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En un certain royaume...

Elias_romanov
Leurs routes s'étaient séparées temporairement. Lui recherchait l'élévation spirituelle, elle.. et bien... il ne savait pas trop. Il n'avait pas eu le coeur de l'arracher à sa presque-soeur, préférant convenir qu'elle le rejoigne plus tard, dès qu'elle aurait fini ses magouilles variées en Savoie.

Il avait promis d'écrire, et même si il n'excellait pas à l'exercice en raison d'une graphie trop russe pour être honnête, il avait payé un écrivain public pour cela.


Citation:
Eliance,

Je t'écris de Lyon, c'est un jour un peu froid et venteux... La route se passe bien, pour l'instant, je n'ai pas encore rencontré de problèmes de douane. J'espère que cela se poursuivra.

Je me suis fait embarquer dans une foire vestimentaire, j'écoule le surplus de ce que j'ai cousu. Cela me rappelle qu'il y a longtemps que je ne t'ai pas offert une robe. Tu ne réclames jamais rien, pourtant les femmes de tailleurs ne sont pas toujours les plus mal habillées. Nous verrons cela à Limoges, quand tu arriveras.

Je sais que tu es sceptique, avec mes projets bizarres. Je comprends. J'espère que Mike ne te mets pas des idées étranges en tête à cause de ça. De toute façon, il ne jure que par les bordels et l'alcool. Je crois qu'il boit toujours autant, mais il le cache mieux.

Il y a une vicomtesse là, qui veut une de mes robes. J'espère faire quelque profit de la vente, mais elle a un accent bizarre, et je ne comprends pas tous les mots. Je l'ai déjà vu à Paris d'ailleurs.

Evite les falaises, et rejoins plutôt Limoges quand tu le pourras.
Arrête de croire que je vais aller voir ailleurs. Oui, je te connais. Je ne suis pas Diego, et c'est heureux.

Prends soin de toi, surtout.

Tendrement,
Elias.

_________________
Eliance
En un certain royaume, il y a des jaloux, des poux et puis il y a Eliance. Eliance, qui est donc jalouse comme un poux. Si le visage ménudiérien s'est éclairé à la lecture de la lettre du Russe, il n'en est pas de même depuis quelques heures et la réception d'une seconde lettre beaucoup moins drôle. Déjà, la séparation de corps a laissé la roussi-blonde très sceptique, quant aux volontés d'Elias, son histoire de Réforme, de Banania et de spiritualité, mais avec cette seconde lettre reçue, on frise le pompon.

Citation:


    Elias,

    J'allais t'écrire combien je suis heureuse d'avoir de tes nouvelles. Rassurée de savoir ta route épargnée d'embûches. Ravie que tu te fasses du pognon sur le dos de quelque noble coquette. Amusée à l'idée que tu songes d'un coup à me vêtir. Dubitative quant au fait que Mike boive encore (il dit qu'il ne boit plus rien !).

    J'allais te raconter comme je m'ennuies de toi. Comme j'aime pas être loin. Comme j'attends avec hâte qu'on se rejoigne. J'allais te dire que je ne songe à aucune falaise depuis toi. Que je sais que tu n'es pas Diego. Que je ne suis pas inquiète. Que j'ai confiance.

    Mais voilà... j'ai reçu une lettre. Une lettre tout à fait banale, au début, demandant un article sur la fameuse foire dont tu parles toi-même. Écrite par une femme, semble-t-il. Qui évoque les fournisseurs, divers et variés qui ont fait étalage de tenues, dont « le très beau et controversé tailleur russe, Elias Romanov ».

    Alors je ne vais pas te dire que je suis heureuse, ni rassurée, ni ravie. Non. Je vais juste te laisser imaginer tout seul ce qui peut se passer dans ma tête, jusque-là relativement sereine. Beau et controversé ! C'est qui cette pimbêche, sans rire ! Elle m'écrit, à moi, que mon mari est beau et controversé ! Ca veut dire quoi ?! Tempérance de ma rate ! Je t'en foutrais de la Tempérance ! C'est qui, cette Tempérance !

    J'en ai mal au ventre. Voilà.
    Ne me demande pas de ne pas penser aux falaises après ça. De prendre soin de moi. Et d'arrêter de croire n'importe quoi.
    Parce que je crois pas n'importe quoi ! C'est écrit ! Elle l'a écrit !

    Je déteste les nobles. Je déteste les femmes que t'habille. Je déteste toutes les femmes. Toutes les vicomtesses.
    Je déteste t'avoir laissé partir. J'aurai dû venir. J'aurai dû... je sais pas. Mais j'ai mal au ventre. Et t'es pas là. Et une bonne femme m'écrit combien t'es beau.
    Ca craint.

    Eliance


_________________
Elias_romanov
Le russe était loin de se douter des écrits de la vicomtesse, ainsi il fut un peu surpris par la véhémence de la réponse d'Eliance, qui devait probablement de son côté courir en rond dans la chambre, les bras en l'air, à demander aux poutres leur avis.
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