Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, ..., 8, 9, 10   >   >>

[RP]Mariage de Dédain Deswaard de N. et Madeleine de Firenze

Anne_blanche
La sensation sur la main d'Anne n'eut rien de comparable avec l'habituelle prise toute en douceur des messires qui se fendent d'un baise-main ; en même temps, vu qu'elle était étroitement gantée, elle ne s'attendait pas à un baise-main, mais plutôt à un discret effleurement de doigts.
Or, elle fut confrontée à une tentative d'arrachage de son bras, comme si quelque soudard l'avait subitement confondue avec un de ses camarades de beuverie.
Il y eut un instant de flottement : Anne ne percevait du monde qui l'entourait qu'un brouillard fortement coloré, au milieu duquel émergeait, à un pied et demi de distance, la noble figure de Messire Gérault, et tout contre son oreille droite le bout de la moustache de Bacchus. Et elle, si habituée désormais à être seule de l'aube à l'aube, ne savait plus comment réagir à l'agression d'un de ses pairs.


Bonzour moi c'est Rémi et toi ? Tu te souviens de moi ? on s'est vu avec Antoine le méchant à la zuniversité ?

Le soulagement fut à la hauteur de la surprise, ce qui entraîna un

Euh...

interloqué, suivi d'un changement de direction du regard qui recouvrait son bleu ordinaire, après être passé par quelques tons d'orage.

L'Académie...

La correction, pour brève qu'elle fût dans son automatisme, laissa à Anne le temps de recouvrer ses esprits.

Certes, jeune messire de Gaudemar, certes... Je ne crois cependant pas que Messire de Salmaise mérite un tel qualificatif.

Hum... Que dire d'autre à un enfant qui n'est même pas le sien ?
Gérault vint au secours d'Anne, qui se demandait comment libérer ses doigts, en éloignant sa progéniture.


Je crois que Nyna va nous surveiller, aujourd'hui c'est elle la marâtre.


Anne sourit. Ladite "marâtre" n'était donc pas loin.

Vous me voyez ravie de vous rencontrer. J’ai eu peur un instant que vos soucis de santé ne vous retiennent. C’est bonheur que de vous revoir.

Un père plus une mère = deux parents. Ouf !

Bonheur partagé, Dame, Messire, croyez-le bien. Je suis la première surprise de retrouver quelque agrément à respirer l’air de Paris.

Elle n’était plus habituée à feindre : on ne feint pas quand on passe ses journées agenouillée sur un prie-dieu ou à filer seule sur un coussiège face à un jardin dont on ne distingue que des masses vertes ou rousses selon la saison. Aussi son visage fut-il soudain envahi d’une onde d’amertume qui en crispa les traits et en ternit le teint, tandis qu’elle ajoutait, presque à son insu.

Sans doute fallait-il qu’il fût purgé de certaines ondes mauvaises.

Un fort raclement de gorge de Bacchus la rappela à l’ordre, et elle poursuivit, visage à nouveau florentin.

Qui aurons-nous la joie de croiser ce jour ?

_________________
Rozenn.
-Frau ! Fous defez fous z'habiller cômme une Prinzessin aujourd'hui !
-Naaaaah ! J'veux pas d'une robe. Pis imagine si j'suis plus belle qu'la mariée ça craint ! dit la Boulette en essayant de la convaincre que cette hypothèse était envisageable... Ce qui ne marcha d'ailleurs pas des masses vu la tronche que sa couturière était en train de tirer...

-Nein. Impozible.

Retroussement de nez rozennesque et : Dis tout d'suite que j'suis pas sortable !
-Fous z'êtes pas sôrtable. fit l'allemande, complètement impassible.

C'était presque comme une flèche tirée en plein coeur. La Boulette assuma le coup sans trop broncher, l'air quand même dépité. Bon elle savait que sa couturière avait raison et qu'elle était loin d'être la première personne qu'on inviterait aux mondanités pour exhiber sa puissance sociale m'enfin quand même... Elle aurait pu le dire plus gentiment... Elle se redressa tout net, subitement traversée par une idée lumineuse qui lui éviterait à coup sur le port d'une robe dans laquelle elle allait être boudinée toute la journée et qui l'empêcherait à coup sur de manger autant qu'elle le voudrait.


