[Il est temps]
Les mots de son père lui réchauffent encore plus le cur, ils l'accompagneront tous les deux jusqu'à l'autel, jusqu'à son obsession, jusqu'à Foulques qui doit l'attendre... Et s'il avait pris la poudre d'escampette ? Non pas qu'elle doute de son amour pour elle, loin de là, mais elle sait aussi comment s'étaient terminées ses précédentes fiançailles, et se remémore les aveux formulés à Souvigny où ils avaient passés une bonne partie de la nuit à discuter, avant de s'endormir profondément tous deux assez alcoolisés.
Puis sa mère prend la parole, ses mots émeuvent la blondine, et la voir, la serrer dans ses bras est un réconfort après ces mois d'inquiétude pour sa santé. La jeune Orsenac souffle longuement.. non, non elle n'accouche pas, elle repousse juste les larmes qui perlent à ses cils. Technique toute constancienne qui fait son effet puisque les perles d'eau sont alors ravalées et rangées dans un bocal. L'azur se perd dans son miroir maternel, même couleur des iris, même blondeur
Oh oui tu y contribues. Cette journée n'aurait pas été parfaite sans ta présence. Vous savez comme je vous aime, vous êtes pour moi le couple exemplaire, parfait, soudé en toutes occasions. Vous êtes tous deux mon exemple, et vous avoir à mes côtés est le plus beau cadeau que vous puissiez me faire.
Déjà les cloches sonnaient non loin.. ça y est, elle était en retard. Un regard au couple de nouveau côte à côte, et cela, le jour de son mariage. Que demander de plus ?
Ah ben si ! Epouser l'homme qui hante ses nuits depuis des mois et qu'elle aime d'un amour unique et passionné, profond et sincère... Celui qui est devenu son tout, son air nécessaire à sa vie, car Lui il est tout son monde et bien plus que ça*...
Constance acquiesce à son Père et prend le bras libre qu'il lui offre pour ensuite se diriger vers l'extérieur du Palais de la Cité après que la cape devant cacher sa tenue soit accrochée à son cou. S'engageant tous trois dans le coche royal, la fiancée se place face au couple royal, l'azur voguant de l'un à l'autre, et les voici partis en direction de Notre Dame. Le trajet, encadré par les gardes montés sur leurs équidés, est court et assez lent pour éviter trop de cahotements inconfortables à la Reyne. La discussion s'oriente vers le futur membre de la famille Troy-Orsenac, vers la joie de la présence de la Reyne, et vers la décision prise que le couple royal conduira l'aînée des Orsenac jusqu'à l'Autel. Si c'est pas la classe ça quand même ?! Au fur et à mesure de leur avancée, les battements du palpitant augmentent, ils semblent répondre en écho au son des sabots des chevaux frappant le sol. Enfin l'arrivée se fait. Le parvis est bondé, des passants sont amassés afin de voir le Roy, la Reyne, et la future épousée.
Le trio patiente dans la voiture aux armes royales, alors que tout le monde se dirige vers l'intérieur du monument religieux, la blonde fiancée laisse de nouveau ses pensées s'envoler. Repensant à ces derniers mois, à ces changements bouleversants dans sa vie en moins d'une année.... A la nuit de noces qui suivrait les réjouissances. Des mois qu'ils se tournaient autour, se rapprochaient, se frôler, que les lèvres se joignaient dans une danse du palpitant. Ils avaient partagés beaucoup de choses, des aveux, un bain, une couche... Mais n'étaient jamais passés à l'acte charnel. Se confortant dans ce jeu d'attirance malgré le désir de céder et de s'appartenir. Ce soir, cette nuit serait leur. Le coche qui bouge, et l'Orsenac sort de ses pensées apercevant ses parents descendus et qui l'attendent.
La future Orsenac Malemort sort alors de l'habitacle avec l'aide d'un valet de pied, puis lisse les pans de sa robe sous la cape de fourrure légère afin de ne dévoiler sa tenue qu'au moment où elle rejoindrait son aimé devant l'autel. La plupart des invités sont maintenant à l'intérieur de l'édifice, et les gardes juchés sur leur monture forment une allée sur le parvis jusqu'à l'entrée de la Cathédrale, ce qui tire inévitablement un sourire à la future espouse qui se remémore alors la demande de son Prince, l'émotion la gagnant de nouveau alors qu'elle tente de retenir ce sourire niais de béatitude qui menace dapparaître sur les carmines.
