Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, ..., 7, 8, 9, ..., 11, 12, 13   >   >>

[RP] La pilosité du bourguignon s'en doit aller toute verte

Linon
[Même auberge... cher le lardon!]


Ouiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Euh... oui oui, c'est très bien !

Elle s'empressa de fouiller dans sa bourse et de déposer les 25 écus sur la table. L'homme revint avec un petit bol de lait et le tendit à sa femme.

Tiens, donne-z'y ça puisque la dame y tient...


Mais la femme restait sans réaction, son regard traversant le corps de son mari pour regarder les flammes.

Ouiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


C'était vraiment crispant et épuisant. Linon se leva et rejoignit le couple, tendant la main vers le bol.

Vous permettez? Je vais essayer...


L'homme haussa les épaules et lui donna le bol. Elle se pencha vers la femme, lui sourit.

Ça arrive de pas avoir de lait, surtout si on ne mange pas assez. Mais ton fils a l'air solide, essayons de le nourrir quand même.

Le rejeton avait l'air effectivement solide, rouge de colère, le visage entièrement plissé sur l'effort du hurlement, ses petits poings serrés et tout le corps tremblant du besoin de nourriture. Il avait sûrement moins d'une semaine... Linon trempa un coin de mouchoir dans le lait et en caressa les lèvres minces pendant que le petit reprenait sa respiration pour hurler. L'enfançon essaya d'échapper à l'étrange contact en cherchant encore le sein maternel, mais à force de harcèlement, Linon finit par voir avec satisfaction la petite bouche se refermer sur le tissu. Le bébé se mit à téter avec avidité, mais il fallait lui arracher le mouchoir toutes les deux secondes pour le recharger en lait. Il aurait fallu une corne...

Une fois le petit bol vidé, Linon se redressa. L'enfant chouinait encore, mais au moins ne hurlait plus. La femme continuait à se balancer doucement, complètement indifférente à ce qui l'entourait.
La jeune femme se tourna vers le mari.


Qu'est-ce qu'elle a? Pourquoi ne s'occupe-t-elle pas de l'enfant?

Haussement d'épaules du mari


Bah... l'est comm'ça depuis la mort du dernier. L'avait trop picolé, le p'tiot est tombé dans l'puits, il était tout bleu quand on l'a remonté dans l'seau... depuis elle est comm'ça, plus bonn'à rien.


Le ton était impassible alors que l'homme évoquait la mort d'un de ses rejetons, résigné à la fatalité qui frappait tous les parents, les plus misérables en premier.
Linon revint à la femme hébétée qui se balançait toujours, l'enfançon somnolant en geignant dans les bras.

Mais et celui-là? Il est pourtant bien vivant, ça aurait dû l'aider.

J'pensais aussi, pour ça que j'lui ai ram'né... mais c'est pas çui-là qu'elle veut.

La jeune femme regarda l'homme en haussant un sourcil surpris.

Comment ça ramené? C'est pas le vôtre?

J'vous l'ai dit qu'cétait pas l'mien ! Z'êtes comme toutes les bonnes femmes, vous... vous écoutez rien!

Eh oh !


Ouiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Allons bon, voilà que ça recommençait... les hurlements plus le ton qui se faisait agressif... Linon jeta un regard à Marko qui avait fini de manger et commença à rassembler ses affaires.

Bon on va y aller nous...

Comprenant que la nuitée allait lui échapper, l'homme essaya de se faire plus aimable tout en avançant sur Linon, qui trouva son pas menaçant. Elle accrocha lentement son épée à la taille, sans quitter l'homme des yeux. Celui-ci regarda l'épée, puis la jeune femme à l'air déterminé et finalement s'arrêta.

J'vous ai gardé la chambre, j'aurais pu la louer à quelqu'un d'autre. Faut la payer.

Je n'ai pourtant vu personne d'autre entrer...

Faut payer quand même.


Ouiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Hum... soit. C'est combien avec les repas?

50 écus.


Ouiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Soupire excédé de la jeune femme pressée de fuir cet endroit et qui compte rapidement les pièces, les pose sur la table, puis lance un dernier regard à la femme et à l'enfant.

Vous devriez le mettre en nourrice... plus tard il vous aidera dans vos champs.

J'ai déjà assez d'main d'oeuvre à nourrir comm'ça. Çui-là va retourner là d'où y vient.


Edit pour balises hasardeuses
_________________
Linon
[Même endroit... Bon, on l'emmène?]

Linon et Marko était déjà à la porte, pourtant la jeune femme se retourna, poussée par cette curiosité que d'aucun lui reprochait souvent.


Il vient d'où?

L'homme comptait les pièces d'un oeil méfiant.


J'l'ai trouvé dans un trou d'la muraille de Dijon, à côté d'une morte... Il y retourne demain, il finira avec sa mère comm'ça. Sûr'ment une coureuse de rempart venue mettre bas là où elle avait choppé le gniard...

La jeune femme revint dans la pièce


Il tiendra pas deux jours là-bas... Déposez-le au moins devant une église

Bah.. ça r'viendra au même... autant qu'il finisse avec la gueuse qui l'a mis au monde.


Ennuyée par cette histoire, Linon ne savait plus trop quoi faire pour fuir l'endroit sans pour autant abandonner le bébé, dont elle se fichait bien certes... mais qui semblait assez fort pour pouvoir survivre. Comme elle à sa naissance...

Ouiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Bon, eh bien... donnez-le moi! je le déposerai dans un monastère.

L'homme la regarda les yeux ronds, se tourna vers sa femme qu'il considéra un instant puis revint à Linon.

Vous l'voulez? Bah... ça m'regard'pas c'que vous en f'rez. 100 écus et il est à vous.

Là, ça commençait à bien faire...

Vous y allez fort, l'homme ! Il ne vous a rien coûté, j'ai même payé le lait qu'il a bu!

Ouiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

C'est 100 écus ou j'le r'colle dans la muraille!

50!

100!

75!!

100!!!


Ouiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Excédée, Linon vida sa bourse sur la table, et sans attendre, s'approcha de la femme qui ne dit pas un mot quand elle lui prit l'enfant. L'homme comptait sous les yeux avides de trois gosses et ne lui prêtait plus la moindre attention.

Adieu.

.....'eu


En quelques pas ils étaient dehors, récupèraient leurs montures et s'éloignaient de la masure.

Tu vas en faire quoi? Tu vas pas l'garder quand même?

La jeune femme tourna un visage surpris vers Marko


Euh.. non, bien sûr que non. On va lui trouver une famille, ou un monastère.

Tu sais bien qu'les moines veulent aussi de l'argent pour prendre les enfants perdus. Y'avait qu'à le laisser là.


Linon sourit à l'enfant unique qui entendait le rester.

Voyons Marko, ce n'est pas très aristotélicien. On va lui trouver une nourrice.

C'est quoi?

Une femme qui a eu un enfant et peut en nourrir deux.

Ya qu'à le donner à Amberle alors !


Linon éclata de rire à l'idée de coller un deuxième rejeton dans les bras de son amie.

C'est une idée ça, elle serait ravie! Mais elle a tellement râlé pendant sa grossesse qu'en fait je serais surprise qu'elle accepte, tu sais. Et son fils est sûrement déjà en nourrice. De toute façon, elle a suivi la Zoko, ils sont probablement loin d'ici maintenant...

Ouiiiiiiiiiiinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Bon euh... on va s'arrêter, la nuit tombe de toute façon.

Une grange leur tendait les bras et ils s'y installèrent avec soulagement. Linon colla le petit braillard dans les bras d'un Marko boudeur et entreprit d'arranger l'une des peau de lapin qu'elle avait tannées en cornet, le remplit de lait et entreprit de nourrir le bébé, non sans s'en mettre partout.

Bon... ça ira pour cette nuit, mais demain il faudra trouver une corne dans une ferme pour pouvoir le nourrir plus commodément.

Pas la peine... demain on le laisse.


Enfouis dans le foin odorant, Linon sourit à son beau-fils qui fermait déjà les yeux, le bébé sur la poitrine occupé à régurgiter le lait qu'il avait avalé trop vite...
_________________
Eikorc
[Une nuit sanglante pour un retour aux sources…]
Dans la nuit du 11 au 12 juillet...


Peu à peu le fier serpent s’est étiré, étendu, jusqu’à s’effilocher. Les jours ont passé depuis leur siège éclair dans cette ville de Bourgogne, les nuits éprouvantes sont derrières eux… Toutes les villes sont évitées, les rencontres sont courtes, abrégées, esquivées. Pas le temps pour le babillage, il faut trouver le chemin qui les mènera hors de ce bourbier… Les journées et les nuits sont passées à être penché sur ce parchemin où sont inscrits les différents chemins, le nez plissé et les sourcils froncés, suivant le doigt qui se déplace ici et là. Puis un haussement d’épaules le fait se redresser, accompagné d’un grognement, pas de doutes, ils peuvent passer par là…
Colosse qui se dresse de toute sa hauteur, étirant ses bras puissants en penchant la tête sur le côté pour calmer la raideur de sa nuque à la douleur sourde… L’azur s’envolant vers la voûte étoilée qui les surplombe, métallique, flamboyante. La veille une partie de sa troupe est tombée, les courriers ont fusés pour le prévenir… Les Libertadiens, Ivori et son homme, Laudanum.

Main gauche qui vient passer sur sa nuque, ses doigts dessinant le tracé de la cicatrice qui y siège alors que les paupières se ferment doucement. Marche arrière impossible pour aller récupérer les corps… Cheminement avorté pour rejoindre ceux qui se sont déjà battu à ses côtés à de nombreuses reprises. Dextre qui, elle, vient se glisser sur son plastron en cuir, ses doigts cheminant sur le fourreau d’une dague trop fine pour lui… Et doucement les paupières se rouvrent tandis qu’il pivote sur lui-même pour laisser son regard glacial passer d’un membre de sa lance à l’autre et, avec hochement de tête vers le borgne, sa voix basse et presque rocailleuse lâche les ordres et l’itinéraire… Cette fois-ci, pas de taches d’encre pour modifier sa route, droit à travers la Franche-Comté…

Un clin d’œil claqué aux deux panthères qui cheminent avec lui et le de Nerra saute habilement en selle, glissant ses bottes dans les étriers avant de donner un coup de talon pour faire partir sa monture au galop… Nuage de poussière qui s’échappe derrière la colonne qui emprunte les routes presque inconnues. Combien de temps ont-ils pu avancer ? Combien de lieues ont-ils parcouru ? La montagne de muscles n’en a pas la moindre idée, mais sentir le corps de son destrier se crisper sous lui suffit à le faire tirer sur les rênes… Lui se redressant de toute sa hauteur sur sa selle, serrant fermement son cheval en voulant l’empêcher de faire le moindre bruit… Les sabots glissent sur les quelques pierres, les souffles de tous se font plus courts, alors que la main droite du colosse se lève sur le côté pour intimer le silence à sa troupe. Que tous tendent l’oreille…
Quel est ce bruit ? Quels sont ces murmures ? Et ce rythme inlassable… Comme une musique ne contenant que deux notes.

Paupières qui se plissent pour surveiller les alentours, les nuages recouvrant lentement la seule source de lumière, la lune disparaissant derrière son épais manteau… L’échine d’El Diablo frémit alors qu’un sentiment bien connu vient s’immiscer dans son esprit, les muscles se crispent alors qu’un sourire se glisse au coin des lèvres et que l’odeur caractéristique des armures que les Ost arborent vient confirmer une intuition… Lentement, sa carcasse imposante se glisse jusqu’au sol, lourdement, dans un tintement métallique…

Senestre qui se glisse dans son dos, ses doigts effleurant sur la garde recouverte de métal de sa large hache… Coup sec du poignet pour la libérer de ses attaches et la ramener devant lui pendant que sa main droite tire sa lame hors de son fourreau dans un crissement métallique… Cette fois, on ne peut attendre, on ne peut surveiller comment les autres se préparent. L’heure est à ce genre de combat qui ne prévient pas, ces escarmouches qui nous tombent dessus sans prévenir…
Une rafale de vent vient parcourir la troupe, comme les prémices de l’ouragan qui va s’abattre sur eux.

