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[RP] La pilosité du bourguignon s'en doit aller toute verte

Luciedeclairvaux
[Arrivée à Joinville le 8]

Lucie avait noté qu'à mesure que le vieux s'éloignait d'eux, son humeur s'assombrissait, comme s'il avait laissé une part de son héritage en elle. Comme s'il lui manq... mais non, pas du tout. Il me manque pas, bordel ! C'est juste cette fichue route qui me met les nerfs. Ca peut pas être autre chose.

Elle chevauchait en silence, tournant dans sa poche un caillou troué. Pour se donner du baume au coeur, elle resongea à la soirée de la veille au campement de Langres, où un lion chauve les avait fait mourir de rire à ses dépends. La petiote en avait encore mal aux ventre. Un sourire s'esquissa sur sa joue et disparut rapidement tandis qu'un voile passait dans ses yeux clairs.
Mieux valait en rire qu'en pleurer, parce que si elle avait pleuré, elle se serait noyée ...

Elle avait ressorti sa cape rouge écarlate, pour cacher la crasse et le sang qui maculaient ses vêtements, pour se protéger d'un petit vent frais du matin, et puis surtout parce que la Zoko ne circulait plus incognito. L'ostensible armée faisait frémir les villageois et trembler les pucelles. Avec leurs trognes sales et leurs sourires machiavéliques, les mercenaires traversaient Bourgogne ou Champagne au gré de leurs pulsions, qui se définissaient souvent tard le soir.

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Lingus
[le 8 juillet - T'as voulu voir Joinville...]


Lingus traînait la patte en queue de peloton tandis que les remparts de Joinville se dressaient à l'horizon. Sa rouquine, partie en éclaireur l'attendait au pied de ces murailles mais le théologien tirait pourtant une tronche longue comme un jour sans pain. Vous m'direz que ça le changeait pas trop dans ses habitudes... et vous aurez raison! Mais pour le coup, il avait ses raisons. Et de solides même!

Plusieurs jours qu'il arpentait la région de long en large, et les semelles de ses bottes se réduisaient désormais à un assemblage disparate de trous. Et tout cela pour quoi? Pour se voir exclu tel un malpropre par ceux qu'il pensait être ses frères et sœurs, ses compagnons d'arme dont il partageait la Foi. Il s'était juré de les suivre aveuglément, où qu'ils aillent, quel que soit le danger, jusqu'aux confins du monde, là où la Terre plate cède la place au néant.

Et à Langres, ils avaient décidé de partir sans lui, refusant d'écouter les conseils militaires d'Ivori. Ils s'étaient emportés, ça avait gueulé sous la tente de commandement. Sa grande bouche d'andalouse y était certainement pour quelque chose, mais lorsqu'il avait vu Sanctus l'éjecter manu militari, il avait vu rouge. Il n'y avait plus de frère qui tienne, pas question de continuer sa route avec eux après cela...

Mais la région grouillait désormais de soldats sur les nerfs et sa trogne était connue dans le coin. Ils ne pouvaient pas rester en Champagne, ils ne pouvaient pas partir seuls, ils étaient faits comme des rats...
La seule option qui s'était alors offerte à lui s'il voulait échapper à une mort certaine, fut de se joindre aux rangs de la Zoko.

Il n'était à présent plus un sicaire qui se bat pour la gloire du Très-Haut, il n'était plus logisticien comme il aimait à le rappeler pompeusement. Il n'était plus désormais qu'un troufion perdu dans une armée de mécréants, un pauvre illuminé bien seul au beau milieu de tous ces jeunes gens assoiffés de batailles.
Et il se sentit vieux, très vieux.




edit : orthographe
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Azzera
Dijon, le 8… on achève bien les chevaux…

Comment ne pas renifler cette odeur ? Sens olfactif abominablement secoué
Comment ne pas être ébranlée par le spectacle s’étalant devant leurs yeux?
Quel sentiment s’emparait d’elle dès cet instant ? Elle n’était pas certaine de le savoir… non vraiment pas.
Partagée entre l’envie d’hurler sa rage, son état affectif pouvant se manifester par une grande violence verbale ou physique, et le désir omniprésent de rester plongée dans un silence hargneux fait de colère, de ressentiment ou de haine !
La cause ? Un sentiment d'impuissance devant une situation frustrante comme celle-ci.

Ci : une âme attendant d’être débarrassée de son enveloppe charnelle par des corbeaux tournoyant dans le ciel.
Là : un destier couché sur le flanc droit, blessé de deux flèches, jarret postérieur tranché, sang sortant des nasaux, robe déchirée par endroit laissant entrevoir la chair de l’animal, yeux suppliants la délivrance.
Un regard vers l’Irlandais. Elle sait qu’il va comprendre ! Sans arrêter leur progression vers les remparts, elle se saisit d’une flèche dans son carquois la tient entre les dents, prendre l’arc qui ne la quitte plus désormais (bon, faut dire que depuis le Poitou et cette rencontre houleuse avec une laie, elle ne se sépare que rarement de cette arme qu’il lui a appris à manier avec dextérité) encocher, viser juste… ne pas trembler ! La bête souffre, il faut l’abattre le plus rapidement possible, viser juste… ne pas trembler !
Rebutée à l’idée de prendre la vie de cette monture qui devait rendre si fier le cavalier le chevauchant.
Mais il n’est pas temps d’avoir des problèmes de conscience , viser juste… ne pas trembler ! La pointe siffle l’air avant de se planter exactement à l’endroit du cœur.

Surtout ne pas regarder les yeux, muscles tremblants dans un dernier sursaut de vie…
La raideur des jambes confirme à l’écuyère qu’il ne souffrira plus.

Continuer leur progression, se sentir étourdie par l’atrocité de la plaine, souffle court, aveuglement entêté…
Galop maîtrisé pour atteindre la femme hurlant après un médicastre telle une fanatique obstinée.

Laisser Aengus prendre la parole, il sait à quel point les mots resteraient coincés dans sa gorge. Ne pas lâcher des yeux les alentours, observation circulaire de l’endroit. Sens aux aguets.
Attendre qu’elle parle enfin.
Un échange muet vers l’homme au tartan… elle va le suivre, il le sait. Elle ne prononcera aucun mot, mais elle est là, avec lui….

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Aengus


[Le même jour au pieds des remparts de Dijon]

Allons bon...

Azz et moi avons compris la scène plus rapidement que la femme semble le croire...

- Z’avez rien de plus utile à faire ? elle agonise et vous restez là sans rien faire..

Sans un mot, je descends de cheval et me dirige vers le corps allongé à moitié caché par la jeune femme... Je découvres une femme au visage d'une pâleur extrême, la jambe entaillée sérieusement baignant dans une mare de sang !
Mon interlocutrice se tourne vers nous... à genoux et murmure d'une voix soudain radoucie, presque suppliante :

- Elle s’est pris un coup d’épée dans la cuisse..une attaque de brigands..pouvez m’aider ? s’il vous plait..elle ne doit pas mourir..


