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[RP]Mariage de Dédain Deswaard de N. et Madeleine de Firenze

Madeleine_df
C'était le grand jour. Madeleine attendait dans sa chambre pour les préparatifs et tout ça, et moi je détaillerai ça tout à l'heure parce que là je dois filer.
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Dedain
[Appartement parisien]


    C’était le grand jour. En effet. Pourquoi une telle expression, d’ailleurs ? Dédain, pour sa part, se sentait présentement très petit face aux aléas du monde et au-devant de la volonté du Divin. Il n’avait pas dormi, évidemment. Il ne dormait déjà plus ses quatre heures minimum depuis longtemps. Ainsi, dans sa parisienne chambrée héritée de la Terreur de Maldeghem, qu’il avait déjà préalablement investi afin de se présenter aux royales festivités du couronnement, il avait veillé seul, renvoyant volontiers ses gens à leurs affaires, sauf Pif et Paf, ses deux gardes comtaux, qui auront eu à jouer les sentinelles devant sa porte afin de contrer les lubies extérieurs dans leurs envies de s’infiltrer en la recherche de quiétude deswaardienne.

    Seul. Dans son bain aromatisé à rien, la tête rejetée en arrière en un rictus de souffrance crasse, sans jamais profiter du délassement d’une eau refroidissant au fur et à mesure et saisissant par la même les membres habillés d’une chainse détrempée. Les yeux clos, l’or de la chevelure flétrie d’humidité tentant en vain de lutter contre l’assaut des vaguelettes du baquet causées par la lente respiration du jeune homme.

    Seul. Quand les délicats petits muscles tétanisés et décharnés par la fraîcheur de l’onde l’obligent à sortir de cette infime torture, à prendre appui sur le rebord en bois verni tel un grand gaillard ivre d’une soirée trop heureuse et arrosée, à s’emmitoufler largement en un pelisson duveteux absorbant peu à peu toutes les perles nacrées qui s’assèchent face au feu rugissant. Le tison en main, installé sur un fauteuil rigide, sans rechercher le réconfort déplorable du dossier, occupé plutôt à attiser parfois les braises vivaces. C’est bien là l’unique instant où les obsidiennes vides de l’Hivernal semblent vivre, ainsi agitées par la brillance de la danse des flammes.

    Seul. Quand, las de brûler face au doux foyer, et usé de songer trop à se perdre en le néant de ses mornes pensées, il prend le chemin de sa couche, non pour s’y étendre éternellement, mais pour apposer ses genoux en terre, sur le glacé dallage, tandis que dextre et sénestre se joignent sur les fourrures de la literie, que le minois se tend vers le Très-Haut et que les lippes fermes tracent en une mutique litanie les prières immuables des âmes proscrites, en pénitence, jusqu’à ce que la pierre, au sol, communique à son tour sa froide emprise au corps usé du Noldor.

    La mâchoire claque, la chair se crispe, les articulations s’entrechoquent violemment.
    Et, au petit matin, toujours seul, les traits tirés par la vie, le cœur lourd et morne, il peine à se lever, s’y efforce, fait craquer ses roides mouvements. Il rejette la pelisse de ses épaules, écarte du marmoréen de sa peau la chainse défraîchie et, sans quérir l’aide du moindre camériste ou du plus docile valet, s’habille à grands gestes économes, patient, lentement. Fin prêt, il s’écarte du miroir sans s’y être jamais contemplé, pour apposer sur ses larges et fines épaules une lourde et longue cape de nuit qui ne dévoilera rien pour l’heure du faste tempéré de sa tenue.

    Une fois ainsi paré, il prendra place à sa petite table, froissant d’une main gantée un vélin princier dont les maux lui font pincer sévèrement les lèvres, amenant de l’autre de minimes bouchées de « corps pas chaud » - oui, Dédain n’a aucun accent –, risibles filaments de viande crue, qu’il s’efforce à déguster tous les jours pour se ragaillardir quelque peu. Car spécialement aujourd’hui, il aura besoin de toutes les forces possibles et imaginables pour affronter le destin qu’il a consenti à subir pour le restant de son existence.
    Lui, habituellement seul, s’obligerait désormais à être à deux.

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Anne_blanche
La maison de la rue Neuve-du-Petit-Pont n'avait pas été ouverte depuis si longtemps que la solitude semblait en parer les murs, comme de gigantesques toiles d'araignée. Aussi saugrenue que semblât la comparaison, c'est pourtant celle-là qui s'imposa à l'esprit d'Anne lorsqu'elle ouvrit les yeux, dans la chambre bien chauffée, bien éclairée, bien meublée, et terriblement étrangère.
Trop longtemps.
Elle ne venait plus à Paris. Elle n'allait plus nulle part, rien n'avait plus d'intérêt.

