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[RP] À la conquête du trésor des Seigneurs Dragons

Karloman
Après plusieurs heures à cavaler depuis la lointaine Touraine, les contrées béarnaises s'ouvraient enfin aux saphirs épiscopaux. Le chemin vers ces lieux escarpés avait été périlleux, d'une longueur presque interminable que le plus vaillant des cavaliers n'aurait pas l'envie d'affronter cette chevauchée. Un paysage encré au milieu des montagnes, n'était-ce pas là, la tare des chevaux. Plusieurs relais de poste permirent de trouver un gîte adéquat, rester trop longtemps sur la durée du repos faisait perdre un temps considérable, aussitôt les chevaux nourris, il fallait directement repartir en direction de la destination finale. Malgré cet épuisant trajet riche en désagréments, le Prélat pensait endurer ces efforts en l'honneur d'une bonne cause. Il ne s'agissait non pas d'un fastidieux déplacement en raison de ses devoirs d'ecclésiastique, la plupart de ses voyages étaient très souvent à titre professionnel comme lorsqu'il se rendait régulièrement jusqu'à Rome. Une toute autre affaire le pressait à se rendre dans le sud de la France, en tout cas assez importante pour vouloir prendre son cheval très tard pendant l'obscurité de la nuit et partir promptement au grand galop sur les chemins menant vers ces chaînes montagneuses des Pyrénées. Qu''y avait-il de si urgent en Béarn?

La réponse fut pourtant toute trouvée sans aucun effet de surprise : une femme. Le Médicis était ainsi, une femme pouvait formuler n'importe laquelle requête, il suffisait de douces paroles parsemées d'un peu de charme, et cela le rendait capable de faire des efforts prodigieux, en parcourant de grandes distances quand bien même si celles-ci devaient le contraindre à traverser le monde entier ! C'est ce que l'on attendait d'un gentilhomme à une dame, néanmoins ce n'est pas tant en raison de ces usages de courtoisie conventionnelle pour lesquelles Scolopius laissait une place de choix en son agenda pourtant chargé. Cette excursion donnait l'opportunité de découvrir plus en profondeur la jeune Valyria, l'Archevêque n'avait pas eu la possibilité de dégager l'intégralité de la façade de cette femme qui demeurait selon lui encore très secrète. L'homme d'Église la décrivait avec les traits de son apparence, une demoiselle se présentant sous une forte grande beauté, admirable, au caractère d'une humeur placide loin de la désinvolture de son jeune âge mais c'était sa timidité la plus marquante en réalité, et le Florentin de nature curieuse, la soupçonnait de garder intimement une petite parcelle d'elle-même dissimulée par souci de discrétion. Lorsque l'on connaissait l'hardiesse de Scolopius, comment pouvait-il se permettre de ne pas mourir d'envie d'explorer ce qui au demeurant lui restait inaccessible ?

La prudente Prim devrait affronter les assauts du Trentenaire bien décidé à renverser cette haute muraille tenue fermement debout par la jeune femme, elle l'empêchait peut-être volontairement d'accéder au secret de la confidence -tout du moins le pensait-il - en le maintenant d'une certaine manière, à l'écart de ses véritables pensées. Ne disait-elle pas vouloir le connaître, uniquement lui, sans toutefois parler de réciprocité. Les tendances se renverseraient durant ce séjour, il serait même prêt à le parier.
Au devant du domaine du Val Soleil, les vents dévalant du haut des montagnes verdoyantes venaient caresser la crinière prélatrice, ce paysage envahi de toute part d'arbres rappelait d'ailleurs sa visite au Palais Archiépiscopal d'Embrun au courant de cette année, tandis que ses yeux s'élevaient en direction des deux tours rendant l'hôtel similaire à celles d'un petit château. Suite à cette minitieuse contemplation, vifement, il descendit de sa monture, s'approchant de l'entrée avec une démarche du soldat la main délicatement posée sur la poigne de son épée. Une personne se tenait là, sûrement un garçon d'écurie.


Mon brave damoiseau, est-ce bien ici le logis de la dame aux cheveux d'Argent ? Je t'envoie m'annoncer auprès de ta maîtresse. lança t-il expéditivement.
Primha
You were the shadow to my light.


    La femme-enfant qu'était l'Argentée perdait peu à peu de son éclat ; les ténèbres se jouant de l'esprit fragile et encore immaculé de toutes formes de vices. Si les Sept Princes démons étaient déjà nommés, Prim possédait les siens ; Septimus, prince de l'orgeuil, Donatien, prince de l'acédie, et plus récemment, Scolopius, prince de la luxure. Chacun pesait à leur façon sur la vie placide draconienne, chacun se nichant dans un coin d'esprit pour ne plus en sortir. La vengeance était enclencher, la surprise était préparer, et.. l'envie tourmentait le tout. Une mixture étrange, qui pourtant s’emboîtait à merveille à la place manquante du schéma. C'est ainsi que les ténèbres battaient la mesure ; sur un air de filons le foin en or. Impossible ? Exactement tout comme ce cœur qui s'emballait, replongeant dans un souvenir délicat et interdit. Le Médicis était de loin, tout ce qu'elle fuyait depuis sa sortie du monastère ; libre comme l'air, butinant fleurs diverses et défiant l'illicite. Il était, Homme, tentation et manipulateur. Et pourtant, il était seul à ce jour, possédant un baisé Valyrien. Ironie du sort pour celle qui ne peut retenir dégoût face à ces amoureux, courtois ou non ; celle qui blâme les coeurs, et se moque intérieurement des mots d'amour. Elle, fille de Valyria, aimait à songer aux lippes de cet interdit, non sans rougir. Pourtant, il lui fallait avoir l'esprit éclairé ; l'armée, les ambassades, FLB.. Sur plusieurs fronts, Adelys se donnait corps et âme, s'oubliant même.

