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[RP] Micmacs à tire larigot

Pepin_lavergne
* Film de 2009 du même nom


[Je ne demande qu'à te croire
Tu dis que tout va parfaitement
Ce s'rait plus convaincant encore
Si tu l'disais pas en pleurant]




Ils s'étaient rencontrés à Nîmes, et ne s'étaient plus quittés depuis. Hélona disait qu'ils se ressemblaient, et elle avait sans doute raison. Arnauld et Pépin s'entendaient comme larrons en foire. Mais malgré le bonheur parfait dans lequel nageait Pépin depuis quelques semaines – un bon mois en vérité – il ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter pour son nouvel ami. En effet, celui-ci avait appris depuis peu plusieurs choses quelque peu désagréables. Sa fiancée ne l'aimait plus, elle batifolait dans les champs avec un autre, le méprisait clairement, lui et ses lettres énamourées, entre autres réjouissances du même acabit.
Sans aller jusqu'à juger la fiancée en question de crime contre l'humanité, Pépin ne pouvait s'empêcher de trouver que tout cela avait été fichtrement mal mené. Il y avait des façons de faire, d'après lui, et même les choses les plus désagréables pouvaient être accomplies avec élégance. Là, l'élégance n'était pas exactement au rendez-vous. Et le résultat se traînait devant les yeux de Pépin et Hélona. Arnauld beuglait tout un tas d'horreurs au sujet de la jeune fille qu'il aimait. Ce qui agaçait prodigieusement Hélona, d'ailleurs. Et ce qui agaçait Hélona finissait toujours par agacer Pépin à un moment ou à un autre.

Quelques jours auparavant, la main de Pépin s'était aventurée sous la jupe de sa femme, assise sur ses genoux. Le bout des doigts de l'Auvergnat étaient très occupés à caresser délicatement la peau douce de sa jambe, lorsqu'Arnauld s'était mis à brailler à tort et à travers que décidément non, ça ne se faisait pas, ce genre de choses, surtout quand il parlait des sensations – apparemment agréables – que Cléo avait ressenti avec son amant. Et Pépin s'était énervé. Personne, fusse Arnauld, ne pouvait lui demander d'arrêter de mettre ses mains un peu partout sur Hélona. Son Hélona, que diable ! Sa femme, sa femme à lui ! La femme dont il était fou amoureux et qu'il désirait sans arrêt – ou juste un arrêt latrines parce qu'il y a des endroits qui n'inspirent pas de pensées érotiques. Alors non, ça n'était pas possible. Hélona, son épouse, qui portait leur bébé, là, juste dans son ventre. Ventre qu'il n'avait jamais trouvé si fragile, si important, si sacré, même. Alors, certes, Arnauld était au fond du gouffre – et s'échinait, en ressassant tout ça, à creuser encore plus profond – mais il y avait des trucs avec lesquelles on ne pouvait pas plaisanter.

Et c'était pour toutes ces raisons que Pépin avait décidé d'agir. Il était temps. Fallait faire quelque chose, ça urgeait. Une bouteille de gentiane dans une main, Pépin était assis sur un rocher. Il réfléchissait intensément, en regardant fixement une pie déterrer des vers de terre. Le silence était total, si on excluait les bruits de la nature environnante. Chants d'oiseaux, glouglous de la rivière un peu plus loin, bruissement du vent dans les feuilles, et autres du même genre. C'était calme, il n'y avait personne dans un rayon de six lieues au moins. Pipe coincée entre les dents, un nuage de fumée opaque passait parfois devant son regard, lorsque la brise tournait. Et soudain, il eut une idée. Bien évidemment. Tout était aussi clair et limpide que l'eau du ruisseau qui serpentait à quelques mètres de là.
Abandonnant là son rocher, l'Auvergnat dévala le flanc de la montagne, courant droit vers la ville dont il s'était momentanément éloigné. Il avait l'air du renard qui venait d'apprendre qu'un lâcher de poules était prévu pour le soir. Ce qui n'augurait jamais vraiment rien de bon, en définitive.

