Blanche_alienor
Début 1464, sud de la France.
- Aller Madeleine s'il te plaît !
Il n'en est pas question Mignone, c'est réservé à mes filles.
Oui, mais tu as été une des filles de ma mère je te rappel, c'est grâce à elle !
Blanche Aliénor d'Ivret !
Madeleine ! Ne joue pas la mère avec moi.
Amusée par la grosse matrone en face de moi, je me penchais par dessus le comptoir pour prendre la bouteille de vin de rose. La main se pose sur le rebord du comptoir, afin que je n'en tombe pas, et mes pieds décollent du sol, comme pour prendre un équilibre incertain sur le bois. Ce dont je n'ai plus conscience, c'est peut-être l'endroit où je me trouve. Nommons, le Bordel de la Madeleine. Cette grosse dame était sans nul doute la catin favorite de ma mère. Peut-être à cause des écus qu'elle faisait tomber, nuit après nuit. Elle ne ressemblait à aucune autre, aucune blondeur, aucun air d'Orient. Madeline était petite, trapue et grasse, les seins pourtant bien ronds et offrant tout le loisir d'être tripoté, fantasme des mâles perdue dans des corsages bien trop maigres. Madeleine, avait toujours été la bonne vivante, rieuse et loin d'être frigide. Amoureuse et passionnée par la cuisse légère, ce que je n'avais compris, elle s'offrait à qui voulait bien lui offrir un rêve de Princesse pour une nuit. Sa chambre était toujours soignée, aux couleurs d'un bleu roy qui se voulait en rappel à la Royauté du monde. Tout était dans l'excès, mais jamais répugnant. C'était pour cela je crois, que Madeleine était tant aimée des hommes, mais aussi des femmes. A la mort de ma mère, ce fut la seule qui prit la peine de garder contact avec moi, essayant de trouve un acheteur pour la maison qui tournait depuis des années maintenant. En vain. Et ce n'était pas moi, du haut de mes quatorze ans, qui allait reprendre ce troupeau de femmes mouillées en main. Madeleine n'en avait pas les moyens non plus. Alors, au plus radicale, un soir de beuverie, le feu s'est prit dans les bas fond de la maison que j'aimais tant ; remplit de souvenir d'enfance.
Maintenant que la Madeleine était ouverte, j'y passais régulièrement. Ici, je pouvais être moi. La nudité ne me faisait pas peur, les gémissements ne me faisaient pas rougir. Loin de là, c'était pour moi, une symphonie joyeuse, et vivante. Appuyée sur le comptoir, en équilibre sur mon ventre blanc, j'offrais finalement à la vue de qui voulait le voir, la naissance de mon fessier, lui même peu couvert d'autre tissu. Nue, je l'étais assez souvent, sans pour autant tout dévoiler. La chemise piquée à mon ami Evroutl était tenue fermée sous la poitrine, bien maigre que Mère Nature m'avait offerte, mais suffisamment en place pour se deviner dans une pointe fière sous le blanc de soie. Les pans de la toilette de fortune tombaient sur ma féminité, ce qui m'arrangeait bien. Pied nue, mais propre, je les reposais sagement sur le bois de la maison, bouteille en main ; fière !
- Aller, je t'en repaie une bientôt ! Promis !
Un sourire étire ma rieuse, et je quitte le comptoir pour venir m'affaler sagement dans un des fauteuil qui donne devant une fenêtre de la cours, et une cheminée. Feu allumé, je savoure la chaleur qui s'écrase à même ma peau, sans barrière aucune puise que décide de dénouer le bouton de la chemise, offrant mon ventre à l'air libre. Le bonheur résidait dans des petites choses simples, pour qui savait en profiter. Moi, c'était cela. Une chaleur douce, un corps libre, et un bon vin. L'éducation était pourtant bonne, bourgeoise de naissance, je savais coudre, me tenir face à des des Ducs et des Seigneurs.. Mais ici, chez ma bonne Madeleine, j'étais simplement Blanche.
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