Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Wasted.

Nathan

Il n’était pas encore midi. Les rayons du soleil menaient le siège depuis plusieurs heures déjà. Ils allaient passer à l’offensive dans le salon cosy-room de la roulotte qui était un champ de bataille.
Nathan était avachi sur un canapé, un bras ballant dans le vide, un pied replié sur l’accoudoir. Sa tête s’enfonçait dans un coussin, cherchant désespérément à fuir la lumière alors qu’un filet de bave se faisait la malle hors de sa bouche
Mais il n’y arrivait pas. Tout lui semblait être un sisyphe. Il gageait intérieurement qu’il arrêterait de boire espérant inlassablement une amélioration de son état général. Foutaises. L’envie de rejeter la dernière gorgée de bière prenait le dessus sur sa flemme généralisée. Dans sa tête ça donna.

    - Allez Nathou lève-toi!
    - Non mais, là… Gné…Papotib..Blurp.
    - Tu ne vas quand même pas gerber sur toi.
    - Au point où j’en suis t’sais..
    - Allez bouge ton cul!


Il voulait dormir, se sentir mieux et même essayer de se lever... Se lever... Se lever... Et quand la motivation eut atteint son acmé il se leva d’un bond se rattrapant au dossier du canapé. Enjamba une toile abstraite qu’il n’avait encore jamais vue. Trébucha sur un corps allongé au sol qui marmonnait quelques mots incompréhensibles. Se releva par trois fois en faisant tomber deux fois deux tabourets vraisemblablement volés. Et vomit dans la première chose qu’il trouva, à savoir un vase qui ne lui appartenait pas.

Il s’essuya la bouche avec un genre de gilet imbibé d’alcool. Tituba quelques temps et se frotta les yeux. Il put alors admirer le tableau qui se dressait devant lui.
Cadavres de bouteilles, chanvre éparpillé, pipes qui fumaient encore un peu, rideaux déchirés, coussins recouverts de vomi, échelle cassée et autres restes de festivités plus que joyeuses peuplaient la pièce... Il n’y avait ni triomphe, ni défaite pour lui. Seule vainqueur de ce duel alcoolisé : la gueule de bois.
Il aperçut le corps de Nomi. Inerte. Il paniqua et gueula.


    -PUTAIN NOMI EST MORTE!

Sympa le réveil non?


Pour le challenge : 09/05/1464 04:18 : Vous voyez l'ange Gabriel en songe. Il vous tend une échelle en vous disant : "Ceci est mon corps." Puis il s'envole en criant : "Vive le Québec libre !" Qu'est-ce que tout cela signifie ?
*Twins Arrows - Wasted

_________________
Andrea_
Tu connais Blanche Neige? Ouai, tout le monde connait. Tu vois les sept nains, quand ils vont à la mine, en chantant, en tapant et tout? Bin ma tête c'est la grotte. Sauf qu'ils risquent pas d'y trouver des pierres précieuses. Mais ça encore, on s'y fait.
Là tout de suite, je sais pas ce que j'ai fait hier soir, mais ça d'vait pas être beau à voir, c'est simple, si j'me compare à un animal, j'suis plus proche de la palourde oubliée en plein soleil depuis quelques heures que de la biche fringuante qui gambade dans la clairière.

J'vomis jamais. Ou très rarement. Mais jamais à cause de l'alcool -ou alors j'men souviens pas donc ça compte pas-, pourtant, la première chose que je subis en me réveillant, c'est une hypersalivation gênante et une grosse envie pour mon estomac de vider son contenu -le RRRAOUUU* n'est pas loin- à la lumière du soleil.
Le soleil, deuxième élément gênant. Même les yeux fermés, j'arrive à percevoir ses rayons et les nains tapent plus fort m'empêchant de bouger.
La position, troisième élément gênant. Je fais un rapide état des lieux en bougeant le pied gauche qui répond rapidement, pareil pour le pied droit. La main gauche a plus de mal, faut dire qu'elle est sous mon menton et que ma tête pèse une tonne cinq au bas mot. Puis vint la main droite... Humide. Humide et froide. Du coup faut bien comprendre qu'à cet instant je suis OBLIGÉE d'ouvrir un oeil -pas les deux, j'ai plus assez de batterie-.



Mais qu'est ce que... Que.. Mais?! MAIs c'est dégueulasse!RRRAOUUU Et voilà, j'avais l'estomac au bord des lèvres, maintenant je déguobille tout ce que je peux, l'avantage c'est que je suis déjà au dessus des chiottes. L'inconvénient, c'est que je n'ai pas eu le temps de retirer ma main, m'enfin est ce que je suis réellement à ça près?

Je te raconte pas l'énergie qu'il m'a fallu pour m'extirper des gogues. Y a pas plus exiguë qu'un chiotte de campagne. J'ai d'abord tenté de me relever mais visiblement mes jambes étaient contre. J'ai donc tenté une manoeuvre de retournement, qui semblait positive jusqu'à ce que je récupère mes cheveux parfumés -sciure de bois, fleur d'anus, vinasse rance et bière écrémée- dans la face. Nan mais rassurez vous, j'ai fini par les quitter ces satanés chiottes hein, en marche arrière, et croyez moi, ramper en arrière c'pas facile.
Le RRRAOUUU m'avait laissé un sale goût en bouche et j'me suis promis de n'plus boire de vin rouge. Ou de n'plus le gerber, y a pas pire que de gerber du vin rouge. Si tu m'crois pas, essayes, t'as beau prendre un millésimé, quand tu le dégueules, c'est du vinaigre de piquette. J'me suis traînée un peu plus loin avant d'm'échouer en plein cagnard, partagée entre l'envie que quelqu'un me trouve, ou que personne ne me voit.

