Primha
- Mieux encore qu'une composition de Petrus Vinderhout. Mieux même que Le Jeu d'Adam. Plus ouvrager encore que le Parement de Narbonne. Le Val Soleil se jouait d'un mélange jamais encore connu entre les murs. Les planchers du domaine se font maltraités, éloignant d'eux les meubles et la chambre destinés à la Fleurie. Ce temps est révolu, passé et ostensiblement derrière chacun. Le Crocus Argenté des débuts s'est vu fané au fil des jours, se séparant d'un côté la fleure, et de l'autre, le métal. Froid d'argent, l'ailée balaye d'un revers glaciale cet ère qui ne rime plus à rien pour elle ; non. Il est hors de question de passer plus de temps que cela à se faire marcher dessus, à se faire prendre pour une enfant ; Elle, jeune femme de sagesse qui prend le temps et l'écoute pour chacun. Elle, plus âgée qu'un Comte enfant, incapable de nouer des liens autres qu'une pâle monarchie Béarnaise dont il à le seul pouvoir, accompagné de son feu de Saint-Jean oeuvrant dans l'ombre parfaite d'un souverain décadent. Si jamais encore ils n'eurent cette sensation d'ailes brûlées à frôler ainsi le soleil, Valyria était prête à parier que cela ne tarderait pas. Non pas par esprit de vengeance, elle avait perdu bien assez de temps avec eux pour cela ; la vie n'attendait pas. Maîtresse de symphonie, elle fait quitter un à un les meubles, tapisseries, fleurs, vases et nécessaire de vie de la Saint-Jean de ce Val. N'avait-elle pas assez de ses deux terres ? Elle, qui jamais n'avait mit un pieds en ce Domaine qui courrait en Havre de Paix ? N'avait-elle pas, fait bande à part depuis le début, privilégiant d'abord Felip, puis ensuite, son cur brisé ? Si Valyria avait changée, si il s'agissait là des tords qu'on lui reprochait, alors soit. Elle avouait. L'accalmie qui trônait en elle depuis son arrivée en Béarn s'était volatilisée face à des fonds d'âmes qu'elle n'avait su deviner. Une maxime disait, que l'on apprenait de ses erreurs. On ne l'y reprendrait plus.
Plus vite que cela. Cette chambre doit être prête à accueillir Joy-Anne, Priam, Johanara, Albin, Felip ou Mélissandre ! Vite, vite, vite !
Les mains se claquent entre elle, sèches et catégoriques. Fleurie n'avait plus sa place ici, l'ayant délaissée d'elle même. Femme de coeur, de principes, Valyria n'était pas de celles qui tournaient en rond, attendant sagement que la tempête passe. Certains diront qu'il s'agit là d'une énième colère, d'autre, d'un multiple caprice. Mais qui la connaissait vraiment pour savoir, finalement ? Qui osait voir un peu plus bas que les couronnes posées sur les tignasses Béarnaises ? Fleure du mal s'était ouverte au monde, emportant les feux de Valyria dans un fléau qu'il n'était pas bon de connaître. Si Saint-Jean était vexée de voir un caractère face à elle, Valyria elle, était tout bonnement sage. Nul n'était sans savoir que la colère faisait des ravages. Aussi, elle préféra se terrer dans un silence digne de l'ignorance qui fera parler moults bouches quelques bonnes centaines d'années plus tard face à une Marie Antoinette aussi enivrante que détestée..
- Vous, vous, et vous trois. Dehors. Vous n'êtes plus les bienvenus en ce domaine.
Intransigeante à son tour, les quelques gens de maisons, pièces rapportées de Barbazan était à la suite du mobilier, renvoyés. Le petit menton se redresse fièrement, les mains jointes en une petite boule sur le devant de la toilette. Le ton s'était fait sec, limpide et glacial : imposant sans contestations possibles les nouveautés. Le tissu rosé se fait balancer à chaque enjambée, accompagnant joyeusement les biens de Saint-Jean jusque la close de la charrette. Le bois se claque derrière le pied traînant d'un valet - qui ne manquera pas de râler avant de ne se faire tuer du regard.
OUVREZ LA PORTE. Il est temps de rendre la beauté du Val à son état originel.
Ainsi qu'il soit su, Prim Adelys de Valyria usait de ses faveurs Valyriennes. La Dragonne d'Argent promettait le feu à partir de ce jour.
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