      Marie-Anna, faites moi apporter un peu de prune, et.. Ne venez me chercher que pour le dîner.


    Étendue dans toilette ocre, Argentée contemple éperdument la Vallée Béarnaise se jetant au pied du domaine. Telle une contrée lointaine, il serait ce jour la prison dorée de Valyria ; attendant en vain qu'un pieux – on à bien dit pieux.. - chevalier, aventurier ou même gentilhomme ne vienne braver la lassitude environnante. Là où le Béarn abritait deux mignonnes, seul l'une des deux pouvait à la rigueur recevoir du monde ; Mery.
    Déjà, la porte s'ouvrit à nouveau. Perplexe, Adelys se retourna, prête à toute éventualité. Marie-Anna était-elle sur le point de donner vie ? Idée saugrenue, il était bien trop tôt. Était-elle tombée ? Loin de la. Un jeune homme se tenait à l'encadrement de la porte, l'air aussi surprit que ravie d'un peu de changement.

      Demoiselle Adelys. Un homme est arrivé, et vous demande.
      Un homme ? Et qui est-il ?
      Je ne sais, Demoiselle.
      Hé bien décrivez le moi. Dextre et senestre se joignirent sur le devant de la robe.
      Hum.. Il.. Les cheveux sont bruns, long peut-être. Et, la barbe dissimule une partie de son visage. Et pui..
      Scolopius.


    Le coeur Valyrien loupa un battement.

      Je ne sais Demoiselle.
      Merci Louis.


    Elle devait savoir, le coeur devait savourer, l'esprit cesser de se tourmenter. Sage, elle dépassa la pièce, venant s'engouffrer sur le chemin de l'incertitude. Dextre couru contre les pierres du couloir, happant la fraîcheur qui en émanait. « Je vous ai promis que je viendrai vous visiter sous peu, n'en doutez pas Prim » Des mots jusqu'ici mit en attente, mais peut-être que.. Le tambourin interne exultait ; impatient. Le corps tremblait imperceptiblement, une fourmilière dans la poitrine.
    Enfin, le bas des marches fut atteint ; l'entrée au devant. Dans une inspiration, Prim réduit le suspens à néant. Doucement, porte s'ouvrit, cours intérieur en vue.

      Scolopius..


    Il était là ; grave et prudent. Un à un, les pas séparant les silhouettes en proie de découverte se firent engloutir sous les jupons Valyriens. Déglutissant, lippes carmines s'humidifièrent, avant ne se fendre dans un sourire accueillant et rarement vrai de ces derniers jours. Il était là. Idée abrupte ou non, il était trop tard pour reculer. La curiosité avait été piquée, aussi fort que pour Donatien, dépassant tout de fois un interdit supplémentaire. Scolopius de Médicis, homme de Foy et devenu traître à la France. Y avait-il seulement une pancarte : « Priez de ne pas toucher » ?

      Je ne vous attendais plus.


    Les festivités étaient lancées.
Karloman
Une vie exaltante, c'était une vie à laquelle aspirait Scolopius depuis des temps anciens, il avait juré de ne point mener une vie morne où seule la morosité aurait été un terrible fardeau insupportable. Il fuyait la froideur d'une piètre existence, le goût amer d'une vie vécue sous la lourdeur du malheur et le joug accablant d'un sacerdoce trop oppressant. Déjà trois ans, si peu d'années que son choix de rejoindre les ordres faisait son effet, les mystères du Seigneur rythmaient la cadence de son quotidien au presbytérat. Il ne vivait pas reclus tel un ermite éloigné de la société, encore moins semblablement aux prélats préoccupés par leur charge ecclésiale. La ferveur de sa foi ne l'appelait pas à faire des génuflexions, ni égrainer des chapelets aux heures canoniales tel un prêtre dévot voué au culte de ses Pères. Toutes ces choses vides de sens d'ordre du sacré auquel devait se soumettre l'Archevêque de Tours, n'étaient autre qu'une vile mascarade, le scénario d'une pièce de théâtre jouée, le plus long acte de sa vie. Le prélat, en effet, portait au visage un masque devenu chaque jour l'élément central dans cette représentation théâtrale, il lui permettait de jouer le rôle de prêtre, une charge pesante, mal assumée, origine de tout son grand mal être. Devenir curé signifiait la nécessité de faire des sacrifices, en particulier le don de soi en son entièreté, une concession qui n'a jamais été faite malgré cette cérémonie d'ordination à Narbonne. C'est à peine si il pouvait se souvenir de ses paroles prononcées ledit jour, il se savait seulement les mains liées au serment de fidélité, quelquefois Scolopius pensait être dément en acceptant cette destinée de cul-bénit.