J'sais pas combien de temps j'suis restée là la bouche ouverte, les bras en croix. Assez pour qu'un clébard vienne me pisser dessus, ça c'est sûr, et l'pire, c'est qu'j'ai même pas eu la force de l'engueuler, juste de chialer et bin j'vais vous dire... Même mes larmes elles étaient alcoolisées. Du coup j'ai cherché dans ce qui me restait de cerveau ce que j'avais bien pu faire la veille et...
Et rien. Le reste n'est qu'un constat de la situation. J'ai visiblement bu. Je n'ai plus qu'une chaussure et je porte des habits d'homme, lequel, je sais pas. J'ai repris mon rampage vers la roulotte avec une grosse envie de dire aux autres : " Allez y, j'vais vous ralentir" mais y avait que moi.


PUTAIN NOMI EST MORTE!


J'étais en train de m'approcher de la scène de crime. Je le sentais, ça sentait la bière, le vin, le chanvre, le foutre et la crasse, mon coeur s'est arrêté un instant, le temps que mon cerveau enregistre la phrase -quand t'as qu'un lobe qui fonctionne ça peut prendre un certain temps- et puis j'ai compris. Nomi est morte. J'me suis laissée tombée sur le dos en évitant les tabourets -tiens c'est nouveau? 'sont sympas!- et...

Han merd' c'fâcheux... Mais CHUUTTTTT gueule pas... Y a des gens qui dorment...


Ironie ou alcoolisation, on ne saura pas. Le ricanement par contre...


- RRRAOUUU : bruit super élégant de dégueulito.

_________________
Nathan
S’il y avait bien une chose qu’il avait appris avec Nomi. C’était : NO REGERTS. Et ce, en n’importe quelle circonstance. Tu faisais, t’assumais et tu en étais fier. Mais comme toute maxime qu’il intériorisait, fatalement, l’exception qui confirmait la règle apparaissait. Là, ce fut la mort de sa sœur. Il sentit la tristesse grandir, fort heureusement l’alcool devenait le cerbère de ce chagrin incommensurable. Il continuait de fixer le corps inerte de Nomi, stoïque. Quand soudainement, l’arrivée désastreuse de Déa le poussa à quitter sa torpeur.
Le spectacle était pitoyable, Déa était de ces histrions qui vantaient leurs mérites au théâtre alors qu’un poulpe frit ferait mieux. Il pencha sa tête, espérant trouver un meilleur angle pour penser. Erreur, tout se bouscula et le fit tomber à terre. Comme si ses songes éthérés devenaient du plomb, mais on dira plutôt de l’or. C’est Nathan.
Il dressa le tableau à voix haute.


-Alors, j’ai en face de moi Déa qui pue la pisse de rat. Une roulotte dans état… Un taudis, en fait. J’ai mal à la tête. J’ai envie de chialer. Je pue de la gueule. J’ai ma sœur qui est décédée, là, juste devant mes yeux. Je ne sais pas quoi faire. À moins peut-être..Je… Non en fait… Ah si ! J’ai un MODE D’EMPLOI « mort de Nomi ».

Il utilisa ses dernières forces pour se relever. Et aller chercher le mode d’emploi, qu’il lut à voix haute tout en pensant qu’il le lisait dans sa tête. Dégâts de l’alcool, bonjour.

-Alors, alors.

Citation:
Que faire si ma sœur est morte devant moi.



    1-Boire un shooter de whisky en son honneur.

    2-Paniquer.

    3-Savoir s’il y a eu petite soirée ou grosse soirée. Si petite soirée : aller directement à l’étape 4.
      -a Si il y a eu une consommation de chanvre et champis dans la soirée, vérifier que les Toads* soient toujours à leurs différentes places dans la roulottes.
      -b Si il y a eu une consommation excessive d’alcool : vérifier que la Crapautine des grandes occasions n’a pas été entamée.
      -c Regarder si Nomi a des boutons sur le visage.
      -d Regarder s’il n’y a pas du sang sur elle.

    4-Toucher le corps de Nomi avec un bâton.
      -a Si aucun signe de vie, passer à l’étape 5
      -b Si il y a un signe de vie c’est que Nomi est en VIE.
           1-Si Nomi dit : Grmblurguh. C’est OK.
           2-Si Nomi dit : Mmmhermmeuh. C’est OK.
           3-Si Nomi dit : Ta gueule. C’est PAS OK. Et la laisser tranquille en partant discrètement.

    5-Prendre le pouls de Nomi.
      -a Si on le sent. Se référer aux étapes 4.b.1.2.3.
      -b Si on ne le sent pas. GRANDES CHANCES DE MORT.

    6-Tenter le tout pour le tout avec la pierre de résurrection et la baguette de sureau.

    7-Si aucun effet, votre sœur chérie, aimée, adulée et adorée. EST MORTE.
      a-La couvrir de sa cape d’invisibilité (couleur prairie Windows XP)
      b-Pleurer.
      c-Se suicider car la douleur sera trop atroce. (Voir avec Maurice et Yorgos pour le suicide de l’arche).




Ce qui fut conclue par.

-Purée. C’est trop dur.

Et un effondrement dans le canapé. Retour au point de départ.


*Toads : dans le dictionnaire Nathanousseau édition 2016, les toads sont des champis hallucinogènes qui ont un effet dévastateur. Le consommateur retombe en enfance ou en adolescence et se met à dormir pendant une période allant de 12h à 48h. Pendant son sommeil des boutons d'acné apparraissent et à son reveille la voix mue. Un pEu ComMe Ça.
**Nous rappelons que la consom..la flemme.
***Edit du 17/05/2016 pour ajouter l'encart HRP oublié.

