Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Parler de ses peines, c'est déjà se consoler.

Arieline.
[Honfleur, demeure des Albrey]

Q
ue peut-il arriver de pire lorsqu'une belle journée d'été se voit être gâchée par une nouvelle funeste ? C'était la mort qu'on lui apportait devant ses prunelles vertes de tout juste dix sept ans, non pas la sienne bien qu'elle fût restée immobile et sans vie depuis le départ en mer de ses parents mais la leur, justement. Peut-être que les larmes auraient dû tomber à ce moment précis de sa vie, devant la solitude qui allait l'accompagner le reste de sa vie. Mais ce sont les souvenirs qu'elle avait d'eux qui dansaient dans son esprit encore perturbée devant une telle nouvelle et surtout ceux de son père qui tant bien que mal avait fait son éducation entre ses devoirs de marchand et lui avait toujours offert différents objets amusants aux yeux de la jeune blonde. On lui offrait un héritage, là dans un coffre en bois presque décomposé et vieilli qui la dégoutta encore plus que de la ravir. C'était donc ça la mort ? Un tas décomposé qu'on vous présente, rempli d'écus en espérant que cela vous soulage une douleur atroce qui se prend de vous d'une manière sadique et impitoyable ? Ellianna n'en voulait pas de cette mort, de cette douleur. Elle n'avait pas osé ouvrir le coffre tant elle était encore sur le choque mais elle était loin de se douter qu'on l'attendait là dehors impatient de reprendre son dut. Dans la semaine qui suivit de nombreuses personnes s'étaient présentés devant la porte de la demeure presque vide afin de réclamer l'argent que son père leur devait, c'est donc avec insouciance qu'elle s'était empressait de leur rendre à tous. Ellianna comprit à cet instant que sa vie n'avait été qu'illusion et que sa famille n'avait jamais vraiment été aussi riche qu'ils en avaient l'air. Elle regretta d'avoir fait certains caprices auprès de son père sur des choses futiles qui ne lui servait à peine.

Alors qu'une ribambelle de personnes avaient enfin terminé son petit tour, on frappa une fois de plus à la porte et c'est en soupirant qu'elle rouvrit une fois encore cette foutu porte qu'elle haïssait de plus en plus. Non seulement parce qu'on lui avait tout pris et qu'elle n'avait pas mangé depuis deux jours mais aussi parce qu'avant ce n'était jamais elle qui l'ouvrait. C'était alors un homme aux cheveux grisonnant qui se présenta à elle. Il avait l'air strict et assez morbide mais semblait ne pas vouloir de son argent. En effet, il se présentait en tant qu'Homme de Loi lui annonçant qu'il pouvait l'aider à condition qu'elle fasse ses bagages et qu'elle soit montée dans le carrosse d'ici une demis-heure. Ellianna hésita un long moment ne sachant plus à qui réellement faire confiance mais se dit qu'elle ne pouvait plus rien perdre si ce n'est sa vie dont elle se fichait à présent. Elle suivit ainsi les ordres de l'homme, s'empressa de prendre ses affaires et de monter dans la boite qui allait la transportait à un endroit qu'elle ne connaissait pas mais l'homme ne vint pas avec elle, il se contenta de lui tendre une lettre qu'elle devait donner une fois arrivée à un certain Aeglos D'orkney-Bressey au Château d'Aumale.

Le voyage ne dura pas une éternité puisqu'elle n'était pas loin de ce domaine. Mais ses yeux en prirent pleins les yeux, une fois le portail ouvert. Un grand bâtiment la dominait, lui faisant de l'ombre entouré d'un magnifique jardin aux haies particulièrement bien taillées. Le carrosse s'arrêta de manière assez brusque mais le cocher s'empressa de l'aider à descendre afin de récupérer ses bagages. Elle resta immobile un moment devant l'édifice et s'avança jusque la porte tapant timidement du poing dessus.


Bonjour ! Je suis Ellianna Albrey, un homme de loi m'a demandé de venir jusqu'ici afin de vous remettre une lettre.

Elle cria à travers la porte en espérant obtenir une réponse.
_________________
Aeglos.
[Chateau ducal d'Aumale]

L'Orkney venait de finir un parchemin pour son nouveau poste aux cérémonies. Enfin, pas si nouveau que ça étant donné qu'il reprenait une charge qu'il avait par le passé occupé. Cependant, les différents changements qui s'étaient opérés en la Maison Royale l'avait obligé à ce mettre convenablement et profondément à jour, pour à nouveau, montrer la facette discipliné et efficace qu'il aimait mettre en avant durant ses offices. Le document parlait de l'étiquette à aborder suivant les rangs de son interlocuteur en fonction du sien, chose assez classique en y réfléchissant, mais il travaillait, plus ou moins secrètement, dans le sens ou il n'en avait tout simplement pas encore parlé, sur la constitution d'un petit registre pour les Cérémonies qui pourrait lui être utile, ainsi qu'à ses officiers et ses successeurs. Une pensée lui traversa l'esprit, de savoir quand un successeur prendrait la place qu'il venait tout juste de retrouver, mais il la chassa. Déjà car il venait tout juste d'arriver et savait qu'il n'y avait aucunes raisons pour qu'il soit remplacé, notamment car il était compétent pour le poste, mais également car, le moment venu, il laisserait de bonne grâce le caducée de Grand Maître, n'occupant le poste que pour servir une Couronne de France pour qui il donnait sa vie. Si cette dernière jugée qu'il y avait meilleur que lui pour le poste, autant qu'elle soit servie par ce que la France pouvait faire de mieux. Sur cette pensée, il rangea le parchemin afin d'aller faire un tour en salle des gardes. Il voulait discuter d'un problème d'intendance sur Aumale avec Leona, et savait qu'elle s'y trouverait vu l'heure. En milieu d'après midi, ce n'était normalement pas le moment de ses rondes.

Il était embêtée car, après son retour au monde, il avait remarqué que même si tout était plus ou moins en ordre, que le fief prospérait et que la populace vivait plus ou moins sans trop de soucis, comprendre par là peu de brigands et qu'ils vivaient au moins dans la sécurité de l'autorité et de la justice Aumalienne, il était insatisfait de la tenue du duché. Quand Prunelle s'en occupait, il savait qu'il pouvait passer plusieurs mois sur Paris sans ce faire de soucis, que tout irait bien, mais, cette dernière n'était plus là et il devait régulièrement faire des aller retour en Aumale et la capitale. Il voulait trouver une solution, mais, n'en voyant pas, comptait sur les lumières de sa capitaine et amie pour l'y aider. Il n'eut cependant pas le temps d'arriver à destination qu'un garde vient l'intercepter, lui annonçant l'arrivé d'une inconnue, désirant lui parler. Le garde, après interrogation, lui expliqua qu'elle portait une lettre venant d'un notaire et qu'elle lui était destiné. Fronçant les sourcils, intrigué, le Bressey remercia le garde qui lui avait indiqué avoir invité la jeune femme à l'attendre et s’asseoir dans un salon du rez de chaussé. Il prit donc la direction du dit salon d'un pas vif, intrigué par l'affaire et ce demandant qui pouvait être cette personne et pourquoi elle avait une lettre pour lui. Il s’inquiéta un instant, ce demandant si ce n'était pas un membre de sa famille qui était mort, expliquant une lettre de notaire, mais ce dit que ce ne serait pas une inconnue qui l'apporterait si c'était le cas et au dernière nouvelle, sa mère ce portait bien en Angleterre.

Avant d'entrer dans le salon, il vérifia que sa tenue n'était pas tachée d'encre, ayant passé une bonne partie de la journée à rédiger une partie du registre. Au final, il n'y avait pas de tache, ou du moins pas de visible, c'était l'une des raisons pour lesquelles il était toujours en noir d'ailleurs, ainsi, l'on ne voit ni l'encre, ni le sang. D'autant plus que sur la soie de sa chemise ou de ses braies, cela l'aurait mis de mauvaise humeur, ce qui n'aurait pas été le mieux pour traiter l'affaire qui arrivait. Satisfait, il pénétra finalement dans le salon qu'il avait fait aménager pour rendre plus confortable l'attente des visiteurs. Il était relativement sobre, pour Aumale, ce qui signifiait que les murs étaient recouverts de tapisserie et que les meubles, à savoir un buffet contenant divers alcool et coupe, quatre fauteuils recouvert de velours et une table basse, étaient en chêne sculpté et non dans un bois plus précieux et lointain. En réalité, l'Orkney, bien qu'ayant grandit dans un certain luxe, ne l’appréciait que pour sa commodité, cependant, en tant que Duc d'Aumale et ancien Premier Secretaire d'Etat, il avait fait en sorte que ses demeures soient à un niveau de raffinement au moins égales à ce que l'on pouvait attendre de sa position et de ses moyens, qui, il fallait l'avouer, étaient relativement conséquent, de part ses nombreuses charges royales, mais également ses fiefs.

Les azurs de l'Orkney ce posèrent sur la jeune femme blonde, à peine sortie de l'adolescence de ce qu'il pouvait en voir qui l'attendait. Il resta un instant à l'observer, son visage lui évoquant un je ne sais quoi qu'il n'arrivait pas à trouver. Était-elle la fille d'une quelconque connaissance qu'il avait fréquenté avant sa retraite, un ami ou un collègue peut être? Non, plus proche... Ne trouvant pas, il mit cette pensée de coté, réalisant que cela faisait une poignée de seconde qu'il l'observait. En réalité, bien qu'elle transpirait jeunesse et charme, il avait plus était perdu dans ses réflexions qu'autre chose et, ce reprenant, il se présenta.


Aeglos d'Orkney-Bressey, Duc d'Aumale, etc...

Il s'était adressa à elle d'une voix calme, comme à l'accoutumé en réalité, ne sachant pas encore les raisons réelles de sa présence. Présentation faite, il poursuivit.

J'ai ouïe dire que vous aviez une lettre pour moi?

Avec un léger sourire, il récupéré la lettre qu'elle lui tendit. Il observa le sceau, inconnu, puis le décacheta et commença la lecture. Lecture, qui, rapidement, fit ce dissiper le sourire qui jusque là, trônait sur son visage, qui devient plus dur au fur et à mesure que ses yeux parcourait les lignes.




De moi, Eugene de la tour, Notaire d'Honfleur,
A vous, Aeglos d'Orkney-Bressey, Duc d'Aumale, Seigneur de Montpeyroux, etc,

Salutations,

Votre Grasce, si vous lisez cette lettre, c'est que la jeune femme que e vous envoie est arrivé à bon port si j'ose dire. Je me doute bien que la situation peut vous paraître étrange, aussi, je vous pris de bien vouloir lire cette missive jusqu'au bout, vous y trouverez les réponses à vos interrogations, même si je gage que d'autres pourraient vous venir à l'esprit.
Vous ne le savez peut-être pas, mais Feu votre Pere, sa Grasce Pitt bull de Bressey avait un frère qui était marchand. Ce dernier ayant pris une route différente de votre père, il est possible que vous n'en ayez pas entendu parlé, pour ma part, si j'ai connaissance de ses informations, c'est par le testament de Mr Albrey, le frère de Feu votre père. Je parle de testament car malheureusement, Robert Albrey et son épouse Ariana, ont péri il y a de cela un peu plus d'une semaine en mer, avec le reste de leur flotte marchande, laissant en ce monde leur unique fille, Ellianna. Ainsi, la jeune femme que je vous ai envoyé est une orpheline depuis peu, tout en étant votre cousine.
Dans son testament, Feu Robert Albrey indiquait que vous étiez le seul membre de sa famille vivant qu'il connaissait, et, sachant que ses dettes le rattraperait après sa mort et consommerait l'héritage qu'il constituait pour son enfant, espérait que vous auriez la bonté de cœur d’accueillir sa jeune fille au cas ou malheur lui arrivait durant ses voyages. De ce que j'en sais, en fils de marin que vous êtes, vous devez certainement connaitre les dangers de la mer et comprendrait ses précautions. Aussi, à l'instar de Feu Mr Albrey, je vous soumet la demande de bien vouloir accueillir cette jeune femme, qui, par certaine erreur parentale, ce retrouve à la fois orpheline mais également sans héritage. Cette dernière à cependant reçue l'éducation du rang de son père et saura très certainement vous aider ou travailler pour vous si vous le souhaitez. Ayant souvent travaillé avec Feu son père, je gage qu'elle est bien élevé et ne saurait vous causer d'ennuie, mais, je vous prie de ne pas la rejeter, et d'au moins l’accueillir et lui trouver un travail ou un mari, qu'elle ne finisse pas à la rue. J’espère, votre Grasce, pouvoir compter sur votre bonne âme Aristocélicienne pour l'aider.
Je tiens à ajouter, pour défendre la cause de cette âme innocente, qu'elle ne connait pas l’existence de votre branche familiale et ignore ainsi être votre cousine, pour ma part, sur ma charge, je vous assure que son père était bien le frère du votre. De plus, j'ai pris celle, en suivant les demandes testamentaires bien sur, la liberté de vous l'envoyez, ne la blâmez donc pas si sa présence vous importune.

Très respectueusement,
Eugene de la Tour.


La lecture finie, l'Orkney poussa un soupire. Ainsi, non seulement il avait un peu de famille du coté de son père, dont il ignorait jusqu'alors l’existence, mais en plus de ça, cette dernière avait en grande partie péri et il se retrouvait avec une cousine sur les bras. Bon, dans l'absolu, ce n'était pas vraiment cet aspect là qui était gênant, si elle avait reçu l'éducation que le notaire certifié, il pourrait sans mal lui trouver un travail, que ce soit sur Paris, Aumale ou peut-être même Montpeyroux. Non, ce qui le tracassait, c'était que la jeune femme était maintenant orpheline, ignorante qu'elle avait de la famille vivante, et, même en mettant de coté la demande du notaire, il ne l'aurait pas ainsi mis à la porte. Il se demanda donc ce qu'il devait et pouvait faire. Mais pour cela, il avait besoin d'un peu de temps, besoin de pouvoir réfléchir mais il ne pouvait pas si elle était là à attendre qu'il finisse sa lecture, dans l'attente de son avenir incertain. Il décida donc de commencer par faire en sorte qu'elle ai un peu plus d'informations. Il lui rendit donc la lettre, ouverte.

Je... Vous devriez lire cette lettre mademoiselle. Elle vous concerne tout autant que moi, et je pense que vous y trouverez peut-être des... réponses, ou que sais-je. Mais, lisez là.