Enchaîné mais pourtant d'une liberté sans excédant, ses mœurs ne ressemblaient en rien à celles d'un pieux serviteurs d'autel, il donnait sens à sa vie en assouvissant la moindre de ses pulsions, la vérécondie n'existait pas dans son vocable. Ne se lassait-il pas de rejoindre des endroits de dépravés plutôt que de fréquenter de saints lieux ? Nulle autorité ne l'empêchait de fréquenter les ribaudes des maisons de joie. Le péché avait pris possession de son âme trop fragile, souvent l'ecclésiastique marchandait volontairement avec le le Malin, toutefois il ne voyait jamais lorsque son âme venait se faire manipulée par le tentateur des Hommes. Libertin, il respirait l'air de la liberté sans retenue avec le souffle d'un simple homme, un sentiment aux premiers abords difficile à ressentir, lorsqu'on l'habituait inlassablement à revêtir la sainteté d'un clerc. À quoi bon prohiber sa véritable nature sous l'inquiétude des convenances. Quiconque ne pouvait interdire ce qu'il ne souhaitait pas concevoir ! Autrefois en son plus jeune âge, son père tenta moult fois de lui faire accepter le sacerdoce de manière contraignante, et pourtant ce fut en vain, car le Médicis prit la fuite le plus vite possible aux cotés d'une femme avec laquelle il se maria. Si la mort n'eut à emporter son épouse, la pensée d'entrer dans les ordres n'aurait effleurée son esprit. Il est vrai, le prélat avait vendu son intelligence au service de l'Église, la condition d'ecclésiastique permettait de percevoir de nombreux gains...extorquer tranquillement de l'argent aux paysans, vivre au milieu de Palais, jouir de biens les plus précieux et se nourrir jusqu'à en perdre la faim. Toute activité apportant bénéfices, contenterait n'importe lequel homme à qui la fortune n'eut point à sourire par le passé. Son corps et son âme, en revanche, appartenaient qu'à sa propre personne.

Humant une dernière fois l'exquise odeur de la Vallée, le tourangeau laissa choir son regard en direction de l'Argentée qui approchait aériennement telle une fleur tourbillonnant au gré des vents. Quelle merveille cette femme, quel délectable plaisir des yeux ! Il aurait tronqué ses vœux peu importe le nombre de fois pour la posséder ne serait-ce qu'un seul instant, d'ailleurs il marmonna dans sa barbe un «Seigneur, qu'elle est diablement belle !» l'ardent désir brûlait à la vue de la jeune Valyria, la main gauche gantée du Prélat serrait fermement le manche raide de son glaive comme si il cherchait à évacuer cette envie bestiale de s'emparer de la chair toute tendue vers ses mains. La Béarnaise ne devait certainement pas se douter de sa propre emprise, cette forte tentation assaillant ses désirs de concupiscence enfouis au plus profond de son être. On disait les azurs du prélat pénétrants, révélateurs de l'expressivité des véritables sentiments. La jolie pivoine saurait-elle percevoir à travers les miroirs de son âme, toute la puissance de son ardeur ? Une force qu'il devait freiner, hélas, le Médicis n'oubliait pas sa promesse faite à une autre femme...


Prim, vous pensiez réellement que je ne viendrais pas à vous ? Je tiens toujours mes paroles. Et je n'aurais pas pu donner refus à une femme si charmante. dit-il en accrochant un sourire aux lèvres.

En gentilhomme courtois, il vint déganter sa main pour pouvoir se saisir de la sienne et y déposer sur le dos un délicat baiser. L'art de la galanterie, tout un savoir à maîtriser. Après une brève élévation des yeux sur les murs de la bâtisse, le Florentin interrogea la jeune femme :

Vous avez là une somptueuse demeure, elle est digne de sa propriétaire. lança t-il avant de scruter la Valyria, aussitôt un nouveau compliment sortit de ses lèvres. Je ne cesserai de dire à quel point vous êtes radieuse.
Primha
    D'une éducation Valyrienne naquit Argentée ; telle une page vierge, elle avait été placée, là, sans demander son reste. Sortie des murs des couvents, elle avait apprit à se faire plus sage, mon portée sur la parole du Créateur, quand bien même en son fort intérieur, elle passait la plus part de son temps à faire un dialogue de sourd avec lui. Car si à son incartade, Valyria avait été rougissante à la vue des Hommes, aujourd'hui, elle les observait de son regard abîmé ; sondant leurs tocs et façon d'être. Ce que le monde était faux. Femmes se pavanaient dans toilettes lourdes, les faisant autant transpirer que cela ne ravissait les yeux des hommes, battant des cils pour tenter de faire lever le bataillon masculin ; ce qu'elles étaient faibles, et dénuées de bon sens. Parlons-nous des hommes ? Certains ne se lassaient de jeter mots crus et pensée abjects, pour finalement ne retomber tel un jeune homme découvrant les formes féminines pour la première fois au moment venu. Il y avait également, les philosophes du Dimanche ! Ah.. Les philosophes, qui tentaient de briller d'une bougie éteinte. Monde faux, et puant !

    Et au milieu de tout ceci, entre masque vénitien et quelques perles rares ; Prim. Le coeur perdu dans l'aventure, inconsciente de ce qu'elle pouvait dégager. La ou d'autres devaient se parer de mils stratagèmes, Argentée endosse le naturel et la simplicité. Elle ne dira pas qu'elle est magnifique, moins encore qu'elle est séduisante ou mignonne. Non. Elle est simplement jeune femme, enfant de Valyria, respectant cette esprit Aristotélicien tiré à quatre épingles. Du moins c'est ce qu'elle pensait.. Au devant du Médicis, le coeur fourmillait ; l'indécence tentait de se frayer un chemin.Savait-il seulement le danger qu'il représentait ? Lui, rien que par son essence, et cet océan bleuté posé sur elle. L'homme de foy pouvait bien se venter ; il était seul ce jour à avoir tel emprise sur sylphe.

      J'avoue avoir songé à cela oui. Qui suis-je après tout à vos yeux pour nécessité déplacement jusque Béarn ?


