Horacecirceto


Au moment de partir, Horacecirceto, qui n'était plus à une audace ni à une maladresse près, fut pris d'un élan.
Comme visiblement la Maîtresse des lieux n'était pas dans sa salle (on lui en avait décrit l'atmosphère, sans plus, mais cela le rendait d'autant plus impatient), et qu'il serait bien temps de revenir frapper à cette porte (il faudrait que Takoda lui enseigne le sens du nom donné... Tik, Tak... ?),
il se mit au travail... assis au pied de cette grande porte...
Au dos du parchemin, sur lequel se lisaient les lignes récitées à l'instant, il fit son portrait, d'un trait fin, dessin jouet d'une lumière tombée d'une étrange fenêtre, et à la fois jouet des ombres qui lui donnaient au final une véracité étonnante - même pour l'auteur de cet autoportrait !
Cela ne lui prit que quelques minutes. Du coup il s'attarda devant lui-même : un beau visage juvénile, effilé sans être maigre, des sourcils peu fournis surmontant un regard perçant, des yeux profonds auxquels il n'avait pu rendre la couleur bleu-gris, ni totalement l'intensité de l'expression (flamme dans la joie, cendre dans la peine)... il le regretta.
De même, il trouvait ratée sa bouche, dont il essaya discrètement d'épaissir (juste un peu) la lèvre supérieure. Enfin, ce menton volontaire et imberbe (recouvert, en vrai, d'un fin duvet dû à sa négligence ces derniers temps...)
Bref, c'était un tout jeune homme, prompt à l'exaltation comme aux pires des souffrances (il connaissait peu de l'amour, mais il en savait déjà décrire toutes les dérives, tous les excès !). Ce portrait en témoignait à sa façon. Maître Takoda pourrait se faire une idée plus précise du personnage !
Ah oui, il était allé cueillir une feuille de fougère, une de ces feuilles qu'il porterait donc chaque fois, à hauteur du coeur (bah ça !) et dessina celle-ci au pied du portrait - comme une marque, un signe de reconnaissance...
Enfin, il roula le parchemin et le noua d'une ficelle de lin. Ne sachant où le laisser, il se contenta de le déposer sur le pas de porte. Le rouleau pouvait bien rouler... ce serait le destin qui lui dicterait le sens de son mouvement.
Cette fois, Horacecirceto s'en alla, heureux de ce moment, de cet élan impromptu. Un dernier regard sur le nom de la salle : sûr, il reviendrait juste pour savoir... et peut-être davantage !
Comme visiblement la Maîtresse des lieux n'était pas dans sa salle (on lui en avait décrit l'atmosphère, sans plus, mais cela le rendait d'autant plus impatient), et qu'il serait bien temps de revenir frapper à cette porte (il faudrait que Takoda lui enseigne le sens du nom donné... Tik, Tak... ?),
il se mit au travail... assis au pied de cette grande porte...
Au dos du parchemin, sur lequel se lisaient les lignes récitées à l'instant, il fit son portrait, d'un trait fin, dessin jouet d'une lumière tombée d'une étrange fenêtre, et à la fois jouet des ombres qui lui donnaient au final une véracité étonnante - même pour l'auteur de cet autoportrait !
Cela ne lui prit que quelques minutes. Du coup il s'attarda devant lui-même : un beau visage juvénile, effilé sans être maigre, des sourcils peu fournis surmontant un regard perçant, des yeux profonds auxquels il n'avait pu rendre la couleur bleu-gris, ni totalement l'intensité de l'expression (flamme dans la joie, cendre dans la peine)... il le regretta.
De même, il trouvait ratée sa bouche, dont il essaya discrètement d'épaissir (juste un peu) la lèvre supérieure. Enfin, ce menton volontaire et imberbe (recouvert, en vrai, d'un fin duvet dû à sa négligence ces derniers temps...)
Bref, c'était un tout jeune homme, prompt à l'exaltation comme aux pires des souffrances (il connaissait peu de l'amour, mais il en savait déjà décrire toutes les dérives, tous les excès !). Ce portrait en témoignait à sa façon. Maître Takoda pourrait se faire une idée plus précise du personnage !
Ah oui, il était allé cueillir une feuille de fougère, une de ces feuilles qu'il porterait donc chaque fois, à hauteur du coeur (bah ça !) et dessina celle-ci au pied du portrait - comme une marque, un signe de reconnaissance...
Enfin, il roula le parchemin et le noua d'une ficelle de lin. Ne sachant où le laisser, il se contenta de le déposer sur le pas de porte. Le rouleau pouvait bien rouler... ce serait le destin qui lui dicterait le sens de son mouvement.
Cette fois, Horacecirceto s'en alla, heureux de ce moment, de cet élan impromptu. Un dernier regard sur le nom de la salle : sûr, il reviendrait juste pour savoir... et peut-être davantage !