-T'es trop méchante. Piske c'comme ça j'y vais sans toi ! Louper un mariage d'princesse quel dommage... T'vas pas voir toutes ces belles robes étou étou... Quelle actrice des fois celle là, elle oubliait pas d'en rajouter dans le côté mélodramatique histoire de montrer à quel point c'était cruel de pas pouvoir assister à ce spectacle.

Ben, croyez le ou pas, mais ça avait marché mouahahaha ! C'est donc habillée de ses plus belles braies (celles sans trous rafistolés et avec une couleur bien homogène partout) et de sa chemise au rouge le plus chatoyant qu'elle eut l'autorisation de sortir en direction de la cathédrale. Très, trèèèès tôt le matin, histoire d'être bien certaine d'arriver la première même si elle devait se perdre dans les rues parisiennes malodorantes. Après quelques détours à cause d'une Arambour qui voulait faire un peu de lèche-vitrine avant de voir des vrais gens vraiment bien sapés, elles arrivent enfin devant l'imposante cathédrale Notre-Dame. La Basque s'arrête alors quelques secondes, le nez vers le haut, avant d'avaler sa salive presque difficilement.


-T'sais quoi... Ben j'aurai mieux aimé faire ça à Orthez... C'est un peu trop impressionnant là quand même. Bon à Tarbes à la limite... Mais tous les invités seraient pas rentrés c'est ça hein ?
-Fous z'avez le trac Frau ?
-Hein ? fait-elle, encore un peu dans les nuages et sans avoir encore lâché le haut de la cathédrale des yeux. Elle secoue finalement la tête et regarde droit devant elle, l'air déterminé et ajoute : BOAH ! C'qu'un mariage comme les aut' après tout !

Elle serre le poing et se tourne vers sa couturière histoire de se faire confirmer cette affirmation.

-Nan ?
-Nein.
-Pfeuh ! Si c'juste pa'ce que y'aura beaucoup d'invités et que j'marie mon Konde j'm'en r'mettrai !
-Fous mariez une Prinzessin Frau.
-Ouais bah. C'pareil.

Déni complet pour garder la confiance, et la voilà qui s'engouffre à l'intérieur de l'imposante bâtisse religieuse. Elle ne se souvenait plus si elle était déjà venue jusqu'ici, tant elle venait rarement à Paris et surtout tant elle était rarement invitée aux mariages des autres ! Les seuls mariages où elle était invitée, c'étaient ceux qu'elle célébrait elle même... Pareil pour les baptême, elle avait pas le plaisir d'être marraine parce qu'on lui demandait toujours d'officier. Evidemment ça lui faisait plaisir aussi hein, mais l'effet devait quand même pas être le même entre être derrière l'autel et être assis sur un banc. Mais peu importe ! Aujourd'hui une scène importante se jouait pour le Béarn et le Lyonnais Dauphiné alors c'était pas le moment de se dire qu'elle aurait bien aimé juste assisté pour une fois. Elle s'était tellement préparée à ce mariage que y'avait pu moyen de faire marche arrière maintenant. Ça faisait des jours entiers qu'elle roupillait quasiment toute la journée pour être bien reposée le jour J et donc éviter une crise de narcolepsie au beau milieu de Notre-Dame, sous le regard effaré d'une partie du gratin de la noblesse française. Le Comte avait assurément pris un risque en lui demandant à elle d'assurer ce mariage plutôt qu'à l'évêque voire même à l'archevêque, elle qui n'était qu'un pauvre petit diacre depuis ses 15 ans. Du coup, presque culpabilisée d'être si peu gradée dans la hiérarchie cléricale, elle avait bétonné sa préparation pour être irréprochable ! Rien que le fait d'être là en premier c'est un exploit, je tiens à vous le dire.