    Ce disant, dextre accueillit le baise-main, pressant sagement la masculine. Il était là. Prunelles suivirent chacun des mouvements, s'attardant sur la douceur de l'être. Argentée vivait ce jour sous le gourou de l'accalmie : Scolopius venait par sa présence soigné l'âme torturée, sans même en avoir conscience.

      Alors, j'ose croire qu'elle saura vous séduire de l'intérieur tout autant.


    Dextre ne rendit point son homologue, présent bien trop précieux. Le compliment se glissa à l'oreille, se savourant. Car si ces derniers jours avaient été tourmentés de bien des façons, Prim avait tout fait pour ne pas laisser sa coquille se briser de quelconque façon. Loin d'être de celle qui se pomponne du matin au soir, apportant attention aux regards des Hommes, il lui était tout de même primordiale de ne point salir Valyria.

      Dois-je réellement vous dire à quel point votre venue est précieuse par ces temps?


    Arnarion comme Alboin étaient jeter corps et âmes à Rome, oubliant parfois l'unique présence féminine de la famille. Elle ne pouvait leur en vouloir, quand bien même elle aimait leur signaler leur manque d'attention. Argentée le savait ; avouer que Scolopius était venu la visiter ferait trembler les dragons. Autant que cela faisait trembler Lucie, suzeraine en devenir mais avant tout amie. Quelle idée avait-elle eût, de laisser le coeur battre pour un Traitre de France ? Sagement, mains se délièrent, sourire naissant sur les lippes carmines.

      Venez, ne restons point plus de temps dehors. Les langues courent en Béarn.
Karloman
À l'invitation de la jeune dragonne, la suivant, Scolopius emprunta les marches menant jusqu'à l'intérieur de la bâtisse aux allures d'un imposant château. Il se laissait guider tout au long, le regard attaché à la maîtresse des lieux plus charmante que jamais, ne craignant même jusqu'où la mènerait-il. C'était devenu une manie d'être emporté par une jeune et belle créature, sans nulle appréhension du devenir mais volontiers avec une réelle complaisance. Il y avait cette chose assez troublante dans le comportement du Prélat; au cours de sa vie, rares furent les femmes en qui il accorda une confiance quasi-aveugle, habituellement il se mettait sur ses gardes à l'abris de la tromperie. Les filles de joie étaient payées pour donner l'illusion d'une vraie affection, vanter que vous étiez un brillant étalon et d'autres mensonges y ressemblants dans l'espoir de soutirer une dizaine d'écus de plus sur leur récompense. Les femmes, pensait-il, une fois conscientes de ce qu'elles avaient entre les cuisses et de leur physique harmonieux, elles pouvaient manipuler à leur guise l'esprit masculin dès plus dérangé. Au contraire, l'Archevêque de Tours n'imaginait pas l'Argentée sous cette facette peu enchanteur, il savait la décrire en lui donnant le profil d'une jeune femme dont l'ingénuité devait assurément l'en empêcher de comprendre l'efficacité de son puissant aura qui d'une certaine manière le mettait en une confiance absolue. Prim ne voulait aucun mal, c'est à peine si on croyait possible de méchancetés et même capable de provoquer quelque souffrance aux personnes autour d'elle.

Vous êtes bien entendu, très précieuse à mes yeux. Lorsque vous m'avez dit avoir besoin de moi, je n'ai pas hésité à prendre ma monture. Je ne le ferais pas si je ne vous estimais pas grandement.

Et comme d'habitude, tous ses mots furent choisis avec le plus grand soin d'un courtois gentilhomme avec le souci de ne jamais passer en rustre par bienséance d'un digne chevalier. Il avait en arme cet art de l'éloquence, un parfait outil, efficace de séduction, ainsi n'hésitait-il pas d'en user à chaque fois cela s'avérait nécessaire afin d'obtenir l'objet de ses convoitises. Loin de lui, la pensée que la Valyria commençait déjà à s'enticher de l'Ennemi de la France, il faisait l'usage de ces douces paroles couvertes de civilités raffinées, omettant presque la possibilité de faire naître sur ses fines joues, la rougeur de cet état de confusion.

J'aime à croire que l'intérieur soit également porteur de charmes, je l'imagine aussi beau tel votre propre fond, même si je ne l'ai pas encore tout à fait découvert.


Les yeux du Médicis s'attardèrent sur le decorum de la demeure, en y pénétrant, on se savait entrer dans l'habitat de la jeune femme, la fragrance dégagée par la senteur des fleurs indiquait qu'ils se trouvaient bien au sein de son petit cercle intime coloré et fleuri. Toutes ces fleurs rappelaient avec évidence, la fraîcheur des pétales reflétant la jeunesse de la jouvencelle, mais aussi son caractère doux tout à la fois mêlé à une fragilité existante comme toute fleur pouvait l'être par sa brièveté. Cet heureux spectacle ne frappait de stupeur Scolopius, il avait été précédemment livré à cette conjecture, néanmoins un sourire de ravivement exprimait sa joie de ne pas s'être trompé à ce sujet -il faut dire qu'il se méprenait rare fois concernant le goût des dames-; elle adorait visiblement les fleurs. D'ailleurs, l'homme d'Église tenait cette vive impression que son présent pour la Béarnaise serait approprié à son attrait des fleurs. Et oui, notre don juan adroit en chaque chose ne se déplaçait jamais les mains vides. Un petit cadeau attendait la pivoine blanche, en y repensant, ce cadeau à coté des dernières circonstances de sa traîtrise à la France, emprunterait sûrement des airs ironiques. Toutefois, il voulait conserver encore un temps son effet de surprise et l'exposer au moment le plus opportun.