Bon Dieu !... Pas un instant à perdre... j'aboie plus que je ne parle :

- Relevez-vous...Trouvez-moi de l'eau... chaude si possible... des linges propres... vite !


Un regard sur le visage de la blessée... Elle m'implore des yeux. Je pose la main sur son front... brûlant... Tssss...

- Là... ça va aller, laissez moi regarder cette blessure.

Sans attendre la réponse, j'écarte les haillons ensanglantés, puis, sortant "Fouillebide" de ma botte, j'entreprends de déchirer le tissus afin de bien dégager la plaie.
Pas joli-joli... Entaille profonde dans le muscle de la cuisse... nette, longue de trois pouces... un coup d'estoc, sans aucun doute.
Des brigands... qui manient la bâtarde et surtout qui ont assez d'écus pour s'en offrir une digne de ce nom... l'entaille est nette ai-je dit... c'est là le fait d'une lame fourbie, affûtée...
Mais que m'importe !... Cette femme est blessée, si je ne la soigne pas, elle mourra... ou, dans le meilleur des cas, il faudra lui amputer la jambe ... Qu'importe qui elle est et d'où elle vient... je ne peux la laisser dans cet état.
La pauvre a perdu pas mal de sang et semble affaiblie plus par cette perte que par la blessure elle-même. Douloureuse certes, mais pas mortelle si elle est soignée à temps.
Je la regarde en souriant, apaisant :

- Vous allez vivre... Je vais vous recoudre ça... Mais vous devrez vous reposer et vous nourrir correctement... vous avez perdu beaucoup de sang... Accrochez vous !

Puis, me tournant vers ma Sirène restée en retrait près des chevaux :

- Azz, mon Amour... apportez moi donc ma besace, je vous prie.




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Eikorc
[Quand le serpent s’étend…]

Des cris, des hurlements… Cette odeur de peur, d’excitation. Oui, il la connaît, oui il l’apprécie… Et oui il la cultive. Mercenaire depuis des années maintenant, guerrier à l’expérience qui n’est plus à prouvée, peu lui importe les jugements, peu lui importe les critiques et les rumeurs qui volent sur son compte… Et là, leur arrivée en Bourgogne à presque réussir à satisfaire son instinct. D’abord cet arrivée surprise à Cosnes, cette catapulte qui envoyait la mort derrière les remparts… Rien qu’en y repensant, un sourire se glisse au coin des lèvres de ce Colosse Diabolique qui chevauche à la tête de son armée…

Les affrontements sanglants ne sont pas tout ce qui fait un combat, loin de là… Certains croient que c’est ce qu’il y a de plus motivant, certes on ne peut qu’éprouver un plaisir immense à sentir sa lame s’enfoncer dans le corps d’un ennemi… Jouir de chaque geste pour esquiver et repousser ses adversaires avant de porter le coup fatal…
Mais il y a d’autre jeu dans la guerre, dans les conflits… Comme celui qu’il s’applique à donner de temps à autres… La peur. Jouer sur ce sentiment commun à la plupart des hommes… Leur passage suffit à effrayer car les réputations de ceux qui composent ses rangs ne sont, pour la plupart, plus à faire… La preuve formelle de ceci est le branle bas de combat qui s’engage sur les remparts dès qu’il vient planter l’étendard de sa compagnie.

Et à chaque fois que ses bras puissant enfoncent le bois dans la terre, un sourire se glisse au coin de ses lèvres… Il a peu de temps pour en profiter, peu de temps pour partager avec ses hommes cette joie d’effrayer les habitants…
Les faire patienter est le meilleur moyen de profiter de cette peur… Les faire languir comme un félin qui jouerait avec sa proie avant de porter le coup fatale… Mais quand le portera-t-il ? Dans combien de temps passera-t-il à l’action ?

Ce n’est pas le genre de jeu auquel il avait été convié… Loin de là. Et pourtant, il en tirait une légère satisfaction… Même s’il aurait préféré que ça soit ses lames qui transpercent des corps, il se satisfait que l’aura de sa Compagnie transpercent les âmes effrayées qui se terrent derrière les remparts… Tremblez bourguignons, tremblez car vous ne saurez pas quand nous nous abattrons sur vous…
Pendant un temps il avait décidé de les abandonner à leur frayeur, un large sourire vissé au coin des lèvres lorsqu’il traversait les campements qui ne durait jamais bien longtemps… Hochement de tête par-ci, claquement de dos par là, clin d’œil pour elle, salut de la main pour lui…

Jusqu’à ces lettres. Jusqu’à cette provocation venant de la GMF même… Ces mots qui lui arrachent un rire gras alors qu’il ressentirait presque cette odeur entêtante qui suit cette blonde vaniteuse Sourire qui se glisse sur ses lèvres alors qu'une décision s'impose à son esprit... Oh oui, tu nous reverras sur ta terre… Rien que pour te prouver que tu ne devrais pas provoquer plus fort que toi… Toi qui a besoin de ployer devant les autres pour demander de l’aide, des renforts, car tu n’es pas capable de te débrouiller seule face à des mercenaires qui n’ont porté aucun assaut contre tes murs… Belle Bourgogne, tu fais plus pitié qu’envie…

Pendant que les habitants mouillent leur braies de diverses façon, pendant que les dirigeants creusent les caisses pour récupérer la moindre piécette, eux ils se marre… Le jour ou El Diablo prendra peur devant des armées n’est pas encore venu. Loin de là même. La Zoko n’a peur de rien et personne… C’est bien pour ça qu’il l’a mené jusqu’à cette ville complètement paumée… Cette ville Bourguignonne glissée dans les terres de la Champagne. Et alors qu’à nouveau l’oriflamme se plante aux abords de la ville, un sourire s’étire sur ses lèvres tandis qu’il se dresse de toute sa hauteur…

Longue inspiration du de Nerra qui laisse l’azur métallique se glisser sur les remparts… Et une réflexion muette s’élève dans son esprit… *Eh bien la Blondasse… Où sont tes armées ? Où es-tu pour protéger tes paysans qui vont périr sous nos lames ?*

Qui perd la face ? Certainement pas les mercenaires… L’heure est bientôt venue pour eux d’abandonner cette terre emplie de couardise. L’odeur des pleutres qui jouent sur la longueur commence à le déranger… Un jour ils reviendront, peut-être… Quand on aura appris à se défendre seul.


EDIT : Soucis de français...
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"Pour toujours... Et à jamais."

"Mercenaire rôliste, cherchant une troupe ? Contactez moi..." Zoko ad eternam
Lorenz
[Quand le serpent s’étend, le ver croque à la pomme.]


Chaque route a sa particularité.
Il y a celles qui sont sinueuses. Celles qui ne mènent nulle part. Celles que l'on prend pour rejoindre des êtres chers. Et celles que l'on prend pour s'en éloigner. Il y a des routes hasardeuses, où la chaleur suffocante étouffe les esprits les plus agiles. La poussière qui se soulève sous les sabots des chevaux en cette journée de juillet fait tousser les hommes et les femmes embarqués de leur plein gré dans cette armée. Mais cela est le moindre de leur souci. Devant, il y a Joinville. Devant, il y a des regards apeurés, des cris et des larmes.