Bref ! Vérifier que tout est bien prêt pour recevoir tout le monde, que son matériel a pas disparu dans la nuit, que la déco a pas bougé d'un pouce et pis ben... Attendre que les gens commencent à arriver, se saluer, se faire des sourires, s'installer, toussa toussa. Finalement elle attendit assez peu de temps avant de voir arriver quelques petits groupes. En retrait sur son parvis, ne connaissant encore personne, elle se contentait de sourire à celles et ceux qui lui prêtaient un peu d'attention. Les mariés n'arriveraient certainement pas tout de suite, alors elle pouvait encore laisser tout ce beau monde à discuter sur le parvis avant de les inviter à tous rentrer. Hé ouais ! Les officiants ça passe une bonne partie de son temps à poireauter quand ça marie des célébrités ! C'est le jeu ma pauv' Rozette, j'espère que t'as les guibolles bien accrochées, t'es pas prête de t'asseoir moi j'te l'dis.

_________________
RC.
Madeleine_df
[Hostel de Chaalis]


Elle se leva au moment où Sorianne entrait dans la pièce. C'était le moment, l'instant de la découverte. Mais d'abord, les politesses.

- Bonjour, Maîtresse Sorianne. Je suis Madeleine.

Raide dans sa chemise, elle observait avec curiosité l'énorme malle qui devait renfermer le cadeau de Rosalinde. Vu la taille du contenant, elle se doutait que sa mère n'avait pas fait les choses à moitié. Et effectivement. C'est avec des yeux ronds que Madeleine envisagea tout cet étalage de tissu, se demandant même si la reine en avait autant le jour de son couronnement. La réponse était sans doute non.

Nerveusement, elle se balançait sur ses pieds, de droite à gauche. Et déglutit.


- Elle est parfaite. Surtout, ne prenez pas ce qui va suivre pour vous.

Et elle courut jusqu'à la cuvette qui servait à sa toilette pour y vomir le maigre contenu de son estomac. Les yeux humides de larmes provoquées par le délicieux moment qu'elle venait de passer, elle renifla un peu, et se décida à boire un peu d'eau après s'être rincé la bouche. Elle tamponna également un peu sa nuque à l'aide d'un linge humide, puis ses tempes et enfin son buste, et elle revint à Sorianne et Cathau.

- Pardonnez-moi. Je suis un peu angoissée.

Un peu, tout était dans le sens de la mesure évidemment. Elle prit une profonde inspiration, força un sourire, et ôta sa chemise de nuit qu'elle tendit à Cathau. Nue comme un ver, et avec cette totale absence de pudibonderie vis à vis de la nudité qui caractérise l'époque médiévale, elle attendait qu'on lui passe ses habits de lumière.

- Êtes-vous mariée, maîtresse Sorianne, ou l'avez-vous jamais été ?
_________________
Axel_baccard
[Mariage J-1 dans une grande auberge ]

Axel adorait Paris , cette ville la ravissait.
Elle y avait vécu longuement. Elle avait séjourné au Louvres en tant que secrétaire personnelle de la Reyne, elle avait vécu au lycée St Louis en tant qj'intendante et puis...
C'est là qu'elle et Thib avaient a de nombreuses reprises joui de petits interludes.

Le seul écueil avec Paris c'était que c'était loin,si loin du Dauphiné. Le trajet avait été un véritable enfer ,les toutes boueuses et cahoteuses l'avaient même contrainte a chevaucher dans le nivernais car la nausée ne semblait plus vouloir la quitter . Être au grand air lui avait rendu des couleurs et apaisé l'estomac ,mais sa peau et sa chevelure avaient plus que souffert de ce traitement digne d'un hussard plutôt que d'une duchesse

Voilà pourquoi c'est dans son bain que nous retrouvons la Précieuse a la veille des noces.


Thib j'ai besoin d'aide, tu peux venir?

_________________

Béanours forever!
Remi.de.gaudemar
Je vis bien que la dame n'était pas réceptive mais moi je ne comprenais pas. Un bras passa devant moi et d'une pression légère papa me ramena vers lui. Alors que papa s'adressait à la dame en m'ébouriffant les cheveux, je levait le nez pour essayé de comprendre ce qu'il se disait.
Je reçu un bécot de maman sur la joue. hihi. Ca faisait chaud.


Mamaaaan tu vas faire quoi zaujourd'hui ?