Après quelques minutes d'intense recherche, dès son retour à la ville, Pépin finit par trouver tout à la fois Hélona et Arnauld, dans une taverne, pour ne pas changer. Ce qui tombait franchement très bien, puisque l'Auvergnat comptait bien que sa femme participe à tout ça. Essoufflé, il appuya ses mains sur la table, les joues légèrement rosies à cause de sa course folle. Il fallait qu'il présente ça sous un jour particulièrement agréable. Qu'ils ne puissent pas refuser. C'était important.


- Je sais exactement comment tu peux te changer les idées, mon vieux, balança-t-il tout de go à Arnauld. On a testé ça, un jour, avec Hélona, et c'était bien, vraiment. J'ai gardé ta vieille pipe, l'autre n'est pas finie. Et on va s'en servir, puisqu'on en a une chacun. On va fumer… du datura. Ca va nous détendre, tous. Ca marche mieux que le tilleul, c'est plus efficace, tu vas voir.

Prenant prétexte de déposer un baiser sur la joue de sa femme, Pépin en profita pour souffler au creux de l'oreille de la jeune femme :

- Évitons de parler de l'effet que ça fait… Faut qu'il découvre ça tout seul.

Il déposa bel et bien un baiser sur la joue d'Hélona, avant de se redresser, l'air plus sûr de lui que jamais.

- T'as besoin de te détendre, mon vieux. Et j'ai un reste de cette plante, qui date de notre divorce, à Hélona et moi. Ca vous dit ?


Allez, Bénabar

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Arnauld
Quiconque doutait de l’existence des zombies pouvait en être convaincu s’il rencontrait Arnauld. Le jeune homme n’avait pas dormi plus de quelques heures de suite depuis plusieurs jours, et tout ce qu’il réussissait péniblement à avaler quittait son estomac peu de temps après. Il avait le teint tantôt livide, tantôt d’un jaune cireux tirant légèrement sur le vert - ce qui offrait d’ailleurs un contraste fort intéressant avec ses yeux rougis et bouffis à force de pleurer – et il était à peu près aussi énergique qu’une limace à l’agonie. Un parfait dépressif. Et c’est bien connu, il n’y a rien de plus déprimant qu’un déprimé.

Il en avait bien conscience, et il s’en voulait. Hélona et Pépin étaient si heureux ensemble, leur amour semblait si simple, si évident, et lui, Arnauld le rabat-joie, venait gâcher toute cette fraîcheur avec ses états d’âme. Mais, comme disait Pépin, il était complètement bousillé. Cléo l’avait détruit. Qu’elle ne l’aime plus suffisait déjà à le désespérer, mais qu’elle lui raconte par lettre le détail de ses ébats dans les champs de blé montpelliérains, ça l’avait véritablement achevé. Il avait cru qu’il la détesterait. Il avait hurlé des choses horribles – certes pas aussi horribles que ce qu’elle avait fait -, et il avait failli se convaincre qu’il pourrait la haïr. Mais sa colère avait fini par retomber ; il ne lui restait plus qu’un vide, un grand vide qu’il ressentait physiquement, quelque part dans son abdomen, qui le rongeait et ne laissait de place qu’à une tristesse infinie. Il ne pouvait pas s’arrêter de l’aimer. Quoi qu’elle puisse faire, lui, Arnauld Cassenac, demeurait désespérément, éperdument amoureux de Cléocharie Corleone. Et il ne serait plus jamais heureux.

Il ne savait pas ce qu’il serait devenu sans Pépin et Hélona. Il leur devait peut-être la vie. Ils l’avaient pris avec eux, le trouble-fête, ils faisaient ce qu’ils pouvaient pour le réconforter, ils l’occupaient, ils lui offraient leur amitié. Il leur en serait toujours reconnaissant, même s’il lui arrivait de leur en vouloir – quand le récit de la trahison de Cléo leur inspirait des pensées érotiques, par exemple, ou quand Pépin, volontairement ou non, l’enfonçait encore plus profondément qu’il ne l’était déjà : « si elle meurt, tu n’en sauras jamais rien », « ce que tu as fait à Villefranche était entièrement ta faute », « arrête d’être dans le déni et ouvre un peu les yeux ! ». Mais il essayait, certes sans grand succès, de faire bonne figure. S’il s’écoutait, il irait simplement se rouler en boule dans un coin crasseux d’une ruelle quelconque, et il resterait ainsi jusqu’à ce que les habitants, incommodés, fassent enlever son cadavre pour le jeter dans une fosse. Avec Hélona et Pépin, il essayait de parler d’autre chose, il tentait parfois une plaisanterie, il réussissait de temps en temps à sourire.