Lettre donnée, il se dirigea vers la fenêtre, son lieu de prédilection, pour réfléchir, le temps qu'elle prenne connaissance des lignes qu'il venait de finir, son ton, bien que calme, laisser comprendre que son invitation était tout autant une suggestion qu'une consigne à suivre. Il ne savait absolument pas quoi faire. Une partie de lui était encore sous une forme de choc d'apprendre que le jeune femme juste dans son dos était sa cousine, il n'avait jamais entendu parler de cette branche familiale! Une autre part de lui lui disait qu'il pouvait faire confiance aux propos d'un notaire, surtout que le nom de ce dernier ne lui était pas inconnu et qu'il était connu pour sa droiture. Mais alors, que faire de la jeune femme? L'accueillir dans sa famille, lui proposait une place dans ses proches? Lui offrir plutôt un emploi au loin, comme l'on ce débarrasse d'un chien dont l'on ne veux plus? Non, cette option, il ne pouvait l'envisager, ce n'était pas ainsi que son père l'avait élevé. Son père! Voila, il se dit qu'il devait ce demander ce que son père verrait dans pareil situation. Et la réponse ne tarda pas à arriver, il l'accepterait dans sa maison et essayerait de l'aider, en fonction des choix de celle-ci. Une ligne de conduite en tête, il se dit que la suite viendrait en son temps, d'abord, les deux Bressey devaient discuter. Il se retourna vers la jeune femme, attendant qu'elle finisse sa lecture, guettant les réactions sur le visage de celle qui, ainsi, était de son sang.

_________________
Arieline.
[Dans le beau château qui en met pleins la vue]

Alors que l'extérieur était particulièrement bien entretenu, la jeune femme s'était dit alors que l'intérieur devait avoir perdu de son charme puisqu'elle le sait, rien n'est parfait. C'était une vieille femme qui lui avait ouvert la porte, bien que ses paupières lui tombaient sur les yeux et que d'énormes crevasses lui servaient de rides elle n'en gardait pas moins un sourire rassurant qui vous pousse à vous sentir mieux un court instant. On pouvait voir que cette femme avait de long cheveux blanc comme les sorcières des histoires que lui contait son père quand elle était plus jeune et étonnamment la femme était toute fine avec un uniforme certainement propre aux servantes de ce domaine. Alors que Ellianna restait fixée par ce sourire on la rappela à l'ordre afin de lui faire signe de suivre, ce qu'elle fit. Ses yeux ne savaient ou donner de la tête, certes sa demeure à Honfleur n'était pas décrépie et mal arrangée et détenait un certain charme mais ça n'avait pas cette allure de grand château. L'homme qui vivait ici devait avoir une grande fortune et un gout élevé pour la décoration. Toutes les tapisseries étaient liées aux différents meubles et objets qui se tenaient dans le couloir ou elle déambulait rien n'était mal accordé et rien ne semblait dater. La jeune femme en vint même à se frotter un moment les yeux tant elle n'avait jamais vu ce genre de lieu. Pour elle, l'endroit ou elle vivait avec ses parents était une des plus somptueuse demeure du pays étant donné que son père ne cessait de s'en venter ou d'en parler pendant des heures lorsque des paysans venaient à la file pour affaire. Elle y avait cru naïvement comme n'importe qu'elle fille croirait son paternel qui la félicitait toujours lorsqu'elle se démenait pour produire des bibelots faits de dentelle et de ruban qu'elle déposait le plus souvent sur le haut de la cheminée en marbre. C'est fou comme elle ne s'était pas vue grandir, qu'elle était encore restée jeune, combien de temps le serait-elle restée si son père et sa mère n'étaient pas décédés ? Il est vrai qu'elle regretta un moment de se poser une telle question, mais plus elle avançait dans ce lieu plus elle se dit que sa vie était basée sur des mensonges et des apparences auxquels elle n'avait jamais songés. Pourquoi son père lui avait-il menti ainsi ? Par jalousie, par honte ? Sans doute le saurait-elle jamais, mais tant de questions se mirent à se battre dans sa tête et une migraine affreuse se forma comme pour lui faire arrêter de réfléchir.

Heureusement le couloir qui lui paraissait infini se termina devant une porte blanche munit d'une jolie poignet en or. Mais alors que la servante s’apprêtait enfin à l'ouvrir, l'angoisse se forma au creux de son ventre comme si cette porte une fois franchie allait changer le cours de sa vie, une fois encore. C'est des petits pas qu'elle fit le plus lentement possible jusqu'au sofa qu'on lui présenta. Cette salle était curieusement moins sophistiquée que le couloir qu'elle venait de parcourir mais garda tout de même un certain charme, était accueillante et ressemblait un peu plus à certaines pièces de chez elle. Soudain elle retomba dans les souvenirs qui tapissent son esprit encore chamboulé par ses défunts parents. en observant la cheminé qui détenait de petits objets insignifiants. Elle se vit danser dans les bras de son procréateur, courir dans la pièce les souliers sales afin de donner du travail à la femme qui se chargeait du ménage, coudre ici sur le sofa qu'elle écrasait de son séant. La jeune blonde resta ainsi, une tasse de thé encore chaude que la servante lui avait discrètement glisser dans les mains et à force de laisser son regard se perdre la pièce devint graduellement floue et tout se dissipa l'abandonnant à ce salon qui malgré tout lui était inconnu.

Inconnu comme l'homme qui venait de la sortir de ses magnifiques visions en rentrant dans la pièce. La jeune Albrey hésita un long moment avant de dénier l'observer. A sa plus grande surprise ce n'était pas un homme gras et vieux aux cheveux gras qui se tenait là devant elle, figé. Au contraire elle le trouva fort charmant, de grand taille, mince, le visage très masculin à la mâchoire carrée, les même cheveux qu'elle, d'un blond presque or et des yeux bleus qui à ce moment précis semblaient s'être perdus sur elle, ce qui lui créa un rougissement singulièrement insistant. Malgré cette gêne ses yeux ne pouvait cesser de le dévisager, il était si proprement et élégamment habillé qu'elle commençait à se sentir des plus ridicule avec la robe rose pâle de sa défunte mère, elle avait d'ailleurs regretté de ne pas avoir de robe noire qui pourrait exprimer ses pensées du moment et son deuil. Ellianna fit glisser machinalement ses doigts entre les perles blanches de son collier, c'était ce tique qui la suivait lorsqu'elle était troublée face à une situation inhabituelle et ou imprévue. Elle se limita au fait de lui donner la lettre en entendant son nom, main toute tremblante.

La Albrey garda son attention sur la mystérieuse lettre qui semblait être quelque chose de particulièrement important. Mais elle se demandait encore la raison pour laquelle elle avait dû faire ses bagages et partir instantanément tout simplement pour remettre un lettre dont elle ne connaissait pas la contenance. Le yeux de Aeglos suivait chaque lignes écrites et elles semblaient être interminables., c'était horrible de ne pas savoir et de rester là sans savoir comment agir ou réagir. Son tourment prit fin et à la réaction de l'homme elle remarqua être aussi étonnée et perdue que lui. Il lui proposa de lire la lettre et elle l'avait vite prise en mains afin d'y dévorer ces fameuses lignes interminables. Premièrement, elle manqua de soupirer en voyant que ce fameux notaire semblait tourner autours du pot inutilement et une fois ces noms et ces mots ayant défilés elle écarquilla les yeux d'apprendre de cette manière qu'elle était la cousine d'un noble. Mais elle ne fut pas longtemps surprise, se remémorant la réflexion qu'elle s'était faite en voyant sa chevelure blonde, similaire à la sienne. Elle releva ses émeraudes vers lui encore sous le choque d'apprendre autant de choses en l'espace d'une semaine, à peine. Son cousin se tenait là, tout près de la fenêtre. C'était assez perturbateur qu'il ait le dos tourné, elle aurait voulu pouvoir voir l'expression de son visage pensif pour tenter de décrypter si cela était positif ou non. Alors c'est d'une voix fluette et hésitante qu'elle posa la question la plus débile qui lui traversa l'esprit.

Vous...Vous.. allez bien ?

Si il répondait, il allait falloir partir certainement sur de longues discutions infinies pour parfaire une organisation incompréhensible quant à ce qu'elle allait devenir la "orpheline", elle n'aimait pas cet adjectif pleins de pitié superflue dont elle n'avait nullement besoin. Elle commença a regretter d'avoir ouvert sa petite bouche d'orpheline naïve et idiote. Alors qu'elle aurait sans doute mieux fait de se taire, pour une fois.
_________________
Aeglos.
C'est un sourire qui s'étira sur le visage de l'Aumalien à la question, toute innocente, de la jeune femme. Malgré les tracas et le choc que l'annonce venait de lui faire, sans parler des soucis que cela allait engendrer, elle le fit sourire par son innocence. Depuis combien de temps n'en avait il plus lui même? Depuis combien d'année son esprit était il englué dans des jeux de pouvoir, de bienséance, de politique en tout genre, quand il n'était pas tiraillé et déchiré par des romances ou amours ayant des fins plus catastrophiques les uns qu les autres. Enfin, depuis quelques temps, ce point là allait mieux, car, même si la situation était compliquée avec la princesse Malemort, il lui semblait qu'ils étaient sur la bonne voie, celle le Très Haut lui dirait s'il avait raison ou tord. Mais, là n'était pas le sujet du jour et du moment. Il reporta son attention sur la jeune femme, comment déjà... Ellianna? Hum, ça devait être ça oui. Si sa mémoire lui jouait des tours sur le long terme, à court terme, elle était suffisamment précise pour qu'il se souvienne du nom. Ellianna Albrey... Cette pensée le fit tiquer, pourquoi Albrey et pas Bressey? Puis, il se remémora le courrier, leurs pères n'étaient plus en contact, surement pour cette raison qu'elle ne portait pas le nom de sa lignée. Il se dit que cela serait également un point à aborder, si elle devenait sa cousine plus que par le sang, il faudrait évoquer la possibilité qu'elle ajoute le nom de Bressey à son patronyme.

Un léger soupire s'échappa des lippes Aumalienne tandis qu'il alla récupérer deux coupes en verres, serties d'argent, et une bouteille d'hydromel. Vu les annonces qui venait d'arriver, il avait besoin d'un remontant, et la jeune femme en aurait aussi surement besoin. Après tout, une semaine plus tôt, elle avait deux parents, surement aimants, ou non d'ailleurs, toujours est il qu'ils étaient en vie, et maintenant, elle était seule, ou presque. Le choc devait être assez violent et l'Orkney, ce remémorant ce qu'il avait lui même plus ressentir à la disparition de son père, il préféra ne pas imaginer ce qu'il aurait ressenti si ces deux parents étaient partis... Il remplit les coupes et après lui en avoir déposé une devant elle, alla s'asseoir dans l'un des fauteuils, face à la jeune femme. Il esquissa un léger sourire, ce voulant rassurant, avant de répondre.

Je vais bien oui... Simplement... Apprendre que l'on a de la famille que l'on pensait inexistante fait un petit choc. D'autant plus en apprenant que j'ai finalement une cousine, en vie, et devant moi en chair et en os.

Il but une gorgée de la boisson dorée, puis, après une légère réflexion ajouta.

La situation est compliquée pour moi, mais, je gage que pour vous, elle l'est encore plus. Aussi, je vais essayer de faire au plus simple et au plus court.
Donc, dans les grandes lignes, je ne sais pas si le notaire vous a expliqué, mais, étant donné que vous êtes majeure, vous êtes entièrement libre, cependant, la situation fait que vous n'avez peut être pas un entaille de choix extrêmement développé. Je vais donc vous faire une proposition, plusieurs en faites, vous pouvez les accepter ou les refuser, dans tout les cas, de ce que je viens d'en apprendre, vous êtes de ma famille et je vous aiderais.


Il but une autre gorgée, en profitant pour réfléchir à comment formuler la suite et ce qui pourrait être le mieux. Dans le même temps, il se doutait que ça ferait peut être beaucoup d'un seul coup pour elle qui semblait encore si innocente. Cependant, l'Orkney l'avait appris, la vie ne fait pas souvent de cadeau, alors, il faudrait bien qu'elle apprenne tôt ou tard à s'accrocher. Autant que cela soit maintenant, face à un interlocuteur amical, que plus tard, empêtré jusqu'au cou dans les ennuis. Il reprit, la voix calme, ses yeux scrutant, comme à l'accoutumé, déformation professionnel, les réactions et expression corporelles et faciales d'Ellianna.

Hum, pour commencer, avez vous une demeure où vivre, que vous avez pu conserver ou que vous souhaitez habiter? Dans le cas contraire, sachez que la porte du château vous est grande ouverte et je ferais préparer une chambre pour vous. Suivant les réponses aux autres propositions, il est possible que la chambre vous soit mise à disposition dans tout les cas.

Là, ils commençaient à réellement entrer dans le vif du sujet, car, une partie de l'avenir de la jeune femme, ou plutôt différentes voies s'offrant à elle se dessinaient.

Ensuite, j'ai cru comprendre que le notaire qui vous à fait venir ici souhaite que je vous trouve un mari ou un travail. Pour les deux points, soyez rassurée, je n'imposerais rien, déjà car, vous êtes majeur, ensuite car je n'ai aucune autorité à avoir sur vous présentement, enfin, car je n'ai jamais pu supporter l'idée des mariages arrangées. Donc, n'ayez pas d’inquiétudes, d'ailleurs, peut être avez vous un fiancé sur Honfleur?

Il se dit qu'au même age, s'il avait perdu ses parents et qu'il avait une fiancée ou même simplement une amie, la seule chose qu'il voudrait c'était de passer du temps avec pour ce changer les idées, oublier la souffrance et ne plus penser, au moins quelques temps. Aussi, si elle répondra positivement, il lui proposera de le rejoindre ou le faire venir. Pour une fois, le duc ne prendrait pas de décision, présentant et offrant les différentes cartes à celle qui maintenant était sa cousine, et la laisserait choisir son avenir.

Enfin, dernier point... A la fois pour répondre à la demande du notaire, mais également car cela risque d'avoir quelques conséquences sur les propositions que je pourrais vous faire... Avez vous des goûts particuliers, des talents ou compétences dans quelconque domaine, une envie en particulier d'un métier ou autre? J'ai la possibilité de vous proposer beaucoup de choses, mais cela dépendra de vos envies et capacités, bien que pour le second point, si vous êtes disposée et travailleuse, je pourrais toujours vous former ou vous trouver un instructeur.

Il pinça les lèvres, ce disant qu'il se précipitait peut être un peu trop dans ses propos.