Oui moi je suis curieux et je pose des questions tout le temps.
_________________
Sorianne
La brune, jamais très sûre d'elle lorsqu'elle livre les tenues sur lesquelles elle a passé du temps, accueille les paroles de la petite rousse avec un sourire ravi, mais la suite la laisse un peu perplexe. L'idée que ce soit la robe qui l'ait soudain rendu malade ne l'effleure pas réellement, mais c'est assez ennuyeux si la mariée vient à être mal le jour même de son mariage. Et elle n'a rien à lui proposer, hormis un sourire qui se veut réconfortant.

Il n'y a pas de mal.

La demoiselle lui parait jeune, une quinzaine d'année au plus. Et même si elle ne fait pas son âge, la So doit lui paraitre vieille en comparaison! Au moins a-t-elle pas mal vécu et la noiraude, tout en prenant la jolie chainse qu'elle a brodé à la taille, de milles fleurs et arabesques et toute galonnée de rouge, elle se permet de chercher à la rassurer avant de se faire devancer par une question qui la déstabilise un peu.

Alors Sorianne prend le temps de passer le linge sur le corps frêle, et d'en serrer les cordons pour faire un joli flot.


Je n'ai jamais été mariée, malheureusement. J'ai bien failli l'être mais le Très Haut en a décidé autrement.

Elle arrange les tissus avec attention, même si c'est la chemise, il n'y a pas de raison de faire les choses à moitié. Le tissu est fin et laisse deviner le petit corps délicat, et la coupe lui sied à ravir, So est satisfaite de cela au moins. Alors elle va se saisir du monceau de tissu, appelé "robe" et cherche le col déjà.

Mais vous n'avez pas à vous inquiéter. Ça ne peut pas être si horrible que cela. Vous avez déjà vu votre époux? Oui, elle sait que parfois, les "Grands" se marient sans se connaitre. Il ne peut pas être si terrible. N'ayez crainte, le mariage ne doit pas être chose à vous effrayer. On y survie!

So lui passe la robe rouge puis l'aide à trouver les manches, ajuste les boutons puis se permet de s'approcher et passer les bras autour de la jeune fille pour lui passer la ceinture et l'arranger à la taille, puis lui glisse, avec un sourire complice,

Il y a même de petits côtés bien agréables, vous verrez. Que craignez vous?

La voilà qui se penche déjà pour vérifier que tout va bien au niveau de la couture et de la coupe. Il semblerait que ce soit le cas. Redressée, la So arrange son chapeau.


Voulez vous porter la cape et la retirer après la messe? Ou sans cape?

Doucement elle ajuste déjà la tresse à l'épaule.
_________________
Lexhor
[Hôtel de Cluny - Résidence parisienne des Princes de Montlhéry]


Calé au fond d'un confortable fauteuil, Lexhor était pensif. Ses doigts longs et fin martelaient le bureau en chêne qui lui faisait face, ses yeux se perdaient sur Notre-Dame la grande, visible au loin, depuis la fenêtre. Ils y étaient attendus, Erwelyn et lui, sous peu. Et ils étaient prêts. Habillés et parés. Pourtant ils s'attardaient, chacun de leur côté, sans s'être concertés. En leur fort intérieur ils étaient tous deux aussi soucieux et dubitatifs, et même inquiets.

Tout allait bien trop vite. Un jour Rosalinde se lamentait -pléonasme- de devoir rester seule toute sa vie, entre autres choses. Le lendemain elle était mariée à un Berrichon et prenait un sacré coup de vieux, entre autres choses. Sa fille aînée devenait une femme sans qu'ils n'aient eu le temps de la voir grandir. Sans doute s'étaient-ils repliés un peu trop sur eux et la famille qu'ils avaient construits et n'avaient pas vu le temps passer, qui semblait, étrangement, les ménager. Mais voilà maintenant que Madeleine se mariait avec un inconnu, après quelques temps passés simplement en Lyonnais. En tant que parrain et marraine, ils avaient imaginé jouer un rôle dans ses épousailles. Surtout Lexhor, en fait. Mais non, il avait apprit le mariage comme tout le monde. Pas une lettre pour lui parler du futur époux. Pourtant, il fut une époque où sa filleule lui écrivait afin de prendre des nouvelles et d'en donner, de solliciter des conseils. Mais pas cette fois. Tout s'était précipité sans qu'il ne sache pourquoi, ni qu'il le comprenne. Il ne se souvenait même plus comment il lui avait été demandé d'être le témoin. Ni pourquoi il avait accepté d'ailleurs. Mais elle n'était pas sa fille alors que pouvait-il dire ? Rosalinde se faisait des plus discrètes ces derniers temps et il ne pouvait rien dire ou faire sans connaître son avis. Lorsqu'Erwelyn vint le tirer de sa torpeur, il était en train de se demander si, finalement, Madeleine n'était pas aussi folle que sa mère. Sans doute la chose s'était déclarée à rebours.

