Dedain
You and me
We're in this together now
None of them can stop us now
We will make it through somehow
You and me
Even after everything
You're the queen and I'm the king
Nothing else means anything*
We're in this together now
None of them can stop us now
We will make it through somehow
You and me
Even after everything
You're the queen and I'm the king
Nothing else means anything*
- La Boulette, toute scintillante et heureuse soit-elle, toute pimpante et joviale, emplie des plus pures et amicaux sentiments, rayon éclatant du paradis solaire, grosse de bonne humeur et de simplicité parfaite, sucrerie raffinée aux accents chantants, innocence maladroite et amusante, soutien infaillible et volonté totale
la Boulette, donc, alias Urrugne ou Gros Orteil pour les intimes, la Boulette mène son monde et sa cérémonie dune main de maître, non sans quelques fausses notes ou écarts pardonnables et pardonnés par le Deswaard, comme, pour exemple, cette large référence aux joies de lAmour Saint.
"Foutrecul, Rozenn, ne vous ai-je pas suffisamment expliqué quil ne sagit que dun mariage de bonne cordialité, dalliance satisfaisante, dentendements entendus, matériel, froid et sobre, répondant à dinnombrables intérêts, sauf à celui pour lequel - je sais, je sais vous vous damneriez ? Jentends bien que le Très-Haut ait fait lAmour pour les Hommes et dans le but quils le partagent et le propagent entre eux à seule fin de grandir Sa toute puissance, mais il ma oublié dans le lot de sa générosité et je ne lui en veux pas, mais, de fait, il nest nul besoin de pointer la faille et de retourner le couteau dans la plaie. On a compris, vous voudriez que nous nous aimions, mais plutôt, je veillerai à être son meilleur allié, ce qui est déjà bien, en soit, si ce nest mieux. Alors, Saint Valentin, tout ça, blablabla, vous auriez quand même pu faire un effort, cest vache comme attaque, tout comme lamour, cest vache. Et je nai rien contre les bovins, hein ? Quon se le dise. Jaccepte même de porter depuis bientôt six mois un écusson avec une génisse de gueule et bien en chair, qui fait la fierté du Béarn, alors, si ce nest pas faire preuve de bonne volonté, ça "
Voilà ce que le protagoniste du jour avait probablement eu lheur de penser pendant tout le temps du prêche de lofficiante, essayant de ne pas se décomposer, de rester ferme et fermé, statufié par la vie, roide et raide, immuablement interdit. Il en avait été de même lors de la récitation inspirée du confiteor quil avait partagé avec tous, ou lorsquil avait fallu laisser place au silence religieux permettant à celui ou celle qui en aura eu lenvie de le détruire à jamais par un cri du cur et de lesprit : « Moi ! Je moppose à cette union ! ». Personne, donc. Pas même cette fausse alerte de Kerbéros que le Noldor avait observé, incrédule, sceptique, comme une fosse, doù lon projette toutes ses hésitations et perplexités dusage. Sil avait fallu quun malin ingénu ait songé toutefois à sescrimer malgré tout à gâcher cette cérémonie, nulle doute que Pif et Paf, les deux gardes comtaux, auraient été sollicités pour gentiment décoller la caboche du revanchard haineux afin de la lui réinstaller dans le bon sens après lavoir secoué pleinement en vue dy remettre bien les idées en place.
Fort malheureusement pour ceux qui auraient trouvé cela extrêmement distractif, aucun courageux ne fut assez tenté par la chose et le Comte du Béarn, circonspect, de se détourner de laudience pour faire face au très aristotélicien autel.
De là, il écoute la suite, rictus au coin des lèvres qui sétire et sétire petit à petit, au fur et à mesure que le temps passe, que les liens se tissent dautorité sous la grâce du Divin, que la Cavaillet dépeint de lui un tableau peu reluisant en quelques petites piques affectueuses. Puis, vient le moment où celle qui se trouve être sa fiancée sous quelques reniflements qui lui font penser quelle pleure peut être déjà le salue de sa douce âme perdue consent à upgrader, à évoluer comme dans pokémon, pour passer au niveau supérieur et devenir devant tous, pour lui et par lui, sous un éclairage solaire auréolé de tous les bienfaits du monde, son épouse.
Là, il tend sa main gantée dun fin tissu, pour léloigner bien de lui et loffrir ainsi à lassentiment de Madeleine, qui passe au doigt convenu linfime menotte conjugale.
A son tour, et sous les menaces à peine voilées dune Boulette transformée en bourreau culinaire, le Lugubre cligne des yeux, inspire, pour finir par toiser la Fille de France de ses obsidiennes vidées. Les pupilles sentrouvrent légèrement sous léclat délicat et ravissant de limage qui lui est renvoyée, innocence même, paragon de la fragilité, noblesse naturelle, douceur choyée. Tout cela offert rien quà lui, le fade, linsipide, le maladif, le blême et le maussade.
Alors, comme sa promise, il se saisit du fin anneau que le page aura porté pour lui, sempare de ses serres ourlées par la nuit de la petite menotte marmoréenne de la Firenze, afin de se lattacher à jamais tout en la transperçant au même instant de ses yeux caves.
Et dune voix éternellement morne, il déclame :
Oui. Jai dit.
Car non.
Deswaard, pour la première fois depuis longtemps, na pas dit non.
*[Toi et moi
Nous somme ensemble là-dedans maintenant
Aucun d'entre eux ne peut nous arrêter maintenant
Nous y arriverons, d'une façon ou d'une autre
Toi et moi
Même après tout
Tu es la reine et je suis le roi
Plus rien d'autre n'a d'importance]
- Nine Inch Nails - We're in this together
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