Hum... Bien entendue, vous n'êtes pas tenue de répondre immédiatement, je vous laisse le temps nécessaire à la réflexion. Cela vaut pour l'ensemble des propositions d'ailleurs. Je tenais cependant à vous les exposer pour vous montrer que, si vous le souhaitez, vous pourrez trouver ici et en ma personne une aide et un soutien. Je sais que nous ne nous connaissons pas et que, même si le sang nous lie, nous sommes des étrangers. Mais au nom de ce sang et des valeurs qui m'ont été transmises par mon pere, sachez que vous êtes ici chez vous, dans votre famille et que, si vous le souhaitez, nous pourrons apprendre, pas à pas, à nous connaitre, j’espère d'ailleurs que cela sera le cas.

Il s’arrêta un instant, cherchant quoi dire, puis, ce rendit compte qu'il tenait un monologue et qu'il fallait peut être qu'il lui laisse la possibilité de répondre à ses questions, plutôt que d'en rajouter et compliquer les choses.

Oh, excusez moi je parle, je parle, mais je ne vous laisse même pas l'occasion de me répondre. Je vous en prie, je vous écoute, parlez librement.

Il se tut donc, l'invitant à répondre d'un geste de main et d'un sourire, curieux à la fois des réponses qu'elle pourrait lui donné et de la personnalité que cela dégagera.
_________________
Arieline.
[Face au cousin intimidant]

Aeglos était là a bouger un peu partout dans la pièce, Ellianna essayait de capter ce que voulait dire tous ces déplacements incessants. Était-ce de l'angoisse de l’inquiétude ? Il est vrai que la jeune femme se mit un moment à sa place, elle venait de Honfleur sans même prévenir pour apporter une nouvelle des plus surprenante ceci aurait chamboulé n'importe quel homme, n'importe quelle personne, d'ailleurs. Pourtant elle ne chercha pas plus loin, par respect sans doute mais il fallait avouer que son cousin était particulièrement intriguant et alors qu'elle s'y attendait le moins le voilà qui s’apprêtait à lui offrir un verre d'hydromel. C'est à partir de ce moment là que la blondinette se rendit compte qu'elle n'avait pas bu une seule goutte de son thé et qu'il était déjà froid. Que fallait-il faire ? Le boire cul sec ? Non peut-être pas, il risquerait de la prendre pour une sauvage ou pour une jeune fille sans élégance et raffinement. Le boire comme si de rien n'était ? Sans doute serait-ce la meilleure solution mais elle savait son visage expressif et voir sa cousine grimacer était sans doute quelque chose à éviter pour les beaux yeux de noble de son cousin. Alors le poser sur la table sans y avoir toucher ? Non, la servante ne cessait de la regarder et elle pourrait se vexer, sait-on jamais si elle était réellement une sorcière. Prise d'une certaine panique elle laissa la tasse tomber à terre "sans faire exprès" et fut heureuse que la tasse reste en état et que le tapis ait amorti le choc au point de ne pas avoir connaissance de la bêtise silencieuse de la blonde. C'est donc un sourire forcé qui se dessina soudainement sur son visage, comme pour camoufler son erreur un peu plus. La coupable fut très heureuse de se retrouver avec de l'hydromel dans son verre, tout d'abord parce qu'elle raffole de cet alcool et avait profité de l'absence de ses parents pour s'en servir en douce mais aussi parce qu'il fallait qu'elle se détende après une bêtise aussi enfantine que celle-ci. Néanmoins ses émeraudes s’arrêtaient sur les détails du verre qui contenait le liquide, c'était impressionnant qu'il y'ait autant d'argent sur quelque chose dont on se sert si peu. Ses lèvres avaient presque peur de gâcher cet objet si luxueux. Et alors qu'elle commença à les poser sur le bord du verre, elle sursauta ne s'attendant pas à la réponse de son cousin. Une gorgée enfin prise après le fameux sursaut elle se concentra pour l'écouter.

Puis une autre gorgée puis une autre, lui faisait-elle peur pour qu'il fasse cette remarque ? Elle était bien moins intimidante que lui ne serait-ce que par sa situation, sa toilette et son âge, surtout. Mais il est vrai qu'au fond d'elle se promenait une sorte de fierté d'avoir un cousin avec une attitude et un milieu de vie très impressionnant. Ah, voilà donc les explications ennuyeuses tant attendues, il déballa son texte comme le crieur publique sur la place du marché excepté que lui ne criez pas le fameux "Oyez Oyez braves gens" en même temps ce serait ridicule puisqu'elle était seule face à lui. Effectivement la demoiselle était majeure mais en réalité n'était pas franchement à jour sur l'autonomie. Son père l'avait couverte comme une maman poule, ce qui avait rendue jalouse maman poule selon les jours. Elle prit une grande inspiration.

Eh bien...

Ah ben non elle ne pouvait pas parler, le blond continua son discours de crieur publique pour continuer sur son lieu de vie. Il est vrai que c'était une bonne question, cette fois-ci. Ellianna ne se voyait pas vraiment retourner à Honfleur étant donné qu'elle n'avait plus un sous pour se nourrir et n'en aurait pas plus pour s'occuper de la demeure convenablement. Il fallait avouer qu'après être rentrée dans un endroit aussi luxueux que le domaine d'Aumale on ne voulait pas franchement en sortir. Que ce serait amusant si elle vivait ici ! Elle pourrait partir à l'aventure dans toutes les pièces afin de découvrir un tas d'objets, de tableaux, de statues et de décorations. Ses journées seraient moins longues que si elle se morfondait sur elle même, la fin au ventre et les larmes aux yeux. De toute manière il fallait se rendre à l'évidence, un mort ne revient jamais. Et quand bien même elle pouvait rester à Honfleur comment pourrait-elle refuser une chambre dans un endroit qu'elle même n'aurait jamais vu en rêve. Elle se perdit dans ses pensées se voyant dans le jardin en courant partout pour extérioriser toutes ces émotions qui se nichaient en elle sans vouloir en ressortir.

Et une gorgée de plus, ne pouvant toujours pas ouvrir sa petite bouche.

Si Ellianna avait quelque chose à regretter c'était sans doute le fait qu'elle n'est jamais vraiment sortie de chez elle. Elle n'avait jamais eu d'amis, jamais eu de fiancé et en même temps elle ne sait rien de ce qu'est l'amour mais elle n'avait même jamais eu d'animaux. Avant même que ses parents la quitte elle était déjà amie avec la solitude. Toutefois elle ne s'en plaignait pas réellement, elle n'était pas douée pour se voir construire une relation avec quelqu'un et semblait ne pas souffrir de cet isolement habituel. Mais c'était amusant de s'imaginer un court instant dans les bras d'un homme. La Albrey avait souvent eu le sourire en voyant les étreintes et les petites attentions que se faisaient ses parents c'était toujours rafraîchissant et parsemaient la maison d'une bonne humeur assurée. Pour autant un mariage arrangé, elle savait brièvement comment cela se passait et ne désirait pas franchement se marier avec un homme ayant deux à trois fois son âge. Quitte à se marier autant bien le faire, non ?

Une gorgée de plus, qui fait de son verre un verre vide et de sa tête un enivrement. Elle se lécha les babines et continua d'écouter son bavard de cousin.

Ellianna ne pensait pas franchement avoir un quelconque talent ou une quelconque capacité, on lui faisait tout à Honfleur et elle restait souvent les bras croisés flemmarde qu'elle était. Alors comment développer ce genre de choses sans rien faire ? Elle savait danser, chanter, crier, courir, faire des bibelots, un peu de couture, quoique sa mère avait très vite abandonné son apprentissage. Donc, travailleuse elle ? L'envie lui avait déjà traversé l'esprit mais son père lui avait refuser quelconque métier admettant qu'elle n'avait pas besoin d'argent tant il en avait à lui tout seul. Hors à présent elle était maîtresse d'elle même et se voyait très bien s'aventurer dans le monde qu'est le travail.

Le verre, posé sur la table pour plus de sécurité, il ne faudrait pas abîmer un si bel objet.

Oh non, voilà qu'il parlait de valeur, sang, famille..Son père lui avait tellement répéter tout ce charabia qu'elle se contenta de sourire pour éviter de montrer son ennuie total, après tout il est prêt à l'aider et honnêtement elle est très heureuse que ce soit le cas. Et voilà qu'il remarqua, enfin ! Qu'il parlait tout seul depuis déjà un long moment. Malheureusement si Ellianna avait bien des défauts son impatience en faisant parti c'était surement le fait qu'elle ne tenait pas l'alcool. Et actuellement celui-ci s'amusait à glisser dans son sang pour s'emparer d'elle sans même lui demander l'autorisation. La jeune femme prit alors une grande inspiration après avoir réfléchit à ce qu'elle allait répondre.


Je peux comprendre votre choc quant à mon existence mais que vous le vouliez ou non, j'existe et vous allez devoir faire avec malgré que vous pourrez le regretter très vite. Pour ce qui est de notre cher ami le notaire il n'a fait que frapper à ma porte et m'ordonner de monter dans sa boite à roulette afin de rejoindre votre magnifique demeure. Sachez que concernant ma majorité je n'ai pas appris l'art de l'autonomie mon père jouait la maman poule euh.. était protecteur pardon ! Je dépend donc de votre intimidante personne enfin... votre agréable personne sans qui je serais perdue et je vous remercie énormément de votre aide. En réalité je me sens bien ici, presque chez moi ! Elle toussota se sentant trop enjouée. Je serais ravie d'être à vos côtés, ainsi je pourrais faire plus ample connaissance avec vous. Je suis ravie que vous me laissiez faire mes propres choix, c'est très aimable à vous mais il n'y a aucun homme dans ma vie ni même un travail. Mon père prétextait que je devais faire ma flemmarde toute la journée.Elle se mordit la lèvre. Enfin.. qu'il pouvait subvenir à nos besoins à lui seul. Je n'ai donc pas de compétence ou talent particulier mais je suis assez curieuse et aventurière pour pouvoir être à votre disposition pour tous types de choses. J'apprend vite. Enfin elle espérait que ce soit le cas.

Elle reprit sa respiration après avoir déballé son propre discours de crieuse publique solitaire.
_________________
Aeglos.
Du coin de l’œil, l'Orkney avait vu la maladresse de la jeune femme concernant la tasse, mais, emporté par ses réflexions puis son discours, il n'avait pas suffisamment relevé l'information pour y prêter attention et avait fini par l'oublier, son attention, maintenant portée sur les propos de sa blonde cousine. Il se dit d'ailleurs que les blonds, en Normandie, il avait presque l'impression de ne voir que ça, êtes-ce dut au sang viking pas si lointain? Ce serait une question à poser à un généalogiste ça, mais, pas maintenant, d'abord, l'affaire en cours, à savoir, l'avenir et les possibilités de sa cousine! Cousine qui, par ailleurs, lui fit froncer les sourcils. Etes ce une impression ou l'hydromel lui était monté à la tête assez rapidement? A moins que cela ne soit son état naturelle d'avoir des propos très direct. De ce qu'il s'en souvenait, son père était ainsi, un trait familiale donc. Pour sa part, il était sur de ne pas en avoir hérité, il avait la langue trop agile et mielleuse, une enfance et adolescence passées à la Maison Royale avaient joué, pour cela. Cela ne l’empêchait pas d’être honnête et franc, mais, pour ce faire, il avait pour habitude de faire des formulations ondulés ou dire les choses de manières détournées. Cela avait pour avantage d'éviter de vexer les gens habituellement, même si il avait pu remarquer que sur les normands et les marins, cela ne marchait absolument pas! Ayant envie de pousser l’expérience un peu plus loin, et d'en avoir le cœur net, il resservit la coupe de la blondinette. Pour éviter que cela soit suspect, il finit la sienne et se servit également. Pour sa part, ayant l'habitude de boire la boisson des dieux, il n'en croyait plus les effets secondaires avant un certains nombres de coupes, qu'il aurait été irresponsable de faire suivre à la jeune femme, qui, même si elle avait une résistance à la boisson, n'en avait très certainement pas l’expérience. Pour être honnête, une partie de lui aurait bien voulue, sa partie curieuse, pour voir ce que cela pourrait donner. N'ayant pas eu de sœur de son age, ou de frère avec qui il n'avait pas envie de s’entre-tuer, il n'avait pas vraiment eu l'occasion de taquiner un proche, aussi, l'arrivée de la cousine pourrait, peut être, palier ce manque qu'il éprouvait parfois. Mais, sa partie raisonnable lui souffla que ce n'était cependant absolument pas le moment. De un, il ne la connaissait pas assez, bien que ça aiderait à la connaitre en réalité, de deux, elle avait peut être d'abord besoin de prendre ses marques et enfin, et surtout, de trois, il aurait l'impression d'abuser de sa confiance et de sa jeunesse. Non, du coup, deux coupes devraient suffire pour savoir si ses propos tenaient plus d'un franc parlé héréditaire ou de l'alcool.

Laissant ses pensées d’expérimentation et d'amusement, oui car chacun s'amuse comme il peut, l'Orkney, c'est comme ça car le reste du temps il travail, donc, on est gentil et on juge pas! Donc, laissant ces pensées de coté, il se concentra sur la jeune femme en fasse de lui et plus particulièrement sur ce qu'elle pouvait lui dire. Ainsi elle n'avait que peu de notion d'autonomie, peu de connaissances, juste les bonnes manières, et pas forcément de talent en particulier...

L'Orkney, visage plutôt détendu, acquiesça aux différentes réponses de la jeune femme, d'accord avec elle sur le principe du mariage, et esquissa même un sourire quand elle parla d'un père poule. Le sourire cependant disparu assez vite, ce disant que cela ne devait pas aider la jeune femme, car, si ses parents étaient attentionnés, leur disparition devait être plus dure encore à vivre. Il se dit qu'il allait faire son possible pour bien l’accueillir, qu'elle puisse faire son deuil plus facilement, car au fond, ce n'est jamais chose aisé que de dire adieu à ceux que l'on aime ou avons aimé. Le visage d'Helene vient d'ailleurs s'imposé à lui alors qu'il observait sa cousine, y retrouvant des similitudes. Il ferma les yeux et secoua un instant la tête, chassant cette image qu'il ne voulait plus avoir à revoir. Elle était morte et ils n'étaient plus ensemble depuis bien longtemps, il n'avait pas à garder séquelle de cette perte, il ne le voulait pas surtout. Il voulait encore mon associé celle qui fut son dragon à celle qui était sa cousine, cela était hors de question. Chassant ainsi au loin ces pensées, il laissa la Bressey finir avant de reprendre la parole.


Je vois... Déjà, pour le regretter, étonnement car je ne vous connais pas, j'ai quelques doutes, une question d'instinct dirons nous. Je dois avouer que je n'ai pas eu l'occasion d'évoluer en étant proche de ma famille, alors, d'une certaine façon, je pourrais peut être ainsi rattraper ce manque.

