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[RP] L'onctueux mal.

Primha
    Vous ne pouvez pas entrer Demoiselle, c'est interdit par son Altesse Royal Mélissandre..

    Le claquement de porte met fin au sermon fait par la jeune femme, alors que la silhouette de porcelaine prend appuie sur le bois. Les longs cils habillés de noirs clignent quelques fois, rapidement, puis plus longtemps à chaque closes, essayant de faire retrouver à l'océan pruné, la bonne visibilité du monde qui lui fait face. Les meubles se devinent par des tâches maronnes contre un flou de tapisserie qui mélange diverses couleurs. Les tapis aussi doux que précieux se perdent dans les meubles, rectangle incertain aux bordures multiples. Puis, plus haut, les fenêtres ne sont qu'un vulgaire trou lumineux, arrachant un râlement de douleur à la gorgée Valyrienne. Dextre se presse contre l'oeil abîmé, source de ces maux qui n'en finissent pas ; espoir vain de faire cesser la compression qui s'immisce au crâne. Un premier pas est avancé, puis le second. A l'aveugle, Porcelaine avance dans la pièce, tanguent comme un soir d'ivresse – devenu bien rares. Les sourcils se haussent, la main quitte la vue pour que dans un grand effort, d'autres clignements viennent assaillir les iris.

    A cet instant, rien de plus que les cheveux blancs distinguent la Valyria. Outre mesure, elle n'est que souffrance, pire encore que les drogués à l'opium dans le salon de Paris, pire même que ceux se défonçant aux plantes diverses et variées, plus ivre pire que les ivrognes des auberges de bas étages. La douceur animée par la bienveillance originel ne se lit plus d'aucune façon, ayant de force céder la place à la rage et à l'impuissance. Les deux ensembles tiraient la ride entre les sourcils de la jeune femme, alors que les mâchoires entre elles, ne laissaient aucun espace pour laisser passer ne serait-ce même qu'une brindille d'herbe. Sous la toison d'argent, tout se compresse et se détend, envoyant de lourde piques de part et d'autre du crâne. L'oeil abîmé, soumit à la tension de la lumière suit le mouvement de la première vague d'attaque, offrant l'horrible impression que l'on souhaite l'arracher de force de son orbite.

    Ainsi, Valyria se heurte dans un meuble ; douleur déclinée bien rapidement, presque secondaire. La main blanche ouvre sèchement une première porte, à la recherche d'un infusion, une plante, à boire. N'importe quoi qui lui ferait oublier un temps soit peu le martyre qui la prend.

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Melissandre_malemort
Ah quelle était douce, la mélancolie qui vous empoissait les membres lorsque le poison coulait dans vos veines ! Le sang pulsait, putréfiant de l'intérieur une chaire pétrie de douleur qui mollissait jusqu'à l'oubli. Au début, Mélissandre avait souffert de violente nausée à chaque prise de Laudanum. Puis petit à petit son organisme s'était accoutumée à la drogue, si bien qu'elle n'en ressentait plus guère les effets secondaire. Alanguie sur une banquette tendue de brocard, elle avait renversé le visage et fermé les yeux, plongée dans le brouillard accueillant que l'opium tissait autour d'elle, si bien que dans un premier temps, elle n'entendit pas sa future vassale pénétrer chez elle. Ce ne fut que lorsque cette dernière heurta un meuble, faisant valser un vase, que la princesse se redressa d'un bond.

A demi redresser sur un coude, la princesse tendit l'oreille, cherchant qui osait ainsi troubler son intimité. Trop vaseuse pour réaliser que son matériel se trouvait encore éparpillé sur la commode, elle prit appuie sur le mur pour se lever, oubliant de jeter sur les morceaux de sucre et les flacons un linge pudique, rideau tiré sur un vice qu'elle n'avait jamais dévoilé à quiconque. En proie à l'opium, elle peinait à marcher droit, quittant le boudoir pour se rendre dans son antichambre et découvrir Prim à demi évanouie, manifestement en proie à une douleur qui la privait de toutes ses couleurs. S'en suivit un instant de flottement, puis abandonnant sa pose statique et n'écoutant que son empathie, Mélissandre retrouva suffisamment ses esprits pour préparer un sucre qu'elle imprégna de poison et glissa entre les lèvres exsangues de la Valyria, agenouillée à ses cotés.

Migraineuse depuis des années, la princesse savait reconnaître la véritable souffrance quand elle la voyait. Et tendit que son amie déglutissait péniblement l'acre remède, elle referma les bras autour d'elle pour la guider contre son buste menu et glisser les doigts sur ses tempes. Le geste lui rappela fugacement la première fois ou Maximilien l'avait tenu dans ses bras et l'instant ou elle avait basculé, quand les yeux levés vers lui elle avait lu sur son visage le désir brute qu'elle lui inspirait. A même le sol, les deux jeunes femmes ne bougaient plus. Aucune d'elle ne parlait. Il fallait maintenant attendre que l'opium fasse effet et soulage l'une et l'autre.

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Princesse de France. Comtesse de Primil. Baronne de la Porte. Dame de la Gasnerye.
Primha
    Les maigres genoux se heurtent au sol alors que les mains se dénouent du meuble ouvert. Que cherchait-elle ? Elle même ne le savait pas, et pourtant, elle fouillait jusqu'à ce qu'une pression plus rude que les précédentes ne la fasse vriller. La silhouette se laisse tomber au tapis, les mains sur les tempes dans un soucis de maux qu'elle ne peut gérer. Machinalement, le corps se berce au rythme étranglé d'une respiration haletante. A Primil, elle laisse paraître au grand jour cette souffrance qui la tue à petit feu depuis des mois maintenant, comme si aux côtés de Mélissandre, très peu de barrières existaient. Et si finalement, la Lunée était l'amie dont l'Argent avait tant besoin ?

    Grincement silencieux, Malemort fait son entrée et Valyria ne bronche pas, trop éprise de ces vagues de douleurs qui la rendent à demi sourde. Pareille à une enfant, elle accepte en cherchant d'un regard rond le visage aimant et aimé, le sucre devenu opium. Le goût se mélange, se dissout et tire un râlement à la gorge avant que le silence ne tombe. Tremblante, les petites porcelaines quittent les côtés du minois pour laisser place à une de celle de la Princesse. Contre elle, Prim se recroqueville, laissant les gestes rassurants la bercer. La colère et la violence se contiennent, car il n'était pas question de blesser la jolie Lunée. Les poigns se serrent, blanchissant le bout des doigts, ongles enfoncés au creu de la paume.

    Opium, poison connu par tous, goûter finalement par très peu entrait doucement dans la vie, et le corps de la Valyria. Peu à peu, les mains de Mélissandre semblait masser des tempes anesthésiées. La respiration redevenue calme, le regard abîmé parvenait sans peine à remettre des formes aux tâches flou, et plus qu'à aucun moment ; elle était paisible.


      Mélissandre.

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