Rebaile
[Je voudrais pas crever *]
Dans quelques heures, dans moins d'un jour, elle sera à Moulins.
Le sourire se fait plus grand pask'à Moulins, ya un autre moulin, et dans c'moulin, ya Thea. Qui lui a promis une surprise. Et une balade en Savoie, avec Ninon.
Ca f'sait un bail qu'elle n'avait pas été aussi insouciante, la Baile. Et là elle l'est, totalement. Thea, c'est plus qu'une bouffée d'oxygène, c'est une atmosphère à elle toute seule, et quand les choses lui pèsent, elle sait pouvoir les décharger auprès d'elle, et repartir, les épaules et le coeur plus légers.
Insouciante, elle l'est depuis son départ des Flandres, ya une semaine environ. Là-bas, elle a déposé Gaïlen, le petit d'Arduilet, fils de cette Cap' dont elle garde le corps quand elle la laisse, et parfois l'esprit quand elle le peut. Adorable gamin de quelques dix-huit mois, au gris regard déjà triste. S'était attachée à lui plus qu'elle ne le pensait, ptetre bien pask'elle n'aura jamais d'gamin, elle, puisque pour en faire un, faut un père, et qu'les pères, ca n'est pas trop son truc. Les pairs non plus d'ailleurs, mais ca, elle ne le sait pas encore. Et puis pour avoir un enfant, faut de quoi l'porter, et son ventre est mort quand elle s'est empalée sur l'épée de Nanny, ya des mois de cela. Elle avait très vite chassé ces pensées déplaisantes quand, en Artois, la missive d'la Moulinoise lui était parvenue. Elle s'était empressée alors de chevaucher pour déposer au plus vite Gaïlen chez ses grands-parents, et avait pris l'chemin du retour.
Elle avait fait tout dans les règles, pour la première fois d'sa vie. Avait d'mandé un laissez-passer dans tous les Duchés qu'elle devait traverser, et partout on le lui avait accordé, après discussion. Elle en avait été heureuse, après cette mésaventure en Orléans, qu'elle n'oubliera jamais, quand elle avait été au centre d'une polémique des plus détestables, parce qu'elle se retrouvait sur une liste d'ennemis, alors qu'elle n'avait jamais mis les pieds dans c'Duché et qu'elle avait passé les douze derniers mois à expliquer qu'elle avait pris un autre chemin que Libertad... De quoi faire renaitre la haine en elle que le temps passé auprès d'sa Cap' avait réussi à faire taire.
Elle avait vécu comme une mince consolation la lettre de la GMF au gouv' Lexhor, lui stipulant qu'elle ne représentait pas un danger... Comble de l'ironie pour quelqu'un venu pour le défendre, ce Duché. Alors elle avait juré qu'elle n'y remettrait plus jamais les pieds, et comme son ressentiment concernant le Poitou et l'Perigord, elle ne reviendrait pas sur ce serment.
Mais c'est l'esprit tranquille qu'elle avait traversé sans encombres Artois, Champagne et Bourgogne, pour s'poser une nuit en Auvergne, à une dizaine de lieues de Bourbon, dernière étape avant Moulins. Elle a peu dormi, n'en pouvant plus d'attendre, si près du but. Alors elle a sellée Rixende, la jument que Thea lui avait prêtée, qu'elle avait réussi à apprivoiser durant ce dernier mois, et avait pris la direction de la cité auvergnate.
Caprice du destin, elle a dû rebrousser chemin, la route initiale étant impraticable pour une raison qu'elle ignorait... Pressée d'arriver à destination, elle avait choisi, un peu par la force des choses, de passer par le nord et de longer Nevers.
Avec la lune comme seule compagne, elle est entrée de nouveau dans cette Bourgogne fermée au monde pour cause de Zoko. En traversant Cosne une première fois, elle avait croisé de loin certains d'ses anciens compagnons d'arme. Elle sait qu'elle va devoir les combattre, pour la première fois depuis qu'elle a quitté les Rouges, si elle répond à la mobilisation lancée par la GA pour défendre Bourgogne et Auvergne... Mais d'abord revoir Thea, et après, mourir s'il le faut.