Il avait décidé de parler ouvertement avec la jeune femme, sans forcément chercher à formuler ses propos de manière à ce qu'ils soient au mieux accueilli. Pour autant, en disant cela, il se rendit compte qu'elle pourrait ainsi y voir une forme d'échange, n'étant donc plus entièrement dépendante de lui, mais qu'ils échangeaient tout deux quelques choses. Lui s'occupait d'elle et l'aidait, quand à elle, elle lui permettrait de rattraper quelque chose qui lui manquait. Il poursuivit avec un franc sourire, presque rieur.

Quand à vous sentir chez vous, vous faites bien, comme je vous l'ai dis, vous pouvez considérer Aumale comme votre demeure. Je vous préviens cependant que certaines pièces vous seront fermées, notamment les appartements de la princesse ou mes bureaux contenants divers travaux pour mes charges royales. Pour le reste, vous serez libre de circuler à votre guise, consigne sera donnée en ce sens en même temps que pour la chambre.

Il évita de lui dire de suite qu'il lui laisserait aussi choisir la chambre, son instinct lui disant que s'il évoquait ce fait, il perdrait définitivement la concentration de la jeune femme qui ne penserait plus qu'à aller faire le tour des différents appartements pour faire son choix. Voulant d'abord aborder un autre point, il préféra donc attendre avant de faire cette révélation.

Vous dites que vous seriez ravie d’être à mes cotés, aussi, j'ai une proposition d'emploi à vous faire. Dans l'absolu, je pourrais sans mal et sans gène vous entretenir, cependant, je pense que chaque individu devrait pouvoir avoir une certaine indépendance sans dépendre entièrement de quelqu'un et cela passe notamment par un aspect financier, avoir un emploi vous permettra donc d'avoir une cagnotte de coté. De même, s'il m'arrivait malheur demain, je préférerai que vous soyez prête à voler de vos propres ailes. Aussi, je peux vous proposer deux choses. La première est de vous prendre à mon service, que je vous forme au métier d'intendante, vous apprenant à gérer une exploitation ou un fief. La seconde, car je me doute que la première, bien qu'utile, n'est pas forcément des plus agréable, est de vous proposer de devenir mon écuyère, de manière à ce que je puisse vous enseigner un peu plus sur votre nouvelle condition de noble de sang et vous préparer ainsi à votre vie future.

Il réfléchit un instant, en profitant pour entamer la nouvelle coupe, puis rajouta.

Bien entendu, les deux propositions sont cumulables, de même, si autres choses vous intéresse un peu plus, je suis à votre écoute, je ferrais mon possible pour vous apprendre ou vous trouver des professeurs. Je tiens cependant à vous informer qu'habituellement, je passe énormément de temps à travailler, aussi, suivant vos demandes, je n'aurais qu'un temps limité à vous accorder. Les journées complètes à apprendre à monter seront donc peu probable. Cependant, je peux sans mal passer quelques heures par jour à cela. Bien entendu, le cheval était un exemple parmi d'autres.

Son regard dériva sur la jeune femme, jugeant d'un coup d’œil son aspect, cherchant à y voir si son physique révélait un entrainement à la monte ou aux armes, si ses doigts avaient quelques cales à force de manier la plume ou si au contraire, son corps était encore vierge de tout enseignement. Son regard dérivant, il tomba sur la tasse qui attendait là d’être ramassée.

Excusez moi. Une tasse semble avoir prit l'envie de s'envoler.

Il esquissa un sourire et alla la ramasser pour l'apporter à la domestique près de la porte. A l'odeur, il avait du s'agir de thé. Il expliqua donc à cette dernière que le tapis aurait besoin d'un nettoyage. Dans le même temps, il glissa qu'il souhaitait que les cuisines se mettent en branlent, afin de pouvoir leur servir un repas sous peu. Dans son esprit, la jeune femme n'avait pas du manger depuis tôt le matin ou la veille au soir, si elle avait fait route d'une traite depuis Honfleur comme elle semblait l'indiquer. Aussi, elle devait avoir faim, et il se dit que ce restaurer devrait surement l'aider à aller mieux. De toutes façons, avec l'alcool qu'elle avait prit, si elle était à jeun, il faudrait qu'elle mange sous peu. Il ajouta finalement qu'il n'aurait plus besoin de ses services et qu'elle pouvait ensuite les laisser seuls, l'Orkney n'aimant pas vraiment avoir des gens dans les pattes lorsqu'il discutait, déformation professionnelle à nouveau, la diplomatie nécessitant souvent une certaine confidentialité. De plus, il se dit que cela serait peut être plus simple pour la jeune blonde de ne pas avoir deux paires d'yeux la scrutant, une étant bien suffisante. Consignes données, le Bressey reprit place dans son fauteuil et finit sa coupe, avant de se resservir, son regard ce portant à nouveau sur la jeune femme.

Voila, je vous écoute.

Normalement, l'interlude de la tasse devrait lui avoir permis de réfléchir à ce qu'elle souhaitait, d'autant plus que rien ne serait figé dans le marbre. En tout cas, ce point était clair pour l'Orkney, il n'était cependant pas certain que cela soit aussi le cas pour la jeune femme. Enfin, il aurait l'occasion de le savoir sous peu.
_________________
Arieline.
[Hum Charal ! Ah non Hydromel !]

La jeune femme était sous l'emprise totale de l'hydromel, de quoi faire d'elle la plus naturelle possible. L'alcool gisait dans son sang s'amusant à monter jusqu'au cerveau afin de le ratatiner et de prendre les rennes. Quel idée de dominer un bout de femme comme la jeune Albrey ! Alors qu'elle avait ce sourire aux lèvres elle remarqua très vite qu'elle se sentait soudainement mieux depuis qu'elle avait répondu aux questions de son cousin. Peut-être n'était-elle pas aussi timide et insociable qu'on pourrait le prétendre ? C'était bien la nouveauté finalement, au début on s'y perd un peu car elle nous explose à la figure mais ensuite en s'y habitue ou on se laisse grignoter progressivement par elle. Pour autant Ellianna n'était pas de celle qui malgré son innocence se laisser dévorer mais elle sentait que la proximité qu'elle avait avec son cousin était proche et agréable. Perdre sa famille pour en retrouver une nouvelle ? Non tout juste apprendre à grandir, enfin. Il avait l'air si ambitieux ne serait-ce qu'avec sa demeure qui démontre à coup sûr que sa fortune est bien plus haute que quelques écus plongés dans un vieux coffre décrépi. Cela la motivait à devenir elle-même ambitieuse. Fini la jeune femme assise dans les jardin ou devant la fenêtre les jours de pluie à attendre que le temps passe entre ses diverses occupations inintéressantes. Maintenant il fallait qu'elle montre qu'elle n'était plus une enfant mais une jeune femme majeure qui sait prendre ses propres responsabilités. M'enfin là...C'était pas gagné encore. Non seulement parce qu'elle se rendait compte qu'elle ne savait pas boire mais aussi parce qu'elle manquait de rire à tout ce qui l'entourait. Quelle idée d'être si ennuyant aussi ! C'était de la faute du cousin et certainement pas de sa faute à elle. Déjà, c'était lui qui lui avait offert le verre c'est d'ailleurs aussi de sa faute si elle s'était sentie obligée de faire glisser "maladroitement" sa tasse par terre mais encore plus avec la maladresse d'être aussi barbant et de faire boire une jeune femme avec un besoin d'ouvrir sa jolie petite bouche rose. Et voilà qu'il la resservait, à sa plus grande envie ! Ce bon gout sucré de miel accompagné de ce gout amer qui brûle légèrement la gorge, elle adorait ça. C'est donc avec délice qu'elle posa ses fines lèvres sur le rebord du verre qui ne l'étonnait plus et qu'elle garda le liquide en bouche un instant avant de l'avaler avec gourmandise. Elle manqua de lâcher une marque de ce ravissement en posant le verre mais ne pu se retenir de pousser un "Ah" de bien-être. La gorgée qu'elle venait de prendre venait rejoindre ceux qui avait pénétrer son corps juste avant pour lui monter à la tête et la rendre un peu plus folle qu'elle ne l'était. Elle était bien plus que détendue, ça c'est une évidence. Mais après ce long plaisir que lui avait offert ce liquide elle se redressa afin d'obtenir une posture plus adéquat et moins...inconvenante. La jeune blonde posa alors son regard sur son cousin qui avait l'air perdu dans ses pensées, les yeux rivés vers elle. Elle manqua tout juste de rougir mais fût sauver par une réponse de sa part. Sans doute allait-elle se délecter de sa boisson favorite pendant ses paroles, après tout il fallait bien qu'elle boit ses paroles jusque la dernière goutte !

Oh que c'est mignon ! Le noble venait de montrer son petit cœur de guimauve, ahem enfin son côté dirons nous... sensible d'un point de vue familial. Il se confiait à elle avec une telle facilité que la buveuse d'hydromel ne se jeta pas sur son verre, cette fois-ci. Non ce qu'il disait commençait enfin à être intéressant ou peut-être était-ce l'alcool qui le rendait captivant. Mais elle le préférait pas se poser cette question étant donné qu'il fallait se concentrer sur ses paroles à lui. Si il parlait d'un manque familial c'est qu'elle ne devait pas être si drôle que ça cette fameuse famille de nobles. Puis en même temps, seul dans un château aussi grand ça ne devait pas être drôle tous les jours. Peut-être allait-il s'attachait autant à elle que papa poule après tout. Et en même temps elle venait de perdre l'amour de deux personnes et n'allait pas cracher dessus, au contraire. Rien qu'en pensant à la mort de ses parents, elle reprit immédiatement de verre pour en piquer une lampée. Il fallait qu'ils partagent tous les deux un amour familial pour combler le manque considérable de chacun. Et une mission pour la blonde Albrey !

Par contre ce qui suivit la conversation fût beaucoup moins drôle d'un seul coup, voilà qu'on lui interdisait certaines pièces. Tant pis, et une rasade de hydromel avalée. La jeune femme ne se laisserait pas faire, son âme récemment dite aventurière devait être contre ces interdictions. De toutes manière les censures sont faites pour les rendre accessibles ! Puis quoi encore ? On lui fait des n'amour puis on lui donne des ordres ? C'était ça être noble ?

Ah maintenant ça parle travail, là c'est un peu mieux que ce qu'il disait avant, de toute façon il y'a toujours des choses bien ou moins bien avec les crieurs publiques à croire que s'en est de même pour les nobles. Le métier d'intendante afin de gérer des fiefs ? Après tout pourquoi pas, elle saurait plus de chose sur la noblesse et le fonctionnement de celle-ci il fallait lui parfaire une culture et une connaissance nécessaire pour ne pas ressembler à une tâche fraîchement déposée sur un parchemin. Surtout qu'elle écrivait bien, sans doute est-ce un atout pour être intendante, qui sait ? Pas elle en tous cas. Maintenant être écuyère, pourquoi pas ? Ce serait un bon moyen de suivre son cousin partout et découvrir un peu son monde et les autres nobles de cet espèce-là. Le cheval elle savait en faire, elle en faisait souvent sur celui qui tirait la charrette des marchandises de son père. Alors bon, des cours.. Et en même temps elle ne savait monter que comme les hommes, alors... Elle finit sa coupe en comprenant que Aeglos allait être occupé et peu à sa disposition il fallait donc lui prendre tout le temps qu'il pouvait lui offrir en en faisant le bien comme le mal. Tant qu'à faire.


Mince, voilà qu'il avait découvert sa fameuse bêtise et qu'il venait de rapportait le récipient à la domestique. La sorcière allait-elle lui jeter un sort ? Oh ben non, quand même pas. Elle ajouta juste un OUPS sans rien ajouter derrière et tendit l'oreille afin d'entendre la conversation entre son cousin et la sorcière. Lorsqu'il parla de nourriture son ventre se mit à gargouiller. Voilà deux jours qu'elle n'avait pas manger et son estomac commencer à crier famine. L'alcool c'était bien mais ça ne nourrissait pas. D'ailleurs elle n'en avait plus dans son verre, ce qui lui fit faire une légère moue.

Tout d'abord je suis assez heureuse que vous soyez en manque d'affection familiale comme ça je vais pouvoir en profiter ! Quant aux pièces interdites, je note précieusement évidement ! Un sourire se dessina sur ses lèvres. Quant aux postes que vous me proposer je pense qu'il est préférable de prendre les deux afin de compléter mon éducation notamment mes connaissances et ma culture. Pour le cheval je sais monter comme les hommes, c'est plus simple et pas besoin de se prendre les pieds dans des jupons inutiles. Oh et j'ai faim... Ah non ça fallait pas le dire.

Elle s'arrêta un moment, c'est fou comme son cousin dégageait un certain charme lorsqu'il la regardait de cette manière.
_________________
Aeglos.
Après une étude un peu plus approfondie de la jeune femme, ou plus particulièrement de ses réactions, l'Orkney remarqua qu'elle semblait totalement ivre. De ce qu'il pouvait en voir, elle n'en était pas au point de vomir sur le tapis, il avait suffisamment l’expérience des camps militaire pour pouvoir faire la différence et jauger des niveaux d'alcoolémie. Cependant, elle semblait bien éméchée et il se dit que les questions les plus sérieuses devraient être remises à plus tard, quand les esprits, reposés et frais, sauraient y réfléchir plus convenablement. De plus, il semblait important qu'elle se restaure sous peu, histoire de pomper l'alcool en elle et réduire ses effets. Pour autant, l'Orkney ce dit qu'il pourrait quand même être amusant de profiter, un temps soit peu, de la situation, car, si sa morale lui disait de ne pas faire ce reproduire ces circonstances, rien ne l’empêchait d'en jouer maintenant qu'elles étaient présentes non? Ainsi, il n'aurait plus la nécessité curieuse de les faire ce reproduire, ce qui n'était pas plus mal. L'Orkney, ou l'art de torturer sa conscience pour qu'elle lui dise ce qu'il avait envie d'entendre. Ayant gagné sa joute interne, il décida donc de poursuivre le jeu, mais, pour éviter tout problème, de couper le débit de boisson, ils devraient faire avec ce qu'ils avaient déjà, le reste du précieux nectar restera bien à l'abri, pour un prochain usage. Sur cette décision, il referma la bouteille, malgré la moue qu'il lut sur le visage de la future Bressey. On dirait qu'elle aimait beaucoup ça, il devrait peut être faire attention à son stock, histoire d'éviter qu'elle développe une forme d'addiction, qui ,déjà sur les hommes n'était pas belle à voir, était moins bonne encore sur les femmes. Il se dit qu'il en glisserait un mot à Leona, qu'elle fasse surveiller ça, d'ailleurs, il aurait bien plus qu'un mot à dire à sa capitaine et amie. Mais, pour l'heure, revenons à nos Bressey.

