Rodrielle
Depuis combien de temps n'avait-elle pas foulé les rues parisiennes ? Plusieurs mois, années. Une éternité. La vie passe tellement vite, surtout lorsque l'on est censé l'avoir définitivement quitté. On se complait dans une routine arrivée là sans que l'on s'en aperçoive, puis les jours passent en ne nous laissant que les souvenirs comme moments grisants. Mais c'en était trop. Elle n'avait pas retrouvé plaisir de vivre pour rester seule sur les terres italiennes, puis bourguignonne, à se remémorer des moments haletants de sa vie avant de les regretter. L'Italienne avait certes commis de nombreuses erreurs mais c'était bel et bien terminé. Et à défaut de renouer avec la Famiglia toute entière (qui menait très bien la barque sans elle), elle comptait bien retrouver des moments de plaisirs passés, rattraper le temps perdu et réaliser certaines choses qu'elle n'avait pas faites avant de partir, malgré une vie très bien remplie.
C'est donc dans un but de renouveau quelle parcourait la ville à la recherche du commerçant italien. Depuis bien des années ils s'étaient perdus de vue, présumée morte pour l'une, disparu de la circulation pour l'autre, mais l'idée de son retour intéressait la Tatouée. Elle ne l'avait pas prévenu de sa visite mais se doutait bien que le Ceresa gardait l'un de ses pied-à-terres dans le coin. Elle se souvenait être passée par ici il y a déjà bien des années de cela, mais tout lui revenait comme si c'était hier ; le projet commercial entre le Clan et lui, l'amitié naissante et l'extrême sympathie de l'italien. Pourquoi y allait-elle alors ? Aucun but professionnel à cela puisqu'elle n'était plus Matriarche et cheffe du Clan, si ce n'est un possible coup de main s'il en avait besoin, en signe de fidélité Corleone. Mais il s'agissait effectivement là d'une visite purement sentimentale ; le plaisir de revoir le visage d'un brun qui avait surement autant vieilli qu'elle, partager une bouteille de vin en se racontant les nouvelles, les souvenirs, en rattrapant tout le temps perdu.
Un sourire en coin se dessina alors sur le visage de la Tatouée, toujours amusée par cette sensibilité toute nouvelle : la sagesse l'avait rattrapée, malgré elle. Mais elle comptait bien l'estomper et tout faire pour redevenir la redoutable Corleone. Un jour, peut-être... Et l'Italienne de pousser la porte de l'auberge et d'y rentrer, s'acclimatant rapidement de l'ambiance tamisée du lieu, de son chic et de sa qualité. Elle avança jusqu'au comptoir, posa une main légère sur le bois de qualité et claqua des doigts de l'autre dextre pour interpeler l'aubergiste.
Appelle Dante et dis-lui qu'il est attendu par la Tatouée. Et prépare deux verres et du Chianti.
Aucune marque de politesse. Corleone retrouvait vite ses habitudes à quelques lieues de la Cour des Miracles. Mais l'aubergiste n'en fit pas un fromage et s'exécuta, voyant dans le regard de l'Italienne qu'il ne fallait pas la contrarier. Ils apprenaient si vite ces parisiens.
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C'est donc dans un but de renouveau quelle parcourait la ville à la recherche du commerçant italien. Depuis bien des années ils s'étaient perdus de vue, présumée morte pour l'une, disparu de la circulation pour l'autre, mais l'idée de son retour intéressait la Tatouée. Elle ne l'avait pas prévenu de sa visite mais se doutait bien que le Ceresa gardait l'un de ses pied-à-terres dans le coin. Elle se souvenait être passée par ici il y a déjà bien des années de cela, mais tout lui revenait comme si c'était hier ; le projet commercial entre le Clan et lui, l'amitié naissante et l'extrême sympathie de l'italien. Pourquoi y allait-elle alors ? Aucun but professionnel à cela puisqu'elle n'était plus Matriarche et cheffe du Clan, si ce n'est un possible coup de main s'il en avait besoin, en signe de fidélité Corleone. Mais il s'agissait effectivement là d'une visite purement sentimentale ; le plaisir de revoir le visage d'un brun qui avait surement autant vieilli qu'elle, partager une bouteille de vin en se racontant les nouvelles, les souvenirs, en rattrapant tout le temps perdu.
Un sourire en coin se dessina alors sur le visage de la Tatouée, toujours amusée par cette sensibilité toute nouvelle : la sagesse l'avait rattrapée, malgré elle. Mais elle comptait bien l'estomper et tout faire pour redevenir la redoutable Corleone. Un jour, peut-être... Et l'Italienne de pousser la porte de l'auberge et d'y rentrer, s'acclimatant rapidement de l'ambiance tamisée du lieu, de son chic et de sa qualité. Elle avança jusqu'au comptoir, posa une main légère sur le bois de qualité et claqua des doigts de l'autre dextre pour interpeler l'aubergiste.
Appelle Dante et dis-lui qu'il est attendu par la Tatouée. Et prépare deux verres et du Chianti.
Aucune marque de politesse. Corleone retrouvait vite ses habitudes à quelques lieues de la Cour des Miracles. Mais l'aubergiste n'en fit pas un fromage et s'exécuta, voyant dans le regard de l'Italienne qu'il ne fallait pas la contrarier. Ils apprenaient si vite ces parisiens.
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