A hauteur de Nevers, elle stoppe la jument, prise d'un sentiment irraisonné d'oppression. Elle met du temps à comprendre c'qui en est à l'origine, et ce n'est que lorsqu'elle réalise qu'elle n'entend plus aucun des bruits rassurants d' la nuit qu'elle descend immédiatement d'sa monture et dégaine son épée, dos collé au flanc de Rixende, scrutant les ténèbres, espérant s'être trompée...
Mais malgré ses sens en alerte, elle ne les voit pas s'approcher sur sa droite... Lorsqu'elle leur fait face, elle comprend qu'il est trop tard.
Ils sont sept, et elle n'a aucune chance de s'en sortir.. Un geste réflexe, et elle frappe la croupe de la jument, l'obligeant à fuir, s'accrochant au mince espoir que malgré sa propre disparition qu'elle sentait proche, Rixende retrouverait un jour le chemin de Thea, à qui la Baile avait promis de rendre sa monture...
Le premier agresseur est à portée de lame et l'ancienne Rouge lève son arme, prête au combat. Mais elle reste figée quand un rayon de lune lui révèle le visage de l'assaillant. Elle le reconnait. Mais qui ne le reconnaitrait pas?... Elle l'avait vue plusieurs fois, lors d'un périple de triste mémoire en Perigord-Angoumois. Armoria.. La Princesse.. La GMF... Celle-là meme qui l'avait réhabilitée en Orléans alors qu'elle savait ce que la Baile avait fait... Elle baisse légèrement son épée.
Arrêtez, c'est...
Mais les mots sont stoppés net par le coup qui fait voler sa lame en éclat, et lui entaille profondément le poignet. Sous le choc elle recule, lorsqu'un deuxième coup porté par un inconnu lui brise son écu. Elle perd l'équilibre, se relève immédiatement et leur refait face. Elle ne sent aucune douleur dans sa main, juste une question qui lui martèle l'esprit alors qu'elle comprend qu'elle ne reverra jamais Moulins, ni Thea, ni l'Ange... Pourquoi?... Pourquoi m'avoir fait croire que ce chemin de croix n'était pas vain? Pourquoi vous?...Pourquoi? Et ces mots lui martèlent l'esprit comme le sang dans ses tempes. Mais ils ne sortent toujours pas, car à peine relevée, ils se ruent tous, et les coups pleuvent, d'hommes et de femmes qu'elle ne connait pas, sauf un, le récent mari de Fitz qu'elle ne connait que de vue... Un instant l'idée de lui dire que sa femme l'avait invitée à leur mariage lui traverse l'esprit embué, mais ses lèvres ne répondent plus.
Et quand la Princesse plonge son arme dans c'qui lui tient lieu de poumon puis la retire d'un geste sec, elle a l'impression de mourir debout, le souffle coupé. Mais elle ne fait que tomber à genoux, ne sentant pas le dernier coup, les voyant simplement s'éloigner d'un regard flou. Et la question sort, inaudible vu la distance.
Pourquoi...
Sa tête heurte le sol et elle sombre dans l'inconscience.
Elle aurait dû tomber sous d'autres mains que celles-ci... Elle voudrait ne pas crever, avant de finir ce qu'elle a commencé... Mais elle n'a pas voix au chapitre. Elle ne reverra plus Moulins, ne rira plus avec Thea. Elle ne protègera plus l'Ange, rattrapée par son passé...
* Poème de Boris Vian
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Dans quelques heures, dans moins d'un jour, elle sera à Moulins.
Le sourire se fait plus grand pask'à Moulins, ya un autre moulin, et dans c'moulin, ya Thea. Qui lui a promis une surprise. Et une balade en Savoie, avec Ninon.
Ca f'sait un bail qu'elle n'avait pas été aussi insouciante, la Baile. Et là elle l'est, totalement. Thea, c'est plus qu'une bouffée d'oxygène, c'est une atmosphère à elle toute seule, et quand les choses lui pèsent, elle sait pouvoir les décharger auprès d'elle, et repartir, les épaules et le coeur plus légers.