"Vous vous devez d’être présent ou de vous en excuser par courrier que vous adresserez à la duchesse par mon couvert afin que je puisse par la suite en attester."
Comme une gifle.
Anne était pleinement consciente qu'elle n'était pas la seule à avoir reçu de Dame Nyna ce rappel à ses devoirs vassaliques. Tout le ban dauphinois en avait, à n'en pas douter, été récipiendaire. Cependant sa nature, rebelle par éducation - ou absence d'éducation - en avait été froissée. Autrefois, elle eût jeté au feu le parchemin et aurait déjeuné d'un bol de lait avant que de se lancer dans l'étude miséricordieusement absorbante de quelque épître à Lucilius.
Mais elle avait vieilli. Elle se jeta donc sur son prie-dieu et s'absorba dans le jeûne et la contemplation de sa propre colère, s'efforçant d'offrir l'un et l'autre au Très-haut pour qu'Il l'en délivrât, dans Son immense miséricorde.

Et elle ouvrit l'autre missive.

"C'est en ma qualité de suzeraine, si ce n'est d'amie,..."
Anne avait été l'amie d'un Firenze, une éternité auparavant. Nul ne vivait plus pour en témoigner. Mais restait la poignante nostalgie d'un temps où elle avait encore l'impression que sa vie était utile au Royaume.
Le mariage était celui d'une Firenze, elle viendrait.

L'effort auquel elle se soumettait pour endosser à nouveau son corps, ses habits de fête, son maintien, elle en retrouvait l'écho dans les bruits affairés qui sourdaient à travers les murs de la maison. Le couple de gardiens n'avait eu que quatre jours pour réunir suffisamment de domestiques. La mécanique du service s'en ressentait. Des heurts, des bruits de vaisselle qui tombe, des algarades étouffées, jusqu'à une petite fille de cuisine qui tout soudain se jeta, perdue, dans le passage d'Anne, tout se liguait pour faire comprendre à la maîtresse de céans qu'elle aurait mieux fait de rester ailleurs.

Pour se changer les idées, elle fit en pensée le compte des personnes qu'elle risquait de reconnaître dans les rangs des invités. Messire Walan, naturellement, et Dame Nyna. Qui d'autre ? Dame Axel, peut-être. Le vicomte de Saillans. Ceux-là, elle les savait vivants. Messire Gerault ? Peut-être...

Elle acheva son premier déjeuner et sonna pour qu'on vînt l'aider à se vêtir.

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Selvagem.
[De l'autre côté de la rue d'un certain appartement]

Les yeux levés vers la bâtisse, elle guettait, appuyée négligemment au mur de l'un des luxueux hôtels habillant la rue.

La ville n'avait jamais été faite pour elle.. Les gens non plus. Toujours trop occupés à s’épancher en d'indicibles sujets dont le fond n'avait de riche que l'étalage de personnalités sans teints. Troupeau rassemblé autour de l'auge débordante d'une insipide nourriture d'un quotidien terne et sans promesses de grandeur.
La vie était devenue depuis bien longtemps sans éclat, sans surprise, sans intérêt.. Et puis, il avait soufflé.

Au dédain de l'existence, elle avait inspiré à s'en brûler les poumons. De sa coutumière discrétion, elle avait expiré en silences fracassants.
Ensemble, ils avait grandi, portant les yeux sur le même lointain, battant d'une même mesure pudique et douloureusement solitaire. Sans être capable de rompre totalement, elle avait plié jusqu'à caresser Jeune Roc d'une bienveillance rare, acceptant glaciales ardeurs autant que portes closes, sans jamais penser qu'il put être douloureux d'aimer à nouveau.

Jusqu'à la panique d'une réciprocité..

En temps normal, elle aurait fui.
Abandonner pour ne pas l'être. Décevoir volontairement pour ne pas vivre indépendamment des souhaits et possibilités. Garder le contrôle à tout prix afin de ne pas tomber dans les limbes qu'elle longeait déjà.
Sauf peut-être qu'il était trop tard ? Sauf que l'âme magnifique qu'elle avait entrevu méritait de prendre les risques nécessaires ? Sauf qu'elle crèverait sans doute de l'abandonner tout autant ?

