L'ultime retour...d'Elliandra de Pouzauges

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Bertal arriva en courant, venant du domaine d'Hermenault. Il ne savait pas où pouvait se trouver son ami. Il s'arrêta au milieu de la cour principale, n'ayant rencontré encore personne sur son chemin. Les terres du baron semblaient comme abandonnées. Il régnait ici une lourdeur rappelant d'avantage le linceul que l'embrassement qui venait de quitter, et la différence de température le rendit nauséeux.

Se tournant et se retournant, il chercha désespérément quelqu'un qui pourrait le renseigner dans sa quête.

Holà, du château ! Y'a t-il un bougre qui respire encore ici ? Savez-vous où je peux trouver le Comte ? Répondez !
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Le cortège avançait au pas, sortant de la forêt où Maman était entrée, 2 jours plus tôt, pour n'en plus ressortir vivante.
Malone à droite de Jehan et les restes d'Elliandra, Baile à gauche, l'entourage qui du vivant de Maman eut semblé improbable
était réuni autour d'elle, et la ramenait à la maison.
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[En vue de Pouzauges]


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Thomas avançait en tête. Ils étaient enfin sortit de la foret. Le domaine était en vu, et un homme les attendaient. Thomas avait l'âme noir, elle criait vengeance. Il se retenait de faire bruler la foret. Son cerveau lui disait que cela ne servait a rien, que la vengeance était un plat qui se mange froid. Il se promit intérieurement qu'il les aurai et qu'ils n'iraient pas tous en prison. Il aiderai Jehan dans sa vendetta.
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Aux grands maux, les grands remèdes
Veux bien être Proisy mais géré deux famille c'est dur parce que les Proisy on un don pour se mettre dans des ituation pas possible ...

Bertal courrait en tous sens, quand il aperçut enfin des cavaliers, il se précipita vers eux, s'apprêtant à leur demander s'il savaient où trouver le maître d'Hermenault. Il reconnut Thomas en tête du groupe, mais à mesure qu'il s'approchait, un sentiment désagréable grandissait en lui. Chaque pas en avant lui permettait de mieux voir ceux vers qui il se dirigeait et en particulier le corps qui ne semblait pas réagir normalement aux cahots de ma marche du frison.

Lorsqu'il ne fut plus qu'à quelques mettre il s'arrêta, tremblant. Il avait bien reconnu sa filleule dont la tête aux yeux clos dodelinait nonchalamment contre sa poitrine, dans une attitude paisible semblable au sommeil. Et pourtant on ne pouvait pas s'y tromper, c'était bien le voile sombre de la mort qui couvrait la baronne, pour preuve sans appel la mine de Jehan dont la douleur irradiait de chaque parcelle de son corps.

Le frison semblait porter cette peine en même temps que son objet et son maître, franchissant lentement les quelques pas qui les séparaient encore.
L'âme glacé, le trémouillois resta interdit un moment, emporté dans de funestes pensées. Mais son cœur continuant à battre avec force lui rappela ce pour quoi il venait.

Jehan...

Chercha ses mots un instant abasourdi par l'ambiance pesante

Mina... elle a besoin de toi. Il faut que tu aille la voir au plus vite. C'est la libération, la sage-femme m'a envoyé te cherche en urgence...

Ne sachant que faire de plus, Bertal regarda son ami, attendant sa réaction.
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[Aux portes de Pouzauges]

Jehan voit la silhouette de plus en plus distinctement...Bertal...qui lui parle de Mina et de l'enfant à naitre...

Il attendait Davor...ce fut Bertal le fidèle parmi les fidèles, son mentor pour certaines choses et le parrain devant Aristote de la belle Elliandra...La pression monte dans les yeux de Jehan il ramène un corps à cet homme...il a faillit à son devoir de protection...

Bertal pardonne moi de la ramener ainsi...

Les yeux de Jehan son secs, certes, mais les larmes voilent ses paroles...
Il se penche et doucement tend le corps de son aimée à son ami avant de descendre de Tempête...
Aide moi je te prie...

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C'était très inquiète que la servante s'était occupée de Meileen en attendant le retour du groupe de recherches de sa maitresse. Elle avait fait son possible pour penser à autre chose, mais la petite fille lui rappelait trop sa mère et son angoisse ne disparaissait pas.

Alors elle avait fini par descendre dans la cour pour essayer de faire marcher Meileen qui commençait déjà à pousser sur ses jambes sans pourtant se tenir toute seule. Elle releva les yeux en entendant des bruits de sabots au loin. Elle sourit, apercevant les cavaliers et reprit l'enfant des ses bras pour s'approcher.

Pourtant, son sourire disparut bien vite en voyant les mines déconfites. Son visage veillit de quelques années et elle serra Meileen un peu plus contre elle. Elle s'approcha doucement de Jehan et resta à distance, dévorant des yeux le corps d'Elliandra. Les larmes montèrent à ses yeux et elle se signa.

Apercevant les vetements abimés, elle reprit tant bien que mal ses esprits et apostropha Jehan.

Messire, nous devrions l'emmener dans sa chambre, je vais la laver et l'habiller, puis qui voudra pourra venir se recueillir sur son corps...

Son cœur semblait avoir abandonné toute idée de battre régulièrement, s'agitant de façon erratique dans la poitrine de Bertal. Mais son désarroi n'était rien comparé à celui de Jehan qui semblait se sentir encore plus mal, maintenant qu'il l'avait vu. Alors qu'il cherchait encore ses mots, son ami lui dressa la parole, avant de lui tendre le corps de sa défunte cousine.

