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[RP]“Il n'y a point si tant belle rose[...]

Alatariel
[...]qui ne devienne gratte cul"
    Catherin Bugnard


Quand une couturière s'en va passer les vacances avec les BFF de sa presque fille, que les dites BFF sont d'incorrigibles fachion victimes, il est fort à parier que les dites vacances finissent dans un bain de soie, de perles et et rubans.

Et quand on est la plus grande couturière du royaume, on prévoit le coups. D'Anjou elle a ramené du drap de soie, du velours et du satin, de la passementerie, des perles et pleins de trucs qui brillent. Ceci explique entre autres pourquoi il y a tant de malles qui accompagnent la délégation angevine. De quoi faire la richesse de n'importe quel brigand aventureux, mais surtout, SURTOUT celle de la Baronne de Chemillé.

Ce qui devait arriver arriva : une semaine pour coudre une robe de mariage comtale, et rose en prime. Le rose ? C'est la couleur des souvenirs enterrés. Il n'y a qu'une femme que la baronne ait habillé en rose : Aleanore Jagelon. Et la baronne est la dernière personne à avoir vu l'étincelle briller dans sa robe framboise, celle-ci n'ayant jamais atteint l'autel devant lequel elle devait se marier.
C'est peux dire que cette couleur insupporte la baronne. Et si coudre en rose la première fois lui avait piquer les yeux, elle en pleurait des larmes de sang maintenant.


    - 400 écus... c'est presque de l'esclavagisme que de me faire coudre en une semaine une robe rose à ce tarif là. Putain de jeunesse.


Elle bougonne la baronne en faisait l'ourlet du bas de la robe. Et il y a facilement quatre toise*s d'ourlet juste pour le bas de la jupe. Et toutes les deux heures, la baronne va se rincer le gosier chez les poneys roses.
    - J'ai fini de coudre le gros de la robe, il reste la passementerie et les finitions à faire... ça vous fera oublier la mort de Son Y'a Riz qui Yel.

C'est donc la période des essayages. Ça crie. Très fort et dans les aiguës. A vous faire s'envoler un régiment de buses. Peut être pour ça que l'Anjou avait jamais songé à envahir le Périgord.

Le convoi (oui car il faut un convoie pour porter les malles contenant la robe , les rubans et le nécessaire à broder.) traversa tout Périgueux pour bien insister sur le fait que la baronne travaillait et que le contribuables périgourdins qui payaient la robe en aurait pour son argent.




*environ 8m.
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Orkaange
La veille en taverne

-NON
-HAAAAAAN RAY T'ES UN RADIN!
-Oui mais non
-Mais tu le passeras en frais de représentation!
-En quoi c'est des frais de représentation de te payer ta robe de mariée?
-Ben si c'est ça j'irai à poil! Et je raconterai partout que le Comté est pas capable de payer une robe décente à la Comtesse. ET ON LUI PELERA LE JOOONC AU BAILLI DU PERIGORD!


Ca bataillait sec autour des chopines au poney rose. Les protagonistes, Orkaange De Bors, future Comtesse du Périgord et de l'Angoumois, conseillère spéciale au bien être comtal, avançait des arguments imparables auxquels Raymond De Pétrus, vil gueux blond et accessoirement bouche trou comtal faisant office de bailli répondait du tac au tac. Après la chanson de la presque Comtesse, le vil blond finit par sauter sur une table pour baisser ses braies, tout cela devant l'oeil torve et aviné de la Baronne de Chemillé et Montreuil bellay, Couturière des rois et reine des momies, qui finit par avancer l'argument suprème


-Le Périgord serait il plus radin que la bourgogne qui m'a commandé une robe comtale ?
-HAAAAAN! Si la Bourgogne le fait on le fait! Myrmille dira oui! Alleeez quoiiii!


Et c'est ainsi qu'un mandat fut envoyé, et que la blonde gagna une robe par la momie. Pas n'importe laquelle! Après moult grognements, la baronne accéda à la demande d'Ork. Une robe de mariée rose et verte à paillettes, qui ferait pâlir d'envie les plus grands. C'ets qu'il fallait envoyer du lourd là c'était pas n'importe quel mariage. Celui du comte régnant avec la fille de Valnor Lande Morte. Tout ce qui comptait de gratin dans le royaume était invité, et la blone jubilait enfin


Le jour suivant, premier essayage dans une chambre de l'Auberge Du Poney Rose


-HAN FRANCIS! Mais aidez donc la Baronne quoi! Vous voyez bien qu'elle a du mal. C'est normal à son âge. Les vieux ça a toujours mal partout, et ça perd un peu la tête. Voyez papa qui refise que Cmyrille m'épouse. On m'a laissé entendre qu'elle portait des robes limousines dans un instant d'égarement c'est dire!
-Et c'est à cette personne que vous confiez votre robe de mariée?
-Oui mais il parait que justement, en cas de ramollissement cérébral, il faut les occuper avec quelque chose qu'ils savent faire. Et coudre ça elle sait faire! La robe de sacre d'Angélyque c'ets elle! La robe de sacre de Katina, c'ets elle aussi! J'vais avoir l'air d'une Reyyyyneuh!
-Ha ben si vous le dites!