Longue inspiration du de Nerra qui surveille la foulée presque identique de ces soldats qui s’approchent… Le palpitant s’enflamme, danse à deux temps qui prend le même rythme que celui de leurs pas… L’adrénaline se distillant peu à peu dans la moindre parcelle de son corps, faisant se contracter les muscles puissants et impatients. Le regard se durcit pour ne laisser place qu’à deux billes bleues d’une froideur mortelle… Le boa s’apprête à vendre chèrement sa peau.

Un sourire qui se glisse au coin de ses lèvres, comme pour provoquer cette mort devenue presque une amie depuis le temps qu’il danse avec elle, juste au moment où l’armée apparaît devant eux… Manteau cotonneux des nuages qui se perce juste le temps qu’un éclair de lune laisse apparaître l’oriflamme pourpre qui siège en haut d’un pique. Rouge comme le sang qui cette nuit va couler…
Les éclats de voix éclatent ici et là, les ordres fusent, les cris surgissent dans les rangs adverses alors que le regard du colosse traverse déjà les soldats un à un, cherchant des adversaires qui pourraient lui convenir…

Un grondement monte dans la gorge du colosse qui esquisse quelques pas sur le côté pour se séparer de sa troupe, espérant entraîner une partie des combattants à ses trousses… Coup d’œil par-dessus son épaule avant qu’il ne pivote sur lui-même et ancre ses jambes puissantes dans le sol. Ses bottes crissent sur les cailloux qui roulent pour lui laisser une assise beaucoup plus stable alors que ses lames se dressent face à ses adversaires… Azur qui étincelle alors que le noir retombe à nouveau dans une rafale de vent puissante tandis que le grondement se fait entendre loin au-dessus de sa tête, faisant même vibrer son être sur la même fréquence…

Laisser la rage s’éveiller, la haine pulser pour accélérer son souffle, pour échauffer ses muscles tout en éveillant ses sens… Monstre de guerre qui se met en marche et fait tourner ses armes d’un habile jeu de doigt et de poignets, faisant siffler les lames alors qu’un homme s’approche de lui… Et lorsqu’il n’est plus qu’à quelques pas, la montagne de muscle pousse sur ses jambes pour s’élancer vers le soldat qui s’avance. Les mains se resserrent sur les gardes de ses armes alors qu’il se rapproche à toute allure… Une impulsion au dernier moment le fait s’élever dans les airs alors que son bras gauche s’étend au-dessus de lui avant de se rabattre à toute allure au moment où il retombe sur ce guerrier qu’il ne connait pas et qu’il fusille du regard… Lame qui siffle dans l’air pour venir heurter violemment celle toute aussi habile de son ennemi tandis que sa hache vient prendre appui sur son armure… Etincelle qui vole sous la puissance du coup qui se répercute jusque dans l’épaule du colosse.

Grognement d’ours qui s’élève tandis que la pointe de la lame se glisse dans l’aisselle du de Nerra, que le métal se plante dans la chair pour glisser le long du plastron et ressortir de l’autre côté avec une légère teinte pourpre… Blessure légère qui vient s’ajouter au palmarès des cicatrices qui recouvrent le corps puissant du mercenaire… Douleur assourdie qui remonte le long de son torse tandis qu’un mince filet carmin s’écoule déjà de son corps…

Les bottes heurtent le sol lourdement alors que la montagne de muscle pivote déjà sur lui-même pour faire à nouveau face à cet homme qu’il a sans doute sonner par la puissance de son assaut… Mais il n’a pas le temps de s’attarder sur cet adversaire qu’une lame apparaît sur sa gauche. Est-ce l’instinct de survie ou ses réflexes aiguisés qui dicte son mouvement ? Il n’en sait rien, mais toujours est-il que sa hache se redresse à vive allure pour bloquer cette épée qui fonçait à toute allure vers son visage… Tintement de la ferraille qui se croise, crissement des armes qui se chevauche alors que d’un mouvement d’épaule, le colosse rabat l’arme de son assaillant vers le sol… La puissance physique est de son côté, l’expérience aussi, sans doute…

Un coup de bassin et le voilà qui se recule d’un pas en redressant son arme, légèrement de profil. Le souffle se fait court et pourtant un sourire se glisse à nouveau sur les lèvres d’El Diablo… Nouvel assaut de son adversaire qui fonce la tête la lame en avant vers le colosse qui lui lance un regard foudroyant et ce sont les deux armes en même temps qui viennent s’abattre sur l’épée de l’adversaire… Etincelle de victoire dans l’œil du de Nerra alors que devant lui s’offre un corps presque sans défense…
Quelques secondes seulement… Une ou deux, peut-être, avant que la lame de son ennemi ne vienne se ficher dans sa chair… Chaque millimètre de métal qui s’immisce et tranche arrache un frisson au colosse alors que son mollet se fait littéralement transpercer… Douleur vive qui remonte le long de son échine pour venir exploser dans son esprit, mais loin d’un gémissement ou d’un cri, c’est un rire qui s’élève…

Sonorité grave et vibrante qui s’élève, un rire presque inhumain qui transperce un champ de bataille, là où l’humour n’a pas sa place… Ce rire qui stupéfait quelques instants l’homme qui lui fait face et permet au colosse de répliquer… Le mouvement est presque imperceptible, ces épaules qui se reculent légèrement avant d’accompagner le crâne qui fuse dans l’air pour venir heurter celui de l’inconnu… Front contre front. Le choc résonné et sonne. Clignement de paupière de la montagne de muscle qui lâche son épée pour retirer celle fichée dans sa jambe… Grimace qui étire ses lèvres alors que le liquide carmin qui s’écoule hors de la plaie béante vient se glisser jusque dans sa botte… Il sait qu’il ne peut plus bouger, coincé par cette jambe qui le lance malgré l’adrénaline… Nouvelle inspiration alors que son regard balai rapidement le champ de bataille, juste assez pour apercevoir l’homme qu’il vient de sonner s’en prendre à la féline brune pendant qu’un autre assaille la panthère blonde…

Ses deux mains se referment sur sa hache alors que deux nouveaux adversaires se jettent sur lui…
Les paupières se ferment lentement, quelques millièmes de secondes qui semblent durer une éternité, et lorsqu’il ouvre à nouveau les yeux, derrière l’épaule de l’homme qui se dresse devant lui, il aperçoit la brune s’écrouler en lâcher ses armes… Les mâchoires se serrent alors que dans son esprit il sait qu’ils ne survivront pas…

Grondement puissant qui monte dans sa gorge alors qu’il se jette en avant, puisant dans sa haine de la vie, dans sa rage, pour oublier la douleur de sa jambe qui se voit obliger de supporter tout son poids pendant que sa lame s’abat sur celle de son adversaire… Et tandis qu’il ressent le choc qui remonte dans ses bras et dans son dos, il sent aussi celui d’une lame qui heurte la seule protection que représente son plastron pour venir s’enfoncer dans son flanc gauche… Epée qui viole une fois de plus ses chairs, s’infiltrant en lui sans que rien ne l’arrête si ce n’est cette hanche qui la fait rebondir avant de l’expulser…

Douleur qui vrille les reins du colosse alors qu’il titube en avant, faisant reculer son adversaire en lui lançant un regard haineux… La vision se trouble légèrement, les traits du combattant se font flous dans l’esprit de la montagne de muscles et un grondement s’échappe entre ses lèvres alors qu’il sent son esprit se faire souffler par la vague de douleur au moment où une autre lame vient percuter son torse…Le cuir cède au métal et vient mordre la chair, s’enfonçant légèrement pour glisser le long d’un torse, tranchant la peau dans un flot carmin alors que le géant des champs de bataille s’écroule en arrière…

Liquide poisseux qui vient recouvrer son torse alors que les paupières doucement se ferment sur l’azur voilé… L’esprit s’écoule ailleurs, comme le sang qui abandonne la carcasse imposante… El Diablo emprunte les chemins tortueux qui le mènent à son Domaine, peut-être y retrouvera-t-il les sept démons qu’il avait déjà rencontre... Et peut-être que cette rencontre sera la dernière, peut-être qu’il franchit cette barrière pour la dernière fois….

_________________
"Pour toujours... Et à jamais."

"Mercenaire rôliste, cherchant une troupe ? Contactez moi..." Zoko ad eternam
Maleus
[ Quand l'unique oeil se ferme...]

Vestige de l'armée du serpent, une petite troupe de survivants qui fuit par la Franche-Comté, dans chaques caboches mercenaires une seule envie, vivre.
Bah ouais quoi..encore tant de choses à faire pour chacuns.
Pour le borgne plusieurs choses..rentrer en Anjou, continuer à faire grandir la compagnie et surtout, revoir sa flamme.

Des raisons pour faire gaffe, rester attentif aux moindres bruits et signes de vie.
Rien de très compliqué en fait.
Quoi que, vu la grande chasse à l'homme dont ils sont les proies, la difficulté est accrue.
Ils galopent le plus vite possible, s'arretent le moins possible et les rares fois où c'est le cas le borgne en profite pour discuter stratégie avec le géant.
Jamais le Mal' n'a autant regardé sa carte que ces temps-ci..tellement utilisée que plusieurs déchirures sont à noter sur le document sans parler des noms et dessins qui s'en effacent.

Le visage du d'Assay est impassible mais le stress est là..il est palpable.
Bordel dans quoi ils se sont fourrés encore, dans l'idée le dawa en Bourgogne aurait du etre parfait mais helas la théorie n'est jamais proche de la réalité ...
Quand on à la poisse, on n'a du mal à s'en separer.
C'est l'cas pour Eik et lui..et dieu sait qu'elle leur colle vraiment à la peau cette foutue malchance.

Il cavale donc avec le géant, la feline, blondie, le jeune Armand et sa compagne une jolie jeune fille qu'il ne connait absolument pas.
L'allure est rapide, rares sont les mots échangés, juste des regards rapides à gauche, à droite et derriere pour voir si ils suivent.
Mais voila, la fuite prend fin...

De nul part apparait un pavillon, une armée à' l'oriflamme couleur sang.
Le grincheux sort betement sa carte, d'où qu'ils sortent ceux la..c'etait absolument pas prévu et le borgne à horreur des surprises..vraiment horreur.
En face ils foncent épées et/ou autres armes à la main...il reconnait cette aura meurtriere et cela lui arrache un sourire alors qu'il envoit valdinguer sa carte et saute de sa monture.
Sont nombreux les bougres mais nafoute.
Les batailles c'est son dada quotidien au grognon..aussi nombreux qu'ils sont c'est pas ça qui va lui faire peur..c'prennent pour qui ces basins.

Il empoigne sa dague dans la main gauche et tient fermement son épée dans l'autre.
Regard porté sur ses camarades qui on fait de même, mouahahah, qu'ils viennent les tuer, crever comme ça c'est le pied !
L'géant a même pris sa lourde hache, avec de la chance, avant d'l'abattre les gueux d'en face perdront quelques membres.

Tout s'accelere.

Le mélancolique mercenaire se prend le premier coup... il en perd presque l'équilibre.
Pouaaah..la morsure du metal dans la chair, il connait que trop bien...
L'Mal' crache son sang en direction des gaillards qui lui font face...il regarde un instant son flanc droit là où la premiere lame a frappée.
Le sang s'y deverse rapidement et le cyclope éclate de rire.
Ce rire malsain quand on sait que la fin est proche..ce rire de fou.

Un autre adversaire s'approche un peu trop près et mal' lui colle un coup au visage avec le plat de son épée, c'est helas son dernier coup.
Encerclé qu'il est, il soupire.

"Allez les gars ! Qu'on en finisse !"

