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[RP]Au coeur des mots... Tik, Tak d'une plume inspirée

Horacecirceto
Au moment de partir, Horacecirceto, qui n'était plus à une audace ni à une maladresse près, fut pris d'un élan.
Comme visiblement la Maîtresse des lieux n'était pas dans sa salle (on lui en avait décrit l'atmosphère, sans plus, mais cela le rendait d'autant plus impatient), et qu'il serait bien temps de revenir frapper à cette porte (il faudrait que Takoda lui enseigne le sens du nom donné... Tik, Tak... ?),
il se mit au travail... assis au pied de cette grande porte...

Au dos du parchemin, sur lequel se lisaient les lignes récitées à l'instant, il fit son portrait, d'un trait fin, dessin jouet d'une lumière tombée d'une étrange fenêtre, et à la fois jouet des ombres qui lui donnaient au final une véracité étonnante - même pour l'auteur de cet autoportrait !
Cela ne lui prit que quelques minutes. Du coup il s'attarda devant lui-même : un beau visage juvénile, effilé sans être maigre, des sourcils peu fournis surmontant un regard perçant, des yeux profonds auxquels il n'avait pu rendre la couleur bleu-gris, ni totalement l'intensité de l'expression (flamme dans la joie, cendre dans la peine)... il le regretta.
De même, il trouvait ratée sa bouche, dont il essaya discrètement d'épaissir (juste un peu) la lèvre supérieure. Enfin, ce menton volontaire et imberbe (recouvert, en vrai, d'un fin duvet dû à sa négligence ces derniers temps...)
Bref, c'était un tout jeune homme, prompt à l'exaltation comme aux pires des souffrances (il connaissait peu de l'amour, mais il en savait déjà décrire toutes les dérives, tous les excès !). Ce portrait en témoignait à sa façon. Maître Takoda pourrait se faire une idée plus précise du personnage !
Ah oui, il était allé cueillir une feuille de fougère, une de ces feuilles qu'il porterait donc chaque fois, à hauteur du coeur (bah ça !) et dessina celle-ci au pied du portrait - comme une marque, un signe de reconnaissance...
Enfin, il roula le parchemin et le noua d'une ficelle de lin. Ne sachant où le laisser, il se contenta de le déposer sur le pas de porte. Le rouleau pouvait bien rouler... ce serait le destin qui lui dicterait le sens de son mouvement.

Cette fois, Horacecirceto s'en alla, heureux de ce moment, de cet élan impromptu. Un dernier regard sur le nom de la salle : sûr, il reviendrait juste pour savoir... et peut-être davantage !
Takoda
Toc, toc!

Le bruit fut si léger qu'elle n'était pas sûre que ce ne soit pas autre chose qu'un rêve. La rouquine s'extirpa de la montagne de parchemins qu'elle classait et s'étirant, s'enquit d'aller vérifier s'il ne s'agissait que de ses songes...

La porte ouverte, un parchemin roulé glissa jusqu'aux pieds plutôt petits de Takoda. Elle le déroula à la hâte et, le trouva orné d'un portrait et surtout griffé d'un poème charmant...Détaillant les traits du jeune homme à la feuille fougerée, puisqu'elle ne pouvait l'appeler qu'ainsi pour le moment, elle se prit à sourire. Lisant rapidement le début des vers, elle n'eut qu'une envie s'enquérir de qui pouvait avec audace et talent, par ailleurs, orner sa porte de vélin!

Son corps fut projeté rapidement dans le couloir, cherchant qui avait bien put laisser cela ici...Se précipitant dans un premier temps à sa droite, elle ne vit que domestiques affairés, revenant alors sur ses pas et filant telle la tornade qu'elle était sur son ancienne gauche, elle ne put qu'entrevoir un dos ...


Hey vous!!!ATTENDEZ!

Espérons qu'il se retourne et que ce soit le jeune homme du portrait, s'inquiéta -t-elle alors...
_________________
Horacecirceto
Quelques visites dans l'enceinte de la Confrérie. Une foultitude de rencontres, fourmillements incessants de valets et, au bout d'un regard de hasard, la découverte d'un de ces esprits dont les mots valsaient sur les vélins... Ces couloirs recelaient un monde dans lequel Horacecirceto se fondait par plaisir, par l'espoir inattendu... Il se mouvait là, suivant une errance qu'il voulait le voir conduire à cette belle porte. La dernière fois... avait-il cru entendre son appel ? Le voulait-elle le voir ? Se le pouvait-il ?

Ce jour lui permettrait-il de... "Hmm... ça y est, nous y voici..."
Il vérifia que sa feuille de fougère épinglée au matin à l'emplacement désigné par le coeur s'y tenait toujours. "Oui, c'est bon..."
Dans la continuité de son geste, il vérifia également le contenu de sa poche : une inspiration soudaine lui avait fait acheter une petite broche... oh ! rien d'exceptionnel, car ni la taille de l'objet ni le matériau dont il était constitué ne lui garantissaient une valeur extrême ! Néanmoins, peut-être l'usage qui lui était dévolu serait à Takoda bien plus précieux - c'est ce que H. espérait du fond de son âme.
"Compterais-tu amadouer la Dame ?", l'avait questionné le vendeur ambulant... En toute sincérité, non ! Pour lui, ce n'était qu'un geste : tout geste offert ayant la valeur que lui donne celui ou celle qui le reçoit... C'était un geste empreint d'humilité respectueuse, ni un prétexte, ni une ambition. Un geste, quoi, non du postulant mais du lecteur à cette (encore) inconnue maîtresse de ses rêveries. Car il se remémorait des tournures, des expressions, des images qu'il avait lues sous cette plume sincère... Des mots sans mesquinerie, des mots et une âme profonde...
Il aurait pu s'étendre encore et toujours ainsi, des heures durant, si un léger froissement de soie (ou de vélin ?) ne l'avait sorti de cette nouvelle rêverie... derrière la porte, à l'intérieur de cette salle...!
Il toqua et attendit...