C’était précisément ce qu’il était en train de faire, dans la taverne où il se trouvait en compagnie d’Hélona – « Alors tu vois, j’ai appelé l’âne Patichon, parce que c’est comme ça qu’on appelle les gens à Patay, et c’est franchement ridicule, mais c’est à la fois amusant et mignon, tout de même, puis les sons en « chon », ça va bien à un âne, je trouve, je ne sais pas pourquoi, mais voilà quoi, Patichon » - quand Pépin entra en trombe dans la taverne et lui annonça d’un air excité qu’il avait trouvé comment lui changer les idées.

- Datura ?

Il avait déjà entendu ce mot quelque part. Peut-être était-ce Cléo qui lui en avait parlé ? Ou peut-être Valdenaire, l’homme qui était à l’origine de leur habitude de fumer la pipe. Ce brave Vald. Il fumait du chanvre, lui. Arnauld avait essayé les feuilles de noyer, une fois, avec Cléo, et il se souvenait juste que c’était bien plus puissant qu’un tonneau entier de bière, et que ça avait fini en fantastique partie de jambes en l’air à l’auberge du coin. Enfin, le datura ne devait pas avoir ce genre d’effet, puisque Pépin lui proposait d’en fumer avec sa femme. Et si ça pouvait le détendre… Il réussirait peut-être à dormir sans voir Cléo couchée dans les blés, grâce à cela. Il finit donc la bière qui restait au fond de sa chope, s’essuya d’un revers de manche et adressa un sourire à Pépin.

- Ouais, un peu que ça me dit. Tu l’as avec toi ? On fait ça ici ?
Helona
​Attablée au fond d'une taverne. Je ne pouvais pas nier que j'avais l'impression que ma vie se résumait à cela depuis notre départ de Marseille. Nous étions partis en quête d'aventures extraordinaires, on aurait même accepté un peu de dangerosité, et finalement notre route avait croisé celle d'Arnauld. Arnauld que, d'office, je décidais d'aimer comme un frère ou... un petit cousin éloigné, parce que Cléo était tombé amoureuse de lui. Et pour que pareil miracle ait lieu, il fallait bien entendu que le garçon en question soit un être exceptionnel. Progressivement quand même, mes obligations d'amour fraternel s'étaient transformées en sentiments véritables puisqu'il s'était avéré qu'Arnauld était bel et bien un garçon fort sympathique. Au départ de Nîmes, lorsque Cléo ne lui avait pas encore écrit toutes ces horreurs, il était gai, drôle, et partageait avec Pépin plus de points communs que je n'en avais partagé avec mon frère jumeau. Nono faisait désormais partie de la famille et nous l'emmenerions avec nous jusqu'à ce que Cléo quitte le couvent.

Mais voilà, Cléo ne quittait pas le couvent. Elle m'écrivait, à moi, des lettres atroces dans lesquelles elle prétendait ne plus aimer Arnauld, dans lesquelles elle disait vouloir s'enfuir loin. Et Arnauld, de son côté, recevait par pigeon le récit de ses fausses escapades dans les champs avec des garçons imaginaires. Et le cousin éloigné plein de vie s'était peu à peu transformé en inconnu un peu bizarre qui passe son temps à murmurer le prénom de la femme de sa vie pour tout et n'importe quoi. En reniflant, les yeux rougis, sinon on ne s'amuserait pas...

- Allez viens, Hélona, que je te porte jusqu'à la chambre... me susurrait un Pépin aux petits soins.
- Moi aussi, je portais Cléo comme ça... encherissait un Arnauld au bord des larmes.

