Primha
- Je men remets à Toi, Créateur de toute chose.
Toi qui as confié la terre à lHumain pour quil te serve,
Aide-moi à être la couronne dépine qui tiendra lhérétique loin de nos terres,
Aide-moi à protéger la terre languedocienne de lombre de la créature sans nom,
Ne laisse pas nos terres souffrir, comme Christos à souffert,
Fait que cette fois ce soit nos épines qui percent le cur de Tes ennemis.
Se signant, l'Argentée ouvrit les yeux. Les mains jointes au dessous de son menton, un soupire vint s'évaporer au creux du cur résonnant brisant l'instant pure et sacré auquel se livrait la jeune femme. Ensevelit sous une parure des plus modeste, sans aucune richesse, - pas même celle du tissu - Prim Adelys venait se livrer à des confidences que seul le Très Haut entendrait. Nul prêtre, évêque ou archevêque à son côté. Juste Elle, et Lui.
- Aide moi à trouver ma voix.. A m'ouvrir au monde qui m'entour autant que possible, sans tomber dans les vices. A comprendre ce qui mapparaît si loin de moi. Protège moi de toute atteintes, de toute violence. La remise en question est déjà bien assez forte ainsi. Aide moi à vivre sur le chemin que tu m'aurais dores et déjà tout tracé. Soit l'épine qui perce cette carapace infernale. Et par pitié, ne m'envoie pas auprès d'Arnarion ! Pas avant que je n'ai appris par moi même. Les Valyria apprennent auprès des Valyria, mais avant cela, je me dois d'être mon propre maître. Guide moi. Éclaire moi.
Le regard d'Améthyste se leva vers la voûte. Il était hors de question qu'elle n'en vienne à demander soit à son frère, soit à son cousin, de l'aider à refixer son esprit sur le chemin de Dieu. Il l'avait toujours été, et respectait plus que raisonnablement les vertus. Seulement parfois, le doute venait se semer en elle ; Et si elle n'avait pas suffisamment ouvert son esprit, pas assez pour comprendre véritablement le monde l'entourant. Il lui était compliqué de voir ce qui dormait au sein de la politique, autant que ce qui sommeillait en la guerre, ou quelques batailles. Il lui était tout aussi complexe de se lier d'une quelconque façon à quelque, autre que sa famille. Au fond, seul les Soeurs et les Moines l'ayant éduqué la connaissait. Plus particulièrement Edith ; cette jeune femme qui comme elle avait été envoyée afin de la mener au plus juste dans sa vie futur, faisant ainsi abdiquer les princes démons et leurs vices. Leur amour et soif de connaissance les avaient menée bien souvent à se rencontrer à la bibliothèque ; engloutissant un à un les manuscrits tantôt Saint, tantôt de mémoire.
- Rend moi meilleure.
Les canines vinrent torturées les pétales rosées. Meilleure ? En voilà une mauvaise idée. Secouant la tête, la jeune femme quitta sa position agenouillée en passant rapidement un coup de main sur le tissu de sa toilette. Le regard toujours rivé en direction des voûtes, la dragonette Valyria se signa à nouveau. Comment pouvait-elle demander à être meilleure ? Le temps la forgerait, les expériences aussi. Mais surtout.. Surtout. Les hommes de la famille. Il ne lui restait simplement plus qu'à prouver qu'elle était digne. Digne d'être porteuse de ce nom qui depuis bien longtemps s'était illustré au côté de la Foi. Comme une évidence, son coeur y était voué, mais n'en prendrait nullement la voix dans toute sa complexitude. Le reste de sa vie était ni plus ni moins entre les mains du Dragon Septimus. A elle de prouver à ce cousin qui elle était, et qui elle demeurerait. Mais pour l'heure, il lui fallait maintenant quitter l'Eglise. La prière avait été dite, formulée, voulue. Il ne lui restait plus qu'à attendre. Attendre, comme elle l'avait toujours fait.
Quittant les lieux, Prim Adelys vint retrouvé l'air délicat du Printemps. Inspirant profondément, savourant la chaleur de l'astre, la journée pouvait commencer.
_________________