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[RP] "Au boudoir de soi" maison close

Evroult.

    ***
[SALON BLEU]

    Il pouvait se targuer de l'avoir vue venir de loin. Souple, il avait adapté sa chasse aux hésitations de Maryah, lui ouvrant grand les portes sans l'y pousser pour autant. Elle tomberait d'elle-même dans ses filets, sans qu'il n'ait plus rien à faire que d'attendre & savourer le succès qu'il pouvait avoir. Panthère ne semblait pas non plus maîtriser le concept de prudence. Elle tomberait d'elle-même sans même s'en repentir, offrant l'opportunité parfaite dont Evroult manquait pour se frayer une place parmi la bonne condition angevine.

    Le tintement du verre brisé s'étouffa sous les souffles rauques des deux amants. Elle tenait les rênes, & il répondait à ses avances comme s'il les connaissait déjà. Elle s'agrippait à ses mèches, il s'imposait d'une pression dans son dos. Ses mains se perdaient contre lui, il glissait les siennes sous ses fesses. Elle dominait, il la soulevait sans rien lui demander pour échanger les places & l'asseoir sur le bord du bureau. Elle hésitait...

    - Bon sang Evroult, je n'ai pas l'droit ...
    - Prenez-le.


    ... Il ordonnait. On se doutait bien que si, en tant que simple catin, il avait pu échapper à de nombreuses contraintes & imposer les siennes dans les offices qu'il dénichait, c'est qu'il avait bien un petit quelque chose dont les autres manquaient. Là où les filles & garçons de joie attendaient les ordres de leurs clients, là où elles & ils quémandaient & ne dictaient rien à moins d'ordre explicite de leurs conquêtes, Evroult chassait. Il inversait les rôles, forçait si bien leurs barrières & leurs craintes qu'elles pouvaient croire s'en être débarrassées d'elles-mêmes, & qu'elles ne voyaient rien des manèges manipulateurs du jeune éphèbe. Là, il insufflait à l'oreille de Maryah la volonté d'aller plus loin.

    - Personne ne voit. Personne ne sait. Il n'y a que nous...

    Ici, il offrait la vision de l'Adonis abdiquant aux charmes félins, trop jeune pour être retenu, trop expérimenté pour ne pas être mesuré. De baisers en baisers, de lèvres écrasées contre un cou palpitant, là une main s'infiltrant sous le tissu noir recouvrant les jambes, là une autre s'agrippant au nœud qui pendait à la nuque pour libérer la féline des contraintes de tissu. Aussi vite qu'elle avait mordu à l'hameçon, il s'emparait d'elle & de ses secrets, préoccupé par une seule chose malgré l'ardeur de l'instant : arriver à ses fins.
Maryah
Le Chasseur gagnait du terrain. Les résistances de la Bridée cédaient. Il était beau, il sentait bon le sable chaud son Angelot. Le contraste innocence/audace du jeune homme était comme une bombe dans le ventre exotique. Il l'embrasait et elle se liquéfiait, l'embrassant davantage, griffant sa peau mordillant ses lèvres, l'excitation portée à son comble.

Elle qui ne supportait pas qu'on la touche, qu'on la soulève, s'était laissée aller pour l'heure au bras de l'innocent. Il était beau, elle n'avait jamais connu un corps aussi parfait, pas une marque de haut en bas, et elle avait hâte de déchirer ses braies, de vérifier qu'il était vierge de peau. Elle s'était accrochée à son cou d'albâtre, et remontait ses jambes nues sur lui, découvrant avec envie chaque muscle de son corps.

Et puis, il y eu ce geste malheureux. Le nœud qui retenait l'étoffe noire dont elle s'était drapée. D'un coup, la tension sexuelle était descendue, laissant place un sentiment proche de la honte, de la gêne. S'il était parfait de corps, elle connaissait ses failles, ses blessures. Elle savait et cachait au dessus de son sein gauche, cette marque au fer rouge, que seuls les esclaves et les galériens portaient. Humiliation d'un autre temps, où elle n'était qu'esclave, reconnue voleuse, déportée dans le royaume de France par ces nobliaux provençaux, ceux qui se targuaient d'être des Croisés et de répandre la vraie foi. En même temps, c'était un peu grâce à eux, qu'elle était en Anjou ; là où on luttait pour la liberté, contre l'oppression des peuples, qu'ils soient soumis au joug Royal ou papal. Le Roy comme le Pape, tous des tyrans.
Finie l'apesanteur offerte par le chasseur, retour à la réalité. Icy et maintenant. Un capitaine d'armée avec une marque au fer rouge, avouez que c'était peu crédible.

Et pour la seconde fois, elle le repoussa.

- Prenez-le.
Personne ne voit. Personne ne sait. Il n'y a que nous...

- NON ! Evroult ... Je ne peux pas. Pas comme ça ! Pas maintenant ... pas ... pas !