Les langues courent en Béarn, disait-elle, il est vrai qu'accueillir un malfaiteur de la Couronne chez soi n'attirerait point bonnes augures. L'italien s'accommodait de son tout récent statut, il faisait parti des rebelles s'étant dressés contre le Roi au nom de la liberté, en fier indépendant, il n'hésitait pas quand bien même si cela allait contre la volonté de ses pairs, les évêques.
Toujours l'esprit libre, l'homme de foi vint saisir sa dextre de sorte à arrêter la suite de ses pas, ses mains aventureuses perlées des bagues s'abandonnèrent sur les hanches de l'Argentée pour venir enfin la tirer contre son corps, il aimait la sentir beaucoup plus proche. En général elle ne trouvait rien d'indécent en ce geste de normalité, comment le percevrait-il ? Le prélat déposa un court instant son regard de bleuté dans ses prunelles, quittant celles-ci, il approcha ses lèvres à son oreille :


Dites-moi tout, en quoi ces temps vous sont éprouvants ? Je suis avec vous, libérez-vous de vos peines.
Primha
    Ce disant, parfum de mélisse et de violettes emporte Prélat et Argentée loin des curieux regards. Portes passées, une cours intérieure s'offrent à eux, délicieux mélange de pavés et de verdure, encadrée de part et d'autre par les différentes ailes du domaine. Nul doute qu'ici, rigueur et douceur se coutoient, à l'image du trio féminin. Valyria pénètre dans l'Ouest – comme elle aime appeler les corps du petit château – venant par ce fait fouler le couloir boudoir. Là, quelques sièges et canapés comblent l'espace, guéridon couplant le tout par fleurs diverses : touche de Fleurie jolie et Boisée aimée. Et au fond du cœur, le métronome s'accélère tendrement, l'esprit conscient qu'à quelques pas seulement, le Médicis est bel et bien présent. Il est compliqué par ces temps, de croire aux paroles, plus encore lorsqu'il s'agissait de celui qui faisait hurler les Valyria. Doucement, porcelaine se tourna pour venir encrer dans ses prunelles le visage ; se moquait-il d'elle ? Les mots étaient doux, l'attention était savoureuse.. Scolopius ignorait toute fois l'impact que cela avait su r elle, autant qu'elle était incapable de mettre un mot sur ce qu'il produisait de sa simple présence.

      Nous vivons à trois ici. Lucie de Saint-Jean, Vicomtesse et amie des fleurs.. Elle ne passe que rarement, Barbazan ayant besoin d'elle. Merveylle de la Mirandole, Altesse Royale et Boisée délicate. Le Val est un terrain neutre et purement féminin. C'est d'ailleurs pourquoi les domestiques ont cet air béat sur le visage.. Il est rare de voir des hommes par ici ; ce doit être synonyme d'aventure pour eux, ou de mariage. Fort heureusement, ils n'ont pas la langue bien pendu comme la plus part d..


    Dextre se fait saisir, emportant par la même le silhouette dans l'élan suave. Et avant même qu'elle ne comprenne ce qui lui arrive, une vague de frisson la transperce ; vaquant dans chaque partie du corps draconien. Les mains du Prélat courraient à l'aventure sur les hanches, alors que voilà Argentée perdu contre l'interdit. Au milieu du boudoir, Prim perd pied, mais reste debout ; sonnée par ce touché dont elle ne connaissait rien. Si pour l'homme ce geste était d'une simplicité même, pour la Valyria il en était autrement. Jamais encore aucun homme n'avait posé la main sur elle, jamais même avant lui, homme ne lui avait dérobé baiser. Scolopius était en soit, le premier en tout ; même jusqu'à l'ouverture de cette partie pétillante du coeur jusqu'ici endormie. Étrange mélodie que voilà.. Pourtant, elle ne s'en défait pas ; la peur ne se manifestant d'aucune façon suffisante. Le minois se redresse, venant sceller les regards un court instant, assez toute fois pour troubler l'esprit d'avantage. Le coeur ne s'était calmé, le Néant s'agitait follement, et plus encore lorsque chuchots déclenchèrent nouveau frémissement.

    Senestre se glissa sans peine autour contre le côté du Prélat, doigts pressant les divers tissus sous eux afin de trouver un semblant de touché. Se libérer des peines. Voilà un exercice auquel elle ne s'adonnait que rarement, peut-être même jamais. Moins encore lorsque le parfum venait désorienter la lucidité déjà fragile. Moins encore lorsqu'elle était là, aux creux de bras interdit. Doucement, tempe se pressa contre la joue du Médicis, déglutissant difficilement.

      Il est compliqué d'évoluer sans repères, moins encore au milieu des coeurs amoureux. Mais vous êtes là, pour m'échapper.