Les adversaires on parfaitement compris et c'est sous six coups d'épée que le grincheux à l'oeil unique s'écroule silencieusement.
Il est dorénavant seul avec ses pensées.

Il pense à sa soeur, à sa suz'reyne, à sa flamme ainsi qu'à beaucoup d'autres, il se demande si ils lui pardonneront si il ne se releve pas.
Eh puis le noir...les pensées sont etteintes aussi..c'est l'heure de rejoindre l'enfer lunaire...

...ou pas.

_________________
Adelinda
[Sur les routes, à partir du 10 juillet]

Il lui semble loin le temps où elle a intégré la lance pour quitter l'enclave Bourguignonne. Et pourtant à peine très peu de temps s'est écoulé depuis ce jour-là. Entre vingt quatre et quarante huit heures. Pas plus en tout cas.

Un goût amer dans la bouche, Adye suit la petite troupe, menant sa monture vers la confédération helvétique.
Pas l'habitude de fuir la queue entre les jambes. Enfin... façon d'parler hein! Mais quel autre choix? Rester se faire massacrer entre la Bourgogne et la Champagne? Ce serait du suicide. Ils se ferait avoir à coup sûr, et si ce ne sont pas les armes qui leurs fera voir l'enfer lunaire, ce sera la potence.
Alors entre la peste et le choléra... Autant mettre son orgueil de côté et essayer de vivre le plus longtemps possible, de façon à avoir d'autres occasions telles que celle qu'ils viennent de connaître pour se faire un château, et un nom par la même occasion.

Le trajet se déroule donc sans encombre, la monotonie est même plutôt présente.
Durant les moments où elle se trouve face à elle-même, ne pensant qu'à mener Nuit sur le chemin de la liberté, elle ne peut empêcher les souvenirs ressurgir. Mira qui est partie se jeter dans la gueule du loup, le chemin à éviter les armées ennemies, sa mère qui a rendu l'âme... Beaucoup trop de choses...


[Entre Langres et Vesoul]

Enfin une halte. C'est que les voyages à cheval, un peu ça va, mais à la longue ça fait mal aux miches! Le temps que les chefs se mettent d'accord sur la route à suivre, la brunette s'éloigne en direction de la rivière qu'elle a vue un peu plus bas. Elle a bien le temps de se laver un peu pendant que le colosse et le borgne, qu'elle ne connaît pas soit dit en passant, se mettent d'accord avec leurs cartes. Il lui semble que ça fait des années qu'elle n'a pas pris de bain... Et même si l'eau de la rivière ne lui apportera pas la détente offerte par un bon baquet d'eau chaude, elle aura au moins le mérite d'ôter cette odeur de transpiration mêlée à la poussière accumulée durant ces journées de route.
Arrivée enfin à la hauteur du cours d'eau, la jeune fille se débarrasse vite fait de chemise et braies, qui rejoignent bottes et armes sur la rive, et se plonge dans l'eau, réprimant un frisson de contentement. Purée que ça fait du bien!
Rapidement elle se nettoie entièrement, n'oublie pas la lourde tignasse brune, puis ressort de l'eau aussi vite qu'elle est entrée. Pas le temps d'attendre de sécher, elle renfile ses vêtements à la hâte, grimace, ya quand même plus confortable que des vêtements sur une peau mouillée, reprend ses armes et tresse ses cheveux tout en reprenant la route du campement.
Eh bien, elle a eu raison de ne pas s'attarder, leurs haltes se comptent même plus en heures mais en minutes à présent. Remontant sur sa jument, Adye repense à l'autre groupe qui a voulu également fuir, et qui s'est fait rattrapé par les armées ennemies.
Il ne reste plus qu'eux... Les seuls survivants de deux armées lourdement armées...


[Dans la nuit du 11 au 12 juillet, ou le début de la fin]

Les chevaux continuent de parcourir le maximum de lieues, essayant de faire échapper leur cavaliers aux ennemis. Bientôt ils seront hors de portée. Bientôt ils pourront de nouveau vivre normalement, sans cette peur qui noue l'estomac.
Un petit coup d'œil est jeté à Armand qui chevauche non loin de la brune, et un petit sourire voit le jour sur son visage. Et dire qu'il lui avait demandé de ne pas les suivre. A voir ce qu'il s'est passé avec les autres, ça aurait été en les quittant qu'elle aurait plus risqué sa vie... Et puis... comment peut-on croire qu'elle fuirait devant le danger? Surtout si lui se trouvait devant celui-là même...
Mais comme pour contredire ses pensées, une atmosphère pesante vient arrêter les fuyards. Les montures ralentissent l'allure, les sens s'éveillent plus que jamais. Le silence entoure le groupe, un silence lourd de menace.
Et pour cause, à peine quelques instants après, l'oriflamme apparaît dans leur champs de vision, oriflamme à la couleur du sang qui va être versé cette nuit.
Adye saute de sa monture, prête à vendre chèrement sa peau. Épée dans la dextre, sa dague qui ne la quitte jamais dans la sénestre, elle est prête. La nuit va être longue, les secondes s'égrènent lentement, à mesure que l'astre lunaire se cache derrière l'épais manteau de brume.
Puis enfin la bataille commence, le colosse sort sa hache se défendant déjà contre ses adversaires, le borgne se voit rapidement assailli sous l'ennemi. Félina et Lucie se défendent chacune contre un soldat ennemi.
Voulant porter secours, Adye se rue vers ses compagnons d'infortune en même temps que son blond, quand son regard croise celui d'une femme. Armée d'un arc bandé, elle ne peut faire le pas qui la sauverait, la femme ne lui en laisse pas le temps. La flèche file dans les airs, pour venir se planter dans le flanc gauche de la jeune fille. Celle-ci s'arrête subitement, la douleur est quasi-insupportable. Sa main parée de la dague va se positionner à l'endroit où le carreau meurtrier s'est arrêté. Ramenant sa paume devant ses yeux, elle en voit le liquide carmin qui s'écoule doucement, comme s'il représentait la vie qui quittait peu à peu son corps.
Reportant ses azurs sur ses compagnons, elle ne peut que voir que finalement, tout a une fin. Même la vie...
Sa vue se brouille, ses jambes chancellent, va-t-elle mourir? Ici? Maintenant? Felina... Lucie... Armand...
Le corps tombe dans la poussière, tout devient noir. Les sons perdent d'intensité à mesure que les secondes s'égrènent, et la jeune fille tombe le néant.
Mais comme si une main amie avait guidée la flèche, celle-ci n'a pas touché de point vraiment vital. Un ange gardien? Peut-être bien... Peut-être une mère qui veut protéger son enfant, même si la mort l'aura arrachée à cette terre...
Peut-être...

_________________

Fille de Kabotine et Gmat
"Spernax Mortis, Sed Carpe Noctis." Adieu...
Armand.
[Parce que nos choix ont toujours des conséquences]


Chevaucher, entendre le crissement des sabots fouler le sol, sentir la fougue de l'étalon lancé à vive allure... Sourire de ce sentiment de liberté, douce illusion qui ne peut que prendre fin, assassinée brutalement par la couperet de la réalité. Mais pour l'heure, le jeune Armand n'en est pas là, il profite de cette nouvelle voie qui c'est offerte à lui.. Mercenaire. La chance n'a pas été au rendez-vous et les a contraint à fuir, beaucoup sont tombés, en faite il ne reste plus qu'eux.. vestiges ambulants d'un serpent qui se meurt... mais peu importe il sourit, de son sourire le plus éclatant qui pourrait concurrencer à lui seul l'éclat de la blafarde qui veille sur eux depuis qu'ils ont levé le camps quelques temps plus tôt. Adye est à ses côtés, les chefs de la zoko les précèdent... Étrange sentiment de sécurité alors qu'ils sont pourchassés de toute part tel du gibier lors d'une chasse à cours. Nouvelle illusion que ne demande qu'à disparaître dans l'océan de vérité vers lequel ils s'avancent, agneaux se dirigeant tout droit dans la gueule du loup.

Chevaucher, laisser ses pensées divaguer dans le labyrinthe de ses pensées. Peu de temps s'est écoulé depuis qu'ils ont quitté Saumur et pourtant tout cela semble tellement loin. Peu de combats, tout juste un groupuscule champenois à se mettre sous la dent, mais l'important n'est pas là. Réputation naissante pour le blondinet et sa compagne, mission presqu'accomplie, promesse tenue. Ne reste plus qu'à réussir à se sortir de ce guêpier, rejoindre des terres plus accueillantes, se laisser guider par le colosse et le borgne et ainsi garder cette part d'insouciance qui rend la vie si belle.

Chevaucher jusqu'à sentir l'équidé tressaillir... un bruit... un murmure... un colosse qui se redresse, dextre qui se lève... Le silence... Écouter. Observer. Sentir. Les mains se crispent sur les rennes, les montures s'arrêtent. Le souffle des compagnons se fait plus court, les battements de cœurs se calent à la mélodie mortelle qui s'avance vers eux. Le blond regarde aux alentours, regard furtif qui détaille ses partenaires, s'arrête un instant sur la brune. L'appréhension s'insinue dans ses veines alors qu'Eikroc met pieds à terre. Sensation différente des autres fois... "Ils sont bien plus nombreux"...
Ne plus faire le moindre geste, attendre, laisser le temps s'écouler, les secondes s'égrainer avec une infinie lenteur, temps qui semble s'être suspendue, calme avant la tempête annoncée par le vent qui d'un coup vient balayer la chevelure du jeune apprenti guerrier.

L'armée se rapproche, la pression monte d'un cran. Senestre qui se saisit du pommeau de son épée, nouveau coup d'oeil du côté de Mal' et du colosse guettant leur réaction et le combat qui s'amorce. Eik, hache à la main s'est éloigné et avant que le blond n'ai le temps de vraiment comprendre ce qui se passe voilà que l'ennemi arrive en masse. Le jeune homme reste un instant à contempler l'horreur qui se dessine...


Et quand faut y aller, faut y aller. Alors que les autres sont déjà aux prises avec les soldats de l'Ost, le jeune couple s'engage dans la bataille, chacun allant aider leurs compagnons d'infortune. La brune et le blond se séparent, lui se dirige vers Maleus en mauvaise posture... Six contre un... Armand resserre la mâchoire, ses articulations blanchissant autour du pommeau de l'épée alors qu'il court dans leur direction pour devenir le spectateur impuissant d'une mise à mort inutile... et voir le borgne tomber.


La rage au ventre, rage contre ce destin qu'il refuse... ils ont encore tant de choses à vivre, tout ne peut pas finir ainsi, comme ça, ce soir.. Alors sans réfléchir il se jette sur les Assaillants. Coups d'épées lancés dans le vent, esquive sur le côté parade. les azurs sont d'orage et le sourire toujours en place tel un défis qu'il lance à cette meute. Ils peuvent avoir son corps mais ils n'auront rien d'autre et ce corps ils ne l'ont pas encore... et puis se retourner inquiet.... Adye...

Simple seconde de déconcentration, oublie de l'instant. ne plus parer les coups assassins sentir alors le liquide chaud remonter dans sa george sans comprendre. regard incrédule qui se pose sur les armures des soldats de l'Ost. les genoux du blond vacillent, alors que les coups pleuvent. Il n'a pas pu aider maleus, pas plus que les autres, pas même Adye. La douleur irradie tout son être alors que la morsure des lames déchirent son corps. Il ne peut que serrer les dents pour ne pas leur faire le plaisir de l'entendre hurler. Il n'a même plus de quoi se défendre alors qu'il tombe face contre terre.

Tout devient floue, le sang venant de son front coule devant ses yeux... masque rouge qui peu à peu s'assombrit. Dernier regard à la blafarde qui a cessé de veiller sur eux. Ne même plus sentir la douleur alors que les soldats se sont éloignés. Dernière pensée pour la petite brune... "Epargne la".