Les propos, semblant tout à fait spontané et franc, de la jeune fille, qui étaient donc dus à l'alcool d'après ses observations, lui arrachèrent un sourire, presque rieur. Il se dit que cette petite irait loin, si, déjà, elle jouait sur les motions et sentiments des gens pour arriver à ses fins. Peut être même qu'il pourrait en faire une politicienne ou une diplomate. Oui, car, même dans ses circonstances, il ne perd pas le Nord, l'Orkney. Enfin, avant cela, il allait devoir la former, lui apprendre diverses ficelles, astuces et règles, mais également des valeurs tel que le devoir ou la fidélité. Il n'accepterait pas que son sang ne serve que ses intérêts propres, il était royaliste, fidèle à la Couronne et espérait faire en sorte que la jeune femme le devienne. Il acquiesça à ces différents propos, notamment concernant la monte, avant de répondre.

Hum, vous dites monter comme les hommes, avez vous donc des braies pour cela? Car si vous le faites en robes ou en jupes, je gage que les hommes justement qui vous accompagne doivent être ravis. Il faudra que vous me montriez, que je puisse évaluer moi même votre technique, car, vous savez, il y a une différence entre monter un poney, un cheval de voyage et une monture de guerre.

Il esquissa un sourire, entre une légère moquerie et un défi.

Oh d'ailleurs, j'y pense. De ce que j'ai cru comprendre, vous êtes arrivées avec une malle contenant vos affaires... Avez vous besoin de quoi que ce soit pour compléter?

Note pour un Orkney, ne jamais avoir de fille, sinon elle finira pourrie gâtée, car, déjà qu'avec Melissandre, il s'écouterait, elle finirait noyée sous les robes et bijoux, déjà que c'était pratiquement le cas. Avec sa cousine, il risquait d’être un peu gâteux également, assouvissant des volontés refoulées qu'il n'avait pu réaliser dans ses plus jeunes années et qu'il considérait comme maintenant inaccessible alors, si par chance, ou malheur, il avait un jour une progéniture femelle, cette dernière risquait de ne même pas avoir assez de place à Aumale pour accueillir sa garde robe et pourtant, le château était grand. Près de 40 chambres, plusieurs salons, des bureaux divers, une salle à manger pouvant accueillir une centaine de convive. Oui, il fallait mieux qu'il n'ai pas de fille, il n'y aurait pas assez de tissu en Europe sinon. A moins de le faire importer des empires d'orient.... Il secoua la tête, en ôtant les idées de progénitures, la chose n'étant pas à l'ordre du jour et ne le serait d'ailleurs probablement jamais. Il laissa échapper un léger soupire et revient à Ellianna, la pensée des chambres en ayant fait venir une autre.

Bien, il me semble que nous avons bien assez évoqué les choses sérieuses pour le moment, nous y reviendrons potentiellement plus tard, pour les aspects un peu plus pratique.

Car, si elle acceptait d'apprendre l'intendance et à devenir son écuyère, il allait devoir recruter un professeur d'arithmétique pour lui apprendre les bases du calcul, en sachant pas jusqu’où était allé son apprentissage dans ce domaine, avant de pouvoir lui apprendre le reste. Quand à écuyère... Il aurait très certainement beaucoup à lui enseigner, que ce soit du protocole, ou du maniement des armes, de la monte armée ou de l'art, enfin, la corvée, d'enfiler et ôter une armure de joutes. Ce dernier aspect était d'ailleurs, de loin, le plus ennuyant, mais, au combien nécessaire, lorsque la saison des joutes arrivait, l'Orkney étant bien décidé, cette fois, de participer autant que possible. Aussi, il faudrait organiser un planning, effectuer un recrutement, prendre des dispositions. Tout plein de choses qui nécessitaient à la fois d'avoir les idées clairs, mais aussi un peu de repos, le Duc estimant avoir eu assez à réfléchir pour la journée, entre les travaux des cérémonies et l'annonce de sa cousine, il avait eu sa dose.

Pour ce qui est de manger, je pense qu'il va falloir une heure ou deux avant que cela soit prêt... En attendant, que diriez vous de choisir vos appartements? Cela devrait vous occuper assez longtemps pour oublier votre estomac, sans compter que vous risquez de les garder un moment, autant faire en sorte qu'ils vous plaisent. Cela permettra aussi à mes gens d'y faire porter vos bagages.

Il vida sa coupe d'une traite et ce leva avant de s'approcher d'elle et lui offrir son bras à la jeune femme pour qu'elle le suive.

Je vous en prie, je vais vous faire visiter, hormis les pièces dont vous n'aurez pas accès, bien sur. D'ailleurs, je ne doute pas que vous n'oublierez pas, moi seul ai la clef pour y accéder.

Et un autre sourire, provocateur, de l'Orkney, ayant bien repéré le petit jeu de la normande. Après tout, même si enfance, il n'avait eu qu'à moitié, par choix d'ailleurs, être filou, ça, il savait très bien ce que c'était et ne ce laisserait pas duper aussi facilement. Il marque une petite pause maintenant qu'il était un peu plus à l'aise avec la jeune femme et décidé à la taquiner pour faire plus ample connaissance, il ajouta l'air de rien.

Au fait, cette roseur sur les joues vous va à ravir, chère cousine.

Provocateur et joueur l'Orkney? Nan, il n'oserait pas... Ah, si.
_________________
Arieline.
[Faim ! Soir et matin, j'ai encore faim j'ai toujours, faim !]

Qu'est-ce qui pouvait être pire que de se faire refuser un plaisir si simple qu'est l'alcool ? Au lieu de lui resservir un verre il sirotait le siens sans pitié, quel sadique ce cousin ! Au final sans franchement s'en rendre compte une moue s'affichait encore sur son visage, comme si celle-ci ne désirait pas s’effacer d'ici peu. En même temps la jeune Albrey avait toujours eu ce qu'elle voulait lorsqu'elle faisait cette tête. Mais la aucune pitié il venait en plus d'avoir bu le reste de son verre, rangé la bouteille. C'est fou mais le comportement de son cousin avait brusquement changé, était-il sous l'effet du nectar d'or magique, lui aussi ? En tous cas une chose est sûre, il était différent et elle commençait à apprécier cela. L'effet de l'alcool allait certainement s'estomper et il fallait en profiter ! C'était le moment ou il fallait parler sans détour et sans réfléchir. Sa moue se transforma en rictus, la jeune blonde parlait déjà sans détour elle l'avait toujours fait d'une manière ou d'une autre. Et pourtant son paternel n'avait pas cessé de lui dire de se calmer à ce propos. Soudainement elle sentie une légèreté au creux de son ventre, non pas parce qu'elle avait le ventre vide, c'était autre chose. A présent ce n'était plus la solitude qui l'accompagnerait tout au long du reste de sa vie mais la liberté. Oui elle était majeure mais n'avait jamais pu réellement en profiter. Elle avait négligé tous ses rêves pour se vouée aux ordres de son père, Robert. Et malgré que le destin funeste de ses parents l'ait rendu triste, elle soupira un moment d'aise de ressentir cette chose qu'est la liberté. Toutefois elle avait conscience que la liberté avait ses limites mais elle verrai comment la gérer en grandissant ou tout simplement en regardant comment s'y prenne les gens. Si elle vivait dans une famille noble il faudrait sans doute revoir son franc-parlé au risque d'en devenir insolente. Elle espérait que son cousin la dresse sur ce point, du moins la calme. Voilà à présent qu'elle se mordillait la lèvre, elle prit son verre et en y voyant un tout petit fond d'hydromel pencha la tête plus que jamais pour l'attraper. Elle irait très certainement se servir en douce de temps à autre. Son regard suivit son endroit de rangement qui à première vue n'avait pas de serrure. Ellianna espéra un moment qu'elle puisse se servir au moment venu, il allait lui en falloir avec tout ce qu'elle allait encaisser et apprendre. Quoi de mal à se trouver une dose de courage telle qu'elle soit ?

Voici qu'il lui parlait de son accoutrement lorsqu'elle montait. Il est vrai qu'elle allait souvent à la chasse avec sa famille. Elle détestait cela, de devoir tuer la maman d'un petit pour manger et se remplir le ventre. Ellianna préférait de loin faire la cueillette dans le verger ou le potager. Mais dans tous les cas, la jeune femme restait toujours en robe lorsqu'elle montait à cheval, il suffisait d'enlever un jupon de trop pour que sa robe soit fluide et s'emporte au vent en même temps qu'elle. Malgré qu'elle fasse certaines choses que les hommes font elle gardait sa féminité en portant toujours une robe. Jamais on ne la voyait en braies et sans doute serait-elle mal à l'aise si cela lui arrivait. D'ailleurs elle n'n avait aucun dans sa malle.

Je n'ai jamais regardé le regard des hommes qui nous accompagnaient lorsque nous allions à la chasse, il m'intimidaient. Mais je ne porte jamais de braies alors j'enlève un ou deux jupon pour que ma robe soit plus agréable à porter lorsqu'il est question de monter. Heureusement que je porte des sous vêtements !

Tiens sa malle d'ailleurs, avait-elle tout ce qu'il fallait ? La Albrey avait été très vaniteuse avec son procréateur et lui avait demandé un tas de robe de couleur diverse en différentes coupes. Mais si une chose était sûr c'est qu'elle n'en avait aucune de noire. Et elle le regrettait, elle trouvait que c'était irrespectueux de ne pas montrer son deuil. Mais une chose était sûre il était bel et bien là, au fond de son petit cœur de blonde. Alors au lieu d'en faire des tones comme elle le faisait souvent elle se limita en répondant.

Je voudrais une robe noire, s'il vous plait. Il ne me semble pas avoir d'autres besoins en particulier. J'embêtais souvent mon père pour avoir tout ce que je voulais.

Elle souriait du moins... Jusqu'à ce qui lui dise qu'elle n'allait manger que dans quelques heures. Et la son sourire était parti en courant pour pleurer dans son coin comme un enfant. C'est donc un visage sans expression qui lui était présenté mais le cousin savait y faire et lui proposa ce qui assurément la ferait sauter de joie. Faire la visite du château. Elle se leva d'un bond et à ses derniers mots s'arrêta aussi subitement que les mots qui venaient de sortir de la bouche de Aeglos. Elle réfléchit un moment pour ne pas trop dire de bêtise mais pas bien longtemps, en réalité.

Il faut donc que je me souvienne de le pas les faire rosir, vous risquerez d'en prendre un malin plaisir !


Elle haussa les épaules comme si elle se fichait de son compliment qui au contraire fit d'elle une blonde joyeuse et prête à parcourir les différents recoins de cette demeure gigantesque. Sans doute allait-il regretter de lui avoir fait cette proposition car elle se précipita jusque la porte blanche en manquant tout juste de tomber. Mais heureusement la poignet d'or n'était pas loin de sa fine main blanche. A peine avait-elle passé la porte, elle se hâta de rejoindre le couloir qu'elle avait prit lors de sa venue. Ayant l'impression de n'être jamais passée ici tant il y avait de choses à regarder. Son allure montrait une forme d'excitation, elle n'attendait pas même pas Aeglos et continuait sans se préoccuper de son regard ni même de ce qu'il pourrait dire. Et là ! Fatalité ! Une odeur de nourriture se fit sentir arrivée au bout du couloir. Ce n'est plus une femme de tout juste dix sept ans qu'on pouvait observer mais un petit chien, le nez en l'air afin de percevoir d'ou provient cette somptueuse fumée. Ellianna se fia alors à son odorat jusqu'à son arrivée devant une porte bien plus grande que celle du petit salon. Sans même penser à frapper elle pénétra à l'intérieur. C'est alors qu'une immense cuisine se présenta devant ses prunelles vertes, remplie de deux ou trois cuisiniers qui étaient au fourneau. Prise de sa grande curiosité naturelle elle s'empressa d'aller voir ce qu'il y avait de bon à manger dans la marmite dressait devant son petit museau. C'était des bons morceaux de viandes plongées dans une sauce qui en mettait pleins le yeux et pleins au ventre. La jeune blonde se lécha les babines puis se tourna vers le cuisinier.

Eh bah ! Tout ça à l'air délicieux ! Mais dépêchez-vous j'ai faim ! Et d'ailleurs votre sauce serait certainement mieux avec des champignons fraîchement cueillies !

Son ventre quant à lui ne cessait de gargouiller, presque à supplier de pouvoir être rempli. Il fallait qu'elle mange vite ! Sinon elle ne pourrait pas se concentrer sur le choix de sa chambre. C'était une Albrey désintéressée de son cousin ui tapait du pied, impatiente de manger.
_________________
Aeglos.
Ainsi cette dernière, ou plutôt sa famille chassait? Était elle au courant que de part la non reconnaissance de leur noblesse de sang, et le fait qu'ils ne chassaient surement pas sur leurs terres, vu qu'ils n'en avaient pas, c'était du braconnage? Etait-ce pour cela que leurs pères n'étaient plus en contact? L'Orkney l'ignorait tout bonnement et pour dire vrai, il s'en moquait. Cela appartenait au passé, un passé révolu et clos avec la mort de leurs pères respectifs, ce poser ces questions ne servirait à rien pour la simple et bonne raison qu'il n'obtiendrait pas de réponse. Par contre, pour le coup de la chasse, cela le fit bien sourire, peut être qu'il lui expliquerait un jour, elle semblait ignorer l'aspect interdit de la chose. Mais pas tout de suite, car son attention était plutôt focalisé sur un autre point. Ainsi elle montait à la garçonne en robe légère, les hommes de son père devaient être dès plus ravis du spectacle que cela pouvait offrir. Une part de lui-même lui dit qu'un tel spectacle ne le dérangerait pas d'ailleurs, mais, d'un autre coté, elle était sa cousine et, un brin de morale le tiraillé quand au coté incorrect de la chose. Il allait vraiment falloir qu'il lui fasse faire des braies pour les chevauchées. Car, le carrosse, c'était lent et encombrant, aussi, l'Orkney ne se déplaçait presque jamais ainsi, ou que pour les très courte distance. Il faudrait donc qu'elle fasse de même si elle comptait le suivre, et n'avait pas envie que tout les péquenots du coin ce retourne sur leur passage pour une raison peu aristotélicienne.

Et bien, si vous souhaitez m'accompagner, il va falloir vous habituer à en porter, au moins pour les chevauchées, car, même si, comme vous le dites, vous portez des sous-vêtements, la robe légère est un peu trop... volatile pour convenir.