Secouant la tête pour camoufler son émotion, il tendit les bras, et se saisit de la dépouille de sa filleule répondant à voix basse à Jehan.

Ce n'est pas à toi de t'excuser, mais à ceux qui lui ont fait ça. Et sois sûr que j'ai hâte de retrouver les gueusards qui l'ont toisée et d'y faire payer le centuple, pour ne jamais connaître de pardon ! Que ces chiens aillent pourrir en enfer !

Sifflant ces dernières paroles entre ses mâchoires crispées, il osa un regard vers le visage d'Elli, le regrettant presque aussitôt. Il détourna les yeux, le dirigeant vers son ami, à qui il fit un signe de tête pour marquer la détermination de ses propos.
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C'est alors qu'une dame qu'il ne connaissait pas fit son apparition, interpellant Jehan. Relevant la tête, il découvrit la suite funèbre qui accompagnait Elliandra dans son dernier voyage. Tous portaient les marques de leur peine et de leur trouble sur leur visage tant que dans leur épaules courbées sous le poids du chagrin.

Jehan s'approcha de lui et prit la main de la baronne avec une affection dépassant le simple cousinage. Le trémouillois quand à lui fixait des yeux la petite Malone, se demandant comment un si jeune et si innocente enfant allait pouvoir supporter tout cela. Les gestes et paroles du Compte du Poitou dont l'allure n'avait rien de fastueuse, tout en conservant une certaine noblesse, le ramenèrent au présent.

Il eut à nouveau pensée pour le motif de sa venue, n'osant cependant en toucher mot à Jehan dont les préoccupations étaient tout autres.
Il tourna la tête en direction d'Hermenault, songeant que la femme de son ami luttait à ces instants pour donner la vie alors qu'eux s'occupaient à honorer une défunte. Alors oui, se dit-il, Elliandra devait être mille fois plus belle dans sa mort qu'elle n'était à sa naissance. Ses exploits devaient être chantés, sa vie écrite, son visage ancré dans les mémoires. C'est désormais ainsi qu'elle devait briller, plus belle que jamais, vivant au travers des souvenirs de ses proches.

Le temps du dernier adieu viendrait, pour l'heure il attendait, sentant le corps de sa filleule s'alléger avec ses dernières pensées.
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Immobile sur sa monture, Malone perdait sa consistance, découvrant chaque pas un peu plus douloureusement que tout cela n'était que ... la vérité.
Les adultes discutaient entre eux, le corps de maman entre eux, et Malone ne savait plus si elle voulait la voir encore, un peu plus, une dernière fois ... ou ne surtout pas faire face à cette mort qui lui enlevait sa mère.
Quand Jehan s'approcha d'elle, elle se fit bien volontiers aider à descendre de monture. Elle aurait très bien pu descendre seule, elle savait parfaitement le faire, mais se retrouver à nouveau au moins un peu enfant, soutenue, et sentir qu'à l'avenir elle ne serait pas seule non plus lui faisait du bien.
Son visage tourné vers Jehan exprimait tout cela, le petit sourire de remerciement, au milieu du visage désormais trempé de larmes. Il n'y avait d'ailleurs plus que les marques pleines de poussière des larmes précédentes, le stock ayant été épuisé.

Merci Jehan.

Regard vers le château, dont elle ne savait plus trop si elle y était chez elle, maintenant que Maman n'était plus là. Elle vit Amelinne, qui tenait sa petite Meileen. L'enfant s'approcha de la plus petite, ma petite soeur ... comment t'expliquer ?

Merci Amelinne, je crois avoir entendu que vous allez vous occuper de maman ? Je prendrai Meileen pendant ce temps alors ... puis nous échangerons.

Regard vers Bertal, vers Jehan, ce qu'elle faisait était-il juste ? Comment savoir ce qu'il faut faire, quand il s'agit de la mort de son principal guide dans la vie ? Car, hélas, on ne peut plus demander à son guide...
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La servante avait joué avec elle toute la journée, presque, en attendant que sa maman arrive. En tout cas, elle ne l'avait pas quitté et Meileen en avait été ravie. Même si elle ne comprenait pas vraiment ses jeux et ses envies, au moins elle ne la laissait pas seule.

Puis était venu le moment de l'apprentissage de la marche dans la cour. Aux anges, la petite Montbazon avait fait tout son possible pour s'appliquer et ne pas tomber. Dès leur retour, foi d'elle meme, elle montrerait cela à sa mère et sa soeur!

Et la voila sa chère soeur qui arrive, elle la reconnait. Amelinne la prend dans ses bras et s'approche. La petite sourit et tape dans les mains avant de tout faire disparaitre de sa joie. Un truc cloche. Comme une tention, un malaise, une tristesse. Que se passe-t-il?

Les adultes parlent entre eux. Mais elle ne comprend pas. Elle essaye, mais rien n'y fait.

Puis elle change de bras et ne résiste pas. Au contraire. Elle tend les bras vers sa soeur et se serre contre elle, en se frottant les yeux avec les poings.

Elle est ou maman...? Elle me manque...
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Bertal tout à ses pensées vagabondant dans la noirceur, et la peine, ne s'aperçut pas tout de suite qu'on le sollicitait. Voyant que la domestique se dirigeait vers le château, il réagit, et lui emboîta le pas. Il pensa alors, qu'il aurait aimé pénétrer dans la demeure de la baronne en circonstances plus réjouissantes.
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