*****
Hélas Armand, cette fois ci ton sourire ne put rien pour t'aider. Toi qui hier encore te targuais de n'avoir été blessé, vois ce qu'il en est à présent. Toi toujours si fier, te pensant invincible, affronte la défaite et savoure leur victoire. Repose toi maintenant, ferme les yeux, Oublie les cris qui déjà se font lointain et laisse ton corps sombrer dans le coton. Et garde espoir pour que demain un nouveau jour se lève....
_________________
Felina
Et si tout s'arrêtait là ...


Un champ, à l'herbe rougie par le sang des combats ... Au sol une épée, dont la lame est brisée en deux et les débrits d'un bouclier. Quelques mètres plus loin, étendue sur le dos, le corps d'une femme ... Est elle morte ? Non ses yeux sont encore ouverts, fixant un point inconnu sur le ciel rougeoyant de l'aube naissante, mais la large blessure sur son abdomen que ne dissimule plus un corsage jadis blanc, désormais rouge sang et en lambeaux, ne font que nous persuader que le fil qui la maintient à la vie est plus que ténu.

Et alors que redéfile devant ses yeux les images de son combat inégal contre ses quatre attaquants, la Rastignac sourit. La douleur qu'elle a ressenti alors que les lames la transperçaient de part en part a disparu, laissant place à une douce torpeur. La vie s'échappe lentement d'elle, et la tâche carminée sous elle ne fait que s'élargir.
Ainsi s'achèvera donc cette aventure ... Elle avait fait couler le sang tout au long de la campagne bourguignonne, et c'est désormais le sien qui se repend sur le sol franc comtois, alors qu'ils avaient presque réussit à s'enfuir. L'Helvétie n'est plus très loin, mais jamais la sauvageonne ne la verra désormais. Aucun regret en cet instant, si ce n'est celui de n'avoir pas pu résister plus longtemps à cette armée qui leur a barré le passage. La Bourgogne va pouvoir danser sur leur tombe et crier à qui veut l'entendre qu'ils ont terrassé la terrible Zoko ... Leur passage en ces terres disparaîtra bien vite des mémoires et les petites gens pourront reprendre le fil de leur vie morne et ennuyeuse, sans plus craindre que l'on vienne piller leur village ou égorger leurs compagnes.

Une pensée pour ses compagnons, ses frères d'armes. Lucie, Adye, Armand., Maleus ... Eikorc qu'elle a vu se battre tout comme elle pour sauver leur peau. Y sont ils parvenus ? Sont ils encore en vie, sont ils morts ? Est ce vraiment ainsi que tout doit finir ? Soupir .... Bayard ... Le reverra t-elle un jour ?

Elle sait qu'elle devrait se battre, pour eux, pour elle ... Mais ses forces la quittent, elle ne peux rien faire pour empêcher la faucheuse de faire son office.

Ses paupières se ferment lentement alors que dans un souffle elle murmure, avant de sombrer dans l'inconscience :


Frangin ... j'arrive.

Zoko Ad Vitam Eternam : à la vie ... à la mort. Voilà qui est fait.


N'ayant plus de connexion irl, je m'excuse pour ce post très bref, mais je tenais à participer même de loin.


_________________

Ceux qui jouent avec des félins doivent s'attendre à être griffés.
Luciedeclairvaux
[Le 10 : départ de Joinville] (le début est une copie du RP de la Zoko : certains privilégiés peuvent sauter, les autres doivent tout lire. Hin hin !)

La longue et fière cohorte s'était effilochée au fil des déceptions et des malchances, des désillusions et des coups du sort, ne se réduisant plus qu'à quelques lances, bien soudées, certes, mais un peu perdues dans l'immensité de la campagne Champeno-Bourguignonne.

Le bruit courait qu'une armée alliée avait été infiltrée par l'ennemi, que le nombre de défenseurs aperçus sur les remparts n'était pas le fruit d'une simple poisse, et qu'ils étaient attendus bien avant d'avoir posé une botte dans le duché.

Chaque soir, les meneurs se penchaient sur leurs cartes, imaginant une porte de sortie honorable dans l'improbable bourbier que constituait désormais l'éparpillement des diverses armées. Sans compter les forces voisines qui ne les attendaient pas à bras ouverts ...

Chaque soir, de nouveaux plans s'élaboraient, sous les yeux éblouis de la petiote qui cherchait silencieusement à comprendre la tactique, le mouvement des armées ennemies, et les ruses employées pour contourner discrètement des villes qu'ils avaient fait trembler par leur simple présence quelques jours plus tôt.

Elle observait, écoutait, et rouvrait sa carte sous sa tente, imaginant les mouvements de troupes, allant et venant, suivant leurs traces, les pourchassant ... puis s'endormait au rythme de ces vagues imaginaires ... Jusqu'au jour où il fallut abandonner le siège de Joinville et s'enfoncer dans les forêts profondes pour échapper à cette folie qu'ils avaient eux-mêmes engendrée. Abandonner la catapulte démontée, laisser les tentes et l'abri de fortune qui avait abrité les tonneaux et leurs soirées de détente. Laisser les blessés aussi, derrière soi, comme une terrible déchirure, espérant que les habitants ne seraient pas trop rudes ni trop insupportables ... Amberle et la ravissante nounou, Mira. Alix que Blondie admirait du coin de l'œil sans moufter. Thoros ramassé au champ de bataille. Et tous ceux qu’elle ne connaissait pas …

A la hâte, les lances se formèrent dans la pénombre et voyagèrent, légères, rapides comme jamais ... A la première halte, Lucie ne descendit pas de cheval et chercha Laud. En vain. Elle surveilla longuement le sentier vide derrière eux. Désespérément vide ... Jusqu'à ce que les yeux la piquent et qu'elle s’enroule dans sa cape, effrayée d'avoir perdu celle qu'elle avait suivi jusqu'alors. Celle qu'elle avait choisie quand Finam était rentré. Celle qu'elle avait promis de ne pas lâcher. Lucie était partie devant ... l'habitude, la précipitation. Convaincue que sa brune suivait. Si l'une était blessée, comment se retrouveraient-elles ? Où se chercheraient-elles ...

Elle balaya le bivouac du regard. Les autres dormaient. Comment ne pas être rassurée auprès de ceux-là …
La lionne reprit le dessus et Lucie parvint enfin à trouver le sommeil.


[Le 11 : l'aube des survivants dans la campagne helvète]

Le Colosse avait reçu des nouvelles des autres lances, et au bleu métallisé qu'avait pris la teinte de son regard, Lucie avait deviné. Deviné que tous étaient blessés, morts peut-être. Nul besoin de parler. La petiote, vive comme le vent, avait sauté en selle et fait demi-tour, avec pour seul projet : retrouver sa brune, l'autre flamande, la soigner, la sauver, adoucir sa douleur ou pire encore ... l'enterrer. Non, ce ne pouvait être !
Noooon !
Le grand cheval brun des écuries de Gennes, volait presque sous le soleil matinal, sa cavalière penchée sur l'encolure, dans un galop effréné. Retournant vers le nord, affolé.

Quand une masse la fit décoller de selle et s'étaler sur l'herbe grasse, stoppant la course soudainement !

Lucie se débattit violemment, hurlant qu'on la laisse s'y rendre, mordant, griffant, pestant. Furie au désespoir, à laquelle ne fit face qu'un doux accent nordique :


Pas possible revenir en arrière, Blondie.

C'était Arnülf. Lucie, plaquée au sol, leva ses yeux clairs vers le ciel sans nuages. Les éléments sont indifférents au sort des hommes. Il aurait dû pleuvoir, grêler, gronder. Le magma aurait dû sortir des enfers, éclater la croûte terrestre et l'ensevelir toute.
Mais non, il faisait beau.
Bêtement beau.
Une clarté estivale magnifique, amplifiée par les loupes que constituèrent les grosses larmes qui s'en allèrent mourir dans son cou et baignèrent la chemise du géant. Attentionné, il la prit sous son aile. Suivis par leurs penaudes montures, ils rentrèrent au camp de fortune que déjà les autres levaient.
Le Colosse, le Borgne, la Panthère, Blondin, sa Douce, Arnülf, la Lionne : les survivants.

Il fallait repartir, vers un long périple. Contourner la Bourgogne par le Sud et retrouver l'Anjou où d'autres aventures les attendaient. L'Anjou, sa terre désormais. Ils s'y voyaient déjà, comptaient les étapes, prévoyaient les approvisionnements dans les villes étrangères les moins risquées. C'était sans compter sur l’Armée Pourpre ...


[Nuit du 11 au 12 : "Bienv'nue dans l'Royaume des Ombres"*]

Sa monture frémit et Lucie leva le nez au moment où le Diablo mettait pied à terre dans un tintement de métal. Les pulsations de son cœur la sortirent trop vite des songes éveillés qui l'avaient accompagnée depuis le matin. Dans la pénombre, elle chercha ce qui les avaient alertés et, simultanément, d'une main assurée, elle resserra la bride du casque qu'elle avait piqué à un soldat Bourguignon, puis sortit sa lame. Musique particulière de l'acier qui file sur le bord du fourreau ... pas le temps de savourer les prémices de la lutte, déjà un premier assaillant fondait sur elle.

Un soldat de forte prestance, tout vêtu de blanc. Les anges déjà ? Non, la garde Suisse ! La petiote para l'attaque avec aisance, cognant fermement, du haut de son destrier gigantesque. Les lames s'entrechoquèrent avec fracas, épargnant pourtant les combattants. Des yeux, déjà, elle cherchait le chef de cette armée imprévue. Quitte à cogner comme une bourrique, autant que ce soit sur la bonne personne. Une femme couronnée, au port altier et aux habits pourpres ... Pourpres comme l’oriflamme. Ce devait être elle. La Lionne précipita son cheval sur la Comtesse, faisant fi de l'attaque d'une blonde qui lui avait fait lâcher son arme au passage. Son bras saignait abondamment. Ce bras même que la Féline avait ouvert il y avait peu.
Qu'importe, il lui fallait la peau de la meneuse.

Les mercenaires de la Zoko s’étaient déployés, forçant les soldats suisses à se séparer. Lucie, du coin de l’œil, repéra le Borgne, assailli de toutes parts, derrière lequel Arm et Adye n’étaient pas en meilleure posture. Elle perçut les grognements du Colosse de l’autre côté. La pénombre l’empêchait de distinguer les autres.

A coups de bottes, elle se fraya un passage et dégaina ses dagues, bien décidée à atteindre une faille dans la cuirasse du chef. La première dague frôla l’objectif et partit se perdre dans l’encre de la nuit.
La seconde ne partit pas.
Lucie transpercée dans le dos par la traitresse épée d'une soldate blonde s’accrocha dans un ultime effort à la noire encolure. Sa monture, transpercée de carreaux ennemis, chut au sol, écrasant la jambe gauche de sa cavalière.

Autour, le silence se fit. Les sabots des destriers dansaient avec grâce et évitaient par miracle la lionne, étendue sur la mousse fraîche qui s'imbibait de son sang, lentement, comme une grosse éponge avide. Non loin, Eikorc semblait dormir. Tout était paisible. Un ange blanc apparut. Même ses bottes étaient immaculées. C'est la dernière chose que Lucie put voir ... Il récupéra sans douceur l'arme fichée dans son dos, fichée dans un poumon peut-être car un peu d'air sortit de sa bouche. Ses lèvres pâles murmurèrent en vain ... Fin' ... tandis qu’il la faisait taire d’un trait d’épée en plein visage, coupant par là-même le cordon de cuir qui retenait à son cou la fine étoile d’argent. Sa bonne étoile …

Puis plus rien.

Sa menotte s'ouvrit pour libérer la dague qui n'atteindrait jamais sa cible.