Avait il vraiment évoqué les sous-vêtements de sa cousine? La discussion prenait une tournure légèrement dérangeante, à la fois pour l'aspect très "sur le fil", chose dont l'Orkney raffolait, mais aussi par une certaine gène, après tout, elle était sa cousine et il ne la connaissait que depuis quelques heures. Heureusement, il eu rapidement l'occasion d’enchaîner, toujours sur les vêtements, mais un sujet un peu plus convenable, comme si ça le dérangeait d’être inconvenant, et plus bon enfant. Il acquiesça à la demande et y répondit.

Bien, je vous ferais envoyer une couturière qu'elle prenne vos mesures pour la robe et le reste.

Oui car il était bien décidé pour les braies, de plus, il lui faudrait très certainement faire faire certaine tenue s'il la formait aux armes ou qu'elle l'accompagnait comme écuyère, alors, autant que les mesures soient prises et qu'il fasse tout faire en une seule fois, histoire de simplifier les choses. Par contre, il ferait peut être confectionner ça à Paris plutôt que d'user de ses propres tisserandes, la route depuis le Rouergue serait longue et il voulait pouvoir la commande rapidement. D'autant plus qu'il se doutait que la robe noir était pour marquer le deuil de ses parents. D'ailleurs... Pour la robe, il pourrait la faire faire confectionner directement à Aumale, elle sera de moins bonne qualité, mais, au moins, la jeune femme pourra rapidement l'avoir. Pour le reste, il pouvait attendre quelques jours.

Si tout va bien, vous devriez pouvoir avoir la robe demain dans la journée, après demain au plus tard si les mesures sont faites aujourd'hui.

L'avantage de bien payer ses gens, c'était qu'ils étaient très efficaces et loyaux en remerciement, et il savait que si pour une fois il leur demandait de travailler d'arrache pied pour récupérer rapidement la commande, car marquer son deuil faisait partie des choses urgentes, il obtiendra satisfaction. Les soucis d'organisation étaient donc réglés, au moins dans son esprit, il aurait le temps d'en toucher deux mots à une couturière dans la fin d'après midi. Ou peut être durant la visite s'il la croisait, ce qui simplifierait les choses. Oui, voila, durant la visite, il passera la voir, comme ça les mesures pourront être directement prises. Bon, voila, tout était prêt dans son esprit, il put repartir plus léger à la réplique de la jeune femme, elle commençait à bien lui plaire si elle lui tendait ainsi le bâton pour ce faire battre. Taquin, il répondit donc.

Soyez assurée que je ferais tout mon possible pour continuer ce plaisir, d'autant plus si cela vous met dans l'embarra.

Et un sourire qu'il lui adressa avant qu'ils prennent la direction de la sortie. Ou plutôt, qu'elle trace de son coté, explorant et farfouillant tandis qu'il la suivait d'un pas lent. Il avait l'impression qu'un enfant ou un chiot venait d'être lâché dans le château et que ce dernier explorait sa nouvelle demeure. En fait, c'était un peu le cas, au détail près que l'enfant était loin d'en être une et qu'il faudrait qu'elle apprenne un jour ou l'autre à ne plus réagir comme ça. Une pensée lui vient à l'esprit et il eu l'impression de ce voir en Blanche essayant de museler Melissandre. Un frisson lui parcouru le dos et il se dit que non, il allait la laisser vivre comme elle l'entendait, si elle voulait faire le chiot curieux, il ne la réprimanderait pas, il ne voulait et ce refusait d’être celui qui briserait l'innocence d'Ellianna, la vie s'en chargerait déjà très bien toute seule.

C'est donc avec un sourire léger aux lèvres qu'il suivit, quelques mètres derrière, l'exploratrice. D'ailleurs, il reconnu le chemin des cuisines, et d'après la posture de chien de chasse ayant repéré un fumet, il comprit qu'elle s'y dirigeait bel et bien. Comme quoi, la faim avait surpassé la curiosité de l'exploration et l'envie de ce choisir une chambre. Bon et bien, ils pouvaient certainement y faire un petit saut, il y aurait bien un petit quelque chose à grignoter, ce qui leur permettrait de reprendre la visite. Malgré les quelques pas de retard, il eu quand même le temps d'entendre l"échange entre l'un des cuisiniers et la blondinette. Ce dernier lui expliqua qu'il fallait attendre que ça cuise et que nul champignon n'était admit dans la demeure de sa Grasce, ce dernier ne les supportant pas. Par contre, le reste des propos de la jeune femme firent froncer les sourcils aumalien, trouvant le comportement d'Ellianna inapproprié et comptait bien lui faire savoir. Il l’accueillait dans sa maison et chez lui, pour autant, elle n'en avait pas tout les droits et encore moins celui de parler ainsi à ses gens.

Jeune fille, il va vous falloir apprendre la patience et surtout le respect. J'ai bien compris que jusqu'à présent, vous avez eu tout ce que vous désiriez immédiatement, ce qui peut expliquer votre... comportement présent. Cependant, je vous préviens de suite, je ne le tolérerais pas ici. Je peux certes être patient et céder pour nombres de caprices si je les trouve un minima cohérent, mais je ne supporte pas l'insolence et l'irrespect envers mes gens. La condition de noblesse n'implique pas d'être méprisant envers le peuple et si certains le font, ce n'est pas et ne sera pas le cas sous mon toit. Donc, faite preuve de patience et cessez de taper du pied. Si votre estomac est si impatient que ça, rien ne vous empêche de demander, poliment, s'il n'y a pas une part de tarte ou une tranche de pain et de fromage que vous pourriez grignoter. Me suis je bien fait comprendre?

Et à l'Orkney de la toiser de ses azurs, qui, contrairement à plus tôt, était maintenant froid. Depuis tout jeune il avait appris à traiter ses gens avec respect, c'était l'une des valeurs que son père lui avait le plus enseigné, lui expliquant que même s'ils étaient nobles et que eux ne l'étaient pas, ils en restaient quand même des êtres humains et qu'il fallait respecter leur travail et leur condition. C'était aussi pour ça qu'il savait être apprécié de ses gens, il s'était toujours montré compréhensif et respectueux à leur égard et ces derniers le lui rendait. Il ne tolérerait pas que la jeune femme ne respect pas cette règle, qu'elle soit de son sang ou non ne changerait rien à cet état de fait. Si pour le reste, il était souple, sur ce point, il resterait intransigeant. La voix toujours ferme, il reprit.

Donc, quand vous aurez récupéré de quoi tenir jusqu'à ce que ce soit près, vous me rejoindrez, il reste la salle à manger à visiter au rez de chaussé avant de passer au premier étage et aux chambres.

Sur ces mots, il fit volte face et sortit de la cuisine. Il voulait voir comment réagirait la jeune femme à ses propos et ce qu'elle dirait au ferait au cuisinier. Et le meilleur moyen pour le savoir était de ne plus être dans la pièce, laissant simplement ces oreilles traîner, il savait que pour les yeux, il pourrait demander plus tard au cuisinier s'il avait un doute. Dans le couloir il croisa l'un des servantes et lui expliqua qu'il souhaitait que la couturière l'attende dans ses appartements car il avait une commande à lui faire. Il ajouta qu'il y aurait besoin qu'elle prenne ses outils de mesure, la commande n'étant pas pour lui. Demande faites, il attendit que la blonde le rejoigne.
_________________
Arieline.
[J'aime quand ça colle à la peau ! ]

Ainsi elle devrait porter des braies ? Et puis quoi encore ? Si il y avait bien une chose qui pouvait enlever toute féminité à une jeune femme, c'était bien ça ! Cet affreux bout de tissu qui en plus de se faire se sentir nue, était généralement laid et désagréable à porter. Il fallait donc faire place aux négociations, peut-être en avait-elle la capacité et peut-être étonnerait-elle son cousin, qui sait ? Certainement pas elle en tous cas. Comment allait-elle s'y prendre ? Elle se souvenait brièvement d'une histoire qui avait eu lieu avec son père. Un client chiant ne voulant pas payer le prix attribué au vin présenté sous forme de cagots et en faisait toute une histoire, son père l'avait joyeusement tourné en bourrique afin de parvenir à ses fins. Mais dans ses nombreux défauts la blondinette en avait un beau, c'était de perdre la mémoire ! Et effectivement elle se souvenait vaguement du degré de chiansité que le client avait et la manière intelligente dont son père avait fait preuve d'un talent de diplomatie impressionnant. Mais évidemment elle n'en tirait aucun détail. Entre ses reniflements de fumée elle s'était arrêté au milieu du couloir pour s’asseoir là tout juste au centre et creuser dans sa mémoire de manière plus posée. Peut-être que si elle se frappait un peu la tête cela fonctionnerait ? Elle tenta ce qui venait de lui traverser l'esprit mais rien n'avait réellement changé. Au contraire elle venait tout simplement de se retourner le cerveau et de sans doute se faire mal, accessoirement. Si une chose était sûr c'était qu'Ellianna n'était pas blonde pour rien ! Toute grimaçante et embarrassée elle se frottait la tête en espérant soulager la douleur. Mais rien n'y faisait, elle ne voulait pas partir. Sans doute que l'hydromel avait le pouvoir d'offrir plus de force à la personne qui en boit. Si c'était le cas, il faudrait en faire commerce et en parler à son noble cousin. Mais revenons à nos braies tout puant. Il fallait réfléchir à sa technique dite "convaincante". Hors là, c'était le néant il fallait qu'elle se résous à improviser bonne ou mauvaise idée ? Certainement mauvaise mais il ne valait mieux pas en prendre conscience.

Elle se racla la gorge. Mon très cher cousin adorée, ahem enfin... Mon très cher cousin les braies sont non seulement particulièrement laid ! Euh enfin... désagréable à porter ! Parce que ça grattouille de partout ! Enfin... ça démange énormément. Ainsi, puisque vous ne désirez pas que je porte mes jolies robes légères, à mon plus grand regret ! J'ai une proposition pour vous ! Alors voilà, je veux bien porter quelque chose enfermant mes deux petites jambes dans deux petits trous mais je vais vous montrer comment je le voudrait !

Ni une ni deux, Ellianna se releva et commença à défaire le nœud de sa robe afin de la laisser glisser fluidement jusque ses chevilles, sans se presser et avec une douceur qui était propre à elle-même. Elle enleva ses chaussures dans l'action en les balançant sur le côté et se retrouva alors couverte de son habit blanc, autrement dit sous-vêtement, presque transparent.
Alors vous voyez... Elle fit un cercle avec ses mains sur ses cuisses en les frôlant, ne détachant pas le regard de son cousin. Ici je voudrai des braies très moulants afin qu'ils ne me gênent pas ! Bien serrés ça devrait aller non ? Elle fit un grand sourire, l'histoire d'être convaincante et remonta ses mains le long de son corps insensiblement pour que son cousin suive bien ses mouvements, jusque sa poitrine, ferme, douce et convenable pour une jeune fille de son âge. Et parvint à ajouter, en traçant un grand V de son cou à la naissance de ses seins. Ici je voudrais un décolleté qui s'arrête jusqu'en bas ! Enfin pas trop, je ne voudrais pas trop découvrir mon buste... Et évidemment comme vous ne voulez pas que j'ai de robe ! La jeune blonde laissa lentement ramper ses mains le long de ses fines hanches fraîchement formées pour dégringoler sans gêne et innocemment sur son bas, faisant un geste verticale assez long pour qu'il s’arrête presque à ses genoux. Je voudrais si vous le voulez bien, mais je compte sur vous ! Une tunique qui descende jusque là ! Elle resta un moment, presque nue devant lui en faisant les yeux doux. Elle ne voulait pas faire homme ! Non mais oh !

Mais revenons à la cuisine, alors qu'elle venait de se lécher les babines et de soumettre quelque chose au cuisinier. Ellianna était loin de penser qu'elle allait très vite se faire remettre à sa place et surtout d'une telle violence. La jeune femme se réincarna en une jeune enfant, écoutant chaque mot de Aeglos. Premièrement, c'était le rouge qui avait apparu d'abord légèrement puis plus marqué par la honte qu'elle ressentit en se faisant disputé de la sorte devant un cuisiner qu'elle ne pensait pas avoir négligé. Si une chose était sûre, c'est qu'Ellianna ne s'était jamais faite réprimandé par ses parents, d'abord parce qu'elle était fragile et se serait mise à pleurer à chaude larmes et que ses parents ne pouvaient supporter de la voir dans un tel état mais aussi parce qu'elle n'avait jamais réellement fait de bêtises ou erreurs de ce genre. C'est pourquoi elle ne comprenait pas qu'on puisse la reprendre avec une telle froideur et violence et encore moins par quelqu'un qu'elle connaissait à peine. Troublée, elle était troublée, voilà qu'elle reniflait afin de retenir des larmes de peur. Car oui le regard qu'avait Aeglos à ce moment là était des plus effrayant. C'était comme si il avait fait cela toute sa vie. Sans doute regretta t-elle un moment d'être venue ici. Le regard flou, perdue, sous le choc elle resta là la bouche entrouverte. Sans savoir si il allait lui en vouloir énormément ou si il allait reprendre une expression moins...dure. Elle tenta de chercher ce qu'elle aurait pu mal dire et se demanda si ce n'était pas le fait de crier son envie aussi fort et aussi directement qui avait pousser son cousin à lui en vouloir autant. Une chose est sûre, elle allait faire attention.. enfin...un peu. Car c'était certainement quelque chose dont elle n'aimerait pas engendrer la production. Et c'est triste à dire mais elle fût très vite prise d'un immense soulagement lorsqu'il quitta la pièce. Mais alors qu'elle avait été un peu trop sociable avec le cuisiner elle n'osait pas se retourner, intimidée et gênée de se retrouver face à lui. Mais malgré tout Ellianna prit son courage à deux main entre un soupire d'encouragement et se retourna, face à face avec lui.

J'avoue m'être laissée emporter lorsque je suis rentrée dans la pièce, peut-être parce que je n'ai pas manger depuis deux jours. Mais vous en êtes en effet pour rien. Elle s'inclina devant lui. Je regrette vraiment si je vous ai manqué de respect.

Il est vrai que n'ayant pas remit sa robe, elle avait un air des plus ridicule mais une fois ceci fait elle se dirigea vers le couloir, sans même faire attention à son cousin pour ramasser sa robe gisante seule sur le sol.

