT. J'me demande même si j'ai une main !
Ho ! l'Très-Haut, là ! Tu m'files un coup de main, Merd' ! J'arrive pas à taper ! C'est de ta faute si j'suis ici alors Sors-moi de ce merdier maintenant !!!!
Comment ça j'engueule les nuages à voix haute ?
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[L'anaon et Judas sont autant mes héros qu'Edmond Dantes ou Quasimodo.]