Comme un tic, il combla l'attente par ces mots :

Ta voix dans ma jeunesse
Va comme un tourbillon
Au mât du vent se dresse
L'étrange pavillon

Les mers nous sont étales
De murmures lointains
Le vent souffle aux pétales
Des roses des matins

Je suis nu sur mon île
Attendant ton retour
J'entends ton pas agile
Faire avancer le jour

Dans ces gouffres sublimes
Quand les coeurs sont épris
Ton souffle et mes abîmes
Font de l'ombre à leurs nuits

Quand viendras-tu, mon rêve
Insoumis et furieux,
Pour que l'Oeuvre s'achève
Profondeur de nos yeux ?

Que diras-tu, mon rêve
Infernal et splendide,
Qu'enfin deux l'on s'achève
Et qu'enfin l'on se guide

L'un l'autre : mon naufrage
Aurait pour récompense
Ton corps au beau visage
Une flamme qui danse.
Takoda
Ce ne fut qu'un domestique qui reçu ses appels sourds, la Fraise lui avait alors donné ordre de trouver le sire du portrait, celui qui avait laissé ses mots errer jusqu'à la porte battante...Puis, la damoiselle s'en était retournée dans sa salle, s'enfermant dans une bulle songeuse dont seule la plume griffant les airs sortait parfois d'un grattement...Le soir était venu, pas de nouvelles...elle s'en était retournée pour y revenir le lendemain...
Le vélin abandonné la veille dans les mains, elle arpentait alors depuis un bon quart d'heure la pièce en relisant l'ouvrage sans conclusion...




Etrange histoire
Que celle du portrait envolé
Qui n'eut le nom de celui qui ne se fit pas voir
Et dont la damoiselle esseulée
Trouva les mots fort charmants
Comme l'esquisse d'une ...


Elle butait, non décidément, rien ne venait. Lorsque l'on toqua, elle releva le nez de son parchemin et ne le quittant pas se dirigea pour ouvrir...Et sur le seuil surprise...un sire inconnu, pas si inconnu que cela...Regard à la fougère...Elle reste interdite un instant ne sachant trop quoi lui dire ou quoi faire...Puis, un sourire vient flotter sur ses lèvres et...

Messire de la fougère! Entrez donc!

Et...la phrase sort, telle quelle...Quelle drôle d'idée de commencer par cela m'enfin...on fait ce qu'on peut sembla dire le geste d'invite qui accompagna le silence suivant...
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Horacecirceto
Une flammequi danse

La porte s'ouvrit, et l'esprit d'Horacecirceto avec. Une chevelure de feu, deux diamants verts... écarquillés ? Non,
juste une impression se dit-il.
La dame semblait sortir d'une de ces plongées en eaux profondes tel qu'il lui arrivait aussi, parfois... souvent...
Un bref instant, il s'immergea dans ce regard émeraude qu'il vit glisser et s'arrêter sur la fougère. Comme cela battait fort, sous celle-ci ! Comme cela cognait, tout ce flux brûlant à l'intérieur, ce qui le fit ciller car il eut soudain froid.
Takoda, c'était bien elle, pas de doute, se tenait donc là devant lui, en vrai, réelle et pourtant... oui, c'est cela qu'il pensa,
elle flotte et flamboie... d'une beauté !
C'est qu'un sourire illuminait soudain le visage de la Maître : un sourire rayonnant, une vraie flamme à l'énergie altruiste, fort d'une couleur de feu en même temps que bienveillant et doux comme l'or. Immédiatement, indéniablement, H. se décrispa.
Messire de la fougère! Entrez donc!
Il ne s'était même pas présenté !!! Il en resta muet, jusqu'à ce qu'il remarque une pointe d'interrogation gênée sur le visage de Takoda.

Sans franchir le pas de la porte, il tenta de reprendre le fil...

Maître Takoda, était-ce la bonne formule ? Il chercha la réponse dans le regard de la dame, mais en inclinant légèrement la tête cela devenait impossible!!! je me nomme Horacecirceto et - visant un parchemin - vous me voyez navré de vous interrompre dans vos occupations... Qu'allait-elle penser de lui ? Il sentit d'étranges sensations lui parcourir le corps, une même émotion - quoique... - transpirer chez la belle rousse comme chez lui-même.
Quelques secondes plus tard, il avait pénétré la salle "Tik, Tak" - cette salle dont le nom l'intriguait au plus haut point. Plus de bruits de couloir, mais un parfum - des parfums plus sûrement - et des masses de parchemins dans la luminosité ambiante. Le silence et sa voix. Sa présence.
Comment présenter ma démarche ? Comment lui exprimer comme j'aime ses mots, sa sensibilité, et les émotions nées en moi en la lisant ? Comment surtout ne pas paraître trop idiot ? Enfin, (l'écrin est-il toujours à sa place ? oui, ça va...) quand lui tendrais-je cette broche de cape, à la forme de rose et de note de musique ? - [img]http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQ4kDlsBeYPqV9AK9Y6g4Z5t60PXahv9a2KYvO41xJYapyLkVKQ[/img]