L'Insoumise épousait aujourd'hui !
Si ce n'est de corps, c'est bien l'esprit qu'elle offrait par sa présence en ce jour de grand vent.

Talon grattant le pavé, lèvre amochée, mâchouillée, ferrée entre ses dents, Selva attendait l'arrivée du Comte avec la fébrilité d'un père menant sa fille à l'autel, pourtant consciente qu'elle ne serait que clébard de plus, suivant la mesnie au banquet, réfugiée dans un coin sombre, pupilles aux aguets du moindre tremblement du maître des lieux.

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Dedelagratte
Le bougre d'armoricain ne sortait plus ou presque il tentait de se tenir au courant des dernières nouvelles, veillait à rester disponible pour une quelconque défense mais aller à un mariage... Ce n'était plus dans ses habitudes. Mais il était noble et même si il n'était plus particulièrement assidu aux affaires, il tenait à honorer ses obligations nobiliaires.

Cela faisait une éternité qu'il n'avait plus quitté son village, lui le diplomate qui avait traversé plusieurs fois la France, qui était allé jusqu'au fin fond de l'Ecosse goûter le whisky... Peut-être qu'un voyage à Paris lui ferait du bien. Il y verrait peut-être du monde connu.

Quoi qu'il en soit, le vieil ours était prêt, son canasson et ses affaires aussi. Un dernier regard vers ses gens avant de leur sourire timidement, le premier depuis longtemps, et le voilà parti
Walan
[Parvis de Notre Dame ... en avance ?!?]

Il avait beau ne pas aimer les cérémonies, et les mariages guère plus -ceci bien davantage depuis que sa propre épouse était entrée au couvent et ne donnait pas le moindre signe de vouloir en sortir-, il comptait venir à celui-ci. C'était après tout rare de voir l'union de deux Grands Feudataires du Royaume, d'une part, et d'autre part il avait plus ou moins, à sa manière assez distante et en en ayant lui-même peu conscience, pris la duchesse sous son aile ces derniers mois. Si en plus on rajoutait l'envie de venir de sa fille ... et la convocation pour laquelle il n'avait pas encore vraiment eut le temps de sermonner sa suzeraine, il n'avait pas vraiment de raisons de ne pas venir.

C'est donc en carrosse et avec quelques gardes montés autour -fillette et gouvernante oblige- que la mesnie de Meyrieux se présenta devant le parvis de Notre Dame après un court parcours depuis l'hostel familial où ils avaient passés la nuit. Un petit sourire du brun accueilli la réaction de sa fille face à l'édifice -c'est qu'il ne venait pas souvent en la capitale avec elle-, tandis qu'il vérifiait d'un coup d’œil que Sancie avait bien amené avec elle le coffret contenant le présent qu'il réservait à la mariée. Et dont il avait promis à sa fille que ce serait elle qui le lui remettrait.

Et c'est là que, surprise ... ils n'étaient pas en retard. Et non seulement cela, mais parmi les premiers arrivés. C'était tellement rare, depuis ces dernières années, que ça en était presque choquant. Mais tant mieux, finalement. Comme ça Aëlys pourrait voire les arrivées de chacun, et ce serait probablement un beau spectacle pour la fillette qui, malgré les titres et fonctions de ses parents, ne frayait pas -encore ?- beaucoup dans ces cercles. Et en même temps, Sans Repos pourrait lui présenter, au moins de loin, les différents convives qu'il connaissait.

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(temporaire)
Estalabou
C’était lors de son voyage au Portugal que le Duck de Gap avait eu vent des épousailles.

Il s'était depuis longtemps retiré des affaires aussi bien en LD qu'en Gascogne. Mais il ne manquait pas de garder intactes ses informations et c'est avec le respect des serments fait qu'il apprêtât sa troupe et pris le chemin de la capitale...
Quelques semaines de cheval en plus ne pouvaient rien changer à son voyage qui durait maintenant depuis des mois et cela faisait un moment qu'il n'avait pas visité Paris...

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La vie, c'est vraiment de la grosse boulasse !
Anastasie91
Elle n'avait pas du tout envie d'être là. Anastasie se força au maximum pour être présente mais le coeur n'y était pas. Bah oui obligé la noblesse à venir à un mariage, n'était certainement pas la meilleure façon de faire pour une Duchesse.

Aller la voir même pas en rêve. Aller la féliciter encore moins. Donc Anastasie trouva une place ou elle était suffisamment visible pour que la Duchesse, qui l'avait obligé à venir, la voit, mais pour que sa moitié puisse le voir aussi, ce qui était largement plus important que cette obligation.

