Leandre
"Pas mal". Ainsi avait été qualifié le dernier mouvement de Leandre face à Aldraien dans ce duel amical. Cette dernière fut rencontrée en taverne, en compagnie de son époux, tandis que le jeune garçon était entré en trombe, hurlant à qui voulait l'entendre qu'un loup-garou le poursuivait. Il n'y avait bien évidemment pas plus de ce genre de bête ici qu'à Dieppe, même si l'ancien normand aurait pourtant juré voir leur silhouette à tous les coins de rue. Il fallait bien expliquer la raison de cette épée en bois dans le dos, de toute façon.
Tenshi, c'était le nom de l'époux en question, et donc Aldraien, son épouse (c'est bien, vous suivez), le convainquirent rapidement qu'aucun loup-garou n'était à sa poursuite. Il put enfin sortir de sous la table et se présenter aux deux adultes. Rapidement, et après de multiples glissades, la femme proposa à l'impérial de se battre en duel, certainement à cause de son irrésistible sourire. Ou bien parce qu'il l'avait agacé. Bref, il ne saurait jamais. Un bâton fut déniché et prêté à Aldraien, et Leandre se saisit de sa fameuse épée en bois. Malgré quelques tentatives, pour frapper son adversaire, de la part du mioche, celui-ci finit par être maîtrisé à main nue, son épée immobilisée dans les airs. Il aura beau eu clamer que s'il aurait s'agit d'une véritable épée, la main de la femme aurait été coupée net, rien n'y fit. Il avait perdu et fut bien contraint de le reconnaître. A vrai dire, il n'était pas si déçu que cela : Aldraien savait se battre, et il avait pu apprendre, par exemple, qu'il ne fallait pas détourner le regard de son adversaire, ou bien encore qu'il fallait s'adapter aux circonstances accompagnant un combat.
Puis, une fois que l'époux s'en était allé dormir, la femme et l'enfant discutèrent quelque peu, alors que la nuit était déjà bien avancée. Elle lui raconta son enfance difficile, le fait de se retrouver orpheline très tôt, et lui expliqua les raisons de son engagement dans l'armée. Leandre trouvait qu'elle avait toutes les qualités pour devenir un chevalier, un vrai. Comme lui voulait l'être plus tard. Il lui en fit la remarque, d'ailleurs. Elle lui rétorqua qu'elle n'avait nullement besoin de titre pour vouloir faire le Bien autour d'elle. Même si le futur chevalier n'avait rien répondu, il n'en avait pensé pas moins... ce n'était pas une question de titre. Mais de fierté. Porter haut les couleurs du Bien, en quelque sorte. Le montrer aux autres. Inspirer le respect, représenter l'espoir, ou bien même faire naître des vocations auprès de la jeunesse. Mais pour le moment, c'était lui le gamin. Celui qui devait apprendre à devenir un homme auprès de son père, à manier l'épée auprès de Versatyl et même à perdre un duel contre Aldraien. Cela faisait un peu parti de son apprentissage.
Ils se séparèrent ensuite, retrouvant chacun l'endroit où ils passèrent la nuit. Pour Leandre, ce fut une chambre à l'étage de l'auberge, non loin de son père et de Soeli. Il avait l'habitude depuis quelque temps. Le confort de la propriété à Dieppe lui manquait un peu, mais il ne s'en plaignait pas, ou rarement. Pas devant le paternel en tout cas.
La nuit fut plutôt courte, puisque le soleil montrait à peine le bout de ses rayons, que déjà l'impérial était debout, enfilant braies et chemise, une idée déjà en tête. Il dévala les marches deux à deux (parce quatre à quatre ça fait un peu beaucoup pour ces petites jambes) et surgit dans la pièce principale de l'auberge. Son instinct ne l'avait pas trompé, Aldraien était là, tranquillement assise à la table. Bien matinale, la dauphinoise... Il la salua, et toujours la même idée en tête, insista pour qu'elle le suive. Convaincant le gamin. Ou alors tellement chiant qu'on était obligé de se plier à sa volonté pour le faire taire. C'est au choix. Et puis, pour le voir debout de si bonne heure, c'est qu'il avait sans aucun doute de bonnes raisons. Oh ça oui...
Traversant la ruelle pour se retrouver en face d'une nouvelle auberge, il se retourna pour vérifier que la femme le suivait bien. Il aurait été bête de la perdre en route, vu la distance qui séparait les deux tavernes. Et, comme Soeli lui avait appris, il fit entrer Aldraien d'abord, même s'il passa ensuite de nouveau devant pour indiquer le chemin. La galanterie c'était parfois bizarre, mais fallait s'y plier. Et puis un chevalier se devait d'être courtois de toute façon.
Nous y sommes.
Mais où ? Pour sur que Aldraien devait se poser la même question que vous, chers lecteurs.
De nouveau des escaliers, que le jeune impérial s'empressa de monter, toujours deux marches par deux, histoire de ne pas tomber. Derrière lui, la même dame qui le suivait. Sans trop savoir pourquoi d'ailleurs. Que pouvait-elle bien craindre d'un enfant de toute façon ? Enfin, ils s'arrêtèrent de marcher, et Leandre se tourna vers elle, sourire aux lèvres.
Nous y sommes.
Tiens, il se répétait en plus. Mais là ils y étaient vraiment. Il pivota sur lui-même et frappa trois gros coups contre la porte auprès d'eux.
Maître Versatyl ?