Les troupes se sont arrêtées à quelques lieux des remparts. Le campement a été vite monté, la catapulte installée. Lucie y veille. De loin, Lorenz l'observe. Elle a du cran la Ch'tiote. Marlowe's et le Ch'tiot auraient approuvé. Oui... l'Empereur aurait certainement apprécié cette recrue au sein de Libertad. A n'en point douter. Lorenz est fière de l'avoir intégré, d'avoir apprécié spontanément cette fraicheur et cette légèreté, mêlées à une ténacité à toute épreuve. La Lucie des premiers jours au Palazzo de la Cour des Miracles a fait place à une jeune fille téméraire, mais toujours guidée par une seule valeur phare: la Liberté. Pour elle, et pour ceux qui l'entourent. De près comme de loin.

Un sourire se glisse sur le visage sale de la Bretonne. D'un revers de manche, elle essuie ses lèvres encore humides de la pomme dans laquelle elle vient de croquer. On trouve encore de beaux fruits en cette saison en Bourgogne. Il faut savoir profiter de l'hospitalité de la terre.

Et des hommes...

Lentement elle se baisse et d'un geste devenu rituel, Lorenz caresse la terre pour la remercier. Et s'excuser du sang qui viendra l'abreuver dans quelques heures, quelques minutes ou quelques jours. Qu'importe. La main gauche effleure le pommeau de sa rapière. Il va lui falloir nettoyer à nouveau la lame avant les prochains combats. Son sort en dépend aussi car une lame mal entretenue peut suffire à se laisser déstabiliser.


*En même temps... si c'est ton heure ma Lo'...*

Le sourire se fait plus large et un léger rire soulève par spasmes saccadés la poitrine de la femme. Puis un soupir las s'échappe lourdement, tandis qu'elle observe les mouvements des hommes autour d'elle. Le siège est bien déclaré. Tel en aura donc décidé le Colosse.

Cela vaut bien qu'elle croque à nouveau avidement dans la pomme. Il ne faut pas hésiter.
Surtout s'il devait y avoir un ver.
Brillantin
Basilique St André, puis Sémur, matin du 9 juillet 1457


Lisant le mot du chambellan, Brillantin fronçait les sourcils. Il avait un don pour faire bouger les Grands avec un minimum d'effort, là, en l'occurrence, aucun effort, justement.

Le plus haute autorité bourguignonne, voyez vous ça...

L'adversaire identifié, le Brillantin retourna à Sémur non sans avoir adjoint à Son Excellence des documents dont il ne savait s'ils suffiraient à prouver son innocence... Et c'était d'autant plus délicat que ces documents fleuraient la sorcellerie (HRP: des screens... Suis désolé, mais on m'en réclame tout le temps, j'arrive pas à y couper.)

Puis de retour à Sémur, il rédigea une lettre:





Le bonjour, Vostre Grâce,

Je suis Brillantin, ambassadeur en passe d'être révoqué au motif d'être entré au sein d'une armée ennemi.

Son Excellence, le chambellan, m'as fait savoir que cela venais de la plus haute autorité du duché. Je m'adresse donc à vous, étant la personne la plus puissante que je connaisse.

Pourquoi salir de la sorte mon nom? Que vous ais je fait? J'ai envoyer les documents que je pouvais à Son Excellence pour prouver mon innocence mais j'ignore si cela suffiras... Serais je trainer en justice pour un crime de Haute Trahison? Puis me défendre au moins?

En d'autres terme je sollicite une entrevue privé avant toutes médiations publique. Cela est t'il possible, ou la machine est t'elle déjà lancé?

Je ne vous cache pas que toutes mes tentatives de m'intégrer à la Bourgogne se soldent systématiquement par un échec retentissant. C'en est déprimant.

Sinon, il vas sans dire que si je n'ai prêté mon bras à l'armée dict Zoko, je n'ai pas non plus prêté mes connaissances, qui du reste leur aurais été bien inutile.

Bien à vous Vostre Grâce
Brillantin


Le futur ex-ambassadeur commençait à se demander si toutes le noblesse n'était pas pourris en Bourgogne (ou dans le Royaume du reste), parce que bon, voila un duc pour lequel il avait voter quand même.
Amberl
[ Amputera ? Amputera pas ? - Dijon, toujours et encore-]

Esprit embrumé, anesthésié ...
Esprit ailleurs, pas à Dijon, mais avec eux. Où sont ils ? La prunette est ici, donc ils doivent être pas loin.
Mira l'allonge sans que Amberle ne réagisse, squelette ambulant qui cherche du regard son frère, son géant, la Blondie, l'homme parfait et toute la clique. Même la miaou serait la bienvenue en cet instant précis.

Personne en vue. Elle a beau tourner la tête, à gauche, à droite, rien. Pas de catapulte, pas d'étendard qui ondule dans les airs. Juste Mira, qui lui chuchote quelque chose d'inaudible. Le ton se veut tantôt rassurant, tantôt hésitant... Amberle tente d'imaginer ce que la prunette veut lui dire. Qu'elle a eu de la chance et qu'ils vont tous se pointer, la faire sauter dans les airs, en grande victorieuse ? Vrai ? Mhm. Pas leur genre. Elle redemandera des explications plus tard. Le moment est assez mal choisi.

Elle saisit juste le mot médicastre. Sourcil qui s'arque.


- Là... ça va aller, laissez moi regarder cette blessure.
- Z'inquiétez pas, j'suis solide, c'est quasiment rien. Un bouillon et ca ira. Demain, je serai sur pied.


Manquerait plus que ca. Se faire examiner par un inconnu, et dévoiler ses faiblesses devant lui. Mais la douleur lancinante la fait grimacer, elle cède à la requête, même si le doc improvisé n'a pas attendu son approbation pour déchirer sa robe maculée de sang séché. Posant son regard sur elle même, la brune écarquille les yeux, ne s'attendant pas à avoir pareille blessure. Avant de détourner le regard, spectacle insoutenable.

- Eurk ! C'pas ma jambe ca!

Pince moi je rêve, c'est juste un mauvais cauchemar. Elle n'est pas présente, non, elle n'a pas été touché, et ses compagnons de la Zoko sont toujours là.
Ouais. 'fin dans le cas présent, c'est nettoie ma jambe, je rêve. Parce qu'elle hurle, la brune, ne s'attendant visiblement pas à ce qu'il lui pose un linge imbibé dans l'eau bouillante sur la plaie. Pas de doute, elle est en vie, et a retrouvé l'usage de ses cordes vocales. La blessée le fusille du regard.


Z'auriez pu me prévenir. Vous cherchez à m'achever?