Le Prince sourit à son épouse et se leva pour la prendre dans ses bras et se diriger avec elle vers le coche qui les attendait dans la cour de l'hôtel. Ils ne pouvaient plus tergiverser. La cathédrale n'était pas loin mais les cloches commençaient à tinter et il leur fallait maintenant rallier l'île de la Cité, ce qui ne leur prit que quelques minutes. Les voilà donc abordant le parvis où nombreux étaient les invités déjà présents. Quelques signes de la tête, quelques inclinaisons du buste pour saluer poliment. Le Prince rechignait de plus en plus aux mondanités mais savait devoir s'y plier, plus régulièrement même, craignant de devenir aussi ermite que l'un de ses plus précieux amis. Son épouse à son bras, il s'efforçait de faire bonne figure.

_________________
Slystaline
La tenue est sobre mais de bonne facture. La mine un peu éteinte, du fait d'un voyage assez long -en tout cas très ennuyeux- entre l'Anjou et la Cathédrale.
Le plénum qui sonne. Le vieux lion hoche la tête avec satisfaction, parce qu'il aime les harmonies de cloches grandiloquentes, et parce que cela signifie qu'il est dans les clous, même s'ils ont mis du temps à se mettre en route.

Il sort de la calèche, se frotte le menton devant le parvis et entre dans la cathédrale parisienne, plus impressionné par l'architecture du lieu que par les personnes présentes. L'élite royaliste, une partie des pages du bottin mondain. Envie de tabula rasa. De feu et de gros sel. Le bûcher les vaniteux. Il faudrait qu'il crame avec eux, mais ça il ne se l'avouera pas.

En tout cas il avance, souriant et placide, et va prendre une place au milieu, pas loin de Dina qu'il salue d'un clin d'œil.

_________________
Lady_clarisse
Paris, pas loin de Notre-Dame

Paris... Elle n'y était plus retournée depuis l'enfance, quand Rosa et elle se promettaient de ne jamais se quitter, faisaient les quatre cent coups ensemble. Cela semblait si lointain. Elles s'étaient perdues de vue depuis si longtemps. Les choses avaient changé. Enfin presque, parce que Paris conservait ce paradoxal charme poétique mêlé à une certaine pestilence. Il y avait dans les rues assombrie par l'automne, quelque chose de lourd dans l'air. Les cloches de Notre Dame résonnaient comme le glas dans le coeur froid d'Anne qui avançait résolument vers le parvis.

Mais qu'est-ce qui m'a pris de venir ici se demandait-elle, les dents serrées, resserant l'étreinte de la cape autour de son cou d'albâtre.

Se rendre au mariage d'une Altesse Royale c'est prendre le risque de croiser d'autres altesses royales ou pas et c'était folie dès lors pour la blonde que de pénétrer une église qui, comme toutes les autres lui était interdite.

Elle s'arrêta un instant, reprenant sa respiration. Anne était morte et elle devait se parer de tout ce que Clarisse représentait désormais, soit bien peu de chose. Ses vêtements étaient sobres, sans aucun signe ostentatoire de richesse. Elle se mêlerait avec aisance à la foule. Les nobles paraderaient eux dans la lumière lui permettant de conserver la discrétion dont elle avait besoin.

Pourquoi était-elle donc là ? Elle n'aurait su le dire si ce n'est qu'il y avait chez la Duchesse qu'elle servait désormais le temps d'un mandat, un quelque chose qui lui rappelait sa cousine. C'était la seule explication qu'elle trouvait à sa présence.

