Arnauld
Pour le titre, euh... Imaginez un pigeon qui vole... et qui frappe à une porte, et, hum, la femme derrière est frappée aussi.
Citation:
A : Eliance la Ménudière Romanov - Mâcon, Bourgogne
De : Arnauld Cassenac - Bourg, Savoie
Bonjour,
J'espère que je n'écorche pas trop votre nom. J'ai un léger coup dans le nez et je m'ennuie un peu, et en plus je suis plutôt inquiet parce que je ne sais pas où est passée Actyss depuis tout à l'heure, alors je me suis dit : Arnauld, prends-toi en main, fais quelque chose ! Et écrire une lettre, c'est quelque chose, n'est-ce pas ? Voilà ! Et c'est tombé sur vous.
Ça ne fait pas vraiment plaisir, j'imagine, de lire une lettre écrite par un gars dont le prétexte est « j'ai rien d'autre à faire ». Bon, je l'avoue, c'est faux. En fait, je vous écris parce que je vous aime bien.
Je ne sais pas trop ce que vous pensez de moi, mais ce n'est pas bien grave. N'hésitez pas à me dire, si vous me répondez, que vous me considérez comme un pauvre type, ou que vous vous souvenez à peine de moi. Un peu d'honnêteté, ça fait toujours du bien, et j'ai remarqué que vous ne vous embarrassez pas vraiment de politesses et de subtils sous-entendus. Je considère cela comme une sorte de qualité ! En tout cas, ça me plaît assez. Même si je crois que vous avez froissé Actyss, le premier jour où vous nous avez vus à Mâcon.
Parfois j'ai un peu honte quand je repense au jour où nous nous sommes rencontrés, à Narbonne. Je crois que je vous ai vraiment déballé toute ma vie et vous la vôtre, remarquez. D'ailleurs, à ce propos, j'aurais une ou deux choses à vous demander.
La première, c'est à propos des Corleone. Je me souviens que vous m'avez dit avoir entretenu une correspondance avec cet abruti d'Italien tout bouffi de mépris et d'autosuffisance qui s'est tatoué une espèce de coquard sur lil gauche. Je ne sais pas si vous entretenez encore certains liens avec cette famille, mais si jamais c'était le cas, je voudrais vous demander de ne jamais leur parler de Cléo (vous savez, Cléocharie Corleone, celle à propos de qui vous m'avez tant entendu geindre). Je crois que je vous ai dit où elle vit actuellement : personne ne doit jamais savoir où elle se trouve. S'il y a bien une chose qu'elle mérite, c'est la tranquillité, et ils seraient capables d'aller la tourmenter jusque là-bas. Je vous serais donc vraiment très reconnaissant si vous gardiez le silence à son propos.
La seconde est plus compliquée. Je ne sais pas trop comment la formuler. J'ai compris que vous aviez vécu une rupture douloureuse, il y a quelque temps. Pourtant vous êtes aujourd'hui mariée (même si je n'ai pas compris tous les détails mariée ou presque mariée?), et vous avez l'air de bien vous porter. Alors, à moins que vous ne soyez une bonne actrice, vous avez réussi à tourner la page et à construire quelque chose avec quelqu'un d'autre. J'aimerais en faire autant et je me disais Enfin, je me disais que les conseils d'une personne qui avait vécu la même situation que moi et qui s'en était sortie pourraient m'aider. Le seul avis extérieur que je reçois est celui d'un ancien ami qui vit dans un bonheur si parfait que je me dis qu'il n'est peut-être pas très fiable. Et puis vous êtes une femme. Vous êtes sûrement plus compétente pour tout ça. Mais vous n'êtes pas obligée d'accepter de m'aider ! On se connaît à peine. Vous n'avez sûrement pas envie de parler de choses aussi personnelles à quelqu'un comme moi. Je me débrouillerai, ne vous inquiétez pas. Enfin, je sais que vous ne vous inquiétez pas, on se connaît à peine je viens de le dire c'est juste une façon de parler. Ou d'écrire, enfin vous avez compris.
Vous allez bien ? Je crois qu'on demande ça au début de la lettre normalement. Moi ça va. Je suis enfin en Savoie, mais on n'est pas encore en train de marcher sur les montagnes, on les regarde d'en bas.
