La nuit commençait doucement à tomber. Il regardait la lune arriver peu à peu pour s'installer dans le ciel noir d'Angers. Il faisait froid, mais le temps était relativement sec, ce qui était agréable pour les campeurs bretons des Bonnets Rouges qui s'étaient installés là, autour de ce feu. Lui, assis sur une pierre, attendait que le temps passe. Pas qu'il s'ennuyait, non, mais il avait un rendez-vous qui devait se dérouler discrètement, et l'obscurité était donc une très bonne chose pour cela. En attendant que l'heure arrive, il relut à la lueur des flammes l'une des nombreuses lettres qu'il gardait dans sa sacoche.
Nigel a écrit:
Frère,
Je ne sais pas si cette lettre te trouvera un jour, mais si, par miracle, tu poses tes yeux sur ces lignes, alors j'en serai heureux.
Je sais que tu es parti depuis longtemps, malgré toi. Je voulais que tu saches que, contrairement à toi, je n'ai pas abandonné mes obligations. Voilà plusieurs années que je suis le Gardien d'Orian, le frère de Nathan. Jusque là, ça s'est toujours bien passé, malgré qu'il semble ne pas m'apprécier depuis qu'il a découvert mon existence et ma fonction. Il sait que je suis là en permanence, mais bon, il s'y fait, j'imagine. Ca fait longtemps qu'on ne s'est pas parlé, lui et moi, mais je remplis mon office. Je l'ai déjà sauvé de deux ou trois gros pétrins dans lesquels il a la bonne idée de se fourrer sans vraiment savoir comme il le fait. Ca a au moins le mérite de pimenter un peu mon existence. Mais je suis fier de servir les Sidjéno.
J'espère que tu vas bien là où tu es. Et que tu n'es pas parti pour rien.
Ton frère,
Nigel
1462
Bien sûr qu'il n'était pas parti pour rien. Il s'était échappé de ce schéma déjà arrêté que l'on faisait de sa vie : lui, le garde du corps, le discret, l'invisible ? C'était méconnaître le brun qui n'aimait pas franchement être mis à part. S'il ne se voyait pas comme un grand chef d'armée, il savait que son ascension militaire et sociale était sur la pente montante et ne saurait en redescendre. Et il avait bien l'intention de briller un jour par son travail ou sa fidélité.
Il savait que Nigel aimait cette mission, au fond de lui. Il l'avait quand même un peu choisie, tout de même, pour s'y donner autant ! Et tout cela pour ressembler au tandem si célèbre formé par leurs arrières-grands-pères : Kezan et Lykaos. Kezan, grand et large d'épaules, possédait une épaisse chevelure blonde tirant sur le blanc, une barbe bien fournie assortie et une paire d'yeux perçants donc le bleu jurait avec la pâleur de sa peau. Vêtu d'un élégant et confortable manteau de couleur ocre, qui avait l'air de très bonne facture, il marchait d'un air fier dans les rues où tout le monde s'écartait pour le laisser passer. Il avait l'assurance et l'arrogance d'un grand homme que tous respectent. Sa stature, sa façon de se mouvoir, de regarder les gens, tout en lui inspirait à la fois le respect et la crainte. Mais chacun qui le croisait savait parfaitement que l'homme était un faux honnête et un très - trop ? - habile marchand. Et si personne ne venait lui chercher des noises, c'était d'une part grâce à cette assurance affichée, et d'autre part à la présence d'un autre homme, tout aussi grand que lui. Vêtu de façon plus sombre, il était bien plus discret que celui qu'il accompagnait en permanence. La plupart des gens pensaient qu'il était un garde du corps engagé par Kezan et payé à prix d'or pour assurer sa survie à tout moment, mais le dénommé Lykaos était là de son plein gré.