Il y avait du monde déjà mais encore trop peu. Elle resta donc un peu à l'écart attendant que l'entrée de la Cathédrale se remplisse. Elle profita de cet instant de calme pour plonger ses yeux avec nostalgie sur l'île parisienne, ses rues et ses passants.

_________________
Arambour
Si l'idée de se rendre à un mariage, aussi Deswaardien soit-il ne la réjouissait guère, elle avait su trouver un véritable intérêt à la contrainte de ces mondanités parisiennes. Elle avait mis peu de temps à se risquer à lui demander de l'accompagner, ne souhaitant pas rester sur l'échec de leur précédente rencontre ; qui s'était terminée avant même d'avoir commencée. Cela faisait certes trois ans qu'ils ne s'étaient point "officiellement" croisés, et les obligations du Duc n'avaient fait que croître pendant toutes ces années, coupant malheureusement court à leur réunion pourtant organisée, mais assurément non prioritaire. Cette fois, c'était au mariage d'une princesse de France qu'elle l'avait invité, et puisqu'il avait accepté de l'y retrouver, il était peu probable qu'il se voit une nouvelle fois soustrait de son emprise pour d'obscures raisons ; il n'était pas concevable pour un noble de s'éclipser d'un tel événement. Adoncques, finalement, ce mariage était arrivé à point nommé pour accomplir le dessein de la Gorella et ce fut donc presque enjouée, car la gaieté est un sentiment particulièrement abscons pour elle, qu'elle se retrouva ce matin là à hésiter entre deux robes. Elles étaient toutes les deux dans les teintes violettes, et les deux avaient coûté les yeux de la tête, gage de qualité dans le monde mystérieux de la mode. Ses yeux impassibles et partiellement éveillés allaient de l'une à l'autre sans trop savoir ce qui les différenciaient. Plus les minutes passaient et plus elle se détestait intérieurement de s'inquiéter de choses aussi futiles. Elle ne s'était jamais posé la question de l'image qu'elle pouvait bien lui renvoyer, alors pourquoi diable s'en soucier maintenant ? Face à ce constat accablant, son air blasé reprit le dessus et elle tendit nonchalamment le bras vers l'avant, se saisissant de la première qui lui tomba sous la main avant d'aller s'habiller, la mine à demie endormie. Pourquoi diable les mariages avaient-ils toujours lieu si tôt dans la journée...

La famille fut finalement prête à partir à l'heure, car même César avait accepté de venir dès lors qu'il apprit qu'il y croiserait certainement son père. Elle avait eu beau ajouter que ces retrouvailles ne seraient probablement pas aussi chaleureuses qu'il l'espérait, voire même absentes dans l'hypothèse où Fraize leur fasse finalement faux bond, il avait tenu à tenter sa chance, même s'il devrait survivre à une journée de profond ennui pour cela. Le jeu semblait en valoir la chandelle. Pour Hélène, la convaincre fut assez simple, puisque le simple fait d'évoquer qu'il s'agissait du mariage d'une princesse avait suffit à la faire hurler de joie. Afin d'avoir la paix, la Garriguette avait dû négocier avec sa fille, car elle connaissait son insupportable impatience. Ce fut donc avec une jeune Licors parée d'une toute nouvelle robe dernier cri, mais dans un silence appréciable, qu'ils arrivèrent enfin face au parvis de la cathédrale Notre-Dame. Ils n'étaient certes pas les premiers, mai ils n'étaient pas non plus les derniers à en juger par les divers attroupements encore stationnés à l'extérieur. Si Hélène commençait déjà à s'émerveiller devant la beauté des invitées, César, quant à lui, était aux aguets, cherchant à savoir si son père était déjà arrivé. Les yeux de jade de la Démesquine, eux, remarquèrent immédiatement sa suzeraine, toujours égale à elle même. Sans même leur demander leur avis, elle embarqua donc ses enfants afin d'aller saluer l'officiante, le sourire en coin habituel vissé sur le bout des lèvres.