L'écho avait résonné dans la pièce, et ce furent les derniers mots qu'elle prononça avant de tourner les talons et s'éloigner vers l'endroit où Ober et Luigi devaient s'en donner à cœur joie. Et cœur était bien sûr un euphémisme.



Nuit du 9 au 10 Novembre 1464


Avec le fiasco de la dernière rencontre, et l'argent qu'elle devait encore à la Mathilde, Maryah s'était promis de ne pas retourner au Lupanar. Finies les nuits de débauche, finie la tentation. Un peu d'honneur tout de même. Avait-elle vraiment besoin de payer pour coucher avec un homme ?
Oui ... oui elle en avait besoin, pour éviter les complications comme celles qu'elle venait de vivre avec Arael. Elle avait rompu. Il fallait qu'elle accepte qu'elle ne serait jamais une femme normale, qu'elle ne saurait jamais accepté un quotidien, et que surtout ... surtout ... elle constituait une menace pour tout ceux qui l'approchaient de trop près. Elle était instable, une bombe à retardement. Un souvenir du passé pouvait la faire exploser, un mot de trop pouvait la pousser à empoisonner ou blesser quelqu'un ... comme au bon vieux temps. Un affront ou une trahison pouvait la faire redevenir la Sanguinaire qu'elle avait été. La rage qui l'animait, trouvait souvent à s'exprimer ; tout particulièrement ces temps-ci.
Les combats avaient commencé, elle était sous pression. Cob avait découvert sa dépendance à l'opium, et ne comptait pas la laisser s'enfoncer davantage ; restriction. Son fils était sous la garde d'une royaliste dont ses compagnons d'armes venaient de blesser grièvement le mari ; danger.
Elle le savait, elle le mesurait.
Chaque nuit, elle dansait avec la Mort, se demandant si elle serait touchée ou pas. Si ses compagnons d'armes, le seraient ou pas. Si elle serait à la hauteur pour les protéger, pour les sauver d'un mauvais coup ... ou pas.
Chaque matin, elle repoussait la fatigue, s'empressant d'aller dégager le champ de bataille, récupérant des alliés mais vérifiant également si elle apercevait certains "ennemis", qu'elle aurait sauvé en douce. Comme Eryanor, en Alençon. Les dettes d'honneur faisaient encore sens dans son royaume, et c'est comme ça qu'on l'avait élevé. Si Maryah avait une dette, elle l'honorait coûte que coûte. L'espace temps n'avait pas d'importance. Samsa, Maleus, Kheldar ... peut être d'autres, qu'elle ne pourrait décidément pas se résoudre à achever.

A cran. Et cette nuit ... cette horrible nuit, encore, alors que les deux premiers jours de sevrage avaient déjà été si compliqués ! Ce soir, cette nuit là, Cobra n'était pas venu. Elle n'avait pas reçu sa "dose de mer*e", comme il le disait si bien. Il avait été introuvable. Elle devenait ingérable. Elle se connaissait, elle savait que si elle ne trouvait pas à s'assommer très vite, d'alcools tous plus forts les uns que les autres, ou d'herbes toutes aussi hallucinogènes les unes que les autres, elle pouvait tout perdre. D'une simple explosion de rage. Et c'était juste inconcevable.
Elle avait vite passé en revue les quelques personnes à qui elle pourrait en toute confiance parler de son état, et avec qui trouver des solutions. "Trop sages" .... revenait souvent. "Refusera de m'aider" aussi. " Ne comprendra pas" et "se "foutera de ma gueule" étaient 2 options trop dangereuses, qui l'auraient fait dégoupiller !
Alors, c'est en désespoir de cause, qu'elle s'était retournée vers le seul endroit, qui acceptait, tolérait, voire encourageait tous les vices : le Bordel !

Elle avait demandé à voir la mère maquerelle : les filles du boudoir lui avaient répondu qu'elle était en rendez-vous avec des marchands, et ne pourraient pas la recevoir avant un moment. Elle avait le regard noir, les mains tremblantes, et elle s'en était déjà pris au portier qui hésitait à la jeter dehors, comme un client trop alcoolisé, quand Evroult et son naturel débonnaire avaient pointé leur minois.
Elle était à deux doigts de taper l'esclandres ! Il avait simplement répondu :

- Je m'en occupe.
Il avait glissé sa main dans la sienne, glacée pour l'heure, et l'avait conduite à sa chambre de passe. Il s'était montré compréhensif, et maintenue par ses peurs d'exploser littéralement, elle lui avait confié son souci. Elle avait besoin de quelque chose qui l'assomme ... qui endorme son corps et son esprit. Sous peine de tout ravager ...
Voilà exactement comment et pourquoi, cette nuit là, elle avait remis un pied au bordel. Les deux même !

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Evroult.

    ***
[NUIT DU 9 NOVEMBRE]


    - Je m'en occupe.