_________________
Aeglos.
Pour dire vrai, l'action et la manière de faire de la jeune femme avait tellement profondément choqué l'Orkney qu'il n'avait pas su immédiatement réagir. Il n'arrivait même pas à comprendre pourquoi et comment elle en était venue à ce dévêtir devant lui. Certes, elle avait encore ses sous-vêtements, elle n'était donc pas nue, mais, quelques heures plus tôt, ils ne se connaissaient absolument pas. Et là, bien que la raison soit assez innocente, à savoir parler de la future tenue de la jeune femme, car il ne pouvait plus vraiment nier son age avec ce qu'il avait eu sous les yeux, il n'en restait pas moins que la situation était, en plus d’être purement et totalement inconvenante, des plus gênante et choquante. Gênante car, dans son innocence, en tout cas il pensait que c'était bien cela, elle ne se rendait pas compte de la sensualité de ses gestes et de la teneur de ce qu'elle faisait. Choquante car il s'attendait peut être à tout, sauf à ça. En réalité, il resta tout simplement mué devant pareil action, et, même si les gestes et les mots étaient mémorisés, il ne sut quoi répondre et ne put même le faire. Si bien que la jeune femme avait enchainé sur la cuisine, laissant là un cousin remuant ses pensées tant bien que mal pour les assemblées.

D'abord, le fait de changer les pensées les moins Aristotéliciennes, car, même s'il savait ce tenir, il n'en restait pas moins un homme et même si elle était de son sang, la connaissance de ce fait était encore trop récente pour s'imprimer entièrement dans sa vision des choses et gommer immédiatement et naturellement certaines envies ou quelconques désirs que la scène pouvait éveiller. Ensuite, la part la plus étriqué de sa personnalité, s’accommodant pour le coup avec son instant paternel et protecteur ce dit que la tache d'apprentissage allait être encore plus compliqué et longue qu'il ne l'avait prévu. Il faudrait lui apprendre les principes de pudeur et de bienséance, chose qu'il pensait qu'elle connaissait et maitriser. Finalement, d'avoir vécu telle une princesse dans une tour d'ivoire n'avait pas aidé la jeune femme. Enfin, il se demanda s'il n'aurait pas besoin des conseils et de l'aide de Leona pour l'aider dans sa tache, car, si la blondinette recommençait une telle scene, par exemple, en taverne ou en dehors d'un endroit sécurisé comme Aumale, il ne donnait pas cher de sa pureté. Il allait donc devoir lui prévoir une garde, à minima le temps qu'elle apprenne certaines choses. En fait non, il lui faudrait une garde tout court pour lorsqu'elle ne l'accompagnerait pas, oui, ainsi, il aurait la conscience tranquille.

En réalité, ce qui le sortit de ses pensées fut l'épisode de la cuisine, qui le mit dans un tel était de colère qu'il en oublia quelques instants ce qui venait de ce passer et la semi nudité de la jeune femme. Ce fait revient à lui quand elle ressortie des cuisines, toujours aussi peu vêtue, et récupéra sa robe. Il tiqua quand il remarqua qu'elle ne la renfila pas immédiatement, restant dans une tenue bien trop proche d'Eve à son gout. En réalité non, bien trop loin pour le gout des parties les plus sauvages de sa personne, et bien trop proche pour les parties les plus raisonnables. Toujours est il qu'à cet instant, c'était le raisonnable qui primait. Et, même si la colère Aumalienne venait de ce prendre une douche froide en revenant à la réalité de la situation, elle était encore suffisamment proche pour pouvoir toucher deux mots à la jeune femme.

Ma très chère cousine... Ellianna...

Il se tiens le front, cherchant ses mots.

Je vais dès à présent vous donner votre première leçon. On ne se déshabille pas ainsi devant un homme! Ou même une femme en fait. En fait, l'on ne se déshabille pas tout court.

La situation le mettait suffisamment mal à l'aise, de part les différentes émotions qui se déchainaient en lui, que pour une fois, une rare fois même, il avait du mal à contrôler, et sa voix et ses expressions. Sans parler de ses mots qui ne voulaient pas faire ce qu'il désirait. Il soupira et reprit un peu plus calme.

Hum, comment vous dire. Vous êtes maintenant une jeune femme, avec un corps fait, et bien fait. Aussi, vous ne pouvez pas vous permettre de vous dévêtir ainsi, ou même de vous promener dans Aumale dans cette tenue. Je ne dis pas ça pour vous brider ou autre, mais... Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais, souvent, les hommes ont des envies que je n'ai pas envie de vous décrire maintenant et j’espère du fond du cœur que vous voyez de quoi je parle. Aussi, de part ses envies diront nous, ils peuvent ce laisser entrainer vers certains des aspects les plus sombres de l'humanité. Et, croyez moi, j’espère de tout cœur que vous n'aurez jamais à connaitre ces aspects. Aussi, pour vous en protéger, ne recommencer pas ce genre de chose. Quand vous aurez un fiancé ou un mari, cela sera naturel. De même, c'est normal lorsque vous prenez un bain et que des servantes vous frottent le dos. Mais, ainsi, devant moi, en plein milieu du couloir, ce n'est pas possible.

Un nouveau soupire, une forme d’inquiétude prenant le pas sur le reste.

Vous avez eu de la chance que je sois celui que je suis et que vous trouviez à Aumale, là ou vous ne craigniez rien, mais je vous en prie, ne tentez plus ainsi le Malin.

Il s'approcha doucement et plaça ses mains sur ses épaules, avec délicatesse, de manière à avoir les yeux droits dans ceux de la jeune femme.

Si je vous dis cela, c'est pour votre bien, je ne veux pas qu'il vous arrive malheur. Je vous connais depuis peu, mais je sens déjà une sorte d'attachement à vote égard, je n'ai pas envie que l'on m'informe que je doive faire le deuil de ma cousine. Vous voulez bien faire ça pour moi?

Détachant ses azurs des yeux de la Bressey, il s'avisa qu'elle n'avait du coup toujours pas remis sa robe, ce contenant de la tenir contre elle. Réalisant l'inconvenance de la situation, bon c'est sur que maintenant, ils n'étaient plus à ça près, il reprit.

Et, je vous en prie, remettez votre robe, nous sommes peut être du même sang mais je reste un homme et vous une jeune femme fort peu vêtue.

Ce reculant légèrement, histoire de lui laissant l'amplitude nécessaire au rhabillage de ce qui n'aurai jamais du être enlevé, il ajouta, afin de régler la question qui avait entrainé la situation.

Pour la tenue que vous me disiez, c'est accordé. Peut m'importe de la forme, tant qu'il s'agit de braies et pas de jupons, je vous emmènerais durant la suite de la visite, qui, je l’espère ce passera plus calmement, auprès de ma couturière pour que vous lui expliquiez vos souhaits. Par contre, pour le décolleté, prévoyez moins échancré, je tiens à pouvoir rester concentré durant les leçons, et ce n'est pas négociable.

Et l'Orkney de sourire, espérant ainsi briser par une touche d'humour la situation dans laquelle ils étaient un peu englués. Enfin, surtout lui d'ailleurs, bien qu'il espérait que son discours soit compris et retenu par la jeune femme. Autant pour elle que pour lui d'ailleurs, il était bien trop jeune pour ce faire des cheveux blancs, dans le meilleur des cas.
_________________
Arieline.
[« Une femme sans pudeur c'est comme un plat sans sel. »]

Encore cette odeur de viande traversant ses narines c'était comme avoir ce qu'on veut le plus au monde, devant ses yeux sans même pouvoir le toucher au risque de se faire tuer. Son ventre gargouiller sans arrêt lui déchirant l'estomac, l'histoire de lui réclamer coûte que coûte ce qu'elle lui devait. Encore un qui demandait son dut en frappant sur la paroi de son ventre pour tout lui prendre et dans ce cas lui offrir ce qu'il y'a de plus désagréable, la douleur. Cette petite boule au fond de son ventre qui formait une flamme pour brûler ses entrailles vides depuis maintenant trois jours. Trois long jour ou cette flamme n'avait fait que s’accroître sans pitié et avec persévérance. Une mains posée sur son abdomen, elle grimaça un moment en espérant qu'elle aurait la paix pour les quelques heures à attendre pour manger. C'était donc ça, la famine ? Ne pas pouvoir se nourrir et sentir une douleur grandissante chaque jour accordés par la vie ? Elle comprenait mieux les voleurs qui se permettaient de prendre les fruits du marchand. L'envie est tellement forte lorsqu'on porte ce mal de s'en débarrasser qu'elle comprenait qu'on veuille à tous prix, autant avec violence qu'avec irrespect la détruire sans même un grain de miséricorde. Mais peut-être était-ce encore plus frustrant lorsque nous avions été toujours parfaitement nourri voir dans l’excès selon les jours, par gourmandise. Ah la gourmandise ! L'inconvénient dans ces moments c'est qu'on sait particulièrement tout ce qui existe de bon et qui donne l'eau à la bouche et les imaginer est sans doute pire que de ne pas les avoir connus. Sentir le gout du sel et du sucre qui glisse sur la langue tout en mastiquant diverses bonnes choses fondantes et agréables, sa langue passait d'ailleurs sur ses lèvres. Heureusement, bien que son ventre soit sec elle n'avait pas les lèvres sèches ce qui la rassurait étant donné qu'elle devait être présentable, du moins un minimum puisqu'il ne lui restait que cela de viable à cette période de sa vie. Enfin... Présentable c'était légèrement exagéré étant donné que sa robe restait étendue sur le sol, chiffonnait et délaissée et que son corps était couvert d'un maigre tissu blanc à peine transparent.

La pudeur, ces mots qui sonnaient comme étrangers dans son esprit de jeune blonde fraîchement formée. Quel était cet intérêt que tout le monde avait pour ce mot ? Il fallait bien être nu selon les moments de la journée. Surtout que là, elle ne s'était pas présentée nue devant son cousin, son corps était resté couvert du tissu blanc qu'elle mettait tous les matins avant de mettre ses jupons et sa robe. Qu'était-ce la pudeur ? C'était si vague ! Son père avait pourtant essayé de lui expliquer et avait terminé par "On se déshabille que devant ceux de la famille" afin de faire plus court et que la blonde ne se mette pas à nu devant des inconnus. Pour le coup, il était normal de se dévêtir face à Aeglos puisqu'elle venait d'apprendre qu'ils étaient cousins. Puis honnêtement si la légende disait vrai ! Les premiers hommes étaient nus, alors qu'est-ce que ça pouvait faire de se mettre en sous vêtement pour montrer ce qui pourrait remplacer ceux qu'elle venait d'enlever ? C'était incompréhensible pour elle. Elle gratta sa tignasse blonde un moment, ce qui pouvait être gênant c'était de montrer son sexe mais elle ne l'avait pas fait. Heureusement, finalement parce que le rouge écarlate n’irait certainement pas au teint du noble blond. D'ailleurs elle l'écoutait sagement parler ne voulant pas dégrader un peu plus leur relation en l'énervant comme elle l'avait fait dans la cuisine. Sentant une gêne se former entre elle et lui, un sourire niais s'affichait sur ses lèvres pulpeuses bien que ses oreilles restées bien à l'écoute.

Ainsi, il lui dit qu'elle avait un corps bien fait, qu'était-ce un corps bien fait ? Il existait des corps laids ? Il fallait avouer que peu sortir de chez elle ne pouvait lui faire comprendre ce que cette expression voulait dire mais elle pensa à l'instant même qu'elle découvrirait très certainement ce que cela voulait dire. D'ailleurs devrait-elle le remercier ? Car il venait de lui dire qu'elle avait un beau corps, n'est-ce pas ? Elle rougit légèrement, de honte en espérant ne pas se tromper. Mais cela n'expliquait pas le fait de ne pas se dévêtir, certes elle commençait à se douter qu'il ne fallait pas se déshabiller comme elle l'avait fait, en pleins milieu de nul part avec un inconnu... Mais c'étit dommage de ne pas le montrer si celui-ci était beau, non ? Et là c'est le rouge écarlate qui s'afficha brusquement sur ses joues blanches? Elle savait pleinement ce que voulait dire son cousin, sa mère lui avait répété tellement de fois lorsqu'elle avait eu ses premières menstruations. Pourtant elle n'y avait pas pensé, surement parce qu'il était son cousin et qu'elle ne le considérait peut-être pas comme un homme à part entière mais il en était un, c'est pour cela que rouge de honte et te gêne elle se précipita sur sa robe pour l'enfiler, tournant le dos un long moment à Aeglos, ayant enfin compris ce qu'était la pudeur. C'était surement une protection contre les envies des hommes. Et voilà qu'il reparlait de fiancé ou de mari. Ellianna ne se voyait pas franchement avec un homme elle était très certainement trop innocente pour cela. Toutefois elle fût soulagée d'avoir entendu qu'il allait la protéger avant qu'elle remette son vêtement. Et alors qu'elle n'avait pas fait attention à sa dernière phrase, un pied coincé dans un de ses jupons elle poussa un petit cri de honte et de gêne.


Je...Je suis désolée... Je sais à présent ce qu'est la pudeur... je ne vous donnerai plus envie de la sorte ! Elle toussota se rendant compte de ce qu'elle venait de dire. Enfin je saurais me tenir convenablement... Je vous remercie pour votre protection ainsi que vos compliments cachés par-ci par là... Cela aussi devait être osé mais elle ne pouvait pas plus s'enfoncer qu'elle ne l'était. Je ne me mettrai plus jamais en si petite tenue devant vous, soyez en certain. Je comprend votre gêne, je le suis moi-même... Elle parlait d'une petite voix, la gorge nouée.

Ses joues ne voulaient pas redevenir blanches mais il la sauva en parlant de la tenue, elle se contenta d'hocher la tête. Au moins dans l'histoire elle avait tout de même obtenu la tenue qu'elle désirait mais pour une fois, c'était différent. Elle avait obtenu quelque chose en prenant la honte de sa vie en pleine dent ! Le dos toujours tourné à lui elle reprenait sa respiration tant elle étouffait, la gorge encore nouée.

Nous..Nous devrions y aller...