Non elle ne ferait pas plus d'effort, mais au moins elle était présente.
Aelys_meyrieux
[Parvis de Notre-Dame... émerveillée!]

Papa! Regardez là!... Non! de ce côté!... et là encore! et ici!

Un épouvantail monté sur ressort, voilà à quoi ressemblait le petit bout de femme qui traversait Paris aux côtés de son père. Sancie lui avait pourtant bien dit de se tenir tranquille.

Dis! ne va pas te décoiffer, hein, minote! Et puis reste sagement assise.

Oubliées, les belles promesses faites à Sancie. Aëlys n'arrêtait pas de pépier comme un oiseau des îles. Même l'odeur répugnante des faubourgs, qui n'étaient pas encore pavés, ne l'avait pas arrêtée. Ses grands yeux noirs avaient trop à faire pour que son nez prenne le dessus. Avec cette faculté des enfants de s’accommoder de tout, la gamine respirait à pleins poumons l'air de la capitale.

Les maisons semblèrent soudain s'écarter. On arrivait sur le parvis. Le pépiement s'arrêta net.


Et là! et ça qu'est-ce que... Ooooooooh!

La bouche ouverte sur une jolie absence de dents, les yeux ronds comme des soucoupes, Aëlys levait lentement la tête. Elle était prise de vertige. Sa menotte chercha la grande paluche rassurante de son père et s'y agrippa.

Oh! Papa! c'est haut!

Son regard revint subitement vers son père. Il n'allait pas la gronder, au moins? Mais non: le prince Walan souriait. La petite se reprit. Il y avait du monde partout autour. Ce n'était pas le moment de faire honte à son papa. Elle lâcha la grande main, croisa sagement les siennes dans son giron, laissa obligeamment Sancie lui lisser quelques mèches... quelques secondes de calme.

Papa, c'est qui, tous ces gens? Vous les connaissez? Il est marrant le monsieur là-bas. Et la dame, vous avez vu? Elle fait la tête, hein. C'est pas beau, de faire la tête, hein Papa? Aïe! Tu me fais mal, Sancie! Arrêêêêteueueueh! Mais aïeueueuh!
Gaelle
Gaëlle arriva devant le parvis de Notre Dame. Elle se demanda ce qu'elle faisait là . Celà faisait un moment qu'elle n"avait plus fait aucune apparition en public.
Elle entra dans l'église et s'installa comme à son habitude tout au fond et attendit .

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Leane
La Rouvray avait reçu les invitations de la part de l'intéressée dans un premier temps. Et dans un second temps de l'Héraut du Lyonnais Dauphiné. L'idée d'interrompre son escapade ne l'enchantait guère. Mais alors pas du tout. Et se rendre dans un endroit plein de monde qu'elle ne connaissait pas ou de loin ne lui plaisait pas. Croiser des nobles du LD avec qui elle s'entendaient plus ou moins ne la rassurait pas non plus.

Mais en tant que Baronne de Mévouillon, Dame de Glandage, elle se devait d'être présente. Elle se prépara avec l'aide de sa gouvernante. Ses crises d'angoisse dues à son agoraphobie la reprenaient. Jocelyne essaya de la calmer par de sages paroles. Ce qui ne marchait pas très bien. Mais la blonde avait un plan. Elle serait dans les premières arrivées pour choisir la place la plus isolée et la plus cachée. Elle présenterait ses respects à Madeleine et à son époux. Puis, discrètement, elle se défilerait et rejoindrait sa gouvernante et son homme à tout faire. Et tous les trois reprendrait leur petite escapade.

L'Irissarri arriva dans le Bearn vêtue de sa plus belle tenue parée de rubans noirs. Pour un mariage cela pouvait sembler bizarre. Mais Léane était en deuil, en deuil de son petit cousin. Elle n'arrivait pas à le surmonter. Elle n'en avait pas non plus l'envie express. Donc c'est dans une tenue de deuil mariée à une tenue festive où ses armoiries familiales étaient reconnaissables qu'elle se présenta sur les lieux des festivités et qu'elle alla s'installer dans son petit coin discret en salua d'un signe de tête les personnes qu'elle croisa sur son chemin.

Ni vu. Ni connu.