    Il avait lâché ça sèchement en dressant une main autoritaire, moins vers la serveuse rousse qui s'inquiétait pour la bonne tenue de son comptoir que pour le portier qui, rentré, s'apprêtait à virer la possédée d'un établissement où la spécialité était pourtant bien la possession. Le molosse de la Mathilde sembla serrer tant les poings que les mâchoires, agacé qu'il était de devoir se soumettre au petit roquet qui avait tapé dans l’œil de sa maîtresse. Parce que oui, Evroult était aussi doué pour séduire les femmes que mauvais à se faire apprécier des hommes, dernièrement. Loin d'être insurmontable, cette aversion que les mâles pouvaient avoir à son égard s'expliquait aussi simplement que possible par le fait que le jeune loup ne voyait pas l'intérêt d'entretenir ces virilités. Du moins, c'est ce qu'il aurait rétorqué.

    Il referma la porte & hésita quelques secondes avant de se retourner vers celle qui lui avait posé un lapin royal lors de leur dernière entrevue. Ce n'était pas la première fois, bien sûr, qu'il ne s'était senti aller trop loin que lorsque l'autre s'était déjà rebiffée, mais l'instant lui avait laissé un goût d'inachevé plus persistant qu'à l'habitude. Pire, il s'en était voulu d'avoir défait le nœud trop tôt, d'avoir défait le nœud tout court. Et trop fier pour se l'avouer tout à fait, il avait préféré mettre ça sur le coup de la fatigue, allant s'effondrer sur sa couche une fois s'être assuré qu'elle ne reviendrait pas.

    Et la voilà revenue. Il l'avait senti désemparée, & il ne lui en avait pas fallu plus pour s'interposer, chevalier servant, pour secourir sa belle. L'esclandre de Maryah, en vérité, par son excès & son ridicule, n'avait fait que le conforter dans l'idée qu'il tenait là un petit bijou de la haute. La roture telle qu'il la connaissait ne pouvait se permettre un tel spectacle sans en payer le prix fort, d'autant plus dans une maison de passe. « On passe, on y trépasse, p'tite mort est mort quand même » aimait-on à dire dès lors qu'un corps venait s'échouer dans la ruelle arrière. Ivres morts ou coups de lame, on ne savait jamais vraiment : le client était roi, mais les filles étaient Dieu. Maryah, elle, pouvait bien être Capitaine.

    - Venez.

    Il s'était enfin retourné, avait ouvert ses bras comme un père retrouve son enfant, la laissant s'épancher tout ce qu'il lui fallait. Lui offrant une de ces séances de tendresse comme il savait si bien les organiser, il s'était allongé avec elle sur la couche refaite depuis sa dernière passe, qu'il tenait toujours impeccablement & proprement négligée. Il s'était enfoncé avec elle, dans son récit tout comme dans les draps froissés qui ne sentaient que lui, lui qui ne se parfumait jamais. Il était convaincu que la virilité dont il pouvait manquer par son jeune âge se rattrapait par quelques habiles subterfuges d'arômes masculins. Par quelques vêtements ôtés, où il avait pris garde à laisser ce qu'il fallait à la Panthère pour se sentir à l'aise, il avait profité de ses longues palabres pour caresser, délicatement masser les zones qui lui étaient accessibles.

    Et à mesure qu'elle récitait, il saisissait, en plus de la porte d'entrée qu'elle pouvait représenter à ses yeux, tout ce qu'elle pourrait lui faire gagner. Même en passant par Mathilde, il pourrait s'octroyer une marge acceptable en fournissant à Maryah ce type de produits. Oh ! qu'ils étaient couteux. Oh ! qu'elle en avait besoin. Oh ! qu'il était bien tombé. Il se glissa hors du lit, la laissant dans un souffle à son oreille en lui assurant de revenir aussitôt. Il irait chercher monts & merveilles.

    - Solange !
    Un regard mauvais l'accueillit, alors qu'il interrompait visiblement son caquetage avec une autre fille.
    - T'as fuit la folle ?
    - Tut tut. Mauvaise fille que tu es de parler ainsi. Qu'as-tu comme spiritueux ?

    Et alors qu'elle les énumérait, se reprenant à chaque fois qu'elle s'apercevait que sa réserve était vide, il s'agitait pour trouver là un plateau, là des gobelets d'étain, & ajouter à son chargement toutes les fioles qui lui tapaient dans l’œil.
    - Lait de pavot ?
    - Pas pendant le service, mon ch...
    - Une petite entorse. Tu ne m'en voudras pas.


    Et récupérant la cruche, il décocha un tel baiser à la rousse qu'elle fut bien obligée de se laisser à sourire avant de reprendre sa discussion, tandis qu'il disparaissait à nouveau. Sans attendre, il prépara devant l'étrangère ce qu'il prévoyait, s'allégeant bien vite de la chemise ouverte dont les pans menaçaient de tremper dans les gobelets. Enfin, il s'assit sur la couche, la frôlant juste assez pour réveiller ses sens & lui donner envie d'en voir plus.