*Dixit le Bir'
_________________
Miramaz
Elle avait passée la matinée en ville..questionnant tous ceux qu’elle croisait.. z’avez pas entendu parlé d’un enfant trouvé ? remarqué un nouveau bébé dans une famille sans femme enceinte ? savez pas si ya un orphelinat ici ?..mais non rien d’intéressant..on lui avait conseillé de prendre contact avec le curé, le Père Bender..il pourrait peut-être l’aider dans ses recherches..désespoir et tristesse devenait ses compagnes..rejoignant ainsi solitude et remords qui se disputaient ses pensées à tout moment..

C’est en trainant les pieds…quelque peu découragée..qu’elle était finalement rentrée à leur campement citadin..la porte à peine entrouverte et la mère l’attaquait avec ses questions fort insupportables même si complètement légitime..
Tu l'as retrouvé ? Le mioche ? Le père ? Dis moi que tu as le môme avec toi. ..que répondre sans détruire le peu d’espoir qu’il reste..retrouver le môme dans cette ville était presqu’impossible..et encore s’il n’était pas ailleurs..soupirer et s’approcher de son amie..lui prendre la main..plonger ses yeux dans les siens et chuchoter :

Hiji n’est pas loin..il sera bientôt là je le sens..ne t’inquiète pas..et on aura retrouver ton enfant avant qu’il arrive je te le promets..je vais de ce pas voir le curé..il doit être au courant de tout lui..et sinon je fouillerai chaque maison jusqu’à ce que je le retrouve..ne t’en fait pas..on ne partira pas sans lui..

La regarder en essayant de lui transmettre un peu d’espoir..espoir qui lui fait défaut à elle la Nounou..elle envisage toutes les options possibles..dont une qui lui plait assez..après tout les mioches se ressemble tous..enfin attendra d’abord l’entrevue avec le père Bender avant de se mettre en action..on ne sait jamais..après avoir déposé un baiser sur le front de la Norf elle sort d’un pas décidé…prête à harceler le curé pour retrouver le bébé..le vrai où un autre qui fera l’affaire au moins un moment..

Elle parcourait les rues de Dijon..se rapprochant de l’Eglise à chaque pas..réfléchissant à la façon de présenter sa requête sans passer pour une folle.. »bonjour mon Père..z’auriez pas un bébé a me refiler ? non pasque j’en ai besoin d’un pour qu’une amie ne sombre pas dans la folie.. » pas sûre que comme ça elle ressorte libre de ses mouvements..toute à ses pensées elle ne remarqua pas de suite le pigeon qui voletait autour de son visage..ce n’est que quand celui-ci lui picora la joue qu’elle daigna récupérer le parchemin qu’il portait..

Elle déroula le parchemin et agacée de ne reconnaître ni l’écriture ni la façon de parler- qui l’appellerait « ma chère Dame »..franchement..-elle déchiffra directement la signature..
Citation:
Geoffroy de Joinville, Infirmier
..son cœur rata un battement et son esprit s’emballa..Joinville..la zoko..qu’est il arrivé ?...elle fixa le parchemin essayant de déchiffrer l’étrange écriture..luttant pour ne pas jeter le parchemin avant d’avoir fini..

Citation:
Ma cher dame,

Je suis au regret de vous annoncer que les personnes que vous cherchez à constater ne peuvent vous répondre. Elles ont été poutrée par une armée la nuit dernière et c'est dans un triste état qu'elle nous ont été confiée. A l'heure ou je pose ces mots sur le vélin, je ne puis vous dire s'ils s'en sortiront mais je promets de vous donner des nouvelles le plus souvent possible.

Il n'y avait qu'un blond dans la bande aussi je suppose que ce pigeon lui était adressé. Sans vouloir etre alarmiste je ne puis qu'émettre les plus grandes réserves sur ses chances de rétablissements, ses blessures sont grave et a moins d'un miracle....

Je suis vraiment désolé de me faire le porteur de si tristes nouvelles. Toutes mes pensées vous accompagne.

Geoffroy de Joinville, Infirmier


Lecture finie la lettre fut roulé en boule et enfoncée dans sa besace parmi les autres..cet infirmier devait se tromper..il ne parlait pas de son blondin ni des autres..devait avoir confondu avec des bourguignons..s’efforçant de ne pas pensé au contenu de la lettre elle se mit a courir vers l’église..ouvrit bruyamment la porte..s’avançant dans la nef sans prendre le temps de s’habituer à l’obscurité..

Père Blender ? ya quelqu’un ? j’ai besoin d’aide ? aucune réactions dans le sombre bâtiment..Mira n’avait ni le temps ni l’envie d’attendre plus longtemps elle ressortit furieuse contre le curé..contre la bourgogne..et contre quiconque croisait sa route..elle sortit du village courant toujours..se dirigeant vers la rivière..seule l’eau pourrait apaiser son esprit un instant..

Chemin faisant elle passait à coté de plusieurs maisons..sans prêter attention aux bruits s’en échappant..toute concentrée sur son objectif aquatique..mais un hurlement plus fort que les autres la fit ralentir..un homme criait sur quelqu’un ou quelque chose..il avait l’air furieux..un silence puis des pleurs s’élevèrent..intriguée et sans doute guidée par un fol espoir la prunette s’approcha de la bâtisse...

ce qu’elle vit la laissa d’abord sans voix..un homme -plutôt âgé d’après la silhouette voutée et le blanc de ses cheveux- criait et levait la main sur ce qui ressemblait à un bébé..alors que la main de l’homme allait s’abattre une nouvelle fois sur la cuisse du nourrisson Mira se racla bruyamment la gorge et se décida à lui parler :


Bonjour

**grognement d’agacement..tête qui tourne lentement..yeux noirs de colère..puis une voix bourrue** B’jour

Euh je peux vous aider ? je vous ai entendu vous agacez..des soucis ?

**nouveau grognement..de quoi je me mêle..pas gênée celle là..**c’est l’môme..il fait que piailler..rien à faire..

Il a peut être soif ? ou besoin d’être changée..ou froid..fin c’est un bébé ça pleure..

**grommèlement** j’lui donne a boire..i prend rien..pas d’lait..pas d’eau..pour l’reste jsais pô..suis pô une bonn’femm’ moua..

Vous voulez que je regarde ? et sa mère elle est où ? et il est né quand ce ptit bonhomme ?
La prunette s’approche de l’homme..récupère le mioche et le berce doucement..n’en pouvant plus de ses pleurs..

L’est partie ma fille..voulait pas d’un gosse..voulait pas resté ici..me l’a laissé..mais j’sais pas m’en occupé et ma femme est morte ya longtemps.. y est né après la récolte ou j’ai embauché l’étranger brun.. ya un mois peut être plus peut être moins..

Mira observe le mioche qui chouine plus doucement pour le moment..il est sale..maigre..et couvert de bleus..la décision est vite prise..ce sera lui et pas un autre..il fera l’affaire..puis ce sera mieux pour lui..

Dites vous z’avez pas un peu de lait ? que j’essaie de le faire boire ?

M’en reste un peu là..et je peux traire ma vache s’il faut..

La jeunette hausse les épaules..trempe un coin de ses haillons dans la soucoupe de lait et le fourre dans la bouche du chouineur..il tête un instant puis braille de plus belle..elle recommence plusieurs fois..le gosse semble affamé et braille dès que le tissu est essoré..


Ya plus de lait..si vous pouviez en apporter d’autres..il se tairait peut être..je vous montrerait comment le changer après..
grimace en disant cela..la prunette ne sait absolument pas comment faire ça..tant pis c’est pas le but..

‘tendez moi là…j’reviens dans pas longtemps..l’temps d’aller au champs..d’la traire et d’revenir..

Vous inquiétez pas je bouge pas..je vais essayer de le calmer un peu..

L’homme s’éloigne confiant..la femme a presque fait taire le gosse..fait du bien de plus l’entendre..
Mira attend d’être sure qu’il ne revienne pas sur ses pas..puis se met à courir le mioche dans les bras..un morceaux du haillon dans la bouche pour pas qu’il chouine trop..elle court sans s’arrêter..entre dans la ville..claque la porte de l’auberge derrière elle et hurle en tendant l’enfant devant elle :


Amb je l’ai..il crie..il a faim..débrouille toi avec..

[Vert réservé à la censure, merci. Bottée Féline.]
_________________
Macricri, incarné par Armoria
[Nuit du 11 au 12 : Combat de l’armée Pourpre au Sud de Vesoul]

Vite vite, rejoindre les autres avant qu’il ne soit trop tard.
Pourquoi bon sang les avoir envoyer devant ! N’avaient-ils pas tout leur temps ?
Qu’était-ce 20 minutes à attendre pour quelques échanges de racontards.
Tous se reposer avant de reprendre cette chasse à l’homme, hérétique, républicains, mercenaires, peu importe, leur trait commun était d’être les méchants brigands de la liste qu’il fallait traquer.

Les pensées de Macricri se bousculaient tandis qu’elle galopait vers le lieu de la bataille. Qui avaient-ils rencontrés ?

Gromukus et sa clique du Lion de Juda ? Ah non, lui, il n’avait plus sa tête déjà, mais il en restait encore...
Des républicains ? Enfin ceux qui restaient, les principaux avaient réussi à fuir, à son grand dam.
Les mercenaires français ? Eikorc le Zoko, Fablitos le Libertad et leurs hommes respectifs, plus d’autres, bien plus dangereux que les helvètes d’ailleurs.

Un virage et les combats furent en vue. Le Gouverneur les chercha dans la mêlée, un, deux, trois... six. Ils étaient six à priori, trois hommes et trois femmes. La moitié était déjà à terre, l’autre défendait âprement leur vie, l’un d’eux attirait particulièrement l’attention par sa taille hors du commun.
Une femme tomba, atteinte par une flèche. Leur groupe rejoignit les combattants mais la bataille arrivait à sa fin. Comment pouvait-il en être autrement avec une armée d’une vingtaine d’hommes. Un autre brigand tomba, ne restait que le colosse qui s’écroula à son tour.
Le Gouverneur évalua les dégâts, personne de tomber dans les rangs de l’armée. Un poids jusque là inconscient s’enleva de ses épaules.
Les circonstances de la rencontre furent contées : tout avait été si vite, l’attitude des voyageurs avaient tout de suite été belliqueuses en voyant l’oriflamme de l’armée. Pas le temps d’interpeler, de questionner, il avait fallu se défendre.
Macricri donna l’ordre de camper pour une partie de la journée. Pendant que certains racontaient les évènements aux absents, la Comtesse demanda à ce qu’on déplace les blessés. Les fuyards furent ramassés et alignés sur le bas coté. Il fallut quatre personnes pour le colossal Eikorc, si sa carrure était impressionnante à voir, à porter, elle le devenait davantage. Un soldat lâcha l’une des femmes sans ménagement, lui arrachant un gémissement. Macricri frissonna, qu’elle détestait cette traque. . . Elle réagit vivement :
Attention ! Elle vit encore !

Ce n’est qu’une sale brigande, une hérétique, qu’elle crève.

Brigande ou pas c’est un être humain ! Je veux qu’on les traite comme telle. On ignore qui c’est, pas de conclusion hâtive s’il te plait.

Elle se tourna vers les corps ensanglantés, une nausée monta qu’elle réprima, elle déglutit avec difficulté et tenta de faire bonne figure.
Traquer pour capturer, se battre pour sauver sa vie ou pour eux, rester libre, soit. . .
Mais traquer une personne comme on le ferait d’un gibier lors d’une chasse, cela Macricri ne le concevait pas. Elle jeta un regard peu amène au soldat et alla vers les corps allongés au sol.
Elle les examina un à un, tous semblaient être entre la vie et la mort, gravement atteint par de multiples blessures. Vérifiant sa liste par la même occasion, elle compara les descriptions aux personnes là devant elle.
Eikorc ! C’était lui cet homme à la carrure impressionnante et un certain Maleus. . . le troisième homme lui restait inconnu. Même chose pour l’une des femmes d’ailleurs, aucune description ne leur correspondait. Les deux dernières femmes semblaient être une certaine Felina et Luciedeclairvaux.