Tout, d'un lieu quelque part dans le Royaume à un simple tic de langage, lui rappelait sa fiancée disparue. Et je ne pouvais que le comprendre. Parce qu'elle me manquait, à moi aussi, et que chacune de ses lettres me rendait plus inquiète que la précédente. Pour couronner le tout, le chemin menant en Auvergne n'avait été fait que de villes fantômes dans lesquelles personne n'était présent pour nous divertir, et d'une annonce de grossesse innattendue qui nous avait valu à Pépin et moi de déprimer pour de bon. Vous vous retrouvez donc avec un trio infernal, composé d'un jeune déprimé au bout du rouleau, d'une jeune mariée qui brûle sa robe de mariée et s'enfuit dans les bois pour hurler sa douleur à la lune, et d'un Auvergnat complètement pommé qui tente, envers et contre tout, de redonner le sourire à tout ce beau monde. Alors quand il débarque en taverne pour interrompre l'une de ces conversations où Arnauld et moi faisons semblant de ne pas penser à ce qui nous maintient éveillés la nuit, mes lèvres ne peuvent que s'étirer en un large sourire.

Les cheveux ainsi ébouriffés, les joues rougies d'avoir visiblement courru, et le regard animé par cette lueur pétillante caractérisant les idioties qu'il songe à mettre en oeuvre... Mon mari est foutrement beau. Alors, évidemment, je songe aussitôt à lui arracher ce qui lui sert de chemise pour sauter à son cou et me presser contre son torse. Je l'embrasserai à m'en couper le souffle et je le supplierai ensuite de mettre un terme à mes souffrances là, tout de suite, sur cette table. Ou derrière le comptoir. Mais la respiration d'Arnauld à côté de moi me rappelle soudain qu'il est présent, lui aussi, et qu'il risquerait de ne pas apprécier nos démonstrations publiques d'amour sauvage.

Aussi je me contente de sourire lorsque le brun se penche pour chuchoter à mon oreille un énième secret, me priant de ne pas dévoiler à Arnauld les effets du datura. Deos pourquoi ses murmures sont-ils si diablement excitants, quoiqu'il dise... ?​

​Attendez... Du datura ? Aussitôt, j'ai le regard qui s'illumine, moi aussi, et les pensées qui divaguent vers une nuit printanière d​​​urant laquelle ​un divorce s'est fêté à l'aide de cette même plante. Je me souviens des masques, des tentatives de chacun de se faire passer pour d'autres... Et surtout des hallucinations daturiennes, parce que le plus grandiose, c'est que l'on se souvient de presque tout, comme d'un rêve éveillé.
    - Evidemment, que ça me dit ! Qu'est-ce qu'on attend ?!

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Merci au jidé Pepin_Lavergne pour la ban
Pepin_lavergne

[Si t'avais su qu'tu lui en voudrais aujourd'hui
T'aurais pas prononcé ces mots si doux mais c'qui est dit est dit
Si t'avais su qu'est-ce que ça aurait changé ?
Peut-être rien, peut-être tout, qu'est-ce qu'on en sait.

Si t'avais su, t'en aurais aimé une autre
Mais t'as pas pu, elle a rien fait pour, c'est de sa faute.

Si t'avais su que t'aurais autant de peine,
Si t'avais su, tu l'aurais aimé quand même.]



Ils acceptaient ! Les lèvres de l'Auvergnat s'étirèrent en un large sourire ravi. Même si au départ, il avait été distrait par le regard d'Hélona, il avait forcé son cerveau à se remettre en marche. Elle avait eu une façon troublante de le regarder, comme si elle se demandait en combien de temps elle pourrait lui arracher l'intégralité de ses vêtements. Ce qui, bien entendu, avait de quoi faire tourner la tête d'un Auvergnat terriblement sensible à ce genre de regard.
Au prix d'un violent effort, cependant, il avait réussi à s'ôter de la tête tout un tas d'images qui les mettaient en scène, Hélona et lui, sans aucun vêtement, de préférence. Pépin devait rester concentré sur ce qu'il était venu faire.