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Helsinki
Serait il en retard ?
Bien qu'il n'ait pas envie de venir, il s'était cependant déplacé. de fort mauvaise grasce pur plaire aux voeux de sa grasce.
Ce n'était pas pour lui déplaire de voir les gargouilles de Notre dame.
Il avait pu trouver une petite auberge pour se vêtir, chemise de soie blanche qui était encore amidonné tellement il la portait peu souvent. pantalon noir , et bottes cachant ses collants , une cape négligemment posé, recouvrait ses épaules.
A l'arrivée sur le parvis, il admira l'édifice et se mit à rêver.
Un bossu ainsi qu'une femme du nom d' Esmeralda venait le hanter.
Il se reprit vite et salua les personnes présentes qu'il connaissait et rejoignit d'un bon pas sa fiancée.

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Nynaeve87
Emotions mélangées…. J’y va t’y, j’y va t’y pas… plus elle réfléchissait, moins elle savait.
Qui était là en fait ce jour là… la vicomtesse ou le héraut…difficile à dire, difficile même de lier les deux. Alors on fait quoi avec un héraut qui doit avancer et une vicomtesse qui veut faire demi- tour ?
Elle lança un regard désespéré à son époux qui, à son grand bonheur, avait décidé de l’accompagner.


Songe un peu… si je disparais aujourd’hui, l’obligation pour le ban d’être présent disparaît avec moi. Plus de témoin héraldique, plus de sanction possible.

Si elle s’exprimait à haute voix, la brune n’attendait pas la réponse de son mi. Elle le connaissait assez pour savoir qu’il ne ferait que l’accompagner dans la voie qu’elle choisirait. Un instant, elle le caressa de son doux regard brun. Dieu ! Qu’il était beau ce jourd’hui dans son costume d’apparat de gueules et d’or. Elle même, avait choisi une magnifique robe de sinople. Toutes leurs couleurs étaient là., désuètes ?

Un instant elle pensa au mariage, pas celui de la Duchesse du Lyonnais-Dauphiné, mais au leur qui avait eu lieu il y a bien des années. l Avec un demi-sourire, elle mit la main dans la sienne. Le carrosse venait de s’arrêter devant le parvis.


Puisque nous sommes là… allons-y… peut-être aurons-nous le plaisir de revoir d’anciennes connaissances…
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Madeleine_df
[Hostel de Chaalis - Pas loin]


Minuit est depuis longtemps passé. L'aube point même à travers les courtines qui calfeutrent son lit. Et Madeleine est là, allongée, les yeux grand ouverts. Elle fixe l'esprevier, ce grand drap qui sert de ciel de lit. Le sommeil ne viendra pas non plus. Elle regrette ce courrier tout gonflé de fièvre angoissée qu'elle lui a fait parvenir dans la soirée. Stupide. Stupide. Stupide. Et ridicule. Elle s'en veut, enfonce sa tête dans un coussin, et puis se redresse d'un bond et s'agenouille à même le matelas pour entrer dans une prière tourmentée.

Sont-ce des heures, sont-ces des minutes ? Elle finit par se réveiller, roulée en boule en travers du lit, fauchée dans son oraison par l'épuisement. C'est Cathau la borgnesse qui vint l'éveiller à l'heure convenue. Les traits tirés, la princesse n'eut plus qu'à se remettre en prière, celle du matin cette fois, toute ritualisée et non désordonnée comme celle de la veille. Prier pour les morts, prier pour le bien du Lyonnais-Dauphiné, dire les grâces, amen.

Puis rompre le jeûne de la nuit. Du bout des lèvres, elle se força à avaler un quignon de pain blanc avec un peu de lait, rien de plus. Elle se félicita d'avoir demandé à sa mère de ne point la visiter en cette matinée. Elle tâchait de rassembler son courage pour faire bonne figure toute cette journée, mais prétendre que tout allait bien devant sa mère aurait été par trop compliqué, et elle ne voulait pas inquiéter cette dernière. Un instant elle croisa son reflet dans le miroir : Elle avait une sale tête. Les traits froissés, et deux profonds cernes surmontaient ses pommettes.

Cathau dut bien s'en apercevoir, car elle s'autorisa un peu d'affection, en passant doucement sa main dans les boucles rousses de la fille de sa maîtresse, qu'elle avait vu grandir, avant de les lui peigner. Le temps d'une toilette sommaire, pour se rafraichir après le bain de la veille (hors de question de devoir attendre que ses cheveux sèchent ce jour !), et une séance de torture capillaire. Il fallait discipliner, et tresser, tresser. Cathau finissait juste de nouer la tresse lorsqu'on annonça maistresse Sorianne. Timing parfait. Et l'échéance qui approchait inexorablement.

