Takoda
L'esprit embué, la mine renfrognée, Thaïs, avait traîné son corps, plus qu'autre chose, dans une vulgaire habitude, jusqu'à une des nombreuses tavernes d'Angers. L'oeil loin d'être aussi vif qu'à l'ordinaire était bouffi, trace d'un manque de sommeil autant que des larmes versées. Même les mots tracés inlassablement à la lumière de la bougie ne parvenaient pas à calmer la boule insidieusement glissée dans sa gorge. L'histoire était elle destinée à se répéter inlassablement?
Les émeraudes dans le vague, elle replongea dans l'année passée. Elle s'était cloîtrée, volontairement. Oubliant tout le monde, s'oubliant elle, pour se plonger dans une sorte de mécanique léthargique où rien d'autre qu'Eleanor ne comptait. Elle avait dit à Arry qu'elle ne l'aimait pas, l'avait poussé dans les bras d'Eldearde et s'était laissé porter par l'habitude. Le bébé aidant, les traités, les conseils, le tourbillon d'activités monotones, les quelques lettres à Maleus...elle ne s'était pas rendue compte que déjà l'hiver se présentait. Lasse, elle était lasse. Et l'occasion de voyage s'était présentée, comme une bouffée d'oxygène. Ce qui était vrai...Jusqu'à...Un soupire étreint les carmines et la d'Ambrois revient au monde qui l'entoure réellement.
Elle est devant la porte du "Canard Laquais", elle regarde par la fenêtre, la Malemort est là... C'est amusant comme le retour en arrière est complet. Elle ne croise pas souvent Mélissandre et pourtant, elles ont toujours été ravies de se voir. Le seuil franchi, la tête des mauvais jours incite à un échange amical où règne les sous entendus. Sans rien dire, tout est expliqué vaguement. Cette sensation d'être une marionette et qu'un autre tire les ficelles, ce rôle ne lui sied plus, elle se sent enfermée.
Le contact de la menotte royale sur sa main, dans son dos lui font remonter les souvenirs. Il avait dit qu'elle n'était pas un passe temps, maintenant, elle peinait à le croire. Elle n'avait plus confiance. Qui plus est, elle était tiraillée dans ses rapports avec Maleus, ce qui n'arrangeait pas les choses. Elle venait de se rendre compte de l'ampleur d'une année sur ses relations aux autres. Elle était un fantôme, invisible, insipide, imbuvable...
Mais pas le temps de sapitoyer, le réconfort de l'altesse sortie de son passé est interrompu par un flot inhabituel de visiteurs tous plus colorés les uns que les autres...D'ordinaire, le sourire se serait étalé franchement et elle aurait écouté les uns et les autres avec bienveillance, d'autant que Katina et Miriella comptaient au lot de ce paysage merveilleux. Mais là, elle s'était contentée d'écouter, y allant de temps en temps de son petit mot histoire de faire semblant...
Et de fil en aiguille, de chanson paillarde en verres de vin, de blagues en plaisanteries, le tout destiné à la retenir en Anjou et plus encore dans la capitale, la rouquine s'était retrouvée avec une pancarte où Katina avait écrit: "Prisonnière de Guerre Angevine". Et elle ne l'avait pas ôté...
De toute façon, je pars ce soir!
Teuh, teuh, non, tu es une kidnapée de l'Anjou, une prisonnière de guerre! avait rétorqué Katina
Ne pars pas, ici tu as toutes tes amies pour te soutenir. Et fuir n'est pas la solution avait renchéri Miriella
Je pars ce soir, pas la peine de me retenir bande de butées!
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Les émeraudes dans le vague, elle replongea dans l'année passée. Elle s'était cloîtrée, volontairement. Oubliant tout le monde, s'oubliant elle, pour se plonger dans une sorte de mécanique léthargique où rien d'autre qu'Eleanor ne comptait. Elle avait dit à Arry qu'elle ne l'aimait pas, l'avait poussé dans les bras d'Eldearde et s'était laissé porter par l'habitude. Le bébé aidant, les traités, les conseils, le tourbillon d'activités monotones, les quelques lettres à Maleus...elle ne s'était pas rendue compte que déjà l'hiver se présentait. Lasse, elle était lasse. Et l'occasion de voyage s'était présentée, comme une bouffée d'oxygène. Ce qui était vrai...Jusqu'à...Un soupire étreint les carmines et la d'Ambrois revient au monde qui l'entoure réellement.
Elle est devant la porte du "Canard Laquais", elle regarde par la fenêtre, la Malemort est là... C'est amusant comme le retour en arrière est complet. Elle ne croise pas souvent Mélissandre et pourtant, elles ont toujours été ravies de se voir. Le seuil franchi, la tête des mauvais jours incite à un échange amical où règne les sous entendus. Sans rien dire, tout est expliqué vaguement. Cette sensation d'être une marionette et qu'un autre tire les ficelles, ce rôle ne lui sied plus, elle se sent enfermée.
Le contact de la menotte royale sur sa main, dans son dos lui font remonter les souvenirs. Il avait dit qu'elle n'était pas un passe temps, maintenant, elle peinait à le croire. Elle n'avait plus confiance. Qui plus est, elle était tiraillée dans ses rapports avec Maleus, ce qui n'arrangeait pas les choses. Elle venait de se rendre compte de l'ampleur d'une année sur ses relations aux autres. Elle était un fantôme, invisible, insipide, imbuvable...
Mais pas le temps de sapitoyer, le réconfort de l'altesse sortie de son passé est interrompu par un flot inhabituel de visiteurs tous plus colorés les uns que les autres...D'ordinaire, le sourire se serait étalé franchement et elle aurait écouté les uns et les autres avec bienveillance, d'autant que Katina et Miriella comptaient au lot de ce paysage merveilleux. Mais là, elle s'était contentée d'écouter, y allant de temps en temps de son petit mot histoire de faire semblant...
Et de fil en aiguille, de chanson paillarde en verres de vin, de blagues en plaisanteries, le tout destiné à la retenir en Anjou et plus encore dans la capitale, la rouquine s'était retrouvée avec une pancarte où Katina avait écrit: "Prisonnière de Guerre Angevine". Et elle ne l'avait pas ôté...
De toute façon, je pars ce soir!
Teuh, teuh, non, tu es une kidnapée de l'Anjou, une prisonnière de guerre! avait rétorqué Katina
Ne pars pas, ici tu as toutes tes amies pour te soutenir. Et fuir n'est pas la solution avait renchéri Miriella
Je pars ce soir, pas la peine de me retenir bande de butées!
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