_________________
Andrea_
Le problème dans la gueule de bois, c'est que tous les sens sont décuplés. Toi, tu veux juste dormir du cerveau. Ton corps lui, il dort déjà, mais ton cerveau s'évertue à te donner des détails éxagérés de toutes les informations qui lui parviennent.
Exemple là, alors que je suis échouée en train de baver sur le sol en essayent de trouver une position confortable qui me permettra :
1- de ne pas sentir mes cheveux
2- de ne pas me baver sur le bras
3- de finir ma nuit
4- de ne pas mourir noyée si mon steack patates fries d'hier soir voulait revoir le jour



Tiens, j'me souviens de c'que j'ai mangé...

Bref, alors que je cherche une position confortable, j'ai l'odorat qui m'annonce qu'on a peut être retrouvé ma godasse perdue et qu'à vue de nez elle n'est pas loin -comme quoi ça sert de puer des panards-, la vue qui m'annonce qu'il fait super beau dehors mais que les rideaux sont tirés ici. Le goût qui te fait voyager en imaginant comment ça sent dans l'bec d'un phoque. et L'ouïe qui débande pas d'un iota si bien que la fourmi qui me grimpe sur la main me donne l'impression de porter des sabots de bois.
Et moi, j'veux juste dormir.

Nathan, lui, il est bien réveillé. J'dirais même qu'il est bougrement conscient de la situation. J'ose pas lui dire que c'est pas un rat qui m'a pissé d'sus mais un chien, et qu's'il fermait sa gueule il aurait peut être moins mal au crâne, par contre, contrairement son haleine, j'vais dire c'que j'ai à dire.


Vrai qu'ton...blurp...euap...

Ah bin non, pas encore. J'avais oublié mais j'veux juste dormir. Dans un dernier sursaut de vivacité j'ai la force de lui déplier mon majeur dans sa direction, sans décoller l'bras du sol.
Et bin même ça, MÊME ÇA, ça lui fait pas fermer sa gueule et pourtant, à l'heure actuelle j'peux pas faire mieux. J'balaye rapidement la pièce du regard, du moins tout ce qui se situe dans un angle de 27 degrès et le champs de bataille annonce une bonne nouvelle : nous avons lutté sans merci. Je crois que rien ni personne n'en sortira indemne. Surtout pas Moi si Nathan continue de parler. Et pas Nomi du coup, puisqu'elle est morte, j'espère qu'elle s'est bien battue. Et qu'elle s'est pas trop salie, parce que j'suis vraiment pas en état de faire sa toilette mortuaire.

Et Nathan qui ne s'arrête plus de parler. Parfois je décroche. Parfois je crois que j'écoute mais je comprends pas. Parfois ma tête est lourde et parfois j'arrive à suivre.
Le seul truc que j'ai capté c'est l'coup du bâton. Puis j'ai redécroché et quand j'ai rouvert un oeil Nathan s'était échoué sur le canapé. Au moins il ne parlait plus.

Tendre mon bras m'a pris beaucoup de temps, mais j'avais la motivation, si jamais Nathan reparlait, j'pourrais toujours lui viser les dents à défaut de toucher Nomi : j'aime bien avoir un plan B au cas où.
Une fois le bras tendu, il a fallu, à tâtons, trouver quelque chose qui ressemble à du bois et j'ai pensé que ce morceau de tabouret pourrait faire l'affaire. Le haut de mon corps c'est décollé du sol, d'au moins cinq centimètres et le bois a été projeté dans les jambes de Nomi.

Le temps de retomber lourdement au sol, j'ai pu expirer un



J'l'ai touché?

Mais si, c'était l'étape 4!
_________________
Nathan
Nathan fixait une banderole. Dessus on pouvait lire difficilement « Vive le Québec libre ». Il ne savait toujours pas si c’était l’écriture qui était mauvaise ou sa vue de taupe hypermétrope, conséquence directe d’un abus d’alcool qui l’acculait à cette question de type existentielle. Il secoua sa chevelure flavescente, bougea légèrement les jambes en espérant et en priant, avec la plus grande ferveur possible, que son taux d’alcoolémie baisse d’au moins deux grammes. Mais le seul effet qu’il pût en ressortir était des remontées acides. Les larmes montèrent à ses yeux qui prenaient la couleur d’une écrevisse. Il voulait être une huitre, c’est bien les huitres. Ça ne ressent presque rien. Mais là, il était un cadavre, enfin, déchet ambulant, car s’il y avait un cadavre ici, c’était bien celui de Nomi.

-Je ne peux pas te dire si tu l’as touché. Car là, tu vois, je suis en train de regarder le plafond. Et j’pense qu’il faudrait qu’on m’explique comment on a pu y accrocher mes MAGNIFIQUES DESSINS. Et surtout, là, encore je regarde les murs et j’aimerais qu’on les tapisse avec des poulpes en tapisserie, ça serait juste magnifique.


Le sens des priorités chez Nathan était de base particulier. Après quelques verres d’alcool, il devenait complètement singulier et désultoire. En outre, un cloporte qui se faisait attaquer par une araignée à douze pattes aurait eu plus de chance –s’il l’avait vu- de se faire aider par lui que Nomi gisant à terre. C’est dans une dernière tentative de désespoir qu’il poussa un genre de gémissement tiré des combats titanesques de Natithan et Tsunomi pendant la guerre des maïs.
Il prit la voix d’un petit grain de maïs esseulé, qui a été abandonné par sa maman car elle ne pouvait plus le nourrir et que son papa était mort lors d’un tsunami de bière sur une table d’une taverne genevoise.