Macricri se releva et s’adressa aux soldats de l’armée qui l’attendaient.


Félicitations ! Vous avez arrêté le chef de l’armée Zoko ad Eternam, Eikorc de Nerra.
Il s’agit du plus grand là, pour lui aucun doute.
Avec lui, il y aurait son comparse Maleus, et deux des femmes seraient Felina et Luciedeclairvaux. Par contre, les deux plus jeunes sont inconnus, deux malheureux qui voyageaient avec eux, ou deux brigands absents de la liste, je l’ignore. La Bourgogne verra cela. Ce sont des mercenaires français, rien à voir avec les helvètes, les hérétiques Lions de Juda ou les Républicains.


Macricri regarda le soleil qui se levait, réfléchit un instant.

Nous allons camper pour la matinée, monter deux tentes, l’une pour les soins nécessaire, vous reposer, l’autre où on mettra les blessés et qu’une infirmière leur prodigue les premiers soins.

Quelques murmures de protestations se firent entendre, désapprouvant qu’on les soigne.
Les yeux du Gouverneur se plissèrent, d’une voix froide, elle y coupa cours :


Jusqu’à preuve du contraire, brigands ou pas, ce sont des hommes et des femmes comme vous et moi. Je ne veux pas me rabaisser à leur niveau de violence gratuite, ou pire aux vils instincts bestiaux de certains comme toutes les horreurs qui courent sur ces Lions de Juda.
Aussi, on les soigne, en particulier les deux jeunes et on les livre à la Bourgogne où justice sera faite. Et encore, s’ils arrivent vivants jusque là… En attendant, il faut trouver de quoi les transporter jusqu’à Vesoul, qu’on cherche une ferme dans les environs et qu’on leur emprunte leur chariot. Qu’on se dépêche, il y a de la route à faire jusqu’à Vesoul !


S’éloignant sans plus attendre, Macricri rejoignit Yde et la prit à part : Comme tu doit aller sur Vesoul, pourrais-tu veiller au trajet ? Quatre hommes iront avec toi, ils devront faire l’aller retour, et nous rejoindre avant la levée du camp à midi. Je vais te remettre quelques lettres dont une pour le Capitaine Pendarric qui organisera leur convoi jusqu’en Bourgogne.

Elles discutèrent de quelques détails avant que Macricri ne récupère une de ses sacoches. Les chevaux étaient regroupés près d’un bosquet, les tentes prenaient formes et les deux infirmières s’occupaient des blessés. Le logisticien Sire Binou en profitait pour distribuer les vivres tandis que Yde se chargeait des paies du jour. La Comtesse s’isola pour rédiger ses courriers.

Le premier fut un rapport pour le Franc Comte, le suivant fut pour le Duc Asdrubaelvect l‘informant de la prise faite plus tôt et du transport des blessés jusqu’à Langres. Qu’il prenne le relais ensuite pour récupérer. Elle sourit, il lui avait semblé qu’il doutait de leur efficacité, preuve était faite que c’était à tord.
Le dernier fut pour Pendarric pour lui demander de se charger de l’organisation du convoi jusqu’à Langres.

Une heure après le prévôt Yde quittait le campement, une charette plutôt vétuste transportait les six mercenaires qui étaient plutôt à l’étroit mais dans leur état, ils ne pouvaient se plaindre. Ca penchait dangereusement d'un côté, si elle tenait le trajet, ça tiendrait du miracle. La discussion avait été rude avec le paysan dont on réquisitionnait le bien, seule une bourse bien garnie pour ce pauvre hère le convainquit de leur céder son bien, charge à le lui ramener. Le grincement des essieux ne présageait rien de bon. Comme décider par le gouverneur, suivait quatre militaires qui tiraient les trois chevaux des fuyards trouvés, les ayant pris la clé des champs.



[Dimanche 12 juillet : Au campement de l’armée Pourpre entre Vesoul et Besançon ]

La matinée s’étirait comme un chat qui se prélassait avant sa sieste. Le soleil estival dardait ses rayons sur la route, écrasant les militaires de l’armée Pourpre sous sa chaleur. Les tentes venaient d’être rangées, et les hommes se détendaient une dernière fois avant le départ.
C’est au dernier son de la cloche d’une église voisine qui sonnait la onze heures que les quatre hommes provenant de Vesoul rejoignirent le camp, sans la charette.... rien de surprenant de toute façon, tant pis, le paysan avait la bourse avec une somme confortable.
Fatigués par l’aller-retour matinal, ils pouvaient profiter d’une heure de repos avant le départ à midi comme prévu par le Gouverneur.
L’un d’eux remis à Macricri un ensemble de missives, courrier et rapports divers dont elle s’enquit du contenu à l’écart des hommes.
Assise sur une souche, avec pour seule compagnie le chant de quelques criquets et les piaillements d’oiseaux, Macricri parcourait la liste dont les noms des brigands tombés avaient été barrés.

Si Gromukus avait perdu la vie le 10 juillet dernier, avec quelques Lions connus comme Serrallonga, la veille la liste des lions tombés s’était allongée avec Ivori, Lingus et Accrosenseo. Sanctus et Aileron restaient sur Langres.
Le Lion serait il mort ? Les jours prochains le diront.
Quand aux républicains, un groupe avait eu la sage décision de partir très vite après la débandade : Humbert, Galovert et surtout SieurFernand étaient sains et saufs en Helvétie. SieurFernand… lui elle aurait bien voulu l’avoir en face d’elle pour lui faire payer l’enlèvement de Lothilde, mais cela se fera, à un autre temps.
Deux républicains avaient été moins chanceux, coincées à Vesoul, Mahaud et Vassillissa y étaient prisonnières, prises en tenaille grâce aux deux armées qui filtraient toutes arrivées et départs. Macricri leur avait proposé la traque ou le procès. Pas de réponse de Mahaud qui était partie en retraite dans l’un des monastères du coin, mais Vassilissa venait de lui répondre…. Va pour la traque….

Rejoignant le groupe, Macricri leur communiqua les dernières nouvelles et la liste allégée. Il ne restait plus grand monde, et il aurait été folie de tenter de s’enfuir maintenant, le reste de la traque allait être bien monotone…


Allez en selle ! On retourne à Besançon !
Linon
[Arrivée à Dijon, nuit du 12 au 13 juillet... une Linon, un gosse, une crevette, retour en cauchemar]

Marko dodelinait fièrement sur le dos de la petite jument grise que Linon, qui la menait par la bride, l'avait laissé monter toute la journée. L'enfant grandissait et réclamait à cor et à cri un cheval en propre et sa belle-mère le lui avait finalement promis pour le jour où il saurait lire. Alors elle le laissait monter de plus en plus souvent quand ils n'étaient pas pressés, ce qui soulageait grandement l'âne Angou qui n'en pouvait plus de porter le jeune diable, qui s'agitait sans cesse, lui agaçait les oreilles ou le frappait à coups de badine.

Le soleil se couchait sur la journée radieuse de ce début d'été, Linon marchait tranquillement en gazouillant avec le tout petit bébé qu'elle portait au creux du bras. L'enfançon avait peu pleuré tout au long de la marche, bercé par le pas nonchalant de sa porteuse, l'estomac enfin repu depuis qu'une corne percée dans la pointe avait été achetée dans une ferme, permettant enfin de le nourrir commodément... Linon lui souriait, toute au plaisir de retrouver les gestes et l'intimité qu'elle avait tout fait pour oublier depuis qu'elle avait quitté son Orient d'origine. Même Marko s'était adouci, amusé par les mimiques du bébé quand il tétait, mais détournait vite la tête pour se concentrer sur son air d'homme sérieux que ces niaiseries ne touchaient certainement pas.

Ils s'étaient arrêtés dans deux monastères et un couvent, mais on leur avait rapidement claqué la porte au nez quand on comprenait qu'il s'agissait de confier un enfant trouvé et complètement désargenté. Linon rechignait à doter le petit inconnu, elle réservait ce qui lui restait de l'héritage de Gila à son fils, Marko, qui voulait un cheval, et qui un jour s'établirait. Néanmoins le portier du dernier établissement leur avait conseillé une institution charitable à Dijon. Aussi allaient-ils à Dijon, dont les murailles s'élevaient au bout de la route. Ils allaient confier l'enfant, puis reprendraient la route pour Saumur... Linon espérait secrètement glaner des information sur le devenir de la Zoko. Elle n'avait aucune nouvelle, ignorait tout de ce qu'ils avaient fait depuis qu'ils s'étaient séparés à Cosnes. N'aurait été le bébé à déposer, elle aurait filé directement à Saumur, récupéré ses affaires, l'argent de la vente du champ... revoir au moins Karyl.. et peut-être même ceux qui l'avaient rejetée. Et après... déménager encore, mais où?

Finalement, la rencontre avec ce tout petit bout d'homme l'arrangeait... lui donnant un délai de réflexion pour décider de leur avenir et repoussant la mélancolie qui menaçait.

Ils approchaient de la ville.. Linon se raidit en apercevant des groupes de soldats.. des armées... elle avait presque oublié pendant son séjour au fond des bois que la Bourgogne était sur le pied de guerre.

La première armée fut dépassée sans un regard, il faut dire qu'une femme seule avec des enfants... la Bourgogne avait du connaître pire comme menace. Mais bon... avec les soldats, Linon s'attendait à tout, et avait payé pour savoir que le pire n'était jamais loin. Aussi sortit-elle sa médaille de baptême habituellement cachée sous sa chemise de manière à ce qu'elle soit bien visible.. qu'on aille pas la prendre pour une hérétique non plus. L'écusson de l'Ordre du Dragon cousu sur le sac qui contenait ses codex, coutumiers et dossiers n'était pas très visible, le sac étant sur l'âne... mais elle n'allait quand même pas se le coller sur le front.

La seconde armée approchait. Quelque chose d'étrange émanait d'elle...qu'était-ce? Son inquiétant silence? Son pas mécanique? Ou tous ses yeux froids et vides fixés sur elle? Le regard du meneur était particulièrement... vide ... glacé... sans âme. Le coeur de la jeune femme s'emballa brutalement quand le meneur sans la quitter des yeux, obliqua vers elle, ses soldats lui emboîtant le pas comme un seul homme. Elle devina sans ambiguïté le geste de l'homme qui dégainait son épée, suivi du même geste unanime dans la troupe...

Le sang se mit à battre follement dans ses oreilles...Ça allait recommencer, comme en Poitou, les courageux soldats allaient s'acharner sur les enfants et elle... Marko en était devenu à moitié fou la dernière fois... protéger Marko, qu'il vive lui au moins... et surtout... l'empêcher de voir ça.

Qu'est-ce qu'ils font?

Sans répondre, Linon se retourna vivement en dégainant maladroitement son épée de la main gauche, et asséna un violent coup du plat de l'épée sur la croupe de la jument en poussant un grand cri pour l'effrayer. Celle-ci hennit, se cabra, manquant faire tomber l'enfant au regard affolé et partit au galop vers la ville, alors que les soldats se ruaient sur elle comme un seul homme.


Linoooooooooooooooooooooon.......................


Même pas le temps de leur dire qu'ils faisaient erreur, que la Princesse lui avait offert sa vie...le bras droit toujours occupé par le bébé qui s'était mis à pleurer avec force, Linon brandit en vain son arme de la main gauche, les coups pleuvaient déjà, l'épée fut vite arrachée et la jeune femme hurlant de douleur et de peur tomba à genoux, se replia sur le petit, le couvrant de sang... puis s'écroula sur le côté.