Son soigneur semblant s'y connaitre, Amberle observe ses gestes, comparant sa méthode avec celle d'Hiji. Esquissant un sourire, elle se radoucit. Tout le monde n'a pas le sens altruiste de soigner les passantes, notamment les saletés de mercenaires comme elle.

C'est grave, doc ?

Osant zieutter de nouveau la plaie, Amberle fronce le nez. La plaie étant assez profonde, elle se rappelle de ce que lui disait le Doc, en Touraine. Sur la gangrène. Elle voulait d'ailleurs étudier le sujet, mais elle n'avait jamais songé à expérimenter cela sur elle-même.


- Vous allez vivre... Je vais vous recoudre ça... Mais vous devrez vous reposer et vous nourrir correctement... vous avez perdu beaucoup de sang... Accrochez vous !

Mouais... J'suis pas dupe hein. Vous allez devoir m'amputer mais vous n'osez pas le dire. Prenez une hache, et faites ca en une fois, hein. A moins que vous ne soyez sadique.

Soupire longuement, elle jette un regard à Mira qui semble un chouilla énervée .. et qui fouille dans sa besace, sortant une dague de celle ci. La prunette tape sur le crâne de la blessée et lui enfourne la dague entre les dents

Mords et laisse toi faire

humfmffmfmf

Protestations vaines, la brune se demande dans quoi l'arme a été planté pour avoir un gout si ... amer ? Du sang ? Noooon. Elle aurait pas osé ?
Premiere piqure, Amberle serre les dents, comme pour y laisser l'empreinte de ses dents sur la dague.

Et laisse l'inconnu finir la besogne, gigotant, ralotant, fusillant tour à tour la prunette et le toubib du regard.


(véridique! ca c'est passé en taverne, c'pourquoi j'peux manier Mira ^^)
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Ne pas déranger les femmes enceintes... surtout qd elles sont mercenaires / Zoko ad eternam.
---- Rajoutez le "e" final à Amberle pleaze ----
Adelinda
[Le 8 juillet, Joinville]

Bourgogne? Champagne? Bourgogne? Qui aura l'insigne honneur de voir en son sein les armées des mercenaires? Ya pas à dire, quand on est brigand, on voit du pays. Enfin... tu parles de brigands, pas beaucoup de victimes. Bah au moins, on pourra pas les traiter d'assassins. Enfin... pas trop. Petite pensée pour le Virus, qui a manqué de chance sur ce coup-là.

Adye se trouve sous sa tente, attendant le moment où il faudra repartir. Les bras croisés sous sa tête, elle repense à ce qu'il s'est passé un petit moment plus tôt.
Non loin, à l'endroit où ils ont installé leur buvette sommaire, la soirée passée avec le chauve. Certains ont bien ri, d'autres se sont amusés, et lui, a du se faire à la raison d'être la risée de ses compagnons du moment. Léger petit sourire qui se dessine sur les lèvres de la brunette. Ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas connu de soirée comme celle-là. Mine de rien, ça fait du bien.
Surtout après avoir pris connaissances des lettres de la GMF en personne. En tout cas, très habile pour les faire revenir en ses terres.
La Bourgogne, Joinville plus exactement, enclave bourguignonne dans les terres champenoises.

Décidant qu'il était temps pour elle de rejoindre un peu de monde, la jeune fille se redresse et tend le bras pour récupérer sa cape. C'est que fait frais le matin, lorsque l'aube est à peine née. Emmitouflée dans son vêtement, Adye sort alors de la tente, histoire de voir si ils ne sont pas tous à profiter de ces quelques moments de répit. Histoire de voir si Felina, Lucie, ou Armand sont trouvables.
Donc direction le lieu de rassemblement, la buvette!

Mais sur le chemin, un cri venant du ciel fait s'arrêter la jeune voleuse. Celle-ci lève les yeux, pour voir alors un oiseau virevolter au-dessus de sa tête. Et pas n'importe quel oiseau, un aigle, si elle sait bien reconnaître ce genre de bestiole. Yen a pas dans ce coin, des aigles normalement... Et seule une personne de sa connaissance utilise ce piaf pour envoyer ses messages. Adye porte donc le pouce et l'index à sa bouche, et siffle l'oiseau, qui vient se poser sur l'avant bras protégé par la cape enroulée plusieurs fois autour du membre.


Tu m'apportes des nouvelles de Kab... fait-elle à l'oiseau comme si celui-ci pouvait comprendre son langage.

Kab... Sa mère. De sales rumeurs courraient à son sujet, mais cet oiseau est là pour prouver que les rumeurs avaient tort. Adye se met à sourire. Elle savait bien que sa mère ne pouvait pas mourir ainsi.
Elle détache enfin le vélin autour de la serre de la bestiole, et libère l'oiseau. Puis enfin le déplie, pour en commencer la lecture.


Citation:
Bourgogne- Tonnerre le 28 juin 1457

Adye, ma fille….

C’est toujours d’amour que l’ont écrit et par amour, que cet amour soit de passion ou d’amitié, de profond ou superficiel, léger ou grave.
On écrit surtout par ce que quelque chose ne peut être dit, ou mal, ou qu’une nouvelle arrive trop tard et que seule l’écriture peut porter… L’écriture naît l’impossibilité de la parole, de sa difficulté, de son échec. Il y a des lettres qui remplace les paroles, puis celles qui les dépassent, qui touchent par là au silence. Celles là ne remplacent rien et sont irremplaçable. Ce dont on ne peut ou plus parler, il faut l’écrire….


Froncement de sourcils, où veut-elle en venir?

Citation:
Tu ouvriras surement cette lettre après une énième fois où tu auras joué a l’un de tes jeux favori, te faire jeter de taverne par un boulet et moi… l’âme envolé dans le vent à chevaucher le paradis ou les enfers... j’ai une nette préférence pour les enfers il y fait plus chaud… Et j’essaie de m’imaginer l’expression de ton visage quand tes yeux balayeront ses quelques lignes…


Yeux qui s'écarquillent, elle a du mal comprendre... Poursuit donc la lecture.

Citation:
J’ai réfléchit longtemps a cette lettre, je l’ai pensé, j’en ai fait des tas de brouillons. J’avais des phrases toutes prêtes dans ma tête, mais dès que je commence à écrire les mots ne sortent plus dans le bon ordre… Que puis-je te dire d’ailleurs que mes regards, mes gestes, ma conduite, certains de mes actes, mes mots et même parfois mes silences ne t’aient dit avant ?


Je suis dans les vergers de bourgogne et je m’embrouille à savoir comment je vais t’écrire l’annonce de cette nouvelle, alors, Je vais essayer de faire simple. J’avoue je n’arrive pas a commencer cette lettre car je sais que c’est la dernière que je pourrai te faire parvenir… et je n’aime pas le mélo dramaco-tragique …si cette lettre est entre tes mains, c’est que je suis morte !


Le teint vire au blanc. Les mains tremblent légèrement, mais la lecture se poursuit.