-Ô puissante Tsunomi. Viens nous en aide ! Je t’en supplie !


Bon, ce n’est pas ça qui allait la réveiller, mais faut avouer que ça faisait son petit effet épique pour Nathan.
_________________
Kleze
    [Putain, j'marche. Enfin... J'crois que j'marche.]

    C'est toujours pareil. Toujours. Enfin là, il devait y avoir des champi's furtifs dans le petit buffet "à volonté" qui était dispo. J'ai les cheveux qui poussent de travers, en diagonal, pas à l'envers ce serait trop simple, en biais histoire de comprendre encore moins ce qu'il se passe. J'ai les yeux dans le brouillard, la tête dans le cul, j'ai l'impression de me réveiller dans le cul d'un gobelin au Mordor.
    L’œil gauche a prit un RTT et refuse de s'ouvrir complètement, j'ai l'impression qu'il y a une omelette qui a cuit trop longtemps entre mes cils. Et c'est pas évident pour éviter les meubles ou les encadrements de portes. Il est où le journal des rêves ? Qui l'a mis où ? J'ai un cauchemar à écrire. Un terrible. En même temps, c'était le premier où on annonçait la mort de Stouf'. Ça semblait tellement réel. Tellem...


      -PUTAIN NOMI EST MORTE!


    Étrangement, mon œil reste en RTT, pourtant j'ai tous les neurones qui se trémoussent et qui dansent le modjo. J'sais pas trop si c'est un écho de ma rêverie ou si c'est c'qui m'a réveillé. Y'a même une toupie inerte qui se fout de ma gueule. C'est un peu l'inception d'annonce de décès. Le déception, donc. Enfin... C'est le même mot qu'un autre mais l'idée de base est là.

    Y'avait forcément des substances bizarres hier. Parce que se dire "Oooh même morte, elle reste super sexy" c'est louche, surtout que la nécrophilie c'est pas mon truc. Déjà que l'inconscience-philie je trouve ça bizarre, là... Là ça va pas. Du tout.

    Stouf !

    Ouais. Stouf'. J'ai pas les idées claires, y'a un bout de bois qui vole, un bro qui mate le plafond, une Colombe qui fait le bulot alcoolique un jour de marée noire. On dirait un tableau de Dali.
    Balayage visuel de scène, je me traîne jusqu'à la belle au parquet dormant. Oui, je me traîne, parce que c'est super dangereux la vie de bipède quand on a mangé trop d'omelette la veille. Petit tâtage de bras. J'fais quoi ? Comment on fait ? C'est comme dans les contes ? Un bisou et ça repart ? Aller. Paf. Un bisou. Pas de rigidité cadavérique, pas de froideur de frigo.

    Mais pooouuuuurquoi ?!

    Et de dessiner un grand carré à la craie blanche juste à côté. Je veux partir chercher une fleur d'immortalité et la ramener pour ramener "le bleu" à la vie.
    Et de pousser sur le parquet.

    Ça s'ouvre paaaaaaas !

    Déréliction.

_________________
Andrea_
Moi, je l'ai même pas vu arriver le Kleze. J'étais encore en train de regarder le plafond pour voir les dessins que quelqu'un aurait accroché là. Mais j'voyais rien. Y avait bien une sorte de mouette qui tournait en sens inverse des aiguilles d'une montre, en me faisant des clins d'oeil et en laissant dans son sillage des arcs en ciel. Beaucoup d'arc en ciel.
J'espère que dans l'omelette, c'était pas des amanites phalliques, ça peut tuer ce genre de chose.
Bref, je regardais le plafond. Ma main faisait de vagues gestes pour virer la mouette clin d'oeilleuse. Il avait à moitié raison le Nathan, une tapisserie avec des poulpes, ça serait clinquant mais carrément has been. Le poulpe, c'était tendance y a un an, quand j'ai lancé ma collection de chapoulpe -des chapeaux poulpes- et les slipoulpes -même concept-, mais cette année c'est plutôt l'oursin.

Puis je comprends que le courant d'air que je sens sur mon visage ce n'est pas la mouette, c'est Kleze. Kleze qui rampe sur le parquet pour retrouver sa belle au bois flottant. Kleze qui lui file un baiser. Kleze qui n'a donc pas peur des relans.
Puis l'instant émotion : Kleze qui demande "poooooouurquoi?!" alors que j'ai même pas la force la force de lui répondre " parce queeeeeeeee"
Je bouge quand même le petit doigt, histoire de lui partager toute ma sympathie et éventuellement ma tristesse. Faut dire qu'il a l'air touché l'bestiot, il a presque le même regard que quand il a découvert le petit Gregory dénué de plumes.
Et vas-y que je ricane... Jusqu'à l'instant dramatique...


Quand quelqu'un dessine une forme avec une craie sur le sol, c'est parce qu'il y a un mort. Quelqu'un est mort mais qui?
Ah oui Nomi.
Petit l'carré quand même, Même pas sûre que ses fesses rentrent là dedans à moins que... Oh Mon Dieu, Ce n'est qu'une partie de son corps.
Pourquoi c'est un carré? Quelle partie de son corps est carré?
Mais pourquoi il essaye d'ouvrir le carré? Mais...


Ouai mais nan, j'vais fermer les yeux un court instant et tout sera remis à sa place.