Insouciante, elle l'est depuis son départ des Flandres, ya une semaine environ. Là-bas, elle a déposé Gaïlen, le petit d'Arduilet, fils de cette Cap' dont elle garde le corps quand elle la laisse, et parfois l'esprit quand elle le peut. Adorable gamin de quelques dix-huit mois, au gris regard déjà triste. S'était attachée à lui plus qu'elle ne le pensait, ptetre bien pask'elle n'aura jamais d'gamin, elle, puisque pour en faire un, faut un père, et qu'les pères, ca n'est pas trop son truc. Les pairs non plus d'ailleurs, mais ca, elle ne le sait pas encore. Et puis pour avoir un enfant, faut de quoi l'porter, et son ventre est mort quand elle s'est empalée sur l'épée de Nanny, ya des mois de cela. Elle avait très vite chassé ces pensées déplaisantes quand, en Artois, la missive d'la Moulinoise lui était parvenue. Elle s'était empressée alors de chevaucher pour déposer au plus vite Gaïlen chez ses grands-parents, et avait pris l'chemin du retour.
Elle avait fait tout dans les règles, pour la première fois d'sa vie. Avait d'mandé un laissez-passer dans tous les Duchés qu'elle devait traverser, et partout on le lui avait accordé, après discussion. Elle en avait été heureuse, après cette mésaventure en Orléans, qu'elle n'oubliera jamais, quand elle avait été au centre d'une polémique des plus détestables, parce qu'elle se retrouvait sur une liste d'ennemis, alors qu'elle n'avait jamais mis les pieds dans c'Duché et qu'elle avait passé les douze derniers mois à expliquer qu'elle avait pris un autre chemin que Libertad... De quoi faire renaitre la haine en elle que le temps passé auprès d'sa Cap' avait réussi à faire taire.
Elle avait vécu comme une mince consolation la lettre de la GMF au gouv' Lexhor, lui stipulant qu'elle ne représentait pas un danger... Comble de l'ironie pour quelqu'un venu pour le défendre, ce Duché. Alors elle avait juré qu'elle n'y remettrait plus jamais les pieds, et comme son ressentiment concernant le Poitou et l'Perigord, elle ne reviendrait pas sur ce serment.
Mais c'est l'esprit tranquille qu'elle avait traversé sans encombres Artois, Champagne et Bourgogne, pour s'poser une nuit en Auvergne, à une dizaine de lieues de Bourbon, dernière étape avant Moulins. Elle a peu dormi, n'en pouvant plus d'attendre, si près du but. Alors elle a sellée Rixende, la jument que Thea lui avait prêtée, qu'elle avait réussi à apprivoiser durant ce dernier mois, et avait pris la direction de la cité auvergnate.
Caprice du destin, elle a dû rebrousser chemin, la route initiale étant impraticable pour une raison qu'elle ignorait... Pressée d'arriver à destination, elle avait choisi, un peu par la force des choses, de passer par le nord et de longer Nevers.
Avec la lune comme seule compagne, elle est entrée de nouveau dans cette Bourgogne fermée au monde pour cause de Zoko. En traversant Cosne une première fois, elle avait croisé de loin certains d'ses anciens compagnons d'arme. Elle sait qu'elle va devoir les combattre, pour la première fois depuis qu'elle a quitté les Rouges, si elle répond à la mobilisation lancée par la GA pour défendre Bourgogne et Auvergne... Mais d'abord revoir Thea, et après, mourir s'il le faut.
A hauteur de Nevers, elle stoppe la jument, prise d'un sentiment irraisonné d'oppression. Elle met du temps à comprendre c'qui en est à l'origine, et ce n'est que lorsqu'elle réalise qu'elle n'entend plus aucun des bruits rassurants d' la nuit qu'elle descend immédiatement d'sa monture et dégaine son épée, dos collé au flanc de Rixende, scrutant les ténèbres, espérant s'être trompée...
Mais malgré ses sens en alerte, elle ne les voit pas s'approcher sur sa droite... Lorsqu'elle leur fait face, elle comprend qu'il est trop tard.