Horacecirceto détourna un court instant son regard de Takoda, afin d'embrasser le décor de cette scène troublante. Ce lieu est plus que charmant... Comme vous devez vous y sentir bien ! Et comme il est doux d'y respirer !
H. remarqua alors le parchemin, son portrait, au-dessus d'une pile de vélins... C'est moi qui...
Et la flamme dansait toujours...
Takoda
Horacecirceto...ainsi donc était le nom de l'inconnu fougeré...qui sur le pas de la porte avait déposé son parchemin...Personne n'avait encore jamais fait cela, mais ce n'était pas sans déplaire à la tornade rousse. Il s'excusait de l'interrompre dans ses occupations...lamentables tentatives de retrouver le fil d'un poème qui ne voulait guère naître sur le vélin, le soupire qui mourut sur les pulpes carmines aurait put être mal interprété si elle n'y avait ajouté:

Vous ne me dérangez nullement Messire Horacecirceto, mais entrez...je vous en prie.

Il s'exécute permettant à la Maître Troubadour de reprendre ses esprit en refermant le battant de bois. Une apparition que ce jeune homme, la lumière aurait elle fait des sienne que, les yeux gris venant se superposer à ceux d'un autre visage aux traits fins également..., elle soit repartie des mois auparavant.

La rouquine secoua la tête et se retournant accueilli d'une mine réjouie le compliment concernant sa salle.Il est vrai qu'on s'y trouvait fort aise, bien installée, non loin du jardin, lumineuse, la salle était tout à fait au goût de sa poétesse de propriétaire. Un havre de paix dans son petit monde ordinaire...


Allons, asseyez vous et dites moi ce qui vous a poussé à venir...ou à revenir?

C'est moi qui...

Suivant le regard, elle ne put que constater la présence du fameux parchemin bien au haut de la pile de ses vélins à elle. Léger raclement de gorge gêné pour revenir aux iris si grisantes...Le côté timide de la jeune femme venait de ressortir violemment...

Un bien beau travail... Voulez vous...boire quelque chose? Manger? Discuter?

Les trois? La d'Ambrois était d'une gaucherie à ce moment là, non seulement parce qu'elle était troublée par ce regard qui se plongeait fréquemment dans le sien. Mais aussi parce qu'elle était d'emblée désarçonnée par la découverte qu'il venait de faire, elle avait relut son texte, pas une fois, mais trois ou quatre...cherchant ce qui dans l'écrit la laissait songeuse à ce point...Les vers avaient une saveur toute particulière d'émotion naissante qui lui laissait un goût suave en bouche. Le rose lui montait aux joues, ça en devenait vraiment...embarassant. Elle prit donc le parti de sortir les liqueurs et autres boissons, ainsi que deux verres, les mains occupées, la tête sur du concret, elle saurait au moins gérer la situation...
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Horacecirceto
L'émotion lui était palpable, indéfinissable mais palpable : ce n'était pas tant le mot d'accueil, l'invitation à entrer dans cette salle - le double mot "Messire" étant bien la preuve que Maître Takoda usait naturellement du langage de la "bienséance", ce qui ne l'étonnait guère - ni le mouvement de bras un peu gracile qui avait accompagné ses paroles ; ce n'était rien de tout cela qui le troublait... Non. C'était plutôt... le soupir (en était-ce un, vraiment ?) qu'elle avait laissé s'échapper en le laissant pénétrer...

Horacecirceto n'avait pas pour habitude de dévisager ainsi une femme, en tous cas pas
ainsi et certainement il n'aurait voulu que Takoda s'en rendît compte ! Néanmoins, son regard à lui semblait être attiré par ses yeux à elle... quelque chose de partagé... Ces quelques secondes, il les avait consacrées à l'admiration de leur couleur, de leur forme... Imperceptiblement, ce fut comme si son doigt suivait les admirables traits qu'elle lui offrait sans le savoir : la courbe divine de cette oreille, puis, prolongeant en une caresse le long de cette joue, la ligne ciselée de ces lèvres, pour enfin (tandis qu'elle s'était légèrement détournée au moment de fermer la porte de ce sanctuaire) rejoindre au niveau de ce cou finement pâle une mèche rousse enroulée sur elle-même... Lorsqu'elle avait secoué légèrement la tête - rangeant probablement quelque pensée précieuse en un coffre secret de son esprit - la mèche avait dansé... Son doigt, son archet avec... (il repensa à l'objet dans sa poche!)

Etait-ce l'atmosphère - un parfum, ou plutôt des parfums délicatement mêlés, le goût de l'encre sur le vélin, le souvenir des exhalaisons d'une bougie à jamais consumée, des fragrances parvenues du jardin aux heures d'évaporation... ? Etait-ce la lumière mouvante et presque domestiquée, à l'ardeur originelle filtrée par les vitres d'une haute fenêtre...? Son compliment sur les lieux semblait avoir résonné dans l'esprit de Takoda : son visage sembla se détendre, s'animer d'une teinte nouvelle (plus paisible). A ce compliment qu'il avait fait - n'était-il pas trop niais ? - elle avait répondu en l'invitant à s'asseoir...
H. aurait certes obéi si son portrait... Un peu trop vivement, il replongea dans le regard de Takoda et bafouilla quelques mots - la belle rousse le coupa net dans sa tentative d'explication...