Citation:
13-07-2009 04:11 : Votre arme a été détruite.
13-07-2009 04:11 : Alitoucourt vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
13-07-2009 04:11 : Asclepiade vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
13-07-2009 04:11 : Rayan vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
13-07-2009 04:11 : Nolweenmonnier vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
13-07-2009 04:11 : Aioren vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
13-07-2009 04:11 : Migisti vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
13-07-2009 04:11 : Aioren vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
13-07-2009 04:11 : Albysia vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
13-07-2009 04:11 : Aioren vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
13-07-2009 04:11 : Rayan vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
13-07-2009 04:11 : Alitoucourt vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
13-07-2009 04:11 : Vava72 vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
13-07-2009 04:11 : Asclepiade vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
13-07-2009 04:11 : Rayan vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
13-07-2009 04:11 : Alitoucourt vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
13-07-2009 04:11 : Zarlino vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
13-07-2009 04:11 : Vous avez engagé le combat contre l'armée "Sursum Corda" dirigée par Migisti.


Les valeureux soldats s'étant assurés qu'elle ne bougeait plus, ne criait plus, quittèrent le champ de cette grande bataille et sans un mot, repartirent vers Dijon chercher les honneurs et médailles qui leur étaient dûs.

Couchée en chien de fusil dans son sang, l'avocate essayait de fixer les cailloux du chemin, ils étaient flous, c'était bizarre... elle aurait préféré voir les étoiles, la dernière fois, c'était elles qui l'avaient accompagnée jusqu'au douloureux retour à la vie. C'était même la Fée des étoiles qui l'avait empêchée de mourir... viendrait-elle cette fois..? Et pourquoi le bébé ne pleurait-il plus? Elle n'avait pas pu sauver la petite Libertà en Poitou, mais celui-ci... l'enfant trouvé, si enragé à vivre... elle aurait bien regardé, mais la douleur était si intense et si complète qu'elle ne pouvait bouger un muscle, même respirer devenait trop difficile... elle aurait mieux fait de le laisser chez l'aubergiste.. ah non, il serait mort... mais là, c'était pas mieux... Au moins, comme personne ne savait qu'elle était là, ses amis n'iraient pas se faire tuer à cause d'elle... toujours ça... où était-ils? L'avaient-ils déjà oubliée? Elle aurait dû rester avec la Zoko, au moins, elle serait rentrée à Saumur maintenant... mais Baile serait morte... Baile, Baile... qui l'aurait dit hein? Que je te ramassais pour être mieux massacrée à mon tour. Les paroles de Princesse sont sans valeur ma Baile. La GMF m'a laissé la vie sauve pour.. deux jours, pour mieux me faire tuer dès que nous serions séparées. Marko trouverait-il l'argent? Que ferait-il? Apprendrait-il quand même à lire? Zut, elle avait oublié d'écrire à Hiji pour le prévenir... Et Arnaut? Qui lui dirait? Il n'avait même pas répondu à sa lettre... Personne ne savait qu'elle était là, il n'y avait plus qu'à mourir dans l'indifférence générale. Et il valait peut-être mieux d'ailleurs, car tant qu'à se faire tuer à chaque pas, peut-être qu'elle aurait fini elle aussi par devenir pillarde ou brigande, histoire d'avoir une vraie raison d'être massacrée...

_________________
--Le_mystere


Que la malepeste soit sur cette brunette.
Toujours là dans les mauvais moment, le bouffon.
Capucin sur son épaule, le singe hésite et gigote sur ses omoplates. La droite ou la gauche ?
Assurément, l'épaule gauche est plus confortable.
Sourit en coin, le bouffon. Au moins il a un ami réconfortant.
Pas comme cette harpie. Grosse vache qui est devenu squelettique.

A quoi bon hurler que son mioche ait disparu ?
Un mioche, c'est un mioche. Peau ridée, et brailleur de première classe.
Voix stridente au point de le déconcentrer pendant qu'il jongle... pensez donc s'il a envie de subir pareil supplice!
Mais les yeux verts suppliants ont eu raison de lui.
Hélas. Elle l'a eu aux sentiments, en minaudant devant lui.

Le voilà, vadrouillant les routes bourguignonnes.
Explore les différentes villes environnantes, arpentant les sentiers battus chantant maintes comptines,
Scrute les manants, cherchant un minois peu commode, apte à commettre une atrocité sans nom. Le rapt d'un enfant.
Chemin faisant, la direction se précise. Plisse les yeux, le bouffon, pour lire le nom de la carte
Secoue la tête négativement, clochettes qui tintinnabulent. S'adresse à son singe, le bouffon, dépité.


Saumur ? Sommes nous déjà en Anjou ?
Demi tour, Capucin, c'est en Bourgogne que nous devons bouter le maraud, point en Anjou.

- Ah nan, min garchon. C'est ti po Saumur ichi.

- Pardon mon brave ?

Sursaute, le bougre, et fait un tour sur lui même...
L'avait pas vu qu'un vieillard trainait dans le coin. La frousse qu'il a eu.
Ahuri, le menestrel ... Ecarquille les yeux au point de les faire sortir de leurs orbites. Koikidi ?


Z'êtes drôle, tisote. T'es bin en Borgogne, c'est ti pas Saumur mais S'mur. Cliquer à gauche, pis eun fois arrivé au caillou, cliquer à droite, cliquer à droite à l'auberche, et ...


Yeux en forme de billes, il s'éclipse, le bouffon, laissant le vieillard continuer ses explications sans demander son reste.
Compagnon de route tres loquace, Capucin se crispe et hurle à la mort.
Stoppé net dans son élan, le bouffon.
Balles de jonglage qui tombent au sol, et roulent, roulent, roulent
Jusqu'aux pieds de la dame ensanglantée. Inerte. Aux vêtements maculés de sang.
Frisson qui lui parcourt le corps, il se sent maudit ...
Se rapproche prestement de la belle au bois dormant, le bouffon, et pose sa main sur la nuque de celle ci et l'étend au sol pour mieux la soigner.
Découvrant ainsi un trésor caché, protégé par la jeune maman. Elle au moins garde son gamin!
Le nourrisson dans un bras, l'autre main se pose sur le coeur.


Elle vit, Capucin !
Capucin ?
Capucin !
Reviens de suite !


Grommèlement, le singe n'est plus là... Toujours seul dans les moments cruciaux.
Soupire.
Délace rapidement la houppelande de la demoiselle, le jeune homme, rougissant devant la vue de la peau laiteuse de celle ci.
La plaie ! C'est la plaie qu'il faut regarder ... Et non les formes de la dame.
Détourne le regard, le bouffon, et déchire sa propre chemise pour éponger le sang qui inonde la brune.


Capuciiiiin !

C'est qu'il lui faut de l'eau !
C'est qu'il lui faut des bras pour tenir le nouveau né.
C'est qu'il ne sait pas que le singe a lui aussi fait une trouvaille ... Un enfant, plus âgé... Caché dans un taillis...


Dame Amberle, je vous déteste.


[M'ci ljd Sorianne pr l'emprunt du PNJ]
--Marko


Grison était partie au grand galop quand Linon l'avait frappée. Et le garçon couché sur l'encolure parce qu'il n'avait pas eu le temps d'attraper les rênes, s'accrochait en criant.

Mais arrêteeeuuuuuuuuuuuuuu !! Grison, arrêêêêêêêêêêête !!!!!!!!!!!


Marko rêvait d'avoir un cheval rien qu'à lui.. Mais un vrai cheval ! Un qui obéissait !! pas une dingue de jument ! Bien le ch'val de Linon, celle-là.. aussi folle qu'elle!


Arrêêêêêêêêêêteeeeeeeeeeeeeeeuuuuuuuuuuuuuuuuuu !!

Comment la faire s'arrêter...? Marko avait suffisamment agacé les oreilles de l'âne Angou pour savoir que les équidés détestaient ça... Il fit remonter sa main droite précautionneusement jusqu'à l'oreille du cheval emballé et enfonça résolument ses doigts dedans. Le cheval secoua la tête en hennissant, ralentit et se cabra pour se débarrasser de l'importun qui s'envola et atterrit dans la terre meuble d'un champ. Un peu secoué, l'enfant finit par se relever en titubant et gronda la vilaine.

T'es folle, hein? Bon, j'te préviens, je remonte et maint'nant tu m'obéis !


Mais Grison était un cheval facétieux, et elle se mit à tourner sur elle-même comme au bon vieux temps où elle essayait de dresser Linon. Pestant contre ce fichu cheval, Marko finit néanmoins par se retrouver en selle et tira sèchement sur les rênes pour lui faire prendre la bonne direction.. enfin croyait-il.

Il leur fallut pourtant un bon moment avant de retrouver leur point de départ, mais arrivés à proximité, pas de Linon.

Elle l'avait abandonné... Marko redoutait ce moment depuis la mort de son père, et voilà, c'était fait..

Une silhouette curieusement habillée s'agitait, agenouillée sur la route. Désemparé, Marko attacha la jument à un arbre et se faufila jusqu'à un taillis pour observer la scène et décider s'il pouvait demander à l'inconnu s'il avait vu sa belle-mère...

Des yeux le fixaient dans la pénombre. Un cri perçant et inconnu fit violemment sursauter l'enfant qui regarda, d'abord médusé, l'étrange petite créature munie de ... bras ! L'attaque est la meilleure des défenses, tous les vrais hommes savent ça, aussi, ni une ni deux, Marko dégaina son épée en bois et se rua en hurlant sur le singe qui déguerpit aussitôt en poussant d'invraisemblables cris suraigus.
Eikorc
[Une mort tant attendue…]
De la chute à l’arrivée… (du 11 à aujourd’hui)


Temps qui s’arrête, qui se suspend. Les secondes deviennent des heures interminables alors que son esprit s’extirpe de sa carcasse ; Tombé, sombré… Mort. Pour de bon ? Pour de vrai ? Enfin ?
Peut-être, possible, probablement… Rien. Plus rien ne le retient à cette terre qu’il foule depuis des décennies. A quoi bon s’acharner ? A quoi bon se battre pour rester dans ce corps qui devient de plus en plus froid alors que le liquide de vie s’en écoule ? Provoquer les combats, provoquer la fureur de ses ennemis, provoquer la mort des combattants… Est-ce vraiment fini pour lui ? Un frémissement traverse cette carcasse dont les paupières tremblent quelques instants.

Douleur de plus en plus présente qui s’immisce dans la moindre interstice de sa peau. Dans sa chair, dans ses muscles, dans ses os et surtout, dans son esprit… A quel visage se raccrocher pour rester là bas ? A quelle envie se retenir pour ne pas partir sur la face de cette lune qui l’appelle une fois de plus ?
Goutte à goutte le sang s’enfuit, grain par grain le temps s’écoule… Vivre ? Mourir ? Se battre, combattre comme toujours ou pour une fois se laisser aller, enfin… ?
Questions qui tournent et tournent encore et encore dans l’esprit embrumé du de Nerra qui n’esquisse pu le moindre geste sur cette terre dans laquelle il s’enfonce doucement… Ses hommes, ses compagnons, ses amis sont tous tombés. Mort eux aussi ? Sans doute. Alors à quoi bon rester ?

Plus d’âme à libérer, plus de soleil pour l’éclairer, plus de lune à protéger, plus de compagnons d’armes à faire vibrer. Plus rien… Comme un bruit de claquement alors que l’esprit se retranche à nouveau derrière les barrières solide qu’il a créé pour se protéger de la douleur… Et pourquoi pas emprunter cette route qui le mène loin de ce lieu de désolation où l’aube commence à se lever ? Pourquoi ne pas abandonner ce corps que la lumière vient réchauffer et rendre plus douloureux encore ?

Comme d’un haussement d’épaule la décision est prise et le colosse abandonne la flamme vacillante de la vie à la noirceur et l’obscurité de la nuit qui l’attendait depuis longtemps… Faucheuse, ma douce amie, fait ton office, le temps est venu pour moi de rejoindre amis et âme-sœur… La danse est finie. Rideau !