    - Nous n'avons plus d'opium.
    Il préférait être clair, misant sur sa douceur pour s'éviter un nouvel esclandre.
    - Comme vous l'a dit ma collègue avant que vous ne l'assassiniez du regard, Mathilde est encore en négociation avec des marchands qui devraient nous ravitailler en plantes, pâtes, & spiritueux. En attendant, j'ai tout de même de quoi vous plaire... me feriez-vous confiance ?

    Il se semblait pas vraiment attendre sa réponse. Valsant perpétuellement entre le loupiot excité à l'idée de lui faire plaisir & le jeune loup chassant par la tentation, il s'était agité plus que de raison pour lui présenter ses boissons.

    - Ce lait de pavot n'a rien d'extraordinaire, si léger qu'il nous est réservé pour tenir les soirées rudes & pour les...
    Vierges. Mais non, Evroult, on ne dit pas ce genre de choses aux clients.
    - Qu'importe. Il ne fera que vous mettre en condition pour ça.

    Ça ? Une eau-de-vie de prune qu'on ne présentait qu'en fioles & qu'on interdisait aux enfants.
    Un véritable attirail de médicastre.
Maryah
Evroult.
Une oreille, une épaule, deux bras forts pour tenter de contenir ses grelotements.
Au salon de la Rose Pourpre, elle avait rencontré des catins sympas ; de celles qui se prenaient quelques coups à sa place, pour ne pas que l'Exotique perde l'enfant qu'elle portait ... en ce temps là. Dire que Percy venait de fêter ses huit printemps ! Une éternité ! Et puis, Fanchon, celle qu'elle considérait comme une mère, Fanchon aussi avait été une p*tain.

Le manque d'opium était terrible. Cela lui déclenchait comme une sorte de rhume, elle reniflait entre deux frissons, elle avait les larmes au bord des yeux en permanence, elle avait froid et sa peau traduisait une chair de poule constante, soulignée par deux têtons dressés, comme au garde à vous. Mais le pire, c'était les crampes musculaires et abdominales, qui la faisaient se crisper à différents moments, et se plier en deux à d'autres.
Evroult, ses grands bras et son torse brûlant étaient là. Elle n'avait pas hésité un seul instant à se blottir contre lui. Au moins là, elle n'avait pas à évaluer l'impact de ses actes, il ne se sentait pas en danger, et il n'avait pas de femme à respecter ... ou à craindre, comme 98% des hommes. Pas de compte à rendre, c'était le candidat parfait.
Ajoutez à cela que ce n'était ni un proche, ni un combattant qui allait lui en foutre plein les dents, et l'espace d'un soir elle avait improvisé le meilleur ami idéal.

Là, contre lui, elle pouvait laisser libre expression à son corps meurtri et son redoutable esprit. Elle pouvait juste se laisser aller et chercher une solution à ce sevrage d'opium imposé par la force des choses, par l'oubli d'un ami. Elle souffrait dans son corps dans sa tête, et dans cette nuit, dans cette chambre, elle n'était qu'une petite poupée de chiffon fragile et vulnérable. Frigorifiée et malmenée.

L'étreinte du moment, la rencontre avec les bras et les draps de l'Angelot, lui parurent un vrai réconfort ... les premiers instants. Seulement.
Car bien vite les tremblements reprirent et les douleurs lancinantes refirent surface. Elle lui faisait perdre son temps, mais peu importe ; il comprenait mieux que n'importe lequel de ses amies, le vice ; et puis elle le paierait pour ça, et elle achèterait aussi son silence. Si besoin, elle pourrait toujours piquer dans les caisses de l'armée, ni vue ni connue, déclarant à la chef qu'elle avait versé la solde des soldats. Ne serait ce que 10 écus, multipliés par les 100 soldats ... Elle pouvait se récupérer 1000 écus ! Mouarf, de quoi régler toutes ces dettes. Ou alors faucher des denrées et retirer l'argent en conséquence de la caisse, faisant croire qu'elle les avait achetées. C'était un peu moins tordu ça. Bref, elle trouverait à le payer. Pour cette nuit. Et c'est donc, sans crainte et sans fierté mal placée qu'elle chuchota à son oreille si pure :


Aide-moi ... trouve quelque chose ....
Il me faut ... quelque chose ...