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Samsa
    "On n'partage plus de secrets,
    On n'partage plus nos joies,
    On s'dit plus grand chose quand on s'voit,
    On s'y brûle plus les doigts."
    (Jil Caplan - Tout ce qui nous sépare)



Une invitation, vraiment ?

Cerbère était restée assise là, à son bureau de Prime Secrétaire Royale en relisant la lettre toujours très formelle de Dédain. Ce qu'elle avait espéré arrivait donc, il s'excusait, elle passait l'éponge et tout reprenait comme avant ? C'était cela, ou presque, car en l'âme lumineuse de Samsa restait la trace rouge d'un affront, d'une blessure qui ne parvenait pas à s'effacer sur la simple base de la volonté. Il restait ces mots jetés, cette cruelle accusation qui n'avait pas seulement heurté mais qui avait aussi brisé. Elle avait fait tourner l'invitation dans ses doigts avec un air pensif et sérieux, sachant pertinemment qu'il se passait en Béarn pire que la dernière fois. Si Dédain l'avait calomnié pour un écart de sa compagne, qu'en serait-il de celui-ci ? Allait-il encore prendre la facilité de l'accuser elle ? Samsa avait jeté sans négligence l'invitation sur son bureau; elle n'y répondrait pas. Elle avait besoin de temps pour réfléchir à tout cela et elle ne se déciderait qu'au dernier moment. Elle le pouvait bien puisqu'elle travaillait dans la ville du mariage prévu !

Et puis le jour était venu.

Il était venu avec son temps automnal, ses feuilles rougies et les premières mortes qui commençaient à voler dans l'air. Il était tôt mais Samsa travaillait déjà, bon Cerbère veillant sur l'office dont elle avait la charge et à laquelle elle s'était attachée, ayant tout fait pour celle-ci. Elle en était devenue la figure et au fond, elle savait qu'elle le resterait toujours. Une plume blanche tournoyait entre les doigts enfermés dans les habituels gantelets de combat pendant que leur propriétaire fixait un mur avec une moue. Samsa réfléchissait aux ambitions, les siennes et celles du Secrétariat Royal. Elle n'était pas femme à vouloir toujours plus mais elle avait une idée juste de ce que chacun méritait et, par soucis de justice, elle se battait dès lors pour. Quels seraient les prochains plans ? Les prochains objectifs ?
Les petits yeux sombres se reposèrent sur l'invitation au coin du bureau et roulèrent dans leur orbite avec un soupire. Il ne l'avait pas accusé de la Pègre en Béarn faute de pouvoir accuser autrui, il avait même su ses efforts pour sauvegarder ce qui pouvait l'être de là où elle était. Nulle accusation de traîtrise et de déception en vue, aucune seconde erreur qui serait cette fois devenue impardonnable car plus que volontaire, rien que ce qu'elle ressentait comme une forme de remords et de volonté de renouer ce qui avait été cassé; Cerbère n'en demandait pas plus, elle n'en avait jamais demandé plus même. Il avait fait son pas, elle devait faire le sien désormais, c'était comme ça que Cerbère fonctionnait.


-Allez pardi, tu verras bien té...

La tenue pour le mariage, elle l'avait déjà, c'était sa tenue officielle et c'était ainsi que sa silhouette charpentée, un peu trapue, se trouvait mise en valeur. Elle traversa les couloirs du Louvre d'un pas martial et retentissant et sortit de la forteresse royale pour se diriger à pieds vers Notre-Dame. Il y avait déjà du monde mais personne qu'elle ne connaissait vraiment. La Prime Secrétaire Royale passa fièrement entre les carrosses et les petits groupes et gravit les marches pour se positionner plus en hauteur. Cerbère aimait veiller et l'actuelle solitude qui était sienne la poussait à guetter au plus vite l'arrivée d'amis, au moins de Lucie qu'elle avait particulièrement hâte de revoir. Face à la conclusion cependant que ce mariage était important, aussi incompréhensible que connu, la Prime Secrétaire Royale se campa solidement sur ses jambes et croisa les bras, les petits yeux sombres abrités sous des arcades sourcilières marquées balayant les environs; elle ressemblait désormais plus à un capitaine décoré qu'à une femme de Lettres qu'elle n'était que de fonction.

Elle était Cerbère et elle veillerait sur tous ces gens, tous ces gens qu'elle ne connaissait pas mais qui étaient proches d'un Comte imbécile pas heureux et d'une marraine franginale inconnue.

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