Ceux qui déjà à l'époque connaissaient l'histoire de la famille Sidjéno savaient qu'il était là gratuitement et de son plein gré : la génération de Kezan et Lykaos avait remis au goût du jour la vieille et désuette tradition ancestrale. Car ces deux-là étaient frères : frères de sang, frères d'armes et de parole, frères en tout point, sauf que l'un était aussi blond que l'autre était brun. Cette coutume ancienne voulait que l'héritier du sang, de la première branche - dont était issu Kezan - devait être à tout pris protégé pour transmettre le sang afin que la famille jamais ne s'éteigne. Pour cela, les héritiers étaient protégés par les membres de la seconde branche - celle de Lykaos - dès leur plus jeune âge. On leur attribuait à chacun un Gardien proche de leur âge afin d'avoir une protection la plus durable possible.
Ainsi, chaque membre de la seconde branche - la branche "noire" - était formé par l'un de ses prédecesseurs pour protéger l'un des membres de la première branche - la branche "blanche" - et jurait de protéger l'autre. Lykaos avait ainsi juré de protéger pour toujours son frère au péril de sa propre existence, et il avait tenu parole. Et Nigel avait fait pareil, pour protéger Orian.
Le breton soupira. Il sortit de ses pensées et regarda la lune ; il n'était pas déjà temps d'y aller. Afin de patienter encore, il prit une autre lettre.
Nigel a écrit:
Frère,
J'espère que tout va bien pour toi. Ca va, la Bretagne ? Il paraît que c'est relativement calme, depuis quelques années, contrairement à l'Anjou qui ne cesse d'être en ébullition. Tu me disais que tu servais le Marquis de Dol, j'ai trouvé ça un peu ironique, je te l'avoue : tu pars d'une famille pour éviter de protéger quelqu'un et te voilà engagé pour en protéger un autre. Mais je sais ce que tu vas encore me dire : c'est ton choix propre, et puis ce n'est pas pareil, tu restes libre de partir. Mais quand même, je trouvais ça amusant. Mais je te l'accorde d'avance : effectivement, moi, je n'ai pas choisi.
Il est vrai, je l'ai longtemps détesté. Car si je m'étais engagé à servir les Sidjéno, j'ai vu au début qu'on me donnait à protéger Orian, et je me demandais ce que je ferais, affublé d'un cornichon pareil. A l'époque, son père m'avait donné ma mission, et c'était à lui que j'avais donné mon allégeance. C'était June qui était sympathique, et Orian qui me semblait rude à vivre. Je l'ai longtemps surveillé à contrecur, car je pensais que c'était simplement un idiot notoire qui ne valait pas le sang qui coulait dans ses veines. Il était mis en avant, chouchouté par Koraï, et moi j'étais jaloux. Jaloux de sa petite vie tranquille, de l'amour qui lui était porté ; je le voyais faire tout pour porter préjudice à son père, son père qui semblait faire tant pour lui. Mais je pense aujourd'hui que je m'étais trompé. Je m'étais mis le doigt dans lil, jusqu'au coude.
Je ne sais pas si j'aurais préféré protéger Nathan, ou Wyllas, ou encore un autre Sidjéno. Ma vie aurait-elle été radicalement différente ? Peut-être. Je ne saurai jamais. Je n'ai pas l'impression que June a changé, simplement qu'il se révèle de jour en jour comme celui qu'il est vraiment. Orian, lui, a changé. Du blond timide, gentil, garnement, il est devenu un homme dur, sans pitié, avec ce regard glacial qui, dans l'obscurité, ferait presque croire à celui de son arrière-grand-père Kezan sur le portrait qui est dans la grande salle de la Maison Sidjéno. En fait, je crois qu'on a échangé nos façons d'être. J'ai appris à l'apprécier, et lui à me détester.
Donne-moi de tes nouvelles.
Ton frère,
Nigel
1463
Il sourit à l'évocation de la ressemblance de leur mission. En effet, cela impliquait de protéger quelqu'un. Mais si Nigel protégeait Orian, lui était plus au service armé de Lemerco, comme le ferait n'importe quel Chevalier pour son suzerain. Aussi, si c'était un peu comparable car tous deux avaient prêté serment, le breton n'allait pas être mis à mort s'il refusait ou abandonnait sa mission. Nigel si. Il se rappelait très bien des mots choisis depuis la nuit des temps pour le serment des Gardiens chez les Sidjéno. Et il revoyait les yeux de glace posés sur lui et cette voix suave qui lui ordonnait de protéger Nathan.