    Non, il n'était pas simple d'évoluer dans les Béarn, plus ou moins seule. Personne ne la connaissait telle qu'elle était réellement. Lucie bien sûr voyait la doucette, comme la Terrible qu'elle était. Samsa tout autant, souvent sujet aux hurlements de la dragonne. Mais d'homme.. Aucune présence ne lui donner l'occasion de voyager au coeur d'elle même. Sauf, lui. Lui, qui dirait sur la corde raide de la découverte, qui appelait le désir, et freinait le tout avec cette exclusivité planante. Senestre se referma contre les tissus ; surtout, ne pas craquer.
Karloman
En ce monde, deux faces existaient; à elles seules formaient une dualité surprenante bien que très souvent en profond désaccord voire conflictuels, comme si le monde avait été créé pour être un chef d'oeuvre de maîtres d'art bâti sur un socle instable, difforme, en sus le plus imparfait des éléments de la Création, c'était toujours ce que l'on apprenait à Scolopius depuis les prémices de sa vie. Il y naissait en son sein la totalité du mal accompagnées de ses effets néfastes, celles-ci constituaient la majorité de cet univers fragilisé par les maux humains, n'était-ce sur la terre que l'on trouvait quantité de souffrances ? Les guerres couvraient les joues des mères apeurées par la mort de leur fils sur le champs de Mars, les maladies mortelles menaient quant à elles aussi vers la douleur. Tout ce mal n'arrivait pas grâce au simple fait du hasard, ou pour les plus larges d'esprit, d'une intervention supposée de la volonté des dieux quand venait l'envie de récuser la faute sur d'autres...les véritables acteurs de ces malheurs n'avaient pas plus l'apparence, ni d'essence la divinité ! L'humanité, là se trouvait en leurs gênes jusqu'au fond de leur moelle, la naissance des malheurs.

La faute marquait incontestablement le visage des Hommes, et leurs actions ne tardaient à refléter cette face entachée. Ce type de marque indélébile marquait le front du Prélat comme la cendre apposée au jour du Mercredi des Cendres. Si la dynastie des Médicis cherchait à faire remonter son ascendance d'antiques Rois souche d'une lignée de fils vivants des dieux, les traces des passions humaines demeuraient dans chacun de ses actes. Ses lèvres se salissaient en séduisant la femme convoitée -importait peu le manière, tous les moyens étaient bons- et une fois closes, s'empêchaient de laisser transparaître la profondeur de ses sentiments, il transpirait le mensonge l'art de dissimuler ; de même les pensées perverses envahissaient ses prunelles envieuses aimaient à se délecter de l'image aux attraits plus sensuels de la chair.


Vos amies, je crois les connaître. J'ai fait la rencontre de la première à Tarbes et la seconde, l'Altesse Royale, est une ambassadrice en Touraine. Sûrement, ne leur serais-je pas d'une charmante compagnie...En espérant que celle d'un bandit ne vous déplaise déjà.

De l'autre côté de cette existence binaire complètement divergeant de la première, aux côtés du noir absolu du tréfonds des ténèbres, la lumière blanche triomphatrice du bien prenait forme en un cadre du monde, certes infime mais plus merveilleux. Le règne paisible de la béatitude subsistait en dépit des ondes négatives, terrifiante noirceur de l'univers. La jeune Prim faisait partie de ces rares gens de bien, la suavité de son être contribuerait à panser l'écorchure de sa plaie qui rendait monstrueux l'homme de Foi pourtant désireux de transfiguration, ne cherchait-il pas le bien auprès de chacune de ces femmes ? Les gênes de la Valyria n'aspiraient pas aux douceurs rêvées, il suffisait simplement de constater absente la présence de bonté d'âme chez l'Adorateur des Canards, cousin de l'Argentée. Une chance, elle ne ressemblait pas à son parent.

En signe de son éternelle affection, la main droite dégantée du Médicis fut portée sur son épiderme juvénile, son index courbé entreprenait verticalement du haut vers le bas ce mouvement délicat propice aux caresses. Les petits gestes masculins devaient être nouveaux pour l'enfant-femme, il la savait autrefois religieuse, décidément, tous les plus beaux joyaux une fois nés, se trouvaient cloîtrés entre les murs épais d'un couvent et sous les yeux d'ébène d'un vieux crucifix -les décisions tyranniques des parents, le plus grand dam des enfants.- Quoiqu'il en soit, l'idée de jouer de sa séduction sur l'époustouflante créature n'aurait pu quitter son esprit. L'audace du téméraire florentin fit aussitôt fuser mille baisers, son museau choisit de prendre place au ras de sa peau vers l'emplacement de sa trachée, les lippes prélatrices du gourmet s'empressèrent de remonter le long de son cou dénudé, tandis que son appétit grimpait lentement à petits pas, entre ces actes révélateurs de son envie de croquer le fruit interdit, de sa douce voix il souffla :

Il est plus facile d'échapper à la mort qu'à l'amour...en particulier si vous la côtoyez chaque jour, en permanence.
Primha
    Surtout, ne pas craquer ! Ne pas se laisser submerger par les caresses perdues au milieu des argentés. Ne pas se faire trahir par une inspiration mélangeant surprise, et régal. Non plus par ces baisers intrusifs et gourmands à même le cou, éveillant étrange émoi au creux de la jeune femme. Pourtant, un pas la rapprochant un peu plus du prélat la trahit, main resserrant l'emprise du corps ; faisant oublier ce dégoût qu'elle éprouvait à toutes ces manières que ces autres avaient de se toucher, se câliner et même s'embrasser. Il lui faisait oublier sans peine ni contrainte quelle froideur, quel fantôme d'elle même elle était devenue. Argentée déglutit en silence, main chaste venant agripper en douceur le col de tissu Médicis. Non, ne pas craquer, oublier l'idée de venir goûter dans un baiser plus sage et emplit de découverte à nouveau les homologues présentes.

      Comment voulez que j'y échappe si ..

    Si vous êtes là ? Le silence s'installa un instant, incapable de faire venir cette vérité troublane. A supposer toute fois, qu'il s'agisse bien la d'amour car, si avec le temps Argentée avait réussit à faire face à la solitude en déployant ailes aimantes sur Mery et Lucie, qu'en était-il pour Lui ? De l'Amour, elle n'en connaissait que le nom, jamais ce que cela entraînait. Selva lui avait simplement dit : « Ça te tombera dessus, quand tu ne t'y attendra pas. Et ce sera trop tard. ». L'esprit Valyrien posa lourdement La question : Que ressens-tu pour Scolopius ? Reprendre le dessus, sur elle même. Alors dans une violence muette, Prim vint glisser mains de part et d'autre du minois interdit, déliant cette proximité délicieuse. Ce qu'elle ressentait.. Un coeur battant, une accalmie bienveillante, un étourdissement.. Une vie.