La nuit de tous les cris, de tous les rires et de tous les désirs, la nuit de tous les vices qui s'assouvissent, cabaret de tous les délires*. Au boudoir de soi, ce soir elle avait rencontré un ange. Il retire ses grands bras, elle sort de la torpeur dans laquelle il l'avait plongé, se pliant en deux sous les crampes abdominales. Et puis, après ce qui lui parait un sacré long moment, il est de retour. Elle n'a pas bougé. Il lui glisse sous ses yeux humides, différents breuvages. Ses dents arrêtent un instant de claquer, elle lance un regard plein d'espoir vers lui, lui qu'elle tutoie désormais, camarade de galère !
- Nous n'avons plus d'opium.
Le verdict tombe, froid, glacial, gelé. Ses paupières se ferment, elle a envie de pleurer. Elle se mouche, y jetant tout son désespoir.
Mais l'Ange, reste un ange, il n'a pas dit son dernier mot. Il s'accroche pour deux, déterminé à l'aider ; et si ses crampes ne la clouaient pas au lit, elle lui aurait décroché la lune.

Elle regarde méfiante les deux boissons, son sens de l'observation passant de l'un à l'autre, en écoutant les explications ... absolument pas convaincue. C'est pas du lait qui va la sauver ... mais ça ne coûte rien d'essayer. Au point où elle en est, elle veut bien tout essayer ! Tout et n'importe quoi. Et puis, il le dit lui même, ce n'est que pour la mettre en condition pour l'autre petite flasque ... qui recèle peut être des merveilles !
Elle avale le lait de pavot, qui n'a en effet rien d'extraordinaire ou de miraculeux sur le coup, et s'empresse de sauter sur la flasque, la portant avidement à ses lèvres, entre deux tremblements.
Elle grimace, et puis son regard se fait dur, les fentes de ses yeux s'amenuisent. Œil de panthère VS Chasseur. La fiole est projetée avec toute la rage du désespoir et vient s'écraser sur le mur de la chambre. Elle grogne à l'attention d'Evroult.


Une liqueur de prunes ?!!!! Si j'en voulais, j'serai aller taper à la porte de Sean, le bourreau de la Camarde ! De la prune ... non mais des prunes hein ! C'pas ça qui va m'aider. Bon sang ... j'te demande pas de m'conter fleurette ou d'me payer un verre ! J'suis CAPITAINE !!! Pas PUCELLE ou bonne à marier ! J'te d'mande un truc qui va me mettre la tête à l'envers, et empêcher mon corps de massacrer des gens ...
Tu comprends ?!
Un truc qui m'contienne, qui m'retienne ... qui m'fasse partir ... loin, ailleurs, longtemps. Qui m'assomme, qui m'estompe, qui m'foute en vrac, hors d'état de nuire...


Et de tenter de desserrer ses phalanges blanchies à force de serrer les poings et de prendre une grande inspiration.

Un truc qui m'envoie au septième ciel !
Et j'parle pas de c'que t'as entre les jambes !!!


La douleur était à son comble. Elle était plus dangereuse que jamais. Il lui fallait quelque chose, il lui fallait sa dose ...
Et il en aurait pour son argent !

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Evroult.

    ***
[CHAMBRE DE PASSE, INSTANT BRISÉ]

    Si on ne lui avait pas patiemment appris, à coups d'explications tortueuses & d'expérimentations éprouvantes, à s'armer de calme & de patience & à ne jamais, ô grand jamais !, céder à ses inquiétudes & répugnances auprès de ses clientes, sans doute Evroult aurait, à cet instant, proprement pris la fuite. Le chasseur qu'il était ne pouvait passer outre le regard furibond de l'animal - car on en était bien là - de Maryah, & le bris de la fiole traça bien un frisson désagréable le long de sa colonne. Il eut même le sentiment d'avoir sauté à pieds joints dans l'écueil qu'il avait vainement tenté d'éviter. Il fallut qu'elle déverse son flot de rage pour que l'éphèbe se sente enfin sorti d'affaire : l'hystérie était à ses yeux bien moins dangereuse que le silence.

    Comme s'il avait porté bouchons de cire à ses esgourdes, il se contenta d'accueillir ses paroles assassines d'un pincement de lèvres. Si la douceur ne lui convenait pas, il pouvait s'adapter. Si sa délicatesse ne lui plaisait pas, il pouvait s'adapter. Si ses essais ne la contentaient pas, il pouvait s'adapter. Là était l'une de ses plus grandes qualités, qui lui valait, malgré son jeune âge, de s'être fait un nom suffisant pour n'être plus tout à fait le bienvenu en Savoie. Et s'il avait trop trompé au sein des tortueuses montagnes que portaient l'Helvétie, il avait encore beaucoup à revendre ici-bas.

    De fait, il n'attendit pas qu'elle se calme pour saisir ses poignets & les bloquer dans son dos. Il fit leurs lèvres se heurter, leurs bouches se violenter alors qu'il la tenait aussi durement qu'elle avait pu l'être dans ses paroles. Il ne comptait pas lui faire oublier sa bévue, mais espérait au moins la faire taire pour qu'il puisse à son tour montrer ce dont il était capable. Il comptait à ce qu'elle bute à son contact, à ce qu'elle se cogne à l'évident désir qu'elle faisait naître en lui par ses tourments. Il ne s'en cachait pas, & pourquoi donc ? Le goût de quetsche mêlé de salive & de rage avait fait monter entre eux une tension qui n'avait plus rien d'impalpable & qui étonnait par son informel. On l'aimait, de fait, parce qu'il jouait de sa souplesse pour faire oublier l'aspect monnayé de ses relations.

