Evroult
Citation:
À toi, cur d'albâtre,
De moi, amour injuste,
Amies. Tu me les dis amies. Peut-être, alors, ai-je plus damies que je ne puisse en compter. Des centaines de centaines, qui sentassent sur une liste déjà bien longue pour un jeune courtisan. Je ne sais plus quen faire, de toutes ces amies, qui ne sont miennes quune fois la nuit venue. Le jour, elles méchappent & me fuient, croyant masquer lopprobre dun masque de pudeur. Tu parles. On me dit vil, mais elles, que sont-elles sinon sales ? Elles se souillent delles-mêmes, bienheureuses de mon vît, bienheureuses de ma vie dédiée à leur plaisir. Oh ! je ne me plains guère. Mais de ces amies-là, pleines dhypocrisies, je men passerai bien. Je les veux pour coucherie, pour le défi de mon corps. Mon âme, elle, ne leur appartient pas.
Elles, appartiennent à dautres qui leur sont liés dun parjure de papier. Leurs larmes mouillent mon torse dincompétents maris médiocres à leur jouissance. Moi, je sais les faire rire. Moi, je sais les faire jouir. Moi, je sais les faire aimer & membarrasse trop dépouses qui me voudraient fidèle. Les femmes sont ce quelles sont, & voudraient quon les aime pour ce quelles ne sont pas. On dit : varium et mutabile semper femina, mais moi je sais que femme jamais, ni ne varie ou change. Limprévisible est le lot de bien des hommes, mais les femmes, elles, je les devine autant que je les sais. Elles sont fades jusquà ce quelles crient mon devoir accompli. Mon corps, lui, leur appartient entier.
Tu as été bien rude. Moi, je veux te choquer. Je veux te secouer & te faire entendre une raison que je nai jamais eu. Tu me sais, mon aimée. Tu sais que je connais mes combats, & noserai dresser mon bras que pour une cause mienne. Les poings du forgeron me frapperont encore : je nirais pas répondre. Il mhait & ne minspire que pitié & mépris. Toutes ses brillantes épées ne sauraient faire bêler sa femme. Quil revienne & me tue sil connait la mort : moi, seule la petite mimporte. Ma vie, elle, ne lui appartient pas.
Sois jalouse, tu le peux. Sois jalouse, tout comme lui, & rends-toi compte un peu. Tu te veux réceptacle, & moi, je veux boire à ta coupe. À ta coupe de chair, à ta coupe de sang, à la coupe de ton cur qui me serait réservé. Tout ce que jai écrit, je le pensais vraiment. Tout, jusquà mon déni de lAmour & de ces hommes & femmes enfermés en son sein. Moi, je baise laspérité de celles aux curs lapidés davoir cru en lAmour. Et toi, qui viendra te baiser ? Cest folie de nous laisser aller. Je me bats & refuse que ma carde cogne encore. Je signe & je confirme : cest Amour impossible. Mais mon cur, lui, nappartient plus quà toi.
Tu veux venir, & moi, je ne sais pas. Méfie-toi donc dAngers & de ce qui suinte en ses murs. Moi, jen deviens fou déjà. Toi, tu ny survivrais pas. Candide, tu les. Raconte-moi que tu ne les pas.
Mais ne viens pas, mon givre. Moi je pars, bientôt. La marotte angevine ne me retiendra plus. Je ten fais un serment sans même me parjurer. Viens à moi, mais tiens-toi loin dAngers. Ne viens pas, si je tai trop blessée. Oui, tu as été dure. Mais moi, que tai-je donc été ?
Evroult.
PS : Jeg elsker deg : je taime, nest-ce pas ? Raconte-moi encore.
De moi, amour injuste,
- Salut.
Amies. Tu me les dis amies. Peut-être, alors, ai-je plus damies que je ne puisse en compter. Des centaines de centaines, qui sentassent sur une liste déjà bien longue pour un jeune courtisan. Je ne sais plus quen faire, de toutes ces amies, qui ne sont miennes quune fois la nuit venue. Le jour, elles méchappent & me fuient, croyant masquer lopprobre dun masque de pudeur. Tu parles. On me dit vil, mais elles, que sont-elles sinon sales ? Elles se souillent delles-mêmes, bienheureuses de mon vît, bienheureuses de ma vie dédiée à leur plaisir. Oh ! je ne me plains guère. Mais de ces amies-là, pleines dhypocrisies, je men passerai bien. Je les veux pour coucherie, pour le défi de mon corps. Mon âme, elle, ne leur appartient pas.
Elles, appartiennent à dautres qui leur sont liés dun parjure de papier. Leurs larmes mouillent mon torse dincompétents maris médiocres à leur jouissance. Moi, je sais les faire rire. Moi, je sais les faire jouir. Moi, je sais les faire aimer & membarrasse trop dépouses qui me voudraient fidèle. Les femmes sont ce quelles sont, & voudraient quon les aime pour ce quelles ne sont pas. On dit : varium et mutabile semper femina, mais moi je sais que femme jamais, ni ne varie ou change. Limprévisible est le lot de bien des hommes, mais les femmes, elles, je les devine autant que je les sais. Elles sont fades jusquà ce quelles crient mon devoir accompli. Mon corps, lui, leur appartient entier.
Tu as été bien rude. Moi, je veux te choquer. Je veux te secouer & te faire entendre une raison que je nai jamais eu. Tu me sais, mon aimée. Tu sais que je connais mes combats, & noserai dresser mon bras que pour une cause mienne. Les poings du forgeron me frapperont encore : je nirais pas répondre. Il mhait & ne minspire que pitié & mépris. Toutes ses brillantes épées ne sauraient faire bêler sa femme. Quil revienne & me tue sil connait la mort : moi, seule la petite mimporte. Ma vie, elle, ne lui appartient pas.
Sois jalouse, tu le peux. Sois jalouse, tout comme lui, & rends-toi compte un peu. Tu te veux réceptacle, & moi, je veux boire à ta coupe. À ta coupe de chair, à ta coupe de sang, à la coupe de ton cur qui me serait réservé. Tout ce que jai écrit, je le pensais vraiment. Tout, jusquà mon déni de lAmour & de ces hommes & femmes enfermés en son sein. Moi, je baise laspérité de celles aux curs lapidés davoir cru en lAmour. Et toi, qui viendra te baiser ? Cest folie de nous laisser aller. Je me bats & refuse que ma carde cogne encore. Je signe & je confirme : cest Amour impossible. Mais mon cur, lui, nappartient plus quà toi.
Tu veux venir, & moi, je ne sais pas. Méfie-toi donc dAngers & de ce qui suinte en ses murs. Moi, jen deviens fou déjà. Toi, tu ny survivrais pas. Candide, tu les. Raconte-moi que tu ne les pas.
Mais ne viens pas, mon givre. Moi je pars, bientôt. La marotte angevine ne me retiendra plus. Je ten fais un serment sans même me parjurer. Viens à moi, mais tiens-toi loin dAngers. Ne viens pas, si je tai trop blessée. Oui, tu as été dure. Mais moi, que tai-je donc été ?
- Dans lattente que tes maux te racontent à moi,
Evroult.
PS : Jeg elsker deg : je taime, nest-ce pas ? Raconte-moi encore.
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