Un bien beau travail... Voulez vous...boire quelque chose? Manger? Discuter?
Ce moment qui se prolongeait - depuis l'ouverture de la porte jusqu'à ce moment-ci - lui parut ressembler à un long frémissement. Peut-être ce que le jeune homme ne pouvait exprimer, Dame Poésie - cette généreuse - saurait le lui faire dire... plus tard...
Du moins, il sentit son estomac creusé par tant d'émotions ; il sentit sa gorge nouée réclamer "Qu'on me désaltère !" ; il sentit le désir monter en lui d'entretenir et mieux connaître la femme qui lui faisait face - ce qu'il réfréna au plus vite : ce fut comme si la subite réserve, la timidité dégagée par Takoda - qui n'aurait pu la ressentir ? - l'avait contaminé, lui (mais était-ce nécessaire ?). Sans attendre une quelconque réponse, la maîtresse des lieux vola vers un petit meuble, et s'empara de deux verres : ainsi, elle n'exigeait de lui qu'un consentement. Il obéirait. Il savourait, aussi.

Après quelques secondes d'attente, durant lesquelles elle s'affaira en gardant le silence, il s'engagea...


Maître, je mesure l'audace de ma démarche...(l'audace ? l'impertinence, oui !) néanmoins un silence mes sentiments et mon inclination pour les mots (j'aime les vôtres, Takoda...) m'ont poussé en ces lieux. (Respire, bon Dieu !)

Il fit une pause...

Je ne suis pas d'ici, n'ai pas vécu d'évènements si dignes d'être racontés... Les jours ainsi que leurs circonstances son visage dessina une moue m'ont forgé dans le coeur des blessures moins vivantes. Quoique... Des espoirs et des projets, surtout... Que je souhaiterais exprimer de meilleure façon que par des agencements maladroits... C'est pourquoi j'ai laissé le parchemin à votre porte.

Une seconde pause.

C'est pourquoi je viens m'adresser à Vous...

Son regard alla de Takoda au portrait de vélin, puis revint se poser dans celui de la Dame. La Poésie est un Art, auquel on devrait ajouter les manières de Takoda, ses élégances, son attention, son écoute, le soupçon de curiosité qu'Horacecirceto devinait. Qu'elle était belle, ici et maintenant, Dame Poésie, sous les traits de Takoda ! Qu'elle était riche, sous sa plume !
Il n'avait pas su par où commencer. Savait-elle qu'il l'avait lue de nombreuses fois, de nombreux jours (et que chaque nuit il l'imaginait respirer, penchée sur sa table, au milieu des manuscrits !!!). Elle aussi l'avait lu, sans doute, et elle le connaissait déjà un peu... La feuille de fougère qu'il triturait trembla entre ses doigts nerveux. A quoi pensait-elle ? Devinait-elle...?
Il aimait cette durée (Tik, Tak) ... car le Temps ne se comptait pas, ici et maintenant... C'était étrange, et heureux !
Takoda
Le silence est un langage plus parlant que certains mots...Il ne fallait jamais négliger un silence, voilà ce qu'elle avait appris...Et celui qui s'éternisait, seulement entrecoupé de tintement de verres, dû au service de la liqueur de myrtille et des friandises sucrées (dragées et fruits confits), était des plus causant! Ce mélange de chaleur et de froideur ambiant entre réserve et timidité rendait l'air lourd de sens.

Le dernier regard qu'il avait lancé était plein de trouble, comme après l'orage, serait il en pleine tempête à l'intérieur s'interrogeait elle, tête baissée sur ses verres.
Enfin, le jeune homme se lança dans les explications, difficilement, puis une fois lancé... avec une diction presque songeuse. La Maître relevant la tête l'écoutait avec attention, ne voulant interrompre ce qui semblait déjà compliqué à avouer. Et comme par habitude, elle nota les expressions passant sur le visage fin face au sien, manque de confiance quant à ses oeuvres, moue désappointée, espoir...

Et le retour de ce gris dans les émeraudes, interrogatif... C'est beau un ciel d'orage quand on n'y voit pas lutter les éclair et retentir le tonnerre, c'est doux, ça sent la fougère.Peut être était il bien temps de lui répondre ma chère linotte non? Elle lui tendit un des verres et s'assit dans un canapé, l'incitant par là même à l'imiter dans celui non loin.


Je vous trouve bien prompt à juger votre ouvrage Monsieur. Et si votre coeur n'a point les même égratignures que le mien, il se peut que d'autres marques plus joyeuses ou plus sombres lui ait forgé un écrin tel, que votre plume ne demande qu'à tailler ce joyau pour en faire un précieux bijou.

Les mots étaient sortis avec douceur, sans froideur juste comme si elle avait besoin de le rassurer. Etait elle claire à ce propos? Cette habitude de parler parfois par métaphores pouvait parfois perdre les gens peu habitués, mais elle reprit :

Autant vous dire que l'on a du mal à se juger soi même, soit par trop grands égards à son propos qu'on trouve merveilleux...Mais rares sont ceux là...Soit par trop forte sévérité, l'on exige souvent bien plus de sa personne qu'on ne l'imagine et l'on sous estime souvent ses productions...