"Tu protégeras la vie de mon fils au péril de la tienne, Gardien. Son existence est ton existence. La tienne ne perdurera que par la sienne. Il sera ton seul et unique protégé, ton alter ego ; et si tu dois mourir, c'est parce que tu seras mort en le protégeant, ou que tu devras te donner la mort pour avoir failli à ta mission. Tu seras son dernier rempart à abattre face à la mort."
Ainsi, il avait ployé le genou et juré. Mais dans sa voix s'entendait ce refus évident de la sentence, et le chef de famille l'avait fait répéter trois fois jusqu'à paraître à peu près satisfait du serment du brun. Mais lui avait tout prévu pour la suite. Et aujourd'hui, il souriait encore de sa machiavélique débandade pour échapper à ce destin vicieux qui consistait à oublier sa propre vie pour protéger celle de quelqu'un d'autre. Une troisième lettre.
Nigel a écrit:
Frère,
Je m'inquiète pour Orian. Je sais ce que tu vas penser : d'habitude, dans mes lettres, je parle de la pluie et du beau temps, je dis où je suis allé. Mais justement : je ne vais plus nulle part, car Orian non plus. Il s'enferme dans son château en attendant quelque chose. Et vu comme il attend, je doute que ce soit les jours meilleurs qu'il espère voir arriver. Il ère d'une pièce à l'autre en buvant de l'alcool et en mangeant des plantes qui, j'imagine, doivent lui faire du bien à court terme et le contraire à long terme. J'ai choisi de ne plus me laisser voir pour l'instant ; il entre dans une colère noire à chaque fois qu'il entend un pas, qu'il voit une ombre. Il me déteste de plus en plus chaque jour, m'invectivant même quand je ne me montre pas.
J'avoue ne pas savoir quoi faire. Il ne voit plus grand-monde. Qu'aurais-tu fait ?
Ton frère,
Nigel
1464
Ce qu'il aurait fait ? Rien. Il s'était barré depuis bien longtemps de cette vie dont il n'aurait pas choisi le destin. Il avait ainsi évité de devoir se creuser la tête pour régler des problèmes qui n'étaient pas les siens. Le soir du serment, après avoir défié June du regard, il était parti se coucher. Mais, sous sa couche, tout était prêt. Son éternelle sacoche, remplie de ses maigres effets personnels, un manteau chaud, sa paire de bottes. Il avait payé l'un des jeunes palefreniers pour que celui-ci l'accompagne dans son périple. En pleine nuit, il était parvenu à sortir discrètement de sa chambre, avait rejoint les écuries de la Maison Sidjéno où l'attendait le jeune garçon, accompagné de deux vigoureuses montures déjà harnachées. Tout se déroulait comme prévu. Ils étaient tous deux montés sur leurs chevaux, et avaient galopé jusqu'au portail. Là, alors que le garçon l'attendait plus loin sur le chemin, il s'était retourné et avait pris un long instant pour admirer la grande et vieille dame de pierre qu'il quittait ce jour et pour toujours. Sa demeure familiale lui manquerait, mais elle serait bien la seule. Il avait simplement laissé un mot à son jeune frère Nigel, expliquant son départ malgré le refus de celui-ci de le suivre, et s'en était allé. Ainsi s'était fanée la maigre existence qu'il avait décidé de quitter. Il avait disparu.
Et il posa les yeux sur la dernière lettre. Un sourire se dessina sur les lèvres du breton, car demain matin il reverrait son frère. Il avait accepté l'invitation de Nigel.