Ils sont sept, et elle n'a aucune chance de s'en sortir.. Un geste réflexe, et elle frappe la croupe de la jument, l'obligeant à fuir, s'accrochant au mince espoir que malgré sa propre disparition qu'elle sentait proche, Rixende retrouverait un jour le chemin de Thea, à qui la Baile avait promis de rendre sa monture...
Le premier agresseur est à portée de lame et l'ancienne Rouge lève son arme, prête au combat. Mais elle reste figée quand un rayon de lune lui révèle le visage de l'assaillant. Elle le reconnait. Mais qui ne le reconnaitrait pas?... Elle l'avait vue plusieurs fois, lors d'un périple de triste mémoire en Perigord-Angoumois. Armoria.. La Princesse.. La GMF... Celle-là meme qui l'avait réhabilitée en Orléans alors qu'elle savait ce que la Baile avait fait... Elle baisse légèrement son épée.
Arrêtez, c'est...
Mais les mots sont stoppés net par le coup qui fait voler sa lame en éclat, et lui entaille profondément le poignet. Sous le choc elle recule, lorsqu'un deuxième coup porté par un inconnu lui brise son écu. Elle perd l'équilibre, se relève immédiatement et leur refait face. Elle ne sent aucune douleur dans sa main, juste une question qui lui martèle l'esprit alors qu'elle comprend qu'elle ne reverra jamais Moulins, ni Thea, ni l'Ange... Pourquoi?... Pourquoi m'avoir fait croire que ce chemin de croix n'était pas vain? Pourquoi vous?...Pourquoi? Et ces mots lui martèlent l'esprit comme le sang dans ses tempes. Mais ils ne sortent toujours pas, car à peine relevée, ils se ruent tous, et les coups pleuvent, d'hommes et de femmes qu'elle ne connait pas, sauf un, le récent mari de Fitz qu'elle ne connait que de vue... Un instant l'idée de lui dire que sa femme l'avait invitée à leur mariage lui traverse l'esprit embué, mais ses lèvres ne répondent plus.
Et quand la Princesse plonge son arme dans c'qui lui tient lieu de poumon puis la retire d'un geste sec, elle a l'impression de mourir debout, le souffle coupé. Mais elle ne fait que tomber à genoux, ne sentant pas le dernier coup, les voyant simplement s'éloigner d'un regard flou. Et la question sort, inaudible vu la distance.
Pourquoi...
Sa tête heurte le sol et elle sombre dans l'inconscience.
Elle aurait dû tomber sous d'autres mains que celles-ci... Elle voudrait ne pas crever, avant de finir ce qu'elle a commencé... Mais elle n'a pas voix au chapitre. Elle ne reverra plus Moulins, ne rira plus avec Thea. Elle ne protègera plus l'Ange, rattrapée par son passé...
Citation:
01-07-2009 04:10 : Votre bouclier a été détruit.
01-07-2009 04:10 : Votre arme a été détruite.
01-07-2009 04:10 : Maupileth vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Armoria vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Maupileth vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Erikdejosseliniere vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Erikdejosseliniere vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Snell vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Snell vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Cardinal vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Saxotenor vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Forrest_le_dru vous a frappé Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Cardinal vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Maupileth vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Armoria vous a porté un coup d'épée. Vous avez été sérieusement blessé.
01-07-2009 04:10 : Vous avez engagé le combat contre l'armée "Gilette, rase au pret du poil, des fois." dirigée par Erikdejosseliniere.
01-07-2009 04:10 : Votre arme a été détruite.
01-07-2009 04:10 : Maupileth vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Armoria vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Maupileth vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Erikdejosseliniere vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Erikdejosseliniere vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Snell vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Snell vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Cardinal vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Saxotenor vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Forrest_le_dru vous a frappé Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Cardinal vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Maupileth vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
01-07-2009 04:10 : Armoria vous a porté un coup d'épée. Vous avez été sérieusement blessé.
01-07-2009 04:10 : Vous avez engagé le combat contre l'armée "Gilette, rase au pret du poil, des fois." dirigée par Erikdejosseliniere.
* Poème de Boris Vian
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