Voilà... Nous y sommes.
L'azur s'oriente vers ses parents, puis se perd quelques instants dans la contemplation de la façade avant de se concentrer sur les portes de la Cathédrale. Une grande inspiration est prise, et après un signe de tête à chacun de ses parents pour donner le signal, l'Orsenac avance tout d'abord un pied, puis un autre, dévoilant ses soliers dorés à chaque pas. Charmants soliers d'ailleurs... Non pas qu'elle veuille se donner du courage, mais il semble y avoir foule. Elle se serait bien contentée d'un mariage en intimité, mais avec une mère Reyne consort, un beau-père Roy, et toutes les personnes qu'elle connait, c'était impossible. Au fur et à mesure de leur avancée, le palpitant bat plus fort. Les bruits extérieurs lui sont étrangers, seul le son des cloches résonnent à ses oreilles et dans son coeur alors qu'ils arrivent à l'orée des portes ouvertes de la Cathédrale.
Un léger brouhaha se fait entendre avant que le silence agrémenté de quelques chuchotements ne se fasse dans la Cathédrale à leur apparition, certains se penchant pour voir l'arrivée du trio familial. L'azur de l'Orsenac parcourt rapidement les personnes debout et aperçoit enfin au bout de l'allée la silhouette tant espérée. Les doigts se crispent un peu plus sur les bras de ses parents, encore une fois elle ne doute pas non... mais d'une certaine façon, elle s'empêche ainsi de ne pas courir jusqu'à lui pour lui sauter au cou et l'embrasser... Impatience quand tu nous tiens.
Les invités s'inclinent dans un balai de révérences sur le passage du Roy et de la Reyne qui l'encadrent, ce qui du coup lui donne l'impression d'être elle-même une reyne. L'azur qui ne peut encore accrocher l'émeraude de par la distance, en profite pour glisser sur la foule présente, et la marche au ralenti lui permet de distinguer les visages de nombreuses personnes aimées, appréciées, mais aussi celui de personnages pour lesquels l'Orsenac éprouve un profond respect.
Alors, enfin, les saphirs rejoignent les jades de son obsession, celui-ci a toujours sa cape d'hermine sur les épaules. Le palpitant s'engage dans une course effrénée, tel un cheval fou partant au galop sans s'arrêter. La respiration ? Quelle respiration ? Elle ne respire plus... jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'elle manque d'air et inspire longuement. L'azur ne quitte plus l'émeraude, une chaleur bienfaisante se diffuse dans tout son être, les joues rosies par l'émotion, par le plaisir de le retrouver et parce qu'elle l'aime Lui, pour l'homme qu'il est, pas pour sa couronne ou son titre. La blonde n'est point vénale et ceux qui la connaissent le savent parfaitement.
Enfin, au bout d'un chemin qui semble durer une éternité malgré le fait qu'elle ait tenté plus d'une fois de faire accélérer la marche de ses parents, Constance encadrée de ceux-ci arrive aux côtés de Foulques. Alors, c'est un long soupir de bien être, de sécurité qui s'échappe de ses lèvres entrouvertes dans un léger sourire. Sa main est posée dans celle de son futur espoux, l'émotion se lisant sur les traits de la jeune femme qui respire le bonheur. Le contact avec la paume de Foulques est électrisant, une étincelle bien connue du brun anime alors les prunelles de l'Orsenac, le cur battant a un rythme irrémédiablement rapide et désordonné. L'amour, la passion, le désir puissant qu'elle ressent pour Lui emplissent son être alors qu'un murmure s'échappe de ses lippes.
Votre Altesse Royale, vous êtes... à croquer.
Petit sourire taquin, alors qu'une étincelle amusée luit dans les pupilles de la blonde fiancée. Elle sourit à l'Aumônier et embrasse son anneau quand celui-ci se présente à elle. Puis un sourire est adressé à Pline qu'elle aperçoit alors aux côtés du brun, place que son Père ira ensuite rejoindre également remplaçant Hector dans son rôle de témoin.... Ce dernier n'étant pas baptisé. Le regard se porte alors sur ses propres témoins, Mélissandre et Lilly, toutes deux ayant une place importantes dans sa vie.
_________________
[ - en réfection - ]