Ce dernier risquait fort d'apprécier que son écuyer le réveille de si bon matin. Mais ce n'était pas pour rien, il fallait absolument qu'il rencontre Aldraien, celle qui l'avait battu la veille.
_________________
Leandre Lazare, bâtard de Valfrey
Ecuyer du Roy légitime de Provence
Chevalier servant de Maeve Alterac
Tenshi, c'était le nom de l'époux en question, et donc Aldraien, son épouse (c'est bien, vous suivez), le convainquirent rapidement qu'aucun loup-garou n'était à sa poursuite. Il put enfin sortir de sous la table et se présenter aux deux adultes. Rapidement, et après de multiples glissades, la femme proposa à l'impérial de se battre en duel, certainement à cause de son irrésistible sourire. Ou bien parce qu'il l'avait agacé. Bref, il ne saurait jamais. Un bâton fut déniché et prêté à Aldraien, et Leandre se saisit de sa fameuse épée en bois. Malgré quelques tentatives, pour frapper son adversaire, de la part du mioche, celui-ci finit par être maîtrisé à main nue, son épée immobilisée dans les airs. Il aura beau eu clamer que s'il aurait s'agit d'une véritable épée, la main de la femme aurait été coupée net, rien n'y fit. Il avait perdu et fut bien contraint de le reconnaître. A vrai dire, il n'était pas si déçu que cela : Aldraien savait se battre, et il avait pu apprendre, par exemple, qu'il ne fallait pas détourner le regard de son adversaire, ou bien encore qu'il fallait s'adapter aux circonstances accompagnant un combat.
Puis, une fois que l'époux s'en était allé dormir, la femme et l'enfant discutèrent quelque peu, alors que la nuit était déjà bien avancée. Elle lui raconta son enfance difficile, le fait de se retrouver orpheline très tôt, et lui expliqua les raisons de son engagement dans l'armée. Leandre trouvait qu'elle avait toutes les qualités pour devenir un chevalier, un vrai. Comme lui voulait l'être plus tard. Il lui en fit la remarque, d'ailleurs. Elle lui rétorqua qu'elle n'avait nullement besoin de titre pour vouloir faire le Bien autour d'elle. Même si le futur chevalier n'avait rien répondu, il n'en avait pensé pas moins... ce n'était pas une question de titre. Mais de fierté. Porter haut les couleurs du Bien, en quelque sorte. Le montrer aux autres. Inspirer le respect, représenter l'espoir, ou bien même faire naître des vocations auprès de la jeunesse. Mais pour le moment, c'était lui le gamin. Celui qui devait apprendre à devenir un homme auprès de son père, à manier l'épée auprès de Versatyl et même à perdre un duel contre Aldraien. Cela faisait un peu parti de son apprentissage.
Ils se séparèrent ensuite, retrouvant chacun l'endroit où ils passèrent la nuit. Pour Leandre, ce fut une chambre à l'étage de l'auberge, non loin de son père et de Soeli. Il avait l'habitude depuis quelque temps. Le confort de la propriété à Dieppe lui manquait un peu, mais il ne s'en plaignait pas, ou rarement. Pas devant le paternel en tout cas.
La nuit fut plutôt courte, puisque le soleil montrait à peine le bout de ses rayons, que déjà l'impérial était debout, enfilant braies et chemise, une idée déjà en tête. Il dévala les marches deux à deux (parce quatre à quatre ça fait un peu beaucoup pour ces petites jambes) et surgit dans la pièce principale de l'auberge. Son instinct ne l'avait pas trompé, Aldraien était là, tranquillement assise à la table. Bien matinale, la dauphinoise... Il la salua, et toujours la même idée en tête, insista pour qu'elle le suive. Convaincant le gamin. Ou alors tellement chiant qu'on était obligé de se plier à sa volonté pour le faire taire. C'est au choix. Et puis, pour le voir debout de si bonne heure, c'est qu'il avait sans aucun doute de bonnes raisons. Oh ça oui...
Traversant la ruelle pour se retrouver en face d'une nouvelle auberge, il se retourna pour vérifier que la femme le suivait bien. Il aurait été bête de la perdre en route, vu la distance qui séparait les deux tavernes. Et, comme Soeli lui avait appris, il fit entrer Aldraien d'abord, même s'il passa ensuite de nouveau devant pour indiquer le chemin. La galanterie c'était parfois bizarre, mais fallait s'y plier. Et puis un chevalier se devait d'être courtois de toute façon.
Nous y sommes.
Mais où ? Pour sur que Aldraien devait se poser la même question que vous, chers lecteurs.
De nouveau des escaliers, que le jeune impérial s'empressa de monter, toujours deux marches par deux, histoire de ne pas tomber. Derrière lui, la même dame qui le suivait. Sans trop savoir pourquoi d'ailleurs. Que pouvait-elle bien craindre d'un enfant de toute façon ? Enfin, ils s'arrêtèrent de marcher, et Leandre se tourna vers elle, sourire aux lèvres.
Nous y sommes.
Tiens, il se répétait en plus. Mais là ils y étaient vraiment. Il pivota sur lui-même et frappa trois gros coups contre la porte auprès d'eux.
Maître Versatyl ?
Ce dernier risquait fort d'apprécier que son écuyer le réveille de si bon matin. Mais ce n'était pas pour rien, il fallait absolument qu'il rencontre Aldraien, celle qui l'avait battu la veille.
_________________
Leandre Lazare, bâtard de Valfrey
Ecuyer du Roy légitime de Provence
Chevalier servant de Maeve Alterac