Et c'est dans un nuage de paillettes et de rose que Ork se précipita à la rencontre d'Alatariel, sautillant sur ses Loups bouttins autant que faire se peut. Le moment de déprime suite à la perte de sa couturière favorite Son Y'a Riz qui Yel fut oublié dans l'instant et c'est tout sourire que la blonde se planta au milieu de la vaste chambre


Chère baronne bienviendue en ce magnifique jour! Prenez donc cette chaise pour reposer vos vieux os et montrez moi cette robe que je l'essaye vous voulez bien?
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Alatariel
Claquement de doigts et les mâles lui sont présentées.
    - J'ai cousu l'ensemble de la robe, y compris l'intérieur des manches. Tenez regardez...

La robe est présentée en une jupe et une longue traine, le tout fait hélas informe sans le vertugadin qui est censé donner la forme évasée et si délicate à l'ensemble.
    Admirez donc le tissu que je vous ai ramené d'Anjou. Un satin de soie d'une finesse incroyable. C'est un marchant vénitien qui me l'a vendu. Une petite merveille que vous ne trouverez nul part ailleurs. On dit que le teinturier n'a jamais réussi à refaire un rose aussi éclatant après cela.

Elle présente ensuite la basquine corsetée et aux manches incroyablement larges et beaucoup trop longues puisque le revers laissant apparaitre le draps de soie vert émeraude n'a pas été fait encore.

    -Et puis j'ai aussi ramené quelques orfrois brodés de perles et de saphirs de la plus grande pureté. Cela a pris des années à un diamantaire pour ramasser toutes ces pierres... et je suis certaine que Jules Kart Hier sera heureux de voir que sa tiare sera accompagnée de si belle pierres.

La consigne avait été très claire. Pas de bleu, niet, nein, non, nada, RIEN. Mais la corruption est un art chez les angevins, et pour 100 écus de plus la baronne accepta fort bien de mettre quelques pierreries et de border quelques motifs végétaux dans un bleu turquoise un vert canard des plus à la modes en Anjou. Le complot prenait ainsi forme et il restait juste à faire avaler la pilule.
    - Alors qu'en pensez-vous ? comme ça, au premier abord ?

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Eliance
La corruption est là, tapie dans un coin. Ne jamais être trop loin de la patronne, c'est écrit dans le contrat. Ce qui n'est pas mentionné, c'est qu'elle doit être à portée d'oreille. Et ça, c'est bien malheureux pour les esgourdes en question. Mais elle encaisse en silence. Notamment parce qu'elle tient sa vengeance. Pour ses oreilles, donc, et pour être obligée de porter une immonde robe rose tous les jours. Et pour devoir écarter d'incessantes tentatives de casage amoureux. Et pour... la liste est longue, en fait.

Ça vaut bien 100 écus. 100 gros écus contre de toutes petites touches bleutés. C'est cher payé, Eliance se fait exploiter, mais comme à l'ordinaire, elle ne dit rien. Et puis, bon, avec les vieux, il ne faut pas trop négocier ou ils risquent de claquer avant l'arrangement final. Ce serait quand même ballot.

La roussi-blondasse profite donc que la patronne ait l'attention portée sur son immonde robe de mariée rose et son divin tissu à l'ignoble couleur pour glisser une bourse dans la main fripée de la couturière, tout en lui glissant un discret
« Bleu d'chez bleu, hein. Mais pas trop... faudrait pas qu'ça la tue... »

Si on lui avait demandé, à elle, ce qu'elle pense de la robe tant attendue, elle aurait certainement sorti un bon gros « moche ! » Mais comme on ne lui demande rien, elle fait trois pas en arrière et revient se caler dans son coin en attendant que le mauvais moment passe. Peut-être même qu'elle plisse un peu les yeux pour atténuer l'éblouissement que la couleur provoque sur ses rétines fragiles. Et peut-être qu'elle se demande si coudre de telles choses affreuses ne fait pas vieillir prématurément. Si ça se trouve, la couturière n'a pas 80 ans, mais 70. Si ça se trouve...

Bref, ça cogite et ça s'en fiche de ce qu'il se dit autour.

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