    Ne relâchant pas d'un iota la pression qu'il exerçait sur les fins poignets de la Panthère, il recula juste assez pour reprendre son souffle & planter ses onyx dans les siens, sévèrement. La veine qui traversait son cou & s'effaçait quelque part au dessus de la clavicule tremblait de la raideur qu'il n'avait pas vu naître, & le Chasseur qui n'avait, à l'instant, plus grand chose d'un enfant, pris enfin la parole d'une voix d'un grave & d'un rauque singuliers.

    - Je vous avais demandé de me faire confiance.
    Cet art là est délicat, & je ne m'en prétends pas expert. Cependant, j'ai toutefois assez de connaissances pour vous faire arriver à vos fins. Mais pour cela, j'ai besoin de votre aide. D'abord, que vous ne balanciez pas contre le mur tous les objets qui passeront entre vos mains.

    Là, il retint à peine ses pensées d'un demi-sourire pincé qui supposait, si elle ne le sentait pas, toute l’exiguïté de ses braies.
    - Ensuite, que vous soyez capable de me dire avec autant de... délicatesse, mhm... que vous venez de le faire, ce que vous n'aimez pas. Et ce, seulement après avoir goûté. Enfin, que vous ne doutiez pas de moi. Je trouverai de quoi remplacer votre remède, quitte à déployer toutes les ressources dont je dispose, & plus encore.

    Et s'il usait aussi bien des mots que de son corps, il pensait bien chaque mot qu'il avait prononcé. Sans aucun doute ne s'en rendrait-elle pas compte, au vu de son état, mais il importait peu. Le plus important, ici, était qu'elle revienne à une oreille attentive & oublie momentanément sa souffrance. De là, il attendait un signe d'elle pour lâcher enfin ses poignets de son joug, & se tourner vers les trois autres fioles, qu'il savait beaucoup plus agressives, qui attendaient patiemment qu'on les déguste. Et si jamais elle s'énervait encore, il gardait dans sa manche un atout qu'il espérait de taille, dans tous les sens du terme : l'homme était un géant.
Maryah
Un baiser.


Et l'Ange sauveur devint démon.
La dureté de ses lèvres, l'audace de sa langue, la poigne de son étreinte, la puissance de ... hum. Mine de rien, le Courtisan en imposait. Il s'imposait. Ce qui devenait bien rare dans la vie de Maryah. A l'exception de rares personnes, Maryah gardait la tête dure et faisait fuir les nian-nian, les sensibles, les susceptibles, et les tout-mous. Et Déos savait qu'en cet instant, l'homme n'avait rien de mou. Maryah le sentait bien aussi, et il décrocha un sourire qui apparut lentement sur ses lippes de la Bridée, au moment où il en retirait les siennes.

L'enfant était devenu homme. Et le désir qu'il faisait naitre au creux de son ventre, semblait atténuer ses douleurs abdominales. Un long moment, elle resta là, à bout de souffle, les lèvres rosies, les jais plantés dans les siens, comme si une lutte de regards s'engageait. Son corps ferme contre elle avait quelque chose de rassurant ... peut-être un qu'elle ne briserait pas. Sa prise visant à bloquer ses mains dans son dos avait quelque chose d'excitant ; il ne s'en cachait pas, elle non plus. Sa poitrine se soulevait plus rapidement, son souffle se faisait plus chaud, son regard plus pétillant ... et là, ce n'était pas l'effet du manque.
Il faisait ce que beaucoup d'hommes ne parvenaient pas à faire ; il la faisait se sentir fragile, il choisissait de porter la culotte, il prenait les devants. Il était là pour elle. Il faisait fi de ses résistances et de son mauvais caractère, et si elle avait bu plus que de raison, elle lui aurait certainement proposé de l'épouser. Un homme qui ait des c**illes, qui ait du chien, non du loup, non mieux encore du Lion ! Un mordant, un vivace, un qu'on n'impressionnait pas par quelques réparties bien placées ... ni par un brisage de chopes.
Et il était là. Devant elle. Contre elle. Tel un cadeau des cieux.

Ce moment d'affirmation tout en force lui avait fait oublier un instant les tourments de son esprit, et les douleurs dans son corps, y faisant naitre une sensation bien plus appréciable. Manipulatrice, poupée de chiffon à ses heures et dans son intérêt, elle s'était encore rapprochée de lui, cherchant à éliminer la moindre parcelle de non-cntact. Envoûteuse, Subjugueuse, Succube. Elle ne le quittait pas du regard, et écouta avec un intérêt soudain cette voix rauque et sensuelle qui glissait le long des lèvres qui venaient de la mordre.