Citation:
Il y a des façons bien plus simples ou moins abruptes pour le dire, mais je n’ai pas envie de te l’enrubanner comme du papier cadeau cette nouvelle, car la vie n’est pas un cadeau. A présent que tu sais le contenue essentiel de cette missive a toi de voir si tu continue à la lire ou pas…

Ton oncle Namycush n’est pas loin juste en bas un peu plus au sud dans les ruelles du village de Nevers….je vais prendre route pour le rejoindre, il désire me parler puis je filerai par le sud Est pour rejoindre la Provence… J’ai toujours voulu prendre le temps d’aller en Provence, d’ailleurs bien avant ta naissance si je n’avais pas fait une certaines rencontre c’est là bas que je me préparer a partir… Je suis bien ici à l’écart de tout… ce silence, ce calme c’est sûrement le bon moment pour y aller…

Pourquoi je me décide d’écrire cette lettre aujourd’hui ?! Je ne sais pas… trois lettres en un jour ! alors qu’il est connu que je prends rarement plume et velin… peut être que je pense que j’aurai souhaité savoir ce qu’était devenue ma mère au lieux de me dire qu’elle ne pense plus a moi au point de ne plus me donner de nouvelles… au moins là c’est clair je suis morte… et puis je repense a beaucoup d’autre chose, mes voyages a travers le royaume, les moment de que j’ai passé lorsque j’ai compris que le plus beau des trésor grandissait en moi a Laval…Toi… j’me marre quand je pense aux armée intégré, aux procès , A la Gascogne…

Et je perds le sourire quand je repense à la trahison… j’ai trahit Sorianne… tu sais que je ne fait pas dans le détail, j’ai choisie. Je connaissais les conséquences pour moi, j’ai été égoïste je n’ai pas pensé a elle… il ni a donc pour moi nul autre mot, j’ai contourné tout les questions de Sorianne…mon amie d’enfance, ma presque sœur, celles avec qui je partageais tout les secrets…sauf celui là… je ne voulais pas qu’elle soit mêler a ça parce que je voulais savoir ce que mon instinct savait déjà…parce que je voulais me venger, pas d’elle mais de ce Périgord… et pourtant je suis sûr que si je lui avait expliqué elle ne m’aurai pas juger… Mais j’avais promis a Sorianne lors de la disparition de Veg… "Je prendrais soin de vous deux ma belle et vous protégerez corps et âme…" C'est de la confiance que naît la trahison... je n’ai pas protégé Sorianne et Lysi de ce qu’ils ont peu leur faire ou dire a Angoulême…enfin bref c’est passé mais je n’oublie pas et j’y pense souvent, je vais donc lui expliqué dans une dernière lettre tout comme toi…

J'aimerais tellement te dire ce que veut mon cœur mais je n'ai pas les mots …
Si tu ne devais retenir qu’une seule chose de ta mère, ce serai a mon sens ma devise … Spernax Mortis, Sed Carpe Noctis…Fie toi toujours a ton instincts… Suis ton cœur , pour que ton visage brille le temps de ta vie….

Nul est invincible…. Que Mercure t’accompagne…
Je t’a…. trésor de ma vie
Ta mère Kab’
Kabotine De Salmo Salar


Fin de la lettre. Plus rien. Le vide, le néant. Là où est Kab... là où se trouve sa mère... Donc elle n'était pas si invincible que ça... Alors qu'elle... Alors qu'elle avait survécu à tant de choses... Tuée, comme ça, si près d'elle! En Bourgogne! Elle était... elle est en Bourgogne! Si près, et pourtant elle ne la reverra plus!
Le vélin tombe sur le sol, les poings se referment durement. Les mâchoires se serrent. Une haine sans commune mesure prend place dans son cœur, ces bourguignons ont tué sa mère! Raclures! Ordures! Ils vont payer! Elle va en tuer, même si ce n'est pas aujourd'hui, même si ce ne sera pas demain, elle en tuera! Vengeance!
Si jusqu'à présent, seule l'appel de l'aventure traçait son chemin, à présent ce sera la haine qui sera la guide de ses pas.
Elle trouvera qui a fait ça, comment ça s'est passé, et là...

Puis, aussi vite que le sentiment haineux à pris possession de son corps, l'accablement survient, effaçant toute autre émotion. Le visage se baisse, les yeux se ferment, et les jambes ne la tiennent plus.
C'est à genoux qu'on retrouve Adye, menton sur la poitrine, les poings serrés.

Une évidence.

Sa mère est morte.

_________________

Fille de Kabotine et Gmat
"Spernax Mortis, Sed Carpe Noctis." Adieu...
Armand.
[Le 7 en soirée, Langres]

Il ne l'avait pas retenue. Bien qu'il avait passé une partie de la nuit à tenter de l'en dissuader, il ne l'avait pas retenue. Car même s'il refusait de l'admettre il savait qu'elle devait le faire. Partir, retourner là-bas, dans la gueule du loup... à Dijon. Partir rechercher Amberle et le p'tiot, question d'honneur... une promesse... un devoir.... un amour peut-être. Les raisons ne manquaient pas pourtant il avait encore du mal avec cette idée...

"C'est du suicide" lui avait-il dit mais la jeune femme restait sourde à ses remarques lui demandant simplement s'il voulait l'accompagner. Et une partie de lui le voulait vraiment mais on avait besoin de lui, ici... alors il était resté.

Son avenir immédiat était tout aussi incertain que celui de l'intrépide jeune femme alors, tandis qu'ils s'apprêtaient à prendre des directions opposées, ils s'étaient simplement promis de donner des nouvelles...

Lui avait poursuivit sa route avec ce qui restait de l'armée, direction Joinville, retour en bourgogne. Pour qui? Pour quoi? peu lui en importait cette nuit là, toutes ces pensées étaient tournées vers Dijon.
Faites qu'il ne lui arrive rien. Mais penser à cela était inutile alors pour chasser ses pensées qui se bousculaient dans sa tête il préféra retrouver cette froideur qui parfois le caractérisait tout autant que son sourire. Froideur efficace qui lui avait permis de rester en vie jusqu'à présent. Ne pas se laisser distraire, rester prêt. Certes la résistance avait était faible, les combats quasi-inexistants mais il suffisait d'un instant... un seconde... une de celles qui avaient vu tomber la brune, pour que tout bascule...


[Arrivée à Joinville, le 8]

Mais ce soir là, cette seconde ne devait pas arriver et c'est sans encombre qu'ils atteignirent un peu avant l'aube les nouvelles remparts d'une nouvelle ville... La machine commençait à être rodée, chacun savait exactement ce qu'il avait à faire et le camps de fortune de la troupe, bien que réduite, semblait se monter chaque jour un peu plus vite.



Bien que calme la nuit avait été fatiguante et le repos mérité. Il fallait se reposer, garder ses forces car demain peut-être... demain... Armand soupira, cela faisait plus de deux semaines qu'il pensait à demain et "demain" ne semblait jamais vouloir venir. Mais comment dormir alors qu'à quelques lieux de là un drame impliquant une femme devenue amie était peu être entrain de se jouer... Le blondinet ne put se résoudre à tenter de dormir aussi, après avoir embrassé sa compagne il décida d'aller faire un tour, se changer les idées, attendre des nouvelles.