_________________
Nathan
Prendre de la hauteur. Voilà la conclusion du cheminement intellectuel de Nathan. Le frimas alcoolisé perdait peu à peu du terrain. Lorsque la brume se dissipait à certains moments, Nathan arrivait à obtenir quelques idées claires et distinctes. Malheureusement pour lui elles n’étaient pas des moules accrochées à leurs rochers. Non. Elles prenaient facilement le large, laissant Nathan planer puis douter. Malgré les marées successives qui se jouaient dans sa tête, Nathan fit abstraction du bruit incessant des vagues. Il put enfin se concentrer sur des éléments concrets. Notamment Maurice qui… Il ne sut jamais trop comment décrire ce moment n’y même trop comment le comprendre. Mais il partait du principe que c’était Maurice qui était en jeu et que par défaut ça avait un sens. L’heure était à l’urgence. L’alerte donnée. Le code pourpre purpurin enclenché.

Prendre de la hauteur. Oui Nathan avait décidé de se lever, de prendre le recul nécessaire afin d’analyser chaque éléments de la scène. La quête semblait ardue. Mais n’en demeurait pas moins essentielle. Nomi devait mourir un jour, mais pas ce jour. Pas pour cette quête, il y avait des desseins plus importants pour elle. Et ce n’était pas une beuverie de stade IV qui allait l’enlever de leur monde frivole et chaleureux. Ce qui est mort ne saurait mourir.

Prendre de la hauteur. Nomi était Artémis, Nathan était Apollon. Une nouvelle page de la mythologie allait s’écrire avec panache et audace. Aucun cours d’aqua-poney ni même d’aqua-lice n’allait entraver cette fabuleuse destinée. Non. Nathan allait sauver sa sœur des ténèbres. Il était hors de question qu’Hadès profite de sa beauté. Ni même qu’elle reste une minute de plus dans cet état cadavérique de végane vindicatif.

Prendre de la hauteur. Car pour la première fois depuis son réveil Nathan réussit à se mettre debout sans trembler. Il manqua seulement une fois de s’écrouler, mais il s’appuyait à l’accoudoir du sofa. En outre il prenait contre sa volonté les atours du vieillard irascible. Il était désormais indéniable, Nathan vieillirait très mal. On ne pouvait donc pas se permettre de le manger quinze jours après la date de péremption comme les pots de yaourt. C’est ainsi qu’il s’agrippa à l’échelle qui trônait au centre du salon. Quelle épopée cela dut être! Il n’en avait aucun souvenir. Il gagea intérieurement qu’il connaîtrait le détail de l’affaire et commença à monter l’échelle.

Avoir de la hauteur. Nathan tel un lion sur son rocher admirait la savane TGTienne. Il était le soleil qui éclaircissait ces gazelles, zèbres, hippopotames, girafes, mandrills, flamands roses et hyènes. Il admirait le spectacle qui se jouait devant lui. Il avait beaucoup d’imagination. Et voyait un mandrill pleurer car sa belle gazelle semblait morte. Au loin un hippopotame ne pouvait plus bouger, elle devait avoir trop mangé. Ou… bu? Tout simplement.

Perdre la hauteur. La curiosité est un bien grand défaut disait la mère de Nathan. Mais comme il ne l’avait jamais connu il ne pouvait pas être au courant de cette maxime somme toute existentielle pour mener une vie paisible. Alors il se pencha si bien qu’il tomba de l’échelle.

-WaaaahaoauaaghouuaaaaaaaaaAAAAAaaaaRRRRRh!

Oui, il était tombé en slow motion, lui permettant ainsi de pousser le rugissement d’un lion qui se casse la gueule sur la gazelle. Et là, on parlait d’une belle bête, du roi des animaux écrasant une gazelle. Aucun manuel d’histoire naturelle ne pourrait donner le mode d’emploi pour une pareille occasion. Car désormais c’était à la gazelle d’entrer dans l’histoire.

_________________
Nomi

    Gazelle, faut le dire vite.

    Moi quand on me dit gazelle, je pense à un animal gracieux et insouciant qui gambade dans la savane en faisant des petits bonds allègres. Rien à voir avec Nomi, donc. Parce que Nomi, là, niveau grâce on table plutôt sur du rhinocéros coupé tapir qui a fait une overdose de fourmis rouges. Sa tronche est luisante et ses cheveux semblent avoir obtenu la nationalité jamaïcaine pendant la nuit, que ce soit à cause de leur odeur prononcée de chanvre ou de leur tendance à se regrouper en dreadlocks tellement épais et compacts que le terme "poutres" serait plus approprié (en plus on reste dans le thème). La chaisne (pourquoi je suis en chaisne ?) beaucoup trop grande qui la recouvre est constellée de traces graisseuses, de trous calcinés de pipe et de taches cramoisies dont on ne sait pas trop si c'est du sang, du vin, du gaspacho ou du rouge à lèvres. Les chances sont bonnes pour que ce soit un mélange des quatre.

    Mourir c'est pas facile.
    Mais ça, Nomi ne pourra pas vous en parler parce que, croyez-le ou non, elle n'est pas morte. Ceci dit, elle n'est pas vraiment vivante non plus. Elle est, comme on dit, dans un état végétatif. Et là c'est pas de la végétation de trentenaire vegan qui te parle avec fierté du coin potager qu'il a emménagé pour faire pousser des rutabagas sur son balcon de 35cm² à Ménilmontant en écoutant Brigitte. On est sur de la végétation de pure serre tropicale, le best of de Maison&Jardin, Koh-Lanta en Amazonie.