      Ahum.. Venez. Au salon.


    Dextre se glissa dans la main du Prélat, l’entraînant au bout du couloir boudoir. Là, ils entrèrent dans cette grande pièce que la Valyria chérissait : grande fenêtres créant luminosité et chaleur, offrant vu sur la rivière traversant le Val. Au centre, canapés au matelas épais recouvert d'un drapé bleuté, quelques meubles aux ornementations à inspiration Aubazine, et surtout, cette décoration dignes des trois créatures vivant au Domaine. Argentée inspire, consciente que le rouge coquelicot avait assaillit ses joues. Ce qui toute fois, n'enleva en rien cet air de joie, placardé sur chaque parcelle de peau, avide de nouveauté emmenant de l'interdit.

      Combien de temps restez-vous ici ? Faut-il vous faire préparer.. une chambre ou.. repartez vous rapidement ?


    Mains se délient, restant tout de même au côté du Prélat, attendant réponse, satisfaisante ou non à cette question.

      Ou dois-je demander au Prélat de rester pour calmer des maux ?

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Karloman
Séduisante, c'était de cette façon que les azurs incisifs déterminaient ce bel être à la crinière livide, ils entaillaient avec un peu plus de précisions la jeune Prim à chaque instant de leur rapprochement, les gestes du Prélat laissaient entrevoir la clarté de ses intentions, révélant ainsi sa volonté de pénétrer coeur de la cité valyrienne, couverte de remparts solides et tenaces derrière lesquels cachaient les sentiments inavoués laissés abscond; bien entendu difficiles pour le moment de deviner leur propre étendue. Les mots en disaient peu sur la teneur des sentiments, en revanche le langage du corps, longuement. L'Argentée répondait au positif à la pulpe coupable du doigt épiscopal déposé sur sa peau, aux lèvres humides affamées dévorant la chair de son cou rougi et les caresses agréables dont elle subissait les effets, tout cela sans même une seule fois décrocher sa main pour la faire épouser la joue de Scolopius d'un revers vif.

Si..?

C'est à peine si il eut de temps de l'interroger, la main agrippée, elle l'emmena au salon au milieu des senteurs floréales diverses et variées. Parfois les mots pourtant les plus simples n'arrivaient pas à sortir, enfouis au plus profond du coeur, ils restaient à jamais tus, inavoués et gardés dans le secret. Toutefois, si les paroles manquaient d'être loquaces, gestes involontaires revêtant de la sensibilité, uniquement dépendants de la seule volonté de la nature ne parvenaient point à passer sous le joug du silence assourdissant. Certains signes trompaient peu, ils prenaient forme d'un aveu véritablement incontrôlable. Elle n'avait nul besoin de faire amende honorable pour cela, la clairvoyance du Médicis savait déceler cette réserve en effet au caractère dissimulé que faisait preuve la jeune femme. L'impossibilité de refréner frémissements, c'était cette seule manière qu'elle pouvait faire la monstration de ses émotions véridiques, et encore, si seulement l'expressivité de ce langage n'eut à être réprimée sitôt ressentie.

Je resterai deux jours et deux nuits, il serait inconvenable qu'un homme dorme sous le toit d'une dame point mariée, je trouverai un gîte dans une ville proche.

À ces sages paroles, si un inconnu les entendaient, sûrement verrait-il le Trentenaire comme une personne pleine de chastes prévenances, néanmoins il était plus improbable qu'il se doute des pensées peu empreintes de la vertu, germées au travers de l'esprit épiscopal. Une proposition aussi tentante méritait tout autre chose qu'un refus masqué d'une excuse incongrue, d'ailleurs avant de donner une réponse clairement exprimée, ployé sous l'ombrage de l'hésitation, il donna un léger coup de dents à sa joue interne. Lorsque les yeux d'un homme s'éclairaient à la vue de la femme désirée, source vivante de vos tourments, l'occasion en or de découvrir plus en intimité le spécimen convoité au moment de ces danses perverses tant aimées. Hélas, le séducteur impénitent butinât une autre fleur avec excès avant de vouloir conquérir la Valyria, s'étant amouraché de celle-ci, il fit une promesse bien difficile à tenir en dépit de sa passion désormais déchaînée. Il naissait cette envie avide de goûter malgré ce serment. L'idée fut chassée. Le présent ramené le priva un instant d'explorer davantage cette pensée de rompre son engagement, Scolopius se saisit de sa besace pendant à sa ceinture, faufilant ses doigts dedans il dit en même temps :

Puisqu'il me sera difficile de panser vos maux loin de vous...ceci saura, je l'espère, en partie me subsister chaque fois que vous le porterez.