Elle se faisait l'effet d'une vieille perceptrice en mal d'élève...Par Aristote, tant de grandes tournures pour dire si peu...Si seulement il avait put lire dans sa tête qu'elle aussi ne pensait pas sa poésie digne de lecture, il en aurait surement été apaisé ou amusé!

Ce parchemin loin d'être mal...agencé comme vous dites regorgeait d'intéressantes propositions, et si vous avez choisi de l'écrire de la sorte, c'est que de cette façon il exprimait exactement votre ressenti...Je...Qu'attendez vous de moi mon ami, au fond, je ne suis pas plus...

Elle ne trouva pas le mot adéquat, se contentant de répondre au regard qui depuis qu'il avait finit de parler n'avait cessé de détailler le sien, la faisant déturner par instant les yeux vers le plafond,la table ou le verre...Qu'elle attrapa d'ailleurs pour en avaler une petite gorgée. Le rouge lui monta instantanément aux joues, était ce l'alcool ou sa présence elle n'aurait pas sut dire...Elle n'arrivait d'ailleurs pas à lui dire qu'il devrait arrêter de l'appeler pompeusement Maître alors...
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Horacecirceto
Pourquoi goûtes-tu ces instants ?...
Horacecirceto aimait les mots. Le jeune homme au visage juvénile, cherchant dans sa fougue parfois audacieuse, parfois désespérée, le pourquoi de toute chose, ce jeune homme donc s'adonnait à ces mots. Jusqu'il y a peu, depuis qu'il avait pénétré le refuge de Takoda, en fait, toute réponse lui était apparue insatisfaisante. C'est qu'en réalité, il ne savait où le conduisait cet amour!
Cherchait-il à être
lu ? Oui, mais pas dans le sens qu'on donnait généralement à ce participe... S'adonnant entièrement aux mots, il offrait les siens aux yeux étrangers comme on tend une clef : à l'autre d'imaginer le livre (son coeur) auquel celle-ci donnait accès. Ainsi donc, l'arbre des mots cachait - derrière leur silence - une forêt immense mais dévastée. Cet arbre plongeait ses racines si profondément dans une terre d'oubli que rien ne semblait pouvoir l'en arracher.
Drôle d'amour...

Maître Takoda était maintenant installée dans un canapé, dans une attitude si naturelle et pleine de noblesse que même ainsi H. eut l'impression qu'elle flottait encore! Elle lui parut plus belle encore ; la jeunesse de ses traits, le flamboiement de ses boucles, ses petits pieds, son regard brillant, son teint rose... il la détaillait dangeureusement - même la petite cicatrice au niveau de l'arcade (presque invisible à l'oeil nu) tentait vainement de se dérober à la vue de H. Mais il s'attachait aux moindres détails.
En s'asseyant, Takoda l'autorisait - non, l'invitait à faire de même : il prit place dans un canapé assez proche du sien ; la disposition des sièges engageait à la conversation - était promesse de discussions sages - voire de confidences...
Takoda avait servi une liqueur au parfum savamment fruité, et disposé à proximité des friandises - toujours silencieuse.
Depuis qu'il était entré, son amour des mots avait cédé devant le silence de la jeune et rousse Dame ; il avait eu beau triturer la feuille de fougère, c'était tout le feuillage de l'arbre qui frémissait devant elle. Il la regarda fixement dans les yeux, peut-être pour la dissuader de continuer davantage le chemin vers la forêt...

Ce parchemin loin d'être mal...agencé comme vous dites regorgeait d'intéressantes propositions, et si vous avez choisi de l'écrire de la sorte, c'est que de cette façon il exprimait exactement votre ressenti...Je...Qu'attendez vous de moi mon ami, au fond, je ne suis pas plus...
En lui se déroulait une lutte intense : la faire se détourner, ou l'attirer... Il fallait se décider...
En même temps, les derniers mots qu'elle avait prononcés dessinaient comme un mouvement de recul, quelque chose comme un doute qui s'était éteint au bout de ses lèvres carminées. Une roseur l'enveloppa.
Horacecirceto se sentit soudain projeté dans une liberté inconnue de lui... Il se décida.