    Nomi a mal partout, mais en même temps, elle ne sent rien. Elle a froid. Soif. Trop chaud. Pas soif. La bouche en tapisserie pas fraîche. Les paupières en béton armé. La tête dans un plan à trois BDSM avec un marteau piqueur et un pivert mutant mi-pivert mi-Hulk.

    - ...

    Pourtant elle a conscience des choses. Déjà, elle se souvient de la journée de hier.
    Tout à l'heure après l'apéro j'ai trouvé cinq écus sous un rocher ! C'est sans doute un signe. J'vais aller les dépenser chez le marchand de liqueur. Elle se souvient d'une charrette. Nathan j'ai passé commande avec mes cinq écus, vous pourriez compléter avec les 2728 écus qui manquent ? Elle se souvient d'un flash chatoyant de cheveux flavescents.
    Ensuite, rien.

    Elle a conscience aussi que quelqu'un a crié, à un moment, qu'elle était morte. Et elle a trouvé ça dommage. Elle a conscience de s'être ramassé un truc en bois dans les guiboles. Et elle a trouvé ça dommage, aussi. Elle a conscience que quelqu'un l'a embrassée, et elle est à 90% sûre que c'était Maurice. Compte tenu de son haleine, elle a trouvé ça dommage ET risqué.
    Sinon, rien.

    Ah si.

    -WaaaahaoauaaghouuaaaaaaaaaAAAAAaaaaRRRRRh!

    Bon, quand un truc hyper lourd te tombe sur en plein dessus en t'aplatissant contre le sol encore plus que tu ne l'étais déjà, genre mutation du stade pancake au stade crêpe, eh ben, c'est difficile de rester végétatif.
    Les yeux s'ouvrent tout ronds sous le choc, mais ils ne voient rien malgré l'état des lieux/personnes assez riche qu'il y aurait à dresser. Ils restent fixés vers le plafond tandis que Nomi, tirant d'on ne sait où une bribe de conscience, identifie le "truc hyper lourd" comme étant son frère, déclare l'état d'urgence et se met à faire tourner en boucle dans sa caboche endolorie le seul truc qu'elle considère présentement comme important :

    Ne pas vomir sur Nathan.
    Ne pas vomir sur Nathan.
    Ne pas vomir sur Nathan.
    Ne pas...

    - RRRAOOOooOUUUuuuuUuuuUUu*

    Le point positif c'est qu'il n'en a pas pris dans les cheveux. Pour sa chemise par contre il va falloir trouver un bon pressing.
    Petit silence. Enfin gros silence. Silence de type "bottes de foin poussées par le vent sur une route déserte". Rien d'autre qu'un petit air d'harmonica. Ah non, c'est pas un harmonica...

    - RRaou-rr-rr-spltch.

    Cette fois elle a géré, elle a tourné la tête pour déposer trois petits tas bien alignés sur le parquet à côté de son épaule. Ses yeux vitreux ont une lueur de contrition penaude quand ils cherchent des compères dans lesquels se visser pour lâcher un aveu pas vraiment nécessaire. "Les tas, c'est moi". Royal. Mais la voix manque à l'appel et Nomi ne parvient qu'à éructer un petit son sifflant de cornemuse percée.

    - Raou.

    Il en restait un peu au fond. Faut pas gâcher, hein. Surtout que dans la myriade de goûts doux-amers que ça laisse en bouche à la sortie, il y en a deux ou trois qu'elle reconnaît parmi les Objets Vomis Non Identifiés. Et c'est des trucs qui coûtent un bras, *petit bruit de langue contre le palais*, là comme ça Nomi dirait 1. absinthe sur sucre roux 2. Bourgogne millésimé 3. OVNI 4. OVNI 5. Champagne Krug flocons d'or 6. OVNI 7. Bile. Donc ouais on gâche pas... et on sourit...

    - Héhé... *beurp.* Aïe.

    L'éloquence est en partance et les yeux ont de gros soucis de mise en point.
    Dans sa tête ça cogne façon cours d'éveil musical option percussions.
    Son poing serré est ramené à hauteur de sa tête et s'ouvre pour découvrir ce qu'elle y tenait, à savoir une dent, sans doute une prémolaire.

    - Ch'est ch'à qui, cha ?

    C'pas facile de maîtriser l'élocution quand on est soi-même en train de recompter ses dents avec sa langue. Soucieuse de retrouver le propriétaire de la dent, Nomi lève en l'air un bras perpendiculaire au sol en exhibant son butin entre deux doigts. Mais ça fait mal, elle s'en rend compte rapidement. Pas assez mal cependant pour faire l'extrême effort de rabaisser le bras. Elle reste donc là, au milieu des tas, le poing levé comme Amel Bent, l'autre main caressant distraitement les cheveux de Nathan, la manche tartinant à chaque passage le vomi sur la chemise du même Nathan, le crâne demandant grâce et la bouche essayant de composer un joli sourire charmeur à Maurice (et s'il parvient encore à la trouver sexy dans la situation présente il va vraiment falloir qu'elle songe à l'épouser.)

    Tout ça pour dire que gazelle, faut le dire vite.



* JD Déa fournisseuse d'onomatopées gastriques


_________________

Illustrations avatar et bannière
Andrea_
Règle numéro un, quand t'es bourré, ne pas croire :
- Ce que tu entends
- Ce que tu vois
- Ce que tu ressens.
Fis toi à ton instinct olfactif.