La buvette était déserte... la camps était calme. Le jeune homme décida donc de s'adonner a son loisir préféré à l'orée du campement : Entrainer son corps pour se vider l'esprit. Pompes, abdominaux, flexions... Il était loin d'avoir le gabarit du colosse mais là ou il perdait en force il gagnait en souplesse et cela lui avait plutôt bien réussit jusqu'à présent. Il exercera ainsi son corps plusieurs heures durant comme chaque matin, jusqu'à ce qu'enfin le volatile tant attendu apparu dans le ciel venant se poser près de lui... des nouvelles, enfin!

Et de bonnes nouvelles, Mira était passée sans encombre, mieux encore elle avait retrouvé Amberle. Ainsi, au fur et à mesure de sa lecture, malgré des traits tiré par la fatigue de son corps, armand rayonné, soulagé. Ni une, ni deux, son sourire le plus radieux au coin des lèvres, il parti au pas de course vers le campement, la buvette était toujours aussi déserte.. un peu déçu le armand, il voulait temps partager la bonne nouvelle. Il fit donc volte face et décida d'aller à sa tente chercher de quoi répondre à la prunette.

Toujours aussi enjoué il salua gaiement tout ce qu'il croisait en chemin et voila qu'aux abord de son gite de fortune la silhouette d'Adye se déclina sous ses yeux.

"Hé princesse..." Fit-il à l'encontre de la jeune femme mais celle-ci de sembla pas l'entendre. Intrigué, le blondinet s'avança. Mais au fur et à mesure de sa progression son sourire s'effaça pour laisser place à une inquiétude non feinte. Sa compagne était livide, flageolante, tenant une sorte de vélin entre ses mains. Une boule se forma dans le ventre du blond qui ralenti le pas inconsciemment . Fixant toujours sa belle comme si la contemplation de celle-ci pouvait apportait des réponses à ses questions, le temps sembla se figer. Instant d éternité, seconde charnière qui ne s égraine pas comme ces sœurs, reliquat d'un passé qui déjà n'est plus, bafoué par un présent insipide... Et la voir tomber..



Ce qui se passa ensuite, Armand n'en garderait aucun souvenir. Comment était-il arrivé jusqu'à elle pour la prendre dans ses bras.. Comment avait-il compris ce qui venait de se jouer en récupérant la lettre tombé au sol... Tout s'enchaina si vite et dans l'esprit du jeune mercenaire, à cet instant, tout s'embrouillait. Il avait beau jouer les caïd, les don juan, il n'était rien de plus qu'un petit garçon effrayait devant la petite brune et alors que milles questions s'entrechoquaient dans son esprit, ses bras s'enroulèrent autour de la belle. Point de belles paroles ne furent prononcer... à quoi auraient-elles pu servir... Il était là... au milieu de se campement encore tranquille... répétant simplement le prénom de sa compagne pour tenter d'apaiser le tourment sans pareil que la jeune femme allait devoir à affronter...

... Il est des situations bien plus difficile que de se préparer à faire une guerre, et le jeune couple allait bientôt devoir y faire face... Lambeaux d'une innocence perdus à jamais.. Plus rien ne serait comme avant...

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Luciedeclairvaux
[Joinville - longue journée de siège - le 9]

Le jour s'étirait. La Zoko bloquait la route pour affamer Joinville.
Amusant comme passe-temps.
Quand ils auraient bien faim et soif, on irait piller les restes et décalquer quelques têtes couronnées.
Amusant mais pas très physique, et la lionne commençait à arpenter le campement de long en large, creusant un petit sillon à la limite de sécurité. Un pas de plus et elle était à portée de flèche ...

Son vieux parti, sa brune invisible, Blondie rongeait son frein. A fleur de peau. Le premier qui lui parlerait prendrait un coup de patte. Il lui fallait de l'occupation pour ne pas penser, pas imaginer les scénarii, pas devenir plus folle qu'elle ne l'était déjà.

Elle cracha par terre en direction des remparts, et retourna vers la tente qu'elle partageait avec quelques autres mercenaires.

Elle passa le reste de la journée à parfaire le harnachement de son cheval, adapter le harnais à l'encolure, adoucir d'un coup de lame expert les cuirs qui pouvaient meurtrir la peau du destrier. Une grande bête aux jambes trop longues, si longues que Lucie avait du mal à monter en selle sans un rocher ou un cadavre pour marche-pied. Heureusement, Arnülf n'était jamais loin ...
Elle vérifia aussi les sabots, dégageant soigneusement d'éventuels cailloux, vérifiant l'état de la corne, rognant ce qui pouvait gêner. Puis elle le brossa longuement, se perdant dans ce nuage de poils et de poussière.

L'autre en profitait et fermait un œil hagard de bien-être. Une fois harnaché, scellé et attaché à son arbre, il faisait moins le malin.

Le soir tombait sur le campement. Lucie s'échappa discrètement et ô miracle ! s'en alla se baigner à la rivière qui longeait les dernières tentes. Le dernier bain remontait à février. Un bain chaud aux senteurs de jasmin, délicat et prometteur instant ... Cinq mois maintenant. Cette fois, la petiote devrait se contenter de l'eau vive. A cet endroit, la rivière était large et peu profonde, presque sans courant. Les eaux tumultueuses effrayaient la lionne plus encore qu'une armée Bourguignonne enragée. Si tant est qu'il en existât une. Elle posa son petit paquetage sur un rocher, se déshabilla entièrement et lava son corps amaigri et fuselé par les semaines de route et d'effort. Même l'intouchable tignasse blonde fut frottée.

C'est que la citronnelle ne fait pas tout ...

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Miramaz
[Remparts de Dijon le même jour]

Soupir de soulagement..l’homme semble prendre les choses en mains..il a l’air de s’y connaître en médecine..plus qu’elle en tout cas..heureusement pour lui car sinon vu le ton qu’il emploi elle l’aurait déjà embroché..de l’eau chaude et des linges propres..se croirait-il dans une chaumière..l’eau chaude ne tombe pas du ciel..elle grogne et commence a déchirer sa chemise..voilà pour le linge..et niveau propreté le dernier lavage date d’il y a moins d’une semaine ça devrait aller..

Elle tend le tas de chiffon au médicastre et s’apprête a lui répondre qu’il devra se passer d’eau quand soudain un sceau d’eau se trouve dans son champs de vision..et vu la vapeur qui s’en dégage l’eau doit être brûlante..Elle jette un œil à la silhouette qui tient le seau et hausse les épaules en reconnaissant la compagne de l’homme..pas besoin d’en savoir plus sur le pourquoi du comment..

