Pepin_lavergne
[Décembre 1463]
Ils étaient de retour, enfin ! Et pour plus de deux jours ! Et après une matinée de sommeil bien méritée, ils s'étaient tous deux rendus à l'auberge. Celle-ci était complètement terminée. Parfaitement remise en état, elle était presque prête pour accueillir leurs amis, mais aussi gens de passage. Au cur d'une clairière, la vaste et belle demeure se dressait, toute composée de pierres blanches couvertes de lierre. Les fenêtres aux vitres neuves étaient soigneusement fermées, et disposaient toutes de volets.
A l'intérieur, la vaste salle commune pouvait accueillir une trentaine de convives. Deux grandes tables accompagnées de bancs se tenaient prêtes à être utilisées. Un comptoir flambant neuf, derrière laquelle était suspendue une collection de chopes assez impressionnante - mais après tout, ce n'était pas si incroyable, quand on savait que les propriétaires étaient portés sur la bouteille - serait la place attitrée de Pépin. Une trappe aménagée derrière le comptoir menait à la cave, qui accueillait une belle quantité de fûts. De la clairette de Dié, du vin rouge, du vin blanc, de la bière, du calva, de l'hydromel, et l'incontournable gentiane d'Auvergne, grande préférée de Pépin.
La cheminée était assez vaste pour y faire rôtir un cochon entier. La cuisine quant à elle, était dotée de tous les fourneaux nécessaires. Au grand dam de Pépin, qui se voyait confier la délicate mission de faire à manger, lui qui savait à peine cuire un poulet sans le rendre toxique. Mais il apprendrait ! Il n'était pas du genre à se laisser impressionner, fusse par la confection des repas.
Au premier étage, une série de chambres qui seraient bientôt meublées, pourraient sous peu accueillir les locataires. Serait aménagée en priorité, la chambrée réservée à l'année à Arnauld - et à Actyss aussi désormais. Quant aux autres, viendrait qui le voudrait !
Hélona et Pépin quant à eux, logeraient au second étage. Leur chambre, vaste et aérée, avait été décorée merveilleusement par une rousse inspirée. Le lit était déjà là, et en attendant d'avoir terminé celui, en taille réduite, de Thomas, son berceau ordinairement situé dans la roulotte se balançait légèrement non loin de la couche parentale.
A l'extérieur, derrière l'auberge, la terre avait été retournée sur quelques mètres. Ils y planteraient quelques herbes aromatiques et deux ou trois pieds de légumes. La rivière coulant non loin servirait à approvisionner en eau les baquets des bains qu'ils ne manqueraient pas de prendre.
Comme l'avait demandé Hélona, la roulotte ne se trouvait pas très loin, seulement à une dizaine de mètres de l'auberge, sous le couvert des arbres. Ce serait un abri idéal, leur endroit à eux, où ils pourraient s'isoler loin des autres, seulement ensemble.
Dans quelques jours, à la fin de l'ameublement, ce serait l'ouverture officielle. Et puis il y aurait la préparation de Noël. Une vie plus sédentaire attendait ces irréductibles voyageurs, en attendant leur départ printanier pour la lointaine Alexandrie. C'était peut-être là une nouvelle forme d'aventures, après tout.
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