Se raclant la gorge, le jeune homme jeta un coup d'œil tout autour de lui. Faire ça ici ? Devant tous ces gens ? Est-ce qu'ils n'allaient pas s'attirer des ennuis quelconque ? Pépin n'avait pas particulièrement peur de prendre des risques. Mais si jamais Arnauld commençait à faire n'importe quoi et qu'on le retrouve le lendemain au milieu d'une horde de filles nues ? En y réfléchissant bien... Etait-ce réellement un problème ? Fut un temps où lui-même se réveillait parfois avec plus d'une jeune femme dans son lit, en ayant bien du mal à se rappeler la façon dont elles étaient arrivées là. Mais ça, songea-t-il avec un regard un peu coupable en direction d'Hélona, c'était avant la rousse, bien entendu. Quand il buvait tellement le soir qu'il peinait à se rappeler de son nom. Mais l'expérience en elle-même n'avait rien eu de désagréable. Et Arnauld avait vraiment besoin de se changer les idées, à tous les niveaux possibles. Alors, pourquoi pas ici, après tout ?


- Ouais ! Faisons ça ici... Maintenant.


L'Auvergnat tira une chaise pour prendre place, et sortit de sa gibecière le matériel nécessaire. La pipe d'Arnauld, qu'il fit glisser devant lui, le sachet de datura, et son vieux briquet, offert par l'Oncle Grégory pour ses dix ans. Bourrant sa propre pipe, il ne tarda pas à l'allumer, et à tendre sachet et briquet aux deux autres.
Pépin tira une première bouffée, pour achever l'allumage de sa pipe en bois. Un jour où l'autre, il s'en ferait une autre, lui aussi. Celle-ci avait l'embout tout mâchonné, et était éraflée de partout. Attendant que les deux autres aient fait de même, il en profita pour commander un pichet de vin rouge pour eux trois. C'est qu'il faisait chaud, et que toute forme d'activité - même ne rien faire - finissait forcément par donner soif.


- Alors, c'est beau l'Auvergne, pas vrai ?

En tournant les yeux vers la fenêtre, il pouvait contempler tout à loisir les montagnes vertes qui se profilaient à l'horizon. Deos, que cet endroit lui avait manqué ! Pas cette taverne-ci dans ce coin précis du monde, mais de façon plus globale, sa région natale. Tant de souvenirs lui revenaient en mémoire. Tous ces jeux d'enfants, ces amis d'autrefois... Qu'étaient-ils devenus, tous ? Et puis l'odeur des tartes aux prunes que lui faisait sa mère... Si Pépin n'avait jamais été vraiment aimé par les membres de sa famille, Carole Lavergne restait celle qui l'avait le plus apprécié. Principalement parce qu'il était le seul de ses quatre fils à lui ramener du petit gibier. Et sans doute aussi parce que des quatre, c'était le seul qui ne lui demandait jamais rien, mais qui lui donnait quand même. Un trait de caractère inhérent à sa personnalité, qui ne l'avait pas quitté depuis sa prime enfance.


C'était à tout cela que pensait Pépin, en tirant une seconde bouffée de datura. Les tartes aux prunes de sa mère, qu'il allait manger en cachette dans une cabane construite avec son Oncle Grégory. Et bien souvent, Pépin et Grégory se retrouvaient tous les deux dans la cabane, à se goinfrer de tarte, tandis que le plus vieux racontait au plus jeune des histoires de dragons et de chevaliers, de princesses et de sorcières.
Perdu dans ses rêveries, il eut un peu de mal à s'arracher à ses souvenirs. Il lui semblait encore entendre la voix que prenait son Oncle en lui racontant un conte. Poussant un léger soupir, il accrocha de nouveau un sourire gai à ses lèvres, en se tournant vers Arnauld et Hélona.


- C'est bon pour vous ? Vous avez fini votre préparation ?

En attendant que les premiers effets se fassent sentir, il leur fallait trouver un sujet de conversation. Tirant une bouffée, et la recrachant en rond quelques instants plus tard, Pépin réfléchissait activement au thème qu'ils pourraient aborder.

- Finalement tous les deux, vous avez grandi en bord de mer.


Ce n'était pas une question, plutôt une simple remarque. Mais avec un peu de chance, ils allaient se lancer tous les deux dans un comparatif de leurs plages respectives, et ça les tiendrait suffisamment en haleine, du moins, jusqu'au moment où le datura agirait pour de bon. Et là, ce serait un autre genre de conversation...




Si j'avais su, Bénabar
Légèrement remanié pour l'occasion

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