Elle observe les gestes de l’homme..il a l’air sûr de lui et ne s’arrête pas aux grognements de la Norf..il nettoie la plaie..qui parait encore plus importante une fois propre..quand il parle de la recoudre Amb se met à raconter n’importe quoi..elle veut qu’il lui ampute la jambe à la hache..la jeune se met à grogner et lui lance un regard noir..puis elle fouille dans son sac en sors une dague souillée de sang..un coup sur la tête de la mère pour la faire taire et elle lui coince la dague entre les dents :


Mords et laisse toi faire Et ajoute en chuchotant : c’est l’arme de la Féline..elle t’a vengé..goûte bien ce sang..et arrête tes bêtises..

La peau est transpercée et le fil rapproche les bords de la plaie..Amb grimace et ses mâchoires tente de broyer la dague..elle ne criera pas..Mira lui prend la main un instant pour l’encourager..puis s’éloigne en lui souriant..tiens bon ma belle..Elle aimerait pouvoir faire plus..lui enlever sa douleur..c’est elle qui devrait être là en train de souffrir..mais rien ne s‘est passé comme prévu et sa râleuse gît ici bien amochée..haussement d’épaules résignée..plus qu’à veillez sur elle maintenant et à retrouver son foutu mioche..

Une ombre cache un instant la lueur du soleil levant..la nounou cligne des yeux vers l'horizon et reconnaît un oiseau enfin..dans le ciel ça peut difficilement être autre chose..un pigeon livreur de courrier sans doute..elle sursaute et râle...elle devait donné des nouvelles à Arm’ et aux autres..il n'avait pas quitté ses pensées pendant sa chevauchée mais une fois ici la Norf avait pris toute la place...

Elle se laisse tomber ou au sol ne regardant pas si c’est de la boue ou du sang qu’elle sent s’infiltrer sous ses braies..elle farfouille a nouveau dans sa besace et en extirpe un bout de parchemin, un plume et de l’encre..prenant appuie sur ses genoux elle commence à rédiger une missive pour son blondin..lui dire qu’elle est arrivé a bon port..saine et sauve..qu’elle a retrouvé la Norf vivante..puis les mauvaises nouvelles ensuite..le bébé a disparu..Amb va devoir rester ici un long moment pour récupérer des forces et elle..elle n’a pas de LP et risque de se faire jeter hors du duché sans plus pouvoir secourir la mère..

Ne voulant pas troubler davantage son esprit alors qu’il se prépare à l’aventure elle finit par une note joyeuse..lui demandant de donner des nouvelles régulièrement..qu’elle puisse vivre le reste du voyage grâce à lui..lui demande aussi de prévenir les autres et surtout le borgne..un dernier mot amicale et voila la lettre pliée et accrochée à la patte d’un pigeon qui traînait autour des remparts..il était légèrement amoché mais devrait réussir a trouver son ami..

En regardant l'oiseau s'envoler elle se mit à penser à lui qui ne voulait pas qu’elle parte seule..mais qui finalement l’avait laissé faire..comprenant que rien ne pourrait l’en empêcher et surtout pas lui..très cher blondin..une de ces rencontres qu'elle avait espéré sans trop y croire en suivant la Norf..souriant légèrement elle songea ensuite à la soirée passer en taverne avant son départ..franche rigolade entre compagnons de route..le chauve en avait fait les frais..malgré tout il avait eu le mérite de détendre l’atmosphère le pauvre.. tout était terminé maintenant…plus de rire..plus d’ami..seulement elle et Amb..qui n’en finissait pas de souffrir sous les coutures du médicastres..

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Ivori
[7... ou 8 juillet - Les méandres de la conscience]

"Et si chaque repère, chaque flambeau qui te guidait jusque-là était soufflé par une force insoupçonnée... Que ferais-tu, mon Frère ? Te laisserais-tu envahir par cette obscurité menaçante... Ramperais-tu à tâtons avec l'espoir vain de trouver un être auquel te raccrocher... Ou continuerais-tu d'avancer avec la même détermination, la même croyance en toi, en Lui ? Car la roue tourne, éternel mouvement du monde et de ses créatures...
Et si..."


La jeune Andalouse fixait l'horizon, le regard vide et la rage au ventre. Une rage qui, de la pointe de l'épée, transperce de part en part l'once de mansuétude qu'elle avait toujours veillée à garder pour ses Frères... Quels Frères ? Il n'y avait plus de Frères...
Assise sur un talus d'herbes séchées, cramées par le soleil ou les soldats, Ivori cherchait vainement une raison à son "bannissement", terrible mot qui était malheureusement le seul à lui venir à l'esprit.

Toujours fidèle aux siens, toujours loyale envers le PéPé, un peu trop même, elle avait toujours œuvré pour la Réforme et la République...

La République ou la Mort, hein ? Pour la Liberté... Antes morir que convertirme en perro de esos gatos callejeros!
Si elle avait pu, elle aurait lacéré la terre de sa Sica, mais ils lui avaient reprise, évidemment.
La Liberté... Ça oui, elle avait toujours été libre et jamais elle n'aurait bradé sa liberté à quiconque voulait la dominer et l'asservir à ses caprices.

Le colosse de Nerra... Son éternel ami Gromukus... Ils avaient pris la décision de la consulter pour trouver une échappatoire à ce bourbier bourguignon. Jusque-là, la belle rousse était restée à l'écart, avec sa fille, assaillie d'une myriade de questions sur ces idéaux qu'ils défendaient. Mais ce soir-là, Eikorc et le Grominet avaient pointé le bout d'leur nez pour appeler la belle à la rescousse face à la mésentente ambiante avec les Républicains et les lions, comme ils disaient.
Ces poils se hérissaient à chaque fois, mais elle avait renoncé à les reprendre, sinon elle n'aurait jamais pu en placer une... Ou peut-être ne se sentait-elle déjà plus des leurs ?

Toujours avancer... Les entraves quelles qu'elles soient sont pour les faibles, les esclaves et les chiens de l'Église. Il était temps pour la douce Ibère d'avancer sans chaînes aux poignets, sans boulet à la cheville, sans carcan qui l'enserre. Libre aux côtés de son époux... et de la Zoko.
Éternel ami du Scorpion, de son 'Piñito, cet homme au regard noir comme l'ébène qui l'avait accueillie il y a de cela presque un an, Eikorc, ou plutôt Crokie pour la Pelirroja, était venue lui proposer de partir avec eux pour Joinville, y voyant l'opportunité pour sa compagnie de récupérer une tête de plus, comme il avait dit, pour échafauder stratégies et... peut-être quelques plans loufoques et capillo-tractés, cela allait d'soi ! Le Grominet ne serait jamais très loin...

Rassemblant toute sa chevelure bouclée en queue de cheval, Ivori la trancha au niveau du cou, d'un geste sec avec la dague du Scorpion. Les mèches de cheveux flamboyants s'éparpillèrent sur le sol, caressant la terre de leur reflets cuivrés sous la lumière du soleil couchant...
"Bourgogne, terre de ma mort, terre de ma renaissance..."