Maître Takoda... - mais elle m'a nommé "mon ami"...?! Il avait osé lui couper la parole! Tant pis! Lance-toi... L'inspiration qu'il prit lui fit l'image d'un soupir... Il devait poursuivre, et cela vint...
Horacecirceto
Maître Takoda, vous me parliez d' "égratignures", et je dois reconnaître mon ignorance quant aux vôtres. Cependant, dès mon premier contact avec vos écrits, j'ai ressenti... disons une empathie avec ce que vous exprimiez. Il ne put réprimer un sourire gêné, car il sentait bien que Takoda ne semblait pas vouloir s'appesantir sur un tel sujet...
Vos paroles à l'instant me touchent. Comment dire l'impatience qui me poussait à venir frapper cette porte ? A venir quérir, auprès d'un être qui sait si bien marier les mots avec les émotions, la poésie avec la vérité des sentiments, rien qu'un geste ou qu'un regard ? De nouveau leurs regards se fixèrent l'un dans l'autre. Jugeait-elle de la sincérité de son propos ? Du moins, il comprit que des barrières cédaient : la bienséance n'étant pas ennemie de l'intimité, il baissa légèrement la voix tandis qu'elle inclinait un peu la tête.
Vous mériteriez ce titre de "Maître" uniquement pour cela, par ce que vous laissez lire à tous ceux - heureux! - sensibles à la musique jaillissant du vélin et de l'encre, par cette magie connue de vous seule... Une magicienne, oui, une fée rousse !
Tout en lui parlant, il refit machinalement, et en imagination, le geste de tout à l'heure : le visage de la Dame ne bougeait plus, mais son regard s'évadait, comme cherchant refuge dans la vision de quelque objet, en ce décor qui lui était familier.
Rien dans ce qu'il venait de dire ne pouvait éclairer la poétesse rousse
tout à fait sur ce qu'il espérait vraiment...
Sans mésestimer mes propres écrits, et puisqu'ils ont l'heur de vous plaire un peu, j'aimerais - si l'occasion m'était donnée, et si vous l'acceptiez - profiter du plaisir humble de devenir votre apprenti (un apprenti sorcier !...) ... ce serait pour moi chose rare, précieuse, dont je me ferais le plus digne possible...
Il ne sut dire si c'était sa requête, ou bien une pensée qui passa subrepticement dans l'esprit de Takoda, qui la fit sortir de cette étrange rêverie qui l'occupait jusqu'alors...Quelque chose le poussa davantage : il humecta ses lèvres à la liqueur de myrtille, puis...
Mon hommage doit vous paraître bien "commun" (d'où lui était venu ce mot ? Probablement craignait-il un refus doux et poli) et je dois avouer que votre beauté n'est pas étrangère à ma maladresse aïe!... un regard de côté et il se reprit aussi sec : mais je ne saurais exprimer plus qu'avec ceci... Il sortit de sa poche l'écrin qu'il posa devant Takoda, et qu'accompagnait son ultime rouleau...



Enfant, je regardais la nature infinie
Comme une girouette au vent tourne toujours,
Pour toujours se repaître aux terres de labours
Et laisser faire l’œuvre : ainsi passait la vie.

La terre comme une valse revigorante
Dansait. Son pas offert aux saisons m'entraînait.
De la fenêtre de ma chambre j’embaumais
Les paysages de ma terre omniprésente.

En automne mon souffle à la vitre brouillée
Imitait le brouillard humide des matins
Pour, en brise amoureuse, éveiller les jardins
Et offrir à son coeur un parfum d’hyménée.

La longue traîne blanche, à l’alliance des cieux
Et de l’hiver, endormait les belles mésanges...
Je veillais, moi, que les froids du Nord ne dérangent,
Ni l’assoupissement ni les corps amoureux...

C’était comme un élan de puissance insoumise
Que le cri annonçant : « Enfin, c’est le Printemps ! »
La sève m’inondait de larmes ; un torrent
De lumière insufflait une âme à ma promise.

Elle se redressait avec ses doigts fleuris ;
Sa voix d’or, un peu fière, illuminait le jour
De ses chants ; j’écoutais ses battements d’amour
Gonfler les floraisons parmi les gazouillis.

J’étais le promeneur, elle l’épaule rousse ;
Terre immense aux yeux d'émeraude chahutés
D'une beauté muette à mes yeux argentés ;
J’osais parfois l'étreindre - et comme elle était douce !

Alors, homme vivant, homme de nulle part
Les chemins me devinrent toujours plus étroits.
Ma terre avait le ciel où je grimpais parfois
Pour toujours l'embrasser d'un infini regard.
Takoda
D'un soupir naît parfois une idée et le vent de ce souffle l'embrase de telle sorte qu'elle se développe...
Visiblement, c'est ce qui c'était déroulé dans la tête du jeune postulant! Ainsi donc, découvrait il une empathie avec ses rimes...Pauvre empathie se dit elle, les blessures qui la faisaient bien souvent écrire ne devait pas non plus être pour lui des plus agréables...

Mais, il était impatient de rencontrer l'auteur des mots, cela lui arracha une moue enchanté et une inclinaison de tête pour qu'il poursuive. Le ton se fit alors à la confidence...La phrase qui suivit résonna mélodieusement à son oreille, chaque mot venant s'ajuster à une position parfaite, ou quasiment parfaite pour elle. Il était doué, elle ne pouvait que trouver cela flatteur qu'il choisisse par affinité son travail. Grands dieux que la vie était parfois bizarre à mettre sur notre chemin des pierres précieuses de la sorte. Elle jeta alors un coup d'oeil vague à l'edelweiss, un autre diamant avait aimé ses mots dans le temps...La Fraise prit une profonde inspire avant de renchérir:


Vous me faites là cadeau d'un bien précieux, car ceux qui touché par ce qui s'écrit sur mes vélins en sont d'excellents lecteurs m'est avis! Mais, et justement à ce titre là, il vous faudra abandonner le Maître et vous contentez d'un simple Takoda voire lorsque vous vous y serez fait d'un Tak...Je n'ai pas la pompeuse prétention de maîtriser quoi que ce soit...