Et c'est là que la bas blesse. C'est là que je me suis réveillée. J'avais devinée. J'avais reconnu ce mélange de bile et de Bourgogne, je pouvais même vous dire que le sucre roux dans l'absinthe n'était vraiment pas assez dosé. Et je plains Nomi, parce qu'à l'heure qu'il est, en plus d'avoir une haleine de poney qu'aurait mangé du gésier d'taupe dans un cimetière, elle devait avoir sacrément mal à la gorge.
Les mirettes s'ouvrent et je comprends soudain pourquoi les gamins hurlent en sortant du vagin de leur mère, la lumière c'est vraiment violent. Presqu'aussi violent que quand je lis une lettre de Scipi.


Règle numéro deux du lendemain de fête : Ne pas faire de conclusion hâtive.

Parce que j'avoue que le tableau est surprenant. Nathan tente visiblement la 19ème position du kamasutra à savoir "Twister" sur le coeur d'une Nomi à la cage thoracique écrasée. Kleze est toujours à l'agonie, mais il a un petit détail en plus, que je ne remarque pas tout de suite : le petit bout de chorizo à la commissure des lèvres, à moins que ça soit un bout de peau d'orange -y avait de la Sangria?-. C'est presque sexy. Presque.

On dirait un peu une scène de la nativité, Marie-Nomi venant de donner naissance à Nathan Jésus, sous les yeux ébahis -et explosés- de Kleze-Maurice-Joseph. J'vous assure, Nomi, quand elle dégueule, on dirait le contenu de la poche des eaux. J'étais attendrie par la situation, jusqu'à ce que je me demande si j'étais plutôt le boeuf ou l'âne dans la scène, du coup ça m'a dégouté et j'ai changé de pensée.


Un rapide regard vers Nomi histoire de voir ce qu'elle tient entre ses mains, j'espérais secrètement que c'était ma culotte, parce que je me souviens parfaitement qu'en allant à la soirée, j'avais décidé d'en mettre une, blanche avec des coeurs roses, au cas où Nathan, ENFIN, m'accorderait un regard -et + si aff.- Mais ce n'était qu'une dent, le mystère de la culotte demeurerait encore un peu.

Une dent.
Je n'sais pas ce qui m'a pris d'mettre les doigts dans le bec pour vérifier si je les avais toutes. A peine mon ongle d'auriculaire avait touché ma glotte que c'était déjà le retour du Raou.



RRaaaouuuuu ING-KIF... Combo gagnant : vomito ( en jet -1ere classe, direct sur le coussin vert)-atchoum -c'est cadeau-
Hey, on en a combien des dents, en tout?


Cette dent valait peut être de l'or les amis.
_________________
Kleze
    Là, c'est compliqué.
    Dans ma tête, il y a moi - et surement d'autres moi perturbés -, la porte dessinée sur le parquet, le Snatch qui s'active un peu trop pour pouvoir le suivre du regard sans que ça tourne la tête, la Colombe qui végète comme une vulgaire courgette qu'un marchand de légumes aurait fait tombé sur une route menant à Angoulême et... Et... Et la rubrique nécrologie qui s'est invitée en une. Si je ne pleure pas, ça ne veut pas dire que je ne suis pas triste, c'est juste que je suis la tristesse incarnée, Stoufly c'était... Enfin... C'est l'élue, il n'y a même pas besoin de choisir entre la pilule bleue et la pilule rouge, avec sa robe, c'est une pilule rouge géante qui fait l'effet de la bleue. C'est du love qui part de l'alpha et qui s'arrête pas à l'oméga, ça décline tous les alphabets connus et inconnus, et une fois fait ça en invente des nouveaux. C'est l'infini moins deux. Ou l'infini plus un. Je suis perdu. D'ailleurs je sanglote comme un enfant de cinq ans qui découvre sur la route devant la maison que son chat s'est fait écrasé par une roulotte pendant la nuit. J'ai même un petit filet de morve bien opaque qui tremblote et qui me sort du nez, je pleure du nez à défaut de transpirer des yeux.

    Et cette porte... Cette porte... Je cherche la serrure dans les sillons du parquet, les petits éclats de bois sont détaillés scrupuleusement en espérant découvrir une poignée et...

    -WaaaahaoauaaghouuaaaaaaaaaAAAAAaaaaRRRRRh!

    Le sol tremble. Un rugissement aussi louche qu'inattendu fend les airs et je plaque mes mains au milieu du carré dessiné à la craie.

    Y'a une bêêêête ! Une grosse bêêêêêête !

    Et j'parle pas de Déa. Même si ça peut prêter à confusion.

    Hold the door ! Hold the door !

    Ouais. Je tiens la porte. Pas bien longtemps, juste le temps de comprendre qu'il n'y a pas de bête qui sortira du parquet et que tout ça venait d'à côté. Je m'affale sur mes fesses et je découvre la scène.
    J'ai les poils du nez qui s'essaient à la combustion spontanée, le cœur qui fait un petit tour de Space Moutain et la glotte qui fait une crise d'épilepsie. Il y a trois petits tas de vomito ? C'est surement mon esprit joueur, mais j'en ajoute un quatrième, quatre à la suite, puissance quatre. Ma chemise rouge me sert de serviette, c'est que j'en ai une neuve qui m'attend, et j'affiche un large sourire devant le miracle accompli par l'incarnation d'Hélios malgré le petit filet de morve qui s'étire entre ma manche et ma narine.

    Par contre je capte pas bien l'histoire de la dent, je suis trop occupé a délivrer du plat de la main un genre de caresse un peu trop virile au visage stoufien pour lui enlever un restant de repas de la veille. Si c'était le test ultime d'attraction naturelle, il est passé haut la main, mais on va attendre pour les démonstrations d'affections, j'suis pas fâché avec les mathématiques mais une équation morve+vomito², à mon avis, la solution doit faire flipper.
    Et de finir par un regard au bro-dieu, il lui sera éternellement reconnaissant.