Le regard vide et la rage au ventre, la belle rousse s'élança au galop, sa fille entre les bras, vers l'îlot perdu de la Bourgogne, comme éclaireuse. Éclaireuse... Oui, pour éclairer de son âme meurtrie ce sentier rongé par l'obscurité et la noirceur de la trahison.
Ivori Dell'Angel, Sicaire du Lion de Juda... Non, elle ne se présenterait jamais plus ainsi, où qu'elle aille. Elle reviendrait à ses premières amours... Ivori Dell'Angel, dict La Rima Loca.

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"Hasta la muerte..."
Amberl
[ Cloitrée dans Dijon]

Les jours passent et se ressemblent, à son grand desespoir.

La brune soupire, reste alitée. Pense à eux, là bas, elle ne sait trop où. Champagne, Bourgogne, sur les chemins. Avec leur catapulte, leur folie grandissante, toujours de plus en plus sombre. A lui arracher un frisson. Jouant avec son chapelet, Amberle se surprend à psalmodier une prière pour que son frère soit protégé de sa propre folie, des armées vadrouillant dans les plaines environnantes.

Folie... Telle est le mot. Bucolique à souhait, nostalgique d'un passé lointain, âme damnée, condamnée à vivre sur Terre, errant de noeuds en noeuds. Ce qu'elle voit en son frère n'est autre que son propre reflet, quelques détails mis à part. Maleus, prend garde à tes miches... 'spece de borgne à la noix. Soupire.

Et elle. Cette garce de Feline, seule ennemie de la tourangelle. Seule personne qui arrive à faire monter l'adrénaline rien qu'en prononçant un mot. Cette grognasse qui l'a vengée ... De quel droit l'a-t-elle fait ? Maintenant, Amberle lui est redevable, infiniment reconnaissante. Et, de fait, le lien change ... D'animosité, elle devient une compagnon d'arme. Voire plus. Mais ca... Jamais la brune ne le reconnaitra. Ja-mais. Saleté de grognonne. Merci ... Soupirant à nouveau, la brune s'atèle à lui écrire une lettre courte. Poignard reçu, m'ci bien, veille sur eux. Point barre. Amberle se mord la lèvre, confuse. Le syndrome de la page blanche vient de la paralyser. Elle, la jacasse, la babilleuse professionnelle. Incapable de remercier sa pire ennemie. Incapable de l'engueuler. Norf de norf.

La porte s'ouvre, et une prunette apparait. La question surgit sans que celle ci n'ait le temps de poser un pied dans la salle.


Tu l'as retrouvé ? Le mioche ? Le père ?


Un nom .. Faudra le trouver .. Le mioche, c'est moche. Quoique ca lui va bien. Saleté de morveux qui braillait sans cesse, avant de le paumer sur le champ de bataille.

Quant à Hiji ... Ma doue, comme dirait Mal' ... Ma doue .. Mais qu'est ce qu'il fout ? Où est il, ce doc ? Besoin de lui, de ses bras, de ses soins. Non pas pour la jambe, l'irlandais a bien su la recoudre. Juste pour la rassurer, la réconforter ... Mira a beau être une personne exceptionnelle, elle reste une femme.


Dis moi que tu as le môme avec toi.

Jeune maman qui perd la tête, incapable de faire un pas, yeux suppliants qui se tournent vers sa "nounou".

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Ne pas déranger les femmes enceintes... surtout qd elles sont mercenaires / Zoko ad eternam.
---- Rajoutez le "e" final à Amberle pleaze ----
Linon
[ Lardon contre tympans... Auberge dans la campagne dijonnaise]

Ouiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Le hurlement strident était insupportable... Linon et Marko plissaient les yeux par réflexe de protection, attendant que le lardon reprenne son souffle une demi-seconde pour pouvoir eux aussi respirer.

Souper dans les hurlements n'est pas chose aisée. Surtout quand on vient de passer plusieurs jours dans le calme d'une forêt.


T'vas-t-y l'fair'tair c'mioche??? Ou faut qu'j'le fasse??


Quoique... la répartie du tenancier était à peu près aussi agréable que les braillements de son rejeton.

Linon envoya un léger coup de coude à Marko et lui désigna son écuelle du menton pour l'inciter à continuer de manger, et reprenant elle-même lentement sa cuillère, observa la scène discrètement.

La femme apathique du tavernier semblait complètement indifférente aux hurlements desesperés du petit accroché à son sein, qui tétait furieusement pour s'arrêter rapidement et reprendre ses hurlements. La tétée était visiblement inefficace. Mais la mère semblait ne rien entendre, se balançant d'avant en arrière sur son banc, les yeux perdus dans les flammes de la cheminée... quatre ou cinq gosses loqueteux traînaient aux alentours, un jeune de deux ou trois ans s'était même planté devant Marko pour le regarder les yeux ronds et le petit brun, gêné avait fini par venir se coller à sa belle-mère le temps que le mioche disparaisse.

Quelle idée elle avait eue de s'arrêter dans cette auberge louche... Les nuits d'inconfort à monter la garde devant la cabane lui avait donné une furieuse envie de lit moelleux, lit qui serait certainement plein de puces vu la qualité de l'établissement...


Ouiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Misère...Froncement de sourcils au-dessus des yeux crispés de l'avocate qui décida de s'en mêler pour avoir une chance de conserver ses tympans intacts.

Faudrait le nourrir non? Il a faim c'est tout.

On a tous faim! C'est la vie, faut qu'y s'y fasse. Pis l'est plus bonne à rien la mère, l'a plus d'lait... Il finira par crever, c'est la vie.


Linon pinça les lèvres et regarda à nouveau autour d'elle, c'est vrai que ça puait la misère. Elle avait voulu faire demi-tour dès leur entrée, mais l'aubergiste leur était tombé dessus immédiatement et les avait installés presque de force à une table. Donc Marko et Linon mangeaient. Mais la jeune femme comptait bien s'esquiver dès les écuelles vidées.

Ouiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


Pourquoi elle n'a pas de lait votre femme?

Parc'qu'elle est bonne à rien j'vous dis...!


Ah.


Ouiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Mais... faudrait lui donner du lait de vache, ou de chèvre... ça marche aussi

L'aubergiste la toisa


Mais vous m'prenez pour qui? Vous croyez qu'j'ai les moyens d'gâcher du lait pour un têtard qu'est même pas l'mien? Le lait ici, c'est pour les clients, et personne n'autre!

Ah...

Et en plus, elle tombait en plein dans un conflit conjugal. Linon lança un regard compatissant au têtard... l'était mal barré lui....

Euh... mais je suis cliente moi, j'vous l'paye si vous voulez le lait.

L'aubergiste la dévisagea d'un air suspicieux et presque mauvais qui fit immédiatement reprendre la parole à la jeune femme.

Enfin si le prix est raisonnable hein, moi aussi j'ai une bouche à nourrir...

Grand sourire de la bouche à nourrir. L'homme haussa les épaules et se leva

C'est vot'pognon après tout. Si ça vous amuse de l'gaspiller... C'est 25 écus, payables d'avance.

Linon manqua s'étrangler avec la soupe clairette.

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