Enfin, elle avait réussi à le dire, elle avala donc un doigt de liqueur écoutant la requête de celui auquel elle commençait à songer en tant qu'apprenti. Et croyez le ou non, l'osmose s'insérant dans le climat, c'est ce que celui ci lui demanda...Etre son apprenti! Lisait il dans ses pensées fut la chose qui vint s'imprimer à l'esprit mobile de la rouquine? Son hommage commun? Et sa beauté? Elle manqua de s'étrangler à la deuxième gorgée de liqueur, et c'est toussant qu'elle reçu le vélin et l'écrin...Les yeux s'ouvrirent de surprise, et c'est les mains tremblantes qu'elle souleva le couvercle découvrant la jolie broche.Le regard remonta le visage masculin lui faisant face pour se plonger dans son homonyme, tandis que la chaleur envahissait de nouveau ses joues. Raclement de gorge et un vague: "Merci, c'est vraiment beaucoup trop", s'échappa de sa gorge. Puis, elle attaqua le parchemin...
Le déroulant avec délicatesse, elle savoura les pleins et les déliés qu'il traçait, se plongeant alors dans sa lecture et arrivant au dernier point...


Ce sera...avec un plaisir et une joie, devrait je dire un... honneur, sûrement même plus, que lorsque vous serez nommé...je vous accueillerais icelieu...Ce vélin est encore une merveille, n'en doutez pas, et je...

Trop d'émotions, la feuille retomba lentement sur la table basse lâchée sans que ce ne soit voulu. Pourquoi? Pourquoi maintenant? Le regard gris, les mots...La tête de la Fraise, redevenait tornade.
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Horacecirceto
Silence.
Tout désormais le gagnait au silence. Evocateur. Silence marin d'une mer émeraude.
Il imaginait Takoda, amarrée à ses pensées les plus profondes et sincères. Il l'imaginait les laisser glisser le long de la plume légère. Il l'imaginait en longues heures de silence et de recueillement, le regard penché, se dévoiler - en mots jetés comme une ancre sur les vélins - ceux qu'il connaissait déjà et probablement tant d'autres qui lui demeuraient inaccessibles... inconnus!

Les lieux qu'il arpentait du regard depuis son entrée s'étoffaient de cette vision obsédante, à la fois étrange et belle, d'une chaude sensualité mais contenue - telles les fougues d'un torrent furieux remuent dans un lit trop étroit. Combien cela contrastait avec l'impression de calme et de détachement qu'elle tentait de laissait paraître à son visiteur! Simplement, certains signes... Et combien cela lui rendait Takoda - qu'il rencontrait pour la première fois - si responsable de son propre état à lui! Il la regarda.

Il ne cessait d'admirer sa douceur! Elle, essayait-elle, savait-elle, lisait-elle en lui ? Certes, il n'en doutait plus réellement ! Se doutait-elle que, derrière le gris voilant le regard de H., s'enfouissaient mille feux, mille couleurs, mille étoiles - qui illuminaient les mots de ses poèmes à lui, et qui brûlaient par les mots de ses poèmes à elle ? S'en rendit-elle compte ? Il n'eut pu en être certain, et pourtant...
Il l'entendit prendre une inspiration :

Vous me faites là cadeau d'un bien précieux, car ceux qui touché par ce qui s'écrit sur mes vélins en sont d'excellents lecteurs m'est avis! Mais, et justement à ce titre-là, il vous faudra abandonner Aïe! le Maître !!! et vous contentez d'un simple Takoda, voire, lorsque vous vous y serez fait, d'un Tak... !!!!!!!!!! Je n'ai pas la pompeuse prétention de maîtriser quoi que ce soit...
En livrant son poème et l'objet qui l'accompagnait, il ressentit son coeur bondir de sous la fougère. Elle même sembla rechercher dans la liqueur quelque subterfuge à l'émotion qui gagnait cet échange. Car elle fut surprise : Horacecirceto remarqua ces yeux d'émeraude s'écarquiller, et même les mains tremblaient - aurait-on dit... Elle le remercia probablement, ce ne fut pour lui qu'un murmure dans le martèlement de ses tempes. Alors il la fixa - elle le fixait aussi. Les lèvres rouges de Takoda remuaient - il n'entendait plus aucun son, plus aucun bruit : toute sa machinerie intérieure le remuait terriblement, et il se dit que la fragilité n'est que le doux symptôme de l'amour !
Tandis qu'elle se mettait à lire le poème, qu'il avait écrit dans une fièvre étonnante la veille au soir - presque d'un seul trait de plume - il n'osa plus enfin l'observer. Comment combler ces instants ? Il remarqua alors un edelweiss, aux éclats rutilants, semblables à des larmes, et une vague le submergea...

Ce sera...avec un plaisir et une joie, devrait je dire un... honneur, sûrement même plus, que lorsque vous serez nommé...je vous accueillerais icelieu...Ce vélin est encore une merveille, n'en doutez pas, et je... Ces paroles qu'il espérait tant auraient dû le rendre heureux - plaisir, joie, honneur !... vous serez nommé... je vous accueillerais... - mais - Une merveille ! - un autre poids - plus lourd - l'oppressa en cet instant.
Lorsque le parchemin glissa sur la table, et lorsque Horacecirceto vit que, pris dans cet élan, son feuillet (désormais celui de Takoda) allait s'échouer par terre, le jeune homme se redressa pour le récupérer. Son geste fut si vif, qu'en voulant le remettre à la poétesse, il ne put s'empêcher de tendre ses doigts - espérant qu'une de ses chanceuses phalanges frôle la main délicate de cette jeune femme. Le ressentit-elle ? Y eut-il même un léger frôlement ?
H. se retrouva comme accroupi devant elle, avec à la main le précieux parchemin tendu vers elle, et le regard gris en quête du regard émeraude. Il n'eut alors qu'un mot - mais celui-ci recelait bien plus qu'il exprimait :

Merci... Le reste ne fut qu'une brise dans le silence - la feuille de fougère se détacha et tomba lentement pour s'étendre à ses pieds. Cela mit quelques secondes... une éternité... une vie... ... Tak...
Des poèmes naissaient en lui...
Takoda
Et alors même que leurs souffles étaient suspendus à ce parchemin envolé et que les peaux se frolaient si légèrement que même une plume n'en aurait pas appuyée plus fine caresse, le chêne fut de nouveau frappé de coups légers et discrets, juste assez pour faire tourner la tête de la Fraise.