Elle continua son chemin n'observant pas réellement ou elle allait, les yeux dans le vide, pas encore prête à regarder son cousin dans les yeux alors qu'elle fut presque nue face à lui quelques minutes plus tôt. Ellianna venait ainsi de découvrir la joie de ce qu'était la honte et espérait au fond de son cœur de jeune femme que cela ne se reproduisit plus !
_________________
Aeglos.
Elle semblait avoir compris la leçon sur la pudeur et le fait de rester habiller, alors, pourquoi, au fond de lui il était un poil déçu? Peut être était ce simplement un écho de ses envies les plus primaires, qui, jour après jours depuis qu'il avait apprit la mort d'Helene, ce faisait de plus en plus présent. Cette autre facette de lui même, moins réfléchit, plus sauvage et avide prenait de plus en plus de place dans son esprit, dans ses prises de décisions. C'était comme s'ils étaient deux maintenant à décider dans la tête de l'aumalien, à la fois un sage, celui qui fut, qu'il était encore toujours, d'une certaine manière, et à la fois un diable, cette partie de lui qu'il avait enfermé au plus profond de ses entrailles mais qui maintenant reprenait ses droits sur l'Orkney. D'une certaine manière, il avait l'impression d'être plus complet, maintenant qu'il acceptait cette part de lui, comme si jusqu'alors, il n'avait été qu'un demi homme, qu'à demi lui-même. Et, autant il avait du mal à l'accepter, autant il aimait cette nouvelle sensation, la liberté que cela lui offrait, cette sensation de pouvoir accomplir ou faire tout ce qu'il voulait, sans se sentir brider par ses titres, sa condition, ses engagements ou ses charges. Oui, c'était cette part de lui, avide et gourmande qui regrettait les propos de la Bressey, malgré les interdits, malgré les mœurs, elle était belle, jeune, pure et désirable et ce loup en lui, ce démon, l'aurait volontiers croqué. D'ailleurs, il se dit que ses espoirs n'étaient peut être pas définitivement clos, elle était encore innocente et naïve, il pourrait peut être un jour ou l'autre arriver à ses fins, à combler sa faim. Ce fut donc un sourire plein de malice qui s'étira sur le visage du blond quand ses pensées traversèrent son esprit, quand la jeune femme lui offrit les courbes de ses reins et de son dos, troublée par la gène qu'il avait occasionné en elle.

Pour autant, même si accaparé par des pensées des plus impures, il entendit le gargouillis du ventre de la jeune femme. Il se rappela donc qu'elle ne devait pas avoir mangé depuis tôt le matin et devait donc être affamé. Avec les événements de la robe et du comportement, il en avait presque oublié que si elle avait agit ainsi, pour le cuisinier tout du moins, c'était simplement par faim. Aussi, quand elle commença à faire quelques pas, il fit un rapide crochet par la cuisine, trouvant une miche de pain et du fromage à patte molle, plus facilement transportable, et d'un pas rapide alla rejoindre la jeune femme qui venait d'arriver devant la grande salle. Il s'approcha d'elle, et en lui présentant les vivres, lui parla d'une voix douce.

J'ai failli à mes devoirs d'hôte et avec tout ce qu'il s'est passé, j'en ai oublié votre état.

Il lui remit pain et fromage, puis, la conduisit dans la grande salle. Cette dernière, mesurant plus de 50 mètres de long pour 30 de larges pouvait accueillir bon nombre d'invités lorsque les tables étaient dressées, ou une magnifique salle de bal quand le besoin s'en faisait sentir. Le reste du temps, elle servait à la fois de salle du trône ducale, où l'Orkney ou un de ses représentants, tenait les doléances. Dans le dernier cas, quelques tables et sièges étaient disposé prés des cheminées pour les serviteurs, gardes ou divers gens n'ayant rien à faire et voulant profiter de la chaleur ou même d'un moment pour discuter. Avisant une table libre, n'ayant pas envie de faire ce déplacer ses gens, il alla s'y installer en invitant la jeune femme à le rejoindre. D'une voix toujours calme, il décida de revenir un peu sur ses propos, plusieurs motivations le poussant. D'une part, une sombre pensée qui flottait dans son esprit, et une autre, plus sage, ce disant qu'il avait surement été un peu trop sec, surtout aux vues de l'état dans lequel la jeune femme ce trouvait, la perte de ses parents était une grosse épreuve, et plutôt que moralisateur, il devait plutôt l'aider et l'accompagner.

J'ai l'impression que j'ai été un peu trop sec tout à l'heure. J'aurais du m'y prendre différemment et vous expliquer plutôt que de faire le moralisateur. Comprenez, j'ai surtout était surpris par votre geste, je n'ai pas ou plus, je ne sais pas, l'habitude d'etre entouré de personnes ayant gardés leur... Comment dire... innocence. Et, la votre m'a troublé et surpris. Mais, ne croyez surtout pas que c'est un reproche, bien au contraire, vous avez une chance que j'envie et je vous en prie, gardez là aussi longtemps que possible. Gardez là toujours d'ailleurs si vous le pouvez.

Il lui adressa un sourire, cherchant à la réconforter, ayant surpris sentit son fort trouble et s'en sentant, à raison, responsable. Le fait d'attendre un peu avant de lui répondre, le temps d'arriver à la grande salle et de s'y asseoir lui avait permis de réfléchir à ce qu'il allait dire et voulait faire comprendre, il enchaîna donc sur la suite.

Ellianna, vous êtes ici, comme dans l'ensemble de mes demeures, chez vous, sentez vous donc libre de faire comme il vous plaira, ne vous bridez surtout pas. Mes... propos de tantôt portent pour l'extérieur où vous ne pourrez profiter de ma sécurité autant qu'en mes murs, dans ce genre de cas, il convient d'etre prudente et de faire attention à ce que vous dites ou faites, comment vous vous comportez et ce que vous portez. Mais tant que vous resterez en mes murs, soyez libre, profitez du havre de paix que je vous offre et du peu de règle que j'y impose, j'en serais ravi.

Aurait il du rougir des propos qu'il venait de tenir et des sous entendu qui s'y plaçait? Oh, très certainement, pour sur d'ailleurs, que quelques semaines plus tôt, il n'aurait jamais tenu un discours similaire, mais l'Orkney n'était plus exactement le même et même si une grande part de lui restait constante, son esprit joueur et tentateur avait pris une bien plus grande place. Il n'hésitait plus à prendre celle qui était sa cousine dans la toile d'un jeu qu'il avait envie de tisser, juste pour voir. Bien sur, il ne ferait rien qui puisse la blesser ou lui faire du mal, mais, il voulait jouer et voir jusqu’où son jeu pourrait aller, il avait envie de tester, à la fois les limites de la blonde, mais aussi les siennes et l'innocence encore présente de la Bressey le lui permettait. Décidant qu'il était temps de changer de sujet, il reprit quand elle eu finit de manger.

Que souhaites-tu faire maintenant? Nous pouvons continuer la visite, nous avons fini le tour du rez de chaussé. Nous pouvons aller te choisir une chambre, voir pour la robe et tes tenues. Ou autres?

Et d'attendre la décision de la jeune femme, à qui il laissait encore une fois le choix de la suite de la journée, espérant ainsi qu'elle se sente un peu plus à l'aise dans sa nouvelle demeure, auprès de son nouveau cousin et arrive plus facilement à aller de l'avant.
_________________
Arieline.
[« Dévorez-moi des yeux mais avec retenue pour que je m'habitue, peu à peu. »]


C'est pleinement dans ses pensées que la blonde suivait le chemin qu'elle venait d'emprunter, les joues encore légèrement rouges. Ellianna avait osé se retourner après une grande inspiration, observant son cousin qui lui-même semblait réfléchir ou être perdu dans ses pensées. Alors qu'elle était restée un instant, là à le regarder elle se retourna immédiatement en voyant ce sourire pleins de malice aux lèvres encore plus rouge, pour le coup. Elle espéra un instant qu'elle n'avait pas été aperçue et se claque un moment le front en sentant le ridicule de la situation et de son propre comportement, elle n'avait jamais eu ce comportement de petite fille toute timide au contraire elle était plutôt sûre d'elle et aimait taquiner et embêter le petit monde qui l’entoure. Hors cela est étrangement différent du fait qu'elle n'était plus dans son environnement habituel et encore moins avec ses parents, disparus. C'est fou mais elle avait vécu dix sept années avec eux et n'avait vu presque personne si ce n'est les domestiques ou les clients de sont père qui fait un cercle particulièrement restreint. Mais son cousin l'intimidait, il avait beau être calme ou énervé rien n'y changer ce qui il faut l'avouer était étrange puisqu'elle était presque nue devant lui quelques minutes plus tôt. Il fallait que cela change, qu'elle soit enfin elle-même car elle ne se sentait clairement pas à l'aise. La Albrey pleine de vie, enfantine, taquine et indécente. Oui il le fallait sinon elle ne se familiariserait jamais avec les lieux et Aeglos. Pourtant c'était pareil qu'avant si ce n'est qu'il était plus jeune que son père et qu'il était seul et que Aumale devait faire une dizaine de fois sa demeure. Sans cela c'était pareil, du moins elle essayait de s'en convaincre elle même à tel point qu'elle avait enfin arrêté de rougir. Et tandis qu'elle méditait elle s'était arrêtée subitement se rendant compte qu'elle était seule et qu'elle ne savait pas ou aller. Ou était-il donc passé ? Allait-il se mettre lui aussi en sous-vêtement pour qu'ils soient égaux ? Non surement pas ! Elle chassa cette idée de son esprit étant donné qu'il l'avait disputé en long et en travers à ce sujet. Son ventre l'aida à chasser cette idée d'ailleurs, elle avait tellement mal qu'elle s'était retrouvée courbée sur elle-même les bras appuyant sur son estomac criant famine.

Il y a des moments où on ne s'attend pas à ce qui va se passer à chaque instant de sa vie et si une chose était sûre c'est que Ellianna n'avait pas prévu de voir son cousin courir après elle lui tendant une miche de pain munit d'un morceau de fromage. Elle l'avait longtemps examiné avant de le prendre, ne sachant pas si cela lui était réellement destiné mais à peine avait-elle compris que si qu'elle l'avait déjà entre les dents le morceau de fromage glissé dans son autre main. On aurait presque pu la prendre pour une sauvage, elle engouffrait tout de manière peu gracieuse dans sa bouche comme pour que tout passe le plus rapidement possible dans son ventre afin de calmer ce satané démon qui crachait des flammes dans sa bedaine. C'est des miettes gâchées qui tombèrent le long du sol mais à ce moment elle se fichait pas mal de savoir ce qu'elle faisait elle combattait ce démon et semblait avoir prit de l'avance, sans doute le morceau de fromage saurait être l'arme fatale. Du moins elle l'espérait, sans doute n'avait-elle jamais été aussi heureuse de se remplir la panse avec une simple miche de pain. La bouche encore pleine mais avec encore un peu de place, elle écrasa le morceau de fromage sur ses dents avec une vitesse impressionnante et une disgrâce inconnu encore chez elle. Le démon commençait à se faire anéantir peu à peu avec un soulagement des plus agréable pour la blonde.


Marchi ! Elle avait répondu la bouche pleine de fromage sans pour une fois réfléchir à son apparence. Une fois sa bouche terminée et le démon exterminer elle regarda enfin son cousin dans les yeux. Je n'avais pas mangé depuis trois jours...

Ellianna se serait presque mise à genoux tant sa douleur s'était évaporée, enfin ! Elle comptait que cela ne se reproduise plus jamais, que le démon soit mort à jamais et qu'il ne prendrait plus jamais possession de son petit ventre de jeune femme. Alors qu'elle venait tout juste de s'en remettre elle suivit à la trace Aeglos jusque la grande salle. Lorsqu'elle rentra à l'intérieur, la première chose qu'elle se dit c'est que c'était assurément plus grand que la salle à manger de son ancienne demeure. La table était immense, on pouvait y allonger au moins deux ou peut-être trois personne de sa propre taille. Si encore la grandeur de la pièce était importante c'était surtout la décoration qui était époustouflante les tapisseries avaient des endroits composés de fils d'or à peine visible au premier coup d'oeil mais bel et bien visible une fois que cela brille dans les prunelles. La jeune Albrey ne détacha pas un instant la pièce du regard contemplant tous les détails possible et inimaginable. Elle savait qu'elle allait devoir revenir pour examiner cela encore plus en profondeur. Et alors que Ellianna fût invitée à s'assoir ce qui était habituel chez elle arriva. A peine assise sur un siège si confortable d'après elle, qu'elle se mit à les essayer un par un, tournant autours de la table comme si de rien n'était avant de se placer en face de son cousin un petit soupire d'aise laissé échapper. Voilà qu'à présent elle était fin prête à écouter son interlocuteur qui avait soudainement un ton beaucoup plus calme que les précédents car effectivement elle l'avait écouté en allant à la salle mais se sentait plus apte à y réfléchir une fois assise.

Ainsi, il avouait avoir été dur avec elle ? Si il savait à quel point cela était une très mauvaise idée ! Dire ça à la jeune blonde l'invitait encore bien plus à commettre d'autres petites bêtises enfantines mais toujours drôles pour elle. Et voilà qu'il lui disait qu'elle était innocente ? Il est vrai que son innocence était certainement dû à son enfermement volontaire et à cette manière de rester confinée dans un cercle familial et singulièrement protecteur. Car effectivement elle se rendait compte qu'il y avait énormément de choses qu'elle ne savait pas encore. Toutefois elle se mit à sourire en l'entendant presque la supplier de ne pas perdre cette "innocence". Si il parlait de l'innocence d'une jeune fille encore vierge elle se dit qu'elle finirait sans doute bonne sœur à ce rythme là mais en y réfléchissant plus amplement elle se douta que ce n'était pas de cette innocence-ci dont il parlait. Et voilà qu'il avait poursuivit sur le fait qu'elle devait se sentir chez elle, encore une fois, mauvaise idée ! Elle serait ici et là partout et nul part temps qu'elle serait ici et sans doute oserait-t-elle trouver un moyen d’accéder aux pièces interdites, quoi de mieux que de franchir les interdits ? Dans tous les cas il lui offrait protection à l'intérieur mais de toute manière la blonde ne se risquerait pas à aller voir ce qui se passe en dehors du domaine vu qu'elle n'était jamais sorti de la demeure des Albrey. A ces dernières paroles elle se demanda ce qu'elle devait réellement comprendre, devait-elle profiter de ses règles ? Serait-ce donc les enfreindre ? Qu'il lui eut dit ou non elle l'aurait fait quand même. Mais il là il lui sembla que c'était différent. Elle piocha dans le sac des sourires à utiliser et sortit le mieux à ses yeux, le malicieux.


Vous ne voyez pas d'inconvénient que je ré enlève ma robe et mes jupons, alors ? Après tout je suis libre tant que je resterais entre ces murs dans un havre de paix ?
Elle savait ses paroles osées et utopiques mais il fallait montrer son véritable visage. C'est donc en entendant le mot chambre qu'elle poursuivit, étonnée du tutoiement. Je voudrais voir les chambres s'il...t...vous plait pour poursuivre concernant la robe et la tenue demandée. Après tout il restait noble et on lui avait toujours dit d'utiliser le vouvoiement pour ces gens là.
_________________
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)