Bonne journée à vous Portez-vous bien, Au plaisir de vous revoir J'en ai marre de ne pas savoir comment conclure mes lettres
Arnauld Cassenac
De : Arnauld Cassenac - Bourg, Savoie
Bonjour,
J'espère que je n'écorche pas trop votre nom. J'ai un léger coup dans le nez et je m'ennuie un peu, et en plus je suis plutôt inquiet parce que je ne sais pas où est passée Actyss depuis tout à l'heure, alors je me suis dit : Arnauld, prends-toi en main, fais quelque chose ! Et écrire une lettre, c'est quelque chose, n'est-ce pas ? Voilà ! Et c'est tombé sur vous.
Ça ne fait pas vraiment plaisir, j'imagine, de lire une lettre écrite par un gars dont le prétexte est « j'ai rien d'autre à faire ». Bon, je l'avoue, c'est faux. En fait, je vous écris parce que je vous aime bien.
Je ne sais pas trop ce que vous pensez de moi, mais ce n'est pas bien grave. N'hésitez pas à me dire, si vous me répondez, que vous me considérez comme un pauvre type, ou que vous vous souvenez à peine de moi. Un peu d'honnêteté, ça fait toujours du bien, et j'ai remarqué que vous ne vous embarrassez pas vraiment de politesses et de subtils sous-entendus. Je considère cela comme une sorte de qualité ! En tout cas, ça me plaît assez. Même si je crois que vous avez froissé Actyss, le premier jour où vous nous avez vus à Mâcon.
Parfois j'ai un peu honte quand je repense au jour où nous nous sommes rencontrés, à Narbonne. Je crois que je vous ai vraiment déballé toute ma vie et vous la vôtre, remarquez. D'ailleurs, à ce propos, j'aurais une ou deux choses à vous demander.
La première, c'est à propos des Corleone. Je me souviens que vous m'avez dit avoir entretenu une correspondance avec cet abruti d'Italien tout bouffi de mépris et d'autosuffisance qui s'est tatoué une espèce de coquard sur lil gauche. Je ne sais pas si vous entretenez encore certains liens avec cette famille, mais si jamais c'était le cas, je voudrais vous demander de ne jamais leur parler de Cléo (vous savez, Cléocharie Corleone, celle à propos de qui vous m'avez tant entendu geindre). Je crois que je vous ai dit où elle vit actuellement : personne ne doit jamais savoir où elle se trouve. S'il y a bien une chose qu'elle mérite, c'est la tranquillité, et ils seraient capables d'aller la tourmenter jusque là-bas. Je vous serais donc vraiment très reconnaissant si vous gardiez le silence à son propos.
La seconde est plus compliquée. Je ne sais pas trop comment la formuler. J'ai compris que vous aviez vécu une rupture douloureuse, il y a quelque temps. Pourtant vous êtes aujourd'hui mariée (même si je n'ai pas compris tous les détails mariée ou presque mariée?), et vous avez l'air de bien vous porter. Alors, à moins que vous ne soyez une bonne actrice, vous avez réussi à tourner la page et à construire quelque chose avec quelqu'un d'autre. J'aimerais en faire autant et je me disais Enfin, je me disais que les conseils d'une personne qui avait vécu la même situation que moi et qui s'en était sortie pourraient m'aider. Le seul avis extérieur que je reçois est celui d'un ancien ami qui vit dans un bonheur si parfait que je me dis qu'il n'est peut-être pas très fiable. Et puis vous êtes une femme. Vous êtes sûrement plus compétente pour tout ça. Mais vous n'êtes pas obligée d'accepter de m'aider ! On se connaît à peine. Vous n'avez sûrement pas envie de parler de choses aussi personnelles à quelqu'un comme moi. Je me débrouillerai, ne vous inquiétez pas. Enfin, je sais que vous ne vous inquiétez pas, on se connaît à peine je viens de le dire c'est juste une façon de parler. Ou d'écrire, enfin vous avez compris.
Vous allez bien ? Je crois qu'on demande ça au début de la lettre normalement. Moi ça va. Je suis enfin en Savoie, mais on n'est pas encore en train de marcher sur les montagnes, on les regarde d'en bas.
Bonne journée à vous Portez-vous bien, Au plaisir de vous revoir J'en ai marre de ne pas savoir comment conclure mes lettres
Arnauld Cassenac