Primha
- *Enfant de la Lune.
Mecano.
Dis-moi lune d'argent..
A Primil, les derniers jours avaient été secoués par la naissance de l'héritier Malemort-Orsenac ; l'euphorie, la joie, mais pour Prim cela avait été comme le pincement de mains de géant sur son petit coeur. Mélissandre était tante, Foulques était père, et plus que tout, Constance était femme, soeur, et mère. Recluse dans une chambre du Comté, Valyria était devenue une ombre écrasée par le poids d'une promesse qui n'était que le sombre contraste avec lévénement Princier. Comment expliquer à Mélissandre qu'elle ne souhaitait se rendre aux côtés du couple, cette famille qu'elle adulait et adorait tant, sous peine de se voir partir en furie.. en jalousie.
..Comment bercer l'enfant..
- C'est un ordre de Son Altesse Royale ! Sortez de cette chambre ! Habillez vous !
L'oreiller de plume vola au travers de la pièce, se heurtant à l'épaule de la jeune femme crachant les ordres de la Lunée en simple réponse. La solitude lui collait au teint ; réconfort silencieux au temps qui ferait son oeuvre, calmant le mal et l'absence de vie en elle. Elle avait pourtant raison ; Prim devait se reprendre, remonter sur le destrier de l'avenir sans ployer à chaque bois s'écrasant contre ses épaules. Négligeant, Valyria n'avait pas quitté la robe de nuit d'hiver, moins encore sa chambre. Les repas lui étaient apportés, faisant jurer Malemort de venir la chercher par les Argents. Cela avait au moins le mérite de faire battre la peine en elle ; imaginer Mélissandre seule ou fâchée de l'éloignement Valyrien perturbait la glace instaurée autour du tambourin.
..Tout comme l'hermine..
La pulpe des doigts de la femme de chambre s'appliquent à rejoindre mèches d'argents entre elles, coiffant le tout d'un filet de perle. Enrobée dans une toilette à la simplicité élégante, Prim soupire. Si la mauvaise foi ne l'avait fait quitter la chambre, elle avait en revanche travaillée sur un linge blanc, oubliant dans son ouvrage la colère et la peine. Alors que la jeune femme terminait d'accrocher le collier de perle, les mains Valyrienne plient soigneusement la couverture minuscule, laissant apparaître les lettres d'or des deux maisons duquel il descendait. L'index caresse les broderies, avant de jeter un regard au reflet tendu par la femme de chambre. Il était temps de mettre un terme à une souffrance, à un silence.
..Naquit l'enfant.
Et comme s'il s'agissait d'une aventure nouvelle, d'un tout autre monde à découvrir venant des vents du Pacifique ; les pas hésitent au tournant de chaque couloirs, les yeux tremblent à l'ouverture inopinée des portes, pire encore, le coeur s'emballe à connaître le visage de l'enfant paré de deux familles de Roi et Reine. L'index gratte le côté du pouce, dextre ayant abandonné le soutiens de l'éternelle canne ; le calme ayant reposé et limité le moindre effort. L'intérieur de la joue est mordillée, panique se lisant jusqu'au bout des cils qui battent l'air autant qu'ils le pouvaient.
Elle décroit pour lui faire,
Un berceau de lumière.
Un berceau de lumière.
A l'embrasure de la pièce, Prim observe au loin le berceau. Il n'était pas trop tard pour faire demi-tour.. Quelques secondes, une éternité peut-être, Valyria s'encre à la limite du couloir et de la chambre comme si, passé le pas de porte, elle ne serait plus elle, ne répondrait plus de rien. Le regard croisa celui d'une nourrice, la faisant fronçant le nez.
- Laissez-nous s'il vous plait.
Senestre agita doucement le linge qui sommeillait, comme pour y prouver sa bonne intention. Nourrice calée au fond d'un siège, elle se redressa en secouant le gras minois comme si, Constance allait hurler à en faire pâlir d'avantage la Valyria. Qu'importe, elle prendrait sur elle si tel était le cas. Se poussant, Valyria laisse passer Nourrice avant de n'inspirer lourdement. Un premier pas est avancé, puis en douceur, comme par peur que les bruissements de tissus ne surprennent l'enfant, elle approche du berceau. Rien autour n'existe plus ; la pièce n'est qu'un détail dans son intégralité, les brouhahas de vie de Primil ne sont plus qu'une brise légère au milieu d'un décor hivernal. Dragonne et Lys se font fasse, regards admiratif et songeur quant à la petite vie qui s'agitait, bouche s'ouvrant sans qu'aucun son ne s'y échappe. Le minois d'argent se tourne d'un sens et l'autre, détaillant le sombre duvet ornant le sommet du crâne où un jour, se poserait une couronne. Prudente, dextre s'approche de la petite tempe avant que la pulpe des doigts ne s'y écrasent dans un geste délicat, venant imprimer la douceur de sombres premiers cheveux.
- Edouard.. Stannis Lanfeust.
Les prunés se fixent dans les prunelles grises déjà ouvertes sur le monde, percutant une tour de défense Valyrienne. Le revers d'index glisse sur la joue, et déjà se glisse sous la nuque du nouveau fils de France, rejointe par la main portant le linge afin de venir engloutir de ses bras la vie nouvelle. Tambourin en alerte, il expulse son rythme à chaque sensibilité de peau, rougissant les joues de Porcelaine. Doucement, l'héritier épouse le creux du bras le portant, tandis ce que la main protectrice déplie le linge aux maisonnées royales le posant tout contre lui.
- Bienvenu à toi, fils Malemort et Orsenac.
La silhouette se retourne, offrant le profil d'une femme couvrant le petit être dans une douceur infinie. Incapable de décrocher son regard abîmé du minois bien plus Porcelaine que le siens, les poumons se remplissent avant de ne souffler une confession que personne encore ne connaissait. Parce qu'avec lui, enfant de quelques jours, n'irait jamais confier ce qu'il allait entendre. Et moins encore, ne les comprendraient.
- J'étais là.. J'étais là, quand tu es né, mais je suis trop lâche pour avoir aidée ta mère jusqu'au bout. Tu me crois, si je te dis que tu m'effraies ? Dans le même élan de délicatesse qui la guide, elle glisse un doigt au creux de la minuscule main princière. Dans moins d'un mois, si je n'ai pas d'époux, je ne connaîtrais jamais le bonheur que tu as fais naître le jour de venu. Peut-être deviendrais-je lévêque de ta famille, et je te regarderais grandir en me contentant de cela. Faiblesse dans la voix, la lèvre inférieur le fait happer dans une morsure désignée à refoulée les larmes qui envahissent les prunés. Mais.. J'ai le temps n'est-ce pas ? Un sourire fend les lèvres de la Valyria comme pour se rassurer elle même de ces paroles. Léger, un reniflement autant qu'une inspiration reprend le contrôle des émotions. Tu es tout ce qu'une femme désire en offrant le monde ; comble ta mère de ta réussite, provoque la fierté de ton père.. Mais reste simple, et toi même.
Un murmure comme une promesse, Valyria s'abandonne dans un pincement de lèvre, laissant les quelques rebelles perles salées courir le long de la joue rougie.
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