Primha
- Au beau milieu de la nuit, un cri s'étouffe au creux de Lomagne. LÉcho se perd entre les pierres froides du château, et déjà un tiroir est ouvert à la hâte dans la chambre détentrice du hurlement. Les mains trembles, ratant à de nombreux reprise la mèche blanche immaculée qui prendrait le flambeau de son aînée devenu bien trop petite. La poitrine se soulève méchamment, agitée par la panique du réveil. Le souffle court, lourd, pèse sur la flamme qui daigne enfin se transmettre à la nouvelle bougie. Luminosité grandissante, Argentée regarde chaque coin de pièce depuis le côté du lit, tournant sur elle même à quelques reprises. D'un revers de main, elle pousse les quelques mèches collées au front pâle, avant que les jambes faiblardes n'entrent dans une course folle. La porte s'ouvre à la volée, claquant contre les pierres sans aucun remord et la silhouette Valyrienne s'enfonce dans le couloir du château, un pan de la robe d'hiver en main. Le tableau est étrange ; inquiétant et touchant. Valyria court du mieux qu'elle peu, de blanche vêtue. Certain diront qu'un soir de décembre, une âme hantait les murs de Lomagne, d'autre diront que les Argentés se jouaient de leur passion affective. La poussée envoie les fins fils immaculés chatouille la peau de porcelaine, jusqu'à ce que, tout s'arrête. Les tissus de la robe reprennent place, tombant contre les hanches de part et d'autre, pan de chemise toujours en main ; les cheveux s'éparpillent aux reins, couvrant au devant le décolleté maintenu lâchement par une cordelette, et le souffle raisonne entre les murs. Un regard est jeté en arrière, puis dextre vient tourner la poignée de fer.
La porte s'ouvre, laissant apparaître une jeune femme tiraillée entre l'hésitation et la peur. Frôlant le mur, elle pénètre dans la chambre où sommeil un jeune homme ; paisible et pourtant si glacial. La paume des pieds claque les dalles fraîches, engloutissant l'espace jusqu'au lit. Dextre et senestre s'appuient sur le moelleux du matelas, et Prim se hisse en relâchant les tissus de sa robe. L'oeil abîmé scrute de pair avec la pruné l'espace sombre, cherchant une ombre, un signe de vie, n'importe quoi. Puis, les mains se pose sur le bras du Comte, le secouant doucement. Si la peur la tenait au ventre, elle n'en oubliait pas la douceur dont elle faisait preuve envers Lomagne.
- Felip..
Le minois se tend ; lèvres venant à être maltraitées entre les dents. La pulpe des doigts se presse contre l'épaule de l'Azurant alors que la silhouette termine de se hisser sur le lit. Une jambe passée par dessus celle du jeune homme, le souffle se fait de plus en plus rude, et rauque. La gorge se noue, faisant quitter une main de l'épaule masculine pour se plaquer dans un geste inutile et pourtant de survie sur la gorge nue.
- Fe.. FELIP !
Crise nouvelle, Valyria ignore ce qu'il se passe en elle ; cherchant simplement à réveiller son âme-soeur, et qu'importe l'intimité réduite à néant en s'incrustant dans sa chambre, et sur son lit. A demi assise sur lui, elle le secoue de la main libre. Espoir.
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