Nigel a écrit:
Frère,
Je t'ai vu à Angers aujourd'hui. Tu m'avais dit que tu viendrais bientôt, mais je ne savais pas si on pourrait se voir. Orian ne quitte pas le Lude, et je ne peux quitter Orian, du coup ce n'est pas simple pour arriver à te voir. Je sais que les batailles vont être un peu en pause bientôt, les armées royales doivent aller reprendre des forces et vous allez être tranquilles deux ou trois jours. Viens donc au Lude me rendre visite, cela fait tant d'années que l'on ne s'est pas vus. Viens donc après-demain ; prends la direction du Lude, et retrouve moi à l'aube sous le grand hêtre près de l'entrée. Si je n'y suis pas pour diverses raisons, prends le chemin à droite de l'arbre, suis-le et tu trouveras la porte d'un tunnel qui mène jusqu'au château. Je te retrouverai là.
J'ai hâte.
Ton frère,
Nigel
1464
Il était temps d'y aller. Il rangea les lettres dans sa sacoche et se leva puis se dirigea vers la ville. A un des gars du camp qui lui demanda où il allait, il prétexta qu'il allait passer la soirée en charmante compagnie. L'autre sourit et lui tapa dans le dos en l'encourageant à prendre son pied et il lui sourit en retour. Arrivé à la ville, il retrouve un marchand de chevaux avec qui il avait rendez-vous et qui lui tendit les rênes d'un jeune hongre en échange d'une lourde bourse. Une fois juché sur sa monture, il prit la direction du Lude, le château indiqué par Nigel. Il en avait pour une certaine partie de la nuit, mais ils devaient se retrouver au petit matin près d'un grand hêtre.
Le voyage fait, il attacha son destrier à un arbre près d'un bosquet et se rendit discrètement à l'endroit indiqué. Il attendit quelques minutes, puis passa au plan B. Nigel avait écrit que s'il n'était pas sous le grand hêtre comme prévu, c'est qu'il serait à l'intérieur du château, et le Chevalier prit le chemin indiqué, passa la porte et suivit le tunnel jusqu'à arriver à une lourde porte de bois. Il écouta afin de savoir s'il y avait du bruit, et pensa qu'il n'avait vu personne jusque là, ce qui était vraiment étrange. Orian vivait-il vraiment comme un ermite, seulement accompagné par sa conscience et l'ombre de Nigel ? C'était étrange. Khaleb pinça les lèvres, embêté. Il espérait rester discret, mais comment pouvait-il l'être s'il ne savait pas où pouvaient être les éventuels observateurs de son passage dans le château ? Haussant les épaules, il décida d'improviser et poussa doucement le pan de bois qui grinça timidement. Jetant un oeil dans la pièce, il s'aperçut que c'était une cuisine. Vide, comme prévu. Il ouvrit complètement la porte et entra dans la pièce. Aucun bruit. Aucune odeur, si ce n'était celle du renfermé. Prudent, il traversa le lieu et se rendit à l'autre porte, ouverte celle-là, qui donnait sur une sorte de grande salle à manger, pourvue de décorations comme on pouvait se les imaginer dans un grand château de l'époque. Traversant encore cette pièce, il en découvrit d'autres, vides aussi de toute présence humaine ou animale, comme venant d'être abandonnées.
A force de découverte, il arriva devant un grand escalier de bois qui le menait dans les étages. Puisqu'il ne semblait rien y avoir au rez-de-chaussée, il se décida à poser un pied sur les marches grinçantes et, arrivé en haut, ouvrit la première porte.
Ce qu'il fit en premier ? Lever les yeux. Car si l'action - ou plutôt l'inaction - se passait aussi sur le plancher, le premier rôle était accroché par une corde à la poutre du plafond, laissant la vision de sa langue pendante aux yeux du monde et du brun venu rendre visite. Les yeux accrochés à la silhouette sombre du pendu, il reconnut avec peine les traits fatigués du visage, jusqu'à croire que c'était là le père, et non le fils. Il détailla le visage, les yeux bleus fatigués, vidés de toute vie, la peau pâle. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu Orian.