Excusez moi un instant...

Se dirigeant vers la porte de la salle, elle l'entrouvrit, laissant le domestique lui glisser le pli à la main avec un sourire engageant. Elle referma lentement le panneau de chêne, dépliant la missive et souriant, se dirigea vers le sieur.

Vos voeux sont semblent ils exaucé, l'on me mande votre nomination au grade d'apprenti...Nous allons donc...travailler ensemble si je ne m'abuse...Bienvenue dans vos nouveaux murs mon cher apprenti!

Enfin un peu de compagnie dans ce vide qu'elle habitait...Mais il serait bien temps de se réjouir d'écrire à deux plus tard, il fallait fêter ça et lui montrer ce qui serait son futur bureau...Tout se bousculait mais de façon intéressante, actions comme pensée...

Prenez donc un autre verre et buvons à cette belle journée! A l'écriture et à ses joies, à la Confrérie et ses habitants, qu'elle vous apporte le meilleur!
Le bureau près du mien sera le votre, nous commencerons les exercices et autres tortures dès demain!


L'alcool avait il quelques peu délié sa langue ou n'était ce que la joie de cette nomination...toujours est il que lorsqu'ils trinquèrent les yeux dans les yeux, la vie semblait bien pétillante.
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Horacecirceto
...oda...
La voix de H. fut suspendue, et les frémissements devinrent si bruyants qu'ils se matérialisèrent soudain en coups légèrement redoublés :
Excusez moi un instant... Le temps qu'il réalise, Takoda - qui s'était levée pour ouvrir la porte - revenait vers lui un fin papier scellé à la main.
Son sourire n'était pas feint, et il comprit en entendant les paroles sortir de la bouche du Maître.
Lui non plus ne feignit pas...

Vos voeux sont semblent ils exaucé, l'on me mande votre nomination au grade d'apprenti...Nous allons donc...travailler ensemble si je ne m'abuse...Bienvenue dans vos nouveaux murs mon cher apprenti!
Il trembla d'excitation, un verre à la main, à la fois fier et docile, lorsque Takoda lui montra sa table de travail : car ce devait être là qu'il s'exercerait, et partagerait, et souffrirait avec la belle rousse les tourments et les passions de l'écriture !
Apprenti..! Nominé pour faire partie de la Confrérie...! En trinquant, il s'imaginait heureux... et dans les yeux, l'émeraude devint un défi : le travail serait sa nouvelle vie, sa poésie le réceptacle de ses plus beaux efforts - en même temps que le plus généreux de ses dons...
Par le regard qu'il lança à Takoda qui lui faisait face, il tenta de dire sa joie, marquée par la Grâce qu'on lui permettait...

Demain, dès l'aube...*
Il n'avait plus qu'à rêver aux brumes matinales qui se lèveraient bientôt - cela lui paraîtrait tout de même long... mais tous les rêves lui étaient permis - et l'autorisèrent à glisser la main sur la table qui lui était ainsi dévolue.
Il lui fallait partir désormais : car c'en était trop pour lui, en une seule journée ! Mais il connaissait - désormais également - le chemin : il reposa le verre, salua la rousse, et se dirigea vers la porte. Franchissant le seuil, et dans un sursaut d'esprit, Horacecirceto se tourna légèrement en disant :

Vous pourrez compter sur moi, il tritura encore sa fougère, et me permettrez-vous alors de connaître le secret du nom de cette pièce chère à tous les deux...?
Sans attendre la réponse, il salua de nouveau, fixa les yeux verts, et sortit...
* Victor H.
Horacecirceto
Il était tôt... (trop tôt ?...)
Horacecirceto était partagé entre l'excitation liée à son nouveau statut - et par le fait de s'installer dans l' "atelier" de Takoda - et l'embarras après avoir dû quitter si précipitamment la salle bien-nommée - et interrompu le fil de la discussion engagée.
Sûr : rencontrer le Maître et pouvoir suivre ses enseignements devenaient ses priorités : il avait préparer son matériel - le matériau, lui, était toujours à disposition ! et se tenait là, dans le couloir, devant LA porte.
Bien entendu, il dut vérifier que deux choses ne manquaient pas : la dite fougère - sa fougère... - ainsi qu'un rouleau de parchemin, le dernier-né de son esprit un peu tourmenté, et qu'il destinait à Takoda... chaque regard du Maître sur ses écrits lui devenait "indispensable" - ce devait d'ailleurs être une obligation, non ? Il n'en savait plus rien...! Du vert sur le vélin, cela créait chez lui des images inédites !!!
Donc il patienta un peu, s'éloignant de temps en temps afin de ne pas paraître impatient, et longeait le couloir - refaisant de mémoire la liste de son "attirail" (peu encombrant, mais tout de même !) qu'il transportait ce matin.
Puis ce fut l'attente...
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