Un flash. Un seul et tout bascule…
Corps entier qui se trouve projeté en arrière et alors qu’il pensait toute douleur abandonnée, le choc qu’il reçoit dans son dos lui arrache un grognement… Les paupières se soulèvent pour dévoiler l’azur métallique qui fouille les environs pour ne découvrir que du brouillard. Sourcil qui se hausse alors qu’il parcourt l’horizon d’un coup d’œil habitué, cherchant la moindre trace d’une quelconque vie… Rien. Nada, personne… Et cette absence de bruit, de vie, ce n’est pas ce qui lui parait le plus étrange, c’est surtout cette impression de déjà vu…
Les sourcils se froncent alors que des picotements se font sentir son corps, comme si on déplaçait sa carcasse… Qui ? Pourquoi ? Qu’importe ! Il est mort. Oui, bel et bien mort… Un sourire s’esquisse sur les lèvres de la montagne de muscle qui avance pas à pas dans un bourbier sans nom ; ses bottes ferrées se font beaucoup plus lourde qu’auparavant. Plus de sang qui goutte sur son corps, son mollet transpercé ne lui apporte aucune douleur et c’est ça qui le différencie de ce qu’il est en bas… Nulle souffrance, nul plaisir pour lui indiquer qu’il vit encore…

L’oreille attentive capte murmures, gloussements et craquements. Les muscles tétanisés se contractent pourtant alors que ses mains cherchent les armes qui ne sont plus… Le nez se plisse alors que les poings imposant se contractent pendant que les jambes se campent dans la vase épaisse. Bruit de succion qui accueille le mouvement du de Nerra, suivit de peu par un rire presque trop clair…
Délire ? Réalité ? Qui peut vraiment le dire… ? Toujours est-il qu’un sourcil se hausse alors que devant lui apparaissent les princes-démons dont les descriptions lui sont parvenues au gré de ses lectures… Et pourtant… Et pourtant ces silhouettes lui semblent familières, comme une impression d’être rentré au bercail… El Diablo à sa place dans l’enfer lunaire ? Pas qu’un peu même !

Un sourire se glisse sur le faciès du géant alors que les sept qui lui font face se donnent l’accolade… Il l’avait dit, qu’un jour il reviendrait, qu’un jour il ferait parti de cet endroit. Et pourtant il aimerait savoir comment ça se passe là-haut… Sans un mot il s’avance, comme pour rejoindre l’amoncellement de bras, de jambes, de pattes, de poils que forment les damnés. Mais il passe à côté d’eux, sans un mot, sans un regard, car il veut tenter, car il veut essayer de croiser… Et pourquoi pas de rejoindre ceux qui l’ont abandonné ? Tumulte qui suit le chemin qu’emprunte ses bottes accompagnées d’un claquement presque sévère pour faire taire la moindre protestation…

Et alors qu’il s’approche de cette montagne si haute et si abrupte que lui-même se sentirait petit face à son immensité, une lumière transperce l’épais brouillard pour venir se poser sur lui. Les sourcils se froncent alors qu’il se fait aveugler par cette luminosité imprévue… Une voix basse et chaude, presque paternelle résonne dans son esprit et pourtant elle lui parait presque irritante, désobligeante… Et les mots prononcés se font abrupts, menaçants. Le nez se plisse alors que les mâchoires se serrent de toute leur force… Il fait partie de ceux qui n’ont pas le choix, de ceux qui n’ont pas besoin de gravir chaque étape pour savoir qu’ils sont déjà jugés… Chacun des pêchés à trouvé sa place en lui à un moment donné et la colère est celle qui l’habite complètement…

Corps qui vibre entièrement alors qu’un cri monte du fin fond de son ventre pour éclater dans l’épaisseur obscure qui entoure ce halo de lumière… Un hurlement de rage traverse la moindre parcelle d’un corps qui se tend à s’en rompre pour laisser échapper toute la haine qui le fait vivre. Cette haine car il sait que jamais il ne pourra rejoindre le meilleur ami qui l’a abandonné alors qu’il avait encore de nombreuses choses à apprendre… Cette colère alors qu’il sait désormais qu’il ne sera plus jamais reposer auprès de son âme-sœur… Et ses poings puissant de s’abattre sur les pierres qui recouvrent cette montagne, encore et encore. Rage tellement puissante que la décision s’impose d’elle-même : Non, il n’est plus l’heure pour lui de s’éteindre… Non.
Le serpent, loin de se mordre la queue pour ferme la boucle d’une vie, se détend d’un coup pour se retourner et repartir d’où il vient…

Aura rosâtre qui s’impose alors à un esprit embrumé… Lumière qui perce difficilement à travers ses paupières lourdes qui sont soudées par la terre et le sang. Un grondement monte dans sa gorge alors que des tressautements incessants viennent réveiller les douleurs qu’il avait oublié…
Que c’est-il passé ? Où sont ses hommes ?
Nouvel éclair de douleur alors que la charrette qui le transporte roule sur une grosse pierre. Et les paupières de s’ouvrir d’un coup sur un azur perçant alors que les mâchoires se resserrent… Le regard tombe sur le sang qui macule la carcasse posée sur lui. A qui appartient-elle ? Il n’en sait rien, mais elle lui permet de se rappeler cet étendard pourpre… Grognement qui monte dans sa gorge, ne devrait-il pas être mort ?

Un mouvement d’épaule pour élever son bras droit lui arrache un frémissement de douleur alors que ses yeux s’écarquillent sous la puissance du choc électrique qui remonte le long de sa chair. Clignement de paupières pour la chasser, comme toutes les autres, une fois de plus… Mais c’est sans compter cette nuque qui semble s’éveiller à son tour pour se rappeler à son bon souvenir ; Ce picotement devenu familier qui se diffuse dans l’échine, parcourant le moindre nerf avant de remonter jusqu’à la base de son crâne pour exploser d’un seul coup dans son esprit…
Douleur intense qu’il ne veut même pas chercher à combattre, laissant les éclairs blancs danser inlassablement devant ses pupilles… Et surtout laisser ses pensées se faire happer par la douce torpeur de cette souffrance qui lui rappelle qu’il est en vie, encore…

Combien de temps vogue-t-il entre conscience et inconscience ? Combien d’heures, combien de jours passent sans qu’il ne le sache réellement ? Trop… Trop peu… Vraiment pas assez alors que l’heure est venu de "décharger" les paquets. Trop dans les vapes pour voir à qui appartiennent ces mains qui se referment sans ménagement sur le cuir de son plastron. Mains qui l’arrachent au bois dur et pourtant beaucoup plus confortable de cette charrette qui a supporté son poids quelques temps…
Tout ça pour quoi ? Pour se faire entraîner dans des corridors sombres où l’odeur entêtante de l’humidité se fait sentir… Il les sent sur lui, ces doigts, ces mains rudes qui pressent sans ménagement sur ses plaies. Et pourtant, il ne peut esquisser le moindre geste pour frapper à mort ces soldats qui l’emmènent il ne sait où… Descente interminable jusqu’à ce qu’un grincement se fasse entendre et que tout contact s’efface. Jusqu’à ce sol qui l’accueille lourdement dans un nuage de poussière… D’autres chocs ici et là, avec lui ou ailleurs, il n’en sait rien, mais toujours est-il que malgré son état de cadavre ambulant, il n’aura pas la liberté de bouger…

Lèvres qui s’entrouvrent pour laisser échapper un râle, une insulte, la seule chose qu’il puisse prononcer dans son état avant de replonger dans le gouffre abyssale de l’inconscience :
« Bande de chiens galeux… »
C’est vrai, ils auraient pu avoir la décence de les achever…
A nouveau ces secondes, ces minutes, ces heures s’écoulent, sans qu’il ne se rende compte de rien. Peut-être sera-t-on venu jusqu’à lui pour soigner ses plaies ; peut-être les mains qui ont parcouru son corps pour recoudre, cautériser et panser ses blessures n’ont-elles pas été qu’un rêve… Peut-être…

_________________
"Pour toujours... Et à jamais."

"Mercenaire rôliste, cherchant une troupe ? Contactez moi..." Zoko ad eternam
Maleus
[Serpent en cage]

Tout le monde s'accorde pour dire qu'entre un Mal' comateux et un Mal' en bonne santé il n'y a presque pas de differences.
Tandis que l'un parle peu et ne voit que d'un oeil, l'autre ne voit plus rien et ne dit plus rien.
Mis à part cela, les deux sont très semblables.
Bref après avoir été trimballé inconscient et avec ses camarades dans une charette qui sent la charogne c'est direction les cellules joinvilloise qu'on le mena.

Dans son delire, le borgne se croit sur l'astre lunaire..il est allongé face contre le sol..ses ongles griffants le sol dur comme de la pierre de cet enfer.
Il n'a jamais imaginé ça ainsi..il est même deçu.
Puis c'est une douleur aigue sur son flanc qui le reveille.
Alors que l'unique oeil s'ouvre ce n'est point sur la lune qu'il est mais dans une piece sombre, allongé sur un sol de pierre très froid, face contre terre.

Il se redresse, regarde ses mains ensanglantée et se dit qu'helas ça il ne l'a pas revé..les ongles sont brisés, le sang coule encore un peu tandis que la douleur à chaques contacts est insupportable.
Leger soupire..il reste plusieurs longues minutes assis sur ce sol humide et froid pour s'habituer à l'onscurité qui regne dans cette piece.
Le borgne n'a pas mis longtemps à comprendre, habitué qu'il est à l'univers carceral il sait très bien où il se trouve.

Une cellule rien que pour lui..grande classe...parcontre il ne sait pas depuis combien de temps il y est enfermé.
Ces derniers souvenirs remontent à cette bataille contre une armée à l'étendard pourpre.
Un vrai massacre, un gout de sang et d'amertume dans le bouche.

Maintenant qu'il y voit mieux, le grincheux se rend compte qu'on lui a retiré chemise et mantel..boarf de toute maniere après tout ce qu'il a pris dans la face c'est fringues ne doivent plus ressembler à grand chose.
Plusieurs bandages...ces enfoirés ne les ont même pas achevé...soigné par des ennemis...jusqu'où aller dans la honte.

Eh puis cette odeur...le sang seché sur ses braies..une odeur de charogne sans oublier cette odeur de sueur...ma doue.. les nobles parisiens habitués aux bonnes odeurs parfumées de la cour royale ne supporteraient pas cette odeur..p't'etre même qu'ils en vomiraient leurs tripes...
Sourire au coin des levres en imaginant la scène..
Sourire qui s'efface rapidement..levre inferieure abimée..mon pauvre Mal' t'es dans un sale etat.

Le borgne se leve, manque de tomber et se retient de justesse en se calant contre un des quatres murs de sa cellule.
Bordel c'est qu'il a même du mal à tenir sur ses guiboles le cyclope..d'ailleurs heureusement qu'il ne se voit pas dans un mirroir..vu son aspect actuel il prefererait se pendre plutot que de rester aussi pitoyable.

Encore plusieurs longues minutes qui défilent..assez pour que le grognon puisse tenir sans souçi sur ses gambettes.
Il fait donc les cents pas dans sa cage..des fois des couinements qui le sortent de ses pensées quand il marche sur la queue d'un gaspard...foutus rats...
S'evader? Non impossible...Dans son etat c'est même pas la peine d'y penser.
Eh puis à quoi bon.. autant attendre de voir les gardiens, d'en savoir plus sur son avenir.

Pis voila que ça lui revient..
L'est surement pas seul dans le coin, peut etre que Eik, Feli, Lucie et les autres sont pas loins..des voisons de cellule...vive le voisinage.
Mal' avale sa salive et commence à siffler l'air de la chanson de mercenaire qu'il avait entendu lors du siege de Cosne.
Il tousse beaucoup..à chaques fois la toux reveille les douleurs causées par ses blessures mais rien à faire...pas la premiere fois ni la dernieres fois qu'il souffre de mauvaises plaies..on lui a bien arraché un oeil...on s'habitue à la douleur...jamais totalement mais quand même.

La mélodie reprend..l'ouïe guete des réponses, des échos, des signes de vie...

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 7, 8, 9, ..., 11, 12, 13   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)