" ... confiance ... besoin de votre aide ... entre vos mains ... vous n'aimez pas ... ne doutiez pas de moi ... et plus encore ... "
Depuis Kelel, elle ne fait plus confiance à personne. A quelques uns, sur certains points ou aspects. Mais, elle doute de tout, de tout le monde. Et si ça peut éviter la mort d'un bébé et son coeur asséché, elle doutera toujours.
La fin de sa phrase ouvre pourtant une brèche en elle. Toutes ses ressources et plus encore ? ... de quoi la laisser rêveuse. Il avait dit "encore" ; avait-il idée de la puissance de ce mot chez Elle ? Devinait-il toujours aussi bien ses clientes ? Ou se liait-il quelque chose de plus intense entre eux à ce moment là ? De plus intime ? ... Comme la bourde qu'elle avait faite à l'époque avec Niallan. Niallan c'est à lui qu'elle pensait à ce moment. Les rôles étaient inversés à cette époque, et bien qu'il y ait prescription, un enfant était né de cette "intimité" interdite.
Evroult avait-il le droit à ce genre d'intimité interdite ? ... ou ... Ou prendrait-il le gauche si elle l'y poussait ? Si elle se l'appropriait ? Si elle le possédait corps et âme, jusqu'à en faire son Evidence ? son Champion ? Là ... tapie au creux d'un bordel.
Quel meilleur ami peut-on rêver que celui qui, payé, peut tout entendre et tout supporter ? Que celui qui peut vous voir dans les pires moments sans apprendre à vous détester ou vous rejeter ? Que celui qui ne peut disparaître parce que vous tenez là, au creux de vos doigts, les petites ficelles qui le lient à un avenir confortable, voire meilleur ?

Elle se mord les lèvres. Elle n'a pas quitté son regard. Lentement, encore coincée contre lui, la Panthère se meut, s'ébroue, glissant son visage dans son cou, là où la veine bat plus fort, où le sang coule plus rapidement, encore suave et brûant. Celle que, dans un mouvement de dents rapide, elle aurait pu sectionner en d'autres lieux, en d'autres temps. Celle qu'elle aime sentir chez les hommes qui lui sont proches. Celle qui décuple son désir et comble son plaisir au moment suspendu ... Irrésistible !
Ses lèvres s'y collent, le bout de sa langue aussi, suivant le chemin bleu, comme une voie royale ... Le contact de son corps se fait plus doux, plus moelleux, plus accueillant. En un mot, plus coopératif. Et c'est d'une voix rauque, qu'elle murmure à son oreille, sommet de son parcours des sens :



Dévoile-moi tes ressources ... toutes ...
Et je te dirai ...


Léger battement de cils. Elle est fiévreuse, et tente de lui indiquer qu'il peut relâcher son étreinte. Elle a envie de le toucher, de glisser sur sa peau. De l'embraser, pour qu'il réponde encore et plus fort. Pour qu'il trouve LA solution. Qu'il la lui apporte sur un plateau.
Ses lippes se referment sur l'angle de ses mâchoires, baisent son menton délicatement, avant de mordiller les lèvres de l'homme. Oui, il n'est plus courtisan là ; il est homme.


... tout ...
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Evroult.

    ***
[CHAMBRE DE PASSE, SANS RETENUE]

    Les lèvres furent agrippées alors qu’elle s’approchait encore, se lovant contre lui de toute la lascivité de l’animal ferré : car non, Evroult n’avait toujours pas libéré la bête. Il avait effacé de ses urgences les fioles qui patientaient sur le plateau plus loin. S’il ne s’étonnait pas d’avoir réussi sa manœuvre – on ne le payait pas à l’humilité – il appréciait néanmoins de lui avoir visiblement fait oublier son mal, ne serait-ce que pour quelques courtes secondes. Et peu adepte de la retenue, le trop gourmand courtisan n’eut sans doute pas la présence d’esprit de s’arrêter là.

    C’est qu’en fait sa curiosité avait été piquée plus qu’il ne l’aurait souhaité. Maryah jouait de leurs rôles, tours à tours prédateurs, proies, bestiaux soumis à leur nature. Elle s’en parait si bien & si résolument qu’il l’en voyait prête à devenir succube là où il se croyait roi des incubes. Ou bien l’avait-elle toujours été ? La langue qui s’égarait emporta dans son sillage les barrières qui auraient voulu qu’il se retienne, un peu. Qu’il ne se contente que d’apporter une fiole de plus & de répondre à sa prime demande. Qu’il ne se laisse pas emporter par les courbes fines de l’indonésienne & ses yeux félins. Qu’il maîtrise un peu mieux ses braies & leur affolement à chacun des baisers de sa cliente.