Le noble gentilhomme dévoila un collier d'apparence simple, cependant fabriqué dans un matériau précieux, l'or, mais ce qui le rendait rare, c'est le pendentif au bout du collier : trois fleur de lys toujours peinte d'or, nageait au coeur d'un océan de bleuté sur un lit en forme d'orbe au pourtour doré.
Primha
    Deux jours et deux nuits. Deux jours durant lesquels elle tenterait de se faire oublier du monde ; deux jours durant lesquels elle découvrirait à coeur à défaut de corps le Prélat, comme il avait été soigneusement demandé. Quant aux nuits, si elle n'avait été Valyria, si elle n'avait été dotée d'une conscience et d'une certaine estime d'elle, sans doute aurait-elle rougit à l'idée de partager la couche du Médicis, loin du regard des curieux et des langues de vipères du Béarn. Pourtant, elle n'en fit rien. Rien de plus qu'un simple sourire, facette parfaite de la bienveillance d'une hôte non mariée. Allant rétorqué que les journées seraient à effleurer ensemble, elle se ravisa lorsqu'il glissa les doigts dans la besace, sortant ainsi un présent inattendu. L'oeil de prune jauge le collier et ses trois fleurs de lys d'or, couchée sur un lit bleuté roy.

      Scolopius mais.. Où avez-vous..


    Déconcertée, elle secoue légèrement le minois, cils battant pour tenter de remettre en ordre les idées. Avait-elle devant elle, un collier digne des familles royales ? Qu'avez t-il était faire, quelle folie l'avait prise ? Un inspiration coupe la Valyria, et la porcelaine reprend cette expression d'assurance qui tente de vaincre toute autre émotion.

      C'est.. bien trop voyons ! Et.. Il m'arrive de songer à un autre présent, dont vous m'avez fait part.


    Il était mal venu pour elle, que d'évoquer encore ce baiser. Pourtant, lorsque rien allait, elle s'offrait le loisir de se replonger dans cet instant qui pour elle, avait été coupé du monde et de l'espace temps pour ne faire qu'un début de vie, un début de découverte et mieux encore ; une plongée dans ce monde que les femmes connaissaient toutes. Machinalement, elle replace une mèche derrière l'oreille et offrit un sourire au Prélat. La douceur de l'échange œuvrait doucement, n'oubliant en revanche pas un instant, cette sensation étrange qui chatouillait le coeur Valyrien.

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Karloman


Dans ses habitudes, l'hésitation ni la crainte n'étaient nulles permises. Importait peu l'activité, seul agir caractérisait la teneur de ses actions. Une fois de plus, l'ombre d'hésitation ne put apparaître dans les desseins de l'audacieux Prélat, pas même quand il se saisit du bijou. Le doute avait été proscrit de ses manières depuis bien des lustres, et si il existait, on ne pouvait l'autoriser à transparaître. En particulier devant la femme que les miroirs de l'âme, le plus concupiscent des regards en lequel la braise fit enflammer l'ardent désir de Conquête, en jouant sur les facilités de la séduction. Pour l'instant, Scolopius ignorait si il sut aller au bout de son entreprise, son objectif d'implanter la petite graine séductrice dans cette terre inconnue qu'était le coeur de la jeune courtisée. Absolument tout fut mis en oeuvre de sorte à mieux atteindre l'innocente Argentée pour qui toutes ces choses, en apparence dénuées d'originalité, aux yeux du Médicis; se révélaient être un fait marquant, une étape différente de sa vie qu'elle affrontait petit à petit très lentement. N'avouait-elle, qu'un homme n'eut jamais touché ses lèvres de si proche avant lui ?


Allons, ne dites pas de sottises. Il n'y a rien de trop, en revanche pas assez, je ne reconsidère point cette éventualité, et m'en excuse par avance. Vous mériteriez bien mieux. dit-il en se fendant d'un sourire radieux.

Quelques fois, le souvenir inoubliable de cet échange provoquait inconsciemment un affectueux sourire amusé chez l'homme de Dieu, d'habitude si placide, la réaction de Prim était énondée de plein d'émotions ce jour là, l'étonnement frappait son doux regard de glace, le feu incandescent de la gêne rougissait ses joues et la colère ravivant de surcroît ce rouge écarlate ne manquèrent d'alimenter ce cocktail bouillonnant d'ardents sentiments, manifeste jalonnement de son affectation aux nouveautés dont il lui faisait découvrir la saveur suave des douceurs de la vie. Son émotivité propulsait chaque fois, l'envie de connaître tous les travers de ses sentiments, comment prenaient-ils formes, jusqu'où pouvaient-ils bien s'élever. La curiosité plus grand vice du genre humain, certes trouvait plaisamment une place d'honneur au milieu de l'empressement à acquérir la pleine connaissance de la Dragonne Valyrienne mais l'esprit charmeur, joueur enfantin, forte caractéristique du florentin, voulait s'exercer en s'aidant du jeu des charmes. Autant de débordants plaisirs et de tentatives à attirer, complaire l'Argentée en planifiant d'insidieuses astuces visant le but ultime de la délester des liens, qui empêchent ce charmant trésor de s'abandonner sans mener une vaine résistance.

Le tourteau aux trois fleurs de Lys de mes armes vous ira, j'en suis certain. Laissez-moi faire.

Sitôt dit, une fois placé derrière la Béarnaise, Scolopius ouvrit l'agrafe du fermoir, venant délicatement l'aider d'un geste bienveillant à déposer sa chevelure blanche sur son épaule, il passa au cou dénudé de la Valyria les deux embouts du bijou d'argent pour finir par les liés en refermant le fermoir. Auparavant, nulle part ailleurs il vit une peau si lisse, si blanche, elle faisait transparaître la pureté du noble coeur Valyrien. Tant cette blancheur éclatante attisait convoitise au fond du regard masculin, le Trentenaire ne sut comment lutter contre ses pulsions ravageuses, les lippes gourmandes attirées churent au creux de son épaule.

Quel était cet autre présent...?
questionna l'ecclésiastique en baisant le long de son cou.
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