-Bonjour Urrugne. Je pensais que vous feriez quelque effort vestimentaire pour ce jour, mais je vois que, quoi qu'il vous arrive, vous ne changez jamais.
_________________
Samsa
    "Nous faisons notre devoir
    Car nous le pouvons
    Pour le bien de nous tous.
    Sauf de ceux qui sont morts."*



Debout à l'entrée de la cathédrale, un peu à l'écart en hauteur, Cerbère observe le flot d'invités qui arrive, seuls ou accompagnés. Elle s'étonne de compter autant de gens qu'elle ne connait pas car ils sont forcément invités de Madeleine et non de Dédain. Était-elle la seule invitée du Comte ? Ou la seule à avoir fait le déplacement à part Lucie ? Quel comble ce serait. Quel malheur pour lui, aussi.
Vainement, Samsa tente de reconnaître des visages ou des noms qu'elle entend. On ne sait pas trop pourquoi, mais elle avait une chance immense de connaître toujours les gens qu'il fallait connaître, tant et si bien qu'on disait facilement qu'elle "connaissait tout le monde". Ici cependant, elle ne connait personne. Il fallait dire que le Lyonnais n'était pas un duché dans lequel elle était souvent allée, tout au plus l'avait-elle brièvement traversé pour rentrer dans le Nord.

Ses petits yeux sombres sont attirés par une silhouette féminine, une dame qui regarde le parvis mais se met finalement de côté pour s'en détourner. Elle ressemble presque à une passante lambda mais elle s'en démarque en ne passant pas. La Prime Secrétaire Royale regarde autour d'elle et se décide à descendre de son point de garde pour s'approcher. Combien de chance a-t-elle que ce ne soit qu'une dame qui n'a rien à voir avec les invités et qu'elle aura l'air bête ? Beaucoup sans doute, mais Samsa est une femme qui ne craint pas et dont la témérité n'est plus à prouver.
Les cliquetis de sa cotte de maille sous son tabard en damier noir et bleu et de l'épée à sa taille l'annoncent, comme -mais plus discrètement- son pas martial qui frappe un peu les pavés. Elle se place à côté de l'inconnue, à sa droite, mais ne lui adresse pas encore de regard, se contentant de contempler ce que celle-ci pouvait voir et de lui offrir en seul visuel de son visage de profil des traits plutôt figés en une immobilité dont il est difficile de trouver l'origine, un front haut, comme les pommettes, un nez court et droit et deux estafilades sombres, l'une sur sa joue et l'autre suivant la ligne de son sourcil.


-Je me suis toujours dit que Paris en automne té, c'est un peu comme un long coucher de soleil pardi.

Samsa a un accent un peu chantant du Sud-Ouest et surtout des tics de langage qui s'expriment par des "pardi" et des "té", interjection typiquement toulousaine celle-ci. Sa voix se place dans la moyenne grave des voix féminines, lui donnant un air chaud ou autoritaire selon comment elle l'utilise.
Elle tourne la tête vers sa voisine et lui sourit.


-Samsa, dicte Cerbère pardi.

Elle a beau avoir à son cou le collier dynaste de l'Ordre du Griffon, à sa poitrine la médaille et l'insigne du Secrétariat Royal accrochés à la fleur de lys d'or brodée, signe de sa fonction royale, elle ne décline pas sa fonction de Prime Secrétaire Royale et, en guise de salutation, Cerbère tend à serrer une main enfermée dans un gantelet de combat, de cuir sur la paume et de métal sur le dos, exprimant ainsi malgré elle une simplicité d'être et de vivre modeste, une nature aimable même si son attitude trahit la fierté naturelle qui l'habite. La main tendue, bien que très atypique comme guise de salutation, a au moins le mérite d'être gage de sympathie et de sincérité.

-Vous venez pour le mariage pardi ?

Son regard franc et chaud, abrité sous des arcades sourcilières marquées, est posé sur la femme qui doit être un peu plus âgée qu'elle.
C'est le moment où Samsa saura si elle passera pour une idiote ou pas.



* = paroles traduites de Portal - Still alive

_________________
Ascalon
De retour en ses terres natales de Flandre depuis le début de l'été, il les quittait pour le début de l'automne, pour se rendre à la capitale du Royaume. Ayant reçu une invitation pour ce Grand Mariage entre deux Feudataires, il se devait d'y faire acte de présence.