    Evroult ne comptait plus le nombre de fois où il s’était laissé emporté. Souvent, toujours plutôt, il se laissait convaincre par des courbes alléchantes & un grain de peau lisse, donnant plus que de sa personne pour contenter sa gourmandise plus que ses clientes même.
    Combien de fois avait-il du avouer à Blanche, après des jours passés sans donner de nouvelles, qu’il avait une fois de plus foiré son contrat avec telle blonde bourgeoise pour mieux se rompre les reins chez sa brune servante ? Car Evroult – & c’était un secret qu’il se gardait bien de révéler – avait tant besoin de désirer qu’il ne savait pas finir sa nuit sans retrouver une Aphrodite, parfois cliente, souvent collègue, rarement inconnue.
    Combien de fois avait-il envoyé valser ses principes & les règles que tout bon courtisan se devait de respecter, juste pour avoir le plaisir de faire rougir les pommettes d’une femme affirmée ? Bien incapable de donner un prix à l’avance sur ses passes, il se laissait aller à l’instinct au point de trop souvent faire plus que ce qu’on lui avait demandé. Jusque là, il avait eu la chance qu’elles puissent toutes se permettre de payer les sommes, parfois bien plus élevées que ses promesses, & que ses compétences soient suffisamment à la hauteur.
    Combien de fois… Non, une fois. Une seule & horrible fois où, le cœur & les valseuses en berne, le tout récent courtisan à l’époque avait du toquer aux appartements de sa maquerelle d’alors pour se faire fournir quelconque tisane abortive. À cette époque, l’erreur lui avait laissé un goût tellement âpre en bouche qu’il ne se séparait désormais jamais de sa fiole d’herbe de feu. On ne l’avait, toutefois, jamais repris à une telle erreur.

    Travailler dans un cadre, au creux du sein chaleureux des lupanars, bordels, & autres tripots réputés avait cet avantage qu’il se laissait peu prendre à quelque emportement. Il n’avait pas le choix : il n’était là que pour travailler. Ainsi, il laissait les maquerelles restreindre ses ardeurs par leur autorité, & veillait à ne se libérer l’appétit que lorsqu’au petit matin les portes se fermaient. Il contentait les filles, qui le contentaient lui, faisait naître quelques jalousies qui n’avaient rien de méchant – du moins le pensait-il – & se surprenait même de la motivation que ce rythme lui procurait. Serein, bien que peu épanoui, il s’accommodait à merveille de ces règles qu’il s’était lui même imposé : tant que Blanche ne lui était pas revenue, il ne pouvait se permettre un nouvel écart. Sans elle & son bon sens, ma foi… Evroult avait tendance à s’oublier.

    On ne pourrait pas lui dire qu’il mettait trop peu de cœur à l’ouvrage. Relâchant faiblement la pression, il était venu saisir une des fioles & craquer la cire d’un coup de crocs bien senti. Elle aurait pu se défaire de son joug d’un mouvement, sans doute, mais il ne voulut pas lui en laisser le temps, & coula le genièvre entre les lippes avides de la Panthère. Il aurait fallu être expert pour saisir la différence de comportement qui s’était opérée entre la première entrevue & celles-ci, tant le bel éphèbe savait mettre en valeur ses conquêtes. Mais voilà, il n’en était plus là. Il avait laissé, lentement, insidieusement, son désir prendre le pas sur ses compétences érotiques, & se retrouvait à baiser le cou hâlé d’une appétence à peine bridée.

    Ne se bornait-il pas à répondre à sa demande, pourtant ? Dévoiler ses ressources, aussi simplement qu'elle l'avait intimé ? Basculait-il vraiment en dehors des limites que la nature de sa fonction lui imposait, ou bien jouait-il si divinement son rôle qu'il paraissait toujours être, pour elle, pour elles, sur le fil du rasoir ? Il libéra tout à fait ses poignets pour mieux l'enlacer & la remonter un peu sur le lit. Il ne sut pas vraiment quand le lacet de ses braies avait fini par lâcher – & qu'importe, c'était tout l'intérêt de ne les lacer qu'à demi – & ne s'en préoccupa à aucun moment, affairé qu'il était à goûter au genièvre sur les lèvres épicées.
    Jouait-il encore le rôle du courtisan, alors que ses mains pressaient Maryah de le laisser jouer ? Il ne demandait plus, pourtant, il ne quémandait plus. Il ordonnait, par la pression de ses doigts, par les regards écourtés, par l'audace de ses lèvres. Par la puissance de son étreinte lorsqu'il s'agenouilla entre les draps froissés & que d'un mouvement brusque il vint l'assoir sur ses cuisses, une main sévère retenant la chevelure en arrière pour mieux accéder au peu de cou qu'elle offrait aux regards. Aurait-il su dire, lui-même, à cet instant, s'il ne s'était pas déjà un peu perdu ?

    - Un mot de vous... & c'est vous... vous qui aurez tout.
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