_________________
Nathan
Et là, c’est le drame.
Autant qu’une matinée spéciale décuve était aussi intéressante qu’une session de visionnage des pièces de théâtres itinérantes : petits secrets entre voisins.
Autant qu’une matinée où l’on se fait vomir dessus c’est aussi intéressant que Tante Almodie s’épilant les gambettes pour son cours d’aque-poney.
Mais, car oui il y a un ‘’mais’’, Nathan s’était fait vomir dessus par Nomi, ce qui changeait la comparaison. Ce n’était pas génial. Ce n’était pas mauvais. C’était juste débectant. Ce qui enclencha un mécanisme d’auto-défense : Nathan vomit à son tour pour la seconde fois dans un pot. Il avait tout de même hésité à vomir sur Nomi.
Il n’y avait aucun cercle vicieux, sa gorge étant bouchée il ne pouvait plus rejeter. En outre, ça lui tournait dans l’estomac. Et des sueurs froides firent leur apparition. Il gagea pour la énième fois, qu’il arrêterait de boire. Et là, il ne déconnait pas. Pas comme la dernière fois, ou la pénultième, ou toutes les autres fois.

Il enleva donc sa chemise et c’est avec une certaine stupéfaction qu’il vit le tatouage d’une échelle à l’opposé de son steak tartare tatoué. Il tiqua, bloqué dans une forme maniaque qui lui faisait bouger l’avant-bras droit d’une façon saccadée.
Il les regarda tous. Et c’est à ce moment précis qu’il capta que Nomi était bien en vie. Un sourire s’étira longuement sur son visage. Il s’effaça soudainement, laissant la place à la panique et ainsi de suite. Nathan était perturbé. Comme si la bipolarité avait fait son apparition dans la nuit avec des cycles très courts. Maniaque, normal, déprime.


-Je euh… Nomi… en… vie ! Génial. Nathan. Mort. Déa. Morte. Maurice… Hodor. Hodor. Hodor.

Oui, c’était le résultat pour une chemise pleine de vomi et un nouveau tatouage qui représentait une échelle sur son pectoral gauche.
Puis se ressaisissant.


-Oh mais c'est simple on a quarantedouze dents Déa. Mais t'as qu'ça à penser un matin où on ne se souvient plus de rien? Qui est le con Mais qui est le con qui a organisé cette putain de soirée? Et pourquoi on a touché à ma Crapautine*? ET POURQUOI J’AI UNE PUTAIN D’ÉCHELLE TATOUÉE?!


*Alcool à base de bave de crapaud.
_________________
Andrea_
Trente onze, Trente douze, [...]

C'est que pendant que certains jouent les hypocondriaques de service ou se mamourent en se roulant des pelles de dégueuli, y en a qui ont des questions existentielles.
Et niveau existentialité, j'avoue que je suis au top. Mon cerveau est en marche forcé depuis que Nomi a brandi une dent, les dents, pour moi, c'est comme les cheveux, faut pas y toucher. Autant tu peux camoufler une cicatrice, autant tu peux pas cacher au monde qu'il te manque deux ratiches. Une à la rigueur, si elle est au fond. Donc oui, là, tout de suite, j'étais en DROIT de me demander COMBIEN de dents j'aurais du trouver en comptant dans ma bouche, j'lui aurais bien dit à Nathan, mais il aurait fallu faire des phrases et je n'ai pas été contaminé par sa bipolarité : je suis en mode loque, je resterai en mode loque.

J'ai quand même sourit bêtement, de toutes mes dents, les quarante douze, quand, après sept comptages différents -pour être sûre-, j'en suis arrivée à Quarante douze, et si NAthan dit qu'on a quarante douze dents, croyez le, on a quarante douze dents.

Nathan il a des jolies dents. Il n'a rien à cacher lui. Nan mais je suis désolée d'insister, mais les dents, c'est comme les tatouages, on n'peut pas les cacher. J'connais un mec, il s'est fait tatouer un steak tartare sur le pectoral droit. J'vous dirais pas comment je le sais, mais je le sais, même que j'ai mordu dedans et que... Pardon, je m'égare, et quand je m'égare, je regarde Nathan. C'est un peu ma bite. Ma bite d'amarrage hein.
Lui, son steak tartare et son... échelle?



Une échelle, peut être parce que c'est l'seul moyen d'te faire monter?

C'était moche. C'était petit. Mais put*ain c'que ça m'a fait rire. J'en revenais pas ,je m'embrassais la main, j'me tortillais sur le sol, je... ouai, je riais comme une baleine, j'me trouvais tellement BONNE sur ce coup que je me serais bien fait l'amour. Mais y avait du public -si tant est que Nomi-vomi, Kleze et Nathan soit un public en état.-
On aurait dit que j'avais bouffé un clown à Marans, ou acheté une chatte à Montcuq, ouai, j'étais vraiment dans le top 1 de la blague de "papa".
Et c'est comme ça que j'ai découvert, dépassant de mes braies une inscription. Et une trace de main, bien enflée, visiblement j'avais été claquée.

Je cherchais cependant des réponses aux véritables questions, les fameuses questions existentielles :
- Qu'est ce que la Crapautine, est ce que j'en ai bu?
- Qui a organisé la soirée.
- Qui est le tatoueur?


Quelqu'un peut m'dire c'qui a écrit là, sur mon cul?


Vraiment, si j'retrouve celui qui a organisé cette soirée, j'aurais des trucs à lui dire.
_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)