"Ainsi, tu as mis ton plan à exécution."
Car Nigel avait su lui faire sentir qu'Orian cherchait la mort. Et s'il n'arrivait pas toute seule, il était largement capable de se la donner. Voire de la donner à ceux qui se mettraient sur son passage. Et qui d'autre que son éternel Gardien pouvait se mettre entre le blond et la fin ? Le Chevalier tourna la tête, vit qu'un deuxième homme était là. Il ferma les yeux un instant, juste le temps de s'entendre dire la funeste sentence : il était arrivé trop tard. Son frère était parti. Il inspira longuement, humant au passage l'odeur désagréable des fins de vie, et s'approcha du corps laissé sur le sol. Posant un genou à terre, il regarda avec bienveillance les yeux éteints du Gardien, laissa son regard parcourir son visage, sa gorge blessée d'où s'écoulait avant un filet de sang séché. Il posa une main sur le front du Sidjéno, caressa tendrement la peau froide et laissa malgré lui s'échapper quelques larmes. Que pouvait-il faire, à présent, à part continuer son existence ? Son idée première de repartir d'ici avec son frère venait de s'éteindre et de se faire oublier.
"Je suis désolé."
Il fit une pause, comme si le cadavre allait se réveiller pour le regarder et l'écouter parler. Il continua de caresser avec douceur le front tout en reprenant la parole avec difficulté, la gorge serrée.
"... Je suis désolé de ne pas t'avoir pris avec moi il y a tant d'années maintenant. Tu avais refusé de me suivre, invoquant un utopique honneur familial. Vois ce qu'il t'a fait. Je sais aujourd'hui que j'aurais du te prendre avec moi par la force."
Il déglutit.
"Repose-toi, mon frère. Prends pour toi tout le temps que tu as donné pour lui depuis que tu as juré. Tu aurais mérité une vie meilleure."
Laissant là Nigel, il se releva et vit sur le bureau les lettres laissées par Orian. Laissant celle destinée à Abondance, il lut la lettre à June, et ne sait quoi en penser. Il la prend, et regarde autour de lui. Que faire, à présent, à part respecter la volonté d'Orian et de faire envoyer cette lettre à son père ?
Alors que rien ne semblait lui donner envie à ce moment précis, alors qu'il ne savait pas où aller à présent que sa résolution de sauver son frère était avortée, il trouva sur le sol, tombés du bureau, une plume, un flacon d'encre et un parchemin. Prenant le matériel, s'asseyant un instant sur le plancher, il écrivit à celui qu'il estimait être responsable de tous les malheurs du monde. A sa lettre, il joignit celle qu'Orian avait écrite pour son père. Prenant les deux parchemins, il se dirigea vers la porte et s'arrêta avant de mettre la main sur le pan de bois. Et il revit, un instant, ce moment où il s'était arrêté, puis retourné pour regarder une dernière fois la Maison Sidjéno. Mais cette fois, ce n'était pas la grande et fière dame de pierre qu'il regardait. C'était les mèches sombres de son frère qui s'étaient évanouies sur le plancher, sa main inerte laissée sur le sol. Il eut la même réaction qu'autrefois.
"A Dieu, mon frère."
Et il partit loin, donnant au passage à un messager d'Angers les lettres à destination de la maison Sidjéno.
Citation:
June,
Ton fils est mort. Mon frère est mort.
Mais tandis que certains partent vers le destin que tu leur avais donné, tel un divin décideur, un autre qui avait un jour décidé de se soustraire à ton funeste projet est vivant. Plus que jamais.
Une partie de moi s'en est allée il y a peu. Pleure donc ce lien qui vient de se recréer entre nous, alors qu'un pan de ton existence s'effondre à son tour.
Un jour, la Mort te rappellera à tes obligations. Je me chargerai de lui prêter main forte.
Ton éternel Antéchrist,
Elios Sidjéno
1464
Ce RP est ouvert à tous ! A vous d'écrire la suite...
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