La traversée du comté d'Artois se fit sans trop de difficulté, puis cap sur la ville gothique. Ses nasaux reconnaissant l'odeur particulière de la capitale, déjà à plusieurs lieues des remparts, nombreux souvenirs remontèrent à la surface, des bons et des moins bons. Cela faisait plusieurs années qu'il n'avait pas mis les pieds à Paris.

Il se devait d'y entrer par la Porte du Temple, l'occasion pour le flamand de passer devant la petite bicoque qu'il s'était acheté du temps où il était Officier Royal. Il n'avait pas eu la force de la vendre lors de la révocation, et il en tirait une petite rente annuelle, sans trop savoir qui en était le tenancier ... Qu'importe, il n'y mettrait surement plus jamais les pieds, les écus arrivant à Sint-Winoksbergen compensaient tout cela.

Il traversa alors la ville pour se rendre en son cœur, la Cathédrale. Plus il s'en approchait plus la foule était dense. Voilà le genre de faits qui ne lui manquait pas du tout, avec cette odeur nauséabonde qui émanait de certains quartiers, qu'il venait hélas de traverser.

Avant de pénétrer sur l'île, il s'arrêta devant une auberge dont l'enseigne lui parlait, et surtout il savait qu'elle disposait d'écurie. Il pourrait y laisser sa monture le temps de la cérémonie et y trouver une bonne chambrée, du bon liquide et de quoi remplir son estomac qui criait famine depuis un jour.

Après s’être désaltéré, il prit le pont pour ensuite sillonner dans deux ruelles et se retrouver sur le Parvis.


Ah oui ... j'avais oublié cette impression de grandeur ... et surtout comme on se sentait petit devant ...

Il regarde autour de lui, faisant très attention à sa bourse. Il ne connaissait bien évidemment personne. Il se dirigea vers la porte d'entrée et trouverait une place assise, même si les douleurs dues à la selle le faisait hésiter quant à cette option. Mais bon, bon gré mal gré, il entra et prit place ... au milieu des accents béarnais et bigourdans. Ben pourquoi pas ?
_________________
Melian
[Appartements des Ventoux – Loué à Paris - Jour J]

La famille avait pris la route pour Paris puis ses quartiers dans des appartements qu'ils avaient loué pour l'occasion. Elle se limitait cependant au couple ainsi qu'à leur garde personnelle et trois des dames de compagnie de la Ventoux.

Ils n'avaient pas voulu faire faire un si long voyage, dangereux par ailleurs, à leurs jeunes enfants qui étaient donc restés en Béarn.

Melian était perplexe quant à cette union, qu'elle espérait être des plus heureuses. En effet, Melian avait épousé le seul homme qu'elle avait jamais aimé, justement parce qu'ils s'aimaient et avaient traversé ensemble des épreuves terribles qui les avaient soudés, liés. Tellement liés que neuf ans et quatre enfants plus tard, cet amour immense était toujours là. Mais qu'en serait-il de ces enfants qui ne se connaissaient pas ? Le Très Haut seul avait la réponse.

Plongée dans ses souvenirs, la jeune femme se laissait préparer par ses femmes sans vraiment se rendre compte de ce qu'il se passait, souriant l'air vague en se remémorant tant d'heureux souvenirs.

_________________
Cette signature est HRP.
Gaal
Gaal de Grand Vivy fut heureux de voir ces somptueuses épousailles. Malgré son âge avancé, il affectionnait toujours de voir que le cycle de la vie continuait mariage, enfants et encore un tour....

Dans ses habits dépoussiérés, il regardait avidement autour de lui.
Nonikw
Nonikw de Grand-Vivy accompagnait son époux, cherchant elle aussi des yeux leur fille sur le parvis de Notre-Dame.

Retirés de la vie publique depuis bien longtemps ils ne sortaient plus guère que pour leurs enfants. Portant les couleurs de Bron pour l'occasion, elle sourit en apercevant celles de Bellecombe, entrainant aussitôt Gaal pour rejoindre leur chère Ellea.

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, ..., 8, 9, 10   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)